SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°28

 

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Illustration BD page2 BD page 2

Patrick MERIC

JEUNES

 

J'aime page 3

Collège Renaud-Barrault

Quand je serai plus grande page 4

Justine DRON

L'acrobate page 4

Loïc CHATELAIN

Les tortues  page 5

Thomas WANESSE

Un oiseau bleu  page 5

Océane BERTHIER

Le couple   page 6

Fanny CANONNE

Le secret  page 6

Fanny CANONNE

HUMOUR ET PATOIS

 

L'tiot censier page 7

Marcel LESAGE

Inne histoire d'ouais  page 8

Jean-Pierre LEFEBVRE

Ch'eul dinte et pis ch'tor  page 8

HECTOR MELON DAUBIER*

La course cycliste page 9-10-11

Hertia May

POESIE ADULTE

 

Une sainte maman page 12

Jean Charles de Beaumont

Les lévriers  page 13

ROSINE

Merveilles  page 13

SAINT HESBAYE

 C'est la vie  page 14

Stéphanie BONNEVILLE

Passion d'écrire page 15

Clarisse

La pêche page 1­6

Jean-François TROTTEIN

Amours perdues page 17

Caroline LALISSE

Le temps passe vite page 18

Maryse MARECAILLE

Larbre page 18

Marie-José VANESSE

La cigale et le prince page 19

Yann VILLIERS

Un sourire de toi  page 19

Anthony CANONNE

Les petits loirs page 20

Jeanne FOURMAUX

Atome  page 20

Brigitte CAPLIEZ

La rose stabilisée  page 21

Jean-François SAUTIERE

Le joyau du ciel page 21

Geneviève BAILLY

Je danserai page 22

Thérèse LEROY

La gentille petite fille page 22

Marie-Antoinette LABBE

Printemps   page 23

Véronique ROBERT

Aucun troubadour page 23

Christelle LESOURD

Caudry page 24

André NOIRET

NOUVELLES

Le chien acrobate  page 25

Florian COGET

La dinde de Noël page 26

Alfred LENGLET

 

Jardin secret page 27

Pascal

Le farfelu du septième   page 28-29

Denise DUONG

Etrange banalité du quotidien  page 30-31

Camille BOURLET

 

 

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Titre1

J’AIME

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Jaime ma grand-mère

Sa gentillesse

Sa tendresse

Sa maison

Son chien

Son sourire

Son mari.

Jaime ses gâteaux.

Que je laime !

 

Laetitia

 

 

 

Je taime grand

Comme mes yeux

Des yeux damoureux

Qui ne peuvent pas te dire

« je taime »

Tellement cest grand

Tellement cest fort.

Je taime plus que tout

Je pense à toi

Nous ferons notre vie ensemble

Je taime.

 

Collège Renaud Barrault d'AvesnellesJérôme

 

 

 

 

 

 

Titre2

 

Quand je serai plus grande

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Quand je serai plus grande jaurai une grande maison

Même un château, jaurai un mari qui sera

très riche, jaurai 60 enfants même plus,

Je nourrirai et jhébergerai tous les gens sans abri,

Jaiderai tous les élèves à faire leurs devoirs

et même que je donnerai

 plus de 1 000 000 000.

 

Voilà, je suis si généreuse.

 

Justine Dron12 ans ½

 

 

 

 

 

 

Titre3

 

L'acrobate

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Il était une fois un acrobate qui se promenait

Sur la plage et à ses pieds il vit un bonbon

Coloré en rouge, cest à la fraise et il le

Ramasse en disant :

« Jespère quil est bon »

Et il le mit dans sa bouche et il dit :

« Cest très très bon ».

Et il se dit :

« Il faudra que jen achète ».

Mais il se posa une question :

« Où ça se trouve ? »

Alors il fait le tour de tous les magasins.

Il chercha pendant des heures et enfin il trouva

Un magasin qui vendait ce bonbon-là, et il alla

Tout le temps les acheter dans ce magasin.

 

Loïc Chatelain

 (Ecrit à l'âge de 10 ans)

 

 

 

 

 

Titre4

 

Les tortues amoureuses

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Il était une fois deux tortues amoureuses lune de lautre.

Cétait un soir de Noël, elles ne se connaissaient même pas,

elles étaient toutes les deux au marché de Noël,

elles se regardèrent dans les yeux et lhomme dit :

 « on se voit Mardi ».

 

Comme prévu elles se virent le mardi, elles firent lamour

 dans le lit du mâle tortue.

Ensuite les amoureux allèrent au cinéma et elles firent encore lamour.

Elles eurent beaucoup denfants, puis elles se sont mariées.

 

Thomas Wanesse

 

 

 

 

 

 

Titre5

 

Un oiseau bleu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Il était une fois un bel oiseau bleu

Qui chantait à tue-tête

Dans une petite forêt.

Son chant était si beau

 

Quun jour quelquun lemprisonna dans une bouteille

Pour quil arrête de chanter.

 

Il y avait aussi une belle petite fée enfermée

dans une bouteille

Ils tombèrent tous les deux amoureux lun de lautre.

Loiseau réussit à séchapper grâce à lamour quil avait pour la fée.

 

Malheureusement lhomme arriva.

Mais loiseau réussit à le vaincre dune de ses plumes coupantes.

 

Il délivra la petite fée, ils se marièrent, ils eurent 10 enfants

Et ils vécurent tous heureux pour la fin des temps.

 

Océane Berthier

 

 

 

 

 

Titre6

5

Le couple

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le couple damoureux va visiter le musée, ils sont rentrés par la porte et ils ont vu un ver de terre sur la porte. Le ver de terre était sur la porte du musée, il est peut-être rentré par la porte de lentrée car les gens entrent, ils ouvrent la porte et le ver de terre en profite pour entrer aussi. Les amoureux sont venus visiter ce musée car la dame et le monsieur amoureux travaillent dans le musée. Leur première rencontre sest faite dans le musée, alors ils reviennent à lendroit ils se sont rencontrés donc ils repartent au musée de la dentelle.

Quand ils sortent du musée le directeur du musée arrive pour fermer la porte. Le ver de terre resta enfermé dans le musée ! Et le lendemain matin, le couple damoureux retourne dans le musée et il voit que le ver de terre a disparu dans le musée de la dentelle, ils rentrent ensemble et il voit des vers de terre sur la dentelle, qui ont sali la dentelle.

 

                                                                           Fanny Canonne

 

 

 

 

Titre7

 

Le secret

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Il était une fois trois amis qui sappelaient « Eve, Grégoire et Julie ». Ils ne se trahissaient jamais.

Un jour Julie répéta le secret de Grégoire. Tout à coup Grégoire sut que Julie avait répété son secret ! Alors Grégoire nest plus lami de Julie.

Soudain Julie dit à Grégoire que si elle a dit son secret cest que ……. ! Grégoire lui dit « Que quoi ? »

 Ben je lai juste dit à Eve puisquelle ne le savait pas donc je lui ai dit et cest tout.

Donc Grégoire pardonna à Julie, alors ils sont redevenus les trois meilleurs amis du monde.

 

Fanny Canonne

 

 

 

 

 

Titre8

 

 

Ltiot censier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Avec mon sourire niais, dans mon visage de brique,

Celui qui mvoit passer dit dun air ironique :

« Chti-là : cest un censier ! »

et ! Censier, je msuis mis, et censier jen suis fier !

Comme lont été avant mi mon père et mon grand-père.

Et si jai un bon blair et la mine réjouie,

Cest qurespirer lbon air, ça donne de lappétit.

Et jai tant lhabitude dêtre tout seul dans les champs,

Assis sur le tracteur ou derrière les carcans,

Avec lesprit tranquille, lpensée qui vagabonde,

Que jmsens tout péteux quand je mtrouve devant lmonde.

 

Censier, il y a pas si longtemps, censier, t'étos quelquun,

Tavos des ouvriers, et tacatos du bien.

pouvos tranquillement voir tes enfants grandir,

Leur apprendre à œuvrer et puis les établir.

Il tarrivot parfois de faire au cabaret

Ltournée dgouttes au matin, au soir, ton cent dpiquet.

A chtheure, tout seul, dans lcense et malgré ton courage,

Tout ljournée te tdépenses sans voir le bout dlouvrage,

Et ton garçon qui voit se promener ses copains

Y regarde à deux fois pour mettre ses pieds dans lbrin !

 

Censier, après les marissaux, les gorriers, les charrons,

On est des tiots censiers, ldernière génération.

