SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°26

 

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Septembre.Octobre.Novembre.Décembre 2008

 

Illustration BD page 2

Patrick MERIC

JEUNES

Le chien page 3

Priscilla DRUEZ

Cest-à-dire  page 3

Stéphanie BONNEVILLE

Le parc Disneyland page 3

Mathieu BERA

Une rencontre de feu  page 4

Sébastien ALLOU

Une danseuse très triste  page 4

Thomas WANESSE

La rentrée  page 4

Danièle ETHUIN

Aimer l'être aimé  page 5

Océane BERTHIER

Textes sur l'Amour  page 5

Ecole Ferdinand Buisson

Le cheval et la coccinelle  page 6

Rosalyne RENARD

A Caudry page 6

Clarisse GABET

La montagne  page 6

Océane WANESSE

HUMOUR ET PATOIS

J'ai été al'noce  page 7-8

Jacques HUET

El corbio et ch'l'ar'nard page 9

Hector MELON D'AUBIER

Ech'flo d'el plache page 10

Georges RATEL

Le sac de jute page 11-12

HERTIA-MAY

Les abbés page 13

 

El printemps des gardins  page 14

Gisèle HOURIEZ

POESIE ADULTE

L'éclaireur des chiffonniers  page 15

Geneviève BAILLY

Un poète m'a dit page 15

SAINT HESBAYE

Hommage à mes frères  page 16

Jean Charles JACQUEMIN

 Souvenir d'anciens automnes  page 17

Marcelle LEMAIRE

Les styles ont bien changé page 18

André-Pierre ROUSSEL

Don du poème  page 19

Yan VILLIERS

Le petit rayon de soleil page 20

Charly WAL

La rencontre page 21

Geneviève BAILLY

Petite rose de Norvège page 21

Espace page22

Paule FRETIERE

Marie-Antoinette LABBE

Peur page 22

Thérèse LEROY

Lèvres page 23

Jacques MACHU

Sur le chemin de Compostelle page 24

Denise DUONG

Le jour s'est levé page 25

Christelle LESOURD

Un monde heureux page 26

Véronique ROBERT

Les voleurs page 26

Francis LESAGE

Informatique Amour page 27

Jean-François SAUTIERE

Fleur du Faubourg page 27

Albert JOCAILLE

NOUVELLE

HGM page 28-29

Classe de 2nde Lycée Jacquard

L'escalier page 30-31

INVITATION page 33  

Paule LEFEBVRE

Infos et abonnement

Avis de concours  page 32

Editions littéraires

*  Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire.

 

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LE CHIEN …

 

 

 

 

 

 

 

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Je suis un ami de compagnie

Mais je suis aussi

Le meilleur ami

De toi, l’Homme. Mais le plus souvent,

Je suis beaucoup ami avec les enfants.

Mais parfois, les maîtres ont un cœur de glace.

Je suis de toutes sortes de races.

J’ai des rôles importants dans le cinéma !

Rantanplan, Rintintin, Lassie…

Je suis le chien.

 

Druez Priscilla 13 ans  - Honnechy

 

 

 

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C’est-à-dire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Pourquoi les jours passent ?

Pourquoi les jours me hantent ?

J’ai tout fait pour t’avouer,

J’ai tout fait sauf te parler.

 

Je n’en ai pas l’occasion,

Je ne sais quelles raisons

Me laissent dans ce jardin

À t’attendre, à te craindre.

 

Je te voyais, je fuyais,

Et toi tu me vois, tu me fuis,

C’était pour t’oublier,

Et toi ? Pourquoi ?

 

Oublier sans le pouvoir,

Mais aussi sans le vouloir,

Les dernières phrases à dire,

Viendront une nuit, soupir.

 

Stéphanie Bonneville

Février 2007

 


 

 

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LE PARC DISNEYLAND 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Chouette ! Pour mon anniversaire, on m'a offert un beau cadeau : une journée à Disneyland !

Ce sera pendant l'été, le 1er août et j'irai avec mes parents et ma petite sœur.

Je suis content, alors je chante : "je vais à Disneyland !!!"

Le grand jour est arrivé. Comme la route est longue, j'ai emporté un livre dans la voiture.

Le parc est splendide, on s'amuse bien dans les attractions, j'ai eu peur au train fantôme.

Soudain, dans une grande file d'attente, quelqu'un a eu un coup de chaleur à cause du soleil et s'est évanoui ! Alors les pompiers sont venus pour le sauver.

Je suis rentré chez moi et toute la nuit j'ai rêvé du parc Disneyland.

J'aimerai bien y retourner !! 

       de Mathieu BERA

 

 

 

 

 

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Une danseuse très triste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Il était une fois une danseuse très triste, elle était au supermarché et portait un masque d'halloween.

Elle demandait des bonbons pour son chat mais son chat avait des caries sur les dents. Lorsqu'elle est rentrée, son chat était par terre.

Le chat ne s'est plus relevé…

Sa maîtresse l'emmena chez le vétérinaire, elle pleurait tellement que ça faisait des mares.

 

par Thomas Wanesse

(écrit à l'âge de 9 ans)

 

 

 

 

 

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UNE RENCONTRE DE FEU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Toi qui es la flamme de mes yeux

Tu es tel un phœnix

La lueur que tu déchaînes

Est comme ton cœur Immortelle

 

Et, la flamme qui brûle en moi

D’une puissance inimaginable

Flamboie rien que pour toi

Et, celle-ci reste éternelle

 

Tout deux, croisant  le feu

Donna naissance à une comète

Des fois incarnant le mal

Mais, anéanti par le bien

 

Ce bien a un seul nom

Il se nomme « Amour »

Et, l’Amour entre deux flammes

N’est autre qu’un…

Amour Immortel

 

Sébastien Allou - Orchies

 

 

 

 

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LA RENTREE!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je me réveille aujourd'hui : c'est la rentrée !!!

J'entre dans une nouvelle classe : la "5ème "

Je me retrouve avec de nouveaux camarades et mes copains, copines.

Je me demande si ce sera plus dur que la classe précédente.

A la récréation, je retrouve mes copines, ensuite je vais voir les 6ème que je connais et je les accueille au collège.

Je constate que je grandis, j'entre dans une nouvelle classe jusqu'au jour ou j'irai à l'université…je deviendrai adulte !

 

Danièle ETHUIN – 11 ans 1/2

 

 

 

 

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Aimer l'être aimé

 

 

 

 

 

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Malgré les différences qui nous séparent

Oublier les mensonges et les erreurs

Unissons nous pour ne former plus qu'un

Rester ensemble et ne jamais se séparer

ET TOUJOURS SE DIRE : JE T'AIME  

d'Océane Berthier

 

 

 

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Sourire, Encre, Tigre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le sourire du printemps

Emporté par le vent

Allume les flammes de mon cœur

Dans la magie du bonheur.

Soudain dans le vent noir

L’amour devient bizarre,

Et tous, nous tombons

Dans le gouffre du désespoir.

Dawid

 

J’écris à l’encre bleue

Quand je suis amoureux.

J’écris à l’encre noire

Quand c’est le désespoir.

J’écris à l’encre jaune

Quand il n’y a personne.

J’écris à l’encre rose

Quand mon cœur se pose.

Simon B

 

Toi le tigre à la robe rayée

Tu es le plus beau

De tous les animaux.

Pour toi, j’écris en bleu

Car de toi je suis amoureux.

J’aime les animaux

Et pour les protéger

Je serai vétérinaire.

Victoria

Classe de Mme Boulin – Ecole Ferdinand Buisson de Cambrai

 

 

 

 

 

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Le cheval et la coccinelle     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Il était une fois dans une rue qui s'appelle Paris un cheval.

Dans la rue, il y avait la mairie, et tout autour de la mairie, il y avait des fleurs, c'était des fleurs magiques.

 

Un jour, le cheval qui avait mal à la tête senti les fleurs et il n'eut plus mal à la tête !

Une coccinelle se montra et dit

- "bonjour je suis la fée cocci, je vis parmi les fleurs et j'ai le pouvoir de faire guérir les animaux malades"

 

Le cheval compris alors pourquoi il n'avait plus mal à la tête.

de Rosalyne Renard

 

 

 

 

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A Caudry

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Une petite fille vivait dans une ferme à Caudry,

elle avait faim et elle alla chercher du pain.

Son cochon était très fatigué et il avait faim aussi, elle partagea son pain avec lui.

Un oiseau se posa sur son cochon et lui donna des coups de bec.

La petite fille riait, elle était fière d'être fermière et adorait ses animaux.

 

Clarysse GABET

 

 

 

 

 

 

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LA MONTAGNE

 

 

 

 

 

 

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Pendant les vacances, je suis allée à la montagne

 avec mon bébé.

Lorsqu'on est arrivé à notre chalet, la porte était ouverte, la chaise était toute cassée et mon bébé n'arrêtait pas de crier !

 

Tous les bonbons étaient par terre…je m'en souviendrais de mes vacances à la montagne !

