SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°48

PRÉCÉDENT

41 42 43 44 45 46 47 48 49 50

a

Janvier-Février-Mars-Avril 2016

Illustration BD page 2

Patrick MERIC

JEUNES

 

Poésies d’enfants   page 3-4

 CE1- CE2 Ecole Leroux Bertry

Poésies d’enfants   page 4 à 8

CM1-CM2 Ecole Leroux Bertry

Retrouvailles    page 9

SILESIS

Dis-moi dix mots (extrait)    page 10

SKYEN

HUMOUR-PATOIS

 

Cop d’cautron- Ronvoyé d’el cim’tière  page 11

Léonce BAJART

Chers amis & Ecrire dix fées ramant  page 12

HERTIA-MAY

Amuseries  page 13

Jean-François SAUTIERE

Pensée  page -8-15-20-23-25

Hector MELON D'AUBIER

ADULTES

 

 

Ô Temps    page 14

Patricia LOUGHANI

Oswald et Harry   page 14

HAROLD

Marmotte   page 14

Lhermitte Dubois Sandrine

Rencontre....page 15

Mickaël Saiu

Depuis ton départ   page 16

Jeanne Marie BOUGENIERE

Pourquoi      page 16

Albert JOCAILLE

Sonate au clair de lune   page 17

Maria-Caméla DUHIN-CARNELOS

AÇVINE - Graine d’illusions       page 16-19

SAINT-HESBAYE

Mais où est Eve     page 17

Julien BURY

Emotions    page 17

Thérèse LEROY

Matin printanier     page 18 

Jean Charles de BEAUMONT

Nous, les arbres   page 18

Thérèse LEROY

L’Immortel    page 19

Jérémy DESSAINT

L’Eperon  page 19

Marie-Antoinette LABBE

Génération 2000    page 20

Floriane KUROWIAK

D… comme Désir    page 20

Geneviève BAILLY

Le petit Jardinier   page 21

Nicole DUPLOUY

 

Les gens d’Amour    page 21

Marcel LESAGE

La Rose rouge de SARAVEGO    page 22

Henri LACHEZE

Un Ange    page 22

Thérèse LEROY

Nous étions deux   page 22

Bernard SIMON

Le Bonheur est au jardin    page23

Gérard ROSSI

 Le cerf    page 23

Roger DEVILLERS

Ton chien, Ton chat    page 24

Jeanne FOURMAUX 

Mon ange blanc  -  Juste un Au Revoir    page 24

Christelle LESOURD

NOUVELLES

 

SPARTE    page 25

Pierre DETRIOUX

Le grand rangement    page 26

PASCAL

Je m’appelle Séléna Héra  page 27-28

MELANIE

La Mimette  page 29-30

André-Pierre ROUSSEL

Philosophie de la pensée  page 31

CLARISSE

DIVERS

 

Salon autour du Livre    page32- 33

Tour de BABEL  

OMC

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 LE COMITE DE LECTURE DE LA CAUDRIOLE

2016ET L’OFFICE MUNICIPAL DE LA CULTURE

VOUS PRESENTENT LEURS MEILLEURS VOEUX

POUR LA NOUVELLE ANNEE

 

 

 

 

 

 

 

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Ecole Jules Leroux de Bertry,

Classe de Mme HUROT – CE1/CE2  accompagnée par le poète Saint Hesbaye 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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         L’été

 

Demain, c’est l’été

Le soleil sera chaud.

Moi j’irai à la mer

Faire des châteaux de sable.

Et j’irai voir les crabes

Qui claqueront leurs pinces.

Et tout le monde ira se baigner.

Ethan

 

         L’hiver

 

L’hiver il fait très froid

Les enfants font des batailles de boules de neige

Ils font des bonhommes de neige

Ils vont à la patinoire

Et font de la luge

Les maisons sont glacées

On se réchauffe près de la cheminée.

Florian Hauet

 

 

         L’été

 

Il fait très chaud l’été

Les enfants jouent dehors

Ils vont en vacances

Ils vont à la plage

Ils jouent au ballon.

 

Florian Hauet

 

 

 

 

 

L’alphabet

 

Il y a le a comme Ami

Il y a le t comme Tamara et Thibaut

         L’été

 

Quand vient l’été,

Le soleil brille,

Les fleurs fleurissent,

Les enfants jouent dans le jardin.

Les vacances commencent pour les enfants,

L’eau de la mer chauffe,

La plage noire de personnes.

Les personnes regardent les châteaux de sable,

Les oiseaux chantent comme des perroquets.

 

Melys Ghesquières

 

Il y a le m comme Maman et Madame

Il y a le b Comme Brittany

Il y a le s comme Sabine et soeur

Il y a le f Comme frère, famille et fragile

Il y a le p comme Papa, Paul et Pierre

Il y a le l comme Lucas, Lilou et Laurine

Il y a le z comme Zorro et zoo.

 

Lucas Vallix

        

         La neige

 

La neige c’est froid

En hiver, des tout petits flocons

Tombent du ciel

De la glace se forme

De la glace ça glisse

La neige fond

Plus de flocons, plus de glace,

C’est le printemps, maintenant.

 

Mathilde Rousseau

 

         Violette

 

Ma grand’ Mamie s’appelait Violette

Et sa sœur Marguerite Desprez.

Je ne les ai pas vues fleurir des prés

Ni courir dans les champs aux alouettes.

 

Mais Violette embaume le paradis

Pour chanter aussi avec les oiseaux

Mes anniversaires, depuis mon berceau,

Et garder toutes les fleurs comme amies.

 

Florence Solau

 

         J’attends

 

J’attends les feuilles qui tombent

J’attends le soir pour dormir

J’attends que le monde change

J’attends que mes amis viennent

J’attends de faire mes devoirs

J’attends la récréation

J’ai attendu et je l’ai trouvé

 

Coline Hurot

 

 

         L’été

 

L’été, il fait chaud

L’été, il fait beau

L’été, on peut aller à la plage

L’été, les fleurs poussent

L’été, on se baigne à la piscine

L’été, on fait des promenades

L’été, on part en vacances.

 

Coline Hurot

 

         Le soleil

 

Le soleil c’est chaud

En été des fleurs poussent

Dans les jardins

La température augmente

Il fait chaud

Le soleil s’en va

Plus de fleurs, plus de température,

C’est l’automne, maintenant.

 

Mathilde Rousseau

 

 

 

 

 

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Haut

 

 

 

Ecole Jules Leroux de Bertry

Classe de Mme Comien – CM1-CM2 -  accompagnée par le poète Saint Hesbaye

 

A toi

 

Toi qui as toujours été là pour moi

Moi qui ai toujours pensé à toi

Toi toujours là pour me réconforter

Toi qui toujours dans mes pensées

Toi qui es dans mon cœur

Toi qui m’offres du bonheur

Toi qui es toute ma vie

A toi ma meilleure amie.

 

Romane Saucy

            Youri

 

Mon amoureux c’est Youri

Et toujours on rit

Il invite Louis

Car c’est son ami

Et toujours il rit

Et il aime bien le riz

 

Romane Saucy

 

            Les arbres

Youri

 

Youri le matin mange des biscuits.

Le midi il mange du riz.

Le soir Youri mange du poulet rôti.

On dirait que Youri a de l’appétit.

 

Youri Laly

 

Ils chantent les lettres de l’alphabet

Puis se baladent dans la nature

Qui traverse la forêt entière

Avec leurs longs bras et leur grand tronc

Ils ne peuvent pas se cacher ni courir

Ils trouvent ceci très embêtant.

Ryan Kieu

 

L’araignée

 

Elle tisse et glisse sur sa toile

Et avance le long de la balançoire

Puis essaie d’attraper les mouches

Qui volent avec leur petit corps

Et leurs petites ailes aux petits yeux rouges.

 

Ryan Kieu

Les tortues

 

Elles avancent avec leurs lourdes carapaces

Et leurs petites pattes dans l’océan

Elle a un ami qui est très marrant

Il vit à la campagne

 mais pour eux c’est très ennuyeux.

 

Ryan Kieu

Le chat qui chante

 

J’entends le chat qui chante au bout de la rue

Touts les matins quand je me réveille, j’entends le chat qui chante

Le soir quand je vais me coucher

 au bout du couloir

Il y a le chat qui chante.

 

Evan Lecerf

 

La terre

 

Dans l’océan il y a des dauphins

Dans l’océan il y a des requins

Et dans ma rue il y a mes voisins

Et dans mon lit il y a mes coussins

Puis il y a des gens que j’aime comme mes cousins.

 

Ryan Kieu

 

 

 

 

Le tableau

 

J’ai un tableau

J’écris des zéros

J’écris mon nom Lorenzo

J’aime pas avoir de bobos.

 

Lorenzo Morelle

 

 

Les saisons

 

Les saisons changent le temps

Certaines saisons sont chaudes et d’autres froides et parfois un peu des deux.

Au Printemps, il fait plutôt chaud.

En Eté, il fait normalement très chaud.

En Automne, il fait un peu frais.

En Hiver, il fait très froid.

Les saisons se mélangent au cours de la vie.

 

Solène Lozé

 

 

Le nuage gris

 

Quand le nuage est gris, il fait du bruit.

Quand le nuage est blanc,

c’est comme du chocolat blanc.

Noah arrête… arrête… arrête de trop manger

De chocolat blanc, gris, c’est le tonnerre !

 

Louis Hénin

 

 

 

 

L’alphabet

 

Il y a le A Comme ami…

 

Puis il y a le F Qui peut écrire les mots famille ou frère

 

Le C Comme copain, copine, cousin, cousine

 

Puis le M Comme maman, mamie, marraine

 

Le P Comme papa, papi

 

Le S Lui comme sœur

 

Et pour finir le T Comme tonton et tata

 

Grâce à toutes les lettres de l’alphabet

Nous pouvons écrire des mots

 que nous aimons

Comme la famille et les amis.

 

                        Maëlle Pannecoucke

 

            La forêt

 

Dans la forêt, j’ai aperçu un sanglier

Qui grignotait au pied d’un arbre fruitier.

 

Sous un buisson, il y avait un hérisson

Qui buvait comme boisson du jus de melon.

 

Enfin, j’ai vu au loin un tout petit lapin

Qui mangeait du pain au pied d’un sapin.

Solène Lozé

 

            L’amitié

 

Il y a des paroles, puis des pensées

Des câlins et des fous-rires

Dont on ne peut se passer,

On appelle ça une amitié

Qui se construit pour l’éternité.

 

Mais aussi notre bonheur

Est d’avoir la foi en soi

Alors pour toi ma meilleure Amie

Celle à qui je pense

Et qui est toujours là pour moi

Quand j’en ai besoin.

 

Faustine

 

 

            L’arbre de pommes

 

Avec ses belles pommes rouges et vertes,

Mon pommier est un arbre,

Chaque jour, j’en mange une,

Mais au bout d’un moment,

Il n’y en aura plus,

Mais c’est un pommier magique,

Devinez de quelle couleur il est !

Ni noir, ni jaune, ni blanc,

Moi je le veux rouge et vert,

J’y pense tout-à-coup,

Il n’y en a plus,

C’est l’automne.

 

Alexandre Delhaye

 

            La fleur unique

 

En haut de cette montagne,

Se trouvait une fleur magique.

Elle pouvait soigner n’importe qui.