Ch'est plus des hommes quil faut, à chtheure, y a les machines,

Et les censes, plus tard, elles front comme à lusine :

Du travail à la chaîne, comme pour ls'automobiles :

Les vaches iront par cent et les pourceaux par mille !

Mais nous, les plus anciens, nous faut gagner la rtraite

En pensant qunos enfants, ils iront à lmalette ;

A moins quplus malins qunous, ils arrivent à sunir,

Pour épargner leurs femmes, prétendre à des loisirs.

Avoir des grandes machines, sur des grandes étendues,

Et garder la fierté de nsêtre point rendus !

 

 

Limpôt de la sécheresse était très mal perçu par les imposables

étrangers à lagriculture.Jai essayé dexpliquer notre situation.

 

Marcel Lesage

 

 

 

 

 

Titre9

 

Inne histoire d'ouais

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dins ces momints-ci y'a d'quo s'faire du méchint sing.

Aussi, j'ai pinsé qu'ça s'reut d'rire un tiot peu pou s'armonter l'moral. J'vas ci vos raconter l'daronne.

Zélie al est vielle, fort malate et fort arcrinne.

 L'médecin, applé y'a laissé intinne qu'al alleut bétôt morir.

S'n'homme, Arnesse, d'mo courtes guinmes, y'est assis à côté d'sin lit et y tié s'mon pou l'réconforter.

Zélie al ouvert ses yiux et al dit à Arnesse :

« Acoute Arnesse, j'veux partir l'consci-ince trinquille. Va dins l'guernier. In heut de l'vielle amelle te trouv'ras deux boîtes. Déquinds-les ».

 Arnesse y va.

L'prinmière c'éteut inne boîte du qu'in met d'z'ouais.

« ouvert l'boîte », qu'al dit Zélie.

D'dins y'aveut treus ouais.

« Te veus, qu'al dit Zélie, j'ai mis un ouai d'dins à chaque feus que j't'ai trompé ».

L'deuxinme boîte al éteut bocop pus grinne. D'dins y'aveut des liasses et des liasses d'billets d'binque.

« D'quo qui n'd'est, d'minne Arnesse tout surpris ? ».

« Cà, qu'al répond Zélie d'inne tiote vos, c'est l'argint qu'j'ai mis d'côté in r'vindint l'z'ouais que j'metteus dins l'eute boîte ».

Moralité :

 Justemint y n'y a vraimint pos d'moralité dins c'conte-là.

 

Jean Pierre LEFEBVRE

 

 

 

 

 

Titre10

 

Ch’eul DINTE et pis ch’TOR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

 

 

 

Inn dinte, all d’vissot aveuc in tor…

«J’aros bin ker pouvir alleu m’jouker là-va tout in héaut d’euch t’ape chi. ! »  qu’all soupirot ch’eul dinte ….

« Mé j’né pon asseu d’forche ! ».

«Et bin pouquo qu’teu n’me lécherot pon l’cul», qu’y li répand ech tor,

«Min brin y lé rimpli d’vitamin-ne !»

Du cop el dinte all li lèqua sin cul pis all sé rindu campte qu’ach’teur all avot asseu d’forche pou li attinte eul premian brinque.

El jor qu’y la suit, apreu avir arléqueu eul cul du tor, all avot pu s’joukeu su l’deusiame brinque.

Adon apreu kinze jors ed lèche, all pouvot s’joukeu in héaut d’l’ape.

Mé queuqu’ jor pus tard, in cinsier l’vot là acoufter.

Y prind sin fusille, y tire et l’dinte all a  déquindu pus vite qu’all n’étot monteu…

Morale d’euch t’histoère  chi…

Léqueu dé culs cha vos permet p’t-ête bin d’grimpeu…

Me cha n’dure qu’in timps !

HMA

 

 

 

 

 

 

 

Titre11

 

La course cycliste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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« Un, deux,un, deux, trois, ».

« La sono fonctionne ! ». Il sagit dun bref échange entre Marcel H., le président qui va commenter tout à lheure la course et Philippe J., le marchand de postes de radio et télés.

 

« Cest miu quldaronne fos ! Il avot branché le micro sur le 220 ! » na pas pu sempêcher de dire un curieux.

 

Le kiosque est installé sur un camion débâché, empiétant sur la cour du voisin. Dans un peu moins dune heure,  se tiendront à la table, devant les listes de coureurs et les formulaires divers : les commissaires MMs Henri-Gérard M. , René D., Druon L., André D., etc

 

Dans le café, une activité inhabituelle rend lambiance festive. Cest la course de la fête de la gare : une des plus grosses journées du village. Les bénévoles évoluent dans tous les sens. Qui installe les chaises, dautres les barrières, Marcel L. et Gérard L. reviennent avec les bouquets : trois jeunes filles ont déjà été choisies pour les remettre aux champions ! « Maxime nous a fait un prix ! ». Le patron du café rétorque : « Tiens, tas quà les poser dans la salle dà-côté ! »

 

Maintenant, la sono distille de la musique de variétés. Parfois, le DJ se risque à passer un rock ou un morceau de pop mais il se fait vite remettre à sa place et remet du musette ! « On comprint rin àtninglais ! »

 

Quelques champions mangent leur blanc de poulet dans le café. Cest vrai quils vont perdre des calories !

Des passionnés de sport vont demander leurs impressions aux frères Vasseur ou à

Jean-Marie Leblanc. Quelques cyclistes descendent la rue, les jambes huilées comme des frites ! Ils regagnent la ligne de départ, le dossard épinglé dans le dos.

 

La course nempêche pas les clients de déguster leur bière (de la Seltz Brau, bien sûr), certains préparent leur tiercé du lendemain.

 

Le « grand Marcel » enquête : « Hé, les gars ! Jespère que vous avez joué la fille dUNE DE MAI ? » Quelques turfistes inquiets linterrogent : « Mais comment cest son nom ? »

Et le « grand Marcel » réplique, jubilatoire : « UNE DE MAI II » ! Devant le triomphe de son ami, Lucien M. manque de renverser son demi.

 

Même larrière-salle est sollicitée : plusieurs coureurs locaux sy font masser par D.L., le patron. Lodeur de camphre envahit la pièce, les muscles réchauffés sont assouplis. Les sportifs du club local évaluent leurs chances. Le journaliste présent couche sur son papier quelques informations glanées auprès des dirigeants. Il interroge Raymond D. sur létat de fraîcheur de son fils : « Et Jean-Marie, tu le sens comment ? ». « Il sera à larrivée, cest sûr ! »

 


Marcel L. sinstruit : « Cest bien du DOLPIC que tu utilises ? »

« Toujours, cest la meilleure huile de massage ! » répond de façon véhémente D.L.

Marcel reprend : « Je vais vous en raconter einne bien bonne ! »

« Attends, je bois un coup.» Gérard L., Lulu et André D. le regardent, à laffût dune bonne blague.

 

« Vous connaissez ma fille Marie-Claude ? Il lui arrive de faire quelques tours dans le village ou dans les environs à vélo ».

« Vas-y, on técoute ! ».

9

« Elle sétait dit : « Pour aller plus vite, je vais me masser les jambes avec du dolpic ! Le pharmacien na même pas demandé pourquoi ! ». « Ben, pourquoi ? ».

« Elle a eu les jambes rouges, mais rouges jusquen haut des fesses ! Elle ne pouvait plus mettre de marronne pendant au moins une semaine ! Elle a se balader en pantalon de survêt ! Surtout quil a fallu rakater de la pommade à la pharmacie ! Ça fait marcher le commerce ! ».

Gérard L. rétorque : « Moi, cest avec mes pigeons que je me suis fait avoir !... Oh, cest pas en pro que je moccupe des concours mais javais demandé à Michel C. ses secrets. Il mavait dit quil massait les pattes de ses coulons ! »

« Et tu las cru ? ». « Et la tête du pharmacien ? ».

 

Quelques minutes plus tard, les gens se précipitent vers le café H. le départ sera bientôt donné. Une foule bigarrée de coureurs se met en place, avec en tête ceux du VCB, fiers de leur maillot jaune et bleu  .