OCEANE WANESSE

 

 

 

 

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J’ai été à l’ noce !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ein mariach’, ch’est ein grand jour pou ches fiancés, mais cha n’est pos mal non pu pou cheux qui sont invités. Cha comminche par el passach’ à la mairie. Là, ch’ mayeur i dot garder sin sérieux même si i est comarate aveuc les parints d’ ches futurs mariés. Mais, naturell’mint, cha n’ peut pas s’ dérouler comme pindant eun’ séance ed Consel quand i est question d’ budget : cheux qui rimplitent l’ Salle d’Honneur cha n’est pas des conseillers, mais des gins qui n’ pinsent qu’à raconter des cacoules in attindant ch’ vin d’honneur qui va suire.

Aussi, adon qu’ ches « OUI » i’z aront été prononcés, ch’ mayeur i pourra faire chu qu’i veut : in né l’acoutra pu ! Mais attintion, pou l’ deuxième partie, faut arprinde sin sérieux : ch’ prête i n’est pas élu par el peupe et pourtant i arrive à s’ faire crainde pu fort que ch’ mayeur. Ainsi, à fait qu’ ches gins i’ rintent dins l’église, ches voix al s’abachent d’ein ton et ches conteux d’ cacoules i’z armettent leus histoires dins leu « musette ».

Dès que l’ cérémonie religieuse queuminche, el canchon d’accueul al est arprise par cheux qui connotent ches paroles ou qui litent ch’ texe trouvé su leu caïelle. Y in a qu’i’z y mettent tout leu foi et des qui n’osent pas canter trop fort, p’t’ête pou n’ pas vexer cheux qui n’ saitent pas ch’ cantique par cœur. Mais y in a d’z autes aussi qui n’ faitent qu’armuer les lèfes in détaillant ches vitrals aveuc application. Et ch’est toudis intre l’ momint dù que ch’ cantique finit et que ch’ prête va inviter ches gins à s’ rassir qu’in intind ein bruit d’ pièche qu’ein gosse aïche et énervé i a laiché quer su ches dalles. Si, à l’avant, ches paroissiens suitent attintiv’mint l’ déroul’mint de l’ cérémonie, y in a toudis, tout au fond près d’ cheul grande porte, qui n’ s’occupent pos du tout d’ chu qu’i s’ passe là-bas du côté d’ l’autel. Cha discute d’ partie d’ cache, du nouviau modèle d’ carette qui vient d’ sortir, de l’ voisine à ch’ grand NENESSE qui « s’ déringe » aveuc ein gaillard qui pourrot ête sin garchon – vous s’ rindez compte ! – ou bin cha s’ demainde quo qu’in va pouvoir minger achteur – vu qu’ même ches pichons i’ z avalent des farines animales ! I sont tell’mint occupés par leus racontaches qu’i sont surpris par ches premières mesures de l’ MARCHE NUPTIALE ed MENDELSSOHN. Eus’ qui voulotent sortir les premiers, i sont pris d’ court par el démarrache de ch’ cortège : i va falloir attinde qu’ ches jones mariés, suivis d’ ches familes, seuchent passés ! Et i n’ se pressent pas mes gins. A l’ zes vir marcher aucor pu duch’mint qu’ pou ein défilé de l’ LEGION ETRANGERE, in dirot qu’i’z argrettent ed devoir quitter chl’église ! Mais, cha a l’avintache d’ permette à l’assistance ed détailler ches gins qui passent. Ainsi, l’ père de ch’ marié in vot qu’i n’ deminde pas mieux qu’ cha s’ déroule au ralenti : i n’ sint pu s’z ortels dins ses nouvelles cauchures. Par conte, l’ mère de l’ mariée, aveuc ein grand capiau à rinde jalousse Geneviève de FONTENAY, al s’ ringorge et, s’ figure éclairée comme cheule ed Bernadette SOUBIROU quand qu’elle a vu l’ SAINTE VIERGE pou l’ première fos, al donne l’impression qu’ ch’est elle qui vient d’ dire « Oui » à ch’ curé !

Et ch’ défilé continue aveuc ches vieux et ches d’mi vieux qui ont sorti leu costume du diminche, leus finmes fières ed moutrer l’ nouvelle toilette acaté pou l’occasion et ches jones qui saitent qu’in est mieux in blue-jeans pou s’ bardéler su l’ piste ed danse. Pindant ch’ temps là, ches accros à l’ nicotine, qui viennent d’ faire pénitence pu d’eun’ heure ed long, i’ s’ ditent qu’ mes gins là i frotent bin d’accélérer ein cop, pasque cha les déminge sacrémint de n’alleumer eun’. Sans compter qu’i n’ va pos falloir traîner in pinsant à ch’ vin d’honneur et à ches amuse-gueules qui s’in vont si vite, surtout ches meilleux. Enfin, cha y est ! Ch’ nouviau coupe, mitraillé par ches éclairs à photos à l’ sortie de ch ‘ Consel des Minisses, i vient d’arriver à l’ porte. Du haut dé chl’ escalier malgré ches peugnées d’ riz qu’in leu jette ches gins i n’ pinsent même pos à garder ein paquet pou ches RESTOS DU CŒUR.

Mais, i n’ s’agit pas d’ cha pou l’ momint : In route vers l’ salle des fêtes pou l’ suite ed ches évén’mints ! Ein vin d’honneur, ch’est ein’ affaire bin réglée même si in y artreuve gramin pu d’ gins qu’à chl’office religieux. Cha comminche par el lent défilé d’ ches féliciteux armés de ch’ cadeau d’usache. Et cha fait des baisses à ch’ marié, à s’ finme, à ches parints, à ches mononcles et matantes. Et cha papote, cha rappelle « qu’ ches deux-là in l’z a connus tout tiots ». Alors, qu’ cheux qui attindent, louchent su l’ grinde tape (rimplie d’ verres et armuchée d’ tiotes affaires qui faitent saliver). Et qui s’ ditent eq si i’z avotent su, i’z arotent pris l’ temps d’ vidier leu vessie à l’ sortie de l’ messe. Mais, pindant qu’i’z attindent leu tour, y a ches dégourdis – ou ches pu gueulards- qui sont passés in premier et qui d’ein cop d’oeul ont eu vite fait d’arpérer l’z amuse gueules qui préfèrent. Ch’est incroïab’ el vitesse ed déglutition d’ certains invités : in a l’impression qu’ cha gliche dins leu gosier comme ein dogt dins eun’ motte ed beurre au mos d’a-oût.

Faut vir aussi ches finmes qui, chl’ assiette posée su leu main gauche ouverte in forme ed coupelle, printent délicat’min eun’ patiss’rie d’ l’aute main in n’oubliant pos d’ laicher ch’ pétit dogt arlévé comme qu’al l’ont vu faire au cinéma : cha ch’est l’ grande classe ! Mais y in a d’z autes qui, semblant d’ rin, après avoir zieuté, discrét’mint à droite pi à gauche, faitent accroire qu’al ravissent quéqu’ein au bout de l’ salle. Et qui, d’ein seul cop d’ main, ripent l’ cont’nu d’eun’ assiette dins leu sac à main ouvert jusse à hauteur ed cheul’ tape ! Ch’est presqu’ein tour ed magie tell’mint qu’ cha va vite !

7A fait que l’ temps i passe (ches jones mariés i sont toudis pos arvenus d’ cheul séance-photos), l’ ton monte et in a l’impression qu’ches gins i devientent durs d’orelles vu qu’ tout l’ monde parle pu fort qu’au début. In comminche à vir des gaillards qui desserrent leu cravate à croire qué l’ rouche ed leu ravisoir i a du même cop, fait gonfler leu co ou raccourchir leu col ed kémiche ! Pindant qu’ tous ches « grands » discutent in éclusant des coupes et in ingloutichantdes tiots pains au pàté ou des canapés aux œufs d’ lumps, y a des tiots, muchés dins l’ vestiaire ou camouflés d’zous de l’ tape, qui essaietent ed dév’nir aussi grands qu’ ch’es« grands » in saquant comme des pompiers d’su eun’ cigarette à bout doré abandonnée dins ein chindrier.

Et soudain, l’ musique, qui allot in sourdine, s’ met à faire tronner ches baffles. Ch’est l’ signal pou ches danseux. Cheux, qui avotent déjà arpéré des jones gadouillettes qui ont tout chu qu’i faut la du qu’i faut, l’z intraînent vers l’ piste au son d’eun’ musique tonitruante. Eun’ musique qui fait du mau à l’z orelles d’ ches vieux, obligés d’ crier pou continuer à raconter d’z histoires d’ marché noir au temps d’ l’occupation et qui finitent par s’ rindr’ compte qu’i vaudra miux arprindr’ cha quand qu’i s’ront tertous à tape. Et cha va continuer ainsi tout pindant qu’ ches boutelles vides s’ront rimplachées par des pleines. Et qu’ cheux, qui n’ sont pos invités à ch’ repas d’ noce, arpartiront, chacun leu tour, in essayant d’ marcher l’ pu drot possibl’. In busiant qu’aveuc tout chu qui z’ont bu et mingé i’z aront « gagné ein r’pas ». Bah ! Cha compins’ra, in partie, l’ prix d’ cheul composition florale qu’ ch’est la mode d’offrir dins ches circonstances-là. Des fleurs qui aront bin du mérite d’ continuer à vive dins l’ caleur et l’ funquée tout au long de ch’ gueul’ton qui suivra !

