HECTOR MELON D’AUBIER

 

TEXTES EXTRAITS DE SES RECUEILS DE NOUVELLES ET PENSEES

PARUS EN ORDRE DECROISSANT

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72 :         PENSEE

71 :         PENSEE

71 :         Les RATS

70 :        PENSEE

69 :        PENSEE

69 :       L’ANTICHAMBRE (3&fin)

68 :       FABE MODEURNE

68 :        PENSEE

68 :       L’ANTICHAMBRE (2)

67 :        LES HARPIES (fin)

67 :        PENSEE

67 :           L’ANTICHAMBRE (1)

66 :        MEDITATIAN

66 :        PENSEE

66 :       LES HARPIES (3)

65 :       LES HARPIES (2)

65:        PENSEE

64 :       LES HARPIES (1)

64:        PENSEE

63 :        PENSEE

62 :        PENSEE

61 :        PENSEE

60:         PENSEE

59           Un assassin dans la ville

59:          PENSEE

58 :        Un assassin dans la ville

58 :          PENSEE

57  :         PENSEE

56 :         PENSEE

55 :         Pensées réflexion et méditation (2)

Pensée

54 :         Pensées réflexion et méditation (1)

Pensée

53 :          PENSEE

52 :          PENSEE

               C’étot l’incien timps

51 :          PENSEE

              CHAMP VISUEL

50° :        PENSEE

49° :         Voyage à Tahiti

PENSEE

48° :            PENSEE

47 :       DEUX PETITES VIEILLES

PENSEE

46 :       JESUS CHRIST

TROIS PETITS VIEUX

PENSEE

45 :      Quelques histoires courtes...

PENSEE

44 :      Le CREMATORIUM

PENSEE

43 :      KALINKA

42 :     QUINCHON EUD MARTIN ET PIS D’MARTINE

42 :           Pofe tiote CLEMENTINE

41 :      Euch quien, euch léopard et ch’tiot sinche

40 :      EUCH L’ÉCOURCHEU D’EUM MÈMÈRE

39 :

38 :        EUCH CORBAC ET L’ARNARD

37 :

36 !          ACTUALITEU : La LIBYE

35 :          ACTUALITEU : Fin du monde

34 :            SURVIVRE

33

32

31 :           CHE NAN !

30 :      ENFER ouPARADIS

29 :          À LUNDI

28 :    CH’EUL DINTE ET PIS CH’TOR

27:      TEU CONNOS C’TEU FAPE

26:     EUCH CORBIO, ECH L’ARNARD ET PIS CH’TIOT LAPAN

25 :      CH’ TIOT CAP’RON ROUCHE

24°:     A L’DERNIAN MINUTE

23 :     POUQUO MI !!!

22°      Le SAFARI 

21 :    EUCH L’EURO

20 :    ODE AU P CHEUR

           UN JOUR, C’ETAIT LA NUIT

19

18 :     LE CERCLE VICIEUX

17

16:       YVON CORE DIRE  

15 :

14:         LA BALANCOIRE

13 :        QUEULLE AFFEURE

12 :  TOUS LES CHATS SONT GRIS

               INCREDULITES

11 :  EUL PENURIE D’CARBURANT

10 :         DHEA & VIAGRA

               VIGIPIRATE

9 :

8 :

7 :        LES ELECTROMENAGEUX

            L’ALCOOLTEST

6 :        LETTRE D’AMOUR

5 :         HERBE FOLLE

4 :       BIN MI, EUCH’SE PAS, HIN !

3 :       EUL VAQU’ QU’Y RIT

2 :   MORT DE LA PETITE SOURIS

       MIN GRIND PERE Y DISOT ….

1 :          MORT SUSPECTE

 

 

72

PENSEE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Euch pimint y piminte, euch suque y suque, euch l’huil’ all huille et pis poafe y poafe tindis qu’euch chel l’y y sale !

Traduction : Le piment y pimente, le sucre y sucre, le poivre y poivre et l’huile huile tandis que le sel y sale !

HMA

 

 

Quind j’s’ré viu, j’ém’ro miux meurir come min grin_père dins sin somel ! pon in intindint heurleu é crieu come ché passageux dins sin bus qu’y cinduisot àch’momint là !

Traduction : Quand je serai vieux, j’aimerais mourir comme mon grand-père dans son sommeil ! pas en entendant hurler et crier comme les passagers dans son bus qu’il conduisait à ce moment-là !

HMA

 

Ch’el vaque ell meugle, euch téreau y beugle et pis leu tiot véo cifeure !

Traduction :  La vache meugle, le taureau beugle, et leur petit veau cifère 

HMA

 

 

 

 

 

 

71

PENSEE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Te sé min tiot, eun danne nin d’consel à ch’ti z’aute qu’y neu ta l’in d’mindeu ! du cop n’achepteu pon d’consels chi teu n’l’a nin d’mindeu !

Traduction : Ne donne pas de conseil à celui qui ne te le demande pas ! et donc n’accepte pas les conseils si tu ne les as pas demandés !

HMA

 

L’aute jor, jé rincantreu min chosi parfeu, mé j’drot l’dir’ qu’ché asseu impréssionint eud s’artrouveu fache à quéqu’in d’auchi bio qu’mi !

Traduction : J’ai rencontré mon sosie parfait, mais je dois le dire que c’est assez impressionnant de se retrouver face à quelqu’un d’aussi beau que moi !

HMA

 

Euj’sus chi in tron d’pinseu qu’ché bétot févrieu é qu’y a déeus fiètes : el Cind’leur à du qu’ché crèpes y s’font sauteu é pis eul Sin Valintin à du qu’lé filles à s’font …. Ban infin, y a déeus fiètes en févrieu !

Traduction :je suis en train de penser que c'est bientôt février et qu'il y a deux fêtes : la Chandeleur les crèpes se font sauter et la St Valentin les filles se…..bon enfin, il y a deux fêtes en février !

HMA

 

 

 

 

 

 

71a

LES RATS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les éternels râleurs – et Dieu sait qu’ils sont nombreux dans ce pays ! – se plaignent que les grandes villes, et principalement la capitale – soient infestées par les rats. Or nous savons que le rat, d’après Einstein, est un animal très intelligent qui, s’il parlait, dominerait le monde. Il conviendrait donc de se réjouir que le royaume du Marquis de Morveux d’Enarque soit devenu le domaine des rats. J’admets cependant que, dans un pays qui va à vau-l’eau, où plus rien ne fonctionne normalement, il soit difficile de comprendre quels sont les bons et les mauvais rats. Je vais donc (tenter de) vous expliquer tout ça de façon didactique. À la fin, vous n’aurez sans doute RIEN compris. Ce n’est pas grave !!! D’ailleurs on ne nous demande pas de comprendre !

Sur ce petit territoire – réduit à un hexagone depuis sa piteuse décolonisation – vivent des Rats-Cistes lesquels ne font aucun effort pour cohabiter avec de nouveaux arrivants, de plus en plus nombreux, les Rats-Tons dont les enfants sont, très majoritairement, des Rats-Cailles.

Pour faire simple et rester dans la logique binaire (ou la société de « bisounours ») vue par une gauche « humaniste » les Rats-Cistes sont les méchants, et les Rats-Tons les gentils. Jusque là vous me suivez ? Tant mieux ! Mais voilà que ça se complique :  Les Rats-Tons et les Rats-Cailles, qui pratiquent une belle religion « de tolérance, d’amour et de paix », détestent les Rats-Bins et leurs ouailles. En fait, ils ne tolèrent  que ceux qui pratiquent la même religion qu’eux, celle prêchée par l’imam Rat-Dical (dont le nom véritable semble être Rat-Hat-Loukoum, mais je n’en suis pas certain).  Bon, vous suivez toujours ? Parfait ! Sans vouloir jouer le Rat-Bajoie, ça se complique !

Dans  le pays, tous les médias sont aux mains de Rats-Clures, de Rats-Doteurs et de Rats-Coleurs qui racontent n’importe quoi pour caresser les Rats-Cailles dans le sens du poil. Ils ne font qu’obéir servilement aux Rats-Batteurs d’un futur «ordre mondial » des rats. Ces derniers ont bien compris qu’il faut frapper les Rats-Cistes là où ça fait mal : au porte-monnaie. C’est le Rat-Cket fiscal qui s’en charge, ce qui est logique car il faut beaucoup d’argent pour loger, vêtir et nourrir tous ces Rats-Tons oisifs qui arrivent de partout.

Les médias télévisuels font pleurer dans les chaumières en véhiculant à l’envi les images de ces Rats-d’eau (de la Méduse) ou autres Zodiacs, chargés de passagers jeunes et qui, pourtant, ne sont pas Rats-Chitiques. Mais ceci ne suffit pas, hélas, à émouvoir les Rats-Cistes égoïstes.  Sans être trop Rats-Mollis du bulbe, vous suivez toujours ? Alors je continue !

 La situation du pays est devenue catastrophique après l’élection d’un avorton Rat-Bougri. Les imbéciles Rats-Finés lui trouvaient toutes les vertus car il entendait flagorner les Rats-Tons et les Rats-Cailles « et en même temps » donner du pouvoir d’achat aux Rats-Cistes.  À peine élu, il a distribué portefeuilles, mandats et prébendes à ses amis, fussent-ils des incapables notoires :

au perchoir du Palais Bourbon,le Rat-fut qui parle fort, au budget de l’Etat, le Rat-Fistolage, à l’Education Nationale, le Rat-Trappage, au Fisc, le Rat-Bot, à l’Intérieur le Rat-Dar, ainsi que le Rat-Patrié et même, aux relations avec la lointaine Chine, le gros Rat-Farin.

L’honnêteté m’oblige à dire que, pour accueillir toujours plus de Rats-Tons, l’avorton est fortement encouragé par les instances européennes et par le Rat-Dieu, un vieux prélat béat qui siège au Vatican. Certains naïfs pensaient que ce pontife pontifiant représentait la religion  des Rats-Cistes, le catholicisme, religion ô combien cruelle, méchante, injuste et violente qui fit tant de ravages lors des Croisades, de l’Inquisition et des guerres de religion. Celle-là même qui a si méchamment chassé les Rats-Tons de Grenade en 1492.

En réalité, l’avorton est, en quelque sorte, le joueur de flûte de Hamelin mais il souhaite que seuls les Rats-Cistes le suivent pour qu’il puisse les noyer et les remplacer par des Rats-Tons.  Elémentaire mon cher Watson ! Même si cette logique suicidaire nous échappe... Mais comment des Rats-cistes, brutes au front bas, réfractaires au changement, pourraient-ils comprendre ? Habitués aux Rats-Courcis simplistes, ils n’entendent rien aux visées mondialistes qui appellent à des solutions Rats-Dicales.

Si je prends mon propre cas, j’avoue humblement ne rien comprendre.

Au motif que je suis né dans ce pays, que j’y ai fait ma carrière, que j’y paie mes impôts, que je suis hétérosexuel, catholique, et que je m’indigne de l’invasion de mon pays, on m’a classé dans la « Fachosphère ». C’est une sorte de Goulag idéologique pour tous ceux qui ne partagent pas la doxa socialisante du système. Du coup, d’aucuns me traitent de facho et de «Rat Noir » or, que je sache, je suis blanc.  Dois-je avouer que j’y perds mon Latin (contrairement aux curaillons progressistes qui, eux, ne l’ont jamais appris) ? Certes, j’admets que, par atavisme cévenol, je suis Rat-Din, et même Rat-Leur impénitent, mais en aucun cas je ne suis un « Rat Noir ». Diantre, me prendrait-on pour un Taubi-Rat ?  Après tout, dans un pays aussi raciste, être traité de « Rat noir » est un compliment. Enfin, comme je ne comprends rien à rien, je le suppose ! Et de grâce, ne me demandez pas comment il se fait que le pays compte autant de rats alors qu’il y a de plus en plus de « tapettes » ? C’est la même énigme qu’à l’Opéra de Paris !

 Cependant, je peux comprendre les Rats-Leurs qui ne supportent plus d’être gouvernés par un avorton arrogant, une Rat-clure de bidet mal fini où on va finir Rat-Tiboisé.

 Surtout prenez tout ça au second, troisième, quatrième degré : ce n’est que de l’humour !

D’ailleurs c’est une fiction car chacun sait que les rats – les vrais – ne pullulent que dans les égouts, tout le reste n’est que RAT-Got ou RAT-Contar… Quoique…

HMA

 

 

 

 

 

 

 

70

PENSEE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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J’va vir min med’cin et j’y d’mind’ : chi aveuc j’ou qu’jé, si j’finque core, si j’bos core si j’fé core des galipettes, vos créyé qué j’va vive lontimps incore ?

- Mon bon  monsieur, si vous fumez, si vous buvez et si vous faites encore des galipettes jusque100 ans, je puis vous assurer que vous finirez centenaire ! 

wai mé si j’arreurte tou cha, vos pinseu qu’euj finiré cintenaire ?

– Bien sûr, mon bon   monsieur, mais qu’est-ce vous allez vous faire chier !

HMA

 

Cha n’te déringe pon qu’euch ceurt apreu ché finmes ?

Pon du tout, ché kiens y ceurtent bin apreu ché votures et y n’peuvent pon canduire !

Traduction : Ça ne te dérange pas que je cours après les femmes !

Pas du tout, les chiens courent bien après les voitures et ils ne peuvent pas les conduire !

HMA

 

Euj’sus chi in tron d’pinseu qu’ché bétot févrieu é qu’y a déeus fiètes : el Cind’leur à du qu’ché crèpes y s’font sauteu é pis eul Sin Valintin à du qu’lé filles à s’font …. Ban infin, y a déeus fiètes en févrieu !

Traduction :je suis en train de penser que c'est bientôt février et qu'il y a deux fêtes : la Chandeleur les crèpes se font sauter et la St Valentin les filles se…..bon enfin, il y a deux fêtes en février !

HMA

 

 

 

 

 

 

69

PENSEE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Pouquo qu’in dit queu t’es un surdoueu, ti-zaute ! Pace queu euj sus in prématureu ! Et alorse, quo cha y fé, qu’té in prématureu ! Et bin, jé éteu mi in couveus’ à 6 mos ! Cheulle-chi à la quéhu en pinne, é ché mi qu’y l’a répareu !

Traduction :  Pourquoi dit-on que tu es un surdoué, toi ! Parce que je suis un prématuré ! Et alors, qu’est-ce que ça fait que tu es un prématuré ! Eh bien, j’ai été mis en couveuse à 6 mois ! Celle-ci est tombée en panne, et c’est moi qui l’ai réparée !

Aveuc ché déclaratians dé ministes, in s’dminde si qu’y nos prennent nan pou dé babaches ! mi y a longtimps qu’min thermotat y lé à 19°. Eum n’io kaute pou l’douche et l’io freude pou l’tolette.

Mé queu qu’y creute, euj mé inn couette pou ravisseu eul télévisian !

Y n’ont nan connu eus z’hiveur eud nivimpe à march, é quind sin fioul y gélot, o bé qu’eul chaudieure all quéot in pin-ne. In attindot tros jors pou qu’eul réparateu y vianne

 é pindint eus timps là, in s’rékoffot come in pouvot ! dé fos sos l’couette si vos véyés sou qu’euch veus dire !

 

Si j’pinse in tiot peu à çou qu’y pourrot m’appart’nir total’min, y n’y a pon grind cosse ! L’argint ? bin nan, pisque dès qu’eus j’s’rè mort cha ira à mé z’héritieux. Min corps à mi qu’y lé mi-in, é bé nan puss ? vu qu’a s’ra es zasticot obé ché flimmes qu’y in s‘ront ché usufruitieux ! inn banne ideu, pon puss ? Y n’in aura toudis in ti-z’aute qu’y s’in impar’ra po li-minme ! Alorse quo ? é bin y a qu’eum pinseu nan dite qu’y s’ra toudis à mi-z’aute et rin qu’à mi-z’aute ! pin-se zi, tiot !

Traduction :  Si je pense un peu à ce qui pourrait m’appartenir totalement, il n’y a pas grand-chose ! L’argent ? eh bien non, puisque dès que je serai mort ça ira à mes héritiers ! Mon corps à moi qui est le mien, eh bien non plus ? Vu que ça sera les asticots ou les flammes qui ont seront les usufruitiers ! Une bonne idée, non plus ? il y en aura toujours un qui s’en emparera pour lui même ! Alors quoi ? eh bien il n’y a qu’une pensée non dite qui sera toujours à moi et rien qu’à moi ! Penses-y !

 

HMA

 

 

 

 

 

69a

L’ANTICHAMBRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Guère deux minutes plus tard, il revient étonné et embarrassé.

- Regardez ce que j’ai trouvé ! Des cachets !

- De la drogue ?

- Non, plutôt des médicaments, il y a une vingtaine de comprimés.

- Quelqu’un parmi nous a utilisé ces médicaments. Qui, pourquoi et à quelle occasion ? interrogea Jean-Phi.

Chacun se toise de nouveau, personne ne répond. L’air soupçonneux. Tantôt inquiet, tantôt embarrassé.

- Alors ? cria Serge, soudain.

Il n’y a pas de réponse. Le noir envahit de nouveau la pièce. Le silence aussi.

Puis la lumière refait surface. Ces gens sont à présent habitués à ce rythme sans en comprendre la signification.

Ils semblent tous dormir. Accroupis, la tête dans les genoux. Ce fut Serge qui, se levant, rompt le silence.

- Alors ? Personne ne répond. Et où elle est, l’autre pleurnicharde ?

- Calmez-vous enfin ! Les cachets lui étaient certainement destinés. Elle a disparu et les comprimés aussi. Quelqu’un a une idée ?

- Elle a préféré les cachets pour se suicider, elle et ses enfants, répond Michelle.

- Et pourquoi, Madame ?

- Ça fait moins mal sans doute.

- Ouais ! Il vaut mieux entendre ça qu’être sourd, sort Serge.

- C’est vrai, mais avouez que c’est toujours l’un d’entre nous qui sait comment est mort l’autre.

Pour mon compte, j’ignore comment vous, ici, vous êtes morts. Car c’est bien notre présence ici qui définit la manière dont nous sommes décédés ou allons mourir, explique Jean-Phi, sans trop y croire.

- Vous dites n’importe quoi ! Si on est mort, on n’a rien à faire ici, réplique Serge.

- Peut-être mais on n’est sans doute pas encore mort !!!

- Ouais ! Dites ça à un cheval de bois, vos n’arez pas d’cop d’pied !

La discussion s’arrêta là. Chacun reprit sa méditation.

 

L’explication donnée par Jean-Phi avait fait l’effet d’un séisme dans leur tête. Et de nombreuses questions se posaient mais restaient sans réponse.

Plus tard, Jean-Phi les sortit de leur torpeur.

- Serge ! Si vous alliez de nouveau aux toilettes ! Peut-être que ….

- Pas question ! Après vous m’accuserez de tuer ces gens-là. Celui qui veut y aller y va. Un point c’est tout.

- Bon, j’y vais. Il me semble que la base de tout ce qui arrive vient de là.

Jean-Phi fit un rapide aller-retour. Il revient tenant à la main deux posters format A3.

L’un désigne un canal, avec des péniches et l’autre une voie de chemin de fer avec un train qui arrive au loin.

- À qui sont-ils destinés ? demande-t-il. Je crois qu’il n’y a plus d’erreur possible. L’un ou l’une d’entre nous est destinataire de ces posters.

Personne ne répond. Jean-Phi pose les posters à même le sol.

- Répondez, faites marcher votre mémoire ?

Rien ! Nul ne semblait savoir à quoi faisaient allusion ces posters.

- Serge, questionne Jean-Phi, j’ai la conviction que vous êtes un policier ou un gendarme. Vous n’avez pas une idée ?

- Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

- Votre manière d’agir, vos réactions, la façon de parler aux gens, votre connaissance de l’arme. C’est sans doute pour cela que vous avez été choisi pour fournir les indices.

- Je vous l’ai déjà dit, vous dites n’importe quoi ! Mais j’ai peut-être une idée.

- Vous, là, madame, prenez le poster du train. Ça vous ira très bien, et vous monsieur, celui du canal.

- Mais pourquoi ? demandent-ils en chœur.

- Parce que l’autre c’est un drogué, moi je suis flic ou gendarme et pas chef de gare ou éclusier et lui, d’après Jean-Phi, il n’a rien d’un photographe.

Voilà pourquoi ! Satisfait ?

Et, je serais pas étonné que …

De nouveau la nuit, le silence.

 

Au lever du jour, ils n’étaient plus que trois. Michel et Michelle avaient disparu avec leur poster.

- Vous aviez vu juste, dit Daniel. C’étaient deux dépressifs qui se sont suicidés le même jour sans se connaître auparavant. L’un en se jetant dans le canal avec sa voiture et l’autre en se jetant devant le train.

- Ouais ! Bin tout ça c’est pas encourageant, finit par reconnaître Serge qui perdait un peu de sa superbe.

Où ça va nous mener ?

- À notre mort définitive ! dit Jean-Phi

- Ça ne va pas ! Pourquoi définitive, si on est déjà mort !

- Je n’sais pas. Il y a quelque chose qui m’agace et je sais pas quoi.

- Peut-être que l’on revit sa mort, bredouille Daniel.

- Peut-être !!! Qui va aux toilettes ? demande Jean-Phi.

- Moi ! décide Daniel.

Ce qu’il fit dans la foulée et il revint avec une piqûre pleine, semble-t-il, de drogue.

- Regardez ! C’est pour se piquer. À qui c’est ?

- Certainement pas à moi, dit Serge en montrant son bras.

- Pas à moi non plus, surenchérit Jean-Phi en en faisant autant que Serge.

De toute façon, je vous ai dit que vous étiez un drogué, donc c’est pour vous. Un point c’est tout.

- Mais j’ai pas de marque non plus.

- Ça fait rien. Fais marcher tes méninges, tu verras que j’ai raison.

Serge était soudain redevenu le représentant de l’ordre avec ses affirmations sans appel.

- Profites-en une dernière fois. Pique-toi, je dirai rien à personne. En plus, on dirait bien que c’est une overdose.

- Non, j’ai peur.

- Allez, vas-y !

Daniel prit de nouveau la seringue et la porta à son bras …

De nouveau l’obscurité envahit les lieux, toujours dans le même silence que rien ne brise, sinon que la lumière qui finit par revenir.

- Il est parti, vous avez vu. Il est parti ! J’avais raison. C’est bien un drogué.

- Et cela vous rassure ?

- Vous êtes un rabat-joie. Qu’est-ce que vous voulez qui arrive maintenant ?

- C’est à l’un de nous deux. Vous ou moi !

Comment êtes-vous mort ?

- Et vous ! Vous le savez ?

- Non !

- Et bien, moi non plus.

- Qui va dans les toilettes ?

- Vous ! Moi je reste ici.

- Et pourquoi on n’irait pas à deux !

- C’est pas la peine ! Regardez, elles ont disparu, il n’y a plus de porte.

- Qu’est-ce que ça veut bien core dire cette affaire ? déclare, perplexe, Jean-Phi.

- Là ! Là ! Regardez dans ce coin.

- Mais on dirait une cordelette ! Une cordelette de rideaux. Ça vous dit quelque chose ? la ramassant et la déposant devant Serge.

- Non rien ! Laissez ça où c’était !

Posez-la par terre, ordonne-t-il !

- Bien, bien. On va s’asseoir et attendre. C’est le mieux qu’on ait à faire.

- Mais qu’est-ce que ça veut dire, ce cirque ?

- À mon avis, l’un de nous deux s’est pendu. On a beaucoup parlé dans la presse que des gendarmes se suicident. Ça pourrait être votre cas.

- Et pourquoi pas le vôtre !

- Aucune des personnes présentes n’a parlé de moi. Même vous. Or toutes se sont suicidées. Si j’ai raison, je me suis suicidé aussi. Et je crois savoir ce que l’on faisait ici.

- Dites voir, que je rigole un peu, j’en ai besoin.

- À mon avis à moi, qui n’engage que moi, nous sommes dans l’antichambre de la mort. Bien que préméditée, notre mort n’a pas permis à notre âme de quitter sereinement notre esprit et elle végétait dans l’attente de posséder un autre corps. Celui, généralement, d’un nouveau-né.

Nous sommes dans l’éternité et le temps ne se mesure pas. Dès qu’il y aura une place, tout sera fini. Ce sera l’obscurité définitive et l’oubli mais une nouvelle vie pour l’âme.

- Eh bien, nous voilà bien avancés avec vos théories à deux sous. On meurt deux fois donc !

- Si on veut ! D’abord le corps, ensuite l’âme.

Mais elle reste vivante ailleurs, alors que le corps pourrit dans le cercueil.

- Ouais ! Bin tout ça ……

L’obscurité.

 

Le réveil…

Jean-Phi se réveille dans un lit d’hôpital, l’air hagard. Où suis-je ? pourrait-il dire. On ne lui en laisse pas le temps.

- Enfin, vous revoilà parmi nous, le rassure un homme vêtu de blanc. Un médecin sûrement.

Vous nous avez fait peur. On vous perdait régulièrement. Votre coma a duré six jours.

- Qu’est-ce… Qu’est-ce… qui… m’est… arrivé ?

- Un accident. Au début, la police a cru à un suicide, votre voiture s’est jetée littéralement sur un camion. On vous a amené dans le coma. Le chauffeur du camion n’a eu que des contusions sans gravité, mais une belle peur. Lorsque l’on a su que ce n’était peut-être pas un suicide, nous avons recherché la cause de ce qui a pu vous faire perdre conscience.

Une rupture d’anévrisme que nous avons pu réparer sans peine hier dans la journée.

Il vous reste quelques séquelles, mais ça devrait s’arranger dans le temps avec un peu de rééducation.

Jean-Phi regarda vers la fenêtre : le soleil brille, le temps est clair et lumineux.

Quelques flashs lui reviennent en mémoire.

Une certitude pourtant : si la thèse du suicide s’était maintenue, il serait mort.

Fin

Hector Melon d’AUBIER

 

 

 

 

 

68

Fabe modeurne eud Lafontaine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Eul voture euleuctrik in ayint rouleu tot l’éteu

Eus treuva fort dékarqueu quind ch ‘eul bise fut arriveu

Pos in seu kilowatt pou l’chauffage,

Eul sièche kauffint et pis z’aute avintaches.

All alla crieu  au sécours à mo eul dièseul, eus voisin-ne

Eul pri-int d’eul dépanneu,

Eud li préteu ed quo rouleu… é cha jusqu’ell sésan prochin-ne !

- euj m’arring’reu, quà li dit !

Euj vos payrè vos diéseul, aveuc intéreu é principeul !

Eus vosine né pos rincunieure, ché inn prémian qualiteu

-Mé quoqu’vos foutotes, à ché timp kot ??

Qu’à li dit à chette e-merdeuse.

L’aute : nuit é jor… euj roulot, enn vos dépleuse !

-Vos roulotes, j’in su fort èsse… é bin…

Pédaleu maintnint !

HMA

La voiture électrique ayant roulé tout l'été,

se trouva fort déchargée quand la bise fut venue,

Pas un seul kilowatt pour le chauffage, le siège chauffant et autres avantages.

Elle alla crier au secours chez la diesel sa voisine.

la priant de la dépanner,

lui prêter, de quoi.. rouler... et ce jusqu'à la saison prochaine.

"Je m'arrangerai, lui dit-elle !

Je paierai votre diesel, intérêt et principal !"

Sa voisine n'est pas rancunière, c'est une qualité première.

"que faisiez-vous, au temps chaud??"

dit elle à cette e-merdeuse.

"nuit et jour... je roulais, ne vous déplaise."

"Vous rouliez j'en suis fort aise.. eh bien...

Pédalez, maintenant

 

 

 

 

68a

PENSEE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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- Dis-meu tiot ! teu sé cambin qu’all mésure eul mitan d’eul distince d’in tot !

- nan !

– Bin ché tros mètes ! pace queu eul tout ché de six mète !

Traduction :  - Dis-moi, petit ! tu sais combien qu’elle mesure la moitié de la distance d’un tout ! – eh bien c’est trois mètres ! parce que le tout c’est de six (s’y mettre) mètres 

 

Eum finme all me trait’ d’alcoliqu’. J’y dis, j’eun su pos alcolique euj su alcologique !

Quo j écore eud cha,qu’all dit !

Cha veu dir’ qu’euj bos eud l’alcol pou préserveu euch lio d’eul planeute !

Traduction :  Ma femme me traite d’alcoolique. Je lui dis que je ne suis pas alcoolique, je suis alcoologique ! Qu’est-ce que c’est encore que ça, qu’elle dit ! Cela veut dire, que je bois de l’alcool pour préserver l’eau de la planète !

 

Inn tiote all dit à sin peure : pa, euj’sus lesbi-inne !

– mé ché pon possipe cha !

– mi ossi qu’all dit eul seur pus jone !

– mé y a pus persanne qu’y la quer ché bites ichi ?

- si mi, qu’all dit in tiote vox !

– té-teu Frinçois ! qu’y dit sin peure !

Traduction :  une fille dit à son père : papa, je suis lesbienne ! – mais c’est pas possible ça ! – moi aussi qu’elle dit la sœur plus jeune ! – mais il n’y a plus personne qui aime la bite ici ? – si moi, qu’elle dit une petite voix ! – tais-toi François ! qu’il dit son père !

HMA

 

 

 

 

68b

L’ANTICHAMBRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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-C’est incroyable ça, dit Jean-Phi, nous n’avions pas encore pensé à l’heure qu’il peut être. Peut-être en avez-vous une idée Monsieur… Comment déjà ?

- Je ne l’ai pas dit. Je m’appelle Serge et il doit être… regardant son bras, j’en sais rien. On a dû me piquer ma montre. Vous n’en avez pas non plus ?

- Non ! On n’en a peut-être pas besoin ici !

- Vous foutez pas de ….

Trop tard, il fait noir. Et rien ne se passe… sauf peut-être l’ouverture de cette porte dans quelques instants…, une éternité.

 

Cette fois, ils firent leur apparition à deux. Un homme et une femme comme dans un film. Ces deux personnages, aussi perdus que les autres, avaient peine à avancer.

- Entrez, entrez, venez vous joindre à nous, sortit Serge. Plus on est de fous plus on va rire. Parce que je crois bien qu’on va devenir fou ici.

- Et que je t’allume et que je t’éteins. Mais où sont donc les ampoules ?

- Il n’y en a pas, dit Jean-Phi. Jean pourrait nous éclairer, sans jeu de mots sur la question.

- Je ne suis pas électricien, grommela-t-il en allant se réfugier près de Mylène.

- C’est pas tout ça ! renchérit Serge. Je me présente : Serge et vous ? vers les nouveaux venus. Et vous autres par la même occasion !

- Je me prénomme Michel.

- Moi aussi ! dit la femme.

- Vous êtes frère et sœur, mari et femme, amants ? Comme vous arrivez à deux... tonna encore Serge.

- Laissez-les ! Ils sont aussi désemparés que nous. Moi, c’est Jean-Phi, là c’est Mylène et à côté Jean. Vous savez pourquoi vous êtes là ?

- Hé ! C’est moi qui pose les questions, ici. Vous ne saviez pas grand-chose quand je suis arrivé.

- Vous non plus ! On est tous dans le même bain, s’emporta Jean-Phi.

- Ho là, du calme ! Il faut un chef dans toute opération et je suis le mieux placé pour.

- Ah, oui ! Et quel est votre métier et votre grade pendant qu’on y est ?

- Je ne m’en souviens plus. Et ça ne fait rien. On fait comme ça et puis c’est tout.

- Calmez-vous, calmez-vous ! demanda Jean. Mais que vont penser ces deux personnes ?

- Elles pensent comme nous. C'est-à-dire : Qu’est-ce qu’on fout ici ?

- On pourrait jouer au jeu de la mémoire, proposa Jean-Phi.

- Et pourquoi ? À quoi ça sert la mémoire dans un lieu sans avenir ?  lui répondit Serge.

- Décidément, on n’avancera jamais avec vous. En stimulant notre mémoire, on saura ce qu’on fait ici.

- Je ne joue pas, sortit Mylène qui restait toujours cloîtrée dans son petit coin.

- Bon, tant pis ! Moi, sauf erreur, j’habite à Caudry. Je suppose que nous sommes tous du coin, demande Jean-Phi

- Moi, dit Jean, je dois être de Douai. C’est venu tout seul, ça doit être vrai.

- Bien sûr ! Et moi, si je dis Valenciennes, vous allez me croire.

- Pourquoi pas ! Et vous Michel ?

- Je pense habiter à Cambrai.

- Que des grandes villes, sortit Serge. Personne du village donc !

- Si moi, dit Michelle, à St Benin à côté de Le Cateau.

 - Wai ! Vous auriez dit Le Cateau, c’était pareil, maugréa Serge.

- On devait vous appeler le ronchon, plaisante Jean-Phi.

- Oh, ça va ! Vous commencez à m’énerver sérieusement.

Et d’une petite voix, Mylène déclara :

- Je viens de Solesmes.

- Et bien voilà ! continua Serge. On sait tous d’où on vient, mais on n’est pas plus avancé pour autant. Hilarant le coup de la mémoire !

Personne ne peut répliquer, que la lumière s’éteint de nouveau.

Ce fut un jeune homme qui, ensuite, entra, une fois la lumière revenue.

- Qui êtes–vous ? attaque, d’entrée de jeu, Serge.

- J’ai rien fait, je le jure, dit le jeune homme apeuré.

- On te demande pas ce que tu as fait, mais qui tu es et ce que tu fais ici.

- Je m’appelle Daniel. Je me suis réveillé dans des toilettes, là, et j’ai poussé la porte.

- Des toilettes, c’est nouveau. On va pouvoir se soulager un peu.

- Je doute, Serge, que vous ayez une telle envie, lui répond Jean.

- Qu’est-ce que ça peut vous faire, hein ! J’y vais. On verra bien.

Personne ne dit mot. Tous regardent Serge qui, d’un air gêné, leur indique :

- Regardez la porte, elle est toujours là. Les autres portes ont disparu. Vous l’avez vu comme moi. C’est un signe, il faut y aller. J’y vais.

Sans un mot, chacun attend le retour de Serge et peut-être une explication. Il revient quelques instants plus tard, un révolver à la main.

- Regardez ce que j’ai trouvé dans un bidet. Un révolver ! C’est à l’un de nous ? À toi, le pommé ?

- Non, non ! répondit Daniel.

- Alors, à qui ? après un instant de réflexion. Ou bien c’est pour l’un d’entre nous, il n’y a qu’une balle. Qui veut se suicider ?

- Arrêtez ! cria Mylène. Vous ne savez pas de quoi vous parlez.

- Et de quoi je parle, ma petite dame ?

- Je ne sais plus, c’est sorti tout seul.

- C’est sans doute un signe, dit Jean-Phi. L’un d’entre nous a utilisé cette arme contre quelqu’un et c’est sûrement pour le lui rappeler.

- Ce n’est pas moi, dit Jean. Je ne connais rien en arme à feu.

- Votre métier, sans doute ! demanda Jean-Phi. Ne seriez-vous pas prêtre !

- Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

 Sur votre chemise, la petite croix.

- Ça veut rien dire.

- Et moi, grommela Serge, Quel est mon métier, j’ai l’impression de m’y connaître en armes. En jouant avec.

- Arrêtez ! Vous pourriez blesser quelqu’un, lui cria Jean.

- C’est bien sûr. répondit Serge. Je le garde sur moi, c’est plus prudent.

L’obscurité tomba de nouveau. Le silence fut alors troublé par une détonation. Personne ne bougea ou ne cria.

La lumière refit son apparition.

- Que s’est-il passé ? lance apeurée Michelle.

- Je ne sais pas, personne ne sait d’ailleurs ! répond Jean-Phi. Et l’arme, où est-elle ?

Se tâtant les poches, Serge déclara :

- Je ne l’ai plus, quelqu’un me l’a prise.

- Vous en êtes sûr ?

- Je ne sais pas, je ne sais plus.

- Et le prêtre, où est-il, celui-là ?

Tout le monde se regarde, se dévisage pour reconnaître en l’un d’eux le prêtre.

- C’est lui, lança Serge. Il a pris l’arme et s’est suicidé.

- Je ne crois pas, sortit Daniel. Je pense que quelqu’un l’a tué.

- Mais ça va pas ! Et son corps, où est-il ? le tance Serge.

- C’est venu tout seul. Dans ma tête quelque chose m’a dit que le prêtre s’est tué d’une balle de révolver parce qu’il avait abusé d’un gamin.

- Ouais ! Il se passe de drôles de choses dans votre tête. Vous êtes malade, c’est tout, le relance Serge.

- Calmez-vous, enchérit Jean-Phi. Cet homme a raison. Notre mémoire est sélective. Qu’est-ce que nous savons de notre présence ici ? Rien !

- Vous n’allez pas croire ce drogué ! Qu’est-ce qu’il en sait de notre présence ici, lui ?

- Peut-être rien. Mais vous savez que c’est un drogué !

Comment le savez-vous ?

- J’en sais rien ! Puis oh ! Vous faites chier avec vos histoires, je fais un tour aux toilettes.

à suivre

Hector Melon d’AUBIER

 

 

 

 

67

 

LES HARPIES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Définitions :

Harpies : Monstres ailés à visage de femme accoutrés d’un bec crochu et au corps d’oiseau de proie et dégageant une odeur infecte et nauséabonde qui donne la nausée aux créatures vivantes.

Les Grées : sœurs des Gorgones, 3 vieilles femmes sans yeux qui n’ont qu’un seul œil pour elles trois.

Furies : Êtres venant des enfers et y emmenant les créatures humaines.

Suite et fin

 

- Ché lé deux gins quy zont fé appel à vos. Y largrettent achteur. Y créyotent pon qucha pouvot arrifé. Alorse ! Quo quin fé ?