Un cri jaillit : « Ils sont partis ! »

 

Pendant quelques heures, ils vont arpenter les belles rues du village. A chaque passage sur la ligne, un chiffre marqué sur une plaque de bois indique le nombre de tours à faire ; les numéros des attardés ceux par un groupe de jeunes, 40 francs au premier coureur bertrésien !... »

Le trésorier note avec application les sommes annoncées et place les billets dans derelevés et enregistrés à laide dun magnétophone. Les clients et curieux sortent et rentrent au rythme des circuits, gardant à la main leur chope de mousse. Régulièrement, le micro annonce une prime offerte par un groupe de voisins ou un commerçant local. « Une prime de 50 francs offerte par le café F. au premier du prochain tour ; 30 francs au plus malchans enveloppes. Le secrétaire tient la feuille des abandons. La voiture-balai sarrête à chaque fois avec les dossards des abandons. Le micro, ou plus exactement la voix de Marcel H. précise : « On nous signale larrêt de Truc de Fourmies, de Machin de Cambrai, etc »

 

Encore quelques kilomètres avant lempoignade finale !

La voiture-balai décharge maintenant les cannettes vides : il a fallu abreuver les bénévoles qui, dispersés sur tout le parcours, ont réglé la circulation, en accord avec la gendarmerie.

Ce fut loccasion pour le speaker de remercier les personnes dévouées, ayant permis lorganisation dune telle épreuve !

 

« Tiens, au fait, Henri L. a téléphoné pour la course du boulevard. Il a demandé le nombre de volontaires pour assurer le service dordre à Caudry. »

« Jai vu Aimé, il y a trois jours. Je lui ai dit quil y en avait déjà une bonne vingtaine dinscrits ! »

 

« Tiens, Marcel et Lucien, ça vous dit, dimanche, pour la course du boulevard Jean-Jaurès ? Cest Dédé et André D. qui acheminent les gens en camionnette. »

Quelques jeunes approchent : « Tu peux nous inscrire ? »

Une course se termine et déjà, il faut penser au dimanche prochain !

 

La cloche retentit ! Le micro vocifère : « Cest le dernier tour ! Vous partez pour larrivée ! Vous partez pour larrivée ! ».

Une échappée a pris corps avec tous les favoris. Ils vont certainement se départager au sprint et chacun sait quen cas dune telle arrivée, les chances sont très fortes du côté de Robert M.

 

La foule se masse près de la banderole, les barrières de sécurité repoussent les personnes qui se bousculent pour avoir la meilleure place. Le dernier virage est négocié et les têtes se penchent sur la chaussée. Le magnétophone est enclenché. Les photographes vérifient leur angle de vue. Le sprint est lancé ! « Gardez vos enfants près de vous ! Restez sur le trottoir ! »

Le speaker énonce les numéros des coureurs franchissant la ligne : « Le 7, le 15, le 3, le 25, le 58, le 23, etc »

Il faudra repasser la bande du magnéto pour sassurer des meilleurs classés, en retirant du classement final les doublés, les abandons.

 

« Cest Robert M. qui gagne ! Jean-Marie fait trois ! »

Les bouquets sont avancés, des photos réalisées avec les jeunes filles. Les journalistes finissent leur papier en félicitant les sportifs.

 

Gérard L. sapproche de Marcel L. : « Au fait, quest-ce quelle fait, ta fille ? »

« Elle travaille pour une filiale dAIR FRANCE. Elle voyage beaucoup ».

« En fin de compte, elle fait comme mes pigeons, elle vole ! Elle avait raison de se masser les gambettes ! ».

Hertia May

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Titre12

 

Une sainte maman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

 

 

 

Pour conquérir cette princesse amoureusement,

Il comprit quil fallait agir et laimer doucement.

Elle était le printemps dans toute sa parure

Avec son cœur charitable et une âme pure.

 

Elle était dune beauté merveilleuse et Mère.

Cétait la plus belle des fleurs éphémères.

Sa bonté pour ses proches jamais ne dérange,

Jouant sa partition à tenir éveillés les anges.

 

Son amour aux multiples rayonnements

Fit quelle eut de très beaux enfants.

Leurs gazouillements ont été guidés dans un langage divin,

Rendant heureux tous les Parents et les voisins.

 

Devenue Ange-gardien, Elle nous quitta rapidement

Pour retrouver son Créateur dans le firmament,

Pour la vie Eternelle au grand jardin là-haut

tous, nous savons quil ny a rien de plus beau.

 

Nous prions tous les jours en pleurant.

Nous souffrons énormément mais nous serons gagnants.

Notre corps mange et, même, parfois il dort.

Notre âme ne se videra pas de sa substance et sera au bon port.

 

La Terre en deuil attend son Ere Miraculeuse,

nous pourrons la retrouver heureuse.

Nos pleurs coulent sans fin dans notre attente.

Oui, mais tous les jours, Elle nous manque.

 

Jean-Charles de Beaumont

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Titre13

 

Les lévriers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

 

 

 

Sous un rideau de pluie ou sous un ciel de plomb

Voyez-les s’élancer, s’étendre et s’envoler

Ces coursiers de légende, prodigues de leurs bonds

Compagnons de nos jours jalousement aimés.

 

Tour à tour athlètes ou nobles chevaliers

Ils promènent sur nous leurs regards brûlants

Ils sont de notre vie et d’un monde passé

Ils ont franchi les siècles sur les ailes du vent.

 

J’aime à les regarder nobles et languissants

Etendus mollement, leurs membres enlacés

Ou attentifs, altiers comme sur des gisants

Soucieux de nos regards, conscients de leur beauté.

 

Ce sont des objets d’art, des sculptures d’antan

Sublimes en mouvement, superbes à l’arrêté

Ils conjuguent toujours charme et enchantement

On ne peut les connaître sans être passionnés.

 

Rosine – 09/02/87

Caudry

 

 

 

 

 

Titre14

 

Merveilles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


haut

 

Au chœur des merveilles estivales

Toutes de rosées d’azur,

Les herbes à silice cachent sans regret

La mitre à valses de sorcières,

Et la milice des fourmis de clairières.

 

Ici, perfide et voleuse la pie jacasse

Près d’une vesse de loup.

Le criquet sauteur sur l’Oreille de Chat

Se moque du moustique aquatique,

Au sein d’une feuille de pommier.

 

Là, sous la gloriette d’un saule pleureur,

Le filet d’argent liquide pleure

Ses osselets aux fantasmes de phasmes.

Les amoureux de violettes au royaume des ciguës

Vivent leurs cœurs à l’ombre d’un pleur.

 

Saint-Hesbaye

 

 

 

 

 

 

Titre15

 

Cest la vie !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Cest normal de souffrir dans une vie,

Même si parfois on aimerait fuir,

Lui que lon aime et ne vous aime pas,

Cest comme ça et rien ne changera !

 

Cest possible de lire dans les regards,

Cest possible quun amour soit toujours,

Dans le sien je narrive plus à y croire,

Cest comme ça, cest sûrement trop tard !

 

Elle joue avec nous, avec notre vie,

Puis un beau jour nous emporte avec elle,

Que veut-elle ? Soudain nest plus aussi belle !

Cest comme ça, je ne peux pas la fuir !

 

La souffrance de lamour, de la mort,

Sous ses traits je laime encore plus fort,

Cette vie sans toi je ne la veux plus,

Cest comme ça, voilà ma vie sans toi !

 

Stéphanie Bonneville

 

 

 

 

 

Titre16

 

Passion décrire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

Cette plume que l’on tient, écrit ce que nos pensées lui dictent, elle devine chacun des mots que l’on souhaite déposer, comme un secret que l’on oserait dévoiler.

 

L’écriture est un bien thérapeutique, on dit que se taire c’est mourir à petits feux…peut-on se dire que la plume est donc une raison de s’exprimer pour nous garder à la vie ?

 

Les mots sont ma passion, les mots c’est le monde, les femmes, les hommes, les grands-parents, les parents, les enfants, les sentiments, les comportements, ce qu’on ressent, à raison ou à tort, les mots délivrent notre souffrance, donnent preuve de notre amour, peu importe qui que l’on soit, les mots sont tendres et profonds, qu’on les écrive, ou qu’on les lise, l’importance y est la même.

 

Une histoire peut vous faire rire, autant que pleurer, elle peut vous laisser sceptique, comme elle peut vous bouleverser, la manière dont sont dites les choses est responsable du message que la plume étudiera pour chaque lecteur.

 

Ne croyez pas que les mots n'ont qu’une seule perception, pour ne toucher qu’un seul genre de personnes, non, l’encre s’évade sur ma feuille, je ne sais qui lira mon écriture, je ne sais qui devinera ce que je raconte, ce que ma plume me pousse à espérer c’est la seule vérité de ce qui se raconte au bout de mon papier.