Vol au vent de Pétoncles

Pasque, d’ein seul cop, au momint qu’ ches jones mariés s’ront arvenus d’ cheul séance-photos, in n’ treuva pus qu’ des boutelles et d’z assiettes vides su cheul grande tape : ch’ vin d’honneur i ara vécu, l’z affaires sérieuses vont commincher. Comme in s’artreuve in famille, i n’y a pu à faire d’ manières : l’ cravate, qui serrot d’ pus in pu fort s’in va arjoinde cheul veste déjà pindue à ch’ porte-mantiau. Discrét’mint, y a des finmes qui s’ débarrassent d’ leus escarpins d’ cérémonie – qui n’ont pas eu l’ temps de « s’ faire à leus pieds » - pou armettre ches bonnes et larches cauchures d’ tous les jours : cha ira gramin miux au momint d’ ches valses.

Mais, in n’est pos aucor là. Ches serveuses qui in passant, s’ font déloïer l’ cheinture d’ leu tabier par des tiots vieux aveuc d’z yeux qui brillent, arrivent aveuc des boutelles d’ RICARD et d’ MARTINI pou ches grands, d’ limonate ou d’ coca pou ches tiots. Ch’est l’heure d’ trinquer à l’ santé d’ ches jones mariés qui, intre deux baisses, étotent occupés à lire ches cartes d’ visites accrochées à ches fleurs. Et pi, arrive ch’ premier plat : « Vol au vent de pétoncles et champignons en coulis de crustacés ». Rin qu’à lire ch’ nom su l’ menu, in sint l’ salife couler dins s’ bouque ! Ches verres s’ rimplitent d’ MUSCADET et in trinque aucor eun’ fos. A l’invitation d’ein gaillard qui a déjà ses caveux dins ses yeux et qui, pou miux s’ faire intinde, monte d’su eun’ caïelle, l’ verre au bout d’ sin bras, sans s’ rinde compte qu’i comminche à baptijer cheul nappe !

Cha y est ! Ch’est parti pou ein rud’ momint qui verra défiler ches plats baptijés d’ nom estraordinaires : « Le canard aux deux cuissons à l’effluve de morillesLe sauté des bois accompagné de fruits de frichesLe coup de main normand pour faciliter la suiteLa roulade sur trois effeuillées du potagerLa ronde des senteurs de nos campagnesLe chiboust caramélisé aux poiresLa pyramide du consentement mutuel ».

Insensiblemint, l’ teint d’ ches convives i a suivi l’ couleur d’ ches verres : blanc, vermillon, grenat, cramoisi, malgré qu’in ara baissé l’ cauffache d’eun’ salle qui prindra quand même d’z allures d’ sauna. Surtout après eun’ paire d’ farandoles imm’nées, fréant battant, par des jones gaillards survoltés comme LAGAFF dins sin BIGDIL. Tandis qu’ ches inciens, saquant religieus’min su leu cigare ou leu pipe, arpinsent à ch’l’époque d’ù qu’i pouvotent facil’mint s’ baisser pou arloïer leus lachets. In s’ dijant qu’euss aussi i voudrotent aucor avoir leu kemiche toute fraique d’avoir fait l’ JACQUES su cheul piste d’ danse. Chu qui ne l’z impêche pas d’ surveiller, du coin d’ l’oeul, ches pu tiots qui dortent comme des JESUS su des lits faits ed deux caïelles calées conte ein mur.

Mais, à fait qu’in tourne autour d’ ches tapes, l’ farandole perd des clients qui, arcrans, s’ laichent quer su leu caïelle ou qui préfèrent, ou n’ pos être arpris d’ forche au tour d’après, aller respirer à l’ cour ou in prinde chinq su l’ cuvette d’ein WC verrouillé ! Cha s’éssouffe, surtout que l’ fatigue et l’ caleur comminchent à délayer l’ maquillache d’ ches fimmes et à faire rapparaître les poils d’ barbe d’ ches hommes. Alors, profitant d’ein arrêt de l’ musique, y a ch’ grand père qu’in n’a pos intindu jusqu’à là, qui s’ lève et, drot comme ein i, l’ regard perdu dins l’ vague, attaque : « LES VOYEZ-VOUS, LES HUSSARDS, LES DRAGONS, LA GARDE… »Tout l’ monde arprind cheul canchon in cœur et ch’est parti pou ch’ radio-crochet. D’pu « MARINELLA » et TINO ROSSI jusqu’à « CES SOIREES-LA » d’YANNICK in passant par « FLEUR DE PARIS », « LA MER », « LES FEUILLES MORTES », « SYRACUSE », « LA ZIZA », « LA BONNE DU CURE »… Soixante années d’ tubes défilent, canté par des gins heureux d’être insanne, autour d’eun’ bonne table. Et ch’ cousin de l’ mariée, armé d’ sin camescope, n’ loupe pas l’occasion d’immortaliser ches vedettes d’ein jour qui ont réussi à faire taire cheul sono pindant pu d’eun’ heure. Jusqu’à l’arrivée d’ cheul Pièche montée.

Et pi, ein bon momint après qu’in ara fait sauter, l’ pu fort possibl’, ches bouchons d’ boutelles d’ champanne et rimpli des coupes, qu’ certains aront du mau d’ vider, arriv’ra ch’ café fumant. Ein nectar attindu pou donner ein cop d’ main à faire passer l’ trop plein d’ l’estomac d’ cheux qui aront eu leu’z yux pu grands qu’ leu vintr’. Mais l’ARABICA ch’est li aussi qui f’ra s’ lever d’ leu caielle cheux qui d’habitude sont couqués in même temps qu’ ches glain-nes et qui, aujourd’hui, ardotent à leu lit. Cha s’ra l’ comminch’mint d’ la fin. La fin d’eun’ sacrée jornée. Pou ches invités, pou ches mariés – qui n’ sont pourtant pas prêts d’ fermer l’oeul – pou ches parints et, bin sûr, pou leu compte in banque.

Vive ! Vive mariache ! Mais faudrot quand même pas qu’ cha s’arnouvelle trop vite.

 

« T’AS COMPRIS, TIOTE, N’ QUEURRE PAS,

T’AS COR BIN L’ TEMPS POU’ TI T’ MARIER !! »

 

Jacques Huet

 02 LA FLAMENGRIE

 

 

 

 

 

Page 13

 

 

ECH' FLO D'EL PLACHE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

)

      Din l' temps, à Beun'ville (1), à côté d'el plache (2), y avot un flo (3). A ch' t' heur, y est arbouché (4) et eun' mason y est même bâtie d'sus. Ch' étot lo qu' ché cinsiers y faisotent boire leu qu'vaux in arvénant ed' ché camps. In s'y est bin amusé, à ch'flo ! In juin, in y attrapot des salamandes (5) toutes noires aveuque leurs vint's(6) rouches, des tritons noirs et gones, des tétards qu'in nourrissot din in pot d' confiture aveuque eun' fenne (7) trinche ed' peumes ed' terre et qu'in veyot grossir et quanger pour d'vénir des garnoulles (8).

      Din l' temps, l'hiver ch'étot l'hiver ! Ch'étot poent rare d'avoir eun' quarantaine ed' chintimètes ed' neige et eun' glache ed' dix chintimètes d'sus flo où l'in faisot des glichades. In ch' lanchot d' ech' l'hayure (9) ed' Marie d'ech' flo et in glichot jusqu'à ch' mur in bordure d'el' route, tintôt d' bout, tintôt à crou-crou, tintôt sus in pied, tintôt sus l'aute.

      Pour bin glicher, y fallot avoir des fers sous ses galoches (10). Souvint, mi, j'avos des daches (11) et j'em' faisot armonter mes bartelles (11) quand qu' min père y voyot qu'y m'in manquôt.

      A côté d'ech" flo, y avot des grinds arbes, des chycomores (13). In y attrapot, in d' sous d' ché feulles, des hourlons (14) qu'on faisot voler au bout d'un fil à coud' attaqué à leu queue. Des foes, à l'école, in ouvrant ech' couvercle perché d' tros d' el' boete à chirache (15) où l'in avot infermé ché hourlons, in in laichot sauver un qui s'involot in bourdonnant pour s' taper d'in l' farnette (16).  Alors, à chaque fos,  M. Monteuis, ech' clerc (17), y confisquot el' boete.