- Jarvians !

Elle rejoint ses compagnes. Un dialogue muet a lieu entre elles sans qu’on puisse les voir se parler. Puis elles arrivent toutes les trois. Elles se placent devant nous et toujours celle du milieu nous dit :

- Vos connaissez l’situatian ?

- Oui ! Mais vous pouvez parler le français, ces personnes ne connaissent pas trop le patois que nous parlons et ne comprennent pas ce que vous dites.

- Bien ! Comme elles ont joué avec le feu, elles finissent par se brûler. Mais c’est le feu des Enfers et elles doivent repartir avec nous.

- Je pense qu’elles en sont conscientes, c’est d’ailleurs pour ça qu’elles sont là. Elles ne veulent plus qu’il y ait d’autres victimes.

- Un instant ! Vous avez une preuve qu’il s’agit des bonnes personnes ?

- Oui ! Prenant le livre des mains de Madame, je le leur montre.

- Bien ! En effet ! Qui possède ce livre est un danger pour lui et pour les autres. Qu’elles se placent de chaque côté de moi.

Monsieur et Madame DEMONCHAUX rejoignent les Grées, ils se prennent le bras chacun et chacune. Un court moment de silence pendant lequel je vois des larmes couler des yeux de Madame. Je retiens un sanglot. Les voilà qu’ils s’élèvent dans les airs, rejoignent le toit du Pont des Arts et disparaissent.

Je tente d’avancer, mais sept harpies arrivent sur moi, se posent sur le sol. Je les regarde et soudain elles prennent leur envol et disparaissent à leur tour.

Derrière moi, j’entends des « Ah ! » et des « Oh ! » car une chose incroyable vient de se produire. Et sinon que les photos et les films réalisés le prouveront, nous sortions enfin d’un cauchemar.

Mais notre ahurissement n’était pas terminé : le sol venait de libérer les furies qui, comme telles, tournoyaient et dansaient, c’est tout comme. Des corps se matérialisaient sur le sol, là où ils avaient disparu, emportés par les furies. Puis elles s’enfoncèrent de nouveau dans le sol. On pourra faire des recherches, on ne trouvera aucune trace de leur passage. 

Les corps se relèvent tout doucement, les pompiers accourent pour les soutenir. Les gendarmes resserrent le cordon. Tout le monde veut être tout près et voir, voir, voir quoi ? Des gens en bonne santé, ne se rappelant plus de rien. Seuls les trous laissés par les balles dans les murs et vitres rappellent qu’il y a eu des coups de feu.

Les services de la ville font entrer les pompiers et les rescapés dans le hall du théâtre pour qu’ils puissent se remettre avant d’affronter la foule, les parents, les amis.

 

Monsieur le Maire, Guy Bricout, prend alors une sage décision. Réunion dans la salle du théâtre à l’étage pour faire le point de cette incroyable aventure d’un après-midi de juillet.

 

Confortablement installé dans un fauteuil, sirotant une bière et fumant enfin une cigarette ; je n’y ai pas pensé durant les évènements, comme quoi ! Je sombrais alors dans une semi inconscience, je ne percevais qu’un brouhaha de sons.

- Yvon ! Yvon !

- Oui ! Qu’est-ce qu’il y a ?

- Tu me le fais ce reportage ? me demande Gérard, dit Tubonéon.

- Allez, on y va.

La suite de l’histoire sur Caudry-Vision, je crois.

Au fait, la résidence s’appelle :

Résidence DEMONCHAUX

 

Hector Melon d’AUBIER

2005

 

 

 

 

67a

 

PENSEE

 

 

 

 

 

 

 

 

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L’aute jors in m’pronint, èj’ pass’ eud’vint inn pature ! é là, un bidet m’ravis’ é s’mé à rigoleu ! ej’pinse qué j’sus biau é qu’ché por cha !  In voulint l’vérifieu, éj’sors d’eum poche ind’dins eum fiche ed pé qué j’vénos d’archevir é min tiqueu d’éssince é j’y moute ! y s’mé à hennir in grind cop y s’couque pa tière et pis y s’mé à braire !

Traduction : L’autre jour en me promenant , je passe pès d’un pré ! un cheval me regarde et se met à rire ! je pense que je suis beau et c’est pour cela ! Voulant vérifier, je sors de ma poche intérieure ma fiche de paie que je venais de recevoir et mon ticket d’essence et les lui montre ! Il se met à hennir un grand coup, se couche par terre et se met à pleurer !

HMA

 

 

 

 

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L’ANTICHAMBRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Jean Philippe, c’est un brave homme, la quarantaine, svelte, sportif, doué d’une bonne intelligence. Il réfléchit plus vite que son ombre, paraît-il. Cependant, ce jeudi soir de novembre, il n’a pas vu venir l’accident. Le soir tombait à peine, il pleuvinait et sa voiture s’est déportée sur la gauche et il a fini sa course dans un camion chargé de betteraves. Sa voiture s’est encastrée dans l’avant du camion et il sombra dans un profond coma.

Lorsque les secours sont arrivés, il était toujours coincé, inconscient dans son véhicule. Après sa désincarcération, il fut emmené au Centre Hospitalier où son état fut jugé très grave.

Cela faisait cinq jours qu’il se trouvait en réanimation aux urgences et qu’enfin il reprit conscience.

Mais il ne comprenait pas où il se trouvait. Il se souvenait à peine de l’accident, se demandant ce qu’il lui était arrivé.

Il regarda autour de lui. Il était seul dans une petite pièce. Debout, au milieu. Il n’y avait ni porte ni fenêtre.

- Mais où suis-je donc atterri ? se demanda-t-il.

Il tournait sur lui-même, mais ne voyait que des murs blancs. Levant les yeux, il vit le plafond également blanc ; baissant les yeux, il s’aperçut que le sol était de la même couleur uniforme.

-Mais où diable suis-je donc ?

Il se mit à réfléchir et s’arrêta de tourner. Et cette fois il eut l’impression que c’étaient les murs qui tournoyaient. Ils tournaient, tournaient … Si vite qu’il se sentit défaillir et tomba à même le sol, inconscient.

Lorsqu’il se réveilla, il scruta autour de lui et vit enfin une porte. Il se leva et se dirigea vers elle. Il n’y avait pas de poignée. Il la poussa et celle-ci s’entrouvrit. Il distingua une autre pièce, plus grande. Il entra.

Appuyée contre un mur, il aperçut une jeune femme assise, tenant ses genoux dans ses bras.

- Bonjour ! s’adressant à elle.

Elle leva les yeux, le regarda tristement, puis un sourire se dessina sur son visage.

-Bonjour ! dit-elle dans un souffle.

- Qu’est-ce que vous faites ici ?

- Je ne sais pas ! Et vous ?

- Je n’en sais rien. J’arrive. Vous êtes là depuis longtemps ?

- Depuis hier, peut-être. Depuis une heure, une semaine, un mois. Je ne sais pas.

- C’est bizarre ce lieu. Il n’y a pas de fenêtre, la porte par où je suis entré a disparu. Il fait clair comme en plein jour et il n’y a pas d’éclairage.

- Vous l’avez dit, c’est bizarre.

- Comment vous appelez-vous ?

- Mylène, et vous ?

- Moi c’est Jean Philippe. On m’appelle Jean-Phi. Mais il y a bien longtemps.

- On va rester longtemps ici ?

- Je ne sais pas.

Brusquement, il fit noir. Ils ne parlèrent plus. Jean-Phi tenta de percevoir des bruits. Rien, le silence complet.

Combien de temps resta-t-il ainsi, il n’en sait rien. Même lorsque la lumière revint.

Une porte vient de s’ouvrir, un homme entre. Il n’est pas difficile à Jean-Phi de découvrir la profession de cet homme. À coup sûr un prêtre. Mais que vient-il faire ! Donner l’absolution ?

- Bonjour mes…. Amis ! Que faites-vous ici ?

-Bonjour, réplique Jean-Phi. Nous n’en savons rien. Et si vous êtes dans le même cas que nous, nous sommes trois à l’ignorer.

Cette boutade devait servir à détendre l’atmosphère. Mais rien n’y fit. Mylène restait toujours prostrée et le nouveau venu se présenta alors.

- Je m’appelle Jean et vous ?

- Moi, c’est Jean-Phi et voici Mylène. Ce serait mentir que de dire qu’on vous attendait, mais on espère un éclaircissement sur notre situation ? Vous paraissez être dans le même cas que nous.

- Effectivement, j’arrive et ne sais rien de ce que je dois faire ici.

La lumière s’éteignit de nouveau et le silence s’installa lui aussi. Puis un homme apparut après le retour de la lumière.

- Qu’est-ce que vous faites ici ? Et pourquoi on m’envoie ici ? dit-il d’une voix sèche et dure.

Mylène ne dit mot. Jean le dévisagea et Jean Phi tentait de percevoir le métier de cet homme. Pas facile, mais il avait le temps.

- Ma tête ne vous revient pas ? renvoie-t-il à Jean en se dirigeant vers lui.

- Si, si ! J’ai la vague impression de vous connaître.

- Et alors ! Je vous demande l’heure qu’il est ?

Instinctivement, Jean releva sa manche, Jean-Phi en fit tout autant, quant à Mylène, elle fixa le mur devant elle dans l’espoir d’y trouver une horloge

A Suivre

 

Hector Melon d’AUBIER

 

 

 

 

66

 

MEDITATIAN PHYLOSOPHIQUE !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Etint tiot in m’disot : muche tin Binot ! Pus grind j’eum sus poseu l’questian : comint t’esse queu cha ch’écrit : Binot ou Bineau ?

Ban, pou Bineau, in a inne racheune Bine qu’y seurt pou l’gardin, du qu’in ar’ssort ch’eul Binette, l’outieu d’ouvrache ed gardin ; mé ché ossi eul frimousse eud quéquin : y l’a eul minme Binette qu’sin poère, euch tiot là !

Mè pou Binot, euj’né rin trouveu, p’ête alorse aveuc eul vierpe binoter qu’y voudrot dire : es’serveu d’sin Binot, donque d’urineu mé ossi feur plaisi à m’dame dins inn ceurtinne utilisatian !

Y n’in reuste pon moinse qu’il porte d’autes nams ! Inne Biloute, intindu lorse d’in film, indiqu’ souvint qu’y lé raplapla contrair’mint à ch’eul Biroute, qu’y n’indiqu’ pon déeux routes mé qu’y s’drèche come in chinne ché l’tiête bin haute, come pou vouleur dire feure plaisi à m’dame, mé come in l’verra dins d’autes formulatians ! Après in troufe eul Quéquette, qu’in artroufe dins l’expressian destineu à ché jones filles : té veux feure quéquette aveuc mi ! d’z’aute utiliche l’Osio parell’mint puss poétiqu’ dins : té veux bin joueu au ju d’l’Osio, y fot l’mette dins t’cache ! Mé ossi quind inn jone fille a lé incinte, sé parints li disse : t’as vu ch’loup !

Vénons à ch’colège ou in apprind eul sexualiteu. On sé alorse qu’y s’appeule eul Sexe obé eul Pénis, et figure dins ché z’illustratians sous ch’ell forme du Binot obé d’eul Biloute ! é y lé symboliqu’mint aveuc euch pintagone  ! qu’y d’jà simne pou feure plaisi à m’dame !

Y a ossi eul mot courimment imployeu eud nos jours : Bite, car y l’arsimn’rot à ché piqueux, eud minme nam, d’amarrache eud batio, là-ossi pou simne-t-y feure plaisi à m’dame !

Nos inciens, tré z’inciens utilisote eul mot : Phallus, à ch’teur pou plésinteu in utiliche ché mots : Mimbrure, Minche ed pioche, Patte ed vio, Auberginne, Popol obé Kiki, toudis pou l’minme résan !

Pis y a eu eul zigounette et eul titiot Chose et ché déeux z’orphélin-ne, pis core el pus commun : eul Zizi. Y n’d’a certain’mint d’autes, mé euj termin’rè in invoquin inn anectote eud min grind père !

Ché insi qué parfos, y nos sortot : - Eud’minde à Mèmère, chou qu’all’ pinse eud’l’éléfin d’eul’mémoire, quind j’sus tout nu, y minque pus qué zorelles.

Et, Grand’Mère eud rétorqueu du tac au tac : - D’eul’mémoir’, j’in é, mé pou l’éléfin, ché come pou euch’mamouth, y fodrot feure dé foules arkologiques pou artrouveu queut’ cosse.

Fermeu ch’Robineu !

HMA

 

 

 

66a

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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In condinne dé gins qu’y buvote ach’ volint d’l’autio alorse qué ché treu compliqueu ed canduir’ in étint bourreu ! Mi euj’y arrife é in m’sinctiann’ ! Ché bé frinçeu come mintaliteu !

Traduction : on condamne des gens qui ont bu au volant alors que c’est très compliqué de conduire en étant bourré. Moi je réussis et on me sanctionne ! C’est très français comme mentalité !

HMA

 

Inn autiomobinle dins l’queulle y n’a nin parsanne ed’dins è l’pus souvint inn autio-immobinle ! Tindis qu’in peuse-parsanne su l’queul y n’a nin parsanne, reust’ in peuse-parsanne pusqu’y  peuse nin parsanne !

Traduction : Une automobile dans laquelle il n’y a personne dedans est le plus souvent une auto-immobile ! Tandis qu’un pèse-personne sur lequel il n’y a personne, reste un pèse-personne puisqu’il ne pèse personne !

HMA

 

L’aute jors min copin y m’dit : jé l’impreussian qué té perd té cavio eud’pis quéqu’timps ! J’y reupands : quind j’étot jone euj plaquot mé cavio aveuc d’ell briantin-ne é à l’heurse d’ach’teur ché eusse qu’y m’plaqu’teu !

Traduction : l’autre jour mon copain me dit : j’ai l’impression que tu perds tes cheveux depuis quelques temps ! Je lui réponds : quand j’étais jeune je plaquais mes cheveux avec de la brillantine et aujourd’hui ce sont eux qui me plaquent !  

HMA

 

 

 

66b

 

LES HARPIES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Définitions :

Harpies : Monstres ailés à visage de femme accoutrés d’un bec crochu et au corps d’oiseau de proie et dégageant une odeur infecte et nauséabonde qui donne la nausée aux créatures vivantes.

Les Grées : sœurs des Gorgones, 3 vieilles femmes sans yeux qui n’ont qu’un seul œil pour elles trois.

Furies : Êtres venant des enfers et y emmenant les créatures humaines.

suite

 Un silence ! Puis jentends les verrous sactionner. La porte souvre.

- Vous seulement ! entrebâillant la porte.

Jentre et je me retrouve dans un logement du siècle passé, celui davant, même. Un étroit couloir qui donne sur une première pièce qui sert de cuisine et de chambre à coucher ; puis à la suite une autre pièce qui sert de débarras ; avec une seule fenêtre et une porte ouverte donnant sur la petite cour où jentrevois un petit jardinet, et dans le fond, une cabane que je devine être les toilettes (wc).

Dans la pièce, un lit, une chaise percée, un vieux fauteuil dans lequel est assis le monsieur qui ne dit mot. Une table, trois chaises, un vieux poêle à charbon, une armoire et un buffet. Un évier avec un seul robinet, un porte-bassin pour se laver et un vieux butagaz. Le plus moderne semble un vieux transistor et un poste télé. Le tout agrémenté dune odeur qui moblige à respirer par la bouche pour ne pas vomir de nouveau. Et la petite vieille, bien alerte, qui me prie de masseoir.

- Alors ! Quo que vous voulez, vous ?

Je lui parle de la décision du Maire de construire une résidence à la place de cette maison et des deux autres à côté, bâties sur le même modèle.

- Ché pour ça quvous venez ! Vous pouvez arpartir dù quvous vnez.

- Attendez ! Ne vous fâchez pas. Jai dautres choses à vous dire.

Elle avait la réponse facile et de la répartie.

- Ecoutez jeune homme ! Jhabite ici depuis 90 ans. Mon père et son père y sont nés aussi et ont toujours habité ici.

Dailleurs la rue était à nous. Tout le monde lappelait lImpasse DEMONCHAUX. Pis y a fallu quils en fassent une route et changer deux fois le nom. Je suis sûre que cest à cause de ça que mon grand-père est mort. Fourier, vous vous rendez compte. Ils auraient pu lui laisser son nom. Alors-moi si je pars dici, ce sera les pieds devant. Après ils feront ce quils voudront.

- Justement, cest de ça que je veux vous parler.

- De quoi, de mon enterrement ? Mais ça nva plus Monsieur ! On est fait, mon mari et moi, pour être centenaires.

A ce moment-là, jeus une pensée pour mon ami le Maire. Il lui faudrait attendre encore dix ans au moins pour faire la résidence. Je nétais pas, quant à moi, sorti de lauberge. Je devais lui parler des Grées.

- Ecoutez madame ! Connaissez-vous des créatures que lon appelle des Grées, des Harpies, des Furies ?

- Non ! Cha mdit rin.

- Vous nauriez pas, des fois, fait appel consciemment ou inconsciemment à des gens pour quils viennent vous aider. Par exemple, la nuit avant de vous endormir, en colère après la Mairie.

- Non ! Jvos pas !

- Vous navez pas invoqué le Diable, lEnfer pour y envoyer le maire. Brûler des cierges. Maudire tous ces gens qui vous ennuient.

- Si, all la fait ! dit une voix sortie doutre-tombe. Cest le mari, atteint dAlzheimer, qui a eu un moment de lucidité.

- Quest-ce que vous voulez dire ? madressant à lui.

- Rien ! Il dira plus rien. Ça fait des années quil est comme ça. De temps en temps il sort une phrase.

- Donc vous avez fait quelque chose ! Quoi donc ? Dites-le moi ! Cest très important.

Après un moment de silence et sans doute de réflexion, elle mavoua enfin ce quelle avait fait.

- Ma grand-mère et ma mère avaient des dons, quelles mont transmis, mais jai eu très peu loccasion de les utiliser. Je possède encore un livre qui nous permettait de prononcer les paroles nécessaires à certaines guérisons. Mais mon mari ne voulait pas que je lutilise, même pour lui quand il fut malade. Mais je lai fait quand même. Seulement les maladies modernes ne se soignent plus ainsi.

Je lai repris, il y a quelque temps, et en le feuilletant jai trouvé une incantation qui devait nous permettre de rester ici.

- Cela a marché, seulement ce sont des innocents qui en ont pâti. Dix habitants au moins ont été dévorés cet après-midi par les harpies et les furies. Vous devez faire quelque chose pour quelles repartent doù elles sont venues.

Elle restait de nouveau songeuse. Puis

- Je dois les voir et leur parler. Mais seule notre mort peut les faire disparaître.

- Votre mort !

- Oui ! La mienne et celle de mon mari qui fut témoin et participa malgré lui à lincantation.

- Vous seriez prêts à .

- Oui ! Pas pour le Maire et ses comparses. Mais pour ces gens. Jespère que vous ne mentez pas. Hein !

- Soyez sans crainte. Je vous accompagnerai, même, près deux.

On y va maintenant ?

- Oui ! Je me prépare ainsi que mon mari. Mais on ne marche pas vite.

- Vous inquiétez pas. Une voiture est disponible.

- Pas celle du Maire ! Je préfère y aller à pied !

- Non, cest celle du Procureur qui sest déplacé, compte tenu des circonstances.

Puis je laide à passer une veste à son mari qui ne dit toujours rien.

- Quest-ce que je vais faire de tout ça ? me demande-t-elle, en me montrant ses meubles.

- Ne vous en faites donc pas ! On trouvera bien une solution honorable, et je demanderai même une faveur au Maire.

- Ah, oui ! Laquelle ?

Je la lui chuchote à loreille.

- Vous croyez quil voudra ?

- Pourquoi pas !

Jouvre la porte et laisse passer Madame, et Monsieur en le soutenant.

- Ah, enfin ! Quelquun, dehors, venait de manifester son impatience.

Je demande au Procureur sil peut nous prendre en charge. Son amabilité leur est surprenante. Guy et Xavier, pour le coup, prennent place dans la voiture de Gérard. Et voilà le convoi que nous formons, reparti vers la place.

Rien na changé. La foule est toujours là. Elle attend comme les créatures qui ressemblent plus à des statues dans leur immobilité.

Nous traversons le mur humain qui sécarte tant bien que mal à notre arrivée et nous nous rapprochons du Commandant de gendarmerie qui se trouve accompagné de Monsieur le Sous-Préfet qui a pu se libérer. RAS de leur côté.

Jétais moins stressé quau début de cette aventure ; cest alors que je vis une personne tenter de passer le cordon et se rapprocher de nous. Je lui fis signe dapprocher. Cest mon ami Tubonéon avec sa caméra sur lépaule.

- Alors Gérard, toujours à laffût !

- Quest-ce que tu veux, on se refait pas. Tu peux maccorder une interview ?

- Tu préfèrerais pas dici une heure ? On fera un point presse, ça sera plus simple pour vous tous.

Et je lui montre les autres collègues journalistes : Yvon, Grasjacq, David, Gauthier et quelques autres. Je ne métais pas encore aperçu des flashs des appareils photo. Il devait y en avoir depuis le début. À chacun sa photo-souvenirs et surtout le « Jy étais ».

- Juste un mot ! tenace le Gérard !

- Bon vite fait ! Je te présente les deux personnes par qui tout a commencé et dans quelques instants, on va tâcher den finir avec cette histoire et vous en saurez les tenants et aboutissants.

Finalement, un gendarme le prie gentiment de se retirer.

À nous maintenant. Ça ne va pas être simple et je ne sais pas par où commencer. Cest le maire qui me donne le signal du départ.

- Tu peux y aller, Yvon !

- Bien ! Prenez mon bras Madame et je vais tenir votre mari par lautre.

Nous avançons face aux trois harpies de garde. Enfin elles bougent. Elles battent des ailes et crient. Nous stoppons. Enfin elles reculent. Cest la Grée du milieu qui, dun bond, est devant nous.

- Quoqu vos volez ! Et qui sont ché gins chi ?

- Inn questian à la fois ! Javais appris la leçon. Ça avait lair de la dérouter. Enfin je pense. Au fond je dis ça mais jen sais rien.

Ché lé deux gins quy zont fé appel à vos. Y largrettent achteur. Y créyotent pon qucha pouvot arrifé. Alorse ! Quo quin fé ?

- Jarvians !

A Suivre

 

Hector Melon d’AUBIER

 

 

 

 

65

 

LES HARPIES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Définitions :

Harpies : Monstres ailés à visage de femme accoutrés d’un bec crochu et au corps d’oiseau de proie et dégageant une odeur infecte et nauséabonde qui donne la nausée aux créatures vivantes.

Les Grées : sœurs des Gorgones, 3 vieilles femmes sans yeux qui n’ont qu’un seul œil pour elles trois.

Furies : Êtres venant des enfers et y emmenant les créatures humaines.

 

suite

J’avais à peine ouvert la bouche que trois créatures sorties elles aussi de l’Enfer firent leur apparition. Elles étaient nues, laides, vieilles et toutes fripées. Une seule avait un œil. Elles se juchèrent sur le haut du Pont des Arts : c’étaient les GREES. Je leur fis signe de s’approcher sans grand espoir. Mais celle avec l’œil vint à moi ; les harpies s’écartèrent. J’avais le cœur qui se soulevait avec leur mauvaise odeur plus celle du souffre, mais je tins bon !

- Qu’est-ce ……  Qu’est-ce que vous voulez ? Est-ce que vous comprenez ce que je dis ?

La Grée me regarda, lança un regard vers les gendarmes et les pompiers puis vers la foule en levant sa tête, me regarda de nouveau et me dit :

- J’arviens !

- Qu’est-ce qu’elle a dit ? demande le procureur.

- C’est du patois ! lui répond Guy Bricout. Ça veut dire : Je reviens !

- C’est bizarre !

- Peut-être pas.

La Grée rejoignit ses consoeurs ; l’une d’elles, ayant reçu l’œil, se rapprocha de moi.

- Quoqu’teu veux ? me dit-elle.

- Pourquoi parlez-vous ainsi ? Vous n’êtes pas du coin, plaisantai-je malgré moi.

- Nous parlons votre langage ! C’est bien ainsi que vous discutez, vous !

- Wai ! Bon, quoqu' vos faites ichi ? Et pourquo ché morts ?

- Ohhh ! Inn questian à l’fos.

Pou ché morts, ché pon d’no faute. Y faut bin qu’ché z’harpies y s’amus’tent in tiot peu. Et, y sav’tent faire qu'cha.

- Et lé z’y-aute, alors ?

- Euss ! Ché pou s’amusé in Infer. Y n’a pus bocop d’gins qu’y z’y vont.

- Wai ! Cha n'meu rinsin-ne pon grindmint. Infin in va feure aveuc. Et pou l’aute questian ?

- Ché m’comarate qu’y va t’réponte !

Et l‘arv’là arpartie. Pardon ! La voilà repartie rejoindre ses commères. J’attends ! Elles se parlent par le cerveau, car elles restent impassibles. Puis celle qui venait de me quitter donne son œil à la troisième.

Elle s’approche de moi.

- Quo qu’teu veux savir, ti ?

- Çou qu’vos faites chi ! Ch’né pon original eud’vos vir chi.

- Chi in né chi, ché pace que quéqu’in l’a voulu !

- Mé z'incore !

- Quéqu’in y la fé appel à no-z’aute pou s’vingé.

Eus teu gins y volot qu’ech’Maire du villache y lé peur et pis qu’y l’lèch trinquile à s’mason. Té contint ?

- Wai ! Mé ché qu’y, eus teu gins ?

- T’attindras tin tour. J’m’in vas vir mé comarate.

Et la voilà repartie à son tour. J’ai toujours cette envie de rendre, je me serre le ventre pour ne pas gerber devant elles.

Après un autre conciliabule, la première revient à la charge.

- Teu vodros bin savir qu’y ché, hin ! me lance-t-elle.

- Bin wai ! Cha m'frot plaichir.

- J’vas d’abord èt’dire in séquoa. Tin Maire y veut mette à l’cour d’leu mason déeux vieils gins. Inn fimme qu’all a v’nu au monte dins s’mason. All a vécu là tote eus vie. All é née in mille neuf chint vingt. Sin papa, y lé mort in trinte. All sa marieu in quinrinte. All a eu déeux z’infints pindint la guerre qu’y sont morts in bas z’age. Pis all a toudis habiteu là aveuc és n’home.

Tin maire y l’a dit qu’ch’étot inn vieille cahute et qu’y fallot qu’all s’in aille giteu ailleurs. All veut nan ! Pace qu’y va l’crouleu et arfeure in résidince pou d’autes gins.

- Mé, quoqu’teu racante là ! Cha s’fé pertout cha ; minme dins dé viux z’immeupes. Et pis, all s’ra miux logeu, teu y a pon dit !

Mé qui ché, ché gins là ?

Elle ne me répond pas et rejoint ses amies haut perchées. J’entends des murmures de réprobation derrière moi. Il semblerait que la foule ne saisisse pas toujours ce qui se dit. Mais une chose est sûre pour eux, c’est le Maire qui est responsable directement ou indirectement. Et il va falloir qu’il s’en explique dans les jours à venir.

Mes pensées se stoppent là. La Grée du milieu me rejoint de nouveau.

- Alorse ! T’as pon compris qu’in va chi s’amuser ossi longtimps qu’in veut.

- P’t-ête bin qu’wai ! P’t-êtes bin qu’à nan ! Alorse qu’y ché, chel gins là ?

- J’eum douteu bin qu’t’allos pon tin ralleu come cha ! J’vas chi t’eul dire. (En faisant bouger ses épaules et ses mains, ça me rappelait quelqu’un qui parle ainsi aux français) Mé cha m’étonn’rot fort qu’cha nos fasse débuqueu d’ichi !

- Mé z’incore ?

- Y fodrot qu’all arvienne aveuc nos, d’à dù qu’in é v’nu.

- Bon ! Ché qu’y ? In verra après ! dis-je, un tantinet énervé.

- J’vas d’allé vir mé copines, in parleu aveuc euss. Ché sérieux in affaire parelle !!

De nouveau j’attends le bon vouloir de ces dames. Qu’est-ce qu’elles vont core m’annoncer. Et ces gens ont bien quatre-vingt dix ans. Ils sont peut-être impotents, malades, handicapés, j’dis ça mais j’en sais rien.

Et comme à l’accoutumée, c’est la troisième Grée qui m’apporte la nouvelle.

- J’vas t’dire qu’y ché : Ché dé gins qu’y z’habit’tent dins l’rue Fourier. Teu cacheras l’n° de l’mason. Y sont viux, teu peux pon t’trompeu. Eul grind-père d’el fimme y l’étot propriètaire ed l’impasse.

- Ché inn dévinette qu’teu posse là !

- In n’a ré sins mal, min tiot ! A pus.

Et la voilà repartie reformer le trio de Grées. Toutes les trois assises sur le toit du Pont des Arts. J’attends je ne sais quoi. Puis elles reviennent toutes trois se poser devant moi sans un mot, mais comme pour me faire comprendre : Va-t’en ! L’interview est terminée !

Je pars en marche arrière, sans les quitter des yeux, on ne sait jamais avec ces créatures infernales et puantes.

J’arrive au cordon des pompiers, je m’appuie sur l’un deux et enfin je me soulage. Je gerbe de bon cœur. Ce dernier me prête un mouchoir pour m’essuyer la bouche. Un gendarme me débarrasse du gilet et du casque. Je rejoins ensuite mon trio de personnalités.

- Alors Guy, qu’est-ce que tu en penses ? dis-je au Maire.

- Je n’étais pas au courant de ce drame. Les gens rechignent bien souvent lorsqu’ils doivent abandonner leur habitation. Mais ensuite ils apprécient leur nouveau logement.

- Qu’est-ce que tu comptes faire ?

- J’ai envoyé Gérard, Boury mon 1eradjoint, dit-il à l’intention de Xavier Villain et du Procureur, avec les responsables voirie et logements dès que j’ai compris ce qu’il se passait. J’ai demandé au Commandant d’y adjoindre quelques gendarmes pour éviter un débordement de la foule.

- J’ai envie d’y aller aussi ! Ça peut se faire ?

- C’est une bonne idée. Je vous y emmène, dit le Procureur avant que le Maire et le Député-maire puissent avancer une autre idée. Ma voiture est la plus près. Venez avec nous, dit-il à leur intention.

Nous nous frayons un passage sous les quolibets des gens qui n’avaient toujours pas compris l’essentiel de la situation. On pouvait entendre : « Assassins, meurtriers de vieux, on devrait t’en faire autant, c’est de ta faute, des hou etc, etc… »

- T’en fais pas, lui dis-je. On va essayer d’arranger ça.

- Je l’espère, sinon ça va être chaud pour les prochaines élections.

- Ils n’y penseront plus, dit Xavier Villain, avec un sourire en lui tapant sur l’épaule.

Après avoir rejoint la voiture du Procureur et s’y être engouffré, nous roulons en direction de la rue Fourier. Des gens n’avaient pas perdu le nord. Ils s’y trouvaient déjà, empêchés de pénétrer dans la rue par trois gendarmes. À la force du klaxon, on a pu se frayer un passage et nous sommes arrivés à l’endroit défini. Gérard Boury nous attendait.

- Ils ne veulent pas ouvrir. J’ai sonné, dit qui j’étais et ils ont refermé la porte à double tour, en nous insultant et en nous disant de partir.

Quel était le fruit des pensées de mes compagnons à ce moment-là ! Je ne le sais pas et je pris de nouveau la parole.

- Je vais y aller et leur parler, même à travers la porte, ils m’écouteront.

- Allez-y ! m’encouragea le Procureur.

Arrivé devant la porte, je frappe quelques coups avec la main. La réponse ne se fait pas attendre.

- Partez ! Foutez le camp ! On ne veut pas vous voir, dit une voix aigrelette.

- Je ne suis pas de la mairie. Je m’appelle Yvon Olivier et je viens de m’entretenir avec des amies à vous qui ne sont pas contentes de ce qui vous arrive et l’ont fait savoir sur la place. Laissez-moi entrer que je vous explique ce qu’elles m’ont dit.

A suivre

 

Hector Melon d’AUBIER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

65a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

PENSÉE

 

Eh ! ché dinque chou qu’ché gins roultent vite su l’rout’ ! j’armarque cha quind j’vos à queule vitèche j’drot rouleu pou lé dépasseu !

Traduction : C’est dingue ce que les gens roulent vite sur la route ! je remarque ça quand je vois à quelle vitesse je dois rouler pour les dépasser !

  HMA

 

Trop de conseils tue :

Quind j’intinds tos ché cansels pou feure ed z’économie obé resteu in banne sinteu, j’eun peux m’impêcheu eud’pinseu : j’connos in home qu’y la arrêteu eud finqueu, eud boère, ed feure l’amour, eud ripailleu. Y l’étot in banne sinteu jusqu’à qu’y s’chuchite !

Traduction : Quand j’entends tous les conseils pour faire des économies ou rester en bonne santé, je ne peux m’empêcher de penser : je connais un homme qui a arrêté de fumer, de boire, de faire l’amour, de ripailler. Il était en bonne santé jusqu’à ce qu’il se suicide !

HMA

 

J’eum sus toudis d’mindeu chi ché gins qu’y brayote bécop, pissote moinse ! euch l’adache y dit : Braie teu pissera moinse !

Traduction : je me suis toujours demandé si les gens qui pleuraient beaucoup, urinaient moins ! L’adage dit : Pleure tu pisseras moins ! 

HMA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

64

 

LES HARPIES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Définitions :

Harpies : Monstres ailés à visage de femme accoutrés d’un bec crochu et au corps d’oiseau de proie et dégageant une odeur infecte et nauséabonde qui donne la nausée aux créatures vivantes.

Les Grées : sœurs des Gorgones, 3 vieilles femmes sans yeux qui n’ont qu’un seul œil pour elles trois.

Furies : Êtres venant des enfers et y emmenant les créatures humaines.

 

L’histoire que je vais vous conter s’est déroulée, dans mon imagination, dans la ville de Caudry, dans le Nord ; un certain jeudi du mois de juillet 2005.

Il faisait, ce jour-là, un temps splendide. La chaleur pour une fois n’était pas suffocante et la météo n’annonçait pas de pluie avant plusieurs jours, voire des semaines.

Je me trouvais avec mes amis de l’association Caudry d’hier et d’Aujourd’hui, en permanence, à l’exposition que nous tenions concernant « les postiers du rail ». Très belle exposition comme les autres d’ailleurs qui ne demandent qu’à être vues.

Les fenêtres de la salle étaient à demi entr’ouvertes, ne laissant qu’une petite ouverture par laquelle un léger courant d’air venait aérer la salle.

Une vingtaine de personnes occupait la salle, les unes regardant les objets, en l’occurrence des wagons postaux, les autres des panneaux sur lesquels se trouvaient accrochées nombre d’affichettes relatant le travail des postiers, et d’autres encore les explications d’un ancien facteur du rail.

Vers 16 heures, des coups dans les deux premières fenêtres qui donnent sur le toit de la salle des fêtes, firent se retourner tout le monde, le regard dirigé vers les dites-fenêtres et vers les autres par la même occasion où il ne se passait rien.

Deux bestioles affreuses donnaient des coups d’ailes et de bec dans la vitre et tentaient par la suite de passer leur tête par l’entrebâillement.

Quelle peur ! Elles hurlaient de plus belle si on approchait. Certaines personnes, les plus courageuses sans doute, non paralysées par la peur prirent la décision de quitter les lieux. Les responsables que nous étions, ont décidé de rester pour tenter de refermer les fenêtres, éteindre les lumières et partir ensuite.

Quelques minutes plus tard, on vit revenir nos visiteurs.

- Pourquoi revenez-vous ?

- Elles sont en bas à la porte, on ne peut pas sortir. Et regardez par la fenêtre du couloir, des gens sont morts, allongés à même le sol.

Notre président Aimé qui se trouvait parmi nous, prit la décision d’évacuer par l’arrière, l’issue de secours donnant sur une autre rue.

Les lumières bien qu’éteintes, les bestioles s’agrippaient toujours aux fenêtres. L’une d’elles avait même réussi à passer sa tête. Une tête de femme avec un bec crochu qui hurlait tant qu’elle pouvait. Elle avait le corps d’un oiseau avec des ailes pour bras et de petites jambes et elle était dotée d’une poitrine comme une femme.

Dans le brouhaha, le président avait du mal à se faire entendre. Finalement après quelques haussements de voix, le silence qu’il réclamait survint enfin, bien qu’entrecoupé de petits sanglotements dus à la peur pour certaines.

- Je vais descendre, par la sortie de secours, avec Julien pour voir comment ça se passe de ce côté. Si tout va bien, vous descendrez doucement, l’escalier est assez raide et vous pourrez partir là où il n’y aura pas de danger.

Quelques secondes ou minutes plus tard, quelqu’un décréta :

- On peut y aller !

Là où nous étions, les bestioles ne pouvaient nous voir. Ce qui eut pour effet de les calmer mais elles étaient toujours accrochées aux fenêtres.

Je m’étais chargé de fermer la marche. Alors que la dernière personne s’apprêtait à descendre, j’entendis une porte claquer. Je me retournai et je vis une jeune fille, Laura de son prénom, tétanisée à la porte d’entrée de l’Espace de Vie : elle criait de l’attendre. Et ce fut de nouveau la cacophonie des bestioles.

Je décidai d’aller à sa rencontre, ce qui me permit de voir que cette chose mi-femme mi-oiseau avait passé son corps et ses pattes, ne restait que ses ailes et sa tête. La hargne fit sans doute qu’elle put s’amincir.