Quand on la touchait

Elle brillait, elle était douce.

Quand le vent soufflait doucement,

Sa tige verte bougeait lentement,

Elle était belle, elle était unique,

Cette fleur était magique.

Un jour cette fleur fut cueillie.

Plus personne ne fut guéri.

 

Elza André

 

 

            Rémi

 

C’est moi Rémi

Avec un i.

J’étais petit

Mais j’ai grandi.

Je suis gentil,

J’ai des amis,

J’ai deux mamies

Et un papi.

Souvent je ris

Et j’aime la vie.

 

Rémi Richez

 

            Marraine

 

J’ai une marraine

Pleine de peine,

Smile face
SmileD’amour et de tendresse

Smile face
SmileComme une tigresse.

 

Alicia Blevaque

 

 

 

 

         Mon chat

 

A toi, mon petit chat adoré

Toi qui chaque jour m’apportes tendresse,

Toi qui chaque jour illumines ma jeunesse,

 

A toi, mon petit chat adoré

Je te fais la promesse que chaque jour de l’année

Je te protègerai de toutes les indélicatesses.

 

A toi, mon petit chat adoré,

Je te promets fidélité pour l’éternité.

 

Carla Milia

 

         La graine

 

La graine tombe

Se recouvre de terre

Et libère une majestueuse pousse.

La pousse plante ses racines,

Elle grandit pour donner

Un très bel arbre.

Cet arbre donne des graines

Qui tombent et le cycle recommence.

 

Léo Ghestin

 

         La poésie

 

Je fais des vers

Qui sont en l’air

Je fais des strophes

Qui sont fausses

La poésie

J’en ai envie

Il y a des colles

Qui sont à l’école.

 

Léo Ghestin

 

         Le ciel

 

Quand il pleut,

Le ciel pleure.

 

Quand il est nuageux,

Il est grognon.

 

Quand il fait beau,

Il est grognon.

 

Et quand il fait nuit,

Le ciel dort car il est fatigué.

 

Yohan Hauet

 

Les couleurs des fruits et des légumes

 

Le rouge est la couleur de la fraise et du poivron.

Le jaune est la couleur du citron et des bananes.

Le vert est la couleur de la courgette et de la pomme.

Le marron est la couleur du kiwi.

Le violet est la couleur de l’aubergine.

Le blanc est la couleur du chou-fleur.

 

Yohan Hauet

 

Les vacances approchent

 

Bientôt les vacances,

La fin de l’année scolaire approche

Bientôt le travail fini.

Fini les devoirs,

Fini l’école,

J’en ai marre de ce travail.

En vacances, je m’amuserai,

J’irai à la plage,

Au parc d’attractions.

Vivement les vacances.

 

Yohan Hauet

Les formes des nuages

 

Les nuages peuvent avoir plusieurs formes.

Afficher l'image d'origineIls peuvent être en forme de voitures

En forme d’avions

En forme d’animaux

En forme de cœurs

En forme de sous-marins.

Ils peuvent être de n’importe quelle forme.

 

Yohan Hauet

 

 

Bonjour

 

Bonjour, voilà ma vie :

J’aime faire des abris,

Je rigole, je cours, je vis !

Je profite de la vie à 2 000 %

Car malheureusement on n’en a qu’une.

Là, je suis en classe, je travaille !!!

J’ai des copines, même des copains,

Alors maintenant je vous dis à très vite.

 

Lucie Trioux

 

La forêt avec tous ses amis

 

L’écureuil perché sur sa branche

A ramassé les noisettes et les pèse sur sa balance

Il les grignote avec ses deux grandes dents.

Il y a de gros vents dans la forêt

A la fin il ramasse avec son balai

Il trie les noisettes

Et en fait une recette

Et ramasse une grande feuille

Et retrouve son portefeuille

Et la petite souris Jacqueline

Et Mathilde qui est splendide

Et invite tous ses copains et font un festin

L’un ramène des nouilles et l’autre des moules

Un ramène du jambon et l’autre du saucisson.

 

Clémence

 

 

 

 

 

 

 

 

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Retrouvailles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Nous nous sommes connus durant ses études d’informatique. A l’époque, il n’avait que quelques connaissances dans le domaine, moi j’étais la meilleure de ma catégorie.

 

Notre première rencontre s’est faite durant sa première séance de travaux pratiques en deuxième année : la création de scripts de base. Dans la salle, il s’est mis avec moi et a tout de suite été impressionné par mes talents : il était si timide que c’en était mignon. Je crois que c’est ce qui m’a fait craquer. Quel dommage que ne puissions nous voir que durant ces séances. Le reste du temps, nous étions occupés chacun de notre côté.

 

A mesure que l’année s’écoulait, il s’est amélioré grâce à mon aide. Ses séances de travaux pratiques ont été allongées, alors nous avons pu nous voir plus longtemps. A mesure qu’il prenait de l’assurance en lui, nous nous sommes rapprochés.

A l’opposé des autres personnes que je côtoyais, lui ne me prenait pas pour acquise, il était toujours doux et attentionné quand nous travaillions ensemble. De mon côté, je faisais mon possible pour lui retourner sa gentillesse.

 

Nous sommes restés ensemble ainsi pendant deux ans, jusqu’à l’obtention de son diplôme. Moi je suis restée à l’université, lui a dû chercher un travail ailleurs. Je ne l’ai plus revu. J’ai connu d’autres personnes après, mais ils n’avaient rien à voir avec lui : ce n’était pas le même contact, pas les mêmes égards. Ils étaient froids, presque comme des machines. Sa présence me manquait.

 

Après quelques années, on m’a affectée à un nouveau service. Mes responsables ont jugé que je n’avais plus les capacités pour travailler avec des étudiants. Ca ne m’a pas dérangée. J’ai été mutée au secrétariat du service administratif de l’université. Un travail répétitif, ennuyeux presque, extrêmement facile, mais reposant dans un sens.

 

Pourtant un jour, j’ai eu un souci. Un gros pépin, en fait. Mon travail était pourtant simple mais j’ai perdu le contrôle. J’étais perdue, je ne savais plus quoi faire, quand je l’ai revu.

Il travaillait à présent dans le service informatique du campus après avoir été dans diverses sociétés de service. Lui aussi m’a reconnue et a été heureux de me revoir après toutes ces années. Depuis le temps, son doigté n’avait pas changé et était toujours aussi doux.

 

Comme mon problème était sérieux, il m’a conduite jusqu’à son bureau et nous avons travaillé ensemble pendant plusieurs heures, jusqu’à finalement y passer la nuit. En fait, nous n’avons pas fait que travailler…

Après une nuit sans sommeil, j’étais toutefois prête à reprendre mon poste au secrétariat, mais je ne voulais plus le quitter. Pas après l’avoir retrouvé. Qui aurait pu m’en vouloir après tout ?

 

Après une semaine, j’ai à nouveau eu un problème, il a dû revenir. Quelques heures plus tard, nous sommes arrivés à la conclusion que le travail de bureautique ne me convenait pas tant que ça. Il a alors appelé son responsable et présenté la situation, ajoutant qu’il avait besoin d’aide et que je conviendrais parfaitement… Sa demande a reçu gain de cause et j’ai été transférée : quelqu’un a pris ma place au secrétariat, et je suis restée au service informatique, dans son bureau.

Depuis ce jour, nous sommes ensemble, et nous ne nous quittons plus.

Sylesis

 

 

 

 

 

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Dis-moi dix mots… contre le terrorisme   

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mardi 17 juin. 9h58

 

Je surfe sur internet depuis plus de trois heures, à la recherche d’un scoop, d’un élément déclencheur pour que je puisse réaliser mon reportage et le rendre à temps au journal. Mais je ne trouve rien qui n’ait pas déjà été exploré de mille et une manières. Pourtant, il va vraiment falloir que je trouve car je dois rendre mon travail avant la semaine prochaine à mon supérieur sous peine de me retrouver sans emploi. Je suis journaliste-reporter dans un des plus gros journaux de Paris. J’ai décroché ce boulot il y a trois mois mais les temps sont difficiles et nous avons besoin de quelque chose qui remue, qui fasse parler, afin que le journal ne coule pas. Et visiblement, c’est sur moi qu’a parié le directeur pour mettre le doigt sur quelque chose de croustillant. Je compte bien lui prouver que l’on peut me confier des responsabilités, qu’il n’a pas eu tort de me donner ce projet, mais cela fait déjà trois semaines qu’il me l’a laissé et je n’ai rien.

 

Je suis passionnée par le journalisme depuis mon plus jeune âge. Cela a commencé lorsqu’un des parents d’élèves de mon école primaire est venu faire un article sur le spectacle que l’on avait mis en place pour la fête des écoles. Je m’étais montrée très intéressée par ce qui était fait et l’homme m’avait fait tenir le micro lorsqu’il avait été question d’interroger quelques instituteurs et élèves. Je n’avais que huit ans. C’est ainsi qu’est née cette passion. Mais jamais je n’aurais cru parvenir à entrer dans une école spécialisée. Je suis issue d’un milieu très modeste, ma mère m’ayant eue très jeune, elle a dû abandonner ses études pour m’élever seule et a passé sa vie à enchaîner les petits boulots. Mon géniteur, que je ne peux me borner à appeler « papa », n’est apparu dans ma vie qu’occasionnellement, en me souhaitant un joyeux anniversaire par carte postale ou en m’envoyant parfois de l’argent. Je ne sais quasiment rien de lui, si ce n’est qu’il était plus âgé que maman et travaillait dans le milieu de la publicité. Je ne l’ai vu que deux fois. Lorsque j’avais cinq ans, il avait passé une journée avec moi et m’avait appris à faire du vélo sur trois roues, et il y a quatre ans, quand j’ai pris la décision de m’inscrire en école de journalisme. C’est lui qui a payé la première année. Au début, j’avais refusé, je ne voulais pas laisser entrer cet homme dans ma vie sous prétexte que j’avais besoin d’argent. Mais j’ai été obligée de me rendre à l’évidence. Maman était morte d’un cancer du sein dépisté trop tard et j’avais Raphaël, mon petit frère, à ma charge. J’avais dix-neuf ans, il en avait trois, j’étais majeure et donc désignée en tant que tutrice légale. J’avais tout à fait le droit de ne pas accepter mais je ne pouvais pas abandonner Raph. Je ne voulais pas qu’il vive dans la précarité et soit trimbalé de famille d’accueil en famille d’accueil. Alors j’ai dit « oui » à l’offre de mon géniteur. Maman m’a élevée seule et mon enfance n’a pas été des plus faciles à cause des difficultés à boucler les fins de mois, elle trimait pour qu’on s’en sorte, travaillant parfois de jour comme de nuit, tentant d’accumuler un maximum d’heures. Pour autant, elle n’a jamais manqué la moindre réunion concernant ma scolarité, a été présente pour tous les grands événements de ma vie. Mais il y a six ans, elle s’est mise à fréquenter un homme dont je jugeais qu’il n’était pas bon pour elle. Cela nous a éloignées l’une de l’autre. Mais le pire, c’est qu’il s’est avéré que j’avais raison. Il l’a mise enceinte et a pris peur. Maman n’a pas été capable d’avorter. Elle a donné naissance à Raphaël il y a maintenant huit ans. Peu de temps après, son cancer s’est déclaré. Quand les médecins l’ont su, elle en était déjà au stade IV. Elle s’est battue autant qu’elle a pu mais sa maladie l’a emportée. Cela m’a motivée, m’a donné l’envie de réaliser mes rêves et de donner une bonne qualité de vie à mon petit frère. C’est ainsi que l’année dernière j’ai été diplômée de l’école de journalisme de Paris. Depuis le décès de maman, je passe beaucoup de temps dans des associations de femmes et d’hommes touchés par le cancer du sein et sur les sites internet en utilisant Wiki pour changer ces articles qui parlent de ce sujet sensible sans même y avoir été confronté. J’essuie mes larmes tandis que mon frère me tapote le bras pour m’interpeller.