      Aujourd'hui, aveuque el' pollution, ché produits ed' trait'mint et la couche d'ozone qui s' déquire (18), ché gosses y peuvent  pu connaît' ché p'tiots plaisis ed' not' jeunesse.

 

Georges RATEL

Croisilles

 

1-Beun'ville = Buneville (village près de St Pol sur Ternoise) . 2-Plache = place. 3-Flo = mare. 4-Arboucher = boucher. 5-Salamande = salamandre. 6- Vint' = ventre. 7-Fenne = fine. 8-Garnoulle = grenouille. 9-Hayure = haie. 10- Galoche = chaussure à semelle de bois. 11-Dache = clou à grosse tête.12- Bartelles = bretelles. 13-Chycomore = érable sycomore. 14-Hourlon = hanneton. 15-Chirache = cirage. 16-Farnette = fenêtre. 17-Clerc = instituteur-secrétaire de mairie. 18-Déquirer =déchirer

 

 

 

 

 

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Le sac de jute  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Quand Gaston arriva à vélo devant le chantier, route de Montigny, il était près de 9 h. Les ouvriers prendraient bientôt leur pause. Ils ne prirent pas compte de sa venue et continuèrent leur dur labeur : alignant les briques derrière quelques tas de matériaux. Une bonne semaine que les maçons recevaient la visite du jeune garçon, ils s’y étaient habitués ! Ce matin, Paul s’était mis en tête de lui faire une farce… oh, pas bien méchante !

« Tiens, ch’tio » en lui tendant un sac de jute : « ramène-nous un sac de vapeurs de la brasserie ! C’est important pour faire les joints ! » Le jeune, investi d’une mission à la hauteur de ses espérances, roula donc vers le centre du village, rue de la République. Une agréable odeur d’orge et de houblon se répandait dans la rue centrale et la charrette des paysans recevait son plein de drêches (déchets résultant de la fabrication de la bière et qui participaient à l’alimentation des vaches pendant l’hiver sous forme d’ensilage).

Il attira l’attention d’un jeune frisé qui vérifiait l’écoulement des « drêches » et lui tendit le sac !

André (le frisé) l’envoya vers un gars robuste qui surveillait la chaîne de remplissage de la Seltz Braü. Edgar reçut avec un sourire non dissimulé le garçon : « Tu veux un sac de vapeurs ? Tiens, tu vois, le grand avec des moustaches, il va s’occuper de toi.

Un certain Roger, moustachu et tatoué, lui fit visiter les différentes parties de la brasserie.

« Çà, c’est le houblon qui, ajouté au brassin, lui donne un goût amer. Là, dans la cuve, il s’agit du malt. Il s’agit d’orge germé, torréfié en partie pour donner le maltose : sucre qui va fermenter en alcool ». Bien entendu, Gaston ne comprenait pas grand-chose mais se sentait important aux yeux de ce Roger. Il se demandait surtout : mais quand va-t-il me refiler ce fameux sac de vapeurs ? Après avoir été envoyé de droite à gauche et vu une bonne dizaine d’ouvriers brasseurs, il fut laissé dans le bureau du contremaître Eugène. Il s’impatientait depuis une bonne demi-heure quand le contremaître entra dans son bureau et trouva le petit jeune. Il comprit tout de suite la farce dont il était l’objet et l’entraîna au pied de la gigantesque cuve en cuivre qui trônait dans la grande pièce. Régulièrement, un stagiaire soutirait un peu de liquide et analysait le taux de sucre et d’alcool. Eugène ramassa quelques canettes et les mit dans un cabas, il poussa Gaston de l’autre côté de la cuve et lui montra quelques grands récipients où se faisait la limonade. « Tu vois : la mélasse vient de la sucrerie de Caudry, elle est mélangée avec de l’acide citrique, du colorant et de l’extrait parfumé. Du gaz carbonique est ajouté sous pression et la limonade est prête. Tu la préfères de quelle couleur ? »

« Oh, rouge, elle est meilleure, M’sieur ».

Eugène prit une grande bouteille de limonade qu’il mit dans le sac avec les canettes. Il raccompagna le garçon à la porte et lui remit le cabas avec le précieux contenu. Gaston avait presque oublié le fameux sac de vapeurs et craignait les maçons. Ceux-là le reçurent pourtant avec joie, en se partageant la mousse : les canettes de la fameuse « Seltz Braü ». Ce midi, Gaston rentra chez lui avec une bouteille de limonade.

Le contremaître Eugène retrouva le sac de jute dans son bureau.

Il se dit qu’il le ramènerait chez lui, le soir.

 

Après la séance de répétition des cuivres dispensés par Maurice, le sous-chef, les élèves se retrouvaient pour trois quarts d’heure, avant la grande séance générale où ils côtoyaient tous les autres musiciens de l’Harmonie de Bertry.

Les répétitions se tenaient dans les anciennes écoles des garçons où quelques salles étaient encore utilisées pour les réunions, les banquets, etc… Plus tard, les jeunes organiseraient les fameuses « boums » (mais cela est une autre histoire).

 

Les jeunes musiciens ne savaient pas encore que, dans quelques années, ils pourraient utiliser des tables de ping-pong de l’Amicale Laïque dans la deuxième salle.

Il leur fallait donc tuer le temps.

Ils étaient quatre mais, souvent, venaient les rejoindre le fils du président, Henri, et Pierre, un copain qui habitait à côté, rue de la République.

Un solide répertoire d’histoires était échangé à ces occasions mais, bien vite, les ados passaient aux pétards et aux allumettes feux de Bengale !

 

La répétition générale durait jusqu’à plus de 22 h 30.

Le groupe d’amis restait bien après.

Un soir, G.F. prétendit aller voir les feux follets.

« Nous sommes au mois de Novembre, tu ne verras rien ! »

Mais rien à faire pour les dissuader, le groupe était décidé !

Nous convînmes d’abandonner les feux de Bengale. Pierre s’avança : « T’as qu’à me les refiler, je vais les planquer chez moi ! » Et il s’éloigna quelques maisons plus loin où il les cacha dans un SAC DE JUTE !

Le groupe parvint rapidement au cimetière où ils posèrent les vélos le long du mur. Le plus réticent resta devant l’entrée principale et les cinq autres entrèrent par la travée centrale, masquant mal leur inquiétude. Bien entendu, le dissident ne resta pas inactif, il courut vers la porte secondaire et entra, en bondissant derrière les tombes, tel un revenant !

Le groupe se figea, atterré, avant de reconnaître leur copain, aidé en cela par une lune qui venait de se lever !

 

Pierre rentra tard, le ciel s’éclaircissait déjà.

Le fameux bal s’était très bien terminé. Il se délesta de ses souliers dans un geste calculé et gravit les degrés de l’escalier. Son expérience aidant, ses mains cherchaient les différentes prises et ses pieds connaissaient par cœur les obstacles. Malgré l’aube naissante, le couloir et l’escalier restaient dans la pénombre, il voulait rester le plus discret possible !

Son pied sentit quelque chose ! Il calcula la nature de l’intrus ! Son hésitation fit que l’étrange chose perdit l’équilibre avant de se fracasser plus bas : le noctambule reconnut au bruit un vase certainement imposant.

Il redescendit les marches et ramassa les débris avant de reprendre son ascension et filer droit vers la chambre de ses parents. Il ouvrit la porte, alluma et déclama soudainement et théâtralement d’une voix emphatique : « Et par un affreux effet du hasard, il vit ses jours abrégés ! ». Les morceaux, témoins du délit, furent balancés avec mépris dans un SAC DE JUTE du placard à balais.

 

Un lundi sur deux, passent les ordures ménagères. L’ouvrier se pencha, arrivé au milieu de la rue de la République, sur un drôle de sac.

Il ouvrit légèrement le SAC DE JUTE et vit une cannette vide de Seltz Braü, des tessons de vase coloré, des pétards et autres objets qu’il ne reconnut pas.

 

Pendant quelques fractions de seconde, il eut un « flash » ! Il subit quelques visions : la brasserie, quelques lueurs colorées et un vase qui tombait dans un escalier.

 

Quand il en parla à ses collègues de travail, ces derniers le regardèrent de façon bizarre. Aujourd’hui encore, il est persuadé que les choses possèdent une mémoire !

HERTIA MAY

 

 

 

 

 

 

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UN ABBÉ PEUT EN CACHER UN AUTRE.

A lire a haute voix

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Une triste nouvelle me parvient en direct de l’abbaye tenu par l’abbé Résina.

J’ai la terrible mission de vous faire-part du décès de l’abbé Quille.

Mercredi soir, pendant que l‘abbé Nédictine  sonnait le salut, l’abbé Quille est tombé dans les bras du père Iscope.

Tu peux juger de la stupéfaction générale.

 

Tous les révérends pères, en particulier le père Clus, perdaient en l’abbé Quille leur meilleur soutien.

Un seul, oui un seul, était joyeux, le père Fide.

Quant à l’abbé Thise, il n’y comprenait rien.

J’ai été chercher le père Manganate et le père Itoine, les deux médecins, mais leurs efforts furent vains.