J’étais près de Laura. Il me fallait la traîner vite fait si on ne voulait pas se faire dévorer. Alors que je la tirais et l’entraînais derrière le comptoir ancien qui équipe un coin de la salle, l’animal, d’un claquement d’ailes, se posait sur un meuble à trois mètres de nous, suivi de la deuxième ; une odeur nauséabonde envahit alors les lieux. Nous étions perdus. Un étrange dilemme m’assaillait. Si on reste là tous les deux, elles nous dévoreront. Si je fuis assez vite, elles dévoreront Laura. Si elle fuit elle ne saura où aller, elle n’a pas vu la sortie de secours, et se fera dévorer et moi ensuite.

Etrangement, les bestioles ne bougeaient plus, elles attendaient quoi ? Que nous sortions ! Donc nous étions provisoirement à l’abri.

Prudent, je saisis le téléphone et tentai de joindre mon amie Angélique, secrétaire à la Maison des Associations. Je lui expliquai le problème en lui mentionnant que les bestioles pouvaient être des « Harpies » et qu’elle cherche sur Internet ce qui les caractérisait sur leur présence ici, à Caudry, sur la place des Mantilles par surcroît.

Les harpies nous surveillaient toujours, elles savaient que nous étions là et ne bougeaient pas, sauf quand le téléphone se mit à sonner. Elles se remirent à hurler, à battre des ailes sans quitter leur perchoir. Laura restait prostrée, cachée sous la table, tenant des propos incompréhensibles, elle avait très peur et je ne savais comment la consoler.

C’était Angélique qui me confirmait qu’il s’agissait bien d’Harpies et que leur rayon d’action est long de cinq à six mètres à partir de leur chef. Voilà pourquoi elles ne bronchaient plus. Elles ne faisaient qu’attendre.

Je sortis Laura de sa torpeur et lui expliquai que nous n’avions rien à craindre : nous ne courions aucun danger si on restait éloignés d’elles. Qu’il nous fallait partir tout doucement vers l’issue de secours et sortir de cette antichambre de l’Enfer.

Lentement mais sûrement, nous atteignîmes l’issue de secours sous les bruissements d’ailes et quelques braillements. Nous rejoignîmes Julien qui m’attendait en bas pour fermer la porte. J’entrepris de lui expliquer alors qu’il n’y avait aucun danger pour aller fermer toutes les issues de notre salle d’expo. Il suffisait de se tenir à distance. Je confiai Laura à des personnes compatissantes qui attendaient avec Julien puis nous repartîmes vers l’entrée principale. Une harpie attendait, juchée sur un véhicule en stationnement. Elle poussa des cris et fut rejointe par deux autres congénères mais elles restaient à distance, ce qui n’empêchait pas d’exhaler leur odeur désagréable. On put ainsi refermer toutes les issues et rejoindre ensuite la foule qui s’agglutinait sur le parking, tenue à distance par des gendarmes casqués, et armés au cas où, ainsi que des pompiers en tenue d’intervention.

 

Le Maire Guy Bricout et ses adjoints tentaient de calmer ces gens et donner des explications qu’ils n’avaient pas. Je le pris en aparté et lui rapportai ce que je savais. Ne pas s’approcher à moins de six mètres. Après discussion avec le Commandant de Gendarmerie, le cordon pompiers-gendarmes put avancer de quelques mètres. Le maire se trouvait confronté à deux problèmes, celui des harpies et derrière lui la foule qui voulait en découdre, en les tuant par fusil interposé. Car l’odeur se ressentait de plus belle et nombre de gens rendaient leur dernier repas.

Plus loin, deux voitures tentaient de se rapprocher. Elles durent stopper devant la foule qui ne voulait pas bouger. Le Député-maire de cambrai François-Xavier Villain descendit de l’une d’elles et le Procureur de la République de Cambrai Philippe Vincentini de l’autre ; ils rejoignirent Monsieur Bricout. Il ne manquait que le sous-Préfet de Cambrai qui était retenu par ailleurs mais qui viendrait dès que possible.

De longues minutes s’écoulèrent, un très long conciliabule s’engageant entre les trois hommes.

Puis on vit des gendarmes mettre la jambe au sol, et ajuster leur arme. Un ordre fut donné et une salve de tir crépita en direction des harpies. Celles-ci restèrent de glace. Rien n’y fit, les balles traversaient leur corps et finissaient dans les murs et les vitres.

Le Maire stoppa les dégâts.

Un long silence s’ensuivit.

Puis on vit, dans une odeur de souffre, sortir du sol d’autres bestioles ; elles tournoyaient dans l’espace des harpies et elles ramassèrent les corps déchiquetés par ces dernières. Puis elles s’enfoncèrent de nouveau dans le sol. La foule n’avait pas dit un mot, sidérée par le fait. Elle reprit ses esprits et ce fut un brouhaha indescriptible. Mon ami Jean François qui semblait bien connaître le sujet m’apprit qu’il s’agissait des « Furies ».

- Ce sont des Divinités sorties des Enfers et qui se trouvaient certainement là par esprit de vengeance ; on ne retrouvera donc jamais les corps. Je ne serais pas étonné de voir apparaître les « GREES », précise-t-il encore.

- Les GREES, c’est qui ça ? lui demandai-je.

- Ce sont trois sœurs qui n’ont qu’un seul œil pour elles trois et se le prêtent quand elles parlent. Elles sont laides à mourir.

- Et que viendraient-elles faire ici ?

- À mon avis, quelqu’un a dû les appeler pour se venger de quelque chose ou de quelqu’un qui pourrait se trouver parmi les morts.

- Tu penses qu’elles vont partir ?

- Je ne sais pas. On ne sait pas pourquoi elles sont là.

- Bon ! Je vais voir le Maire et lui en parler.

Je dus me frayer un passage pour atteindre le lieu où se trouvaient les trois hommes. Je leur donnai mon explication et les informai qu’il fallait quelqu’un pour discuter avec elles. Et ce quelqu’un serait moi !

Ce ne fut pas chose facile de leur faire accepter la chose. Mais seule condition, il me faudrait porter un gilet pare-balles et un casque ainsi que des gants, également m’équiper d’un micro pour entendre et enregistrer une éventuelle discussion.

Lorsque je fus accoutré, je me dirigeai vers la plus proche harpie qui fut rejointe immédiatement par deux autres. Me tenant à distance, je tentai le dialogue, seul possible puisque les balles n’y faisaient rien.   

A suivre

 

Hector Melon d’AUBIER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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PENSÉE

 

Céchil eud France  allé bège, Frinços Hollinde y lé frinçeu, Eric Blinc y lé noère, Michel Noère y  lé blinc et Catherine Denouève all nlé pus ! du keu, j’acoute du véronique sinson…

Traduction : Cécile de France est belge, François Hollande est français, Eric Blanc est noir, Michel Noir est blanc, Catherine Deneuve ne l’est plus ! Du coup, j’écoute du Véronique Sanson…

   HMA

 

Cha y è ! eum finme à arréteu eud finqueu ! ….  Y vont m’apporteu euch l’eurne dins lé quoert d’heure !

Traduction : Ça y est ! Ma femme a arrêté de fumer ! Ils vont m’apporter l’urne dans le quart d’heure !

  HMA

 

. Vu ces temps-ci :

In vier vert s’inva veurs in vierre vert in vierre poseu à l’inveurs !

Traduction : Un ver vert s’en va vers un verre vert en verre posé à l‘envers !

HMA

 

 In kévreul, inn vaque, in qviau ming’tent tertous eul minme quose, ed l’herpe et pourtint el kévreul kie dé tiotes crottes, el vaque kie des bouses plates et l’bidet eud gros bouleux vierts ! Mé comint m’expliqueu-vous cha ??? Eun fos, vos ne sarote pon ! Comint vos expliqueu  alorse chouqu’ ché eul physique nucléant si vos maîtriseu pon in tiot problinme ed merte ! ché pou cha qu’eul Frince y é jusqu’au cou !!!

Traduction : Un chevreuil, une vache, un cheval mangent tous la même chose, de l'herbe et pourtant le chevreuil fait des petites crottes, la vache fait des bouses plates et le cheval de gros boulets verts !  comment expliquez vous cela ! Vous ne sauriez pas ? Comment voulez-vous que je vous explique ce qu'est la physique nucléaire alors que vous ne maîtrisez même pas un petit problème de merde. Et c’est pour cela que la France y est jusqu’au cou !!!

HMA

 

 

 

 

 

 

 

 

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PENSÉE

Pensées particulières

Mingé du pisson paneu ché come mingueu du caviar pusqué euch caviar ché du pisson pon né !

In garchon a teué sé darons in sam’di matan pou li povir eus rinte eul sam'di soer à ch’ bal eud ché z'orphelans !

Ché historians y s’sont mis d'accord su euch fé qué Jinne d'arc se s’rot éteante bin lontimps apreu eus moert !

 

Traduction : Manger du poisson pané c’est comme manger du caviar puisque le caviar c’est du poisson pas né ! Un garçon a tué ses parents un samedi matin pour lui pouvoir se rendre au bal des orphelins ! Les historiens se sont mis d’accord sur le fait que Jeanne d'Arc se serait éteinte bien longtemps après sa mort !

 HMA

 

 

Euch l’euptimise y vot toudis euch vierre à mitan plon ! Euch pessimise y vot toudis euch vierre à mitan vite ! et aucan eud ché deusses cans né sdéminte  pouquo in n’leu seurt qué dè mitan d'vierres !

Y suffirot qu'euch l'euptimise aveuc sin vierre à mitan plon et ch’péssimise aveuc sin vierre à mitan vite s'unistent pou avir infin in vierre complèt'mint plon ! é pis qu'y z’in botte chacan el mitan pou qué tot l’monte sot cantint !

 

Traduction :  l’optimiste  voit le verre à moitié plein ! le pessimiste voit le verre à moitié vide ! et aucun de ces deux cons ne se demande pourquoi on ne leur sert que des demi-verres !

Il suffirait que l’optimiste avec son verre à moitié plein et le pessimiste avec son verre à moitié vide s'unissent pour avoir enfin un verre complètement plein ! et puis qu’ils en boivent chacun la moitié pour que tout le monde soit content!    

HMA

 

 

Robin des bos y prenot à ché riches pou danné à ché pofes qu’y du cop y deuv’note riche. Du cop, y devot prinne à ché pofe riche pou danné à ché riche pofe.

 

Traduction : Robin des bois prenait aux riches pour donner aux pauvres qui du coup devenaient riches. Du coup, il devait prendre aux pauvres riches pour donner aux riches pauvres.

HMA

 

 

In  freut cha né kinte pon, mé cha vit dins ché z’apes. In r’vinche in ozio cha vit dins ché z’apes mé in n'in fé pon d'ell canfiture!

 

Traduction : Un fruit, ça ne chante pas, mais ça vit dans les arbres. En revanche, un oiseau ça vit dans les arbres, mais on n’en fait pas de la confiture !   

HMA

 

 

 

 

 

 

 

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PENSÉE

 

Mi, jé in surmi. Du ceup, ti, t’as in surti. Y l’a in sursi. Nos avans in surnos. Vos aveu ins survos. Y z’ont in sureuss. In é tertous ché minmes, in a in surin.

 

Traduction  Moi, j’ai un surmoi. Et du coup, toi, tu as un surtoi. Il a un sursoi. Nous avons un surnous. Vous avez un survous. Ils ont un sureux. On est tous les mêmes, on a un suron.  

HMA

 

 

Eul hintisse ed min grindpère a toudit éteu eud terminant eus vie come in légeume. Et in c’sins, y l’a éteu exauseu pusqu’y l’a fini come in fruit. Y lé tombeu  d’in pommieu.

 

Traduction :La hantise de mon grand-père a toujours été de terminer sa vie comme un légume. Et, en ce sens, il a été exaucé puisqu’il a fini comme un fruit. Il est tombé d’un pommier ! . 

HMA

 

 

Mi, j’eun mets pon tous ché cans dins l‘minme sacleu. Euj fé come pou ché z’ordures, euj trille. Ché sacleux maufes pou ché pauv’cans, ché sacleux guinnes pou ché sale cans et ché sacleux verts pou ché viu cans. Pou ché gros cans, j’attind eul cherviche d’inlièv’mint dé z’incambrints !

 

Traduction : Moi, je ne mets pas tous les cons dans le même sac. Je fais comme les ordures, je trie ! Les sacs mauves pour les pauv’cons, les sacs jaunes pour les sales cons et les sacs verts pour les vieux cons. Pour les gros cons, j'attends le service d'enlèvement des encombrants

HMA

 

 

Vérités

Euch’ti qu’y n’écrit pon, y n’feu jimeus eud féote d’orthografe. Ed minme qu’ ech’ti là qu’y n’perle pon eun dit jinmeu eud canneries.

 

Traduction : celui qui n’écrit pas ne fait jamais de faute d’orthographe. De même que celui qui se tait ne dit jamais de conneries !

HMA

 

 

La pizza 

Queu paradoce ! Feure inn pidza rande, eul mette dins inn beote carreu et eul copeu in triinge !

 

Traduction : Quel paradoxe ! Faire une pizza ronde, la mettre dans une boite carrée et la couper en triangle !  

 HMA

 

 

Dins ché z’iles Canaries, y n’a pon eud canaris. Ché pareul dins ché z’iles Vierges y n’a pon …nan pus… eud canaris

Traduction  Dans les Iles Canaries, il n’y a pas de canaris. C’est pareil dans les Iles Vierges ….. il n’y a pas … non plus… de canaris !

HMA

 

 

 

 

 

 

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PENSÉE

 

Euch timps l’é parfos bin lang pou parv’nant à ch’banheur. Ché pon si grafe quind y in reste suffisammint apreu, pou souvenant qu’in l’a cannu.

 

Traduction : Le temps est parfois bien long pour parvenir au bonheur. Ce n’est pas si grave quand il en reste suffisamment après, pour se souvenir qu’on l'a connu. 

HMA

 

 

Eul vitesse Grind V, ché in peu come ch’l’heure H obé el jor J, y ossi l’instint T. Pis y a ossi euch quidim aveuc in grind Q, qu’ n’arrife pon toudis à s’assir à du qu’ voudrot.

 

Traduction :La vitesse Grand V, c’est un peu comme l’heure H ou le jour J, il y a aussi l’instant T. Il y a aussi le quidam avec un Grand Q, qui n’arrive pas toujours à s’asseoir où il voudrait.

HMA

 

 

In dit toudis qu’euz z’italians perl’tent aveuc leu mons. Mé cheu qu’y tchatte su inteurneut’ ossi, au fand.

 

Traduction : On dit toujours que les italiens parlent avec leurs mains. Mais ceux qui chattent sur internet aussi, au fond

  HMA

 

 

Apreu ch’eul mort, euch l’esprit quitte euch corps. Sau ché les cans, euss cha s’passe eud leu vivint ! Apreu inn cessatian d’inteulligince !

 

Traduction : Après la mort, l’esprit quitte le corps. Sauf chez les cons, chez eux ça se passe déjà de leur vivant ! Après une cessation d’intelligence ! 

 HMA

Le chas ou le chat

In kat obé in Kas ! Comint savir comint l’eucrir’!  Portint in kat ché in minou, in minet obé in marlou. Mé euch Ka… d’inn finme, comint l’eucrir’, quind ceurtins ti-z’aute l’appeule eul minou, alorse qu’eul Kas d’inn euguile s’infeule et pis qu’eul Ka… d’inn finme s’infeule égal’mint ? Et pis pou kimpliqueu l’insinne, d’autes ti-z’aute eul broutent obé eul carèchent… eul minou ! Ête obé pon ête in Ka… Comint eul savir ?

 

Traduction : Le chat ou bien le chas ! Comment savoir comment l’écrire ! Pourtant un chat c’est un minou, un minet ou bien un marlou. Mais le cha… d’une femme comment l’écrire,  quand certains l’appellent le minou, alors que le chas d’une aiguille s’enfile et que le cha… d’une femme s’enfile également ? Et pour compliquer l’ensemble d’autres le broutent, ou le caressent… le minou !  Etre ou ne pas être un cha… Comment savoir ! 

HMA

 

 

 

 

 

 

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PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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euj sus vrémint d’soleu d’arv’nir core lad’ssus. mé chi eul premian home y é in jor mort ed vyésse, ché quy la éteu jone. é chi la éteu jone ché qu’y la éteu incor pus jone. é chi la éteu pus jone, ché qu’y la éteu in infint  é chi la éteu in infint, y la éteu in bébé et chi la éteu in bébé, ché qu’y lé neu, é chi lé neu, ché pace qu’y la eu in popa é inn moman. é donque cha veut donque dire quel vrè premian home ché sin popa é pon li, nan !

 

Traduction : Je suis vraiment désolé de revenir encore avec ça. Mais si le premier homme est mort un jour de vieillesse, c’est qu'il a été jeune. Et s'il a été jeune c'est qu'il a encore été plus jeune. Et s'il a été plus jeune, c'est qu'il a été enfant et s’il a été enfant, il a été bébé et s’il a été bébé, c'est qu'il est né et s’il est né  c’est qu'il a eu une maman et un papa. Et donc ça veut dire que le vrai premier homme c'est son papa et pas lui, non!

HMA

In a tertous éteu jones et pi cans, mé y fot pon croère qu'in restint can in reste jone

 

Traduction : On a tous été jeunes et cons, mais il faut pas croire qu’en restant con on reste jeune.

HMA

 

Dins ch’monne animal, y a dé marles qu’y z’ont dé nam féminins, pa xempe : eul girafe, euch l'otarie, eul balinne, el l’hyinne, eul mygale, eul loute. Du cop, ché marles qu’y z’ont dé nams masclins euss foute in tiot peu d’leu gamelle... qué dé pd… !

 

Traduction :Dans le monde animal il y a des mâles qui ont des noms féminins, par exemple : la girafe, l’otarie, la baleine, la hyène, la mygale, la loutre. Du coup les mâles qui ont des noms masculins se foutent un peu de leur gueule…que des pd….!  

  HMA

 

 

 

 

59a

 

UN ASSASSIN DANS LA VILLE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Suite du 58

 

Adam le regarde longuement. Il n’y a aucune expression sur son visage poupin. Enfin, il laisse tomber :

- D’accord !

Jean respire en lui-même, il va gagner du temps et réfléchir.

Malheureusement, il voit par la fenêtre arriver les deux camionneurs. Ils n’ont pas été interceptés par la police ; ils sont en train d’examiner les dégâts de la vitrine, puis  lèvent la tête. Ils l’aperçoivent de dos ; Jean s’est tourné pour éviter un impair, mais comment vont-ils réagir une fois à l’intérieur !

Un instant plus tard, ils sont dans le bureau :

- Dites voir patron, on n’aurait pas reçu de la visite cette nuit ?

-Une voix derrière leur dos, froide et impersonnelle :

- C’est exact. Ne bougez pas. Restez oùvous êtes !

Puis c’est le tour de l’ouvrier, mais lui est remplacé par un policier, la secrétaire remplacée aussi et du comptable qui n’avait pu être touché et remplacé. Avant qu’il n’ait pu comprendre quoi que ce soit, il est assailli par Adam Carries.

- Allez Emile, ouvre le coffre, vite !

Mais le malheureux comptable, qui vient d’être plongé brusquement dans cette situation inimaginable, perd tous ses moyens. Il se met en devoir d’exécuter l’ordre ; pourtant il a beau s’escrimer, tourner les cadrans dans tous les sens, il n’arrive pas à ouvrir le coffre. Ses mains, dégoulinantes de sueur, glissent sur le métal. Il ne voit plus rien, il ne sait même plus ce qu’il fait, il tremblotte.

Adam s’énerve :

- Si dans une minute, t’as pas ouvert le coffre, je te descends !

Jean sent qu’il doit faire quelque chose pour éviter la catastrophe. Il s’approche du comptable et lui parle aussi calmement qu’il peut :

- Ne te presse pas Emile. Prends ton temps. C’est long une minute, tu sais.

Le comptable regarde cet homme qu’il ne connaît pas et qui lui parle comme s’il le connaissait bien. Il sort alors son mouchoir, s’essuie les mains aussi soigneusement que possible et avec toute la concentration dont il est capable, il se remet au travail.

Au bout d’une trentaine de seconde, il y a un déclic, presque imperceptible, mais que tous ont entendu, puis un second, puis un troisième et enfin le coffre s’ouvre.

Adam donne alors des ordres précis ;

- Toi, le patron, mets l’argent dans un sac et lance-le à mes pieds…

Bien, maintenant, va chercher cette paire de ciseaux sur le bureau.

Jean reste un moment avec la paire de ciseaux dans les mains. Adam Carries le regarde avec un petit sourire.

- Maintenant, monsieur, coupez les fils du téléphone, s’il vous plait !

Visiblement, il est content de lui. Appeler Jean « monsieur » et lui dire «  s’il te plait » pour lui donner un ordre, il a l’air de trouver cela amusant. Il  promène son regard de l’un à l’autre en attendant une réaction. La secrétaire tente de lui adresser un sourire crispé, elle fait semblant de fondre en larmes.

Jean se racle la gorge.

- Maintenant que vous avez l’argent, vous n’avez plus besoin de nous…

Le jeune homme ne répond pas. Il annonce simplement d’un ton uniforme :

- Allongez-vous face contre terre !

Tout en s’étendant, jean pense qu’il va falloir agir vite. Mais Adam se ravise.

- Tout compte fait, je préfère vous attacher. Toi, le patron, y’a bien de la corde dans cette baraque ?

Jean se relève sur les coudes.

- Oui, dans l’entrepôt au rez de chaussée.

- Alors, va la chercher. Mais, fais pas le malin. Sinon dans deux minutes, il y aura un tas de cadavres.

Jean quitte la pièce, descend l’escalier, repasse par le magasin, entre dans l’entrepôt. Il trouve une corde. Il jette un œil dehors, tout est calme et personne ne se montre. Qui sait ce qu’il arriverait si quelqu’un ferait du zèle. Il lui faut remonter maintenant. Il réfléchit en même temps. Adam n’a jamais attaché ses victimes ; s’il le fait cette fois, c’est sans doute qu’il a l’intention de les épargner. On verra bien.

Jean a un frisson lorsqu’il se retrouve en face de l’assassin au visage de gamin.

- Tu en as mis du temps ; allez, grouille-toi, tu vas les attacher. Vous autres, rester allongés comme vous êtes.

Il attache en premier l’un des camionneurs.

Adam lance un ordre bref :

- Recule-toi !

Il s’approche du camionneur. Va-t-il le tuer. Ce serait atroce, mais il ne le laisseras pas faire quitte à jouer son va-tout.

- C’est ça que tu appelles un nœud, refais-le en vitesse et si tu recommences, je descends la fille, en premier.

Jean s’exécute. Il passe au second camionneur. Il pense toujours qu’il ne mettra pas sa menace de les tuer à exécution. Tout en s’affairant, agenouillé sur le plancher et faisant les nœuds maladroitement pour gagner du temps, la voix d’Adam retentit de nouveau :

- N’aie pas peur de serrer, mon gars. De toute façon ils n’auront pas mal longtemps.

Cette fois Carries à jeté le masque, il vient de dévoiler ses intentions, il va les tuer tous, un par un, comme des lapins. Jean, au son de voix, s’est tourné légèrement, juste pour voir Adam, assis sur une chaise, la carabine sur les genoux. Il remarque aussi, que lorsqu’il s’accroupit,  le canon est pointé légèrement au-dessus de sa tête.

Il attaque à présent le comptable, dès que ce sera fait, ce sera au tour de la secrétaire qui se trouve à deux pas à peine de l’homme.

Il a pensé à ce qu’il allait faire et son inspecteur réparateur lui donnera un coup de main, car il ne perd rien de ce qu’il se passe. Peut-être même a-t-il un plan ! Mais réussira-t-il !!!

Jean se déplace et bondit sur Adam. Une balle part et passe au-dessus de lui et se fixe dans le mur. Maintenant, il est sur lui. De sa main gauche, il maintient la carabine relevée, tandis que son poing droit frappe de toutes ses forces à la mâchoire. Les deux policiers viennent lui prêter main forte et ligotent le jeune homme à son tour. C’est fini…

En entendant le coup de feu, les policiers du dehors font irruption et emmènent Adam Carries qui n’est pas encore revenu de sa surprise.

L’inspecteur Jean Sekekchoz peut rentrer au commissariat écrire son rapport.                Fin 

Nouvelle tirée des aventures de l’inspecteur Jean SEKEKCHOZ

(HMA)

 

 

 

 

59b

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Qu’euch’ti quy va chiv’nir, fasse in sorte qu’euch’ti qu’y l’suivra, euss’démerte pou qu’ché ti-z’aute d’apreu s’arring’te pou qu’ech’ti qui dot lieu succéreu, d’min-ne à cheu qu’y vien’te t’avint, d’aveurtir euch’ti d’avint qué ti-z’aute avint li ne drot final’mint s’ocupeu ed rin !

Traduction : que celui qui va venir fasse en sorte que celui qui suivra se démerde pour que ceux d’après s’arrangent pour que celui qui doit leur succéder demande à ceux qui le précédèrent d’avertir celui d’avant que la personne avant lui ne doit finalement s’occuper de rien !

HMA

 

Jésus y l’a ardonné eul vue à ché nan-vo-iant. Y l’a peurmis à ché paralitique  d’artrouveu leu gimbes. Y l’a gueuri ché lépreux et sogné ché sourdingues. Mé pouquo y  n’a-ti rin fé pou ché cans ?

Traduction : Jésus a redonné la vue aux non-voyants. Il a permis aux paralytiques de retrouver leurs jambes. Il a guéri les lépreux et soigné les sourds. Mais pourquoi n’a-t-il jamais rien fait pour les cons ?

 HMA

 

Jésus, in peut ête pou obé cantre, n’impêche queu ché quind minme grâche à li qu’in a cangeu à ché paques, à ch’eul ascinsian et pi à ch’noël !

Traduction : Jésus, on peut être pour ou contre, n’empêche que c’est quand même grâce à lui qu’on a congé à Pâques, à l’Ascension et à Noël !

HMA

 

Y n’a dé ti qu’y meurte dins leu sommel, d’aute ti qu’y trépass’te su lé reute. Y n’a core des ti qu’y cass’te leu pipe à ch’eul gueurre obé d’aute ti qu’y meurte en fésint du sport. Mé el pupart d’inter eusse espire pindint leu décés !

Traduction : Certains meurent dans leur sommeil, d’autres trépassent sur la route. Il y en a qui cassent leur pipe à la guerre ou qui succombent en faisant du sport. Mais la plupart expirent pendant leur décès !

HMA

 

 

 

 

N58a

 

UN ASSASSIN DANS LA VILLE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L’inspecteur Sekekchoz prend tranquillement son café matinal dans son bureau. C’est une habitude à laquelle il est très attaché. Tous les matins il s’accorde ainsi un petit quart d’heure avant de commencer son travail en fumant sans trop se presser sa première cigarette. A cette époque son quartier de Lille est plutôt paisible. Quelques immeubles de bureaux dans le centre, des magasins et entrepôts autour de la gare, le reste étant composé uniquement d’immeubles anciens. Son quartier est l’endroit rêvé pour un jeune policier, à condition qu’il ne soit pas ambitieux, et c’est son cas, sa tâche actuelle est de s’occuper de la circulation et d’animaux perdus. Quelques querelles entre voisins et parfois un ivrogne ou deux. Sa dernière enquête l’avait placé au fait de l’actualité.

Il regardait par la fenêtre ce qu’il se passait dehors quand, soudain, le téléphone sonne :

- Inspecteur Sekekchoz ! C’est l’inspecteur Némard ! On vient de nous informer qu’un dénommé Carries Adam se trouverait dans votre secteur. Voici son signalement : vingt deux ans, 1,80 mètre, cheveux blonds en brosse, taches de rousseur. Je vous envoie sa photo par fax.

- Ah, bon !

- L’homme est très dangereux.

Il a trois meurtres à son actif, un épicier, une serveuse et un pompiste. Il commence par voler ses victimes, puis les fait allonger sur le sol face contre terre et leur tire une balle dans la tête. Il est armé d’une carabine à répétition à canon scié.

- Mais pourquoi viendrait-il sur Lille ? Qu’est-ce qu’il pourrait y faire ?

- C’est là qu’habite son ex-femme Jessica. Elle est retournée chez ses parents après son divorce. Il faudrait l’arrêter quand il viendra chez elle. Bonne chance inspecteur. On vous envoie des renforts.

L’inspecteur raccroche, en un instant il a retrouvé ses réflexes… D’abord téléphoner chez les parents de Jessica, la prévenir et surtout retenir l’homme le plus longtemps possible !

Le téléphone sonne et une personne décroche :

- Mademoiselle Potes, ici la police…

Mais c’est une voix en larmes qui lui répond :

- C’est affreux, il est venu ! Il m’a demandé de partir avec lui. J’ai refusé et il m’a menacé avec son arme, j’ai bien cru qu’il allait me tuer. C’est mon ancien mari, c’est…

- Je sais. Vous a-t-il dit où il allait ?

- Non ! Il est parti comme un fou…

L’inspecteur raccroche et regarde encore une fois par la fenêtre. Des enfants jouent sur un petit terrain de jeux. Il lui faut à tout prix éviter le drame. Pour la première fois de sa vie, l’inspecteur a très peur.

Il est maintenant midi. Pierre Déroche rentre chez lui au volant de sa voiture. Entre son entreprise d’appareil sanitaire et sa demeure il y a environ 10 minutes. Avant de partir, il a une nouvelle fois téléphoné à son épouse. Fleur lui a dit que tout allait bien, qu’elle s’était barricadée avec les deux petites. Pierre appuie sur l’accélérateur autant qu’il peut. Au dessus de lui, un hélicoptère sillonne le ciel. C’est plutôt rassurant ! Dans la voiture, le poste de radio diffuse les mêmes nouvelles que depuis le début de la matinée :

- Nous répétons le signalement de Adam Carries : 1,80 m, yeux bleus, cheveux blonds coupés en brosse, taches de rousseur sur les deux joues, il a vingt deux ans mais paraît plus jeune. 

Il tue ses victimes après les avoir allongées sur le sol. N’ouvrez à personne. Prévenez la police au moindre fait suspect…

Enfin la barrière blanche de la maison apparaît. Pierre se précipite, sonne selon le code prévu. Il pousse un soupir de soulagement. Elles sont là toutes les trois : Fleur son épouse et ses deux filles. Les deux petites courent se blottir contre leur père. Elles ont peur. Mais Pierre ne les rassure pas, il vaut mieux qu’elles continuent à avoir peur. C’est indispensable pour qu’elles ne commettent pas d’imprudence.

Pierre montre à sa femme le maniement du revolver qu’il vient de lui acheter au supermarché, quand la radio interrompt de nouveau son programme : « Demain matin, des cars de police viendront ramasser tous les écoliers de la ville. N’envoyez pas vos enfants à l’école. Attendez que le car s’arrête à votre porte… »

Pierre se sent soulagé. Demain Fleur aura une arme et les filles seront protégées par la police.

La nuit se passe sans incident. Le matin en partant au travail, à 7 heures, il n’est pas trop inquiet. Tout au long du chemin, il croise des policiers. Ils ont du recevoir des renforts et la radio n’annonce rien de nouveau.

Son entreprise se situe derrière la gare, dans un quartier quasi désert. De loin, il aperçoit sa vitrine d’exposition brisée. Il s’éloigne et stoppe plus loin à l’abri des regards et téléphone à la police. L’inspecteur reçoit l’appel et conseille à Pierre de rester éloigné, le temps qu’il aille voir ce qu’il en est ! Des policiers resteront en alerte, prêts à être opérationnels.

Jean SEKEKCHOZ se gare devant la vitrine brisée. Il fait l’étonné et se rapproche pour constater les dégâts. Il entre, regardant autour de lui et une forme se lève brusquement derrière une baignoire, un fusil au poing.

- Par ici, mon p’tit gars ! Et pas de blagues, hein !

Sur le coup, Jean n’a qu’une seule pensée. S’il est là, les habitants sont en sécurité.

D’un pas mécanique Jean s’approche d’Adam Carries. C’est vrai qu’il est jeune. On dirait un gamin qui joue au cow-boy avec la carabine qu’on vient de lui acheter. Mais ce n’est pas un jouet. Adam lui enfonce le canon dans les côtes.

- Ton bureau est au-dessus ?

Il acquiesce de la tête.

- Passe devant, je te suis !

À peine entré dans la pièce, il se remet à questionner :

- Combien de personnes vont venir ?

- Cinq. La secrétaire, les deux camionneurs, l’ouvrier et le comptable.

- Et bien, on va les attendre…

Mais dis donc, c’est toi le patron ?

Jean fait oui de la tête.

- Alors ouvre le coffre !

Jean Sekekchoz ressent tout d’un coup des sueurs froides. Il ne sait pas ouvrir le coffre et Pierre, bien qu’il lui ait donné la combinaison, lui a dit qu’il ne saurait l’ouvrir, il marche très mal et seul le comptable a le coup de main nécessaire pour l’ouvrir.

- Écoutez… Je vous demande de me croire. C’est la vérité. Je ne sais pas ouvrir le coffre. Il n’y a que le comptable qui sache. Je vous jure que c’est vrai.

Non, ne tirez pas ! Emile va venir. Il sera là dans quelques instants. Il va ouvrir le coffre, je vous jure qu’il va l’ouvrir. Et il y a de l’argent.

Jean jouait parfaitement son rôle, il s’en épatait lui-même.                         A suivre

 

HMA

 

 

 

 

 

N58b

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

Min bio-frère y n’a éteu biète qu’in fos dins s’vie. Du comminchemint jusqu’al fin.

Traduction :mon beau-frère n’a été bête qu’une fois dans sa vie. Du commencement à la fin !

HMA

 

Jé connu in type qu’y s’fésot constammint chieu dins s’vie ! é ch’étot normal, au fand, pace que euch’type-là ch’étot inne fichue merte !

Traduction : J’ai connu un type qui se faisait chier constamment dans sa vie. Et c’était normal, au fond, parce que ce type là c’était une fichue merde !

HMA

 

Minger aumoinse chonque fruits et léginmes pa jor, cha dépind ossi du timps qu’t’a. Ché pus fachile quind ché inne fraisse, inne chériche, in lichi, in porée et in pos chiche, putôt qu’inne pasteuque, in chinfleux, inne nox d’coco, inne bettrafe et inne chitroule.

Traduction :consommer au moins 5 fruits et légumes par jour, ça dépend aussi du temps dont on dispose. C’est plus facile à gérer quand c’est une fraise, une cerise, un litchi, un haricot et un pois chiche plutôt qu’une pastéque, un chou-fleur, une noix de coco, une betterave et un potiron.

HMA

 

Eul loyé d’in studio eud deux chint quarinte m², pis aquateu inn BMW, série chonque, dé notes ed restos étolés, el facture d’euch couturieu  et chelle d’euch bottieu… eul liste all é lonque de tot chou qu’économiste ché pofe gins.

Traduction :  Le loyer d’un studio de 240 m², puis acheter une BMW, série 5, des notes de resto étoilés, la facture de la couturière et celle du bottier… la liste est longue de tout ce qu’économisent les pauvres gens !

HMA

 

Minme chi teu ta quer bécop, d’in amour sinceure et profand, eul sociéteu n’voudra jinmeu que t’eutes marie aveuc ti-minme. Du cop, eul mariage pou tertous p’t’ête bin… mé pon pou lé gins tout seu ! Ché quo cha ?

Traduction : Même si tu t’aimes beaucoup, d’un amour sincère et profond ! La société n’admettra jamais que tu te maries avec toi-même ! Alors, le mariage pour tous, peut-être… Mais pas pour les gens seuls !!! C’est quoi cette discrimation ??

HMA

 

Chi in pinse vrémint qu’ché morts y vont t’au cieu. Du cop, j’voudros bin savir pouquo in lé z’intère profondémint dins le so. Au liu d’lé invo-yé in l’eur !!!

Traduction : Si on pense que les morts vont au ciel. Alors, je voudrais bien savoir pourquoi on les enterre profondément dans le sol. Au lieu de les jeter en l’air !!!

 

HMA

 

 

 

 

 

N57

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

Ché pieu n’sont nin si biete que cha !Ché quind minme eusses qu’y  nos emminne toudis là du qu’y fot n’alleu. Infin,  j’arconnos ossi que  quind ch’né pon l’ban n’indrot, ché quind minme eusses qu’y nos z’y aront ameneu. Y sont un tiot peu come nos ! Biéte come in pieu !

Traduction :  Les pieds ne sont pas si bêtes que ça ! C’est quand même eux qui nous emmènent toujours là où faut aller. Enfin, je reconnais aussi que lorsque ce n’est pas le bon endroit, c’est quand même eux qui nous y auront amenés. Ils sont un petit peu comme nous ! Bêtes comme un pied !

HMA

 

Y a peu d’z’animos vrémint arligieu. A part ch’eul coquille Saint Jacques, ché pichon, eul saint Pierre et eul saint Bernard, tartous catholiques. Eud’z’animos juifs obé musulmins, euj n’in connos aucan. Et hindouiste, en déhors  d’euch pouleu curry, j’nin vos pon d’autes !

Traduction : il y a peu d’animaux qui soient vraiment religieux. A part la coquille st Jacques,  le st Pierre et le st Bernard, tous catholiques. Des animaux juifs ou musulmans, j’en connais aucun. Et hindouiste, en dehors du poulet curry, je n’en vois pas d’autres.

HMA

 

Eul loyé d’in studio eud deux chint quarinte m², pis aquateu inn BMW, série chonque, dé notes ed restos étolés, el facture d’euch couturieu  et chelle d’euch bottieu… eul liste all é lonque de tot chou qu’économiste ché pofe gins.

Traduction :  Le loyer d’un studio de 240 m², puis acheter une BMW, série 5, des notes de resto étoilés, la facture de la couturière et celle du bottier… la liste est longue de tout ce qu’économisent les pauvres gens !