- Qu’est-ce que tu veux, Raph ? demandai-je, la voix enrouée.

Le petit sèche une larme solitaire et dépose un baiser sur ma joue.

- Est-ce que tu peux mettre le dessin animé avec les ours et les Inuits ? réclame-t-il en faisant la moue, de sorte que je ne puisse lui résister.

Je vois bien de quel dessin animé il veut parler. Il s’agit de « frères des ours », le premier classique Disney que je lui ai fait découvrir et qui, encore aujourd’hui, alors que je suis âgée de vingt-trois ans, m’émeut énormément.                                                                                                           

(à suivre)

 Skyen

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 5

 

El cop d’cottron                                 Rinvo-ié d’el cimintière

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

 

 

 

Dins l’z’invirons du quinz’ d’a-oût

El fiu Hinri mo’l’équimmette

Aveuc el fill’ mo du brayou

In minnoche i v’neut d’ess mette.

C’éteut in marioch’ d’amoureux

Qui s’aveutt’ cair ia bell’ lurette

Et qui s’marieutt’ pou éte héreux

Et pou vir clair à leus buquettes.

Li iéteut grind, deux mètes d’hauteur

Aveuc in dos comme inne amelle

Mais l’jonn’ fimm’ sèque à fair’ peur

A côté d’li c’éteut inne arcelle

Et in plondeut l’fill’ du brayou

D’avoir pris in parel colosse

Tint pir’ pour li si c’est sin goût

In diseut : al va prinn’ quett’ cosse !

Et veyez si l’hasard iest grind

Tindis qu’in trinneut pou l’sécronne

C’est l’fort coloss’ qu’iest toudis r’crind

Et qui fonflit dins ses maronnes.

Ia eu beau prinn’ du fortifi-int

Et fair’ croir’ qui n’teut po malate

I berloqueut tout in marchint

Et iest dév’nu sai comme inn’ latte.

Tout comme du burr’ dins inn’ païelle

L’homm’ fort ia fondu sous l’arcelle

Mais in s’edminn’ çou qu’ia bé eu

Pour li avoir si vit’ quéu

Et comme i n’d’a toudis d’z’in ponne

Pour ieuss’ savoir tout t’qu’à l’daronne

Les méchint’s lins, dins min coron,

Iont dit qu’iaveut eu l’ cop d’cottron !

Léonce Bajard

 

-Dis dan, Batisse, as-tu intindu parler du tour qu’el pus vieux mo Tapamouque ia eu al cimintière, al tous les saints ?

-Nan Laïte, ré du monne. Quau qu’ia cor eu ?

-In bé j’vas t’el dire. Si t’t’in souvié, quind nos avons été al cimintière porter inne potée à tin père, nos l’l’avons rincontré, Tapamouque, qui tercopeut pa l’Maladrie et qui r’v’neut tout péteux aveuc ess querque ed sinnes-catherines.

-Bé aai Laïte, j’min souvié fort bé, même qu’èje t’ai dit : c’est bé dreule èqu’ Tapamouque i r’vié aveuc ses fleurs. Surtout qu’iaveut l’air d’ène d’avoir deux, comme quéquin qu’ia fait in cop d’travers !

-In bé Batisse… j’vas t’el dire çou qu’iaveut fait, l’vacabonne.

-T’ème conneus, èj’ sus fort vife mais j’ai in bo couair. Et j’ comprinds tous les bonnes gins qu’iont l’souvnir ed leus morts. C’est naturel, man. Mais quind j’veus des feux-diapes qu’iont fait passer les piques à leus gins pour l’zé faire morir à tiots feux et qui s’in vont, al tous les saints, mette inne dizonne ed potées d’chrysinthèmes ed sur ieusse, min sing i n’fait qu’in tour !

-Pour sûr Laïte, c’est quind i sont cor du monne qui feut lieu faire du bé… après… bernique !

-Sins compter Batisse, èqu’ cé-lal i braitent pus fort qu’el s’eutes. Si bé qu’in n’sait po si c’est d’l’ermords, d’el feussetrie o bé d’désolation qui braitent ! Quind j’pinse à Tapamouque qu’iéteut toudis aniché au cabaret, quind t’sais ti même les misères qu’ia fait à s’fimme, in peufle blinc-bonnet qu’al a brai autint qu’al aveut d’cavés su s’terte…

-Aai mais Laïte, queu tour qu’ia eu Tapamouque ?

- J’vas t’el dire. Quind les gins d’sin coron iont vu qui s’imbrinqueut aveuc ess cariole plonne ed potées et d’bouquets, ça n’a été qu’in esclamoche. Si bé qu’Hinri mo l’équimmette ia couru al cimintière et i s’est muché parmi l’indreut du qu’el fimme Tapamouque al est interrée…

-T’n’as mis qu’à dire, Laïte.

-C’est comme èje t’el dis, Batisse. Au bout d’in momint, in éteut à l’brinne, el jour iéteut quéu, v’là min Tapamouque qui s’amonne aveuc ess cariole et qui s’met à déquerquer. Alorsse, Hinri qu’iéteut bé muché, i dit tout doucmint, comme si c’éteut inne fimme qu’al parleut :

« Tapamouque… eh Tapamouque… veux-tu t’inraller, ti qu’ette m’as fait tint d’meu… t’nes po honteux misérape d’ci v’nir m’accouffeter aveuc tes fleurs… laisse-me ci trinquile vacabonne ! »

Si bé qu’min Tapamouque ia attrapé inne trinnette du cent mille diape et qu’ia nondégueu erpris ses potées d’sinnes catherines.

-C’est bé fait pour li, qui dit Batisse, et les parels à li i n’aront qu’à in prinne d’el gronne. Seul’mint, inter nous, Laïte, si in jour ett’ t’in vas al Maladrie avint mi, j’ène voreus po avoir in tour parel et ête  invoïé d’el cimintière !

-Vas tais-te, grind Titisse, qu’al a répondu Laïte, i n’a pos d’dinger pour ti… èje sais bé qu’ette m’as trop cair !!

Léonce Bajard

 

 

 

 

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Chers amis

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je voudrais saluer la présence de quelques bons vieux collègues revenus nous dire un chaleureux bonjour.

 

Oui, nous vous remercions d’être ici ce soir : les sœurs NAIN : Blanche, Neige et Lucette.

 

Pour ceux qui les ont connues, c’étaient de très bons profs de musique. Elles sont venues nous faire un petit coucou : Irène et Ludivine ENFANT. Nous sommes contents de vous revoir.

 

Monsieur LEJOURHOULANUI est aussi des nôtres ce soir : tu sais, Jacques-André, que tu es toujours le bienvenu parmi nous !

 

Elles sont venues d’Alsace par la cigogne de midi : les sœurs SIX de Strasbourg. Merci encore pour ce déplacement !

 

Le directeur de l’ANPE est venu nous rendre visite : Emploi Paul !

Le maître-nageur nous salue de même : Houzy Jacques !

 

Des anciens élèves n’ont pas pu se joindre à nous, mais ils nous ont envoyé un petit message…

 

Comme HANGELUR Romain, DAIMEKANIK Raoul, DAGEN Bruno, DUMENT Henriette, COCHET Eric, SENFRAPPET André, EST Eleonor, VAUDAGE Marie, DENLOT Mélanie, ZETTE Annie, DEJUTE Antoine, KIMOUSS Pierre, Eugène TAVUKT, HENBART Laure, GOUTANT Laurent, RATONT Candy, TROMUR Thomas, Ignace BROSSTAT, etc.

 

Remercions celles qui nous ont préparé ce fameux cocktail : les sœurs PTITGOUTT, Anne, Corinne et Justine !

 

Merci à tous pour votre présence, ce soir !

                               Hertia-May

 

 

 

ECRIRE DIX FEES RAMANT

 

Le sorcier vaudou adorait le veau d’or

L’année de trop, l’anneau de trait

Le goût du boulot et non le bout du goulot

Le prof de physique quantique chantait des cantiques

le dimanche à l’église

Ca jasait pas mal chez les musiciens de jazz

Le fameux crachat de Bretagne

Dulcinée hallucinée

Serment d’Hippocrate et sarments d’hippocras

Que font les peintres dans leur râtelier ?

Ils se sont patchés

Le salon de beauté était éclairé par un plafonnier à laides !

L’expo de plaies mobiles

Il avait besoin de respirer un grand bol  d’herbes !

 

Hertia-May

 

 

 

 

 

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Amuseries

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

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Militaire : homme des casernes.

Habiter Aubagne n’est pas synonyme d’être en prison.

Ce vin blanc ne s’use que si l’on Sancerre.

L’O.R.L et Hardy.

Il ne faut pas boire l’eau rance d’Arabie.

Le tailleur coud tôt.

Après avoir traversé la Syrie les touristes ont trouvé des copeaux

dans leurs chaussures.

Elle a failli mourir d’une conclusion intestinale.

Denis Papin n’a pas peint.

Avec la canicule l’oiseau est cui. cuit

En prenant de l’âge on a de la fuite dans les idées.

Le ver de terre est un mille-pattes mal abouti.

-Selon vous, Monsieur le commissaire, qui a déposé ici cet emballage ?

-Blister et boule de gomme !

Papa cygne et maman cygne sur l’eau se font des cygneaux.

A la mer j’ai un pied à terre.

Méfiez-vous, ce bœuf a l’air d’en avoir deux !

Et comme disent les géologues, « bien malachite ne profite jamais ».

Moi, la géométrie ça me (d’).

Sandra n’a pas non plus de couverture.

J’aime faire du spore dans les fougères.

Cet été, la vache a mis bas un gros veau lumineux.

Le chien s’approche de l’eau et il la boit.

Laurent Outang.

Etalez bien la cire, Constance.

 

JF et JC Sautière

 

 

 

 

 

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O temps

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

Haut

 

 

O temps déchirant,

Sifflotant, sanglotant,

Coulant comme du sang,

A jamais banni du vocabulaire,

D’un monde ouvert !

 

O temps trahissant,

Bafouant les mots blancs,

Cassé, comme du verre blanc,

A jamais gravé, dans le trou béant,

Du côté des mensonges si grands !

 

O temps, ennemi du Cœur,

Bardé de douleurs

Et de rêves pour un ailleurs…

L’autre a de la valeur !

Inverse tes heures !

 

Pas sur cette île !

Mon ennemie, une folie !

Pas dans les rêves insensés,

Pas pour moi, enchaînée !

Juste Là, où je vais aimer l’oubli…

 

Patricia Loughani, Lancelle,

sept 2015 

 

 

 

 

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PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Pour une vie

- In a quate grindes époques dins s’vie. Eul premian ché chelle a du qu’in crot àch’ Père Noël, eul deuxiame ché chelle qu’in crot pus àch’Père Noël, eul trosiame ché chelle qu’in fé euch Père Noël, et eul quatèriame ché chelle a du qu’in arsanne ed pus in puss àch’ Père Noël !