 

Je ne souhaite pas choquer, je voudrais juste que mes mains expriment ce que des milliers de bouches pensent, mais n’osent tirer son de leurs paroles.

 

L’écriture est un don…peut-être, je ne sais pas, la seule image qui me ramène à cet art, est une encre de chine, une plume bien limée, et des mots qui s’envolent au fil des lignes qui s’ajoutent et se rajoutent, autant que nos pensées viendront se déposer.

 

La passion c’est une force qui nous amène au-delà de ce que l’on se croit capable d’accomplir, certains penseront que j’ai tort, d’autres suivront ma raison, la passion des mots m’envoie vous dire que l’écrit est parfois plus puissant que l’âme elle-même.

 

La passion de penser…la passion de l’écriture….rien n’est plus grand, que d’imaginer  une plume glissant sur du papier glacé, guidant nos doigts vers la naissance des mots !

 

Puisque cet art existe, plus besoin de l’inventer…à vos écrits, à vos papiers, aimez, pensez, écrivez !

 

                                                     Clarisse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Titre17

 

La pêche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

La pêche cest vraiment formidable

Que de calme, de détente elle nous apporte

On oublie un peu le stress, tous ces bruits quotidiens

Rien de tel pour se ressourcer et apprivoiser le calme

Se retrouver au bord de leau avec la canne à la main

 

La pêche cest vraiment formidable

Ca nous fait oublier un instant la vie quon peut mener

On ne pense quà une chose : attraper le gardon

Qui viendra se prendre à lhameçon

Tout en écoutant les bruits de la nature : leau, les oiseaux, le vent..

 

La pêche cest vraiment formidable

On peut contempler lenvironnement, la majestueuse nature

Ainsi, on peut voir de curieuses choses comme les bouillons

Qui nous alertent que le poisson est présent

Voir un brochet chasser ou une carpe qui saute à la surface lété

 

La pêche cest vraiment formidable

Il sen va, heureux, le pêcheur matinal

Et pense quaujourdhui il laura sa belle prise

Cela reste le rêve de beaucoup de pêcheurs

Et cest toujours un moment de bonheur

Que de retrouver ce calme et moment de détente inégalables.

 

Jean-François Trottein

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Titre18

 

Amours perdues

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Jai tant eu damours perdues,

Jai tellement perdu mes dus,

Jai été si souvent déçue,

Que je nen peux plus.

Jai été si malheureuse,

Jai tant pleuré

Pour toutes ces amours gâchées.

Ma vie est affreuse,

Je crois que jai eu ma dose,

La porte de mon cœur est de plus en  plus close.

Il y a tant de garçons que jaimais,

Tant de garçons à qui je plaisais,

Que jaimerais tellement les revoir,

Mais cest sans espoir.

Car plus je les désire,

Plus mon cœur soupire.

Il y a tant de garçons que jai perdus,

Si bêtement que je nai pas vu

Que je ne les reverrai plus

Et moi ça me tue.

Jai tellement besoin damour

Que mon cœur est de plus en plus lourd.

Plus jattends impatiemment,

Plus je me mens.

Chaque fois que je rencontre quelquun de bien,

Des murs se hissent entre nous,

Dont je ne vois pas le bout.

Jattends longtemps quil revienne

Mais cest fini

Il disparait de ma vie.

Suis-je maudite ?

Ah ! Je ris

De ce propos si incongru.

Je crois que jai trop lu

Ces foutaises qui nous montent à la tête,

Et qui nous rendent bête.

Mais un doute en moi simpose,

Je vais vous le dire si jose,

Pourquoi ai-je tant eu damours perdues,

Quai-je fait pour que lon me tue

De façon si atroce,

Que si lon me déchirait la peau sur les os ?

Caroline Lalisse

 

 

 

 

 

Titre19

 

LE TEMPS PASSE VITE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Toi que jai connu il y a 1 an

Et que jaime toujours autant

Nous passons des moments heureux

Car nous sommes très amoureux

 

Tu es entré dans ma vie

Depuis ce temps jai appris

Jours après jours

Tu me prouves ton amour

 

Nous avons des points en commun

Et je nai plus peur du lendemain

Tu passes beaucoup de temps

Auprès de moi et des enfants

 

Je regrette de ne pas tavoir connu avant

Ma vie a été un enfer pendant 17 ans

Je croyais que lamour sincère

Nétait plus quune galère

 

Tu mas appris à sourire

Et à laisser derrière le pire

Des fois le passé ressurgit

Et après je loublie

 

Notre amour est fort

Et on ne nous donnera pas tort

Cest pour la vie

Même dans la maladie.

 

         Maryse Marécaille

 

 

 

 

 

 


Titre20

 

Larbre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Il est beau, grand, fort, larbre, il étend ses branches,

Il y fait bon dans son ombre quand il fait chaud,

On se confie à lui, cest comme une revanche,

Sur ceux qui nentendent pas, et pourtant il le faut.

 

Tout le monde le connait, et il connait tout le monde,

Aimé et même détesté, malgré tous ses efforts,

Incompris de ceux qui, dans leur inconfort,

Pensent quil vaut mieux entrer dans les ronces.

 

Les ronces du pouvoir et de lhypocrisie

Marie-José Vanesse

 

 

 

 

 

 

Titre21

 

La cigale et le prince

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

 

 

bien ! Dansez maintenant !

Cette sentence-là magrée :

Jirai danser sur-le-champ !

Je trouverai bien quelque fée

Pour me louer de mon chant

Et la Cigale, rebutée,

Alla danser incontinent.

Or, il advint quen la prairie,

Foulant joyeux lherbe fleurie,

Folâtrait un Prince charmant

Qui fuyait le bruit et la fête

Donnée en la maison du roi :

En voyant la petite bête,

Fut transporté dun grand émoi :

               -Voilà lart que jaime,

               Lélan naturel,

               Le don de soi-même,

               Sentiment réel !

               Viens, petite artiste,

               Viens dans mon palais ;

               Je veux quà jamais

               Tu ne sois plus triste.

               Je veux que ton chant

               Se mêle à ta danse,

               Que ta récompense

               Suive ton talent.

Et cest ainsi que la Cigale

Fut recherchée dans le palais.

Yann Villiers

 

 

 

 

 


Titre22

 

« Un sourire de toi et… »

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

 

 

Les nuages emplissaient le ciel.

Cela semblait si irréel.

Rien ne peut être pire.

Et puis, est apparu TON MERVEILLEUX SOURIRE,

Et le soleil prit soudain la place des nuages dans MON ciel.

Est-ce un rêve que je fais ?

Non, je t’aime et c’est bel et bien réel.

 

Anthony Canonne

 

 

 

 

 

Titre23

 

Les petits loirs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

 

 

Nous sommes les petits loirs

Qui ne sortent que le soir

Nous avons notre nid

Sous le toit d’une cuisine

Dès la tombée du jour

Nous nous faufilons partout

Moi je suis Riri le plus petit

Et aussi le plus dégourdi

L’autre soir je suis entré

Dans une salle à manger

Il y avait une volière

Et tout autour des graines

Mes frères qui passaient

Je les appelais

Ayant bien mangé

Nous pensâmes à jouer

Une partie de cache-cache

Serait bien agréable

Comme c’était rigolo

Nous grimpions sur les rideaux

Nous cachant dans les vases

Courant sur les armoires.

Une dame dormait

Dans un fauteuil d’osier.

Mal inspiré

Je lui chatouillais le pied

Se réveillant et m’apercevant

Elle se sauva en hurlant

Nous riions comme des fous

Quand arriva un gros matou

Pris de panique

Nous prîmes la fuite

Le cœur battant

Pour rejoindre nos parents

Blottis l’un contre l’autre

Nous tremblions encore

Quelle peur avions-nous eue

Dans cette joyeuse aventure

Jeanne Fourmaux

 

 

 

 

 


Titre24

 

Atome

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

 

 

Eclate l’atome !

Pour nous les hommes !

Tu es la sève

De bien des rêves.

Donne le « la »

Et joue-nous la

C’est la musique

Du déclic !

Silencieuse

Et vicieuse

Sur variations

Radiations !

Qui prierons-nous ?

Quel grand gourou ?

Adieu au temps des cathédrales.