HMA

 

 

 

 

 

N56

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Étint tiot, j’allos aveuc min grind-père ach cim’tieure. In jor, j’y d’min-ne : mé quo qu’y n’a d’écrit su ch’eul plaque, su l’crox du Christ. Y m’dit ! : ché écrit INRI et y s’met à rire, pis mi ossi du cop. Inn vielle finme, all nos ingueulle et dit qu’cha s’fé nin d’vint inn crox.Inn s’monne pus tard, in n’y artourne et quo qu’in vot d’écrit : « INRI. » Min grind-père y n’riot pon. Pouquo qu’in n’rit pon aujord’hui ? T’as pon lu ! Ché marqueu d’sus. « INRI point » !!!

Ché ch’eul vielle qu’a la du mette in point pace qu’y n’avot pus d’plache pu l’écrit in lette.

Traduction : Étant petit, j’allais au cimetière avec mon grand-père. Un jour, j’y demande : qu’est ce qu’il y a d’écrit sur la plaque sur la croix du christ. Il me dit : c’est écrit INRI et il se met à rire, moi aussi du coup. Une vieille femme nous dispute et dit que cela ne se fait pas devant la croix.

Une semaine plus tard, on y retourne et qu’est-ce qu’on voit d’écrit : « INRI. » Mon grand-père ne riait pas. Pourquoi qu’on ne rit pas aujourd’hui. Tu n’as pas lu ! C’est marqué dessus. INRI point !!! c’est la vieille qui a du mettre un point parce qu’il n’y avait plus de place pour l’écrire en lettre.

HMA

Pensée

 

Pour une petite poitrine

- Mé quo qu’y là, euch viu meusieu là, à raviseu aveuc insistince, eum poitrin-ne come cha ?

-Y fé come ti, y cache apreu té sins !

Traduction : Mais qu’est-ce qu’il a ce vieux monsieur là, à regarder avec insistance, ma poitrine comme ça ? Il fait comme moi, il cherche après tes seins !

HMA

Pensée

 

Et …

Le seigneur regarda

notre travail !

Cela lui plut beaucoup.

Il demanda alors,

à voir notre salaire!

Il se retourna

et …

se mit à pleurer...

HMA

 

 

 

N55

 

Pensées réflexion et méditation (2)

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Ché in Bretane qu’ché gros fumeu peuv’te passeu dé vacinches agréapes. Pace qu’in prénint euch l’omnibus à Lori-int, Brindérion, Lind’vint, Lindeul-Meudon pis Auray et Sainte-Anne, cha leu permeu d’apprécieu ché chi gares de là à Vannes.

C’est en Bretagne que les gros fumeurs peuvent passer des vacances agréables. Car en prenant l’omnibus à Lorient, Branderion, Landevant, Landaul-Meudon, Auray et Sainte Anne, ça leur permet d’apprécier les six gares de là à Vannes.

 

In sé d’mindeu pouquo eul Bosnie-Herzégovine ché euch pays à dù qu’y n’a eul moinse eud maladie vénéri-inne. Ché pace queu ché Yougoslaves l’habitent !

On s’est demandé pourquoi la Bosnie-herzégovine est le pays où il y a le moins de maladies vénériennes. C’est parce que les Yougoslaves l’habitent !

 

Mé à queu ju pouvote bin joueu Adam et Eve. Y d’vote joueu à ché cartes, pace qu’y z’ont fé l’Abel.

A quel jeu pouvaient jouer Adam et Eve. Ils devaient jouer aux cartes, puisqu’ils ont fait l’Abel !

 

In n’peut pon in vouloir à Eve d’avir croqueu ch’eul pam. In n’arot fé autint si in avot eu l’Adam.

On ne peut pas en vouloir à Eve d’avoir croquer la pomme. Nous aurions fait la même chose si on avait eu l’Adam.

 

Y é très dingereux d’prin-ne in bon d’solo pacequeu ché s’exposeu au pus grind dé z’astre.

Il est très dangereux de prendre un bain de soleil car c’est s’exposer au plus grand des astres

 

In arconnot in aristocrate à sin bio teint coloreu. Chette coloratian ché çou qu’in appeule eul bio teint mondain.

On reconnaît un aristocrate à son beau teint coloré. Cette coloration est ce qu’on appelle le beau teint mondain.

 

In dit qu’ché finme in tiot peu myopes, all z’ont bocop d’succeus prés d’ché z’homes. Mé all n’in ont incore puss quind all sont presbytes.

On dit que les femmes un peu myopes ont beaucoup de succès près des hommes. Mais elles en ont encore plus lorsqu’elles sont presbytes.

 

Quind in dit ché carottes sont cuites, ché qu’in é dins lé choux et qu’ché eul fin dé podrommes.

Quand on dit les carottes sont cuites, c’est qu’on est dans les choux et que c’est la fin des haricots.

 

Tot cheux qu’y z’ont imagineu pou l’prémian fos inn partie carreu, ch’étot probablemint dé gins camplèt’mint ronds.

Ceux qui ont imaginé pour la première fois une partie carrée, c’était probablement des gens complètement ronds.

 

In s’dimne pouquo ché gaulois portotes dé gints ? ché pace qu’y crégnote l’eur aux mans.

On se demande pourquoi les gaulois portaient des gants, c’est parce qu’ils craignaient l’air aux mains.

 

Em finme, pa momint all m’gin-ne pis à d’aute all râle. Mé jé d’eul chince qu’all so pon Anastasie, là j’aros eu ché déeux incanvéni-int in minme timps, pace qu’in dit Anastasie gin-ne et râle.

Ma femme par moments me gêne et à d’autres elle râle. Mais j’ai de la chance qu’elle ne soit pas Anastasie, là, j’aurais eu les deux inconvénients en même temps, puisqu’on dit Anastasie gêne et râle !

 

Ché très innuyeu qu’au bos d’Boulogne, y n’a pond’panneaux permettint d’eus repéreu dans ché allées et ni réverbères. Pace queu ch’eul nuit, cha fé perte ché pédales.

C’est très ennuyeux qu’au Bois de Boulogne, il n’y ait ni panneaux permettant de se repérer dans les allées et ni réverbères. Parce que la nuit, ça fait perdre les pédales.

HMA

 

Dans la vie, il existe deux types de voleurs :

 1-Le voleur ordinaire : c’est celui qui vous vole votre argent, votre porte-feuille, votre montre, votre téléphone, etc.

  2-Le voleur politique : c’est celui qui vous vole votre avenir, vos rêves, votre savoir, votre salaire, votre éducation, votre santé, votre force, votre sourire, etc.

Une grande différence entre ces deux types de voleurs, c'est que le voleur ordinaire vous choisit pour vous voler votre bien, tandis que le voleur politique, c’est vous qui le choisissez pour qu’il vous vole.

Et l’autre grande différence, qui n’est pas des moindres, c'est que le voleur ordinaire est traqué par la police, tandis que le voleur politique est le plus souvent protégé par un convoi de police !

HMA

 

 

 

 

N54

 

Pensées réflexion et méditation (1)

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Euch bon diu a sinctifié euch traval, et pis y l’a voulu qu’y sot associeu àch’ plési. Ché pouquo ch’eul fimne souvint, all met mintal’mint au pont sin menu du lind’mon pindint qu’eus n’home y laboure.

L’Eternel a sanctifié le travail, et il a voulu qu’il soit associé au plaisir. C’est pourquoi la femme, souvent, met mentalement au point son menu du lendemain pendant que son mari laboure.

 

Euch dévouemint, euch l’abnégatian, ché chés qualiteu qu’y z’assurtent euch banheur canjugal. Cha s’ra inn grinde jo pou ch’coupe, pis quind ch’eul finme fatigueu drot gardeu eul kim-me, eus n’home y va resteu au bord d’elle

Le dévouement, l’abnégation, telles sont les qualités qui assurent le bonheur conjugal. Ce sera une grande joie pour le couple, et, quand l’épouse fatiguée doit garder la chambre, son mari va rester au bord d’elle.

Eul rêfe du frinceu mo-yin, ché d’avir in tiot ché so. Ché fachile : mé alorse qu’in n’proone pon euch l’avortemint.

Le rêve du français moyen, c’est d’avoir un petit chez soi. C’est facile : mais alors qu’on ne prône pas l’avortement.

 

In dit toudis qu’y n’fot pon prinne ch’Helvésie pou dé linteurnes ? N’impeuche, cheux qu’y vont passeu dé vacince in Suisse y sont souvint déçus. Pace qu’t n’a rin à vir dins eul treu d’Bâle.

On dit qu’il ne faut pas prendre l’Helvétie pour des lanternes. N’empêche, ceux qui vont passer des vacances en Suisse sont souvent déçus. Car il n’y a rien à voir dans le trou de Bâle.

 

In dit toudis : chi eum’tinte an’avot, in l’appeul’rot min onque. Mé cha s’rot core pus logique eud dire : chi min onque y l’in étot, cha s’rot eum’tinte.

On dit : si ma tante en avait, ce serait mon oncle. Mais il serait encore plus logique de dire : si mon oncle en était, ce serait ma tante !

Ô prévo-yinche admireuble d’euch Créateur qu’y, ch’étint rindu campte qu’y faudrot dé bannes dints pou minger eul lapan, et n’voulint pon dins s’méséricorte qu’lé z’édinteu feuste écarteu d’euch régal, eun’mit pon d’oche dins ch’eul tiête d’eull’ lapan’.

Ô prévoyance admirable du Créateur qui, s’étant rendu compte qu’il faudrait de bonnes dents pour manger le lapin, et ne voulant pas dans sa miséricorde que les édentés fusent écartés du régal, ne mit pas d’os dans la tête de lapine.

 

Ché bin pou exprimeu tot l’jus eud’ché fruits à pepans qué furte invinteu ché preusse-citran. Mé qué l’étot eul pinseu d’euch Créateur quint y fit ché preusbytes

C’est pour exprimer tout le jus des fruits à pépins que furent inventés les presse-citron. Quelle était la pensée du Créateur quant il fit les presbytes ?

 

Çou qu’y drot feure in drole d’effeu à inn nourriche, ché bin d’treuvé sin sein dins ch’calindrieu.

Ce qui doit faire un drôle d’effet à une nourrice, c’est de trouver son sein dans le calendrier.

L’uniteu ed m’sure d’el caleur, ché ch’eul caleurie. Euch l’inuteu du frod, ché ch’eul bérie. Pisqu’in dit d’in grind frod, qu’ché in frod eud chi béries.

L’unité de mesure de la chaleur, c’est la calorie. L’unité du froid, c’est la bérie. Puisqu’on dit d’un très grand froid que c’est un froid de six béries.

 

Quind in a in malate mod’ché so, y n’fot pon li témeugneu trop d’affectan, pace que ché s’rot incourageu eul culte d’eul persanne aliteu.

Lorsque l’on a un malade chez soi, il ne faut pas lui témoigner trop d’affection, car ce serait encourager le culte de la personne alitée.

Bin qu’mint’nin ché finmes port dé collints, quind on lé arwièt’ d’in haut d’in immeube, in lé vot toudis in bas d’so !

Bien que maintenant les femmes portent des collants, quand on les regarde d’un haut d’un immeuble on les voit toujours en bas de soi !

A suivre

HMA

 

Pouquo ché finmes, all travalte moinse queu z’homes ? Ché pace qu’all font bin du prémian queu !

Traduction : Pourquoi les femmes travaillent moins que les hommes ? Parce qu’elles font bien du premier coup !

 

Pouquo su ché pannots : attintian travalle, y n’a in home ? Ché pace queu ché finmes all travlte tot l’timps, seu ché z’homes, y z’ont b’son d’euss signaleu !

Traduction : Pourquoi sur les panneaux : attention travail, il y a un homme ?

Parce que les femmes travaillent tout le temps, seuls les hommes ont besoin de se signaler !

HMA

 

Pour une réponse logique et sensée

Inn dinme agée étot appuyeu su l’rimpe d’in batio d’crosière ténint fermemint sin capio pou pon qu’y s’invole dins l’vint. In jun’home l’approcha et l’y dit : scusez-meu , m’dame, j’eun veux pon m’méleu d’çou qu’y m’argarte pon, mé chou qu’vos savé que vo rope all s’soulièfe aveuc eus grind vint ?

Wai ! j’eul sé tiot, mé jé b’son eud mé déeux mon pou art’nir min capio.

Mé, m’dame, savez-vos qué vos n’porté pon d’culotte et qu’vo parties intimes all sont exposeu à ch’eul vues eud tartouss.

Ché l’finme, all ravisa eus n’interlocuteur eud héaut t’in bas et li dit : Cher jun’home, çou qu’vos véyé pus bas date eud soxinte quinze z’ins… et eus capio chi y lé neu d’hier !

Traduction : Une dame âgée était appuyée sur la rampe d'un bateau de croisière tenant fermement son chapeau pour qu'il ne s'envole pas dans le vent. Un jeune homme l'approcha et lui dit: Pardonnez-moi Madame, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais saviez-vous que votre robe se soulève avec ce grand vent? Oui, je sais; répondit la dame, mais j'ai besoin de mes deux mains pour tenir mon chapeau. Mais Madame, saviez-vous que vous ne portez pas de culotte et vos parties intimes sont exposées à la vue de tous! 

La femme regarda son interlocuteur de haut en bas et répondit: "Cher jeune homme, ce que vous voyez plus bas date de 75 ans.. et ce chapeau est neuf d'hier!"

HMA

 

Philosophie :

Y n’a que déeux kosse dont in devrot s’inquéteu : Sot qu’in é bin portint, sot qu’in é malate. Si t’es bin portint, teu n’as pon à t’inquéteu. Mé si t’é malate, déeux kosse devrote t’inquiéteu : Obé t’ira miu, obé t’é mourra. Si t’é vas miu, teu n’as pon à t’inquiéteu. Si té meurs, déeux kosse devrote t’inquiéteu : Obé teu vas au cieux, obé teu vas in infer. Si teu vas au cieux, teu n’as pon d’raisan eutinquiéteu. Mé si teu vas in infer, teu s’ras tell’mint occupeu à serreu ché mon eud té z’amis artrouveu, èqu’teu n’auras pon l’timps eut’inquiéteu ! Alorse, au fond, pouquo s’inquiéteu… ?

Traduction : Il n’y a que deux choses dont on devrait s’inquiéter : Soit qu’on est bien portant soit qu’on est malade. Si tu es bien portant, tu n’as pas à t’inquiéter. Mais si tu es malade, deux choses devraient t’inquiéter : Ou tu iras mieux, ou tu mourras. Si tu vas mieux, tu n’as pas à t’inquiéter. Si tu meurs, deux choses devraient t’inquiéter : Ou tu vas au ciel, ou tu vas en enfer. Si tu vas au ciel, tu n’as pas de raison à t’inquiéter. Mais si tu vas en enfer, tu seras tellement occupé à serrer les mains de tes amis retrouvés que tu n’auras pas le temps de t’inquiéter ! Alors, au fond, pourquoi s’inquiéter…. ?

HMA

 

Euch l’absurditeu du drot ach sol, ché d’dire qu’in gwo qui né dins inn étape ché inn vaque obé vice versa.

Traduction : l’absurdité du droit au sol, c’est de dire qu’un cheval né dans une étable, c’est une vache, et vice versa.

 

A min pote ageu : à dù qu’ira min pote ageu, tous mé potes iront

Traduction : A mon pote âgé : où ira mon pote âgé (potager), tous mes potes iront (potirons)

HMA

 

 

 

N53

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

- J’eun minche pus d’vi-inde, j’eum déplache in vélo et j’étins eul leumière quind j’quitte inn pièche.         - Ah ! té in végétarien écolo !             - Nan ! Euj su juste pôfe !

Traduction : Je ne mange plus de viande, je me déplace en vélo et j’éteins la lumière quand

je quitte une pièce. Ah ! tu es un végétarien écolo ! Non ! je suis juste pauvre !      

HMA

 

Pour une réponse logique et sensée

Inn dinme agée étot appuyeu su l’rimpe d’in batio d’crosière ténint fermemint sin capio pou pon qu’y s’invole dins l’vint. In jun’home l’approcha et l’y dit : scusez-meu , m’dame, j’eun veux pon m’méleu d’çou qu’y m’ m’argarte pon, mé chou qu’vos savé que vo rope all s’soulièfe aveuc eus grind vint ?

Wai ! j’eul sé tiot, mé jé b’son eud mé déeux mon pou art’nir min capio.

Mé, m’dame, savez-vos qué vos n’porté pon d’culotte et qu’vo parties intimes all sont exposeu à ch’eul vues eud tartouss.

Ché l’finme all ravisa eus n’interlocuteur eud héaut t’in bas et li dit : Cher jun’home, çou qu’vos véyé pus bas date eud soxinte quinze z’ins… et eus capio chi y lé neu d’hier !

Traduction : Une dame âgée était appuyée sur la rampe d'un bateau de croisière tenant fermement son chapeau pour qu'il ne s'envole pas dans le vent. Un jeune homme l'approcha et lui dit: Pardonnez-moi Madame, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais saviez-vous que votre robe se soulève avec ce grand vent? Oui, je sais; répondit la dame, mais j'ai besoin de mes deux mains pour tenir mon chapeau. Mais Madame, saviez-vous que vous ne portez pas de culotte et vos parties intimes sont exposées à la vue de tous! 

La femme regarda son interlocuteur de haut en bas et répondit: "Cher jeune homme, ce que vous voyez plus bas date de 75 ans.. et ce chapeau est neuf d'hier!"

HMA

 

Mint’nint qu’euj su viux, quind j’traveurse in cim’tieure, jé l’impressian eud visiteu dé  z’appart’mints.

Traduction : Maintenant que je suis vieux, lorsque je traverse un cimetière, j’ai l’impression  de visiter des appartements !

HMA

 

J’cros bin qu’aveuc eul timps qu’y passe, ché z’home s’intérèche davintache à mi !

- Ch’est dé mèdecins, mamie ! y font leu z’ouvrache !

Traduction : J’ai l’impression qu’avec le temps, les hommes s’intéresse davantage à moi !

Ce sont des médecins, mamie ! Ils font leur boulot.

HMA

 

- Dis-meu pépé ! Pouquo ché finmes arapes y march’tent dix pons d’vint leu z’homes.

 Euj pinseu qu’all devotent resteu vingt pons par-drère ?

 – Ché pace queu, quind qu’y l’a écrit sin life du Coran, l’aute y savot pon qu’y l’y arot dé min-nes dins l’désert !

Traduction : Dis-moi, papy ! Pourquoi les femmes arabes marchent dix pas devant leur mari.

Je pensais qu’elles devaient marcher vingt pas derrière ? C’est parce que, lorsqu’il a écrit  son livre  du Coran, l’autre ne savait pas qu’il y aurait des mines dans le désert !

HMA

 

3 femmes , 3 regards , 3 désirs ...............

Ch’eul prostitueu all ravise àch plafand et s’dit : quind ché ti qu’y va finir !

Ch ‘eul maitreusse ravise euch plafand et s’dit : quind ché ti qu’y va arv’nir !

Euch l’épousse ravise euch plafand et s’dit : quind ché ti qu’y va l’arpeinte !

Traduction : la prostitué regarde le plafond et se dit : quand va-t-il finir !

La maitresse regarde le plafond et se dit : quand va-t-il revenir !

L’épouse regarde le plafond et se dit : quand va-t-il le repeindre !

HMA

 

 

 

 

N52

 

C’étot l’incien timps ...

 

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Daucuns diront que chétot le bon timps. Mi je cros, au contraire, que che fut un timps de graves périls et de sérieux dingers.

Mais commint quin a pu survivre ? Commint expliquer quin sot toudis vivints ?

Nous devrotes être morts et interrés depuis longtimps car in avot vécu quotidiennement au péril de nos vies...

Chaque matin notre mère nous servot des oés pondus directemint par les glaines de la ferme. Il ny avait eu aucun additif d'oméga 3 ni d'oméga 6 dans ché z oés !!!

Vos vos rendez compte ?

Aucun laboratoire navait inspecté ché zoés afin dy déceler des virus. Mais ché terrible, cha!

Ché glaines mangeote tout ce qui leur tombot padsous la dint... euh, plutôt sous le bec ! Sins la moindre inspectian !

La mort rôdait dans no zassiette..

In navot survécu avec deul nourriture sans glutamates, ni protéases, ni phosphates, ni colorants, ni dextroses, ni levures, ni lécithines... Ni vitamines ajoutées, ni agents de préservation !

Vos vous rendez compte ?

In passot eul journan pieds nus dans les kimps ! Queulle imprudince !

Pourtint, in navot jinmais la grippe ni le moindre rhume. Et si davinture in avot un tiot toussotement, notre mère le faisot disparaître avec inn friction d'huile de camphre.

Les antibiotiques, les anti-inflammatoires, la cortisone et autres médicamints soi-disant essentiels nexistote pon dans no kinton, ou du moins ils nétote jinmais arrivés jusque-là !

Mais commint quin a pu survivre ?

In vivot dins inne mason de campagne, loin du village, sans électricité, ni chauffage central, ni système deau kaute.

Y fallot puiser lio dins un puits et larmonteu jusquà la surface au moyen dun séau attaché à lextrémité dinn longue corde.

Eus tio, al na jinmais éteu inspectée ! In n la jinmais fait bouillir avant deul consommer.

Et portant in na jinmais attrapé la moindre fièvre, ni la moindre maladie.

Mais commint quin a pu survivre aux terripes sinteurs du fumier dins ché kimps, à chelles du purin sur les labours, au crottin de cheval partout sur les routes... ?

In fréquentot ed zécoles qui n'avote pon d'orthophonistes ni de psychologues ; pon de sexologues ni de conseillers en orientatian !

Ché maîtes se permettote eud tirer loreille des indisciplinés et même eud taper sur les dogts des réfractaires, mettint ainsi constammint leu intégrité physique en dinger !

Commint quin a pu survivre à autint dabus physiques

Commint quy ont pu sépanouir normalemint et sainemint sans garderie de lÉtat ?

Commint quy zont pu survivre dins in monte où ché parints y zétote les seus responsables de leur éducatian ?

Eul pus étonnint, ché que cette génératian exposée à tint de dingers est chelle qui a probablement réalisé les plus grindes quosses depuis in siècle et qui a réussi à traverseu deux guerres et inn crise économique.

Trop douate a-t-elle un effet néfaste sur léducatian des enfants?.

A trop vouloir protéger, détruit-on les systèmes naturels de défense et dimmunité?

HMA

 

Y fot jinmés jué aveuc eul coère d’inn finme, all n’d’a qu’in ! Jué putôt aveuc sé sins, all n’d’a deux ! Et pis no-z’aute déeux mans !

Traduction : Il ne faut jamais jouer avec le cœur d’une femme, elle n’en a qu’un !

Jouer plutôt avec ses seins, elle en a deux ! Et puis nous autres deux mains !

HMA

 

Réforme :

Aveuc ch’eul réforme in maternelle, es z’infints fini’ste à 15h15 et pis y z’attinte sins rin fère in gard’rie, in chuchint in biscuit, surveilleu pas dé gins sins campétince perticulieure.

Bin ti-ins, ché chûre, ché pou lé prépareu àch’eul salle d’attinte ed’pôle-implo.

Traduction : Avec la réforme en maternelle, les enfants finissent à 15h15, et ils attendent sans rien faire en garderie, en suçant un biscuit, surveillés par des gens sans compétence particulière. Ben tiens, c’est sûr, c’est pour les préparer à la salle d’attente de Pôle-emploi.

HMA

 

 

Sous les jupes des filles

-Dis-meu pépé ! Pouquo qu’in dit qu’sous ché cautrons dé files, y a inn mason d’ardrech’mint ?

- Ché pace que ché là qu’in fé intreu ché tiète dure et pis qu’in leu in fé baveu, min tiot fiu !

Traduction : Dis-moi, papy ! Pourquoi qu’on dit que sous les jupes des filles se trouve une maison de redressement. C’est parce que c’est là qu’on entre les têtes dures pour leur en faire baver !

HMA

 

 

 

 

N51

 

CHAMP VISUEL

 

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Aah, mé in vl’a chi inne d’explicatian plausipe ! Mé pouquo donque qu’in n’y avot pon pinseu avint ???.....

Quind qu’in l’dit in comprind miux !

Eud récintes étutes  al confirme : Ché finmes all z’ont in cimp visuel pus larque qu’euch ti dé z’homes… All votent tot !!!

Ch’teu particulariteu là, à l’armonte, pareu-t-il, à ché timps préhistoriques à dù queu durint dé millénaires, ché finme , all z’ont dû tot surveilleu dins ch’el grott ( euch fu, ché mermots, ché prédateurs) pindint qu’euch l’home y l’allot ach mammouth, lon du fo-ié…

Çou qui explique, ach passache, eul raisan pou l’quelle euch l’home arrife toudis à artreuver eus cahute alorse qu’eus finme all lé in tiot peu pomé quind in li met inn carte routieure inter les mons… Ché bin connu…

Euch’teu perticularisme peut ossi écléreu inn questian d’sociéteu ar’venue soudin pa-d’vint l’actualiteu : qui ché qu’y fé ch’ménache à l’mason ?

Euch’ l’home, in raisan d’eul faibleusse eud sin cimp visuel, y souffre d’in hindicap manifeuste… Eud pus l’intiquité, y l’a dû mette eus mon in visière pou arwettier au lon l’état d’eul mer, eul vol dé monié obé l’profil dé nuaches pou sin boulot quotidian…

Y l’a insin développeu inn acuiteu eud’lon donque intelligeinte et qui per ricocheu a diminueu sin cimp visuel périphérique et s’capaciteu à bin distingeu certins détals eud près…

Insin, eul finme all dit à ch’l’home : « Té vos ch’eul poussieure, là ??? »

Et ti z’ote y répand invariablemint : « D’eul poussieure, à dù ??? »

Ché sci-intifiqu’mint prouveu, ch’l’home y ne vot nan eul poussieure alorse qu’y vot très bin, au lon, eul marque d’eul novel voture du vosin obé eul stringe d’eul vosine… come au timps qu’y chasseu l’antilope, jadis…

Euch’t’étrotesse du cimp visuel ché ossi el résan pou laquelle euch l’home y n’é pon feut pou l’vaichelle. 83,67% d’eus z’assiètte ébrécheu y sont directemint in lian aveuc ch’el incapaciteu ed l’home à bin distingueu tos ché obstaques ingulaires chitueu inter euch l’évier et ch’placard… Bling !!! …

Et bin sovint ch’el finme drot intervénir :

« - Laiche cha, j’va l’feure mi-minme. » consci-inte d’eul défici-inche visuelle eud sin cimpagnon chasseu…

Eus t’hindicap s’vérifie ossi dins l’test d’euch frigo…

Euch l’home y lé capape ed trouveu eus z’alimints dant y connot eul pré-positiann’mint dins l’espace, come pa l’eximpe, ché bieures obé ché glachons… In r’vinche, eul test d’eul lif ed bure y lé implacable…

Ch’l’home y l’oufe eul frigo. Consci-int ed l’étrotesse eud sin cimp orbital, il ravisse à drote, à gauche, in haut pi en bas. Mé du cop, y n’pinse pon à ravisé au mitin, là duque justemint el lif ed bure all s’troufe…

Pi y a ch’eul machi-inne à laveu l’linge et s’programatian réserveu à dé z’êtres qu’y votent ed prés… Euch l’home y vot lon et ché chou qu’y fé eus puissince…

Alorse, pad’vint tint d’évidince, peut-ête bin qu’y faudrot cesseu d’évoqueu eul machinisme obé el fénéintise in parlint d’eul réticince eud l’home à éxécuteu chertin-nes tâches ménageures… sci-intifiqu’mint arconnues aud-sus d’ché forches…

Cha n’é juste qu’inn questian eud simpe cimp visuel inadapteu à l’étrotesse eud sin territoire domestique

HMA

 

Pour le mariage d’un homme :

Eul mariache ché come in mirache  dins ch’déseurt : Paleu, cocotieus, chinmeau… Sodin, tot dispareu…

 Y n’d’meur’ pu qu’eul chinmeau !

Traduction : Le mariage est comme un mirage dans le desert : palais, cocotiers,chameau… Soudain tout disparaît… Il ne reste plus que le chameau.

HMA

Paradoxe d’âge et de sexe.

- Ché tiots garchons y z’ont quer ché soldats, ché tiotes files y z’ont quer ché popées.

Pis pus tard, ché grinds garchons y’z’ont quer ché popées et ché grindes files y z’ont quer ché soldats.

Traduction : Les petits garçons aiment les soldats, les petites filles aiment les poupées.

Plus tard, les grands garçons aiment les poupées et les filles aiment les soldats.

HMA

- Pouquo qu’in dit queu lé bossons alcooliseu ché come ché seins d’in  finme ?.

- Ché pace qu’in vière ché pon asseu et que tros ché d’trop.

Traduction : Pourquoi dit-on que les boissons alcoolisée c’est comme les seins d’une femme ? C’est parce que un verre ce n’est pas assez et que trois ça serait trop.

HMA

- Malgreu eus largeuse eud vue et eus n’étrotesse d’esprit, in rô eun meura pon pou sé sujeut, mé leu d’mind’ra eud meurir pou li z’ote.

Traduction : Malgré sa largesse de vue et son étroitesse d’esprit, un roi ne mourra pas pour ses sujets, mais leur demandera de mourir pour lui.

HMA

- J’eum sus toudis d’mindeu pouquo in avot trinte neuf minisses aveuc no Présidint. Pis jé campris, si y n’avot eu quarinte,  i sarot appeleu Ali Baba.

Traduction : Je me suis toujours demandé pourquoi on avait trente neuf ministres avec notre Président. Puis j’ai compris que s’il y en avait quarante, il s’appellerait  Ali Baba.

HMA

 

 

 

 

N50

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Politesse sexuelle

- In tiot biloute bin éduqueu ché ch’ti qu’y s’élièfe pou parmette à in jonne finme eud s’assir canfortablemint.

Traduction : Un pénis bien éduqué, c’est celui qui se lève pour permettre à une jeune femme  de s’asseoir confortablement.

HMA

Rêve ou prémonition.

- Eul nuit dernian, jé réfé qu’euch visiteu inn mosquée, j’assistos à ché prières, pis àl fin  in imam y s’a mis à v’nir veurs mi. Y l’a mis sé mons sum’tiête et pis y m’a dit : «ti teu vas marcheu bintôt » sul’cop, jé nin compris pace que j’avos pon eud problimme eud motriciteu. J’eum sus révillé et j’sus parti quer min pan. Et là, à ch’huis, euj n’avos pu d’autio. Du cop, euj’sus parti quer min pan à pieux

Traduction : La nuit dernière, j’ai rêvé que je visitais une mosquée, j’assistais aux prières, puis à la fin un imam est venu vers moi. Il a mis ses mains sur ma tête et m’a dit : «toi, tu vas bientôt marcher». Sur le coup, je n’ai pas compris car je n’ai pas de problème de motricité.  Je me suis réveillé et je suis parti chercher le pain. Et là, à ma porte, je vois que je  n’ai plus d’auto. Du coup je suis parti chercher mon pain à pieds.

HMA

Pour la vieillesse.

Teu connos ch’eul différince inter eul jeunesse et euch vieillieusse ? Et bin ché quind té jonne t’as quate mimbres mou et un raite et pis quind té viux t’as quate mimbres raites et un mou.

Traduction : Tu sais la différence entre la jeunesse et la vieillesse ? Et bien, quand tu es jeune tu  as quatre membres mous et un raide et quand tu es vieux tu as quatre membres raides et un mou.

HMA

La tolérance

Ché quo eul tolérince, papy ?

Teu vos, tiot, ché quind in connot dé cons et qu’in n’dit pon leu nom !

Traduction :C’est quoi la tolérance grand-père ? Tu vois petit, c’est quand on connaît des cons et qu’on ne dit pas leur nom.

HMA

Pour une fertile coïncidence.

Dù que vos v’né come cha, no tiote ? J’arviés d’mo ch’docteur. Vos étes pon bin ! Mé si, mé j’voudros bin avir in infint, mé cha viant pon ! Que coïncidince, mi ché mé glinnes qui pouvotes pon avir eud pouchins ! Et qu’avé vos fé ? Bin jé kingé d’coq ! Euj cros bin que j’vas fère cha !

Traduction : D’où venez-vous comme ça, madame ? J’reviens du docteur. Vous n’êtes pas bien ? Mais si, mais je voudrais bien avoir un enfant, mais ça ne vient pas ! Quelle coïncidence,moi c’est mes poules qui ne pouvaient pas avoir de poussins ! Et qu’avez-vous fait ? J’ai changé de coq ! Je pense que je vais faire pareil.

HMA

 

 

 

 

 

 

 

N49

 

VOYAGE à TAHITI

 

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Lorsque je suis parti en juillet passer des vacances à Nice, je n’imaginais pas que celles-ci seraient mouvementées à ce point et qu’aujourd’hui j’y pense encore.

Un ami m’avait prêté son appartement, mais mon épouse ne désira point m’accompagner pour ce séjour qui ne devait durer qu’une semaine.

Au bout de quelques jours, je me surpris flânant dans un quartier où des peintres exposaient leurs oeuvres à la vue de tous et en pleine rue. Mon regard fut soudain attiré par un tableau inachevé. Je me suis dit : « Le peintre va le terminer ces jours-ci, sans doute ! ». Il s’agissait d’une femme dont le visage n’était pas terminé et qui portait pour seul vêtement une robe sans teinte, peut-être un voile. Je regardais fixement le tableau, tentant d’imaginer le visage qui pourrait être celui de mon épouse ou d’une de mes filles. Pourquoi pas ! Avec une robe bleu lavande. Ça ferait joli dans mon salon. Je pourrais l’acheter tel quel et le compléter moi-même. Seulement je ne suis pas peintre et n’y connais rien en peinture, en plus.

Afficher l'image d'origineAfficher l'image d'origineJ’allais partir, me promettant de revenir avant mon retour, quand un monsieur m’accosta :

- S’il vous plait !

- Oui ! Que puis-je pour vous ?

- Que pensez-vous de ce tableau ?

- Vous savez, mi j’y connais pas grand chose in peinture.

 Ché putôt un coup de cœur.

- Il vous plait ?

- Bin ouais ! Mais je saurais pas le terminer. Vous êtes le peintre ?

- Oui ! Mais je suis bloqué. Je ne trouve pas les couleurs que je voudrais mettre.

- Je peux pas vous aider. Je voyais bien le visage de mon épouse ou d’une de mes filles et la robe en bleu lavande.

- Pour moi ça serait trop commun. Je voudrais autre chose, d’autres couleurs qu’on ne trouve pas ici.

- Bin, ché pas d’trop mi !

- Vous ne seriez pas du Nord, avec votre façon de parler ?

- Si fait ! Du côté de Cambrai, plus précisément à Caudry. Vous connaissez ?

- Je suis né à Le Cateau Cambrésis, ce n’est pas loin de chez vous. Je m’appelle Henri et vous ?

en me présentant sa main que je serre.

- Hinri ou in rit pas, comme on dit chez nous. Moi c’est Hector, pas Berlioz bien sûr ! Je suis en vacances sur la côte pour encore quelques jours et puis je rentre.

-Moi, je ne sais pas quand je remonterai. Mais j’envisage un long voyage. Voudriez-vous bien m’accompagner.

- Combien de temps ?

- Bouh ! Le temps qu’il faudra. Je prends tous les frais à ma charge, bien sûr.

J’étais bien tenté, mais il y a la famille, pour le travail pas de problème, j’étais au chômage. Mais il fallait pointer. Je pouvais encore m’arranger si ce n’était que quelques jours.

- Alors, on y va ! me bouscula Henri.

- Mais j’ai des obligations.

- Qu’importe ! Je m’occupe de tout. Prévenez votre famille, nous partons demain matin pour Tahiti.

- Tahiti !!! m’exclamais-je.

- Ça fait un moment que j’y pense et je ne voulais pas y aller seul. Vous êtes là ! Un pays en plus. On peut y aller.

Finalement nous passâmes la soirée ensemble, Henri me fit visiter divers lieux de Nice que je n’aurais été voir. Puis me déposa à mon appartement.

- Demain matin huit heures ! Je vous prends en taxi, soyez prêt !

Le lendemain matin à huit heures j’étais à pied d’œuvre. Henri arriva avec le taxi. Celui-ci nous conduisit au port d’embarquement. Je n’avais rien à faire ; je le suivais comme subjugué par le personnage. Nous avions chacun notre cabine mais nous passions le plus clair de notre temps ensemble. Et il me parlait, me parlait, intarissablement sur tout ce qui touche la peinture, sa peinture surtout. Pour le faire taire, je lui avais suggéré de peindre un tableau de la mer que nous traversions.

- Je pourrais, me dit-il, mais elle change tout le temps au fur et à mesure que nous avançons.

- C’est vrai ! Suis-je bête.

- Pas tant que ça, en souriant. Vous m’écoutez. À qu’y aurais-je pu parler pendant la traversée si j’étais seul !

- Regarde, me disait-il, la lumière du Pacifique est un gobelet d’or profond dans lequel on regarde.

 

Finalement, nous accostâmes enfin à Tahiti en fin d’après-midi. Je n’avais jamais connu une telle arrivée, je me sentis soudain comme un roi. De jeunes indigènes garçons et filles nous accueillaient dans un tonnerre musical et dansant pour nous souhaiter la bienvenue et nous accompagner à notre hôtel. Il fallut plusieurs heures pour prendre possession de nos chambres. Nous nous installâmes et nous partîmes ensuite à la découverte des îles, de loin bien sûr ! C’est demain que notre voyage effectif se fera. J’eus beaucoup de mal à trouver le sommeil.