Traduction : On a quatre grandes périodes dans sa vie. La première c’est celle où on croit au Père Noël, la deuxième c’est celle  où on ne croit plus au Père Noël, la troisième c’est celle où on fait le Père Noël et la quatrième c’est celle où on ressemble de plus  en plus au Père Noël !

HMA

Philosophie :

Quind teu pardanne, t’eun kinche pon eul passeu, teu kinche jusse euch futur

Traduction : quand tu pardonnes, tu ne changes pas le passé, tu changes simplement le futur.

HMA

 

Pour la vieillesse.

Teu connos ch’eul différince inter eul jeunesse et euch vieillieusse ?

Et bin ché quind té jonne t’as quate mimbres mou et un raite et pis quind té viux t’as quate mimbres raites et un mou.

Traduction : Tu sais la différence entre la jeunesse et la vieillesse ?

Et bien, quand tu es jeune tu as quatre membres mous et un raide et quand tu es vieux tu as quatre membres raides et un mou.

HMA

 

Jé meu d’minne, euch ch’io d’javeul all proviant eud Javel, euch l’io d’colonne, all proviant eud Cologne, pouquo y n’da dé ti qu’y peursisse à mette ed l’io d’tolette ?

Traduction : Je me demande, l’eau de javel provient de Javel, l’eau de Cologne provient de  Cologne, alors pourquoi certains persistent-ils à mettre de l’eau de toilette ?

HMA

Jé pu ker ché méchintes gins qu’ ché z’imbéciles, euss parfos y s’arposte

Traduction : J’aime mieux les gens méchants que les imbéciles,  car parfois ils se reposent.

HMA

 

- J’eum sus toudis d’mindeu pouquo in avot trinte neuf minisses aveuc no Présidint.

 Pis jé campris, s’y n’avot eu quarinte i sarot appeleu Ali Baba.

Traduction : Je me suis toujours demandé pourquoi on avait trente neuf ministres avec notre Président. Puis j’ai compris que s’il y en avait quarante, il s’appellerait Ali Baba.

HMA

 

 

 

 

 

 

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Marmotte perdue

trouva main tendue

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Petite marmotte, de froid tu grelottes

Fais claquer tes quenottes

Tends-moi donc tes menottes

Que je les ravigote

Entre dans mon humble grotte

Va près du feu qui craquotte

Bois de ma soupe aux carottes

Pendant que je frictionne tes côtes

Couche-toi près de la hotte

Et dors petite marmotte

Je veille en apôtre

Sur ton petit cœur qui tapote

Puis vient le jour, miracle, tu trottes !

Que dis-je, tu galopes !

Enfile cette paire de bottes

Et cette veste un peu vieillotte

Comme tu es rigolote

On croirait Dame Margotte

Ma voisine la taupe !

Au revoir et bonne route petite Marmotte !

Surtout ne prends pas froid, ajuste bien ta redingote !

 

Sandrine Lhermitte Dubois

 

 

 

 

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Oswald et Harry)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Deux tueurs à la Bonnie Parker et Clyde Barrow.

Deux amis proches et pauvres d’Angleterre.

Fin des années trente avant les conflits brutaux.

En quête d’argent pour nourrir leur famille entière.

Ils n’hésitaient pas à tuer ou racketter avec tolérance zéro.

Personne n’aurait voulu devenir leur adversaire.

On leur donnait des pseudonymes dans les journaux.

« Les fils de Jack » surnom en hommage à leur ancien confrère.

Ils ont donc eu l’idée d’écrire aussi une lettre incognito

En disant qu’ils voulaient tout l’or de la Terre.

Localisés dans la ville d’Harrow

Arrêtés en train d’éventrer quatre hommes

en retirant toute leur chair

Ils seront condamnés aux travaux généraux.

Non c’est une blague, ils seront simplement pendus dans les airs.

               

 Harold

 

 

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 Après l'amour la tendresse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Heureux vagabond donne tes yeux profonds que jy lise

Le parchemin de ta vie future

Tu bois le nectar dans une fleur de lys

En toi voyagent de nouvelles envies plus pures

 

Vers une liberté méritée

Tu regardes le soleil et découvres la vérité

Glisses dans ce tunnel lumineux

Tu marches sur ses pas vertueux

 

Tu arrives dans la prairie, te couches, endormi

Sur lherbe fraîche et matinale

A tes côtés laube, ses voiles, te les jette sur ton corps pâle

Tes lèvres éclatantes s’écarquillent sur ton visage assoupi

 

Tu te sais présent pour une ultime rencontre

Avec tes maux, tes souvenirs,

Afficher l'image d'origineAvec courage, dans sa cellule tu entres

Compagnon de prison lutte pour ne pas s’évanouir

 

Engagement sans faux semblants

Sans rêve de romans

Incapable d’écrire ni même de lire

La fleur de lys nose de peur de dépérir

 

Les maux sont démons

Et les démons, des monts de mots

En toute assurance tu avances, escorté danimaux

Seule une phrase et son

 

Erre en pensée, tu sais, non loin sont ses serres

Erre en pensée, sans cris en pré requis, erre,

Laisse les fées, les farfadets sous cette main se momifier

Aux confins de tes maux, fixe-les, ils se confient

 

Ils voient ton visage, non un reflet

Alors, ils seffraient et en leurs rages se meurent

Ils ne sont ni route, ni code, ni vérité

Seul le leurre de leurs propres peurs.

 

Mickaël Saiu

 

 

 

 

 

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Depuis ton départ

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

Haut

 

 

Mes yeux sont si vides de Toi

Qu'une silhouette au loin aperçue

M'illusionne et l'espace d'un instant

Je te crois encore là.

 

Mon coeur est si vide de Toi

Qu'il cherche en son profond

Un minuscule souvenir me rappelant

Que tu es toujours là.

 

Mon corps est si vide de Toi

Qu'il va jusqu'auprès de ta tombe

Te murmurer l'amour d'antan

Comme si tu étais encore là.

 

Mais mon âme est si pleine de Toi

Qu'à travers les trous noirs

Malgré les brouillards,

les pluies battantes

Par nos liens trouvés depuis

si peu de temps

Pour moi, tu as été et seras toujours là.

 

            Jeanne-Marie Bougenières

Afficher l'image d'origine

 

 

 

 

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Pourquoi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Pourquoi faut-il que chaque amour

Soit aussi près des larmes ?

Et qu'en nous certains jours,

Le coeur vibrant ainsi nous désarme !

 

Pourquoi faut-il encore se souvenir

Malgré le temps fuyant sans cesse ?

Parfois du meilleur ou du pire,

Avec ses joies ou la détresse !

 

Pourquoi, oui ! faut-il donc

Faire pleurer le coeur des mères !

Sans réflexion ou sans raison

Pour que leurs vies ne soient

plus que prières !

 

Pourquoi donc croire aussi

Que la douleur soit éternelle ?

Alors qu'en nous chaque vie

Peut un jour se rire d'elle.

 

Pourquoi faut-il enfin

Depuis que ce monde a commencé

Que l'homme ait toujours tant besoin

De la guerre et ses calamités ?

Pour devoir croire en son destin

Et ne faire que tombeaux

En cette humanité !

 

Albert Jocaille

 

 

 

 

 

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Sonate au clair de lune

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Le triste orateur, à voix basse, écrit les notes

De la musique imperceptible de son cœur.

Petit chanteur à la croix de bois, qui dénote

Du regard éthéré, le suprême bonheur.

 

C’est l’amertume qui conduit ses phrases gaies,

Aux accents de peine, aux tirets de réconfort.

C’est la senteur délicate du mois de Mai

Qu’il veut retrouver près de sa muse d’alors.

 

Sitôt les yeux perlés d’aurore matinale,

Sortant d’un doux rêve émerveillant son réveil,

Sur le pupitre, il épanche un flot machinal

Né de l’être ressuscité par son sommeil.

 

Vision neigeuse embrumée de mélancolie,

Ce délice profond tel un gouffre abyssal,

L’emporte loin, transporté par l’hallali,

Se réfugiant auprès de l’image spectrale.

 

Qui que ce soit : père ou fille, aimés tellement,

Mère ou fils, adorés et pleurés chaque jour,

Sœur et fidèle épouse ou mari, frère aimant…

On a tous, une fois, un vide pour toujours.

 

Alors le poète, sans mot, essuie ses pleurs

Sur la page blanche inanimée qu’il réchauffe

D’un coup de crayon, de syllabes en couleurs,

D’un rai de chaleur, d’un message sain et sauf.

 

Les lettres de l’oubli s’alignent dans la danse,

Parfumées de nostalgie. Puis revient la joie

De l’enfant qui naît, qui remet tout en cadence

En pointillés, sur les vieux cahiers pleins d’émoi.

 

La roue tourne en laissant à chacun ses chagrins :

L’un revient, l’autre part, à l’endroit, à l’envers !

Or, l’extase qui surgit s’égare en chemin….

Lui, l’auteur, compte sans fin les pieds de ses vers…

 

Troubadour, ménestrel et rêveur silencieux,

Bannissez les bémols de vos longues tourmentes,

Accordez à vos rimes des sons mélodieux,

A vos stances lyriques, des strophes clémentes.

 

Le triste orateur, muet, ne voit plus les notes

Floues, sur la portée dont la clef de sol n’est plus.

Seul le songe lui donne la paix, car il ôte

Ses émotions insoupçonnables éperdues…

 

Maria-Carméla Duhin-Carnélos

 

 

 

 

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Mais où est Eve ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Jimplore les divinités

Quelles me laissent

Suivre mon bien-aimé

Sans que je me blesse

Je le veux pour l’éternité

Quon se retrouve à la messe

 

Que je devienne son époux

Des alliances

Susurrent des mots doux

Quil maccorde une simple danse

Avec lui, moi je veux tout

Partir dans sa cadence

 

La maison de nos rêves

On la veut et on laura

Dans le travail, une petite trêve

Pour peut-être devenir Papa

Deux Adam sans Eve

Nous sommes heureux comme ça

 

Quil ne me quitte jamais

Et assèche mes malheurs

Jaimerais quil me fasse rêver

Dans un gâteau,

ma part de bonheur

Jai enfin le droit de laimer

Dans lattention et la douceur.

Julien Bury

 

 

 

 

 

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Emotions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Premiers émois, premier amour

Premier chagrin, premières larmes

Papillon s’est brisé les ailes

Contre un mur d’incompréhension

Papillon est tombé par terre

Ne parvient plus à se lever

Tant le chagrin est encore lourd

Depuis bientôt un an

 

Ne t’en fais pas, petite fille

Le prochain

-Mais peut-on parler d’un prochain

 quand la douleur du souvenir s’incruste-

Sera plus… prudent ?

-Peut-on dire «  réfléchi » à un âge

où tout devrait être joie de vivre ?-

 

Le prochain sera plus grand et plus vrai

Quand tu seras parvenue à balayer

 ces dernières parcelles d’ombre

Et s’il faut ces épreuves pour devenir adulte

Ne pleure plus, petite fille

Car tu n’en sortiras que plus forte !