Sonnent des ans

Pour nos centrales…

 

Brigitte Capliez

 

 

 

 

 

 

 


Titre25

 

La rose stabilisée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

Dis, te rappelles-tu mignonne

Cette rose d’un seul instant

Que t’offrit ainsi que personne

Ne le fit, Ronsard, ton amant ?

 

Aussi, lorsque sur une affiche

J’ai lu : « rose stabilisée

Douze euros », j’ai cru voir en friche

La Terre, dépoétisée.

 

Et j’ai pensé, « pauvre Cassandre,

Aujourd’hui il ne pourrait plus

Choisir cette fleur au cœur tendre,

Ton poète d’amour perclus ! ».

 

Pourtant, d’une image éphémère,

Pourpre effluve idéalisée,

Déjà la rose en son mystère,

 

Pure, était… immortalisée.

 

Jean-François Sautière

 

 

 

 

 


Titre26

 

Le joyau du ciel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

 

Ami Soleil

Maître du ciel

Tu repeins d’or pur la grisaille,

Et tu convies au banquet de la vie.

 

Astre vermeil

Providentiel

Comme une flamme d’espérance

Tu fais chanter

Les plus mornes pensées.

 

Soleil Ami

De ta magie

Et ta lumière qui musarde

Monte un parfum

D’amour divin.

 

Prince du ciel

Au baiser miel

Sous ta caresse buissonnière

Danse l’émoi

D’un monde en joie !

Geneviève Baillly

 

 

 

 

 

 

Titre27

 

Je danserai

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Je danserai le reste de ma mort au-dessus de ma tombe.
Je
danserai, liberté souveraine, pour moi seule enfin.
Je
mêlerai mes rires à vos larmes contrites,
Ma
joie à vos tristes figures.
Je
crierai ma liberté retrouvée
Au-delà
de vos mondes étriqués.
Je
danserai mon infini en symbiose avec le cosmos.
Je
danserai sur vos cimetières la joie de la mort enfin retrouvée.

Voltigeront
les cendres de ma vie dans la poussière cosmique.
J'irai
par-delà les méandres de vos pensées,
Je
hanterai vos rêves.
Je
me ris de vos peurs, me moque de vos doutes.
Je
ris de savoir ce que vous ne devinez qu'à moitié.
Vos
yeux ne voient pas au-delà du voile de vos croyances.
Petits
que vous êtes !
Enfermés
dans vos corps, vous ne savez pas l'immensité.
Vous
avez oublié ce pour quoi vous êtes vivants.
La
« vie » est prison, enfermement. Passage obligé ou punition des entités ?
La
mort est la VIE : Libération,
Osmose
de nos atomes avec les particules cosmiques de l'univers,
Embrasement
des infinis.

 

Thérèse Leroy   22/07/2005

 

 

 

 

 


Titre28

 

La gentille petite fille

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Si tu veux, tu seras si gentille

Que tu domineras toutes tes colères

Tu verras alors, ma toute petite fille

Que le ciel est plus clair pour ta tendre mère

 

Tu tamuseras, tu riras, tu linquièteras

Dans la maison sans lumière elle sera pensive

Et puis tu reviendras et elle sera toujours

Dans vos cœurs ne restera quune lueur vive

 

Et tu témerveilleras

De la savoir si près de toi

Et puis tu lui souriras

En lui disant « jai un peu froid ».

 

Marie Antoinette Labbe

 

 

 

 

 

 

Titre29

PRINTEMPS

PRINTEMPS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Un matin de printemps

Je me suis éveillée      

Et tout avait changé :

 

Des nuées de jonquilles

Pour toute la famille

 

Des brassées de muguet

Partout dans la forêt

 

Un champ de coquelicots

Avec tout plein doiseaux

 

Des prairies de coucou

Pour rapporter chez nous

 

Un jardin merveilleux

Juste devant nos yeux

 

Un si beau paysage

Pour saimer tous les deux

Une merveilleuse image

Que je vois dans tes yeux.

 

Véronique Robert

sans histoire

Sais-tu que j’attends un amour

 

 

 

 

 

Titre30

 

Aucun Troubadour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Mes pas mamènent toujours

le silence fait place

Et la mort les glace

Aucun troubadour

Cet endroit leur fait trop peur

Mais, cest une erreur

Tout a une fin,

Tel est notre destin

En lacceptant, on voit plus loin

Même si tout est incertain

On fait le bilan

Pour ne pas perdre de temps

On se remémore les bons moments

Ou le cas échéant

On pleure les vivants.

Christelle Lesourd

 

 

 

 

 

Titre31

 

CAUDRY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

1) Caudry ;

A lheure tout sendort

la lune en décor

Se pare au firmament

Quand les amants se glissent

Au lit, calmes et complices

Senlaçant tendrement

Lorsque sous les halos

Dun réverbère pâlot

Quasiment en cachette

Je ne sais plus dormir

Comme un dernier plaisir

Jallumune cigarette

 

3) Caudry ;

 Jai si bien apprécié

Dans tes places de quartier

Tes jardins si jolis

Toutes ces fleurs si belles

Caressant mes prunelles

De tes balcons fleuris

Ecouté les clameurs

De ce jour de bonheur

Lorsque vient le printemps

Ecouté les flonflons

Et le doux carillon

Au bon soleil couchant

 

5) Caudry ;

Demain revient laurore

Et tes enfants encore

Chanteront dans tes rues

Pardonne leurs erreurs

Ils ont au fond du cœur

Ton amour reconnu

Et tes filles si belles

Habillées de dentelle

Je vais les regretter

Du haut de mon étoile

Il ny aura de voile

Pour taimer à jamais

2) Caudry ;

Je vais partir demain

En laissant tous les miens

Je nai pas su goûter

A toutes tes splendeurs

Dune ville en couleurs

Que tu sais nous donner

4) Caudry ;

Je vais partir demain

En laissant tous les miens

Je nai pas su goûter

A toutes tes splendeurs

Dune ville en couleurs

Que tu sais nous donner

6) Caudry ;

Je vais partir demain

En laissant tous les miens

Je nai pas su goûter

A toutes tes splendeurs

Dune ville en couleurs

Que tu sais nous donner

 

André NOIRET

 

 

 

 

 

Titre32

 

Le chien acrobate

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Il est dix heures du matin, mois de juillet ensoleillé.

Je me nomme Jean, je suis SDF.

Je meurs, je nai plus de quoi me nourrir.

Hier, jétais encore lhomme le plus heureux du monde, mais mon histoire a tourné au cauchemar.

Un jour, alors que je passais seul dans une petite ruelle du centre de Paris, cherchant de quoi me nourrir, je rencontrai un chien.

Au départ, je ny fis pas attention. Je continuai ma route.

Mais je me rendis vite compte que ce chien me suivait. Cétait un animal un peu sale mais attendrissant.

Je le pris donc avec moi.

Arrivé sous le pont je vivais seul depuis quelques années, je mallongeai sur mon drap et passai une nuit comme toutes les autres, rêvant de repas copieux et de chaleur, le ventre vide.

Le lendemain, à mon réveil, le chien était toujours là, allongé sur mes jambes.

Dans laprès-midi, on alla se promener dans le parc.

Je mendormis sur lun des bancs.

Lorsque je me réveillai, le chien était parti.

Cest alors que japerçus une foule immense non loin de là.

Je mapprochai et vis, au milieu de cette foule, lanimal.

Il faisait toutes sortes dacrobaties. Les gens riaient, émerveillés par ce fait peu commun.

Celui-ci me vit et me sauta dans les bras.

A partir de ce moment, on ne se sépara plus.

Largent tombait du ciel, des personnes célèbres venaient voir le spectacle.

Je pus macheter de quoi me nourrir, des draps et des vêtements corrects.

Cela dura six mois, six mois de bonheur et de gaieté.

Mais un matin dhiver, réveillé par la fraîcheur, toute ma vie défila devant mes yeux.

Je navais plus de drap, plus dargent, plus rien.

Même le chien sétait enfui. Peut-être avait-il été kidnappé ?

Il ne restait plus que moi, dans ce vent glacial, sous ce pont coule la Seine.

Peut-être avais-je rêvé ? Ou peut-être mavait-on volé ?

Maintenant je sais que ma mort est proche.

Il ny a personne pour maider. Que faire ?

Je suis monté sur le pont.

Jai regardé la nature florissante pendant de longues minutes.

Puis par un moment de folie, je suis monté sur la rambarde.

Mon cœur battait à toute allure.

Jai pris mon souffle.