Dés l’aube nous partîmes à la recherche d’espaces dans lesquels Henri pourrait faire évoluer les objets de sa rêverie, les comparer à ceux de notre Provence. Moi, je portais les toiles, et le chevalet, sur lesquelles il apposerait les divers paysages océaniens que nous découvrirons.

Ce n’était pas de tout repos, nous allions en pirogue d’île en île. Mes yeux scintillaient aux magnifiques paysages de Bora Bora, et de voir les feuilles des hauts cocotiers au bruit soyeux qu’ils reproduisaient. J’étais extasié et jaloux en même temps, peut-être de ne pouvoir exprimer ce que je voyais sous forme de peinture. Même si par moment Henri me proposait des essais que je refusais. J’étais son accompagnant, un point c’est tout !

Pour passer le temps, je me baignais dans le lagon bleu. Je nageais parmi les coraux et en découvrais leurs multiples couleurs que jamais je n’aurais soupçonnées et puis j’essayais de les comparer aux nuages au dessus de Moorea. Ensuite je participais aux nombreux jeux et spectacles de danse, de sport comme le lancer de javelot, le tir à l’arc ou les courses en pirogues. À croire qu’Henri avait bien choisi sa période pour se rendre ici. Période d’activités traditionnelles. Je crois même avoir fait une cure de noix de coco.

Les matinées étaient utilisées pour la visite des nombreuses îles, tels l’Archipel de la Société, l’Archipel des Marquises, l’Archipel des Australes, l’Archipel des Tuamotu et des Gambier. Henri y revenait l’après-midi pour peindre pendant que je profitais des spectacles. Il m’avait par ailleurs prévenu avant de partir : « Prends de la pellicule, tu en auras besoin ! ». J’ai ainsi pu immortaliser de nombreuses vues et je m’imaginais déjà en faire une magnifique exposition de photos avec quelques tableaux d’Henri.

Dix jours magnifiques sans penser à un éventuel retour. Mais inexorablement un télégramme nous ramena à la réalité. Henri venait d’être père. Il lui fallait rentrer pour voir son fils, il l’avait promis à sa jeune compagne.

Je repris le bateau du retour avec une nostalgie non feinte, l’air morose.

- On reviendra, me promit Henri pour me consoler.

Lui, ça ne le gênait nullement, il continuait à peindre des navires que l’on croisait sur des mers d’huile.

- Mais c’est le même qu’à l’aller, ne pouvais-je m’empêcher de répondre.

Il ne répondit pas et continuait à parler, et moi, je l’écoutais, j’étais maintenant heureux pour lui. Il avait trouvé cette inspiration qu’il recherchait.

 

On dit souvent que le malheur succède au bonheur et vice versa. Celui-ci, le malheur me frappa à notre arrivée au port, lors du débarquement. Un jeune voyou me déroba ma valise contenant tous mes trésors. Adieu Exposition, adieu photos, adieu cadeaux pour la famille. De nouveau la tristesse m’empara.

- Allez, du nerf que diable ! me dit Henri. On y retournera et tu en prendras d’autres toutes aussi jolies et expressives.

Puis on rendit visite à sa compagne et son fils Yves, un joli garçon qui certainement suivra les traces de son père. Henri promit le mariage à sa compagne et bien sûr il m’enverra une invitation.

Je décidais enfin de prendre congé et de retrouver les miens à qui j’aurais de grandes choses à raconter sans preuve, malheureusement. Toutefois Henri, lors de mon départ, me fit don du magnifique tableau qu’il avait commencé à peindre et dont j’étais tombé en extase. Il avait peint la robe en vert tilleul comme la couleur de ma voiture et mis les traits d’une tahitienne qui nous accompagnait comme guide dans les îles, pour le visage de la femme.

 

Nous ne nous sommes plus revus. Je n’ai pas assisté à son mariage, il ne connaissait ni mon nom ni mon adresse pour m’envoyer l’invitation.

Je sus plus tard qu’il était devenu un peintre célèbre mais le tableau qu’il m’a offert ne sera jamais connu, il l’avait signé de mon prénom.

Hector MELON d’AUBIER

 

In s’appeule ché Hauts d’Frince, ach’teur. Ché pus imbéteu, ch’é ché bège. Mint’nint y vont déquinte pou alleu dins ché Hauts d’Frince et armonteu quind y vont alleu dins ché Pays-bas.

Traduction : On s’appelle les Haut de France, maintenant. Les plus embêtés c’est les Belges Car maintenant ils vont descendre pour aller dans les Hauts de France et remonter lorsqu’ils vont aller dans les Pays-Bas.

  HMA

 

 

Attintian :

- Tous ché gins qu’in apeulle lé dubos, d’euch tron, d’euch fresne, lé sapin obé le duchin-ne, obé dupommian,  feute attintian à vos, gardé bin vos distinces, vos risqueu d’ête suspecteu  eutes débuqueu vers ch’eul sirie.

Traduction :tous les gens qui s’appellent Dubois, Dutronc, Dufresne, Sapin, Duchêne, Dupommier,  etc… faites attention à vous , gardez vos distances, vous risquez d’être suspectés  d’un départ en scierie.

HMA

 

 

Courtoisie

In home qu’y lé courtois ché in mari qu’y tiant euch huis ouveurt quind s’finme all sort ché poubelle.

Traduction : Un homme courtois c’est un mari qui tient la porte ouverte quand sa femme sort les poubelles.       

HMA

 

 

Pour une vie

- In a quate grindes époques dins s’vie. Eul premian ché chelle a du qu’in crot àch’ Père Noël, eul deuxiame ché chelle qu’in crot pus àch’Père Noël, eul trosiame ché chelle qu’in fé euch Père Noël, et eul quatèriame ché chelle a du qu’in arsanne ed pus in puss àch’ Père Noël !

Traduction : On a quatre grandes périodes dans sa vie. La première c’est celle où on croit au Père Noël, la deuxième c’est celle  où on ne croit plus au Père Noël, la troisième c’est celle où on fait le Père Noël et la quatrième c’est celle où on ressemble de plus en plus au Père Noël !

     HMA 

 

 

 

 

 

 

N48

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Pour une vie

- In a quate grindes époques dins s’vie. Eul premian ché chelle a du qu’in crot àch’ Père Noël, eul deuxiame ché chelle qu’in crot pus àch’Père Noël, eul trosiame ché chelle qu’in fé euch Père Noël, et eul quatèriame ché chelle a du qu’in arsanne ed pus in puss àch’ Père Noël !

Traduction : On a quatre grandes périodes dans sa vie. La première c’est celle où on croit au Père Noël, la deuxième c’est celle  où on ne croit plus au Père Noël, la troisième c’est celle où on fait le Père Noël et la quatrième c’est celle où on ressemble de plus  en plus au Père Noël !

HMA

Philosophie :

Quind teu pardanne, t’eun kinche pon eul passeu, teu kinche jusse euch futur

Traduction : quand tu pardonnes, tu ne changes pas le passé, tu changes simplement le futur.

HMA

 

Pour la vieillesse.

Teu connos ch’eul différince inter eul jeunesse et euch vieillieusse ?

Et bin ché quind té jonne t’as quate mimbres mou et un raite et pis quind té viux t’as quate mimbres raites et un mou.

Traduction : Tu sais la différence entre la jeunesse et la vieillesse ?

Et bien, quand tu es jeune tu as quatre membres mous et un raide et quand tu es vieux tu as quatre membres raides et un mou.

HMA

 

Jé meu d’minne, euch ch’io d’javeul all proviant eud Javel, euch l’io d’colonne, all proviant eud Cologne, pouquo y n’da dé ti qu’y peursisse à mette ed l’io d’tolette ?

Traduction : Je me demande, l’eau de javel provient de Javel, l’eau de Cologne provient de  Cologne, alors pourquoi certains persistent-ils à mettre de l’eau de toilette ?

HMA

Jé pu ker ché méchintes gins qu’ ché z’imbéciles, euss parfos y s’arposte

Traduction : J’aime mieux les gens méchants que les imbéciles,  car parfois ils se reposent.

HMA

 

- J’eum sus toudis d’mindeu pouquo in avot trinte neuf minisses aveuc no Présidint.

 Pis jé campris, s’y n’avot eu quarinte i sarot appeleu Ali Baba.

Traduction : Je me suis toujours demandé pourquoi on avait trente neuf ministres avec notre Président. Puis j’ai compris que s’il y en avait quarante, il s’appellerait Ali Baba.

HMA

 

 

 

 

 

 

 

N47

 

DEUX PETITES VIEILLES

 

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Déeux tiotes vièles y sont assisses su in binc, à donneu des gronnes à dé tiots oziau ou bé dé miettes ed pon.

Y a inn ti-z'aute qu'y dit à l'aute :

-T'eut ramintuve quind in étot jonne, in voulot arsinner à Brigitte Bardot.

- Wai ! J'eum sovié, et bin cha y é ach'teur. Ché el qu'y no arsinne !

In tiot momint pus tard, eul premian all s'révelle.

- Jé du m'indormir… Jé pon ranflé dé fos ?

- Ti nan ! Mé tin cul wai !

 

Deux petites vieilles sont assises sur un banc, à donner des graines à des petits oiseaux ou bien des miettes de pain.

L'une d'elles demande à l'autre :

- Tu te rappelles quand on était jeunes, on voulait ressembler à Brigitte Bardot.

- Oui ! Je me souviens et bien c'est elle qui nous ressemble maintenant.

Un moment plus tard, la première se réveille :

- J'ai dû m'endormir. Je n'ai pas ronflé, des fois ?

- Toi non, mais ton derrière oui !

HMA

 

Contre l’alcool

Inn finme all dit à in home : Monsieu, vos devrote arrêteu d’boère ! Pinsez queu chaque anneu, l’alcool tue pus d’trinte mille frinçais ! M’in fous qu’y dit ti-z’aute mi j’sus bège !

Traduction : Une femme dit à un homme : Monsieur vous devriez arrêter de boire. Songez que chaque année l’alcool tue plus de trente mille français. M’en fous qui dit l’autre, je suis belge !

 HMA

 

Mi jé quer ché jux d’mots laids, cha fé du bin pou ché gins bêtes !!!

Traduction : J’aime bien les jeux de mots laids (mollets), ça fait du bien pour les gens bêtes (jambettes)

HMA

 

Pour une offre d’emploi :

In cache in électrichian pou rétablir euch’ contact inter ché gins, pis in optician pou kingeu leu regard, et in artiste pou dessineu in sourire su tous ché visaches ainsi qu’in machon pou bâtir eul paix et in gardinier pou cultiveu ch’eul pinsée et pou finir in prof ed maths pou nou réapprinne à campté eus z’in su z’autes.

Traduction : On cherche un électricien pour rétablir le contact entre les gens, un opticien pour changer le regard, un artiste pour dessiner un sourire sur tous les visages, un maçon pour bâtir la paix, un jardinier pour cultiver la pensée, un prof de maths pour nous réapprendre à compter les uns sur les autres.

 HMA

 

 

 

 

 

N46

 

JE SUS CHRIST

 

 

Trois Petits Vieux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Vous en avez toutes et tous entendu parler lors de votre jeune âge. Cela faisait partie de votre éducation religieuse. Mais saviez-vous pourquoi on l’appelait Jésus CHRIST ?

C’est une vieille histoire qui date de plus de deux mille ans.

Je vais vous la conter.

 

In tiot garchon y lé né dins ché corons, du côté d’Fouquières dins lé mines. Sé parints y l’ont appelé Christ. Et in grindissint, quind ché gins l’y d’mindote sin nam, y disot : 

« Je sus Christ, fiu de Joseph et Marie Carpintier. »

Pis y grindit core, y jouot aveuc sé comarates, Pierre, André, Jacques et Jean. Pis y travailla àl’mine, mé feure eul galibot cha n’y plésot nan.

In jor y déchida infin eud partir dins inn régian à dù qu’in pourrot avir b’son d’li, s’lon in Oracle. Eul régian, all s’appelot « Lestine »

Alorse in bio matan y débuqua aveuc sé comarates Pierre, André, Jacques et Jean. Cha été inn vrai traverseu du désert ; in cours dé route y rincontra d’autes comarates : Simon, Philippe, Mathieu, Barthélemy, Thomas, Jude et l’aute Jacques. Insinne y sont arriveu eul quarintième  jors dins in coin perdu. Là, in tiot gars vint lé vir, y s’appeleu Judas. Y voudrot bin s’jointe à eusse. Christ l’y d’minne à dù qu’a s’treufe «  Lestine » ché là qu’y veul’te alleu. Judas leu dit qu’y a pas Lestine ichi. Du cop, y vont vif ichi et cha s’appellera « Palestine ».

Pis y firent insinne ché quate chint cops. Jusquà traverseu inn rivière, eul Jourdain ach’teur, a dù qu’y s’avote pied. Ché gins du coin, in tiot peu bénache n’in crut’te pon leu ziu. Christ y la d’mindé à Jean-Baptiste eud lé aidié à traverseu à leu tour. Ché come cha qu’y lé z’a baptiseu come y disot.

Pis y leu à montreu comint à Cana kinger ed  d’io in pinard et dé pichons in pon.

Mé tout cha n’plut pon à ch’Seigneur du coin, in nommeu Pilate. Y l’avot in surnam, ch’étot Ponce. Ponce Pilate qu’y disote ché gins. Y paraît qu’y frottot toudis ché tape à lé z’useu, pis après come y l’avot d’eul schiure fin-ne sus sé mains, et bin, y lé lavot.

Ché come cha qu’in jor, y donna vingt sous pou faire in francs à Judas pou l’y dénancé sé comarates. Cheu-ci furent tertous arrêteu, mé Christ prit tout su li. Sé comarates furent libéreu et li candamné à ête crucifié aveux d’autes caprons.

Christ d’minda qu’eus crox all fusse tourneu vers euch Nord, sin pays dù qu’y lé né. Là y l’arot dit : « Euch père si t’eum vos, né pon d’chagrin, y n’sav’te pon chou qu’ y font ! »

Tros jors pus tard, in catimini, sé comarates, aidié pas Minou, l’déquindirent  d’eul crox et l’im’nèrent dins sin pays natal pou l’interreu. Quarinte jors pou arriveu du côté d’Fouquières et l’interreu parmi lé si-ens. Aveuc come épitaphe «  Ci-gît Je sus Christ, in tiot d’fouquières »

HMA

 

Tros viux meusieurs assis sur in binc discutaill’te trinquillemint d’eul pleufe et du biau timps !

Inn jonne fille, ben d’eus persanne, vint à passeu devint euss !

Teuille mo-yenne, seins plintureux queu laiche entervir in larche décolleteu, inn mini jupe montrint in joli fessieu !

Chti de 80 z’ins sé liève et s’met à li emboîteu l’pas, tindis qu’lé deux z’autes in restent pintois. Au bout d’dix mètes ed marche, y.l’arviant veurs sé comarates qu’y li d’minne :

- Pouquo té débuqué come cha ?

- J’eun sais pon ! Jé eu invie d’eul suife pis après j’eum sus d’mindé pouquo ? Et come euj n’avos pon d’répanse euj sus arv’nu !

- Ché dur quind in é viux ! diste el deux z’autes.

Pis y s’d’minte queul é l’âche eul pus diffichile :

- 70 z‘ins ! Ché l’âche vrémint dur, dit chti de 70 z’ins. T’as toudis l'impressian d'avir invie ed pisseu et l’pupart du timps y na rin qui viet.

- Oh, ché rin cha, dit chti qu’y l’a 75 z’ins. À 75 z’ins, té bo-yaux sont foutus. Té prinds dé laxatifs, teu minches dé fibres, teu restes assis aux tolettes pindait dé z’heuères et rin ne viet.

- Nan, pon du tout, dit l’papy de 80 z’ins. 80 z’ins, c'est vrémint l'âche el pus terripe.

- T’as dé problinmes pou ti feure pipi ? d’minne eul viux monsieur de 70 z’ins.

- Nan, nan, euj pisse tous ché matans à 6h00 pile. Aucan problinme.

- Alorse t’as des problinmes eud digestian ? inchînne l’aute ti-z’aute

- Nan, nan, euj fé tous lé matans à 6h30 exactemint.

- Ben alors, pipi à 6h00, caca à 6h30, quo qu’y é chi terripe à 80 z’ins ? ed’minne-t-ils

-Ben ! Ché qu’euj me révèle qu'à 7h00

HMA

 

 PENSÉE

 

 À ceux qui lâchent des vents.

Y a ch’ti qu’y fé du bruit et qu’y n’sint pon. Pis y a ch’ti qu’y sint mé sins feure eud bruit.

Pis li z’aute qu’y n’fé pon d’bruit et qu’y n’sint pon ! À quo qu’cha li sert eud pété alorse ???

Traduction : Il y a celui qui fait du bruit et qui ne sent pas. Puis celui qui sent mais sans faire de bruit. Puis l’autre qui ne fait pas de bruit et qui ne sent pas ! À quoi ça lui sert de péter alors ???

HMA

 

Dis Papy, ché quind qu’in vot la vie in rose ?

Bin min tiot fiu, ché à campter d’eul chinquintaine, et là teu vos :

« cir’Rose, ostéopo’Rose, arth’Rose, név’Rose, artériosclé’Rose,  fib’Rose, »  etc... et pou nous lé viux, cha ch’ar’Rose ! 

Traduction :  Dis grand-père, c’est quand on voit la vie en rose. Mon petit-fils, c’est à compter de la cinquantaine et là tu vois : « cir’Rose,  ostéopo’Rose, arth’Rose, név’Rose, artériosclé’Rose,  fib’Rose, »  etc... Allez les vieux, çà s'ar'Rose !  

HMA

 

Vos êtes couqueu au mitin d’in grind lit aveuc inn superpe jonne finme d’un coteu  et d’in gay home eud l’aute. À qu’y qu’ché ti qu’vos alleu tournint vo dos ?

Traduction : Vous êtes couché au milieu d’un grand lit avec une superbe femme d’un côté  et un homme gay de l’autre. À qui allez-vous tourner le dos ?

 HMA

 

 

 

 

 

N45

 

 Quelques histoires courtes...

 

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Aujourd'hui, j'ai retrouvé ma voiture, avec le côté droit explosé, dans un parking souterrain avec un mot : "J'ai embouti votre voiture, tous les gens autour me regardent et pensent que je vous laisse mes coordonnées… Mais non !!... Bonne journée ! "

 

Aujourd'hui, je suis en pleurs dans le bus suite à un chagrin d'amour. Un petit garçon n'ayant pas plus de six ans me regarde et me balance avec toute la compassion du monde :  Tu pleures parce que t’es moche ?

 

Aujourd'hui, mes collègues m'ont proposé une liste de prénoms pour mon futur enfant : Lili, Lola, Jo, Curl, Bruce, Jet, Guy, et même Grizz. Mon nom de famille est Li.

 

Aujourd'hui, j'ai appris que mon surnom au boulot était "la molaire"... Parce que je suis la grosse du fond. 

 

Aujourd'hui, je suis professeur dans un lycée et les élèves se moquent souvent de ma petite taille. Ce matin, l'un d'eux a inscrit tout en haut du tableau : "Efface-moi si tu peux."

 

Aujourd'hui, mon chat est mort écrasé.  Il s'appelait Compote.

 

Aujourd'hui, nombre de mes collègues militaires se moquent de moi alors que je suis devenu leur supérieur.  En effet, je m'appelle Flamme et j'ai été promu... capitaine.

 

Aujourd'hui, j'ai découvert que ma femme me trompait.  Comment ? En rentrant chez moi, j'entre dans la chambre et dis à ma femme : "J'aime que tu me sois fidèle."... Un rire est sorti du placard…

 

Aujourd'hui, j'avais une réunion avec des clients venant de nombreux pays différents et tout le monde devait donc parler anglais. Lors de présenter mon patron, M. Gateau, je sors : "and this is my boss, Mr. Cake."

 

Aujourd'hui, lors de mon rendez-vous chez le gynécologue, j'ai voulu m'excuser d'avance pour le non-entretien de mon système pileux depuis quelque temps. Il a souri avant d'ajouter : "Ce n'est pas grave, à la base, je voulais être vétérinaire."

 

Aujourd'hui, jeune papa, je joue à la princesse avec ma fille de quatre ans. Je me propose de faire le prince. Sa réponse : "Non, papa, le prince, lui, il est beau." Devant mon silence dépité, elle ajoute : "Bah, tu peux faire Shrek."

 

Aujourd'hui, comme toujours, je m'habille en gothique. En prenant le bus, une petite fille s'approche de moi et me donne un violent coup de pied dans le tibia en ajoutant : "Ça, c'est pour avoir voulu empoisonner Blanche-Neige !"

 

Aujourd'hui, alors que je suis employé dans la restauration, une cliente me demande : "Vous n'avez pas d'utérus ?" Interloqué, je réponds vite et sans réfléchir que non, car je suis un garçon.  Un ange passe... Elle souhaitait savoir si j'avais du thé russe

 

Le patron à son employé : -Est-ce que vous croyez à la vie après la mort ? - Heu, oui patron…

- Ah ! Alors tout va bien. Parce que hier, après que vous ayez quitté votre poste de travail pour aller à l’enterrement de votre grand-mère, celle-ci est passée pour vous dire bonjour.

 

Pourquoi elle est froide maman ? Tais-toi et creuse !

 

Dis papa, elle est grande la mer ? Tais-toi et nage !

 

Toto, arrête de tourner en rond ! Ou je te cloue l’autre pied !

 

Mais, non ! Tu n’as pas une grosse tête. Tiens ! Voilà 10 €, va chercher 5 Kg de pommes de terre, tu les mettras dans ta casquette.

 

Quelles sont tes matières préférées depuis ton entrée au lycée ? Maths et dessin ! (mater des seins)

 

Papa est le dernier des cannibales. Il a mangé tous les autres. Son fils : elle est bonne Grand’Mère.

- Oui ! Mais il n’y en a plus au congélateur.

 

C’est deux putains qui se disputent (disent putes) !

 H.M.A.

 

 

Quind in é mort, in n’eul sé pon qu’in é mort ! Mé ché pou l’z’aute qu’ché diffichile. Pou in Con… bin ché parel…

Traduction :

Quand on est mort, on ne sait pas qu’on est mort ! C’est pour les autres que c’est difficile. Pour un Con… c’est pareil…

HMA

 

 

À celui qui voudrait vivre plus longtemps !

 

- Euch ti chi y voudrot in médicamint pou li resteu in banne sinté et vive pus longtimps.

- Çou qu’teu bos é qu’teu minge bin, çou que teu fînmes, çou qu’teu va vir ché finme dé z’autes, çou qu’teu vas au cinoche o bé au théate, o bé al chasse o bé al pèque, çou qu’teu lit o bé ravisse eul télévisian.  Chi t’eun fé rin tot cha, quo teu vas t’immerdé !!!

Traduction : Celui-ci voudrait un médicament pour rester en bonne santé et vivre plus longtemps. Est-ce que tu bois et que tu manges bien. Est-ce que tu fumes, que tu vas voir les femmes des autres, que tu vas au cinéma ou au théâtre, à la chasse ou à la pêche, que tu lis ou regardes la télévision. Si tu ne fais rien de cela, qu’est-ce que tu vas t’embêter !

HMA

 Pour un miracle.

D’apreu ch’eul Bible Jésus y s’rot né à Bethléem in Palestine, in pays dùque ché gins y s’appell’te : Mohamed, Abdel, Mounir, Aziz, Ahmed, Farid, Omar, Youssouf, Mouloud, etc. Et bin, y l’a quind minme réussi à trouveu 12 copins qu’y s’appell’te : Jean, Pierre, André, Jacques, Jean, Philippe, Barthélémy, Thomas, Matthieu, Jacques, Simon, Judas... et qu’y buvot’te  du Pinard.....!!!!  Euch’né pon déjà in miraque cha ???

Traduction : D'après la Bible, Jésus est né à Bethléem, en Palestine, un pays où les gens s'appellent : Mohamed, Abdel, Mounir, Aziz, Ahmed, Farid, Omar, Youssouf, Mouloud, etc. Et il a quand même réussi à se trouver 12 copains qui s'appelaient Jean, Pierre, André, Jacques, Jean, Philippe, Barthélémy, Thomas, Matthieu, Jacques, Simon, Judas... et qui buvaient du vin.....!!!!

 C'est pas déjà un miracle ça ???

  HMA

 

 

 

 

N44

CRÉMATORIUM à CAUDRY

INAUGURATION  

 

 

PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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In vié d’batir in crématorium à Caudry. Aujord’hui ché l’inauguratian. Euch Maire et sin consel y sont là et diveurses personnaliteu. Euch Zeff ossi. Du cop j’y é d’mindeu comint qu’cha s’étot passeu. 

- Ch’étot inn finme eul premian à s’feure incinéreu. Apreu ché discours, in l’a infourneu dins ch’four et pis in technitian y l’a appuyeu su in boutan.  Cha a marcheu tros s’cantes. Euch four y sa arréteu.

Euch technitian y la raviseu pertout. Y la rin trouveu.  Du cop, y l’la armis  in route. Dix s’cantes apreu, y s’arreute core.

L’aute y l’arwiète core dins l’cabin-ne éleuctrique. Y l’arviant. Y armé ch’four in route. Quinze s’cantes, pon puss, y s’arrète core. 

Du cop, cha discute du coteu dé gins.

Pis euch responsape y l’arviant aveuc in régisse.

Y l’moute à ch’Maire in l’y disint : 

- Ch’né pon étonnint, eul fimne chi, all prénot dé inti-inflammatoire ed pus vingt ins.

Y font core effet.

HMA

 

On vient de bâtir un crématorium à Caudry. Aujourd’hui c’est l’inauguration. Le Maire et son conseil  sont là et diverses personnalités. Joseph aussi. Du coup, je lui ai demandé comment cela s’est passé. C’était une femme, la première à se faire incinérer. Après les discours, on l’a enfourné dans le four et puis un technicien a appuyé sur un bouton. Cela a fonctionné trois secondes. Le four s’est arrêté. Le technicien a regardé partout, il n’a rien trouvé. Du coup, il l’a remis en route. Dix secondes après, il s’arrête encore.  L’autre regarde encore dans la cabine électrique. Il revient. Il remet le four en route. Quinze seconde, pas plus, il s’arrête encore. Du coup, ça discute du coté des gens. Puis le responsable revient avec un registre. Il le montre au Maire en lui disant : Ce n’est pas étonnant, la femme prenait des anti-inflammatoires depuis vingt ans. Ils font encore effet !

HMA

 

 

- Vos avez dé z’yuz si bio que çou qu’j’y vos y m’émervelle, vos n’povez pon savir !

- Ah, wai ! Ché quo ?

- Euj vos d’dins qu’euj sus bio !!!

Traduction : Vous avez de si jolis yeux que ce que je vois m’émerveille ! Oui ! C’est quoi ? Je vois que je suis beau !!!

 

 

 

D’une femme à son mari qui boit.

- Dis meu tiot, té connos ch’eul différince qu’y n’a inter ch’eul lin-ne et pis ti ?

- Ben nan ! Euj vos pon !

- Bin ch’el lin-ne ché in astre et ti in désastre !

- Pouquo t’eum dis cha, ti ?

- Pace qu’eul lin-ne all é plin-ne tous lé mos, mé ti ché tous lé jors !!!

Traduction : Dis-moi, tu connais la différence entre la lune et toi ? Non, je ne vois pas. Et bien, la lune est un astre et toi un désastre. Pourquoi tu dis ça ! Parce que la lune est pleine une fois par mois mais toi c’est tous les jours !

 

 

 

Pour un homme qui prie…

- Cha fait longtimps qu’vos prié d’vint vo mur ?

- Wai ! D’pus choxinte chonque ins !

- Et vo prières y s’réalis’tent ?

- Nan ! Jé l’impressian d’parleu à in mur…

Traduction : Cela fait longtemps que vous priez devant votre mur ? Oui ! Depuis soixante cinq ans ! Et vos prières se réalisent ? Non ! J’ai l’impression de parler à un mur…

HMA

 

 

 

N43

 

KALINKA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Origine de la chanson Kalinka

 

Le chant :

          Ka a a a linnn ka a a a

          Té fin prêt té tin va aaas

          Té fin prêt té tin va aas

          Et mi s’sus core là ààà

          J’aime tremper mes tartines dans l’banania   ah !

          J’aime tremper mes tartines dans l’chocolat   hé !

          J’aime tremper mes tartines dans l’banania   ah !

          J’aime tremper mes tartines dans l’chocolat   hé !

          Ka a a a a a a aa !

 

Je vais donc vous narrer la vraie histoire de Kalinka

Ça se passait pendant la campagne de Russie.

L’arrière grand-père de l’arrière grand-père de mon arrière grand-père était grognard dans l’armée  de Napoléon Bonaparte. Les troupes marchaient vers Moscou. Elles étaient épuisées au point que les soldats marchaient à côté de leur monture. À Moscou, ils sont arrivés sur une place nue et vide. Mon grand-père se mit alors à chanter :

La place rouge était vide

Et devant moi marchait Nathalie

Elle était blonde mon guide

Nathalie, Nathalieeee.

Nathalie était le nom donné à sa jument qui avait une jolie et longue crinière blonde et lui, la tenait par les rênes et avançait comme il pouvait à son côté.

Nathalie est morte au cours des combats qui ont suivi.

À cause d’un nommé Kasmanov, les troupes ont dû rebrousser chemin et sans chevaux cette fois. Ils marchaient tête basse, traînant les guêtres, la moustache blanchie et gelée, les yeux mi-clos brûlés par la neige.

Soudain mon grand-père vit au loin de la fumée qui s’échappait d’un toit de neige. Il distingua un petit rectangle sombre. Il quitta la file de ses compagnons et se dirigea vers ce rectangle sombre et la fumée. C’était une isba, perdue dans l’étendue neigeuse ; il frappa à la porte qui s’ouvrit laissant apparaître une jeune et jolie femme blonde. Il ne sut dire un mot ; elle le fit entrer et l’installa près du poêle d’où se dégageait une tendre chaleur. Elle prit une casserole qu’elle posa sur le poêle et y versa du lait dedans. Elle prit un bol qu’elle posa sur la table et y mit dedans une poudre marron. Ensuite elle coupa deux tranches de pain rond. Le lait étant chaud, elle le versa dans le bol et l’invita à s’asseoir à la table.

Il la regarda : Comment t’appelles-tu ?

Elle répondit : Kalinka

Ça devait dire : je ne comprends pas !

Il prit une tartine, la trempa dans le bol et lui dit :

Ka aa aa lin ka

Tu é là devant moi aa

Et moi je té regarde ar ar

Mé surtout ce que j’aim ai aime

C’est tremper mes tartines dans l’chocolat    ah !

C’est tremper mes tartines dans l’ banania    hé !

J’aime tremper mes tartines dans l’chocolat  ah !

J’aime tremper mes tartines dans l’banania    hé !

 

HMA

 

 

 

 

 

 

 

N42

 

QUINCHON EUD MARTIN ET PIS D’MARTINE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Arfrin :

In é tertous ché garchons d’euch Martin

Vos êtes tertoutes ché fil-les d’eul Martine

Tin Tin Tin Tin

Tineu Tineu Tine

In é tertous ché z’infints de Martin.

J’vas chi vos racanteu ch’l’histoère d’euch Martin

Wai mé z’amis, et pis ossi d’eus Marton

Y fot in croère tos ché coplets d’eum quinchon.

 

Coplet :

In leu trouvot dins leu jone âche

Jeli Minois pou leu coleur

Mé in jor, pa-d’sus leu viu visache,

Euch timps y marqua tote eus rigueur

 

Arfrin :

In é tertus ché garchons d’euch Martin

Vos êtes tertoutes ché fil-les d’eul Martine

Tin Tin Tin Tin

Tineu Tineu Tine

In é tertous ché z’infints de Martin.

J’vas chi vos racanteu ch’l’histoère d’euch Martin

Wai mé z’amis, et pis ossi d’eus Marton

Y fot in croère tos ché coplets d’eum quinchon.

 

Coplet :

Toudis percheu su leu tourelle

Y sont dèv’nus fort curiux.

Dins in ménache, quind in s’qu’relle,

Y s’garte bin d’fermeu leu z’yux.

Arfrin :

In é tertous ché garchons d’euch Martin

Vos êtes tertoutes ché fil-les d’eul Martine

Tin Tin Tin Tin

Tineu Tineu Tine

In é tertous ché z’infints de Martin.

J’vas chi vos racanteu ch’l’histoère d’euch Martin

Wai mé z’amis, et pis ossi d’eus Marton

Y fot in croère tos ché coplets d’eum quinchon.

 

Coplet :

Quind y  plu eul jornan intière,

Y diste inter euss aveuc chagrin :

D’el l’io, cha n’nos conviant guère

In arot pus ker du ban vin.

Arfrin :

In é tertous ché garchons d’euch Martin

Vos êtes tertoutes ché fil-les d’eul Martine

Tin Tin Tin Tin

Tineu Tineu Tine

In é tertous ché z’infints de Martin.

J’vas chi vos racanteu ch’l’histoère d’euch Martin

Wai mé z’amis, et pis ossi d’eus Marton

Y fot in croère tos ché coplets d’eum quinchon.

 

Coplet :

Ch’Martin n’peut pon s’passeu d’Martine,

Chins z’elle Martin s’rot malhéreux,

Et si Martin y quittot Martine

Martine s’innuierot incore mieux.

Arfrin :

In é tertous ché garchons d’euch Martin

Vos êtes tertoutes ché fil-les d’eul Martine

Tin Tin Tin Tin

Tineu Tineu Tine

In é tertous ché z’infints de Martin.

J’vas chi vos racanteu ch’l’histoère d’euch Martin

Wai mé z’amis, et pis ossi d’eus Marton

Y fot in croère tos ché coplets d’eum quinchon.

 

HMA

Prix spécial patois 2013

Société d’Emulation de Cambrai

 

 

 

 

 

 

 

N42a

 

Pofe tiote CLEMENTINE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Inn tiote Clémentine, rintrint au viape,

D’minn’ à s’mamandarine.

Mé eun’leu dis pon àch  papamplemousse

qu’euj’sus sortie aveuc « Joli citron »

Y l’avot inn superp’ pèche!

Y m'a chi dit qu’j'avos eud bin bielles prunelles,

el pio douche come d’el mangue

Et déuss tiots abricots bin mûres à po-int.

Bref, qu'aveuc mi ch'n’étot pon pou des prunes.

Pis y l’a eu in tiot zeste déplaceu.

J'é n’d’é rouchi come inn framboise,

Et j’l’y é dit kiwi.

Come in étot pressés,

Illico in a croqueu ch’eul pomme.

Mint’nint euj sus sûrte qu’euj vés avir des pépins.

In puss, y m'a dit d’eun pus rinm’neu eum fraise.

Ché vrémint el guigne.

J’ cros bin qu’éj’meu sus fé bananer.

J’vé core passeu pou inn poire !

Sacreumint misse in boate l'ananas !

Ché copinnes all melont tertousses dit ! ! !

HMA

 

 

 

 

 

 

N41

 

Euch quien, euch léopard et ch’tiot sinche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Ché l’avinture d’inn finme qu’y s’in va in Afrique feure in safari-photo. All avot pris sin viux quien plon d’romatique aveuc . Euch’ti chi y v’là ti pon qu’y débuque in porsuivint in papillon et final’mint y s’a perdu dins ch’eul foreut plon d’dingeu.

Ché là qu’y vot in jone léopard ceurrir vers li, sins doute pou li casseu la croute!

Euch viux quien y pinse qu’eus dernian hèeure all é v’nu. Mé quo qu’y vot pus lon : in tas d’och qu’y trin-ne là. Y s’met ossi sec à lé rongeu.

Pis qu’in l’aute y lé tot prés, y s’ardrèche et crie bin fort :

- Wai, euch léopard chi y l’étot bin ban ! Jè meu d’min-ne si y n’arot pon d’aute per chi !

In intindint cha, euch jone léopard y s’arrête ossi sec, y ravisse euch quien pis y sin va in rimpint pad’sous ché hayure :

- Ouf ! Y l’étot moinse’inn. Euch vieux quien chi y m’arot mingé totéoute.

Seul’mint y a in tiot ouistiti qu’y l’a tout vu, percheu qu’y l’étot dins inn ape, pon lon d’là ! Y pinse qu’ va chi feure inn banne affeure aveuc euch léopard et pis s’garintir eus sécurité.

Y ceurre eul rattrapeu, mé el viux quien y s’aperchot d’sin maninche :

- Mé quo fé li z’aute ?

Euch ouistiti y l’a rattrapeu l’jone léopard, li explique eul pot aux roses et li propose sin marcheu ; el léopard y lé in colère et dit àch l’ouistiti :

- Vié chi ti, mante su min déos et teu vas vir çou qu’y va li arifeu ach viux malin !

Eul viux quien  vot l’léopard acceurrir aveuc l’aute su sin déos et sé d’min-ne :

- Quo qu’euch va chi bin feure pou min sortir ?

Au léeu eud débuquer, y s’assot déos à sé ravisseu, fésint min-ne ed pon lé vir et pis quind y s’arriv’te  tot prés y crie core héaut et fort :

- Mé à dù qu’y lé core foureu ch’l’oustiti là ? Cha fé bétôt inn héeure qu’euj lé invoyeu m’querre in aute léopard !

Chi y a chi inn morale àch’t’histoère cha s’rot :

In n’plésinte pon aveuc lé viux d’la vieille. Euch l’âche et ch’eul russe y s’arrifte toudis à vaincre eul jonesse et ch’eul forche !!!

Euch l’astuche et ch’l’esprit vien’te aveuc l’âche et pis l’expéri-ince !!!

HMA

 

 

 

 

 

 

N40

 

EUCH L’ÉCOURCHEU D’EUM MÈMÈRE

Version revue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Euch l’écourcheu d’eum mèmère

Y l’étot éssintiel pou no-z’aute.