Thérèse Leroy 

 

 

 

 

 

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Matin printanier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Les ombres de la nuit s’effacent de la plaine

Mais je distingue encore dans l’ombre incertaine

La masse informe de mon village natal,

D’où les coqs ont lancé leur chant matinal.

Une pâle lueur paraît à l’aurore levant

Annonçant le lever de l’astre brillant.

Les étoiles s’enfuient vers le monde de mystère

Et la reine des nuits n’envoie plus sa lumière.

La nature paraît craintive, indécise

Elle attend du soleil la lumière plus précise

Qui, éclairant le bourg, chassera la rosée

Que la fraîcheur nocturne sur la terre a semé.

Le ruisseau limpide, sautillant, sinueux

Traverse la forêt en cercles capricieux.

Pareille à un miroir, son onde est si pure

Qu’elle reflète, en passant, la grandiose nature.

Dans le bois, le merle, par son sifflet moqueur

Réveille les oiseaux de leur longue torpeur

Puis petit à petit dans le bourg on entend

Le réveil babillard de ses habitants.

Voici que le soleil se montre à l’horizon

De sa boule de feu il envoie ses rayons

Sur la terre, et bientôt sa brillante clarté

Inonde de lumière la fertile vallée

Il fait miroiter par ses rayons de feu

Le toit des maisons et le clocher bulbeux.

Puis dans le village de verdures et de fleurs

Des bruits divers annoncent un jour de labeur

Tandis qu’au loin, là-bas, aux coteaux verdoyants

Des troupeaux de bœufs ruminent paisiblement.

Mais dans l’air serein, pur, de ce beau matin

Un écho franchit l’air par un son argentin

Et ce son vibrant, cristallin et sonore

C’est la voix de Dieu qui dit à chaque aurore,

Homme de la terre, lève vers moi ton cœur

Et je bénirai tes joies, tes peines, ton labeur.

Alors levant les yeux vers la voûte azurée

Puis regardant la terre toute ensoleillée,

Je vois l’œuvre d’un Dieu bon, grand créateur

Qui donne dans le monde le bonheur, le malheur

Et qui envoie la mort en cette courte vie

Pour la changer ensuite en merveilleuse vie.

Le laboureur déjà était à son ouvrage

Une brise légère agitait le feuillage

Et l’angélus au loin tintait là-bas

Alors à la vierge j’ai dit : ave Maria.

 

Jean-Charles Jacquemin

alias Jean-Charles de Beaumont  

 

 

 

 

 

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Nous, les Arbres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Bien avant que vous n’apparaissiez,

Nous étions là sur cette terre,

Courant en vastes forêts,

Prodiguant un abri rassurant

À d’innombrables animaux.

 

J’ai grandi loin de vos cités

Dans l’ombre fraîche des futaies.

Chaque habitant de la forêt

Aimait à être protégé

Et venait tour à tour s’abriter

Sous notre lourde frondaison.

 

Un jour, tout au bout du pays,

Là où plus durement

Le soleil darde ses rayons,

J’ai vu mes frères partir en fumée.

Je les ai entendus crier de douleur,

Je les ai vus se tordre dans les flammes

D’un feu que vous aviez engendré.

Ô ce n’était rien qu’un mégot

Ou juste un tesson de bouteille

Un peu trop mitraillé de soleil :

Ce ne fut plus que cendres et désert…

 

Des années, que je grandissais…

Ma tête couronnée s’inclinait

Et mes feuilles doucement riaient

Sous la caresse du vent léger.

Nous voulions juste vivre en paix,

Dispensant ombre et oxygène

Indispensable à votre vie.

 

Et puis les hommes sont venus.

Ce n’était que vacarme

Et rugissement de machines.

Ignorant le peuple qui nous habitait,

Ils ont violé notre domaine,

Ils ont saccagé la forêt.

Un à un, ils nous ont abattus :

Il leur fallait une nouvelle route

Pour assurer l’écoulement de leurs voitures…

 

Allez-vous pousser jusqu’aux mers

Et assécher les océans

Pour vous faire plus d’espace encore

Dans les décennies à venir ?

 

Enfant, quand tu auras grandi,

Garderas-tu le souvenir

De cette vie insoupçonnée

Et de la paix qui régnait

Au cœur de nos forêts ?...

 

Thérèse Leroy

 Ecrit pour « la fête de l’Arbre »

Nov 2015 

 

 

 

 

 

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 AÇVINE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

Ton ébriété s’estompe sans envie

Pour le présent figé

Dans la mémoire des cicindèles

 

Ta perception n’Existe plus

Pour mon être

En spirale nébuleuse

 

Faut-il faire de l’amour

Un mythe infidèle

De chaque jour

Faut-il courir aux fusions  où brille l’amour

Poison des libertés

11/24

SAINT-HESBAYE

 

 

Graine d’illusion

 

Dans la clarté des roses

Mon cœur d’herbes closes

A semé la graine d’été

Au vent de l’amour ganté

 

A la table de la mousse aimable

J’ai mangé comme l’enfant

La fraise sauvage des fables

Le soleil riait dans son sang

 

Sur les petits cailloux roux

La graine à douleur béguine

Epie le musée des bois fous

Et songe aux moulins d’aubépine

 

Je me souviens de ces jours

Quand la reine et moi

Avons gémi en émoi

Pour la vie et pour l’amour.

 

Saint Hesbaye

 

 

 

 

 

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L’EPERON

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

Sur le rocher mystérieux, la nuit descend

L’éperon lancé vers les cieux dans le couchant

Rend hommage à Dieu en chantant ses louanges

Emportées sur les ailes d’or de l’Archange

 

Forteresse chargée de secrets par milliers

C’est dans le colimaçon de tes escaliers

Dans la foret drue et serrée de tes arcs-boutants

Qu’on cherche la révélation du Tout-Puissant

 

La chape brune de brume ouatée et cotonneuse

Enveloppe et dissout les marchands du temple.

En haut de l’abbaye, la flèche merveilleuse

 

Continue cependant à montrer l’exemple

Aux  pèlerins sans religion ni dévotion

Aux têtes inhabitées, d’amour pur rayon.

 

M.A  LABBE

 

 

 

 

 

 

 

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L'Immortel

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Se considérant comme monstre de l'antiquité
De maison il ne faisait que changer
Même dans les plus beaux manoirs
Sa vie n'était que désespoir
Son apparence d'une infinie beauté
Faisait de lui dans le passé un être vénéré
Maitre de la magie
Il pratiquait jours et nuits
Cachant ainsi sa véritable apparence
Pour échapper aux remontrances
Seul dans ce monde
Se transformant en hécatombe
Il pensait à une mort
Qui ne voulait pas abréger son triste sort
Obligé de vivre
Il se forçait à poursuivre
Le chemin de ses parents
Pour le reste du temps
Mais un beau jour
C'est son plus bel amour
Qu'il vut au beau milieu d'une terrasse
Et avant que son cœur ne trépasse
Il ferma les yeux
Pour la première fois anxieux
De voir des sentiments émerger
Sans qu'il puisse les commander
Et depuis ce moment
Il vit différemment
Fille aux cheveux noirs
Lui ôte son désespoir
Fille aux yeux verts
Lui montre la lumière
Même s'il risque chaque jour sa vie
Il est comme au paradis
A côté d'une femme
Qui ravive sa flamme.
 

Jérémy Dessaint

 

 

 

 

 

 

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 Génération 2000

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Seule,

Dans un monde immense

Mes blessures que je panse

D'une génération innocente

Mes yeux se lamentent

 

Seule,

Dans un épais brouillard

Devant leurs yeux hagards

De cette génération éparse

Où je me sens à part

 

Perdue,

Devant de multiples visages

De rêves et de mirages

D'une génération volage

Je n'y trouve pas bagages

 

Perdue,

Dans des pensées de tendresse

Aujourd'hui c'est le sexe

Je me sens extraterrestre

Et cette génération qu'on délaisse

 

Ici,

L'amour n'est que jeu

Du sexe et du merveilleux

Tendresse au placard

Et paroles blafardes

 

Là-bas,

Mes yeux dans les siens

Elle me tend la main

Je me sens si différente

De cette génération enivrante.

Kuro  

 

 

 

 

 

 

 

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D... comme Désir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Il rime avec plaisir,

Et souvent son absence

Vient tapisser de gris nos nuits,

Comme nos jours.

 

Mais d'un baiser volé,

D'une lascive danse,

Il peut naître à minuit,

Simulacre d'amour.

 

Un regard, un sourire,

Et la concupiscence

S'habille sans délais

De ses plus beaux atours.

 

Pour un geste, un effluve,

Là par inadvertance,

Il s'entraîne à flirter

Avec tous nos discours !

 

Si sa pérennité

D'un refus s'accommode,

Il aime à se nourrir d'amour

Ou de mépris.

 

Souvent d'y succomber

Nous expose à l'opprobre.

Rimant avec plaisir,

Ainsi va le désir...

 

Geneviève Bailly

 

 

 

 

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Les gens d’amour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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On les devine à leur sourire,

A leur regard qui semble dire :

« Nous sommes là pour vous aider,

Nous sommes là pour vous aimer. »

Ils sont la joie, le réconfort,

La lumière qui nous mène au port.

Les gens d’amour…

 

Les gens d’amour ont un grand cœur ;

Il ressemble à celui des fleurs.

Elles ouvrent tout grand leurs pétales

Et les abeilles s’y régalent

Pour se charger du plus beau miel

Avant de partir vers le ciel.

Les gens d’amour…

 

Ils sont tout plein de par le monde,

Beaucoup plus qu’on ne saurait croire.

Leurs yeux sont comme une eau profonde

Et les enfants y viennent boire.

Leurs bras sont sources de tendresse,

Leurs mains sont remplies de caresses.

Les gens d’amour…

 

Les gens d’amour tiennent la main

De tous ceux qui ont du chagrin.

Ils donnent toujours aux malheureux,

Ils sont contents de notre veine,

Ils en oublient leur propre peine

Et c’est ainsi qu’ils sont heureux.

Les gens d’amour…

 

Nous avons tous une cuirasse

Collante comme de la crasse

Qui nous garantit de l’amour.

Il suffira peut-être, un jour,

Qu’un doux regard, un grand sourire,

Deux mains tendues nous la déchirent

Et nous serons des Gens d’amour.

 

Marcel Lesage1er février 2012

 

 

 

 

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LE PETIT JARDINIER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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C’est un petit ouvrier

Il est bon jardinier

Quelle que soit la saison

Il creusait son sillon

Quelques petits oignons

Tomates, navets, potirons

Il y en avait pour la soupe à la maison

 

Dans le temps bûcheron

Il portait le bourgeron

La tronçonneuse marchait

Autant que la hache coupait

Les rondins s’empilaient

Quel dur labeur

Il était un sacré travailleur

 

Il a été coupeur, fileur,

Mineur, conducteur de bus

Autant et plus

Avec toi, je pourrai plus en  parler

De  mon grand-père, de mon père

Avec lesquels tu avais travaillé

 

Il va nous rester l’histoire

Ça vous pouvez le croire

 

Nicole DUPLOUY            

 

 

 

 

 

 

 

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La rose rouge de Sarajevo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le ciel ne va pas bien le ciel a grise mine

il a passé trop de nuits blanches

à déverser à gros flocons

la neige sur les ruines

 

mille larmes d'argent endeuillent les sapins

des yeux s'étreignent puis s'en vont mourir

il fleurit dans le ciel de lentes fusées rouges

même la mort a ses couleurs

 

serments violés rires jaunes et peurs bleues

couleurs du temps sous le masque des mots

les yeux de toutes les couleurs s'éteignent un à un

ici on meurt en noir et blanc

 

dans une île si loin que c'est sans doute un rêve

roule la houle de filles sanguines

bleus sont leurs pas qui naissent de la mer

et jaune d'or le sable où ils s'incrustent

 

un citron vert mûrit là-bas ses amertumes

ici vient de naître une rose

une rose d'hiver

rouge comme du sang

 

c'est le sang d'un enfant couché près de sa mère

d'un enfant rose et bleu mort sur la neige rouge

avec encore aux lèvres

l'arc-en-ciel d'un sourire arraché à la nuit.