Jai sauté

Florian Coget

Lycée Jacquard de Caudry

 

 

 

 

 

Titre33

 

La dinde de Noël

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

haut

Le vieux Père François avait été cheminot. Retraité depuis plus de vingt ans, il racontait volontiers à tout le monde avoir depuis bien longtemps retrouvé toutes les cotisations de sa vie professionnelle et que les actifs de la France entière lui payaient des jours heureux, sans nuages.

 

Il habitait à la sortie du village, la dernière maison avant le Calvaire. Presque entièrement cachée derrière de grands tilleuls, elle était tout en longueur. Le vieux nutilisait plus que la première pièce, en façade. Cétait sa chambre, son salon, sa cuisine. Par économie, il ne soccupait plus du reste de sa demeure. Il navait pas denfants, pas dhéritiers directs, et se souciait peu de laisser une belle maison, habitable, ou une ruine. Dans sa grande pièce, il se chauffait avec une cheminée. Homme des bois, on le voyait par tous les temps dans la campagne avec une petite poussette et sa grande scie. Il ramassait ou coupait le bois mort, en faisait des fagots. Cest de cette façon quil se chauffait. Malgré son âge, il allait vers quatre-vingt-deux ou quatre-vingt-trois ans, il entretenait un beau potager. Derrière sa maison poussaient en effet pommes de terre, carottes, navets, salades, chicorée, choux, il y avait de tout. En pleine nature, ce petit paradis attirait lappétit de beaucoup de gibier, et régulièrement, de la fenêtre de son grenier, le Père François tirait lapins, lièvres et perdreaux. Il aurait presque pu survivre seul, avec sa propre production, car il possédait en plus de tout cela des arbres fruitiers. Après son potager sétendait une petite pâture avec deux pommiers, un poirier, deux cerisiers, un prunier, un noyer et des noisetiers. Il navait plus la force dentretenir tout ce domaine. Il louait donc la pâture à Jacques, un autre homme des bois du village qui élevait des moutons. Ces derniers servaient en quelque sorte de tondeuses écologiques.

 

On approchait des fêtes de fin dannée, la campagne était entièrement cachée sous un épais manteau blanc. Il avait neigé durant deux jours entiers et la vie sétait arrêtée. Un calme et un silence profond recouvraient aussi cette campagne morte. Il ny a pas dactivités agricoles en cette période. La tranquillité était seulement perturbée par des volées détourneaux qui tournoyaient dans le champ de Léon, en face de chez le Père François. Léon avait en effet vidé ses écuries et tout son fumier reposait en grand tas au milieu du champ. Quelle aubaine pour tous les étourneaux du coin qui, ne trouvant plus rien à manger dans la campagne, sétaient donné rendez-vous ici. Il y en avait plusieurs centaines qui se relayaient inlassablement. Le Père François les détestait car il nétait pas rare que ces voleurs viennent lui piller ses cerises en été. Malgré des épouvantails, des casseroles, il lui fallait alors passer des heures entières à monter la garde, le fusil de chasse à la main. En plein hiver, ces oiseaux ne le dérangeaient pas, mais voyant ces volées compactes et tournoyantes autour de chez lui, il nhésitait pas à lâcher de temps en temps un coup de fusil. Il en tuait toujours quelques-uns. Cétait autant de cerises de gagnées pour les mois qui viendraient.

 

Le Père François vivait seul, sans famille. Il ne semblait jamais triste malgré la solitude. La nature lui donnait loccasion de soccuper. Pour le repas de Noël, il aimait se faire un festin. Son régal consistait en une bonne grosse dinde, des marrons et des pommes. Cétait sa seule fantaisie de lannée. Tout le village savait quil était riche et partout on se moquait de lui. Si riche, si seul, si radin aussiIl comptait, faisait des économies sur tout. Mais il était heureux. Lui le savait et ne faisait pas attention aux gens, à leurs attitudes ou à leurs commérages.

 

Deux jours avant Noël, il fit lune de ses rares sorties dans le village. Il fallait acheter sa dinde. Chez Jean, il ne trouva rien à son idée. Jean tenait la boucherie près du monument aux morts. On trouve de bons morceaux chez lui. Chez Adolphe, les bêtes étaient soi-disant trop grosses, donc trop chères. Et puis, le Père François avait son temps, il restait deux jours avant Noël, il pouvait encore comparer et choisir tranquillement. En rentrant chez lui, dans la boîte à lettres, il trouva un dépliant publicitaire. Son attention sarrêta sur le prix dun produit : lépicerie dun village voisin faisait la dinde à 2 Euros le kilo. Cétait laffaire à ne pas laisser passer. Ancien cheminot, il voyageait gratuitement et connaissait les horaires par cœur. Il prendrait le train de 15 h 10. Avant 18 heures, si tout se passait bien, il serait de retour. Il était presque midi. Le Père François mangea une soupe, fuma sa pipe et vers 14 h 30, après une courte sieste, prit le chemin de la gare. Le train était à lheure, le trajet assez court.

     Arrivé à destination, le train nétait pas encore à larrêt quil sauta sur le quai. Son pied glissa sur une plaque de glace. Il passa sous le train et fut tué sur le coup, pour une dinde à 2 Euros le kilo !

A..Lenglet

 

 

 

 

 

Titre34

 

Jardin secret.. 031106   (Souvenirs..)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Bonsoir, petit bout d’espoir, refrain de ma pensée, te voilà à mon rendez-vous de solitude, fuyante et muette, icône éclairée de l’aura de l’arc-en-ciel d’une fin d’orage, bonsoir Promeneuse dans mon esprit. Te voilà, aventurière pour une balade dans le jardin secret de mon cœur à compter les pétales de rose. Elles pleurent pour parfumer tes pas et toutes les jonquilles se penchent pour caresser tes jambes, peindre ta peau d’or de leur pistil, dessiner leurs empreintes et s’emporter vers un destin de prairie. Les iris encagoulés applaudissent cette visite et leurs cimes pointues se tendent pour admirer cette charmante. Quelques-uns, précoces, s’ouvrent déjà et la rosée perle encore à leurs lèvres bleues entrouvertes. Jaloux, les forsythias s’éclatent en bourgeons pour tes regards pleins de douceur. Un pommier du Japon emprisonne de bonheur tes hanches et ses petites fleurs rouges s’écarlatent de tant de hardiesse ; il a limé ses petites épines et frissonne de toutes ses feuilles, du plaisir de te retenir. Maître lilas double la mise, il explose en blanc, en mauve, il s’expose, t’étourdit des vapeurs de ses grappes lourdes *emparfumées, il expose ta beauté dans le feu d’artifice des couleurs du temps joli, il te tend ses branches, attend ton gentil nez pour s’exhaler tout en beauté, s’exhiber tout en odeur, s’extasier de rencontrer cette fée aux senteurs de jeune printemps. Et puis, au fond du jardin, l’abricotier s’attrape tes cheveux, les peigne de ses jeunes fleurs, les parfume, les tisse, les garde comme autant de guirlandes pour un Noël de jardin, quand les enfants courent en rires entre les arbres, chavirent la balançoire, quand le Papy, d’une sieste d’ancien, se laisse endormir sous l’acacia  dans sa pluie de fleurs de miel, quand la Mamy étend les grands draps qui claquent au vent d’espoir de beau temps dans une chanson d’antan et que ton pauvre serviteur a gravé dans sa mémoire ces moments d’un autre temps, qu’il les entretient, comme le massif d’œillets de poète d’alors, quand les fleurs criaient la beauté de leur parfum dans les couleurs encore si vives de ma mémoire. Si tu écartes les feuilles de cet abricotier, si peu sauvage, en liberté, tu verras un petit nid *emplumé, gonflé de quelques œufs, d’une mésange si farouche que j’entends encore ses chansons apprises au diapason de notre bise, du rire du vent des montagnes et des collines de mon Pays que j’aime à dire…