 

Le lendemain eut lieu l’enterrement, chacun fut appelé par les cloches du père Sonnage. La messe fut dite par l’abbé Guine sur une musique de l’abbé Thoven  et de l’abbé Rlioz.

Le père Hoquet fut chargé du sermon et comme il n’y avait pas de chaire, il dut monter sur le père Choir. Le père Cepteur fit la quête à la fin de la messe.

 

Il y eut une discussion sur le chemin à prendre.

L’abbé Trave et le père Drau voulaient passer à travers champs, mais l’abbé Canne et le père Cheron s’y opposèrent.

Le père Plexe hésitait, le père San avec sa tête de turc ne voulait rien savoir, les deux pères Huques s’arrachaient les cheveux, le père Nicieux semait le doute.

Le père Spective regardait au loin et comme le père Hil était grand, on se rallia à lui.

 

Au cimetière, devant la tombe creusée par le père Forateur, en l’absence du père Missionnaire, le père Pétuel et le père Manant firent un discours sur l’éternité.

Le père Venche et l’abbé Gonia fleurirent la tombe, l’abbé Rébasque se découvrit et recouvrit le caveau d’une pierre tombale faite par l’abbé Tonneuse.

 

Sur le chemin du retour, le spectacle fut effrayant : le père Pendiculaire était plié par la douleur, l’abbé Nitier était plein de larmes.

Le père Igourdin, le père Igor et l’abbé Harnaise fermaient la marche.

 

En chemin, le père Dus fut retrouvé.

 

Arrivé à l’abbaye, le père Syl et l’abbé Chamel préparaient le repas pendant que le père No et l’abbé Nédictine nous servaient à boire pour nous remettre de nos émotions

 

Ps : Le plus a plaindre fut le père Turbé qui a été envoyé en mission par le père Mis pour se détendre et oublier la tragédie.

(signé) Le père Ciste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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El printemps des gardins

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dès qu’el printemps s’amoute, tous l’z’ans ch’est l’sérénate :

Fouissache et rét’lache : i’ faut sémer l’salate !

Min vieux passe ses journées dins sin grand potager,

Ch’est à peine si i’a l’temps d’ervénir pou’ minger ;

El diminche, pus d’sortie, « Monsieur » a trop d’ouvrache,

I’ faut planter les truches, du cél’ri, ch’est l’dallache !

Comme i’ n’a pus vingt ans, i’ r’vient ploïé in deux,

Gintimint j’i répète d’s’erposer inter deux,

I’ m’répond méchammint : -« Si dins tros quate sémaines

Té n’cueulles pas d’el salate, té m’diras : bin tes graines

Té l’z’as plantées ch’est sûr ? El visin d’à côté

L’est plus avinché qu’ti, i’ m’a déjà moutré

Qu’i’ cueillot des radis ! S’potager ch’t’inn mervelle

Et s’laitue dégarnie, null’ part all n’a s’parelle !

Et même qué t’ajout’ras : quos qu’i’est bieau sin courti !

Cha ch’t’in bon jardinier, i’est pus rapite qué ti !

Alors, pou’ n’ pas intinte tes r’proches, tes litanies,

J’vas acouter l’zosieaux, ch’est mieux qu’tous tes conn’ries !

Ouais, j’marche ploïé in deux, et jé n’sais pus arquer,

Mais au moins, dins m’gardin, j’mé fais pas engueuler ! »-

 

 

Là d’ssus, mi j’vous déclare : l’gardin ch’t’in broulle-ménache

Et pis ch’ti qui n’d’a pas, bin i’est vraimint bénache !

I’sort s’pétiote carrette, i’ s’in va au marché

Et i’ est toudis d’accord avec sin blanc-bonnet.

Gisèle Houriez-Macarez Vertain

2e prix 2006 – LES ROSATI  ARRAS

 

 

 

 

 

 

Toutes nos excuses à Geneviève Bailly pour avoir attribué ce magnifique texte à un autre auteur dans notre numéro précédent.

 

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L’éclaireur des chiffonniers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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C’est au pays de la misère

Qu’il aura le plus voyagé

Notre pèlerin, l’Abbé Pierre,

Prônant l’amour, la charité.

 

Lui l’emblème du pauvre monde

En ces lieux nous tient à genoux !

Combien de nantis à la ronde

Se souviendront de ses courroux ?

 

Ouvre-lui les bras sans ambages

Toi que l’on nomme le Très-Haut

A ce soldat qui sans partage

Offrit son cœur et son manteau !

 

C’est au pays de la misère

Qu’il aura le plus voyagé

Notre pèlerin, l’Abbé Pierre,

Cet éclaireur des chiffonniers…

 

Geneviève Bailly

(en souvenir du 26 Janvier 2007

 à Notre-Dame de Paris)

 

 


 

 

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Un poète m’a dit

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un poète m’a dit

Que parmi les horizons de chevelures

Les arbres n’attifent plus leurs branches

En sels de neige…

 

Un poète m’a soufflé

Que ce n’est pas ce matin, devant la peau filamenteuse

Du ciel, que l’oiseau en habit de feuilles

Virevoltera au vent clandestin…

 

Un poète m’a confié

Que le soleil ne fait plus mine de chasser son prénom d’aurore…

Mais que la lune cache dans l’onde ciliée

Sa faucille de pépins d’or.

 

Un poète m’a révélé

Que dans l’alliance même des couleurs,

Chaque vie qui ne se grise plus d’une forêt d’épouses,

Suspend un autre paradis

 

Saint-Hesbaye

 

 

 

 

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Hommage à mes frères

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Qui fera taire canons et fusils,

Abolira haines et jalousies,

Frontières, chaînes et barreaux,

Convertissant à l’amour les pires bourreaux

Tous à la ronde en chantant ?

Quand donc viendra ce temps ?

 

André le bon samaritain que l’on n’écoute guère

Quand il dénonce l’absurdité de la guerre,

Les pleurs d’un enfant sur sa mère sans vie,

Jacques témoin de l’agonie d’un peuple asservi,

Pierre dans les tranchées en Algérie sous la mitraille

Paul rêve que ses frères plantent l’espoir en semailles.

 

Charles a besoin de ce rêve pour ne point mourir.

Ce jeune ennemi à ses pieds qu’il aurait voulu soutenir,

Lui le poète ne veut plus de guerre,

Un fils, un père disparu, la souffrance d’une mère.

 

Aujourd’hui dans le souvenir plane l’ange Gabriel

Merveilleux petit frère, au paradis là-haut dans le ciel

Jean ta plume ne connaîtra de juste repos

Que lorsque vivra PAIX au plus profond de ton propos.

 

Charles Jean Jacquemin

 

 

 

 

 

 

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SOUVENIRS D'ANCIENS AUTOMNES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Il me souvient d’automnes, passés, mais que j’aimais :

La chute des feuilles dorées, la reverrai-je jamais ?

Tourbillons colorés, dans le vent, entraînés,

Chassés en rondes folles, chéris par nous, aînés ?

 

Les hêtres et les frênes, les érables géants

Laissaient choir leurs samares, qui volent en tournoyant,

Les marrons, les châtaignes parsemaient l’herbe drue

Dans les jardins publics, parfois au coin des rues.

 

Les pluies détruisent tout ; la nature, perturbée,

Confondant les saisons ! On en est bouche bée !

Des orages en octobre, Qu’allons-nous devenir ?

La boue, la pourriture, les flaques vont envahir.

 

Beaucoup d’inondations, au Sud et même au Nord

En notre pays de France ; bien des êtres en sont morts

Dans le midi, c’est pire ; catastrophes en Asie.

La planète Terre va mal ; tout tourne à l’aphasie.

 

Prêcher la fin du monde ; l’apocalypse qui vient,

Plusieurs l’ont déjà fait ; devins ? On le devient !

D’atroces guerres partout, tant d’actes immoraux

Dans les comportements gestuels ou oraux.

 

Et chaque année c’est pire ! Canicules, incendies,

La Terre en catastrophe : tant de mille morts qu’on dit

Pas seulement en France ! Et ailleurs dans le monde !

L’humanité va mal ; tout cela est immonde.

 

À quoi bon la survie, de tous ceux-là qui restent,

Dans toutes leurs angoisses, des maux plus qu’une Peste ?

 

Marcelle Lemaire Doise

de Cambrai

 

 

 

 

 

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Les styles ont bien changé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Avez-vous remarqué comme, en quelques années,

Les styles ont changé ? L’écriture et le parler

Ont tant évolué qu’il est parfois dur aux aînés

De suivre la pensée et de s’y retrouver.

 

Je ne vais pas me lamenter et employer

Au lieu de footing les mots de marche à pied.

Je me suis laissé dire et même certifier

Que le mot airbag figurerait au lettré !

 

L’apocope est aisée, ou parlé de « sécu »

Et de tant d’autres mots tronqués, bien sectionnés.