 

Henri Lachèze

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un Ange…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un ange est passé sur ton cœur meurtri

Ton cœur s’ouvre à présent comme une fleur

Métamorphose du papillon

Un ange a caressé ton âme douloureuse

Ton âme s’élève à présent, ailes diaphanes

Un ange a chanté sur ton cœur amoureux

Petite fille sort de l’ombre

Papillon s’envole enfin libéré

Cœur épanoui,

Ivre de bonheur et d’amour.

 

Thérèse Leroy

 

 

 

 

 

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 Nous étions deux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Elle était si belle ! Si rayonnante ! Si joyeuse !

Elle courait, chantait, dansait !

A nous deux, nous étions si heureuses.

Douze ans, elle avait !

Débuta ce jour noir,

Ce long, trop long couloir

S’ouvrant sur la porte du désespoir.

La hantise de ne plus la revoir !

Vint ce moment terrible

Où l’on vous dit ce qu’elle a…

Ce diagnostic-là, vous ne l’acceptez pas.

Vous vous dites qu’une erreur est possible,

Qu’à son âge, c’est inadmissible,

Que c’est un cauchemar que vous vivez là…

Mais cette chose abjecte reprend ses droits.

Alors, tout s’effondre autour de soi.

Devant votre détresse, votre désarroi,

On vous donne espoir,

On vous fait même croire

Que la guérison est possible,

Mais qu’elle sera longue et pénible…

Que cette chose abominable peut être vaincue,

Que la maladie peut avoir vécu…

Mais c’est la rechute. De nouveau la lutte.

Ses cheveux si longs, si blonds,

Ont disparu en un tourbillon.

La tête dénudée, Le visage sur le côté,

Si anguleux que l’on ne voit que ses yeux.

Si grands ! si bleus ! si merveilleux !

De ce regard qui vous implore ! vous suppliez !

Et qui vous dit

Pourquoi moi, maman ? Pourquoi moi ?

Que devais-je lui répondre ?

Je tournais la tête, pour ne pas me confondre.

Puis peu à peu, l’on vous fait comprendre

Que votre petit ange, on va vous le prendre,

Vous enlever le fruit de vos entrailles !

Vous mettre le cœur, l’esprit en tenailles.

Alors vous implorez Dieu.

Laissez-la moi ! Laissez-la moi, mon Dieu !

Implorant jusqu’au dernier instant sa pitié.

L’essence de votre vie s’en est allée…

De cette ultime étreinte si pathétique,

Où désespoir se mêle au dramatique…

Devant cette croix devenue usurpatrice.

Vous vous relevez et criez votre injustice.

Pourquoi, mon Dieu ? Pourquoi elle, mon Dieu !

Nous étions si heureuses de vivre à deux…

Sa vie n’aura été qu’une ombre furtive.

Sa mort, vous rendant même l’âme fautive.

Quant aux prières, vous n’en avez que faire…

Dieu n’a rien fait pour la laisser sur terre…

Bernard Simon 

 

 

 

 

 

 

 

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Le bonheur est au jardin

 

 

Le matin, toujours plein d'entrain

Je "descends" dans mon jardin.

Hier on pouvait y admirer la rosée qui perlait

Sur les pétales des fleurs, ainsi parées pour le plus bel effet.

 

Comme chez les couturiers de mode, lors du défilé, les fleurs

Se succèdent dans le décor pour, des yeux, le plus grand bonheur.

Après les iris au corsage soyeux de différentes couleurs,

Voici les pivoines, majestueuses, parées de leur robe de fraîcheur

 

Bientôt suivies par le merveilleux éclatement des boutons de roses.

Ce spectacle de la nature est toujours pour moi un enchantement,

Par le fait de voir une fleur éclore : qui reste la plus belle des choses !

Avec le plaisir renouvelé, quand revient chaque printemps.

 

Dans mon jardin, à la fin de la journée

L'air du soir est embaumé

Des parfums de thym et de romarin, mêlés

Quand avant la nuit, à la mangeoire...

 

Les petits oiseaux viennent se restaurer

Mais surtout se baigner et boire.

Dans le calme de mon jardin : oublié de la veille, l'esprit chagrin !

La pensée sereine, j'y suis bien !

Gérard Rossi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le cerf

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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J’allais à pas lents par la sombre allée

En ce jour de septembre, cherchant sous la feuillée

Des cèpes, des girolles, en un mot enfin

De quoi déjeuner, par ce clair matin.

 

Une fuite éperdue, sous la branche froissée

Et je vis… un cerf au galop, déboucher.

L’œil atone… hagard… d’eau, ruisselant.

Il me vit… haletant… Il s’arrêta tremblant.

 

D’où venait-il, ce noble animal,

Dont la beauté ne craint aucun rival ?

Quel chemin parcouru depuis à peine une heure

Au matin joyeux, et maintenant il pleure.

Son sort est-il d’être toujours traqué

De feuillée en feuillée, un gîte, rechercher,

De finir sous les yeux d’une noble lignée

Qui croit se grandir, en voyant la curée ?

 

Mon cœur en le voyant se serra de tristesse.

Où étaient ses petits, sa femelle, sa clairière,

La limpide rivière où il buvait joyeux

En faisant retentir son long brame sous les cieux ?

 

Je fis un geste qui semblait dire… quoi !

Me comprit-il, je ne sais, il fila sous le bois

Tandis qu’au loin, retentissait… le cor

Et que les chiens hurlaient tous à la mort.

 

Roger Devillers

 

 

 

 

 

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Ton chien, ton chat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ton chien qui garde ta maison

Mérite bien ton affection,

Ton chat qui chasse les souris

Mérite bien ta tendresse lui aussi.

 

Si les animaux ont besoin de nourriture

Ils souffrent de la solitude

Ils ont besoin de compréhension

Et de beaucoup d’attention.

 

Aussi n’attache pas ton chien à une chaîne

Tu lui ferais trop de peine

Donne-lui chaque jour sa pâtée

Et à ton chat son bol de lait.

 

Protège-les du vent, de la pluie, du froid

En leur donnant une place sous ton toit

L’hiver près de la cheminée

Ils seront heureux et rassurés.

 

Ne trahis jamais leur confiance

Car eux aussi sont de petits enfants

Qui ne demandent qu’à jouer

Et ne désirent qu’à t’aimer.

 

Jeanne Fourmaux

 

 

 

 

 

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Juste un « Au revoir »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Tu nous aurais dit de nous souvenir

De tout ce qui aurait pu nous faire rire

Mais laisse-nous juste un peu de temps

Juste celui de sécher nos yeux larmoyants…

On imaginera ces retrouvailles tant attendues

Avec celui que tu aimais d’un amour absolu.

Dis-lui que ses filles ne l’oublient pas

Et qu’il peut être fier d’être leur papa.

Dis-lui qu’elles ont bien grandi

Et qu’elles ont donné la vie…

A chaque épreuve que nous traverserons,

Et même si, malheureusement, nous en

tombons…

De ton immense force, nous nous rappellerons

Et, grâce à toi, nous les surmonterons.

Profite bien de ce calme plus que mérité

Car, bientôt, on ne sera plus jamais séparés…

Et, qu’en attendant, dans le bleu de nos yeux

Nous revivrons ces moments des plus joyeux…

Ceux où tu dansais, le sourire aux lèvres,

Ce sourire qu’a hérité ma chère mère.

Celui où tes yeux se sont émerveillés

Quand je suis arrivée en robe de mariée.

Ton frère Louis m’a dit que je te ressemblais

J’en ai ressenti une immense fierté.

Merci pour chacun de ces moments privilégiés

Dans mon cœur, ils resteront à jamais gravés.

Mémé, je ne saurais te dire « adieu »

Alors, je te donne rendez-vous aux cieux…

 

Christelle Poussier-Lesourd 

 

 

 

 

 

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MON ANGE BLOND

  

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un peu en moi

C’est comme ça que tu vivras

La flamme ne s’éteindra pas

Puisque je crois en toi

Le bonheur ne peut être éternel

Sinon, que serait le ciel

Nul besoin de t’attendre

Je sais qu’ici bas

Tu as tenu à moi

Nul besoin de comprendre

Mais, de ne pas tomber plus bas

Toi, l’ange blanc des ténèbres

M’a offert ce doux amour

Au revers amer

En espérant qu’il dure toujours

 

Christelle Poussier-Lesourd

 

 

 

 

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Sparte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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146 avant JC toute la Grèce est envahie par les romains, seule Sparte lui résiste...

 

Je n'étais qu'un simple soldat dans l'armée de Sparte, cette armée qui nous semblait si petite face à nos ennemis les romains, avait toutes les chances de gagner car nous avions le soutien des Dieux. Enfin, c'est ce que notre supérieur nous répétait sans cesse. Je ne savais même pas qui étaient mes parents. Je fus trouvé par de modestes paysans non loin de Sparte. Je fus engagé dans l'armée de Sparte à ma majorité et je devins vite l'un des meilleurs soldats de la cité.

Je me trouvais là, dans les rangs de l'armée, quand tout à coup j'eus une apparition : c'était le dieu de la guerre, Arès. Il mesurait près de quatre mètres de haut, il était très imposant, il portait une armure massive de couleur rouge et or qui recouvrait la totalité de son corps. Cet ensemble comportait également un casque qui semblait très lourd. Il tenait dans sa main droite une grande lance. Il avait l'air maléfique.

Il me dit :

-Tu n'as pas à avoir peur, Spartiate. Je suis là pour t'aider à lutter contre Rome ; de plus, une fois l'adversaire vaincu, je te révèlerai qui étaient tes vrais parents.

J'acceptai alors son aide, il m'expliqua que je devais me rendre à Troie qui n'était plus que des ruines suite à la Guerre.

-Tu devras chercher le javelot d'Hercule, tu auras besoin de cette arme pour vaincre tes ennemis. Je dus abandonner Sparte pour partir à Troie, j'arrivai dans les ruines de Troie. Je cherchai pendant quelques heures avant de trouver le butin. Il me semblait que cette arme était là pour moi comme si elle attendait ma venue.

Ma surprise fut grande en sortant de ces ruines, l'Hydre sortit de la terre. Ce monstre gigantesque fait de sept têtes me regarda d'un air fier, je me battis contre cette créature des heures durant avant de pouvoir lui porter le coup de grâce en lui coupant toutes ses têtes d'un seul coup. Je repartis vers Sparte. Quand je revins, les romains avaient réussi à s'emparer de la ville, je ressentis un profond remord de l'avoir abandonnée. J'entrai dans la ville infestée par l'ennemi mais je fus très vite repéré. Je luttai, mais mes opposants étaient trop nombreux, ils réussirent à me capturer. Ils m'emmenèrent à Rome, je crus que c'était pour m'y faire esclave mais je me trompais.