Tu t’es promenée dans un jardin que j’ai bien connu, où il faisait bon vivre et respirer la douceur de la terre après un bel orage voire l’arrosage du soir quand les tomates gorgées de saveur s’habillent en rouge, t’interdisent de penser ailleurs qu’à ces moments magiques. Quand les haricots verts se tendent, en tendresse pour la caresse du cueilleur, curieux de ses dessous de feuilles jalouses ou farouches. Les fraises, en bonbons sucrés, tapies sur un lit de paille, se prélassent aux rayons de notre soleil si timide parfois caché par les grands nuages dévalant le ciel vers le midi ou escaladant la Moucherolle en cache-nez de demoiselle timide. Et puis, les framboises apprivoisées, grappillées par les petits enfants quand le Papy est bien endormi.. d’un œil.. Toutes les hirondelles, comme autant de papillons, en noir et blanc, en course dans l’azur, découpent le temps dans des cris d’oiseaux libres, comme ces phrases qui crient de chagrin ce passé glorieux, ce passé éteint. Alors, si tu vas voir la Belle qui dort dans le bassin moussu, où se baignent et dansent nos poissons rouges, en te penchant, tu la réveilleras et elle te sourira mais si une larme s’anéantit dans l’onde, elle se cachera. Au loin, tinte une gentille clochette des alpages, notre Papy s’est animé d’une faim légitime, refermons la porte de mon jardin secret. Un souvenir pourrait s’échapper, m’oublier, laissons aux moineaux ce ciel de printemps, l’espace et le temps se confondent. J’entends encore chanter la balançoire, la tondeuse coiffer la pelouse sauvage, roucouler les tourterelles avec les tourtereaux et le silence de ce paradis perdu dans ces instants de pur bonheur si simple mais si fragile. J’espère que tu as aimé ma petite visite si peu guidée. Ici, la nuit, on voit courir les étoiles filantes, on a le droit de faire tous les vœux qu’on espère, on a le droit de reconnaître ceux qu’on aime, briller plus fort, dans un coin de ciel d’encre noire, on a le droit de frissonner de bonheur en faisant croire que c’est la fraîcheur de la nuit. Une lumière s’éteint, notre Papy s’est endormi. 

 

Pascal. (83 – Hyères)

* Ne cherchez pas dans le dico…

 

 

 

 

 

Titre35

 

Le farfelu du septième

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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   Jaurai quatre-vingt-deux printemps le 1er avril. Il ny paraît guère.

   La France entière a lu ma biographie en cinq tomes. Sans le moindre recours à un nègre, jy raconte de A à Z ma modeste aventure terrestre. Imitant stars, footballeurs, politiciens et respectueuses, jentends ainsi me survivre. Mais chez moi, rassurez-vous, pas une once de scandale. Je ne suis pour tous que lantique farfelu du septième étage.

 

   Lédition de mes mémoires ma été facilitée, je dois le reconnaître, par un mien neveu, lecteur chez Greystock. Le bougre a pourtant la dent dure et sentête à refuser tout manuscrit émanant dinconnus, à plus forte raison de provinciaux ! Ce nest pas que ces derniers manquent de génie : jen connais, et non des moindres, qui mériteraient un fauteuil de choix à notre Académie française !

   Chez mon censeur littéraire sest donc émue, tardivement, la fibre familiale en faveur de son vieil oncle : quand je serai couché sous la dalle, sans doute espère-t-il lêtresur mon testament !

   Mais je lai dit tout net à son patron, pas un mot retranché, pas une phrase escamotée, sinon je renonce à mon privilège : je préfèrerais que lon mamputât dun membre plutôt que de voir saccager une œuvre jai investi le meilleur de moi-même !

 

   Par égard pour mon parent, je consentirais peut-être à quelques corrections, mais que lon nexige pas de moi limpossible ! Cest ma chair que joffre en pâture, matière grise torturée dans linlassable recherche dune hypothétique perfection, fibres dun cœur offert à cent personnages en quête dincarnationet damour ! On ne saurait imaginer jusquà quel point de non-retour peut ségarer la sollicitude de lauteur envers ses créatures de fiction ; pour mener à terme cet enfantement, extirper ces entités fantasmagoriques du plus profond de ses tripes, lécrivain a souffert au-delà de ses limites et sapprête encore dans la joie à endurer mille sacrifices !

 

   Encore heureux quand la critique, de ses dards féroces ou empoisonnés, naggrave pas à plaisir les plaies du malheureux ! Personnellement, je ne me plains pas car, du côté de la presse locale, jai eu droit à des roses sans épines : « un talent à découper au chalumeau tant cest du solideune sensibilité werthérienne capable de dégeler un icebergde lhumour à revendre en Bourse les spéculateurs se bousculeront au portillon de la rigoladeetc. »

   Mon grand âge a jouer en ma faveur. Bien souvent, il suffit ainsi dune pichenette pour vous lancer dans lorbite des sphères littéraires. Entre nous, si Broost navait pas attisé notre gourmandise avec ses pâtisseries, et Saerte affiché si impudemment ses haut-le-cœur, ils nauraient pas fait long feu dans nos anthologies. Il est vrai que tout le monde na pas une madeleine à se mettre sous la dent ni la nausée à fleur de méninges !

   Après cette chiquenaude initiale, il ne reste plus à lécrivain quà se tracer un chemin, comme une nébuleuse dans la nuit de lobscurantisme.

 

   A ce propos, pas plus tard quhier, je dédicaçais mes livres à la Maison de la culture. Un individu savance, plein de morgue à mon égard comme si jétais un marchand de frites. Il pointe un index crasseux sur la jaquette immaculée de mon bouquin :

« Cest combien ce machin-là ? »

Un machin ! Mon chef-dœuvre ! Ma vie ! Ma raison dexister ! Ô, lhomme abject qui piétine à plaisir linestimable offrande de lauteur et sacharne à détruire sa ferveur et ses illusions !

   A défaut détrangler le sacrilège, je lui rétorque avec hauteur :

   « Je ne vends pas, jexposepour le plaisir !

-    Alors, quest-ce que vous fichez ici, à enlever le pain de la bouche aux vrais écrivains ? »

Tout de suite les grands mots ! Sur ce, jai rassemblé dignement mes chers invendus et jai quitté le hall.

 

Avant de rentrer chez moi, je passe à la boucherie lon me hache un steak tandis que la voisine mendie quelques déchets pour son matou. Sur le comptoir sétale le journal de la veille ; jai à peine le temps de reconnaître un alexandrin de mon dernier poèmeet hop, la pitance du chat, magma sanguinolent, sabat sur mon texte : adieu, ma danseuse hindoue, toi que jai célébrée dans mon ode et aimée dans le secret de mes fugues orientales ! Divine bayadère, pardonneras-tu jamais cet outrage à ta beauté ? Désormais la graisse de bœuf dégouline sur le henné de ta chevelure, et le sang du sacrifice se coagule laidement entre les gazes irisées dont javais paré ton corps de déesse. Quelle infamie !

   Pour mon boucher qui na pas inventé la poudre, je demande ton indulgence.

Pour moi-même, je nose implorer ta grâce : dans mon rêve, tu vivais libre, adulée, mon crime fut de temprisonner dans la cage dun poème !

 

En entrant dans mon immeuble, jai quand même eu une consolation. La concierge, qui épluchait des légumes, ma fait signe à travers le carreau :

« Entrez, monsieur Sidoine, vous êtes encore dans le journal ! Quel honneur pour la maison ! Jai mis larticle de côté, mais je ne sais plus je lai fourréah, le voici ! »

De la pointe de son couteau, la bonne femme écarte les fanes dun navet, trifouille dans les raclures de carottes. Je surprends mon faciès dhomo sapiens enfoui sous un trognon de chou et agrémenté dun parcimonieux entrefilet. Cest ainsi que japprends incidemment la nouvelle : mon premier roman vient dêtre couronné par un prix littéraire !

 

Je nen éprouve nulle vanité, mais plutôt une immense gratitude envers mes personnages. Chères créations de mes fantasmes, cest à vous seules que revient aujourdhui lhonneur qui méchoit !

Jexulte de tendresse face à ces êtres sortis de rien et façonnés à ma convenance. Il me vient cependant quelques scrupules : nai-je pas usurpé mon pouvoir sur ces âmes dociles à mon bon vouloir, et pour lesquelles jeus le libre choix du bonheur ou de la malchance, comme le droit de vie ou de mort ? Je manipulais mes héros, telles des marionnettes, leur laissant porter comme une croix le poids de mes déceptions, en les abandonnant dans la tourmente que javais délibérément provoquée sans leur demander leur avis ! Si mon indulgence fut sans bornes face aux débordements de certains dentre eux, en omettant parfois de livrer les coupables à leur châtiment, jai récompensé la vertu par le malheur, et jamais mes personnages nont protesté !

 

Emoustillé par le succès, je viens de passer la nuit à relire les épreuves de mon second roman.