On a du mal, bien sûr, à parler de vertu,

On se fait rire au nez et même apostropher !

 

En ce temps-là aussi, on allait à la Fac,

Peut-être moins nombreux mais toujours motivés.

On aurait volontiers trouvé, après le bac,

Un travail agréable et bien rémunéré.

 

Excusez, moi aussi je parle en mots tronqués.

C’est qu’à l’époque déjà on aimait la vitesse.

Mais, enfants de la guerre, nous étions modérés.

Nous avions aussi, bien sûr, nos faiblesses :

 

Peu reconnaissants et pas toujours prévoyants ;

J’ai bien, il me souvient, flambé dans la semaine,

Comme beaucoup de jeunes, même en cet ancien temps,

L’argent donné précieusement pour la quinzaine !

 

Nous étions déférents pour tout supérieur.

On ne disait pas « tu » en veux-tu en voilà.

On s’estimait contents à la moindre faveur,

Même si l’on n’embrassait pas « à tout va » !

 

André Pierre Roussel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Don du poème

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Des mots,

Des mots remis sur la braise du sang,

Des mots tramés

Sur l’âme faite parchemin,

Des mots soufflés à l’enthousiasme sur ta chair…

Des mots !

Voilà son seul viatique à notre vie !

 

Mais derrière le vocero

Que les voyelles en misère

Gémissent vers le monde en tranchant ses cordages,

Tu entends le pouls des consonnes

Marteler ta poitrine

Et rythmer la colère aux enclumes des dieux.

 

Qu’une oreille s’avive à l’orgue des syllabes,

Et voici qu’un destin se noue

Et se libère ;

Qu’une corne en la brume harmonise l’écho,

Voici l’arche et ses hommes sauvés du naufrage.

 

Que ces paupières prises au gel de servitude

Soulèvent un appel à la lumière

Et voici qu’une foule

Exaltée de vocables

Brandit la torche vive et réarme l’histoire.

 

Que des lèvres scellées d’amertume et de haine

Bourgeonnent l’émotion où germe le pardon,

Et voici que le froment libère ses houles

Pour embraser la plaine

A ses moissons promises.

 

Que des gorges nouées,

Tout entravées de crainte

Frémissent au fil neuf qui tranche le passé,

Et voici délivrées des volées d’avenir

Pour une symphonie aux clochers purifiés.

 

Par la mèche des mots tu allumes le monde.

Tu portes dans leur sang

Et les germes et le salut

Et tu fais reculer le néant dans ses marges

Pour couvrir à jamais

Les injures de l’abîme.

 

Tu crois au nœud des mots

Pour garder sauve la mémoire ;

Tu espères le signe en leurs noces naïves

Et tu croises le bois aux pages Golgotha

Pour dresser la parole

Et tenir l’espérance à l’horizon de l’homme.

 

Yan Villiers

 

 

 

 

 

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Le petit rayon de soleil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le jour se lève...tôt le matin, un petit rayon de soleil, bien timide encore, tente de se faufiler dans ton lit.

Il est là...près de toi...juste au-dessus de l'oreiller, attendant patiemment les premiers battements de tes douces paupières, et l'ouverture de tes beaux yeux bleus.

Lève-toi vite, ouvre lui grand fenêtres et volets, laisse entrer le "SOLEIL", cette lumière éblouissante qui efface la nuit et redonne la vie.

Découvre l'éveil du jardin, ce cadre enchanteur verdoyant, où tout renaît dès-que le jour paraît.

Laisse-toi caresser par la douce fraîcheur de l'aurore; Hume...ce doux parfum qui monte de toutes ces fleurs aux teintes multicolores.

Vois du côté des petits rosiers, la légère brume bien matinale qui s'élève lentement pour regagner son ciel, et ces quelques bouquets de géraniums offrant au roi soleil leurs plus belles parures de l'été.

Ecoute!...Ecoute!...les premiers chants de l'oiseau caché dans le cerisier, et la tourterelle qui roucoule là-haut au coin de la cheminée.

Regarde le ciel...comme il est beau, avec son bleu et ces petits nuages blancs-moutons, prêts pour le défilé de la matinée.

Ce merveilleux décor, ce cadre enchanteur n'est pas un rêve, il est là, à toi seule chaque matin d'été, dès-que tu ouvres tes fenêtres et poussent tes volets sur un petit "PARADIS" que Dieu a bien voulu laisser sur la terre, pour la joie de tes beaux yeux et de ton bon coeur.

CHARLY WAL

 

 

 

 

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La rencontre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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C’est une mélodie,

Elle court, se parfume,

De rêve et de jasmin

Quand s’efface le jour.

 

Rencontre, symphonie,

Et fièvre qui consume,

Mystérieux chemin

Que celui de l’amour !

 

Infiniment troublés

Par ces ondes qui passent,

Se distillent en nous,

Nectar délicieux.

 

Nous revoici comblés

Eperdus dans l’espace

Où les regards se nouent,

Profonds, silencieux.

 

Et se jouant du temps

Quelques notes sublimes

Accrochées à nos cœurs

Refusent de mourir.

 

Un refrain obsédant

Réinvente la rime.

Des vagues de bonheur

Reviennent l’accueillir.

 

Telle est ma mélodie.

Seule et sans amertume,

Je la fredonne encore

Dans le vent du matin.

 

Poème, symphonie,

Tu traverses la brume

Pour charmer mon décor,

Volant, vers ton destin…

 

Geneviève Bailly

 

 

 

 

 

 

 

 

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C’est l’histoire d’une petite rose de Norvège

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Elle ne fleurissait que pendant deux mois par an.

Comme je voudrais vivre plus longtemps dans un pays chaud !

Je vivrais au moins six mois de plus !

Une oie cendrée qui passait lui dit :

 « Donne-moi une graine, je la mettrai dans mes ailes et je la poserai lors de ma migration dans un endroit chaud. » Ce que fit l’oie.

Elle posa la graine dans le désert. Là elle sera bien. La Rose poussa, elle eut vite trop chaud et surtout très soif.

Un petit éléphant qui se trompe de route passa près de notre rose. Comme il lui restait de l’eau dans sa trompe il arrosa la fleur et continua son chemin.

Deux jours plus tard, elle eut encore soif, et il ne vint plus d’éléphants. Ce n’était pas leur chemin.

La nature, bonne fille, prit pitié et la transforma en rose des sables. C’est depuis ce jour qu’on trouve des roses des sables dans le désert.

 

Tout est possible dans la tête d’une arrière grand-mère

 

Paule Frétière

 

 

 

 

 

 

 

 

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Espace

 

 

 

 

 

 

 

 

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Etoiles, lumières, heures

Vous êtes filantes

À croire que ne demeure

Qu’une longue attente

 

Ne plus y croire

Museler sa mémoire

Être à des lieues

Pour trouver des pages bleues

 

Ce qui avait jauni

Est redevenu vert

Ce qui était terni

A dépassé l’hiver

 

La nuit est devenue plus claire

Toutes les saisons resteront heureuses

Il n’y aura plus de vilain hiver

Rien que des heures harmonieuses.

 

Marie Antoinette Labbe

 

 

 

 

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Peur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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J’ai peur du temps qui passe

De la vie de chaque jour

De ma propre existence sombre comme une impasse

 

J’ai peur de toi l’enfant qui joue dans la rue

De toi l’amour qui m’a trop fait souffrir

De toi ombre qui passe et qui voudrait me retenir

 

J’ai peur des souvenirs qui déchirent et brûlent comme un soleil d’été

J’ai peur de mes amis (mais qui sont-ils ?)

Et de ces gens qui sont là et que je ne comprends pas

 

J’ai peur de mes paroles, de mes pensées, de mes écrits

J’ai peur de moi-même

J’ai peur de la nuit froide et silencieuse

J’ai peur du jour gris, semblable à tant d’autres jours de ma vie.

 

Thérèse Leroy

Décembre 1973

 

 

 

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Lèvres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ils ont du caractère, les baisers des amants,

Tantôt poulains échappés ou brise marine !

Ils luttent, batifolent joyeusement, font mine

De s'ignorer, reprennent leurs jeux, tendrement.

 

Lèvres chéries soyez généreuses, aimez-moi !

Sans vous le festin de l'Amour serait bien fade.

Des jardins de l'Eden vous êtes la barricade…

Accordez-moi vos faveurs, calmez mon émoi !

 

Prenez mes baisers, faites-en de gros bouquets.

Lèvres mies, penchez-vous…que vous êtes attrayantes,

Frêles corolles parmi les fleurs fraîches et chatoyantes !

Venez vite nous aimer, là-bas dans le bosquet !

 

Je veux être votre prisonnier enchaîné.

Condamnez-moi à être pendu à vos lèvres…

Torturez-moi, je vous aime, donnez-moi la fièvre,

Ne repoussez pas mes sentiments passionnés.

 

Laisse-moi picorer tes lèvres et y déposer

Tous les doux baisers que mon cœur t'offre en présent.