A Rome, les Romains m'emmenèrent dans le Colisée. Il était grandiose, cinquante mille spectateurs pouvaient facilement y tenir à l'aise. Je n'eus pas le temps d'apprécier longtemps sa splendeur. Je fus jeté au centre ou m'attendait Arès, il me déclara :

-L'Hydre ne t'a donc pas tué ? Tu es plus fort que je le pensais, fils.

-De quoi parles-tu ? Je ne suis pas ton fils !

-Tu n'as pas encore compris. Je suis tombé amoureux d'une mortelle qui était ta mère. Elle est tombée enceinte, je lui avais dit de te tuer mais elle ne l'a pas fait. Je l'ai donc tuée sauf qu'elle ne m'a jamais révélé où elle t'avait caché. Je pensais que tu ne survivrais pas mais aujourd'hui tu es là.

-Pourquoi veux-tu me tuer ?

-Si les autres Dieux apprennent que j'ai eu une relation avec une humaine je ne pourrai jamais devenir maître de l'Olympe car je serai banni. Maintenant je vais te tuer !

Une lutte acharnée commença. Je réussis à esquiver ses coups. J'utilisai le javelot d'Hercule contre lui. Son armure paraissait sans failles mais au bout d'un certain temps, j'aperçus un point faible au niveau de l'épaule. Je réussis à le blesser et ensuite à lui porter un coup fatal. J'avais tué mon père.

Enfin, l'avais-je vraiment tué ?

Pierre de Trioux

(lycée Jacquard)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  Le grand rangement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Voilà, c’est dit, j’ai attaqué le grand rangement ; il était temps. Jour de rébellion, jour sans remords : il est bon de nettoyer par le vide, d’enlever enfin ces tonnes de reliques impies, ces témoins omniprésents d’un passé mort, ces serviles signalisations fanées, ces lourds boulets entravant la marche du présent.

Plus on s’entoure de ses souvenirs, comme des solides barricades où la factualité n’a plus son mot à dire, plus on vieillit. On se cache derrière les créneaux de ces photos jaunies d’aïeux insipides, on s’enlise dans la fange-vestige, on se gave de ses miettes familiales sur cette table devenue inerte, on croit les courants d’air complices quand ils soulèvent les rideaux des fenêtres, le temps d’une valse fantôme.

J’ai foutu en l’air des étagères de livres aux conclusions oiseuses ; j’ai balancé des babioles alanguies vautrées sur le buffet, j’ai écartelé des statues de quatre sous empoussiérées d’années creuses ; j’ai décimé des antiquités modernes ; j’ai détraqué des breloques sans aucune valeur. Elles étaient devenues des gardiennes collantes, des sorcières mystificatrices, des arrangeuses de présent avec leurs intenses pouvoirs d’hypocrites.

 

Je devais lâcher du lest à ma vie pour espérer flotter un peu dans ce bas monde. Entre deux soupirs, je devais réapprendre à m’aimer avec des nouveaux sourires. Avant l’hallali, je voulais encore approcher des jours heureux, ceux inconscients, ceux glorieux, ceux inconsistants où l’on soupire plus que ce que l’on respire. Au bénitier des Noyades, armé d’un autre signe de croix, comme si je savais nager, je voulais gueuler : « Dieu est mort ! » encore une fois. Je voulais mon compte en tendresse, placer quelques « je t’aime » véritables dans des oreilles alliées et récolter des dividendes amoureux pour le reste de mon éternité sur terre. Je voulais réentendre le tumulte de mon cœur pour revivre…

 

Vingt-cinq kilos de délire hallucinatoire occupaient la moitié d’une commode. A cette époque nébuleuse, celle de l’écriture forcenée, j’avais ficelé mes ouvrages fanatiques dans des gros classeurs aux feuilles plastiques transparentes. Connaissant trop bien tous les propos murmurés, gémis, criés, pleurés, dans la plupart de ces opuscules d’obsédants déchirements, je n’en ouvris pas un seul. Machinalement, je me contentai de les entasser dans des grands bacs de transbordement.

Oui, j’ai jeté les poèmes, les nouvelles, les histoires sans fin, les essais, l’énorme correspondance, les longues aventures à l’eau de boudin. Quelques photos de couverture, quelques annotations de déchirure me sautaient pourtant à la figure mais je continuai vaille que vaille mon entreprise de démantèlement.

 

Sur les classeurs alignés, les années défilaient en un pénible compte à rebours rajeunissant. Je me souvenais de toutes les nuits, de tous les jours, de toutes les heures, de toutes les dérives, de toutes les ivresses où j’avais noirci d’impressions multicolores ces guirlandes de feuilles. Plusieurs fois, ma main a tremblé comme pour retenir le ressac de ces vagues à l’âme d’antan ; plusieurs fois, j’ai voulu transgresser cette mission de désenclavement moral ; plusieurs fois, je m’en suis voulu d’avoir eu cette imprudente initiative de nettoiement. Mais je restai ferme, avec l’allant de cette mission salvatrice, en définitive, contre moi-même.

 

Enfin, le meuble redevint désert. Les échos de ses étagères vides étaient comme des bruits de caverne quand on s’appelle mais qu’on espère entendre revenir l’autre prénom. Dans l’ombre des étagères, elle était là, tapie, souriante, extravertie, nuiteuse, me toisant de ses simagrées insatiables et de ses moqueries de princesse ingénue. Je l’avais exhumée du passé et elle dansait, cette chimère, cachée dans les recoins.

J’ai vite refermé la commode. La tête vide, et dans la foulée du nettoyage, j’allai à la déchetterie romanaise et je jetai dans la benne à papier toute mon œuvre de classeurs, ses extravagances de courtisan éconduit et ses turpitudes d’amant contrit. Comme des bouteilles à la mer, je les semai un peu par ci, un peu par là, pour qu’ils s’accrochent aux gros cartons, aux piles de publicités, à d’autres livres partisans ; peut-être, inconsciemment, je désirais être lu par un inconnu, une maison d’édition, un mécène, et que sais-je encore…

Ce matin, j’ai reçu un courrier de la déchetterie. Le fameux point de départ de mon odyssée des bouteilles à la mer… J’allais être enfin reconnu comme un grand auteur ! J’entendais déjà dans mes oreilles les trompettes de la renommée ! A moi les honneurs, la statue de bronze sur la place de Romans, mon nom dans le dictionnaire des célébrités ! A l’école, les gamins apprendraient mes poèmes ; en fac, je serais disserté ; dans les maisons de retraite, on me lirait… Ils allaient me remettre un prix littéraire ; je me voyais déjà occupant les gros titres du Dauphiné…

Ces messieurs zélés avaient retrouvé mon adresse dans les innombrables en-têtes de mes correspondances. Ils me demandaient, avant poursuites, de venir au plus vite séparer les pochettes en plastique du papier et que ce n’était pas leur boulot de trier les ordures des illuminés du secteur de Romans…

Pascal

 

 

 

 

 

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Je m'appelle Séléna Héra et ceci est mon histoire

Chapitre 2 : vie humaine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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-Bonjour Séléna. Je m'appelle Betty et voici Peter. J'espère que tu vas te plaire ici. Rentre donc, je vais te montrer ta chambre.

Betty avait l'air d'une femme très douce, malgré tout je me méfiais. Ce n'était pas de sa faute mais le fait d'être en leur présence me séparait de ma famille. En jetant un coup d'oeil derrière nous, je m'aperçus qu'ils étaient déjà partis.

On rentra dans cette nouvelle maison que je ne connaissais pas et Peter prit mes valises en passant devant moi pour me montrer le chemin. Je montai l'escalier derrière eux et Betty me montra d'un geste ma nouvelle chambre, mon antre. Elle me déplut immédiatement. Ma famille d'accueil s'était visiblement mal renseignée sur mon sujet car rien de terrible ne s'y trouvait. Du violet, de l'orange et des touches de vert de ci de là. Il n'y avait pas grand chose mais c'était suffisant malgré tout. Un lit recouvert d'un couvre-lit orange, la peinture des murs couleur violet foncé. J'avais également une petite commode, un bureau ainsi qu'une vieille lampe qui y était posée dans le coin pour mes études et derrière ma porte un porte-manteau.

J'allais devoir refaire la peinture et la décoration pour que ça devienne vraiment mon endroit idéal.

J'avais peur car ce serait la première fois que je serais en rapport constant avec des humains. J'allais devoir être très prudente.

Je n'avais pas de télévision mais Betty m'assura que j'aurais le droit de la regarder avec eux si je le voulais. Je m'en foutais. Ce n'est pas ça qui me rapprocherait d'eux.

-Séléna ? m'appela t'elle doucement.

-Oui ? Répondis-je sèchement.

-Je vais préparer le souper. Ca te va steack frites ?

Sa voix tremblait, je lui faisais de la peine. J'en étais désolée mais je n'arrivais pas à faire autrement.

-Ca me plaît, dis-je, me radoucissant.

J'eus le droit à un petit sourire.

-J'en suis bien contente. Je te laisse t'installer dans ta chambre et nous t'attendons en bas.

 Au moment de partir elle rajouta :

-Je sais que ce n'est pas facile pour toi mais sache qu'on est heureux d'avoir une fille sous ce toit. Nous serons patients. Sur ce, elle partit. Je trouvais qu'elle était courageuse car après tout je n'étais pas facile à gérer.

Regardant autour de moi, je tentai de ne pas m'apitoyer sur mon sort. En fourrageant dans ma valise, je retrouvai mon pull bleu avec l'odeur de ma mère, le mis, me recoiffai et rangeai le reste de mes affaires en vrac dans la petite armoire. Je m'assis sur le lit et restai ainsi pendant 10 min et finalement me levai.

Soufflant un bon coup, je descendis l'escalier menant à la cuisine et m'arrêtai en sentant l'odeur du sang. En l'identifiant, je compris que ce n'était que les fameux steaks qui cuisaient. Je repartis de plus belle et m'assis rapidement sur une des chaises de la salle à manger près de Peter.

Lui était grand, mince, légèrement bronzé, brun et souriant.

Elle c'était un peu l'inverse. Plus petite d'une tête, rousse, un peu joufflue, pâle (mais moins que moi) mais également très souriante.

C'est étrange car mes parents et moi-même ne leur ressemblons pas beaucoup.

Ma mère, c'est moi mais en plus âgée car elle avait quand même 30 ans à l'époque de sa transformation. J'ai les cheveux noir corbeau, un teint légèrement rose qui se change en blanc porcelaine la nuit et des yeux noisette qui changent en jaune fauve. Je suis mince et élancée et je ne me trouve pas très jolie même si tout le monde n'est pas de cet avis.

Mon père est châtain foncé, carré d'épaules et athlétique.

-Tu as déjà tout rangé ? me demanda Peter étonné.

-Non je n'en avais pas le courage, je le ferai en allant dormir.

-D'accord, tu fais ce que tu veux mais n'oublie pas. Commence à nous tutoyer, ça t'aidera à aller mieux et si tu veux des amis ou des tuteurs c'est à toi de décider. Sache que quoi que tu as ou auras besoin, on est là pour toi et on fera tout notre possible pour t'aider. D'accord ma grande ?