Y chervot à protégeu euch cotron d’pa-d’sous,

Y chervot ossi à ténir eul minche d’eul païele

qu’y l’étot ceud.

Ché binettes crapeuses dé tiots,

All s’étote vite arsuyeu avec eus n’écourcheu.

Et dé fos, y l’étot bin pratique

Pou ché tiots qu’y juote à s’mucheu

Et qu’y s’cachote pa-d’sous.

 

Pis, quind mèmère all allot à ch’polaïeu

Pou ramasseu dé z’oés y l’étot bin comote.

Mèmère, quind all arv’not d’euch gardin

Eus n’écorcheu y l’étot toudis infleu :

Dé tomates, dé porions, dé truches, dé podrome,

obé dé cheux blincs.

Toudis çou qu’y fallot pou mingé à s’faim.

Si fallot ranimeu euch fu d’eul mason,

Y chervot d’souffleu pou révellé ché tisons.

All ramassot ossi dé tiotes brinques bin sèque

Pou ralleumé l’qu’minée l’lindmon.

 

Mé dé fos, après ch’eul’pluche, all réot tout dins ch’fu,

All oubliot qu’sin coutchio y l’étot dins s’n’écourcheu

Et déeux obé tros jors pus tard,

All artreuvot ch’eul linme dins l’qu’minée

All  disot : 

 « Ah bin, j’peuvos toudis cacheu apreu li, Min pofe coutio ! »

Ché bluques ossi, y z’étotes vite inl’veu d’in habile mov’mint

Pad’sus ch’l’amelle, si quéqu’in y l’arrivot.

 

Y a bé lotimps, eum n’arriveu ichi bas a eu liu.

Ch’eul sache finme, all a eu jusse el timps

D’passeu sin blinc écourcheu

Et d’m’installé au miux dins s’n’écourt,

D’alleu s’assir pa-d’vint l’qu’minée,

Et d’eum sogneus’mint nétié,

Et pis d’alleu m’présinteu

À bonne mamman, incor tote étonneu

D’eum vir tot frayint battint arriveu.

« Tié, lé v’là, y fé bin sé 10 lifes au moinse ! »

Pon d’bson d’saqueu l’balinche !!

 

Ch’ti d’eum mamman, y lé pindu tot près du lévier,

D’pus toudis, pou l’heure.

All a été bin apprisse !

All n’d’a useu pus d’in.

Pon dé neu !

Ché lincheu useu fésote l’affeure.

Pou l’s’mone ch’étot bin ban,

Mé l’diminche all n’d’avot in pus bio écor’.

No vosine, all artrournot l’sian au bout d’inn s’mone,

All leu gardot core pou uit à kinze jors.

 

Pou désaqué ch’eul tarte au chuque

D’eul quemineu o bé d’euch four,

Pis l’poseu su l’arbord d’eul ferniète

Pou qu’all arfrodisse, y l’étot bin comote.

Eum finme, all lé désaque d’euch congélateu

 

J’é mé d’minne core

Qu’y ché qu’y treuv’ra in jors

In si ban outieu qu’in us’ra tote eul jornan.

Come euch l’écourcheu d’eud mèmère

À sin pèpère.

 

HMA

Prix spécial patois 2013

Société d’Emulation de Cambrai

 

 

 

 

 

N38

 

EUCH CORBAC ET L’ARNARD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un jor, dins ch’nord, un corbac y l’avo chourré in fromache à ch’marché d’Haubourdin !
Y s’posse dins in appe, et pis y s’dit :
« j’vas chi feure banne chair ! »
C’qui n’savot nan, ché qui n’d’avot in qui l’ravisot d’pus in tiot momint !
Ch’étot ch’comarate goupil, l’arnard !
- Hé ! Ti z’aute, qu’y li dit come cha, l’héaut, invot meu in biou d’claquo, jé la dalle mi !
L’aute impleumé y li répond « nan !», d’eus tiète
Normal, y’a s’gamelle plonne ed’calendos !
Euch’l’arnard, ch’né pon inn truffe !
Y n’d’a grinmint dins ch’tiéte !
« J’vas l’niqueu c’teu piaf ! »
- Hé ti là ! Euj’sus surte qu’té pon d’min coin ti !
Té inn espésse éd’parigo !
Cante meu eul tiot quinquin pou vir !
L’aute, véxeu jusqu’ach tro d’balle, y veut canter, y l’iouve sin biec, et y laiche querre sin calandos !!!!
Ch’rouquin, y s’rue pad’sus et avint de s’barrer…
Y li dit :
- T’es né trop prés d’eul’Belgique,ti z’aute, in vot qu’y n’a core des resses !!!!
Moralité : farme et’gamelle et minche tin maroille !!

  H.M.A

 

 

 

 

N36

QUEUQU’ MOMINTS D’ACTUALITEU

 

HECTOR MELON D’AUBIER

 

LIBYE

Printemps 2011 – Septembre 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ché pon sovint qu’ej rincante Isidore. Ché in viux philosophe du villache. Quind y d’visse ché pou dire queut cosse.

- Alorse Sidore, quo d’neu ?

- Bin à part Kadaffi qu’y l’a quitteu la Libye, y n’a pon grind cosse.

- Y fallot bin s’in douteu d’inn affeure parelle.

- Wai, mé y l’a débuqueu sins minme dire ar’voir.

Ché pon Tripoli d’eus part

Y l’a minme pon fé Libye zou in partint

Y l’é sur’mint débuqué pace qu’y l’a fé Libye tisses

Y Libye zarre quind minme

Et ché marqué dins l’presse si teu Libye in

- Ché çou qu’euj va feure in déjeunint Libye scotte

 

 

 

 

 

N35

QUEUQU’ MOMINTS D’ACTUALITEU

 

HECTOR MELON D’AUBIER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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LA FIN DU MONDE,

LE 21 DECEMBRE 2012

 

Verdi au matan, j’m’in va feure in tiot tour au marché et là j’rinconte euch l’Antoine.

-   Alorse ! Comint qu’y va l’Intoine ?

-   Mi cha va. Mé m’fimme all é tot artourneu.

-   Bin quo qu’all a ?

-   Hieur soèr, in a été au cinoche. Ch’étot in bio film su la fin du monte in décimpe 2012. All bréyot, all bréyot.

-   Y a pon d’quoi ! Ché in film.

-   Wai ! Mé all y créyot. Ché dins deux ins d’ichi ! Pis y paraitrot qu’cha s’rot réel ; Cha viédrot d’ché z’mayas. Teu sé, ché ti-z’autes qu’y z’ont été décimé pas lé Conse qui dort. Et qu’y paraitrot qu’y z’arrote trouvé in calendrier qu’y fixot el date d’eul fin du monte au 21 décimpe 2012. Y l’ont dit dins ch’film.

-   Mé teu n’y é pus !!!

Acoute chi vir. J’vas chi t’eul dire el vérité vraie et réelle.

En premian : Y n’avot qu’in maya qu’y savot écrire et dé fos qu’y viédrot à morir, y d’vot, toute eus vie, feure ech calindrieu el pus longtimps possipe. Pis ché Conse come teu dis, y l’ont teué bét’mint. Euch l’home y l’étot tell’mint mate qu’y n’a pon pu s’infuir. Du cop, y lé mort avint d’allé pus long, mé y s’rot mort d’épuis’mint un jor ou l’aute. Et lé Conse come teu dis, y z’ont pris ché plaques et pus tard, y n’d’a dé ti-z’aute qu’y z’ont cru, come ti, qu’ch’étot el dernian jor inscrit el fin du monte.

-   Té cros !!!

-   Pou sourte !

-   Pis, aveuc el sinté qu’t’as, teu sé qu’t’é pon prés d’morir et t’fimme nan pus. All dit toudis qu’all te suivra dins l’tompe.

-   Wai, té ris ! Mé quind minme !!!!

 

CÔTE D’IVOIRE

ELECTIONS PRESIDENTIELLES 2010

 

J’arv’nos d’inn prom’nade aveuc min quien quind j’vos l’Zeph qu’y acceure veurs mi.

-         Et bé, l’Zeph ! Quo qu’y s’passe ?

-         T’as vu z’électians in Côte d’Ivoire. Heureus’mint qu’in n’a pon cha ché nos z’aute. Teu t’rins campte, deux présidints et in Belgique y sont pon capape d’eun’avir in.

-         Wai ! Mé teu sé in Côte d’Ivoire, ché dé z’éburnéen !

-         P’t’ête bin qu’y sont ébeulés mé quind minme !!!

-         Nan ! J’veux dire qu’ché dé z’ivoirien ? Ché In jux d’mots.

-         Cha y é, jé compris. Ach’teur ché dé z’ivoidoupe, y z’ont du bin l’avaleu avint d’aller voteu. In rigole mé y devrote jué à pile ou face pou ch’ti qu’y l’irot in Belgique.

 

 

 

 

 

 

N34

Nouvelle tirée du roman :

LE RESSUSCITE de HECTOR MELON D’AUBIER:

 

SURVIVRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Serait-ce de la VANITE que de vouloir SURVIVRE, ou mieux de REVIVRE une seconde fois son temps imparti, écrit, comme on dit.

 

La nouvelle suivante est l'histoire d'un homme qui a voulu VIVRE au-delà de son temps; par un stratagème imaginaire mais peut-être réel.

Appelons-le : Hector.

 Dans sa jeunesse, vers une vingtaine d'années, un homme, soi-disant voyant, n'avait rien trouvé de mieux que de lui annoncer qu'il vivrait jusque 55 ans.

Il mena sa vie comme une barque sur l’eau. Il ne pensait rien risquer avant ses 55 ans. Une vie heureuse, certes, avec son épouse, France, et ses quatre enfants.

En l'année 2005, il fêta ses 50 ans. Il commença donc à se demander si la Prédiction allait se réaliser et comment risquerait-il de mourir ?

Il pratiquait, pour la forme, un sport non-violent " l'Aïkido" et il se trouvait, également, être un adepte de la moto.

D'autre part, fallait-il qu'il change ses habitudes? Il aimait boire un petit verre de temps en temps, il fumait modérément et il accomplissait son devoir conjugal régulièrement.

À part un chauffard inconscient ou une tuile, il ne voyait pas là, de raison de changer sa manière de vivre.

Pourtant, sa famille et ses amis s'inquiétaient pour lui et souhaitaient même connaître ses impressions, qu'il ne livrait jamais d'ailleurs, sauf de dire :

- Mes 55 ans commencent le lendemain de mes 54 ans et se terminent la veille de mes 56 ans, j'ai donc deux ans pour étudier la            question !

 

Pourtant ! Une première alerte eut lieu le jour de ses 54 ans. Sa fille, Kristel, avait préparé un gâteau, "un cake", pour prendre avec l'apéritif.

A un certain moment, Hector est sorti dehors, personne ne l'avait vu. Il était en train de s'étouffer avec un morceau émietté avalé de travers. Ne pouvant s'en débarrasser seul, il rentra en faisant de grands gestes de respiration. Tous furent saisis, ils ne comprenaient pas ; mais lorsqu'ils furent dehors, ils comprirent la situation et que peut-être la Prédiction se réalisait.

On aurait dit qu'ils étaient tétanisés, paralysés, incapables d'intervenir malgré les gestes qu'Hector leur montrait en se compressant l'estomac.

Quelques instants plus tard, vint enfin le soulagement. Une bile sortit, mélangée à un résidu du cake ; puis une deuxième et enfin Hector put reprendre la parole et expliquer la situation d'une voix rauque. Il  resta toute la journée dans un état fébrile.

Ce n'est pas aujourd'hui ! Pensèrent-ils.

 

Les mois passèrent, on arriva en novembre. Avec son temps gris, ses soirs qui tombent de bonne heure, et ses pluies fines.

C'est justement à cette mauvaise période qu’ Hector décida un jour de partir en moto, à la ville, distante d'une quinzaine de kilomètres. Il reprit la route vers 19 heures. Il faisait un temps magnifique, le vent soufflait par bourrasques, la pluie ne permettait plus de voir les lignes blanches usées ainsi que les bordures de terre devenues dangereuses. Et ces boules de feu, les phares des voitures, qui arrivaient vers lui en l'éblouissant. Et la pluie sur sa visière qu’il lui fallait essuyer régulièrement. En plus, il devait se mettre en code  à chaque croisement de véhicule, ralentir, accélérer de nouveau et se remettre en phare. Hector n'aspirait qu'à rentrer chez lui au plus vite, plutôt que de se trouver dans une situation digne d'un bateau ivre dans la tempête.

Il se trouvait sur cette route meurtrière, où de nombreux accidents avaient déjà eu lieu dans le passé, sans cause apparente. La route était sinueuse, plus de dix virages sur trois kilomètres dont une partie bordée d'arbres, une soixantaine de chaque côté.

Soudain, se cramponnant à son guidon, il se sentit déporté vers la gauche, il ne put redresser, et puis plus rien !

Que s'est-il passé ?

Sa moto a heurté la roue d'un camion qui se trouvait dans une file de véhicules qui le croisait. Ils furent projetés sur le bas-côté.

La moto finie contre un arbre, Hector termina sa course dans le talus. Il ne pouvait plus rien entendre.

Le silence !

Les gens qui gesticulaient, la sirène des Pompiers, SAMU, Police. Tout cela était loin de lui.

 

Le téléphone retentit chez lui. La gendarmerie informa son épouse de l'accident. France, en larmes, ne put s'empêcher de penser à la Prédiction. Ce jour fatal était finalement arrivé.

Accompagné de ses enfants, elle s'inquiéta de l'état de son époux et père, aux urgences du centre hospitalier où on l'avait amené.

L'interne de service, pas plus que le médecin-chef du service de réanimation, ne put lui en dire plus. Son mari a le tibia de la jambe gauche cassé, cela nécessitera la pose d'une broche. La hanche et le bassin fracturé côté gauche, la pose d'une plaque de consolidation, l'omoplate droite  fracturées, quelques vertèbres cassées ou déplacées, diverses ecchymoses et quelques plaies aux deux mains.

 

Mais ce qui les inquiétait le plus, était son  système cardiaque " 30 pulsations à la minute ", très peu, ainsi que son système respiratoire " 5 insufflations " et pour le cerveau " rien ", aucun signe "encéphalographique". Il vivait comme une tortue des îles Galápagos.

Dans la chambre de réanimation, Hector était branché sur divers appareils : l'oscillateur cardiaque, l'insufflateur pulmonaire, l'encéphalogramme, plus des tuyaux d'oxygène dans le nez, du goutte à goutte dans le bras, pour le plasma et le glucose, et tout cela dans un silence qui n’était interrompu que par le «tut tut tut » de l’oscillateur cardiaque.

Le silence de la mer !

Combien de temps s'est-il écoulé depuis ce fameux jour ? Cinq, six ou sept semaines !

Enfin Hector se réveilla. Il se trouvait comme dans un nuage, tout était blanc comme dans le brouillard. Il régnait un de ces calmes !

- Comment allez-vous ?  Dit une voix sans expression. On aurait dit la sienne, même.

-  Bien ! Mais qui êtes-vous ?

- Je suis le transmetteur d'Ame ou d'Esprit si vous préférez. Mon travail consiste à transférer votre Ame dans le corps d'un nouveau-né, pour lui donner un nouveau corps, le vôtre étant mort.

- Mais, je ne suis pas encore mort !

- Cela ne va pas tarder. Mais je peux accéder à votre dernier désir. Si vous le souhaitez, bien sûr ! Mourir plus vite, être dans un garçon ou une fille, ne pas aller en Enfer par exemple. Mais je ne peux pas vous changer en animal ou ustensile.

Réfléchissez, je reviens bientôt.

Le temps était-il long ? Hector ne pourrait le dire ! Il ne se mesure pas dans l'Eternité. Puis le transmetteur revint :

-  Alors ! On a réfléchi.

- Oui ! Mais, quel est votre nom ?

- Cela n'a pas l'importance, vous ne vous souviendrez bientôt plus de moi. Appelez-moi "l'Ange" si ça vous chante, mais donnez-moi votre réponse.

- Voilà, j'ai bien réfléchi. Un homme, un soi-disant voyant, m'a dit un jour que je vivrais jusqu'à cinquante-cinq ans. Je me demande s'il ne s'est pas trompé ! C'est vrai, j'ai cinquante-cinq ans mais peut-être voulait-il dire l'an 55 de 2000. Aussi, voici mon désir : vivre jusque cent ans, ensuite fêter mon centenaire avec ma famille (mes enfants, petits et arrière-petits-enfants). Qu'en pensez-vous ? 

- Mais c'est impossible ! Vous devez mourir !

- Mais pourtant, certaines personnes sortent du coma et revivent.  Alors pourquoi pas moi ! >>

 - Bon ! Vous avez raison. Mais cela peut durer longtemps. Il existe un règlement.

Vous savez que vous, sur terre, possédez cinq sens. Nous vous en accordons deux de plus. A vous de les trouver et de les choisir dans leur ordre d'utilité logique. En cas d'erreur, vous devrez recommencer, et ça peut durer In Aeternam!

Je reviendrai vous voir tous mes 100 transferts d'âmes.

 

Sa vie ou  son coma continuait, entrecoupé des visites de son épouse, des infirmières du médecin. Hector réfléchissait. On le pense, du moins.

- Salut ! Alors quel est votre choix ?  Dit l'Ange à son retour.

- Je choisis le GOUT.

- Tiens ! Pourquoi ?

- On ne me donne rien à manger, donc il a peu d'importance quant à son utilité.

- On verra !

C'est vrai ! La seule chose qu'il ressentait, était une odeur âcre au palais, de temps en temps. Sans doute l’odeur de l'éther !

À sa 4e visite, l’Ange demanda :

- Pour aujourd'hui ! Qu'est-ce que ça sera ?

- Ah ! C'est vous ? Je ne vous entends jamais arriver.

Voilà,  j'opte pour le TOUCHER. Je ne peux rien toucher, mais on peut me toucher.

- Très bien ! Voyons voir.>

Effectivement, Hector ressentait des picotements à la jambe, à la hanche et aux mains. Sans doute, le nettoyage des plaies.

Pour la 5e visite, Hector souhaita :

- L'ODORAT, je pourrais ainsi deviner ce qui se passe autour de moi ! 

Ce sens lui permit de planifier sont temps d'Eternité. Ainsi, il humait une odeur d’eau de Javel mêlée à une de citron. (La fille de salle qui nettoie, nous sommes le matin sans doute). Cette odeur âcre à la gorge et piquante à la jambe et aux mains (l'éther, les soins par les infirmières). Puis ce mélange d'odeur, il devait provenir de la visite du médecin de service et de ses assistants.

Enfin, ce parfum de femme, du « Poème de Lancôme » c’est France, son épouse. Elle l’utilisait depuis des années.

Hector avait ainsi pu calculer que les visites de l’Ange, se faisaient toutes les 4 semaines environ. On devait donc se situer vers la fin Avril 2010 et dans quelques jours, il aurait, sauf erreur, 55 ans.

 

6° visite.

- On s’y fait ! Dit l’Ange goguenard.

- Oui ! Ça va. Et je souhaiterai aujourd’hui l’ « OUIE ». Pouvoir entendre ce que disent les gens. C’est merveilleux, non !

On dit que les comatés entendent, c’est peut-être vrai. Hector entendait bien, mais son cerveau étant au repos, sa mémoire ne retenait rien de ce qui pouvait se dire ou l’intéresser.

Le « tut, tut, tut » inlassable de l’oscillateur cardiaque le renvoyait au «  silence de la mer ».

Puis venait cette jeune fille, ELVEILLA de son prénom,  « - Bonjour Mr Hector, bien dormi ! » avec son odeur de javel et citron.

Ensuite les parlotes des infirmières pendant les soins. Enfin, le docteur :

- Je n’y comprends rien, il est pratiquement mort et il guérit, ses os sont ressoudés, ses ecchymoses résorbées, ses cicatrices d'une parfaite beauté, il ne lui manque que la parole et le cerveau.

Enfin, France avec ses enfants, sa famille, ses amis. «  On dirait qu'il dort. In dirot eus' mère. » Combien de fois l'avait-elle dit  de son vivant, et elle continuerait encore de le lui dire, inlassablement.

 

7e visite.

-  C'est intéressant, la vie !

- Pas mal,  j'ai connu mieux. Le temps ne semble moins long.

 - Peut-être ! On en sommes-nous donc ?

- Et bien, je vais vous étonner. Je veux le « SENS-UEL » !

-  Qu'est-ce que c'est que ça ? Ça existe ? 

- La sexualité, vous ne connaissez pas ? Avec, je vais pouvoir bouger, peu, mais assez pour qu'on me voit et qu'on me sente revivre.

- Si vous y croyez, allons-y! Dit l'Ange perplexe.

L'étonnement des personnes. La première fut Elveilla, qui voyait pour la première fois, depuis si longtemps, le sexe d'Hector en érection!

Il faut dire qu'Hector est allongé sur un lit, inerte, fixé quand même pour ne pas tomber et recouvert d'un drap pour la pudeur.

Elveilla est la première à le découvrir le matin, pour vérifier s'il n'a pas eu pendant la nuit des défécations ou de l'urine inattendue.

 -  Il doit se passer quelque chose. Il paraît qu'aux pendus, ça leur arrive avant de mourir. Pouvait-on entendre dire.

Mais, en même temps, cette nouvelle activité, (1 fois par jour quand même, et d'une durée d'une dizaine de minutes) renforçait ses moyens. Hector augmentait ainsi ses pulsations, elles passaient à 45 à la minute, et sa respiration à 8. Mais le cerveau n'enregistrait toujours rien. Là, était le problème. Il restait un mort en puissance. Il avait dépassé sa date anniversaire. Mais n'avait pas encore cinquante-six ans. Tout pouvait donc encore arriver pensait sa famille.

 

8e visite.

- Tout va bien ? Ça vous plaît ? Dit l'Ange ironique.

- Pas mal, mais le pire est que je vais oublier tout ça !

- C'est sûr ! Qu'est-ce qu'on décide ? 

- Je vais de nouveau vous étonner. Où en sommes-nous ?

-  Ça doit faire 5. Si je compte bien.

- Vous vous trompez, ça fait six ! Et oui! Le 1er est l’INTUITION, le 6e sens chez nous, ici-bas. Je l'ai pris sans m'en rendre compte. Il est "primordial" dans vos conditions j'ai eu l'intuition de vouloir VIVRE plutôt que d'accepter de mourir.

- Vous n'êtes qu'un vaniteux ! Vous profitez de la situation, ce n'est pas normal ! D'autres auraient attendu des années avant de se prononcer. Et maintenant ! Qu'allez vous me demander ? L'Ange semblait hors de lui.

 

 - Je vais choisir la VUE, le dernier sens, le plus merveilleux sur terre. Car ce n'est qu'en ouvrant les yeux que l'on prend conscience et qu'ainsi le cerveau soit obligé de suivre.

Alors ! Au revoir monsieur l'Ange. A ... dans 50 ans ou plus tard... Plus rien ne presse maintenant !

 

Hector ouvrit les yeux, personne autour de lui.

- M...! J'ai raté ma rentrée. Les : Où suis-je ? Qu’est-il arrivé ? C'est râpé ! Il faudra que je trouve autre chose pour marquer le coup.

En se regardant, Hector tourna ses mains, et dans sa main gauche, il vit qu’une cicatrice avait prolongé sa ligne de vie.

- Bonjour, Monsieur Hector, bien dormi ?

- Très bien ! Heureux de vous...

Trop tard, elle était déjà partie donner l'alerte :

- Il est vivant ! Il est vivant !

La suite sera bien sûr une autre histoire !

H.M.A

(2000)

 

 

 

 

 

 

 

 

N31

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

CHE NAN !

 

Monsieu l’Inspecteur d’Académie

 

Euj’ sé bin qu’vos m’avé core rin d’mindé, mé j’ai ossi kaire prinne lé d’vints pou pon qu’vos saquié vo nez quind vos vos s’rez décideu à m’écrire à mi z’aute.

J’ pinse qu’cha vos déminche et qu’vos vos tortilleu come un vier ed tierre qu’y l’arot archu un cop d’ louchet , in vos d’mindint si vos n’allé pon finir pa m’mette in colèeure.

Alorse qu’cha seuche cleur tot d’suite inter nos…CHÉ NAN !!!

NAN…Euj’irai pon feure mumuse amo dins lé z’écoles, euch’prochon jor ed’grèfe, por mi rimplaceu ché z’instituteurs qu’y n’veulte pon oéffé ch’jor là !

Min grind-père, y la toudis dit, qu’y n’avot  pon été foutu àmo d’ché rue d’eul’ Compagnie des Mines d’ Marles in 48 pou vir sin tiot garchon ed’fenir briseux d’grèfes, chossint’ ins apreus !.

J’vos signinle in pus ed cha, qu’jé trafailleu dins ché RASED et qu’vos êtes mate ed’dire qu’ché dé manoqueux qu’y n’serfte à rin et qu’in peut lé supprimeu.

J’m’vos chi mau arrifeu dins ché z’écoles et d’raconteu à ché parints d’élèfes :

« Come j’étos in ban à rin, Monsieur l’ Inspecteur d’Académie y m’a d’mindeu d’vénir m’occupé d’vos z’infants ! ».

 Sau vo respecte, ché pon mi qu’y va passeu pou inn indoule et vos alleu finir pa vos feure moqueu d’vos !

J’va chi donque resteu à m’mason ch’jor là,  pou feure faire ché d’voirs à mé deux tiots garchons. Y n’d’a in au CP et l’aute au CE1 …normal’mint j’dévros y l’arriveu !

J’voulos vos dire ossi d’pon trop compteu su m’fimme nan pus. Come vos l’saveu sur’mint,  all a fé l’école tote eus’vie à dé tiotes sectians d’école mateurnelle, et come y dit vo minisse, all é jusse banne à kinger dé couches  …ché donque cha qu’ all va feure aveuc no tiote file qu’y viant chi d’avir sé 6 mos …….come y disot in d’vo collaborateurs… «  Y fot optimiser la valorisation des compétences  »

Volà Monsieur l’Inspecteur d’Académie çou qu’j’avos à vos dire. J’espeure qu’euj’ vos z’é pon trop contrarieu mé au moinse, vos n’d’aré gagneu in timp’ed’posse .

Veuillez chi archeuvir Monsieur l’Inspecteur d’Académie, l’expressian d’min profand respecte et tous mé z’incourag’mints pasqu’euj’cros qu’vos n’allez pon l’avir bielle, dins lé mos qu’vont suifte.

 

Hector Daubier, pinsionné inscrit su l’Grind Life de la dette publique.

 

 

 

 

 

 

 

 

N30

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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ENFER OU PARADIS

 

<< Qu’ai-je à faire en Paradis ? >> dit AUCASSIN qui recherchant NICOLETTE s’entendit-il dire :

<< NICOLETTE te conduira droit en Enfer, choisis une autre jouvencelle qui elle te mènera au Paradis. >>

Si l’on étudie de plus près cette problématique, on en vient à se poser la question de savoir si l’Enfer est réellement chaud et le Paradis froid ou inversement. Mais la croyance nous parle des flammes de l’Enfer, donc il est chaud.

Mais est-il exothermique (il évacue de la chaleur) ou est-il endothermique (il absorbe la chaleur) ? Si on utilise la loi de BOYLE, on sait que si un gaz se dilate, il refroidit, et l’inverse est valable.

Cependant, il nous faut tenir compte d’un autre paramètre.

Nous savons que ce sont les Ames mauvaises qui vont en Enfer. Il faut donc connaître quelle est la variation de la masse de l’Enfer avec le temps.

Pour cela, il est nécessaire de connaître à quel rythme et à quel taux les Ames entrent en Enfer. En sachant qu’aucune Ame ne ressort de l’Enfer. Car comme au Paradis, on y est pour l’Eternité.

Pour calculer au plus juste le nombre d’Ames entrant en Enfer, nous devons analyser le fonctionnement des différentes religions qui existent de par le Monde. La plupart de ces religions affirme que si vous n’êtes pas un membre assidu de leur religion, alors vous irez droit en Enfer. Comme il en existe plus d’une exprimant cette pensée et  comme les gens n’appartiennent pas  à plus d’une religion, nous pouvons assurer que toutes les Ames vont en Enfer.

Observons maintenant la vitesse de variation du volume de l’Enfer ; parce que la loi Boyle spécifie que pour que la pression et la température restent identique en Enfer, il faut que ce volume se dilate proportionnellement à l’entrée des Ames.

Ceci nous accorde deux options.

La première : Si l’Enfer se dilate à une vitesse moindre que l’entrée des Ames, alors la température et la pression augmenteront indéfiniment jusqu’à ce qu’il éclate.

La deuxième : Si l’Enfer se dilate à une vitesse supérieure que l’entrée des Ames, alors la température et la pression diminueront jusqu’à ce que l’enfer gèle.

Laquelle admettre ?

Si j’accepte la détermination de mon épouse lorsque je l’ai connu et qui m’a dit :

<< Il fera froid en Enfer quand je coucherai avec toi !!! >>

En tenant compte du fait que j’ai couché avec elle un soir d’été, l’hypothèse doit être vrai  et je suis sûr que l’Enfer est exothermique et a gelé depuis longtemps.

La conclusion de cette théorie est que comme l’Enfer est déjà gelé, il s’en suit qu’il n’accepte plus aucune Ame et du coup qu’il n’existe plus…

Ne laissant ainsi que le Paradis.

Et qu’existe vraiment un Être Divin !!!

Cela explique pourquoi, cette nuit d’été, mon épouse ne cessait de s’écrier :

<< Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! >>

 

 

 

 

 

 

N29

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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À LUNDI

 

Un homme et une femme quittent une 3° personne, l’homme lui dit en signe d’au revoir : À Lundi !

 

Yvon :  À lundi !

                   Pouquo ti dis à lundi ? In é sam’di et teu vas core l’vir d’mon !

Yvon :  Ché inn expréssian. In dit toudis  cha.

                   Inn drole d'expressian. Surtout qu’teu vas l’vir d’mon àl’messe.

Yvon :  Teu comprinds jinmés rin. Inter comarate  d’ouvrache quind in s’quitte eul verdi soir,  in s’dit : à lundi. Pace qu’in va s’arvir à nos z’ouvrache lundi.

                   Cha n’impêche pon qu’teu vas l’vir d’mon à l’mess.

Yvon :  Al’messe ! Ché dé gins d’messe qu’in vot, pon dé comarate d’ouvrache. Et pis mi,   j’n’y vas pon à l’messe. Euj’risque pon d’lé vir.

                   Wai ! T’as réponse à tout. Mé, d’mon à l’pêque, te vas lé vir té comarate.

Yvon :  Pon sure ! D’abord ché pon dé comarate d’ouvrache, j’n’oufe pon aveuc euss.

                   Pis, dins l’s’mone, à l’pêqu, teu vas lé vir euss, té comarate d’ouvrache.

Yvon : Pon du tout ! Y vont pon à l’pêque, eux-z’aute.

                   Bin ti-ins ! Quind t’esse-que teu lé vot, alorse ?

Yvon : J’eun lé vot jinmés. Eud’pis qu’eus sus à l’artraite ; In n’se vot pus à l’ouvrache. Mé cha reste dé comarate et in s’dit toudis : à lundi !

Mé quind teu lé vé-yot, eul mardi té comarate d’ouvrache, teu leu disot  à lundi, ossi, à euss.

Yvon :  Bin wai ! Come cha, in avot l’impressian  d’avir in jor d’arpos.

Wai, wai! Final’mint cha fé  quate jors d’arpos pou chonque jor d’ouvrache, puss l’samedi et l’diminche. Cha fé dé rute s’mone !

Yvon :  Wai ! chonque s’mone d’in inn’, donque par mos vingt s’mone.

                   Pa-yeu quate s’mone quind minme. Cha y fé du bin à tin patron !

Yvon :  Wai ! ché pou cha quind fésot grèfe ed timps in timps. Pou récupéré çou qu’in perdot.

                   Et pis y vos cré-yot ?

Yvon :  Y n’a l’air, puisqu’y nos donnot inn rallonge. In dirot qu’y comprind pis qu’y  comprind pus. Y lé come vos ché finme.

                   Quo ? Come nos ! Ché finme.

Yvon :  Bin, in n’a pon l’minme cherfeau.

                   A dù que t”as vu ça?

Yvon : Acoute : Inn finme, t’y dis queutquosse, all comprind rin. Pis si all comprind, all dit  qu’à la toudis pon compris.

                   Pis l’z’home ?

Yvon :  Euss ! Y comprin-nte tout. Minme si on comprind pon, in comprind quind minme.

                   Ah ! Wai ! J’vos ça ! Attind inn minute !

 

La femme va chercher un balai, revient et en met un coup sur les épaules de l’homme.

 

Yvon : Mé teu n’y é pus ! quo qu’teu fé ?

                   J’assa-ye eud’comprin-ne. Mé j’comprind toudis pon.

 

Elle recommence

 

Yvon :  Mé arrète ! Cha fé d’mon !

                   Bin j’comprind toudis pon. J’arc’minche pou vir.

Yvon : Aie !

 

Et il se sauve.

                   Mé arvient chi qu’euj’comprin-ne !

                       J’vas tin foute, mi, du cherfeau d’finme !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

N28

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ch’eul DINTE et pis ch’TOR

 

Inn dinte, all d’vissot aveuc in tor…

«J’aros bin ker pouvir alleu m’jouker là-va tout in héaut d’euch t’ape chi. ! »  qu’all soupirot ch’eul dinte ….

« Mé j’né pon asseu d’forche ! ».

«Et bin pouquo qu’teu n’me léqueros pon l’cul», qu’y li répand ech tor,

«Min brin y lé rimpli d’vitamin-ne !»

Du cop el dinte all li lèqua sin cul pis all sé rindu campte qu’ach’teur all avot asseu d’forche pou li attinte eul premian brinque.

El jor qu’y la suit, apreu avir arléqueu eul cul du tor, all avot pu s’joukeu su l’deusiame brinque.

Insin apreu kinze jors ed lèque, all pouvot s’joukeu in héaut d’l’ape.

Mé queuqu’ jor pus tard, in cinsier l’vot là acoufter.

Y prind sin fusique, y tire et l’dinte all a déquindu pus vite qu’all n’étot monteu…

Morale d’euch t’histoère  chi…

Léqueu dé culs cha vos permet p’t-ête bin d’grimpeu…

Mé cha n’dure qu’in timps !                                                                     HMA

 


 

 

 

 

 

 

 

 

N27

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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TEU CONNOS C’TEU FAPE

 

Y l’étot inn fos inn fourmisse et in crinchon qu’y z’étote dé grin-ne comarate …

Pindint tot l’aprésau, l’tiote fourmisse ouvrot sins arlache, ingringint d’quo mieu pou l’hivière.

All n’a nan  profiteu du solo, ni d’ché douche brisse ed d’ché bielle soré, ni d’ché babélache inter comarate qu’y s’invote inn tiote bieure bin fraique apreu inn journan d’ouvrache.

Mé pindint ch’timps là, euch crinchon, quint à li, y fésot l’fiète aveuc sé comarate su ché plache, dins ché voïette, dins ché bar, y n’perdot pon inn min-nute, kintint, dinsint tot l’aprésau, in profitint du solo, prénint core du plaisi sins s’foère ed bille pou ché frodure qu’y finirote bin pa arrifeu.

Pis quind ché frodure fute là, l’tiote fourmisse, useu pas tot s’n’ouvrache, s’infreuma dins s’tiote mason ingorgeu d’norriture, d’eul cafe àch’ garnier tot é oute.

Euch‘huis à ponne arfeurman, v’là ti pon chi, que quéqu’in y buque. Queuqu’in qu’y l’appeulle au déhors.

In rouvrint sin huis, all s’artroufe come déeux rand d’flin d’vint sin comarate euch crinchon.

Y l’étot débout à coteu d’inn Ferrari et habilleu d’in samptueux mintio d’forrure.

Euch crinchon y li dit :

Banne jornan, min comarate ! j’vas passeu l’hivière dins l’capitale.

Teu n’voudrot pon veilleu su m’mason ?

L’tiote fourmisse a l’y répand :

Mé pou surte ! Sins problinme !

Mé dis-meu : Quo qu’y té chi arrifeu ? A dù qu’t’a trouveu d’l’argint pou ti alleu à Parisse, pis t’acateu inn bielle autio et in si bio mintio ?

Euch crinchon :

Figure teu qu’euj kintos dins in bar, l’s’monne dernian. In productoère y l’a adoreu m’vox… Jé signeu in cantrat pou dé pestaque à Parisse.

Pindint qu’in n’y é ! T’aros pon b’soan d’inn saquo d’là ?

Si fé ! Qu’à l’y répand l’tiote fourmisse

Si teu vos ch’ti qu’in appeulle LaFontinne,

Invos leu s’foère cuire in oé ché ché Grec

A mo d’sin comarate Esope.

H.M.A

 

Fourmisse : fourmi

Crinchon : cigale

Aprésau : automne

Babélache : bavardage

 

 


 

 

 

 

N26

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Euch CORBIO, ech l’ARNARD et pis ch’tiot LAPAN

 

In corbio y l’étot accouf’té su in ape, in tron d’glindé

In tiot lapan qu’y l’avot vu, l’y d’min-ne :

«Et mi ! Euj pourros pon m’assir come ti, et rin glindeu d’eul jornan ? »

Euch corbio y li répand :

« Pou surte ! Que teu peux. Pouquo pon ! »

Insin ech lapan y s’assot pa-d’sous l’ape à dù qu’y l’étot euch corbio  et pis y s’arposa. 

Sodin, in n’arnard y s’moutra!!!!!

Y fit ni inn ni deuss, y s’arwé d’in keu d’in seu su ch’l’lapan et y l’miu  ossi sec !