Lèvres adorables que j'aime cheminer, puisant

A la source de jouvence, divine rosée.

 

Lèvres chéries, vous avez la saveur des fruits

De l'Afrique, de nos forêts de nos vergers.

Vous êtes odorantes comme grappes à vendanger…

Vite, laissez-moi vous butiner, le jour s'enfuit !

 

Vos baisers sont des feux d'artifice…ils éclatent

En mille étoiles multicolores dans la nuit chaude,

Emaillant mon ciel d'améthystes et d'émeraudes,

Glanant au firmament des rubis écarlates.

 

De vos lèvres ardentes je moissonne les baisers

Fous et brûlants qui sentent les fleurettes des champs.

Le goût de votre rouge à lèvres est alléchant…

Vous embrasez tous mes sens et les attisez !

 

Pareils aux flots violents de la mer en tempête

Embrassant avec acharnement le rivage,

Nos baisers désordonnés se mordent avec rage…

Puis, fourbus et rassasiés, ils se font fête.

 

Que j'aimerais m'embarquer à bord de tes lèvres

Et parcourir avec elles la carte du Tendre,

Découvrir les terres vierges de ton âme et prendre

Pour cap l'Etoile du Nord dont je serais l'orfèvre !

 

Gardiennes d'un tel Paradis, soyez vigilantes :

Des voleurs pourraient vous ravir tous vos trésors !

Gardez-les pour votre amant. Fier conquistador,

Il vous offrira mille topazes étincelantes.

 

Pour les baisers de votre fougueux conquérants

Vous donnerez les vôtres, aussi brûlants que braises.

Ils entraîneront son désir comme "Polonaise"

De Chopin en un tempo vif et délirant.

 

Sous mes baisers, vous murmurez des mots d'amour.

Tendres tourterelles, vous roucoulez gentiment.

Puis vous vous entrouvrez, voluptueusement ;

Donnez vos trésors et faites patte de velours !

 

Lèvres chéries je vous aime tant, profondément.

Falots de mon amour, de mes sens, je désire

Vous garder toujours, toujours. Vous êtes l'élixir

Qui calme mes chagrins si délicieusement.

 

Jacques MACHU

 

 

 

 

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Sur le chemin de Compostelle

(Ballade)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je suis parti pour la Galice,

Une coquille à mon bourdon

Car j’ai fait vœu de sacrifice,

Moi qu’on disait mauvais garçon !

Je marche, cœur à l’abandon,

Mais sur la route qui poudroie,

Dès que m’aborde un compagnon

Mon âme éprouve tant de joie !

 

Ma lassitude est doux supplice,

Je brave le froid, l’aquilon ;

Sur la rocaille mon pas glisse

Et trébuche sur le chardon.

La souffrance est mon aiguillon ;

Sous mon fardeau parfois je ploie.

Dans l’espérance du pardon

Mon âme éprouve tant de joie !

 

Si le sommeil m’est un délice

Quand la nuit m’offre son giron,

Bien avant que l’aube pâlisse

Je reprends besace et bâton.

Tel un éclat de corindon

Là-haut mon étoile flamboie.

Complice de ma déraison

Mon âme éprouve tant de joie !

 

Envoi

 

Saint Jacques, lorsqu’à l’horizon

Ta basilique enfin chatoie

Sur Compostelle au grand renom,

Mon âme éprouve tant de joie !

 

Denise Duong

Extrait du recueil « La nef au long cours »

 

 

 

 

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Le jour s’est levé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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N’y pense même pas,

Je ne reviendrai pas.

Longtemps, j’ai attendu,

Et pourtant, tu m’as déçue.

Mais avec le temps,

Je me suis aperçue

Qu’on s’était perdu,

Et pas que de vue.

Je ne suis attachée à ses chaînes

Qui toujours s’emmêlent.

Ne m’attends pas,

Je suis si loin déjà.

N’espère pas,

Tu n’as plus de droits sur moi.

Maintenant, je ne vis que pour moi

Et non plus par toi.

Je ne veux plus de ce « nous »

Qui faisait tout.

N’y pense même pas,

Oublie-moi.

Car seul, tu ne pourras pas

Revivre chacun de nos pas.

On s’est aimé

Au point de se désaimer.

Le jour s’est levé,

Je me suis réveillée.

Et seule, j’ai enfin accepté

De prendre la vie du bon côté…

 

Christelle Lesourd

19 ans

 

 

 

 

 

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Un monde heureux

 

 

 

 

 

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Du bleu dans les yeux, du bleu dans les cieux

Comment être heureux dans ce monde tumultueux ?

Toujours des obstacles, toujours des éclats

Jamais tranquille

Quand pourra t’on vivre ? Vivre tout simplement !

Sans se soucier du lendemain,

Sans peur de ces évènements

Qui ternissent notre avenir

 

Vivement ce jour, où tout sera bleu

Plus de craintes, plus de plaintes

Où nous serons heureux.

 

Véronique Robert-Babillot

 Cambrai

 

 

 

 

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Les voleurs

 

 

 

 

 

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Ô ! Lune, astre céleste, lumière de la nuit,

Errant satellite, petite sœur de la terre.

Passion des hommes jamais inassouvie,

Maintenant c’est fini, ton mystère

Percé, tes secrets sont trahis.

Cosmonautes, héros lunaires,

T’ont foulée, envahie,

Toi la vierge, la fière.

Volé tes pierres

Des cratères

Et puis

Fui.

 

Francis Lesage

 

 

 

 

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Informatique amour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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C’était à la saison mi figue mi raisin,

Quand l’automne et l’été se tiennent par la main :

Tu avais le parfum vif de la vigne, vierge

Et belle, astre perdu dans la nuit qui émerge.

 

Je t’avais préparé les mots simples du vent

Et d’autres, plus secrets, que l’on dit moins souvent.

Ma souris, sous ma main, se fit très romantique

Comme hier, de l’aède, était la plume antique.

 

D’un clic, clouc ! J’ai couché mes rêves sur l’écran :

Dix-neuf pouces, c’est bien pour voir l’amour en grand.

Puis j’ai sans trop de mal déposé notre histoire

Sur le doux disque dur de la chère mémoire.

 

Désormais, plus question d’oublier ton regard,

Ta grâce, ton silence, et quand il se fait tard

Je relis ces vers d’or où dort, comme une absence,

Le contour de ton cœur et de ton impudence.

 

Et je pèse mes maux quand, voulant te ravir

Un baiser je ne peux, pauvre, que m’abstenir.

Et, comme à chaque fois, mon ange me rappelle

 

Que ta présence hélas ! N’est rien que virtuelle !

 

Jean-François Sautière

 

 

 

 

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Fleur du faubourg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Petite fleur du pavé,

Tu n’attends rien des hommes

Pour ta vie dépravée,

Car ton cœur n’est à personne.

 

Petite fleur du trottoir,

Tu donnes pourtant du rêve,

Et des frissons d’espoir,

En tes jours de désarroi et de fièvre.

 

Petite fleur, qui n’a jamais connu les anges,

Pour toi il n’est pas de dimanche,

Car en toi tous les jours se ressemblent,

Et tu ne fais point la manche.

 

Petite fleur du faubourg,

Ta vie serait bien triste à raconter

Car tu ne vends que l’amour,

Pour les cœurs seuls et attristés.

 

Albert Jocaille - Caudry

 30 janvier 1987

 

 

 

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H.G.M.

 

(Humain Génétiquement Modifié)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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En ce jour d’été, le soleil brillait chaudement, l’eau coulait gracieusement dans la rivière, les oiseaux fredonnaient brillamment et une brise légère d’air frais caressait le paysage sublime du village Caterpillar.

Dans cette pépinière, il y avait un monde méconnu, un monde semblable, un monde imperceptible par l’humain, un monde merveilleux, et aussi un monde menacé par l’homme.

 

Henriette, une chenille qui venait d’avoir dix ans se promenait dans la forêt avec sa mère Jacqueline âgée de trente-neuf ans.

Tous les deux jours, mère et fille avaient l’habitude d’aller chercher de la nourriture pour toute leur famille. Henriette allait dans la direction d’un jardin. Ce jardin était magnifique, il y avait des salades, des pommes de terre, des tomates, des poireaux et tout était miraculeusement indemne de tout grignotage.

Quand Henriette vit ce paradis végétal, elle se précipita vers celui-ci et son élan fut interrompu par sa mère qui cria :

-       Non ! Ne va pas là ! Ce jardin est empoisonné par les monstres terrestres ; des chenilles en sont mortes !

La chenille revient dans les bras de sa mère et dit :

-       Merci maman, tu m’as sauvée, mais dis-moi : est-ce que toi aussi, il t’arrive d’avoir peur de ce monde ?

-       Oui, la vie est parfois tragique et nous réserve des désagréments, mais nous ne pouvons malheureusement rien y changer.

En effet, une cinquantaine de chenilles voulant faire des provisions ont péri dans ce jardin.