Je parlais à la légère en me prenant pour un dieu, souverain maître de ses créatures : lheure de la révolte vient de sonner ! La preuve en est dans ces pages qui défilent sous mes yeux incrédules, et dont je nai pas le moindre souvenir ; elles sont pourtant là, écrites de ma main ! Mes héros favoris ont disparu du scénario ; des inconnus se sont glissés dans le fil du récit, sabotant les meilleurs passages et me conduisant je nai guère envie daboutir. Les rebelles dénaturent outrageusement mon style, multiplient les invraisemblances, accumulent mensonges et grossièretés. Je décline dailleurs toute responsabilité quant aux ressemblances frappantes avec des personnalités vivantes ou disparues, ce qui ne manquera pas de mattirer de nombreuses inimitiés chez mes lecteurs, peut-être même quelque procès !

 

Cette fois, je suis piégé ! Depuis laube, une délégation de héros et dantihéros assiège ma table de travail. Lun joue avec mon presse-papiers, lautre décortique avec hargne mon dictionnaire, un troisième larron tapote dun doigt le clavier de mon ordinateur.

Dire que je les ai tirés de leur néant ! Les mutins estiment que le temps est venu pour eux de prendre en main leur destinée et de vivre leur vie comme ils lentendent. Ils se trouvent assez grands, assez forts pour voler de leurs propres ailes ! Parmi les plus agressifs, je reconnais ma danseuse hindoue ! Personnages principaux et figurants me condamnent à disparaître de leur existence car ils nont plus besoin dauteur ; impitoyables, ils macculent au non-être, moi qui les ai créés de toutes pièces et à qui ils doivent tout : quelle ingratitude ! Mais nest-ce pas un juste retour des choses ?

 

 

La disparition du vieil écrivain a longtemps intrigué la police et suscité beaucoup démotion dans limmeuble. On a désormais perdu tout espoir de retrouver mort ou vif le farfelu du septième.

 

Denise Duong

 

 

 

 

 

 

 


Titre36

 

Etrange banalité du quotidien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le réveil sonne. Jouvre les yeux, avec le désir de découvrir ce que je sens : la chaleur dun soleil levant ; la lumière naissante donnant vie aux couleurs. La « paisibilité » de la vieJose, je me décide. Oui cest bien ce que je vis : la chaleur du soleil levant, douce et chaude comme le réveil auprès de lêtre aimé ; la lumière du levant est comme un voile de bonheur sur toute chose.

Je me dis que cette journée sera agréable à vivre. Non pas que je sois quelquun de morose mais parfois je suis anéanti par le banal, la routine.

Aujourdhui, mon café est léger mais parfumé. Ce que je trouve à déjeuner me satisfait. Je suis célibataire je nai que moi à penser ; quand je fais les courses, cest lenvie du moment sans penser au lendemain ; alors souvent je maccommode de ce quil y a.

Leau chaude sur ma peau me réchauffe agréablement, semble prolonger la profondeur de la nuit.

Je cherche mes clefs. Je les mets toujours au même endroit mais je les cherche toujours ailleurs.

Le téléphone sonne. Quelle invention !! Il y a toujours quelquun pour vous ramener à la dimension du quotidien, la réalité quoi !!

« -Allo !... ouijarrive ! Justement je partais ! »

Pourquoi appeler à cette heure, alors que je me rends au travail à ce moment même ? Sans doute pour faire comme dans les films !? Ah non ! Joubliais !

Je suis inspecteur de police criminelle. Si je nai pas dadresse me rendre, comment puis-je travailler ? Jenquête sur un lieu de crime. Que vais-je découvrir aujourdhui ? Le crime me paraît toujours banal. Les circonstances par contre sont comme une empreinte, une signature, toujours différentes. Les circonstances, cest cela qui aiguise ma curiosité, qui font quun crime devient « le crime ». Cest un mélange de motivations qui guide lâme humaine, lultime réflexion, lultime réflexe humain !

Jarrive donc rue Wagram. Pas possible de se tromper : la brigade est là, tous feux allumés : voitures blanches, voitures rouges, gyrophares bleus

On me dresse le décor : un couple et ses deux enfants assassinés dans leur maison, du sang partout comme on se limaginerait dans une boucherie. Deux témoins sont à disposition.

Génial ! Allons voir ! Cest tellement rare des témoins qui semblent fiables !

Mes collègues sont si enthousiastes ; allons voir ! Non entendre !

Je monte à létage du crimeUn vieil hôtel particulier tout est joliment aligné : la tapisserie dun goût suranné ; une stèle trône la plante séculaire quune vieille dame arrose parcimonieusement ; le tapis rouge sur le palier entretenu depuis des lustres que le va et vient de la brigade de police a rendu fade et délavé. Jappuie sur le bouton de lancienne sonnette.

Une femme mouvre. Elle me donne une impression dêtre de tous temps :

Tween set rose, jupe de tweed, chaussures confortables, blonde aux yeux bleus éteints.

« - Bonjour madame ! Je suis linspecteur de police chargé de lenquête sur les circonstances dramatiques du décès de vos voisins. Que pourriez-vous me dire ? »

Et la lumière fut ! La volubilité de la dame à lénoncé de ma requête, contraste avec son apparente austérité.

« - Ah oui ! Oh ! Cest horrible cher monsieur. Mais vous savez il fallait sen douter.

Il ne se passait pas une semaine sans que lon entende le couple se quereller et les enfants crier, les pauvres !

Mais cette nuit cétait pire on aurait dit des cris de bêtes sauvages. Ce matin comme personne ne sortait de lappartement jai trouvé cela bizarre.

Tous les jours, lhomme sort à la même heure de son travail. Sa femme suit trois-quarts dheure plus tard pour accompagner ses deux enfants à lécole. Remarquez, je ne vois pas pourquoi, ils sont grands, ils vont au collège.

Leurs allées et venues sont réglées comme un métronome. Les enfants rentrent avec leur père puis cest la mère qui rentre du travail, enfin vous voyez ! »

« - Non, je ne vois pas, me dis-je ! Jimagine ! »

« - Qui a prévenu la police ? »

« - Oh, cest moi, Monsieur, comme je vous lai dit, lambiance nétait pas comme dhabitude. La querelle était plus virulente ; les bruits étaient différents aussi. Ils se sont battus et puis ces crispeut-être quil la étranglée ? Quelle sest débattue ! Et les enfants ? Comment a-t-il fait ? Voilà inspecteur. »

« - Bien madame. Je vous remercie de tous ces renseignements, je vous demanderai de bien vouloir venir faire votre déposition au commissariat. »

Assez convaincu de ce témoignage, je décide de le confirmer par un autre témoin.

Pensant aux voisins, juste en face de la scène du crime, jappuie sur le même bouton de lancienne sonnette. Celui-ci a la même allure, un peu plus âgé sans doute. Il me fait le même récit, me décrit les mêmes impressions, le même rythme de la famille.

Pour moi la chose est entendue : drame de la vie conjugale, la routine pesant sur un homme dont les aspirations étaient différentes de celle que lui ont transmis ses parents. Il ne me reste plus que ma visite à faire sur le lieu même de cette banalité du quotidien.

Il me faut recueillir les premières constatations du médecin légiste

Ici, je nai pas besoin dappuyer sur la sonnette, la porte est ouverte. Il y a plus de monde que dhabitude et latmosphère est bizarre. Les collègues de la criminelle ont le visage crispé, inquiet. Ils restent muets. Ce nest pas dans leur habitude. Les scènes de crimes font partie de notre quotidien. Ils me regardaient bizarrement. Javance alors dans la pièce éclairée de plusieurs spots au plafond qui diffusent une lumière éblouissante. Javance et je balaye la pièce principale du regard et ?

Une émotion me submerge qui jusquà présent métait étrangère. Je ne peux même pas la comparer à celle ressentie lors de ma première enquête criminelle. Je suis à la fois étonné et heureux. Je me sens bizarre, je suis assez surpris de voir tout ce sang, je ne sais quel instrument, quelle bête sauvage, par quel individu à la folie meurtrière, je narrive pas à y croire

Le médecin légiste tourne son regard vers moi. Son horreur se lit sur son visage. Je cherche des réponses dans ses yeux autant que je cherche dair pour respirer.

Il me fixe avec un regard lourd et me lance :

« - Oui ! Larme du crime est une hache ! Et encore mieux, jai les empreintes. »

Il me lance un sourire narquois. « CE SONT LES VÔTRES ! »

Camille Bourlet2nde 4