A dù qu’all lé l’morale d’euch t’histoère çi :

Pou resteu jouké et rin glindeu d’eul jornan, y vot miux avir inn positian bin èl’vée, très très él’vée…

HMA(2008)

 

 

 

 

 

N25

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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CH TIOT CAPRON ROUCHE

 

Ché ch’ tiot capron rouche qui s’in va vir eus Grind Mère :

In route, muché pad’rère inn aïure, all vot bin in grind leu.

V’là ti pon qu’ l’innochinte all li racante qu’all va vir eus Grind-mère et qu’in puss eud cha, all li tiant l’ crachoir :

-         Grind Leu, qu’ vos aveu d’ grinds bros ?

-         Ché pou miux t’ sierreu conte mi pou t’ feure dé baises eum tiote File !

Et su cha, y détale come in voleu d’ glinne.

All cantinue sin qu’min et all arvot euch Grind Leu toudis muché pad’rère in ote aïure :

-         Grind Leu, vos êtes d’jà là ? Qu’ vos aveu d’ grinnes ginmes ?

-         Ché pou miux queurir, eum n’infint !

Et l’arv’là débuqueu d’ nouvio à fond d’ tron.

All cantinue core sin qu’min et all arqué core su ch’ grind Leu, mucheu toudis pad’rère in aïure, à dù qu’in n’ vot qu’eus z’orelles qu’y dépaste.

-         Grind Leu, qu’ vos aveu d’ grinnes z’orelles ?

-         Ché pou miux t’acouteu, eum n’infint !

Pis l’arv’là core arparti vinte à tierre.

All arrife pad’vint l’ mason d’eus Grind Mère et quo qu’all vot ?

Euch Grind Leu, eus tiète inflée, qui sierre lé dints. Y lé core là, muché pad’rère ch’ eul palissate :

-         Qu’ vos aveu d’ grinnes dints ? Qu’all y dit core.

Alorse, Grind Leu à biout d’ neurf, y li dit come ça :

-         Mé teu vas ti chi m’ laisseu kier trinquile ti ! Wai !

 

H M A 2006

 

 

 

 

 

 

 

N24

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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AL DERNIAN MINUTE

 

Come toudis, ché al dernian minute qu’euj meu su rindu à ch’eul boutik pou mi acateu chou qu’eum finme, all n’avot pu l’foère et pou cha, all m’avot fé inn liste. Mé quind jé vu l’monte qu’y avot, j’étos près d’tout laisseu là.

« J’vas core chi passeu in timps fou, aveuc tot l’ouvrache qu’y m’attint. Noël, cha d’vié vrémint inn corvée. Cha serot bin d’eus couqueu et d’eus révéllé l’lind’mon. »

Final’mint, j’sus arriveu à ch’rayan d’ché joueu. Et là, jé core marroneu d’nouvio conte euch prix d’ché joueu, in meu d’mindint si ché jonne d’ach’teur jourote vrémint aveuc. M’v’là arriveu dins ch’t’allée d’joueu.

Tot in cachint, eum liste dins m’mon, j’arluque du coin d’eum n’oèl in tiot garchon d’inviron chonq ins, qu’y serrot conte li, in tiote poupée fort belote. Y l’arrétot pon d’li carésseu sé cavio. J’eum demindos à qui qu’ché ti qu’y pouvot bin pinseu. Ché pou inn file cha.

Pis,  ch’tiot y s’arteurne veurs inn finme à coteu d’li.

« Matinte, té vrémint surte qu’euj né pon asseu d’sous ? »

Eul finme all li répand assé dur’mint :

« T’eul sé bin ! Qu’t’as pon asseu d’sou pou ti l’acateu. »

Pis, all li d’minne d’armeuré là et d’l’attinne chonq minute. Pis, all débuque pus lon. Euch tiot teunot toudis l’poupée dins sé mon.

Final’mint, j’eum sus dirigeu veurs li et li é d’mindeu pou qui ch’étot qu’y voulot l’acateu.

« Ché l’poupée qu’eum tiote sœur all arot voulu pou sin Noël. All d’étot surte qu’euch Père Noël y li amèn’rot. »

J’y dit alorse qu’y allot peut-ête bin li déposeu.

Y m’répand tristemint :

«  Nan ! Eul PèreNoël y peut pon alleu là du qu’all é, eum tiote sœur, ach’teur. Y fot qu’euj bale ch’eul poupée à m’mamman pou qu’all y appeurte. All é parti arjointe ech tiot Jésus. Min père y dit qu’eum mamman all va bétot y alleu l'arjointe ossi. Du cop, jé pinsé qu’all pourot prinne el poupée aveuc et li baillé à m’tiote sœur.»

Min coère y sa preusqu’arréteu d’batte.

Eul tiot garchon y la l’vié sé z’yu  veurs mi et y m’a dit :

« Jé dis à min père ed dire à m’mamman d’eun pon débuqué tot suite. J’li é d’mindeu d’attinne que j’arvié du boutik. »

Pis y ma montreu inn photo d’li, prise ichi dins ch’magasin, aveuc el poupée dins sé bros.  In m’disint qu’ché pou s’m’mamman pou l’imm’né aveuc, pou n’pon l’oublieu.

« Jé quer em mamman et j’aros quer qu’all me quitte pon. Mé min père y dit qu’y fot qu’all s’arnaille aveuc eum tiote sœur. »

Y abassa s’tiète et d’meura silincieux, come si qu’y fésot inn prière.

Euj trifouille dins mé poque et j’in sorti tros billeu. J’y é d’mindeu d’arcompteu sé sous et jé glisseu mé billeu aveuc lé sien et in a c’minché à zé compteu. Y n’d’avot puss qu’y n’in fallot. Euch’tiot y marmonna : « Merci tiot Jésus, pou m’avir donneu asseu d’sous. »

Y m’arwette et dit : « J’y avos d’mindé d’s'arringé pou qu’jé asseu d’sous pou mi acateu ch’eul poupée pou qu’em mamman all y appeurte à m’sœur. Y l’a intindu eum prière. J’aros bin voulu n’d’avir asseu pou acateu inn rosse blinke à m’mamman. Mé j’n’osos pon li d’mindeu. Mé y d’a mis asseu pou acateu l’poupée et pis inn rosse blinke. Vos savé, mossieu, m’mamman all a quer cha lé rosse blinke. »

Queuque minute pus tard, es matinte all arvié et mi j’ m’in vas in poussint min cario.

J’né pon pu oublieu ch’tiot garchon tot au long d’mé course.

Pis j’eum sus ramintuvé in artique paru ché jors chi dins l’jornal. In home in état d’ivresse y l’avot rintré dins inn aute autio. Ed’dins y avot inn jonne finme et s’tiote file. Eul tiote all é morte su l’cop et ch’el mère grav’mint blésseu, all étot dins l’coma et y n’avot pon bécop d’espoir pou elle.

A chou qu’ch’étot l’finmille d’eus tiot garchon ?

Queuque jors pus tard, jé lu dins l’jornal qu’eul finme all étot  décédeu à sin tour. J’né pu m’inpécheu d’alleu l’y acateu in bouqueu d’rosse blinke, pis rinne visite à ch’salon mortuaire à dù qu’all étot  ch’eul jonne finme.

All étot là, étindu, t’nint dins s’mon inn bélote rosse blinke, aveuc el poupée et ch’eul photo d’euch tiot garchon du boutik.

J’sus parti in brayint, in pinsint à ch’tiot qu’y avot tell’mint quer eus mère et s’sœur qu’cha paraissot incro-iape.

Et tout cha à causse d’in vaquabonne qu’y l’avot l’garzin et qu’y leu a tot inl’vé à l’dernian minute.

HMA

 

 

 

 

N23

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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POUQUO MI !!!

 

Euj sus allé à inn sorée inter comarate, mamman !

Et j’ meu sus bin ramintuvé chouqu’ teu m’avos dit.

Teu m’avos bin dit d’eun pon boère, mamman, alorse ! Euj né pon bu.

Euj né rin bu d’el sorée, minme si z’aute y m’avote inciteu àl l’avaleu.

Mi, j’ sé bin qu’ jé kosi l’ banne saquo, mamman ;

Euj sé qu’ t’as toudis résan.

Ach’ teur, l’ fiète à lé bintôt termineu.

Et tertous y s’arvont à leu mason et y print’te el volint d’ leu autio.

Mi, quind j’ sus intré dins l’ mi-inne, j’ savos qu’euj’ rintreros à no mason tout é oute.

Tout cha, grâche à ti, mamman, grâche à l’ manieure comint qu’ ché qu’ teu m’as éduqueu.

Pis v’là ti pon qu’euj c’minche à conduire.

Pis come euj perdos l’ grin-route, vlà ti pon qu’inn aute voture, qu’y m’avot pon vu, pou surte, all m’ rinte éd’dins.

J’ meu sus artrouveu éjecteu et allongeu in plon mitan d’euch pavé. Cha fé drôle, te sé, mamman !

Pis jé intindu el guindarme qu’y disot qu’ l’aute arsoule y l’étot rosse, y t’not in rute guerzin. Et pou l’heure, ché mi ch’ti qu’y pa-ïe !

J’espère bin qu’ té vas bétôt arriveu, mamman !

C’mint qu’ cha s’ fé, qu’ ché à mi qu’ cha é arriveu, mamman ?

Eum vie all vié chi d’éclateu come in balléon.

Euj sus couqué dins min sing.

J’intinds ossi ché pompiers qu’y parl’te d’ mi. Y diste qu’euj vas chi morir dins peu d’ timps. Y n’ peuf’te rin foère pou mi.

Euj voulos jusse t’eul dire, mamman, euj t’eul jure. J’ né ré avaleu, pon inn zique d’alcool.

Ché l’ z’aute qu’y in buvotte. Ché ti z’aute qu’y n’ont pon busié à chou qu’y pourrot s’ passeu in rintrint à leu mason.

L’aute tiot y l’étot li ossi à l’ minme sorée qu’ mi. Eul seu différinche, ché qu’ li, y la bu et qu’ ché mi qu’y vas passeu l’arme à geuche.

Jé chi d’ mo d’pertout, ach’teur. J’intinds quéqu’in qu’y s’ promonne étour ed’ mi.

Wai ! Ché li ! Ech garchon qu’y ma rintreu d’dins.

Euj cros bin qu’euch né pon jusse, in affeure parel !

J’ sus chi étindu intron d’ morir, et li, euch rostin, y m’ ravisse aveuc sé z’yux d’ merlin frit.

Pon d’ bile, qu’y drot pinseu. In va t’ widié d’ là ! !

Eum n’oèl, wai ! Euj sus rétindu pou du ban !

Pindint qu’ j’y pinse, mamman, dit à min tiot frère et à m’ sœur d’eun pon braire, dis à ch’ père d’ête brafe et si cha artompe euj s’rai au Paradis, mamman ! T’y diras qu’y l’écrife su m’ pierre tompale : « A no fiu ».

Mé queuqu’in arot du li dire, mamman, qu’y n’ fallot pon conduire eus n’autio s’y l’avot bu.

Si seul’mint, hin mamman ! J’ s’ros core vivint, parmi vos z’aute.

Jé d’pus in pus d’mo à respireu. Euj sins qu’euj m’in vas lint’mint et jé inn troulle terripe.

J’ t’in prie, mamman, n’braie pon ! Quind j’avos b’son d’ti t’étot toudis là.

 

J’ voudros quind minme eut posé inn dernian questian avint d’ m’in ralleu pou toudis ?

Mi qu’y né rin bu avint d’ conduire !

Alorse !

Pouquo qu’ché mi ch’ti qu’y drot morir ?

H.M.A

 

 

 

 

 

 

 

 

N22

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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LE SAFARI

 

Qu’est-ce que c’est que çà ? Dirait mon Grand-père.

Je lui explique que grâce à un concours, j’ai gagné un voyage en Afrique. Un safari photo avec possibilité d’abattre un animal féroce comme trophée.

 

Dix jours plus tard, je lui relate mon expédition.

Après avoir pris l’avion à Roissy, Charles De Gaulle, qui m’a déposé à Blacoublak en CentrAfrique. Je fus pris en charge par deux guides indigènes parlant correctement le français. Ils me conduisirent à l’hôtel où je devais me reposer de mon trajet aérien ; le safari démarrant le lendemain matin à 9 heures.

Jusque là tout se déroulait comme prévu. Sitôt la toilette et le petit déjeuner pris, on me remit l’accoutrement et le matériel adéquat pour ce genre d’expédition.

A savoir : un casque blanc de type colonial, un pantalon et veste treillis avec de multiples poches ; des rangers comme chaussures ; un appareil photo à flash incorporé, sophistiqué avec un système de recherche automatique, au cas ou on le perdrait en fuyant ; un fusil avec une seule cartouche. On a droit qu’à un seul animal, si on le loupe, c’est tant pis pour soi ; dans les deux sens du terme, ou on n’a rien ou l’animal nous dévore. Un sac à dos contenant quelques victuailles comme en-cas ; et enfin, une jeep pour nous transporter et visiter. L’un des deux guides en est le chauffeur.

Après avoir parcouru quelques kilomètres, la piste nous conduit à l’orée d’une forêt. Et là ! Pas de bol. La jeep rend l’âme, elle s’arrête lentement.

Je ne vous explique pas les évènements.

Les deux guides commencent par se disputer courtoisement et méchamment. L’un dit à l’autre qu’il devait tout vérifier avant de partir et mettre de l’essence suffisamment. L’autre de répondre que le réservoir est plein et qu’il est désolé ; mais la jeep n’est pas de première jeunesse et ne lui appartient pas.

Enfin qu’il n’a pas un téléphone portable ne fonctionnant pas.

Bref ! Après quelques malheureuses tentatives, force nous est de continuer notre route à pied. Il serait dommage de rebrousser chemin. Ils finiront bien par rencontrer

quelqu’un qui aura un téléphone en état de marche et que des secours seront envoyés.

Nous entrons dans le sous bois, une sente nous y invite, mais des branchages doivent néanmoins être écartés pour faciliter notre passage.

Après une petite heure, nous arrivons dans une carrière. Des bruissements se font entendre ainsi que des cris bizarres.

- Qu’est ce que c’est ? Questionnai-je

- Ce sont les NIDDIOTS ! Me dit le guide

- Je peux les photographier ?

- Oui ! Mais, il faut faire vite car ils vont se mettre à hurler de plus belle et nous poursuivre.

Je prends la pose, j’essaie de les entrevoir dans les hautes herbes. Ça y est ! Il y en a un qui se lève ; Je clique. Devant leurs hurlements, nous prenons la fuite.

Je fais le cri du NIDDIOT ?

Oui ?

Alors, voilà, c’est comme çà ! Mettant les mains en porte-voix, je fais entendre ce cri : (dit d’une voix rapide) << J’t’en merde ! >>

C’est assez spécial comme cri.

 

Essoufflés, nous continuons lentement notre marche dans cette forêt inamicale. Nous arrivons dans une autre carrière identique, semble-t-il, à la précédente. Mais il paraît que les forêts se ressemblent toutes en Afrique.

De nouveau une clameur se fait entendre.

- Qu’est-ce que c’est ? Questionnai-je

- Ça ! Ce sont les FAILETS ! Me dit le guide

- Ha, bon ! Je peux les photographier

- Bien sur ! Mais là aussi, il faudra courir, moins vite mais courir quand même.

- Pourquoi ?

- Vous verrez par vous-même. Dit-il.

Je prends la pose. J’observe bien. Je comprends pourquoi ils courent moins vite que les autres. Puis je clique. Le flash déclenche un bruit assourdissant.

Je fais entendre le cri des FAILETS ?

D’abord, ils se tiennent sur une patte, l’autre recourbé sous le postérieur. Ils ne lèvent pas les deux car ils se casseraient la figure. Mais c’est pour ça qu’ils ne courent pas vite ; le temps de retendre la jambe et de relever l’autre, il se passe un petit moment.

Toujours en portant les mains en porte-voix et d’une extrême rapidité ils font :

 << Fé pas chié ! Fé pas chié !  >>

Enfin, nous arrivons près d’une rivière. Il nous faut la traverser. Elle est peut-être profonde mais c’est plus pratique avec une liane, dit le guide.

- Pourquoi on ne marche pas sur le tronc d’arbre, là ? Dis-je

En effet, un tronc flotte doucement sur la rivière, il suffirait de l’agripper et l’affaire est faite.

- Regardez ? Dit le guide.

Et prenant une pierre, il la lance sur le tronc. Une énorme gueule dentée s’ouvre sous nos yeux.

- C’est un croco crocodile ? Dis-je. 

- Oui ! Mais on ne craint rien, il va s’en aller. 

Effectivement, il part. Mais dans notre direction. Je vois les deux guides courir se réfugier dans un arbre.

Moi, j’attends ! Après tout, ce n'est pas moi qui ai lancé la première pierre. Mais devant son air convaincant, je fouille  dans une de mes poches et je prends de la poudre d’escampette jusque l’arbre le plus proche qui abrite déjà mes deux guides.

Nous attendons ainsi deux bonnes heures. Nous en profitons pour casser la croûte.

Enfin, le crocodile se décide à repartir. Il rejoint la rivière et se laisse glisser lentement.

Nous descendons de l’arbre et nous entreprenons de passer la rivière à l’aide des lianes placées bien rencontreusement au bon endroit.

Après quelques minutes de marche forcée, nous arrivons au bas d’un monticule. Une espèce de petite colline que les guides appellent le plateau des DINGGOTS.

- Ce sont des chiens ? M’hasardai-je à demander.

- Pourquoi ?

- Bin ! En Australie, il y a les dingos. Ils sont peut être de la même famille.

- On ne sait pas. On n’a jamais cherché à savoir.

- Bon ! Je prends une photo ?

- Oui ! Allez-y. De toute façon, ils ne descendent jamais.

Je prends donc la pose et j’attends. C’est long deux quarts d’heure à attendre. Presque une demi-heure.

Soudain, je les vois ! Je clique. Je flashe. Et quel brouhaha je déclenche. Heureusement qu’ils ne descendent pas du plateau.

Je fais leur cri ?

 C’est assez extraordinaire. Ils sont comme qui dirait assis sur leur derrière !

C’est peut-être pour ça qu’ils ne nous poursuivent pas.

Puis portant les mains en porte-voix, ils tournent la langue sept fois dans leur gueule ? On le sait en comptant les bosses qui se font dans leurs joues. Ils disent d’une voix sèche :

<< Vat’fer fout’ ! Enculé ! >>

 

Afin de rétablir le calme et la sérénité dans ce coin de jungle, nous reprenons notre marche.

Sortant de la touffaie, j’aperçois à quelques mètres, la jeep. Bizarre, je n’avais pas vu ce deuxième passage.

Puis comme par miracle, après quelques coups de démarreur pour l’essayer, le moteur racle, tousse et se met à tourner.

- Il avait dû chauffer ! Dit le guide

Une marche arrière et on reprend le chemin de l’hôtel.

- Et mon animal sauvage ? Quand est-ce que je le tire ?

- Mais oui ! On allait l’oublier, dit le guide. Je crois que d’ici un ou deux kilomètres sur la droite on peut trouver un lion.

Ce qui fut dit, fut vrai.

Dans ce qui ressemble à une savane, un lion se promenait tranquillement ; la tête au-dessus des herbes, humant la chaleur du soleil.

- C’est le moment, dit le guide immobilisant la jeep et arrêtant le moteur. Préparez-vous! Donnez-moi votre appareil photo, je prendrai le cliché.

Je m’applique, je me cale bien dans la jeep, j’épaule, je vise la tête du lion, je retiens mon souffle, je revise bien entre les deux yeux, j’appuie sur la détente. Un bang terrible retentit ainsi qu’un long rugissement. Le lion se dresse sur ses pattes de derrière et tombe lourdement sur le coté. Il est mort ce soir.

Mais ! Que vois-je soudain ? Et, qu’entends-je ?

Des petites bestioles noires se sauvent en levant les bras, les croisant et les décroisant sans cesse.

- Qu’est-ce que c’est encore que çà ? Quémandai-je.

- On ne sait trop. A chaque fois que l’on tue un animal dans le coin, ils font çà.

- Mais c’est quoi ? Et leur cri ?

- Nous on les appelle les PANOUS

- Les Panous ?

- Oui ! Ils crient toujours ça.

- << Pas nous ! Pas nous ! Pas nous ! >>

 

H.M.A. (2000)

Extrait de L’Enfant Trouvé, édité en mai 2007

 


 

 

N21

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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EUCH’ L’EURO

 

Diminche matin, euj’ vos euch’ Gustave, y l’avot l’eur contrarieu.

« - Bin di don, Gustav’, t’a pon l’eur dins t’ n’assieutte ? Quo qu’y t’arrive ? »

« - Ecout’ tiot ! Euj’ viens d’ vire al’ télé, qu’in allot passeu ach’ eul’ monin uniqu’. »

« - Bin, in n’in perle eud’pui d’s’ anneux de ch’t’ affaire là. »

« - Ouais ! Eup’tèt’, mé mi, euj’ m’aperços qu’euj’ va y perte pus’ qu’euj’ gagne. »

« - T’a mi qu’à dire ! Et quo qu’y t’ fait dir’ cha ? »

« - Ti qu’y né pon beute. Teu va comprint’ tout’ suit’.

Min fiu qu’y travall’ ach’ l’interprise, y gagne le SMIC, come y dit : chi mille chonqu’ chin frin per mos (6500 frs). Mi avint Degaulle, au SMIC, j’aros gagneu chi chin chinquinte mille frin (650.000 frs) légeux. Et min tiot fiu, quin y va aleu ouvreu, y l’ara mille euros pou sin mos.

Alors, expliqu’ meu ! Pourquo que plu in avinche dins l’av’nir, in gagne moins » ? »

« - … ! »

QUEUQU’ MOMINTS D’ACTUALITEU

De HECTOR MELON D’AUBIER 2001

 

 

 

 

N20

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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ODE au P CHEUR

 

Ecrite en douze mots commençant

Par la lettre P

 

Pauvre Petit cheur

Peinant Pour Pêcher

Par Plusieurs Prises

Quelques Petits Poissons

 

Mais, me direz-vous ! Ny a-t-il pas un mot avec la lettre ?

Ne faut-il pas, répondrai-je !

Un Q pour faire un P ! ! !

 

                                                           H.M.A. (2001)

                                                           Recueil de contes et poésies

 

 

 

 

UN JOUR, CETAIT LA NUIT

 

Il était une fois,

Un village sans nom

Sans habitant et sans maison.

 

 

      Un jour, un unijambiste debout sur ses deux jambes vit un aveugle regardant un sourd qui écoutait sonner minuit à lhorloge arrêtée de lEglise.

      Soudain ! « Virgule »,

      Il vit par le soupirail dune cave située au 1er étage, un autre aveugle qui regardait, par le trou de serrure dune porte fermée ouverte, un mort vivant ; assis debout sur une chaise repliée, nu comme un ver habillé, en train de lire un journal, plié en quatre dans sa poche, à la lueur dune bougie éteinte.

      Et ! « Virgule »,

      Au treizième coup de minuit, il entendit « JESUS » dire à ses Apôtres : « Et moi ! Je mange quoi ? »

                                                 H.M.A (1974)

 

 


 

 

N18

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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LE CERCLE VICIEUX

 

Lherbe folle responsable de la vache folle !

Mais le petit poisson ???

 

Un oiseau migrateur mort

Quelle aubaine pour Monsieur Lerat

Bien nourri, il ne voit pas Sire Lechat

Qui sen fait alors un royal festin.

Le braconnier de le voir si fort

Se dit : il fera un beau lapin

Mais lui bien repu ne vit la mare.

Bonne nourriture disent les poissons

Loiseau migrateur jamais en retard

Se dit quils étaient fin bons.

Et, un oiseau migrateur mort

 

H M A  2006

 

 

 

 

 

16

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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YVON CORE DIRE……

 

Si tu es pauvre, Yvon dire que tu sais pas gérer

 

Si tu es riche, Yvon dire que t’es un malhonnête

 

Si tu as besoin d’un crédit, Yvon te le refuser

 

Si tu es riche, Yvon te faire des faveurs

 

Si tu es en politique, Yvon dire que tu acceptes les pots de vin

 

Si tu n’es pas en politique, Yvon dire que t’es pas patriote

 

Si tu as de la peine, Yvon dire que tu fais pitié

 

Si tu es heureux, Yvon dire que tu vis sur un nuage rose

 

Si tu es affectueux, Yvon dire que tu es faible

 

Si tu n’es pas affectueux, Yvon dire que t’as pas de cœur

 

Si tu meurs jeune, Yvon dire que tu avais tout pour réussir

 

Si tu meurs vieux, Yvon dire que t’as manqué le bateau

 

Si tu économistes ton argent, Yvon dire que tu es un rat

 

Si tu dépenses tes sous, Yvon dire que tu es une poche trouée

 

Si tu travailles trop, Yvon dire que tu ne profites pas de la vie

 

Si tu ne travailles pas, Yvon dire que t’es fainéant comme pas un

 

Si tu es con, Yvon dire que tu es un con

 

Si tu es trop gentil, Yvon dire que tu es un con

 

 

Mais si tu te fiches des Yvon……  Yvon te respecter.

 

                                                            Clin d’œil à Sandrine R

                                                                               H.M.A

 

 

 

 

 

 

 

 

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Extrait du RECUEIL de NOUVELLES tome 1

De Hector MELON d’AUBIER

 

LA BALANCOIRE

 

Une petite maison du siècle dernier, construite avant 1948, comme indiqué sur l'acte de vente. Sur le sien, cette indication ne doit pas être portée. Elle n'a pas été vendue depuis plus de 82 ans. Gustave DELATTRE y est né. Il en a hérité à la mort de ses parents. Une partie en 1943 à la mort de son père, fusillé par les allemands. Puis à la mort de sa mère en 1957.

Il s'est marié après la guerre en 1948. Trois enfants sont nés de cette union.

Il avait entrepris après la naissance de son aîné la construction d'une balançoire. Bien située en milieu de cour. On ne parlait pas encore de pelouse, à l'époque. Des fenêtres de la cuisine et de la grande salle (salle à manger à notre époque) on pouvait surveiller les enfants qui s'y balançaient.

Il l'avait conçue pour trois enfants au départ. Il n'en eut que trois au final.

Il prenait plaisir à les entendre s'égayer, de crier entre eux, d'écouter le grincement ou le couinement de la balançoire (coui, coui) lorsqu'il se trouvait au jardin, l'après-midi ou le matin, entre ses postes à l'usine.

Il n'avait pas connu ça, lui. Le plaisir de jouer. Il avait commencé à travailler très tôt. A onze ans, déjà à l'usine, puis au champ avec son père, puis au jardin. Pas de frères et de sœurs, pas de copains.

Il y eut la guerre qui lui a permis de s'évader de cette vie, qu'il s'était juré de ne pas faire connaître à ses enfants.

Les années passèrent. Le couinement de la balançoire s'estompa lui aussi, avec le grandissement des enfants. Coui, coui, c'était lui lorsqu'il se rendait au jardin. Il ne pouvait s'empêcher de les pousser les unes après les autres. Et, ça recommençait au retour. Une habitude, peut-être !

Les enfants se marièrent. Quel bonheur et quelle joie de recevoir les mercredis et les jours de vacances les petits enfants. Chacun d'eux d'âges différents, quelques petits copains du quartier et cette ribambelle de gamins refaisait frémir son cœur à chaque coui, coui.

Tous les ans, il la repeignait, il changeait les cordes et les sièges. C'était son seul bonheur.

Le malheur frappa de nouveau chez lui. Son épouse décéda des suites d'une longue maladie. Déjà les petits enfants ne venaient plus comme avant. Il ne fallait pas fatiguer Mamy. Et ils grandissaient aussi. Ils avaient d'autres jeux et d'autres plaisirs.

A chaque mariage, il souhaitait à chacun ou chacune d'avoir des enfants le plus tôt possible et de ne pas hésiter à les laisser chez lui en pension.

Il ne se rendait pas compte qu'il vieillissait et que ses petits et arrières petits enfants préféraient d'autres jeux comme les Sega ou les Nintendo, puis les ordinateurs. L'éloignement des uns et des autres pour leur travail fit qu'il se trouva bien seul.

Pendant quelques années encore, il repeignit la balançoire avant Noël. Il savait que tous viendraient lui souhaiter la Bonne Année, les enfants s'il ne fait pas trop froid joueront avec la balançoire.

Puis elle resta ainsi, à l'abandon.

Sa vieille habitude lui était passée. Il n'allait plus au jardin si souvent. Un voisin l'entretenait en échange de quelques légumes. La cour n'était plus qu'une pelouse qu'il faisait tondre une fois par mois.

Plus personne ne venait chez lui. Même pour ses quatre vingt ans, ses enfants l'ont emmené dans un restaurant. Il ne voyait personne avant le Nouvel An, si ce n'est une carte d'anniversaire ou une visite éclair.

Heureusement il tenait encore sur ses jambes et n'avait pas perdu la tête. Il se serait bien retrouvé à l'hospice, sinon.

La balançoire qui se balançait tant, ne se balançait plus, ne faisait plus entendre son coui, coui. Il avait laissé les cordes et les sièges. Elle paraissait plus jolie ainsi. Même si elle commençait à perdre sa peinture.  

On lui avait bien proposé de la lui racheter. Il refusa à chaque fois.

« Quand je serai mort, les enfants en feront ce qu'ils voudront » disait-il. 

Puis arriva ce fameux soir d'hiver. Il venait de se coucher, mais ne trouva pas le sommeil tout de suite. Soudain ! Il eut l'impression de faire un rêve. Il entendit la balançoire se balancer. « coui, coui ». Il mit du temps à réaliser qu'il ne dormait pas. Il alluma la lumière du chevet et se leva aussitôt. Il se dirigea vers la porte d'entrée. La balançoire couinait encore. Il alluma la lumière du dehors, la cour fut éclairée, la balançoire ne couinait plus. Son coui, coui n'était plus qu'un râle. A peine un balancement faisant frémir un siège.

 « Probablement dû au vent ! » pensa-t-il.

Il attendit encore quelques minutes sur le pas de porte, regardant nostalgiquement la balançoire. A quoi pensait-il ? Le vieil homme. Un frisson le parcourut, il prit conscience que le froid de la nuit l'enveloppait. Il rentra, éteignit les lumières et se recoucha.

Une nuit quelque peu agitée, qui lui donna l'air abattu lorsqu'il se réveilla au petit matin.

Il y pensa toute la journée, il se surprit plusieurs fois à s'approcher de la balançoire et de pousser un siège. Son couinement caractéristique le laissait toujours méditatif. Le coui, coui s'estompait et il tournait le dos à la balançoire et rentrait chez lui, non sans dire à voix basse :

« Oui ! C'est ça ! Ca ne peut être que le vent. »

La nuit tombait tôt. Le vieil homme mangeait peu. Ne lisait plus le soir. Et la télé ne l'intéressait plus trop. Après les informations et la météo, il partait se coucher. Il ne trouva point le sommeil de sitôt, comme habituellement. Intérieurement, il guettait le moindre coui, coui de sa balançoire.

Cela allait-il devenir une obsession ? Il frissonna à cette pensée.

Puis soudain ! Le déclic, le signal. Il alluma la lampe de chevet, sauta, aussi vite que le pouvait son vieil âge, du lit ; renversa une chaise au passage, ouvrit la porte d'entrée et…

Rien ! Dans la nuit étoilée, la balançoire finit son dernier coui, à peine audible.

« Elle va me rendre fou ? » dit-il en refermant la porte.

Il rejoignit son lit, se força à trouver le sommeil et s'endormit profondément. Un sommeil peuplé de balançoires qui couinaient chacune leur tour, inlassablement. C'est dans un climat de fièvre qu'il se réveilla, enfin.

Les jours se suivent et se ressemblent pour le vieil homme. Il reprit cette vieille habitude de pousser la balançoire, d'écouter son coui, coui. Finalement, il trouva dans l'après-midi, en buvant une tasse de café, la solution, pensait-il, pour résoudre cette énigme.

Le soir venu, il amena son fauteuil près de la plus proche fenêtre. Il resta vêtu mais prit la précaution de s'équiper d'une couverture, de quelques friandises et d'un bol de tisane pour passer le temps et attendre, bien emmitouflé, dans la pièce plongée dans le noir.

Coui, coui, coui, coui. Il ne réagit pas tout de suite. Malgré lui, il s'était plongé dans une forme de torpeur magique.

Coui, coui, coui ! Il ouvrit les yeux, tendit l'oreille. Mais oui ! C'est bien la balançoire qui couine. Il écarte les rideaux, oblige ses yeux à forcer le noir de la nuit. Puis il distingue nettement la balançoire. Coui, coui ! Elle couine toujours.

Une force de pénétration, accompagnée d'un tremblement fébrile et d'une suée dans le dos, lui fait découvrir, posée sur le siège, une forme noire.

Il tente de se calmer.

« Est-ce un fantôme ? Un esprit qui vient me narguer ? »

Sa respiration se veut haletante. Puis il se lève, marche péniblement à tâtons, ouvre, sans faire trop de bruit, la porte d'entrée. Il fixe la balançoire qui termine de couiner. La forme noire est toujours sur le siège qui ne se balance plus. Il s'est stoppé dans une position d'attente.

Le vieil homme appuie sur l'interrupteur, la lumière inonde la cour, la forme noire s'anime brusquement et d'un bond quitte le siège. Dans l'unisson un coui, coui reprit, accompagné d'un "miaou".

Lequel des deux fit entendre le plus de décibel, le vieillard l'ignore.

Car surpris, il eut un mouvement de recul et son cœur se mit à battre la chamade.

Il se mit à rire et repartit se coucher, heureux.

Le lendemain matin, il déposa près de la balançoire un bol de lait chaud. Qui sait ?

Ce chat noir qu'il ne connaissait pas, pourrait revenir dans la journée et se balancer.

 

H. M. A.  2002

 

 

 

 

N13

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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QUELLE AFFAIRE…

 

En voilà une d’affaire !

Mais quelle drôle d’affaire…

C’est l’affaire

De deux fers

Liés par un fil de fer.

Quelle affaire,

Pour les défaire.

On ne sait comment faire !

Aussi pour bien faire,

Ils y tiennent dur comme fer

A leur fil de fer.

Vous parlez d’une affaire !

Comme on l’a vu faire,

On a coupé le fil de fer

De nos deux fers.

C’est une autre affaire !

Sans fil de fer.

Que vont-ils faire ?

Vont-ils s’en faire ?

En voilà, encore, une drôle d’affaire

 

QUEUL’ AFFAIRE…

 

In volà inn’ d’affaire !

Mé queul’ drôle d’affaire…

Ché l’affaire

Eud’ deux fers

Lieu per in fil eud’fer.

Queul’ affaire,

Pou lé défaire.

In n’sé comin faire !

Aussi pou bin faire,

Y l’y tienn’ dur come fer

A leu fil eud fer.

Vos perleu d’inn’affaire !

Come in l’a wétié faire,

In a coupeu euch’fil eud’fer

Eud’ nos deux fers.

Ché inn’aute affaire !

Sin fil eud’fer.

Quo qu’y vont faire ?

Chou qu’y vont s’in faire ?

In volà, incor’, inn’ drôle d’affaire…

En souvenir de MIRIA

HMA

 

 

 

 

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EXTRAIT DU RECUEIL DE NOUVELLES TOME 1

DE HECTOR MELON D'AUBIER

                                                                        

TOUS LES CHATS SONT GRIS

 

Certaines personnes vous disent : «  J’en ai vu de toutes les couleurs ! »

Mais qu’est-ce que la couleur ?

Je ne les connais pas,  les couleurs ! Je ne les devine pas ! Je ne les sens pas !

<< Ce tableau est joli ! Ces couleurs, sur un coucher de soleil, sont chatoyantes. >>

Je n’ai jamais vu un coucher de soleil ! Encore moins le soleil ! … Comment puis-je savoir si ces couleurs sont chatoyantes ?

La rose est rose. On en trouve des jaunes, des blanches, des rouges, des bleutées parfois.

Mais qu’est-ce qu’une rose ?

J’ai fini par deviner. En les touchant, ce qu’elles pouvaient représenter.

Oh, C’est vrai ! Il y a les odeurs. Je sais faire la différence entre une rose, une tulipe, un dahlia ou même des légumes. Mais il m’a fallu longtemps pour les reconnaître à leur forme. Les assimiler à mes objets familiers.

<< - Il fait beau ! Le soleil brille ! Le ciel est bleu !

Oh ! : Le ciel est gris, il va pleuvoir !

Il va sûrement neiger, la lune brille ! >>

A quoi elle ressemble la lune ? Un rond jaune à qui il manque un morceau chaque jour, m’a-t-on dit.

Certains y sont, dans la lune. Moi, je ne sais pas.

Je sais quand il pleut ; j’entends la pluie rebondir sur le toit de l’hangar en tôle ou au petit clapotement sur la route. Ou encore ces gouttes humides qui me tombent dessus et me font presser le pas.

Je sais quand le soleil brille. Cette impression cuisante, ces rayonnements brûlants sur ma peau. Ou cette sueur sur mon corps, ou encore cette impression d’étouffement, de cet air trop chaud qui nous enveloppe et nous met mal à l’aise.

     Puis, ce sentiment que de petites plumes nous effleurent le visage ; ou ce crissement sous les pieds. C’est sûr ! Ici il neige ou il a neigé.

     Quelle couleur a la neige ? Au fait !

Blanche ! M'a-t-on dit.

Blanche ! Blanche immaculée, précise-t-on le matin.. C’est joli, la neige à l’hiver ! Personnellement, elle serait tout aussi jolie à l’été. S’il n’y avait les températures pour me rappeler la saison.

Puis cette couleur !  Rouge sang.

Cela veut dire de la même couleur que le sang.