Auparavant, le jardinier avait mis un insecticide très puissant car ses légumes étaient infestés par les chenilles.

 

Quand elles eurent fini leur ramassage de provisions, mère et fille rentrèrent dans leur habitation.

Dans le village de Caterpillar, il y avait un restaurant tenu par une vieille dame qui avait comme spécialité les chenilles.

Beaucoup de personnes dont de célèbres personnalités venaient goûter la spécialité de Madame Dupont qui proposait plusieurs repas dont sa célèbre soupe de chenilles, les chenilles grillées nappées de sucre de canne accompagnées de feuilles de salade et de pommes de terre cuites à la vapeur de jus de chenille ainsi que la chenille flambée, et en dessert un flan de chenilles nappé de miel et de caramel.

L’hôtelière était en train d’ébouillanter les chenilles encore vivantes dans l’eau, puis elle mixa les chenilles et fit cuire le tout.

Pour se fournir la dame allait elle-même chercher les chenilles dans la forêt. Ce jour-là elle tomba sur une colonie de chenilles ; certaines de ses habitantes eurent le temps de se cacher mais les autres se retrouvèrent prises au piège de la vieille dame. Celle-ci approcha, effrayant les chenilles qui poussèrent des cris imperceptibles qu’elle n’entendait pas.

Puis elle ouvrit sa main et saisit les chenilles qu’elle mit dans un bocal afin de les conserver pour ses futurs mets.

Sentant la mort venir et qu’elles vivaient leurs derniers instants, les chenilles se tortillèrent doucement et dirent : « Au revoir ! »

Ce fut un déchirement entre les survivantes et les chenilles enlevées.

La femme contente de sa trouvaille a disgracieusement et méchamment dit :

-       Je vous ai eues, les chenilles, je vais pouvoir vous préparer plein de bons plats.

 

Les grands-parents d’Henriette qui commençaient à vieillir devaient effectuer leur transformation de l’état de chenille à celui de papillon.

L’état de papillon est la dernière étape de la vie de ce qui fut une chenille, elle est la plus courte et correspond à une sorte de retraite.

Eux qui n’étaient pas très beaux se transformèrent en merveilleux papillons multicolores, ils eurent le pouvoir de voler, ce qui est un magnifique cadeau de fin de vie.

Henriette avait maintenant quinze ans et elle savait chercher sa nourriture toute seule. Ce jour-là, elle fit une rencontre avec des pommes de terre bleues : elle en préleva un morceau et le rapporta chez elle. Tout le monde était étonné et méfiant de cette pomme de terre : on confia la pomme de terre au vieux spécialiste qui jugea qu’elle était impropre à la consommation car elle n’était pas naturelle et elle était inconnue.

Quelques jours plus tard, des chenilles retournèrent dans le jardin qui était en réalité un laboratoire de création O.G.M : ce laboratoire était mondialement connu pour avoir sauvé des millions de gens de la famine. Elles se firent capturer et on les reposa devant du maïs ; puis elles moururent. Un homme ricana et dit :

-       Ça marche ! Plus besoin de pesticides ! Et la production sera plus grande !

Le maïs fut fortement commercialisé et comme le souligne son créateur, il n’y eut aucun problème. Tout le monde avait accès à ce maïs peu onéreux.

Cependant, dix ans plus tard, l’être humain a muté et l’espèce s’est peu à peu détruite. Quant au monde des chenilles, il est en pleine expansion et a réussi à tirer profit de la disparition humaine. Elles ne sont plus menacées par des pesticides et ne se font plus capturer. Cela est aussi malheureusement la fin d’une espèce : la nôtre.

L’humanité, voulant améliorer son environnement sans prendre de précaution, a signé son propre arrêt de mort.

2nde 4 du Lycée Jacquard de Caudry

Concours Lecture – Ecriture – T.I.C.E

Académie de Lille – 2ème Prix

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 36

L’escalier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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   C’était, pour lors, un fort bel atelier de menuiserie, campé solidement entre la maison et le jardin. On l’avait doté de superbes baies vitrées et il avait été construit sur fondations, en belles briques du Nord, coiffées d’ardoises bleues, avec l’arrière-pensée d’en faire un jour une maison d’habitation, qu’on louerait peut-être, ou qu’on réserverait aux enfants, à ceux qui restent, à ceux qui passent.

 

   Pour le moment une énorme machine-outil, sophistiquée pour l’époque, et qu’on appelait « combiné », trônait, en plein milieu, entre les établis alignés et le matériel bien rangé. De temps en temps le grand-père faisait tourner de concert scie sauteuse et raboteuse, déclenchant ainsi une fine buée de sciure de bois qui sentait bon, brillait dans le soleil, et qu’on thésaurisait pour le nettoyage des bijoux. On en garnissait aussi les fonds de cercueils. Grand-Père avait deux casquettes, celle de l’ébéniste et celle des Pompes Funèbres. A ce dernier titre il veillait au confort de ses clients avec des plaisanteries du plus mauvais goût… qu’il ne faisait d’ailleurs plus ces dernières années. Depuis quelque temps la faucheuse avait perdu toute espèce de séduction et le moelleux de la sciure n’était plus guère pris en considération.

 

   Le grand-père flirtait avec les quatre-vingts ans, mais néanmoins entretenait soigneusement son matériel et ses réflexes. La scie ruban lui avait déjà partagé un doigt verticalement et il montait sévèrement la garde autour de son engin pour d’éventuels visiteurs. En fait c’étaient nous, les enfants, qui nous intéressions encore à ses travaux, et nous seuls. Aucun repreneur n’était venu. A moins que les amateurs aient été tout bonnement éconduits. Car le grand-père avait des projets.

-      « Tu vois petit, il faut entreprendre. Toujours ! Ou tu es fini ! »

 

Lui, c’était d’un escalier dont il rêvait. Et pour une fois, pas pour un client, mais pour lui. Un escalier qui remplacerait l’échelle qui accédait au grenier de l’atelier.

-      « Ce sera moins dur pour moi monter mes bois ! »

-      « Quels bois ? »

Ce fut la stupeur !

-      « Mais mes bois, pour moi travailler ! Sur une échelle cela devient difficile ! Il y a le poids et l’équilibre. Je mettrai une rampe à l’escalier. Une ça suffit… ou peut-être deux pour le cas où mon épaule droite me ferait mal. J’aurai le choix pour me tenir. »

 

L’enfant regardait la grand-mère et la prenait à témoin, en silence. La grand-mère répondait avec la même discrétion. Pour ajouter, à mi-voix, après que le grand-père se fut éloigné :

-      « Toi aussi, on t’a laissé souvent croire au Père Noël. »

 

Derechef le grand-père reprit du poil de la bête. La scie se remit à crisser, on réentendit le maillet, la porte coulissante, et la voix cassée et mal assurée du vieux monsieur qui ne parlait plus guère qu’à lui-même.

 

Et l’escalier fut !

-      « Je l’installerai le jour de mes quatre-vingts ans. »

-      « Et pour t’aider ? »

-      « Personne !... Je ne dépends de personne… Pas encore ! »

C’est probablement la chose la plus terrible du vieillissement, la dépendance ! Il faut se faire aider pour tout. Ou accepter de « faire avec ». Le grand-père « faisait avec » depuis quelque temps déjà, mais il sauvait les apparences. Il venait de réussir sa dernière œuvre, son grand œuvre, et seul !

 

Restait la pose… Le jour anniversaire.

C’est peu après midi qu’au retour de l’école, les enfants découvrirent le grand-père, écrasé sous l’escalier qu’il avait commencé à transporter et qui avait eu raison de lui.

 

Eh bien, en dépit de cet échec, le grand-père avait gagné : il ne serait jamais dépendant de qui que ce soit, de quoi que ce soit ! Le menuisier était tombé comme un chêne, cet arbre grand seigneur dont il avait si souvent caressé le bois.

 

Paule Lefebvre

 

 

 

 

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ESCAUDŒUVRES

VILLE LECTURE

Messieurs :

Patrice ÉGO (Maire),

André PLATEAU (Adjoint à la Culture),

Yvon OLIVIER (Auteur : Hector Melon d’Aubier)

 

ont l’honneur de vous inviter :

 

- à l’EXPOSITION sur les ECRIVAINS du CAMBRESIS qui se déroulera du 3 Octobre au 12 Octobre 2008 (de 15 à 18 heures) à la Salle BENOIT FRACHON de ESCAUDŒUVRES.

 

Venez découvrir près de 800 auteurs d’écrits, de tous genres (historiens, biographes, auteurs patoisants, de poésies, de nouvelles, de romans, de BD, de théâtre, de musique et autres diversités) et dont vous côtoyez la route de près de 300 d’entre eux à ce jour dans 40 communes du Cambrésis.

 

- à l'INAUGURATION qui aura lieu le

vendredi 3 Octobre 2008 vers 19 heures.

 

- à la CONFERENCE « LECTURE – ECRITURE »

du JEUDI 9 Octobre 2008 à la  Médiathèque.