     Je ris ironiquement en mon for intérieur. Je n’ai jamais vu de sang. Hum ! Comment pourrais-je voir ou même deviner une couleur rouge ? Aussi écarlate soit-elle !

     Ah, Oui ! Il y a, aussi, le jour et la nuit.

     On les assimile volontiers au blanc et au noir.

A quoi ressemble le blanc par rapport au noir ?

Je devine le jour. Il me paraît plus clair que la nuit.

Je branche régulièrement le poste radio et je sais à quelle heure nous sommes de la journée et même parfois de la nuit.

Cette petite différence de clarté serait du gris. Pourquoi pas ?

Certains disent l’écran noir de mes nuits blanches. Moi, mes nuits sont comme mes jours et vice et versa.

Vous l’avez devinée ?

     Je suis non-voyante de naissance. J’ai vu le jour sans le voir. Je suis entrée ou plutôt je ne suis jamais sortie de ma nuit, dans la vie.

     Tous les chats sont gris, la nuit ! M'a-t-on dit.

     Je sais quelle couleur ils ont.

Je sais à quoi ressemble un chat, la nuit.

Le gris serait bien la seule couleur que je connaisse.

Et, vos vêtements ? me direz-vous.

J’ai finalement trouvez à quoi il ressemble, d’après les formes et les noms. Mais suis-je bien habillée ? Je n’en sais rien !

Je me fie à l’avis des gens qui m’entourent et me voient.

<< - Cette couleur te va très bien ! …

Au pardon ! …C’est vrai, tu ne la vois pas. >>

Alors ! Voyez-vous ! Que l’on me dise blanc ou noir ?

Pour moi, ça sera toujours gris.

Comme les chats, la nuit !              

                                                                                                                     H.M.A (200

                           

 

 

 

 

 

 

 

12B

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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INCRÉDULITÉS

 

 

IL était une fois

Un sourd qui s'est laissé dire

Par un muet, digne de foi,

Qu'un aveugle avait vu

Un cul de jatte sortir

En courant d'un bistrot.

Parce qu’un manchot

Lui avait jeté des bières

Euh…des pierres.

J'en reste confus, vu.

 

H.M.A. (2000)

 

 

 

 

11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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EUL’ PENURIE DE CARBURANT

(Octobre 2000)

 

 

Avint’ière, euj’ rinconte euch’ NESS. Y avot l’eur triste !

         « Ta bin inn’ drol’ eud’ tiète ? » qu’ j’y dit.

         Y m’ dit :

         « Euj’ sus in colère apreu ché routieu. »

         « Ah, bon ! Quo qui t’ont fait ? »

         « Figure teu, qu’ hieure mateu, euj’ nettoyos min moteur d’autio à l’essince. Euj’ lavos verseu dins un bol à cafeu. Min cat, Zéphir, teu vos qui, y fait pas inne ni deux, y bot min bol. Pis y file à toute allure, drot

d’ vint li.

         Euj’ lé artrouveu à vingt kilomettes d’ichi, in plin mitin d’eul’ rue. »

         « Enfin ! Euj’ vos pas l’ rapport avec ché routieu. A moinse, qu’ils l’arotes écraseu ? Eul’ poffe biète. »

         « Mais nin ! Teu n’y est pon. Y z’ont bloqueu ché stations services. Et min cat, Zéphir, y’ n’a été caché inne, y’ n’a jameu trouveu d’ouveurt’.

         Et y lé quéihu in panne d’essince. »

 

H.M.A

 

 

 

 

 

 

N10

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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D.H.E.A & VIAGRA

(JUIN 2001)

 

L’autre jour, en allant rechercher mes petits enfants à l’école, je crois avoir une vision.

<<Mé, in dirot HYPPOLITE ? >> qu’euch’ pinse.

<<Bin, t’as bin kingeu. Euj’ t’arconnéssot pon. Quo qu’y té arriveu ?>> qu’ j’y d’minde.

<<Bin, ouais ! Tiot ! Ché incroyape, hin ? qu’euj’ t’explique.

Teu sé, in’ avot aquateu inn’ vacarane

 et in l’avot placeu dins in kin à Berck.

Et, in pouvot y alleu eud’ Paqu’ à Octope.

J’eun’ sé pon chouqu’y a prit à PHILOMINNE.

Mé, all’ sé dit qu’all’ allot rajeunir.>>

<<Ah, bon ! Teu min dira tin !>>

<<Ouais ! All’ a acquateu des pilules Déacheua (D.H.E.A)

Y paraît qu’ cha rajeunit ché gins.

Alors ! Mi, pou suife, j’ai acquateu des pilules de Vie à Gras (Viagra).

 Malgreu, qu’eus’ sus pon si gras qu’ cha ! Mé, infin !>>

<<Ouais ! Mé cha’ n’ m’explique pon pourquo tés caviots y sont longs derrière ?

 Et pourquo t’a mis in lastic autour ?>>

<<Et, bin ! Cheul’ Vie à Gras !

Eul’ docteur y m’a dit qu’aveuc ché pilules là,

 j’aros inn’ queue eud’ cheval. Euj’ pouvos pon eul’ démintir.>>

HMA

 

 

 

VIGIPIRATE

(SEPTEMBRE 2001)

 

Diminch’ apreu midi, j’eum’ rins al’ ducass’ du villache.

 Chemin feusant, euj’ rinconte Casimir qui ar’v’not aveuc sin tiot fieu qui brayot come in nan’.

<<Bé quo qu’y là ? A braire come cha.>>

<<Figure-teu qu’y ‘ voulot alleu faire in tour eud’ manège à l’ ducass’.>>

<<Bin ché d’eus ‘ n’âge. Eud’ faire des tours eud’ manèg’. Ché qu’ teu s’ros radin ti-z’aute.>>

<<Euch’ né pon cha ! Dé sous, j’eun’ é. Mé, y’ devot y avoer in ju d’avion. Euch’ tiot y’s feusot inn’ jo eud’ monté ed’ décinte dins les airs.>>

<<Et pi, quo ! Y ‘ lé in panne tin ju d’avion ?>>

<<Bé non ! Ché pon cha. Figur’ teu qu’aveuc eul’ plin vigipirate, euch’ maire, y’a arfuseu qu’eul ‘ ju d’avion y’ vienne ch’ul’ plach’.>>

<<Bin ! Pourquo ? Quoqu’ cha pouvot y foute à li-z’aute. Ché pon l’y qui mont’ eud’ dins !>>

<<Y ‘ pâraitrot qu’y’ l’arot eu peur qu’in terroristre y’ mont’ dins in et qu’y’s’foutrot su ch’eul’ Mairie. >>

HMA

 

 

 

 

 

N7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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LES ELECTRO-MENAGEUS

(Les Années 60)

L'aute jour, euj'vos bin Philominne qu'all'disot à ch'eul Jeinne :

<<-Bé, arrèt'teu !Pi, té-teu ! In v'là in d'évènemint.>>

Ch'eul'Jeinne, all'bartonnot tou seu, in tournin in rond.

<<-Ché pon possipe, in verrat tout.>>

<<-Quo qu'y s'pass'?>> Euj'deminde.

<<-Bin, eus'sé pa ! Mi ! Euj'lé vu sortir come cha d'eus'mason. All'sé p'tète cogneu eul'ciboulo àch' plinfon d'eus'cafe.>>

<<-Bon ! In va vire cha. Allé, assis teu su ch'eul' marche d'escalieu, euj' va raviseu eut'tiète si t'as inn'boche.>>

Ce faisant, in l'force avec Philominne à s'assoère.

<<-Mé, laissé meu ! Quo qu'vous faite. Vous n'y ètes pu. Euj' né pon mo am'tiète.>>

<<-Bin, quoqu't'as ? Alors ! A bardouilleu tou seu dins ché rue.>> Qu'a li dit Philominne.

<<-Eun'm'ingueul' pon ! Ti Euj'va t'dire jouqu'jé.

V'là ! Eut'aleur, y a in r'présintin qui vient al'mason. Y m'dit : "Est-ce que vous êtes intéressée par des ovaires électriques." Jé pon b'soin d'cha, "qu'j'y dis" les miens y vont core bin, apreu mé chonques infints, Eud'mindé àch'Gustav', y voul'dira.

"Mais Madame, qu'y dit, c'est pour mieux laver" Laveu quo ? Fouté meu la paix aveuc vos cochonneries. Euj'y é claqueu l'porte à sin neu. Mé j'étos boul’verseu par cha. Des ovaires électriques, t'eut rin cont'! Am'n'age.>>

<<-Cha ché rin ! >> qu'all'dit Philominne.

<<-Figure teu qu'eul's'monne dernieur, y n'a in qu'y voulot eum'vinte in bite à gaz ? Come ché là, y savot que j'étos veufe. Du cop, jé inl'veu min nom sul'porte. Jé laisseu Mme philomène.>>

<<-Mé, vous n'aveu rin compris. Vous ne liseu pon ch'él publiciteu dins ché cataloque ?>>

<<-Comint qu'in frot ? In n'sé nin lire …>> qu'all'disent en coère.

<<-Ecouteu ! In Hover électrique, ché inn' machine à laveu euch'linge. Et, in butagaz, ché inn' cuisinière à gaz.>>

<<-Aaaah booon ! Bin teu vos, in'savot pon, nous !>>

H.M.A.

 

 

L'ALCOOL-TEST

(1964)

En ce vendredi 16 octobre, vers 18 heures, nous nous trouvions une douzaine de personnes à se taper une partie de belote, comme à l'accoutumée, au café "Le Bon Coin".

Soudain ! V’là-t-y pon que rintre euch'l'Arsène. Y'l'avot core l'eur enerveu.

<<-Mé, vas-tu t'teur', à la fin ?>> qui l'y dit ch'l'Alphonse.

<<-In vot bin qu'ché pa ti qui a du souffleu !>>

<<-Quoqu'teu nous kinte là ? A duqu't''a souffleu, ? Ti-z'aute.>>

<<-Bin là-bas ! Su ch'eul'plache. Y c'étotent inn' dizaine eud'guindarmes aveuc des mitraleusses, pou pon qu't'saufe.>>

<<-Mé quoque t'a fé pou qu'y t'arrète, ché gindarmes ?>>

<<-J'arrivos trinquill'min su m'in tracteur. Y'n'a in qu'y'a dit : <<Arrêtez votre moteur ! Contrôle d'alcool-test.>>

Mi, j'areute min moteur et j'y dis : mé jé pon d'alcautesse su min tracteur ! Cé obligatoère mint'nin ?

<<-Ne faites pas de l'esprit ! >> qu'y m'a dit;

Mi, euj''dékin alors d'eul'cabinn', pi j'eul'suis come in tiot kien.

<<-Soufflez !>> qu''y m'dit core, in'm'donnin inn'espèce eud'ballon.

Euj'soufflos, euj'soufflos. Wét' ! Euj'sus core tout rouche. Armémeu inn'tasse ! Tiote.

Pi ! D'in seul ko ! V'là t'y pon qu'euch'ballon y's'kinge in tiète eud'vaque…

<<-Qu'est-ce que cela veut dire ?>> m'eud'mind' euch'guindarme.

<<-Qu'estce que vous avez bu, cet après-midi ?>> qu'y m'ard'mind'.

Bin… Come d'habitude. Tro,quate viandox !…

H.M.A.

 

 

 

N6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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LETTRE d'AMOUR

 

14 Février 2001

Jour de la St. VALENTIN

Ma puce, mon petit brin de silicium, ma promise, ma dulcinée, ma mie comme on dirait d'antan.

Je ne suis toujours pas remis du cataclysme sismique que tu as provoqué en mon coeur quand je t'ai vue dans ta petite enveloppe rouge et verte, au dernier bal des Ordinaticiens réunis, cet après-midi là.

Cela m'a tout simplement stupéfié. Je me le rappelle comme si cela s'était déroulé hier. Mes copains mémoires ROM et RAM, mes camarades Interfaces et amis Bus du P.C étaient tous d'accord à l'unanimité pour te trouver craquante à souhait. Chacun aurait bien voulu entendre tes centaines de mégahertz de puce battre au coeur de ton microprocesseur.

Il faut rendre hommage à ces bons messieurs Wilbes et Renwick d'avoir inventé en 1946 le premier ordinateur, comme on disait en ces temps lointains qui ont vu naître nos ancêtres.

J'aimerais, en ce jour de fête des Amoureux, t'offrir un énorme bouquet d'électrons, des millions d'octets gorgés de mémoire, des milliards d'unités binaires d'information, créer un programme rien que pour nous deux.

Depuis notre rencontre, je ne cesse de vivre en symbiose avec toi, mon électronique puce aux connexions dorées à souhaits, aux si jolies gravures de silicium,aux transistors toujours en activité, sans douter un seul instant de notre parfaite communion d'esprit, dans notre système d'exploitation.

Un seul petit reproche que je pourrais faire est la place envahissante de ta carte Mère qui prend vraiment beaucoup de place dans notre vie. Elle devrait s'occuper de son ménage avec la carte Son. Aussi, je te serai reconnaissant de lui faire savoir qu'à intervenir ainsi, toutes les mono secondes dans notre relation, ellle pourrait devenir gênante. Je leur préfère ton cousin le Contrôleur.

Je t'envoie plein d'excitantes impulsions, en espérant avoir la joie de te voir mettre au monde bientôt notre petit P.C à nous.

Pour toujours,

Ton disque dur d'Amour

H. M. A. (2000)

 

 

 

 

N5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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HERBE FOLLE

 

C'est toi, Herbe Folle

Qui nous affole !

Et dont raffole

La Vache Folle.

Vache Folle,

Qui avec son lactole,

Rend l'Homme Fol !

L'Homme Fol,

Qui s'affole,

Perd la boussole

Et finit dans le sol

Pour ces Vers Fols.

Et ces Vers Fols,

Dans une farandole

De leur digestion folle,

Fertilisent le sol.

Quel Pactole !

Pour cette Herbe Folle

Qui nous affole.

Hector (2000)

 

 

 

 

N4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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BIN   MI,   EUCH’   SE   PAS,   HIN   !

 

Quelle jouissance profonde pouvons-nous trouver dans une telle expression ?

<< Bin mi, euch’ sé pas, hin ! >>

Et, pourtant ! L’homme, car il s’agit d’un homme, l’employait à toutes heures du jour.

Il devait en éprouver une voluptuosité intense à sa prononciation. Son air sympathiquement souriant et l’incrédulité de sa réponse faisait de lui un personnage hors du commun. Un être hétéroclite qui entrerait dans la légende. 

J'ai tué ce personnage.

Pourquoi ?

Je l'ignore encore. Etait-ce parce qu'il se sentait plus heureux, plus libre dans ses pensées, que les gens qu'il côtoyait ?

Non ! Je ne pense pas ou  plutôt, je ne sais pas, moi !

Mais le sentiment, ce plaisir intense en l'intérieur de lui-même, qu'il devait éprouver, je ne l'ai compris que plus tard.

Il était trop tard !

 

Revenons quelques mois plus tôt.

Il s'appelle Victor, et exerce la profession de poissonnier. Derrière son étal, il se trouve en contact avec nombre de gens de conditions différentes.

Il possède un vocabulaire appauvri qui fait tout son charme :

-          << Euch' ta qui l' tour ? >>

-          << Et aveuc' cha ?  >>

-          << Inn' a pou 23 francs. Ché tou ? >>

Il ne parlait jamais de lui, de sa famille, de la pluie et du beau temps.

Lorsqu'on le questionne sur son poisson, la réponse est quasi rituelle :

-          << Il est frais, votre poisson ? >>

-          << Bin, ouais ! Hin ! Sas' vot pas ! >>

-          << Il a été pêché quand ? >>

-          << Bin mi, euch' sé pas, hin ! >> dit-il dans un haussement d'épaules, <<in' m' la am'né eus' matin ! >>

Et cela, dix, vingt fois par jour que la semaine fait.

La première fois qu'il m'a été donné de l'entendre, je l'écoutais sans m'y être intéressé.

La deuxième fois, j'appréhendais la question, et je vis des regards souriants, d'autres détournés pour rire en catimini.

Et lui, imperturbable, continuait le jeu des questions réponses.

Je pris un malin plaisir à venir à son étal. Je variais l'heure de mes visites et constatais toujours les mêmes propos et sourires complices.

A quel moment ai-je décidé de tuer cette volupté de propos qu'il lui appartenait en propre ? Je ne le sais pas ! Moi !

Peut-être même ne l'ai-je jamais décidé ! et que cela s'est produit... Parce que... !

Responsable ? Coupable ? Je ne sais pas ! Moi !

 

Il est midi trente, je prends un verre de pastis avec un ami, au bar jouxtant la poissonnerie.

Soudain ! Je vois entrer Victor, il venait faire de la monnaie.

Etait-ce un signe du destin ? Je ne sais pas ! Moi ! Mon ami vient de partir aux toilettes et son verre est là qui attend.

<< Salut, Victor ! Tu bois un coup ? >>

 -         << Bin mi, euch' sé pas, hin ! >>

-          << Mais si ! Regarde ! Ton verre est déjà versé.>>

-          << Bon ! Bin j'eul' bos, alors ! >>

Mon ami revient sur cet entrefaite.

-          << Qui a bu mon verre ? C'est vous ? >>

-          << Bin mi, euch' sé pas, hin ! Mé chéto bon ! >> dit-il en se frottant le ventre de sa main droite.

Et nous voilà partis dans un grand éclat de rire, tous les trois. Bien entendu, nous avons repris une tournée.

-          << Garçon ! Trois pastis ! SVP ! >>

-          << Hé : J'ai pas l' tin, mi ! Fot j'artourne àm' n'ouvrage. >>

<< Bos ! Et té teu ! >> qu'on lui dit.

 

Cet épisode m'avait marqué et sans savoir pourquoi, la semaine suivante, me sentant capable de le railler, je décidais de poser la fameuse question :

-          << Il est frais ton poisson ? Victor >>

-          << Bin ouais ! Sas ' vot pas ! >>

-          << Il a été pêché quand ? >>

-          << Bin mi, euch' sé pas, hin ! >>

-          << Aaah ! Booon ! Bin mi non pu, euch' sé pas, hin ! >> lui ai-je répondu en haussant également les épaules.

Bien entendu, cela a fait sourire nombre de clients comme à l'habitude. Mais dans mon euphorie, j'ai loupé quelque chose.

Victor, lui n'avait pas perdu le petit sourire qu'il agrémentait à chacun de ses propos.           

La semaine qui suivit, je renouvelais l'opération. En ai-je éprouvé de la satisfaction ? Une jouissance intérieure ? Peut-être bien. Car il m'arrivait de raconter l'anecdote à qui voulait l'entendre.

 

C'est lors de la troisième semaine que je pris conscience que quelque chose clochait.

Victor était absent depuis huit jours. C'est la première fois depuis ses quinze années de poissonnerie.

 

Son remplaçant n'en dit pas plus.

Enfin ! Victor revint. Dix jours d'arrêt, c'était trop pour cet homme amoureux de son métier.

Pourtant quelque chose a changé.

Ses propos sont plutôt secs :

-          << Je n'étais pas bien. >> dit-il en réponse aux éventuelles questions concernant son absence.

Personne ne lui pose cependant la question de la fraîcheur du poisson.

-          << Bonjour ! Victor. >>

-          << Bonjour ! >>

-          << Ca va ?  >>

-          << Ca va. >>

Je n'ai pas osé plaisanté ce jour là.

Les trois fois suivantes, voulant en avoir le coeur net, je m'y suis rendu à des heures et des jours différents.

Il est toujours le même. Souriant à peine aux demandes de ses clients. La sécheresse de son vocabulaire

-          << Voilà ! Merci ! A qui le tour ? Etc, etc... >>

en dit long sur son état d'esprit.

 

Par contre, les clients ne me connaissant pas, y allaient de bon train dans leurs chuchotements.

-          << Il paraît qu'un client s'est moqué de lui, en parlant de la même façon. Ca l'a tué. Net ! On ne le reconnaît plus. >>

 

Et, oui ! J'avais loupé quelque chose. Le regard solennel et critique des clients qui aurait dû m'interpeller :

-          << C'est pas bien de faire ça ! >>

Je ne l'ai pas vu !

Mais, ce n'est pas le poissonnier que j'ai tué !

C'est ce sentiment profond, cette volupté intellectuelle et personnelle, qui animait son propos.

 

Chacun volupte comme il peut, aurait-il pu dire ! Ou comme il veut ! Sans doute.

 

Euch' sé mint'nant, mi ! hin !

 

FIN                 H.M.A.    (2001)

 

 

N3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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CH'EUL VAQUE QUI RIT

(Septembre 2001)

 

Je rentrais tranquillement de ma promenade de fin d'après midi, quand j'aperçois Gustave qui court comme un dératé vers la poste.

Ayant le temps, je traîne un peu les pieds pour attendre sa sortie.

<< -Salut, ch' Gus', mé teu m'a l'eur bin presseu. Euj' té vu courir come un dérateu, y a pon chon minutes.

-J'eum' dépêchos eud' porteu min courrieu pouch' concours d'eul' vaque qui rit.

-Quo ché cor' eud' cha ?

-Ché in concours, où y fot dire pourquo ch' eul' vaque all' rit. Ch'étot eul' dernieu jour, aujerd'hui. Ché pou cha que j'eum' dépéchos d'invoyeu eum' lette.

-Et pi ! Quoqu' t'a dit ? Pouqu'all' riche ! Ch' eul' vaque.

-Bin ! Y'a tros versions. Mi, j'ai donneu les tros. Come cha, euj' sus sur eud' gagneu.

Donc qu'euj' t'explique.

Dins l'tin, y'a in nommeu Graham BELL qu'y a invinteu in grammophone. Y l'a invoyeu à sin cousin, eul' roi du fromache aveuc in disqu' qu'y s'app'lot "eul' queuvocheu des vaques qui rient " : "La Chevauchée des Walkyries". Li, eul' fromageu, y l'a écouteu ch'eul' musiqu' et eus' toupie eud' fromache, all' tourneu toudis.

Pus tard, y l'a crut qu'euch' fromache y l'étot pu bon. Y l'a donneu à gouteu à des gins qu'y z'ont dit qu'y l'étot bon. Du keu, y li a donneu eul' nom d'eul' cinchon : " eul' vaque qu'all' rit ".

Eul' deuxiinme version, cha s'rot du au fait que ché vaques, all' s'rotent contint' eud' donneu du leu. Teu comprins, all' s' font tripoteu ché tétons per' ch' fermieu deux fos per jour ; et pi, al' fin d' l'anneu, eul' sincieu y l' mé ach' tore. "Hannibal qu'y s'app'lot à l'since du vieu Zéphir". All' font leu jonne et all' z'ardonne du leu. Cha s'rot pou cha qu'all' rigolent, pars'qu'euch' sincieu y crot qu' ché pou li qu'all donn' du leu.

Ché pou cha aussi, qu'y n'a des ti qu'y sont foll'. All' s' font caresseu pindint in'in et all' z'ont dro qu'à l' piqure du vétérino, come all' disent.

Eul' trosiinme version, cha s'rot du au fait que ché vaques y sont curieuses come ché gins. Quin in trin y pass', all' le ravisse passeu et ché gins y rigolent dins ch' trin, eud' vire leur tiête. Du keu, all' z'arotent fé parelle. All' rigol ' eud' vire eul' tiête des gins qu'y z'artourne dins tous les sins ch'eul' boîte eud' fromache fermeu, pou vire chou qu'y a eud' dins.

-Bin ché bien ! Euj' l'aros pon pinseu, mi, à tout cha. Inn' vaque qu'all' rit pou s' moqueu d' mi ! >>

H.M.A

 

 

 

 

 

N2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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MORT DE LA PETITE SOURIS

 

     Tout semblait aller comme dans le meilleur des mondes.

    Pourquoi a-t-il fallu la mort de la petite souris ?

    Petite bestiole qui ne demandait rien à personne. Elle se nourrissait de ce qu’il lui tombait sous la patte : Le pain dont il lui fallait escalader la huche pour l’aller et ensuite le ventre plein pour le retour. Le fromage pour lequel elle devait se rendre à la cave et profiter de ce petit trou providentiel dans le triage du couvercle du plateau. Les journaux qui s’entassaient dans la remise. Les quelques morceaux de viande laissés par le chien de la maison, de même pour les croquettes du chat qui faisait le difficile. Parfois un petit tour dans la poubelle de table pour changer, et enfin, le morceau de fromage changé régulièrement sur l’attrape.

    Elle avait tout pour vivre heureuse et centenaire.

    Mais, voilà ! ! !

    La souris est morte !

    Un accident ? Un suicide ? Un meurtre ?

    Oui ! Un meurtre ! On connaît l’assassin ou plutôt le tueur.

    Mais… Est-il le vrai coupable ?

    N’a-t-on pas armé son bras ? Pour qu’il commette cet odieux délit !

    Cela s’est produit entre 17H30 et 18 heures. Le médecin légiste aurait pu en attester s’il avait été appelé sur les lieux.

L’enquête du commissaire Jean SEKEKCHOZ n’a pas fait long feu.

    Tout a commencé le matin même du drame :

    Vers 7H30, le chef de famille se rend à son travail.

    Vers 8H30 / 9 heures, son patron appelle le chef d’équipe pour une réclamation trouvée dans le courrier du matin. Celui-ci se fait admonester par l’employeur ; quittant son bureau, il tombe sur le chef de famille, malheureusement responsable de la réclamation.

Il prend un cigare inoubliable et deux jours de mise à pied, à titre d’avertissement.

    A midi, il rentre chez lui. Puis calmement et posément, transmet ses griefs à son épouse pendant le repas. Celle-ci quitte la table en pleurs.

    Vers 17 heures, le gamin de la maison rentre de l’école. On ne sait trop pourquoi, mais n’étant pas satisfait de son goûter, il prend une tarte sur le coin de l’oreille, par sa mère encore sous le choc de l’altercation du midi avec son mari.

Le gamin en larmes court se réfugier dans le garage, il croise le chien Médor et lui colle violemment un grand coup de pied au postérieur.

    Médor part en hurlant " kaik- kaik ", se demandant ce qu’il lui est arrivé. A peine remis de son coup, il aperçoit Casimir, le chat, tranquillement installé sur le banc de la cour. Il fonce sur lui et lui mord rageusement la queue.

    Réveillé en sursaut, sous le coup de la douleur, Casimir fonce alors droit devant lui et entre dans la remise. Là, il voit la petite souris, grignotant tranquillement un journal vieux d’un mois.

Casimir ne fait ni une ni deux; ses deux pattes de devant se posent sur la souris et d’un coup de mâchoire, il lui brise les reins.

La petite souris geint et s’éteint.

    On ne sait trop pourquoi, cette mort absurde ?

H.M.A

(1997)

EXTRAIT : MIN GRIND PERE Y DISOT TOUDIS

 

Mon Grand-Père disait toujours qu’il avait une santé de fer ; du moins c’est ce qu’il disait !

<< 10 – Min méd’cin, aveuc’ eum’sinté eud’fer, y m’a dit qu’y fallot pu qu’euj’ boche eud’d’io. euj’pourros rouilleu à l’intéreur eud’mi minme. >>

Ou bien c'était :

<< 11 - Euch' doctor y' ma dit qu'euj' fesos eud'lidrofagie et qu'euj' pouvos pu boère eud'io sinon euj' finiros inondé et mes organes y'flottrotent.. >>

            Lorsqu’on lui reprochait d’avoir bu un coup plus que de raison , il nous rétorquait :

            << 17 - Qu’euch’ti à qui cha n’est jameu arriveu ! Qu’y’m’jeute eul’premieure bière ! >> faisant référence à Jésus.

Et, lorsqu’il entendait un espèce de prétentieux qualifier sa moitié d’un nom gentil, il répondait :

            << 28 – Ouais ! eud’vin nous-z’autes, ché eum’ tourtrelle, mais à s’mason à midi cha s’ra, teu minge come un goret, d’inch’lit au soère, y’ li dira, vient min tiot lapin, din’l’nuit, teu ronffe come un pourcheu, et eul’matin, y’li dira, lèv’teu grosse vaque. >>

<< 43 – Avin t’thieure, ch’étot ch’eul Toussaint. J’eum’revelle et j’imbrasse les seins eud’Grin’Mère.

<< - Mé teu n’y é pu, quo qu’y’t’ prin ! >>

J’y dis que ché ch'eul' fête eud’ché Saint, alors euj’leur souheute.

Eud’lind’min matin, v’là t’y pas qu’all’s’met à imbrasseu min cameurate.

<< - Quo qu’y’t’prin ? >> j’y dis.

            << - Bé quo ? Ché pas ch’eul’ fêt’ eud’ché mort aujord’hui ! >> qu’all’ dit.

            J’avos bonne minn’, mi qui étot en faiblesse acteu-ellemin. >>

Ni tenant plus, et par curiosité, il l’a suivi jusqu’au cimetière où celui-ci passait ses matinées.

            Il l’a vu en pleurs. Il lui a dit devant son air de chien battu :

            << 52 – Eun’braie pon tiot, teu sé, ché pas cha qu’il fera ar’v’nir. >>

<< - Ché bin pou cha qu’euch’braie, dit-il, ché pou qu’all’ arvienne pas ! >>

 

 

 

 

N°1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut°

MORT SUSPECTE

 

 

Lundi matin, 17 Juillet 2000, à 9 heures 30.

L'inspecteur Jean SEKEKCHOZ est appelé sur le terril n° 6 situé entre Lens et Douai.

Un périmètre de sécurité est déjà installé, des inspecteurs en civil photographient des vêtements épars qu'ils rangent ensuite dans des sachets en cellophane.

Que peut bien motiver la venue de l'inspecteur Jean SEKEKCHOZ sur ces lieux ?

Lui qui opère d'habitude sur la région lilloise.

La raison paraît simple.

Une personne a été retrouvée entièrement nue, au petit matin, sur les hauteurs du terril. Elle tenait serrée entre ses doigts un morceau d'allumette.

L'inspecteur, perplexe, se frotte la tête d'un mouvement de main, tout en remontant ses cheveux qui flottaient dans une petite bise matinale.

<< - Alors ! Qu'est-ce que vous en pensez ? >>

Cette voix sèche, dans son dos, le fit se retourner.

Un homme, droit comme un chêne, se tenait derrière lui, les mains dans les poches de son pantalon, attendant une réponse.

<< - Bonjour, Monsieur le Procureur ! J'arrive tout juste. Je vais faire mon tour puis j'analyserai les indices. >>

<< - Bien ! Faites, faites ! Je vous attends à 14 heures à mon bureau, au Palais de Justice ! >>

<< - A tout à l'heure ! >>

L'inspecteur passa une partie de la matinée à récupérer les indices et à les examiner dans les locaux du commissariat de Douai.

Il prit tranquillement son déjeuner du midi, dans un petit restaurant de la ville, puis se rendit au Palais de Justice.

<< - Le bureau de Monsieur DELALOYE ? S.V.P. ! >> demanda-t-il à l'hôtesse d'accueil.

<< - Au fond du couloir, prenez à gauche, et tout droit ! C'est le bureau du fond. Vous ne pouvez pas vous tromper. C'est écrit sur la porte >> fut-il répondu.

 

L'inspecteur se dirigea vers le fond du couloir, sur la porte est inscrit : M. DELALOYE, Procureur de la République. Il frappa nonchalamment, comme à son habitude.

<< - Entrez ! Ah, c'est vous ! Asseyez-vous, inspecteur et racontez-moi ! >>

<< - Je n'ai pas grand chose à vous dire. C'est vrai, une personne nue sur un terril, n'est pas habituelle. Mais comment est-elle arrivée là ? Mystère et boule de gomme ! >>

<< - Allons ! Vous avez bien une petite idée. Récapitulons ensemble, voulez-vous ! Je ne sais toujours pas s'il s'agit d'un homme ou d'une femme retrouvée nue ? >>

<< - C'est un homme. >>

<< - Mais encore ! >>

<< - 95 kilos, 1 mètre 85 environ. >>

<< - Nous voilà bien avancé. Il est mort, je présume ? Assassiné ? >>

<< - Il est bien mort. Mais pas assassiné. >>

<< - Etranglé, alors ! Ou écrasé par une voiture ? Battu et violé ou vice versa ? >>

<< - Pas du tout. Rien de tout cela ! Il a juste les membres en bouillie. Cassés, fracturés. Et un coup à la tête dû à une roche se trouvant là. >>

<< - C'est un accident, donc ! Une bagarre ? Un lynchage ? >>

<< - Rien de tout cela ! Aucune trace de pneumatiques de voiture, de vélo, de moto, de semelle de chaussures n'a été relevée. Rien ! >>

<< - Il ne s'est quand même pas fait ça tout seul ? >>

<< - Non ! Le médecin légiste dit qu'il était mort avant de recevoir les coups, sans doute vers 1 heure du matin. Je vois mal comment il se serait suicidé. >>

<< - Bien ! Et les vêtements ont-ils parlé ? >>

<< - Alors là ! C'est la pagaille. On recense trois garde-robes pour deux hommes et une femme. Trois porte-monnaie et pas de papiers d'identité. >>

<< - Bizarre ! >>

<< - Vous avez dit bizarre, Monsieur le Procureur ? >>

<< - J'ai dit bizarre ? Comme c'est étrange, plutôt ! Vous ne croyez pas ? >>

<< - C'est plutôt énigmatique ! >>

<< - Bon ! Les empreintes, on sait qui sait ? >>

<< - Pas encore ! On questionne le fichier. Ca peut être long s'il n'a jamais eu affaire à la justice. >>

<< - Et l'allumette ? Il voulait se réchauffer ? Faire un feu avec les habits ? Ou les détruire ? Qui sait >

<< - Je cherche ! Pourquoi un bout d'allumette de 2 centimètres et serré très fort entre ses doigts ? Nous avons eu du mal à lui enlever. >>

<< - Monsieur ! Monsieur ! >>

<< - Oui, Mathilde ! >>

 

Mathilde est la secrétaire. Une vieille, sans doute jeune fille. Elle doit faire partie des meubles. L'inspecteur Jean SEKEKCHOZ ne l'avait même pas remarquée en entrant dans le bureau.

Il se tourna vers elle.

<< - Je pense à quelque chose. C'est peut-être stupide de ma part. Mais si cela peut vous aider dans votre enquête. >>

<< - Dites toujours ! Mathilde. >>

<< - J'ai lu sur des affiches, qu'il y aurait dimanche soir, un vol de montgolfières au départ de Douai. Une personne est peut-être tombée ? >>

<< - Entièrement nue ? Vous avez raison, c'est stupide. Bon inspecteur, je vous laisse à votre travail et prévenez-moi, si vous avez d'autres indices. >>

<< - Au revoir ! Monsieur le Procureur. >>

 

L'inspecteur sortit du bureau. Il bouscula deux, trois personnes dans les couloirs. Pour qui le connaissait, il savait que

l'inspecteur était plongé dans de profondes pensées.

 

Mardi 18 juillet 2000, 9 heures du matin.

L'inspecteur Jean SEKEKCHOZ attend, debout, devant la porte du Procureur. Un bon petit moment déjà.

<< - Ah ! C'est vous, inspecteur. Bonjour ! Vous êtes déjà là ? >>

<< - Bonjour ! Et oui ! Je pense avoir résolu l'énigme de cette étrange mort suspecte autant que mystérieuse. >>

<< - Je savais que je pouvais vous faire confiance. >>

<< - Votre secrétaire n'est pas là ? >>

<< - Non ! Elle arrive vers 10 heures. Pourquoi ? >>

<< - Je pense qu'elle m'a bien aidé. Son histoire de montgolfières avait du bon. >>

<< - Je croyais que l'idée était stupide ! >>

<< - C'est vous qui l'aviez dit ! >>

<< - Bon ! Passons ! Je vous écoute. >>

<< - Asseyez-vous ! Ca peut être long. Voilà ! Je me suis rendu chez l'organisateur de ce périple en montgolfière. Au début,il ne voulait rien dire. En insistant, j'ai obtenu les noms des participants.

Il ne me restait plus qu'à rechercher deux hommes et une femme dans une montgolfière.

Et, devinez ? >>

<< - Oui ! Continuez ! >>

<< - J'ai retrouvé un homme et une femme, le troisième personnage semblait introuvable. Devant les photos du mort, la femme s'est effondrée et a tout raconté.

La montgolfière perdait de l'altitude et menaçait de s'écraser au sol. Après avoir jeté le lest, elle refusait de monter. >>

<< - Qui ça ? La femme ! >>

<< - Non ! La montgolfière. Mais laissez-moi continuer.

Donc, les trois protagonistes décident de se délester d'objets encombrants. Ils ont tout jeté. Les vêtements, les chaussures, les cigarettes,les boissons et autres nourritures. Ils n'ont gardé qu'une boîte d'allumettes pour rallumer au besoin, le réchaud.

Ainsi que leur portefeuille avec les papiers d'identité.

La montgolfière restait sur place. Impossible qu'elle monte ou qu'elle reparte dans une autre direction. Le manque de vent, parait-il. Il fallait encore délester.

Ils ont donc tiré à la courte paille avec trois allumettes.

Le perdant n'a pas eu le temps de dire "Ouf !" que les deux autres l'avaient balancé par-dessus bord.

Il serait mort de peur en tombant.

La montgolfière a repris de l'altitude et ils sont repartis comme si de rien n'était. >>

<< - Ben ! Ca alors ! Vous m'en bouchez un coin. Et, qu'est-ce qu'on fait d'eux ? >>

<< - Vous trancherez ! Homicide volontaire ou involontaire ou accidentel. C'est à vous de voir. Mon enquête est terminée. >>

<< - Je vous en remercie. A plus tard. >>

<< - Saluez Mlle Mathilde de ma part ! >>

<< - Je n'y manquerai pas ! >>

                                                                                                                              FIN                     H.M.A.