-Oui...

Je me sentais bizarre car ils m'appréciaient déjà alors que j'étais dure et que je ne savais pas quoi faire pour leur faire véritablement confiance. Betty s'aperçut de mon émotion et s'approcha de moi.

-Que se passe t-il Séléna ?

Son air de pitié m'énerva.

-Laisse-moi, tout va bien !! Et je vous préviens que je vais changer ma décoration de chambre car je la trouve horrible !! On peut manger ? J'aimerais me coucher de bonne heure. Je veux être seule !

-Ne t'énerve pas, je finis de dresser la table et on mange. Peter tu peux m'accompagner à la cuisine s'il te plaît ?

Elle avait l'air anxieux et ébranlé par mon attitude.

Machinalement, je regardai par la baie vitrée et m'aperçus que le soleil commençait à descendre. Il me restait environ 30 min avant ma transformation, je devais me dépêcher. Je m'installai dans le coin le plus à gauche de la table près de la porte. L'odeur du sang pouvant nous rendre fou, je préférais pouvoir me sauver si mes canines avaient le malheur de s'allonger.

J'entendais les paroles de Betty et de Peter dans la cuisine : elle avait l'air vexé et énervée, lui à l'inverse essaya de la tempérer et il lui expliqua qu'il fallait être patient. Je rigolai intérieurement car moi je n'étais pas très patiente.

Peter, en bon gentleman, arriva avec les frites et me servit. Il avait l'air distant et attendit que sa femme arrive avec les steaks avant de s'asseoir. Je les regardai droite alors qu'ils regardaient leur assiette avec tristesse. Je n'avais pas de peine, je ne les connaissais pas. J'attrapai habilement la bouteille de ketchup et en mis généreusement dans mon assiette. Ca semblait plus humain de manger de la nourriture avec une tonne de sauce. Les frites étaient croustillantes et dorées à souhait pour eux mais pour moi cela avait le goût de bonbons déjà mâchés, ça n'avait donc aucune saveur. A l'inverse le steak était bien saignant et sentait délicieusement bon. J'en aurais bien avalé dix comme celui-là à la place de ces frites. Malgré tout, je ne voulais pas passer pour une fille difficile surtout que j'avais précisé que j'aimais bien. Je fis donc bonne figure en mangeant tout le contenu de mon assiette. Nous mangeâmes en silence comme une famille après une dispute collective. Personne n'osait prendre la parole. Ils débarrassèrent leur table et allèrent faire la vaisselle me laissant seule pour le dessert. C'était un beau gâteau de bienvenue pour mon arrivée mais visiblement ça ne s'était pas passé comme ils le voulaient car je le mangeai seule. Il était sucré mais comme d'habitude sans saveur particulière pour moi. Après avoir débarrassé mon coin de table, je rangeai la vaisselle sèche aux endroits que Peter m'indiquait, puis je commençais à monter à l'étage quand Betty m'interpella :

-Séléna, c'est notre première soirée ensemble et on se dispute déjà. Je m'excuse pour tout à l'heure mais j'aimerais que tu fasses un effort pour nous accepter. Demain, tu commenceras ton premier jour de cours au collège et après, toi et moi, irons chercher toute la peinture et la décoration dont tu auras besoin pour refaire ta chambre. Je serai là demain pour t'emmener au collège, avant d'aller à mon travail et j'aimerais que tu prépares tes affaires. Ta liste et tes cahiers sont dans ton bureau, je te souhaite de bien dormir et ne sois pas en retard demain. Bonne nuit, jeune fille.

-Bonne nuit Betty.

J'avais répondu avec des trémolos dans la voix et assez sèchement.

Je me sentais humiliée. Sans rien dire, je continuai ma route jusqu'à la pièce qui m'était réservée et fermai ma porte à clé. J'avais l'impression d'avoir été punie sans l'être réellement.

Je m'assis sur mon lit, en pensant au nouveau danger que j'aurais à contrôler demain.

J'étais terrifiée à l'idée de devoir me mélanger à autant de monde car ça ne m'était encore jamais arrivé. J'avais peur de la réaction des jeunes personnes à mon égard et je me demandais si je réussirais à m'adapter à ce nouvel environnement. Me reprenant, je me levai et rangeai correctement mes affaires dans mon armoire comme je l'avais promis à Peter. Je n'avais pratiquement rien. A peine une valise et que des vêtements noirs et foncés car j'aimais me fondre parmi les autres et je n'aimais pas être remarquée. Peut-être que Betty serait d'accord pour que je m'achète de nouveaux habits. Je cherchai mes cahiers dans mon bureau et une fois que je mis la main dessus, je fis mon sac. Il était banal en noir rayé et blanc et il se portait sur le côté. Mon ventre faisait des soubresauts de peur et de faim. J'avais faim de sang car j'avais beau manger humain, mon estomac, lui, pensait comme un vampire, il ne se remplissait vraiment qu'avec du sang frais. Par mon velux, je m'aperçus que la lune se levait et donc que je n'avais plus de temps à perdre. J'écoutai les bruits autour de la maison et à l'intérieur. Tout était calme. Ma famille d'accueil parlait dans le salon. Je pris une inspiration en ouvrant le velux, et sautai dans la nuit noire.

 

Mélanie

 

 

 

 

 

 

 

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LA MIMETTE

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Plus croyante que pratiquante, et d’une charité qui jamais ne faiblissait malgré ses faibles ressources de veuve de guerre, la Mimette était la confidente des femmes du village, les anciennes tout comme les jeunes. On se fiait à elle, car on était sûr que tout ce qui entrait dans ses oreilles n’en sortirait jamais.

Revenons en 1943, dans ce village des Causses au nom pittoresque : Saint Jean de Cuculles, ancré là depuis toujours, sous la protection du Pic Saint-Loup, point culminant de la Montagne de Hortus. On y accédait par une route empierrée qui serpentait lascivement parmi les vignes, ‘où s’amorce un sentier s’achevant à un mas isolé dont la toiture cache sa lèpre derrière deux énormes chênes centenaires, géants et orgueilleux qui toisent les inconnus qui auraient l’outrecuidance de porter leurs pas jusqu’à eux. A ses pieds, la garrigue étalée dans une vallée asséchée en été, piquée d’ifs aux ombres bleues et émaillée de modestes mas aux toits couverts de tuiles romaines.

Isolée, la demeure de la Mimette l’est. Pas au point de perdre de vue et d’ouÏe la vieille église qui égrène les heures et les Angélus. Ici, chacun vit de la vigne, par elle et pour elle… mais pas plus qu’il ne sied, le soleil prenant à sa charge le plus gros du travail, aidé par le curé qui prie le bon Dieu pour qu’il y ait une « grosse pousse de grains ». Après les travaux liés à la vigne, que fait-on entre temps ? On jouit de l’existence que la nature, en ces lieux, pare de charme et de douceur, loin de la présence de l’Allemand qu’on ne voit qu’épisodiquement, rien que pour acheter le vin à la coopérative destiné aux mess et troupes d’occupation.

Eux aussi, les jeunes du bourg ont déserté. Il y a eu la guerre ; puis les prisonniers en Allemagne, puis le Service du travail obligatoire. Enfin, la Résistance que certains ont rejoint… pour échapper au STO.

Et puis, il y a la Mimette, sur laquelle les évènements paraissent couler comme sur les plumes d’un palmipède. Des évènements qui lui prirent son mari lors de la première bataille de la Marne, dès le début du conflit. Quant à son fils unique, Edmond, on ne l’apercevait que peu. Soi disant qu’il travaillait à Lodève chez un maréchal ferrant. La Mimette ? Elle était alors en proie à une véritable idée fixe et ne sortait plus guère. Immuable, elle vaquait à ses travaux : la fermette avec sa basse-cour et ses chèvres, quelques arpents de potager et de luzerne pour ses lapins, et son jardin de fleurs qu’elle choyait tout particulièrement. Aller la visiter, après la sieste, était un but de promenade pour les villageoises. Elles trouvaient auprès d’elle une oreille toujours attentive, écoutant les petits et les gros problèmes qu’elles rencontraient. Elle leur faisait part de sa façon de voir toute personnelle. On y parlait aussi beaucoup… sur les unes et sur les autres avec un fond d’esprit de clocher. Parfois, il arrivait qu’elles fassent une partie de bésigue, tout en ne cessant de papoter.

On venait pour la « classer » la Mimette ! En effet, rien de ce qu’elle disait ne permettait de la placer avec les partisans du Maréchal., « le sauveur de la France », ou avec ceux qui préféraient un certain Général de Gaulle, alors inconnu, réfugié à Londres, qui appelait les français, dès le 18 juin 1940, soit à le rejoindre pour continuer le combat au nom de l’honneur de la patrie bafouée par tous ceux qui ont filé dès les premiers accrochages dans les Ardennes, soit de résister à l’ennemi par tous les moyens. Non, la Mimette élucidait les questions insidieuses par un « Que voulez-vous, c’est la guerre… qu’y pouvons-nous ? » qu’y mettait fin à toute polémique sur ce sujet délicat. On allait jusqu’à penser qu’une telle indifférence était louche. Mais rien dans son comportement ne leur fournissait le moindre argument pour étayer une quelconque réponse.

Il arrivait même à la Mimette de s’apitoyer sur ces « pauvres petits à peine sortis de la jupe de leur mère »  en parlant des jeunes soldats d’Hitler, peu enthousiasmés par leurs vacances forcées en France. Quant à la Patrie, n’avait-elle pas donné sa part, cet homme qui avait été sa vie et son bonheur, qui n’avait pas déserté, quoique pas du tout téméraire et s ‘était conduit au feu courageusement ? En somme, la Mimette vivait une vie casanière, limitée à ses besoins personnels, rythmée par la vieille comtoise à balancier. Pour se rendre au bourg, Marius, son âne, lui suffisait, se contentant, pour toute nourriture, d’avoine, de  feuilles de robiniers et de quelques fleurs de chardons pour dessert.

Or, quelque deux mois après les vendanges, alors que des ouvriers était occupés à l’enlèvement des sarments – des hommes non concernés par la guerre- quatre hommes vêtus de cirés noirs et portant un chapeau feutre, vinrent frapper à la porte de la Mimette. On les avait bien aperçus, puisqu’ils avaient laissé leur 15 CV Citroën sous les sycomores de la place de la Mairie. Tout de même, était-on intrigué par cette intrusion dans leur vie tranquille. D’abord par cette automobile – bien rares étaient celles qui passaient par là- ; ensuite par la direction que prenaient ces hommes à la mine patibulaire.

Une demi-heure  plus tard ils réapparurent,  encadrant de près la Mimette  dont ils hâtaient le pas en la poussant sans ménagement ; arrivés sur la place, ils l’enfournèrent dans l’automobile. Personne ne la revit plus.

Par solidarité, dans l’expectative de son éventuel retour, les uns et les autres entretinrent la fermette, descendirent au village ses animaux, dont l’âne Marius devenu de plus en plus triste et prostré. On pensait que la Mimette n’avait rien à se reprocher, qu’il s’agissait d’une grossière erreur policière…

- Boudi ! s’étonnèrent les villageois. De quoi pouvait-on l’accuser, elle qui ne sortait jamais de chez elle, ou si peu ?

Les imaginations allaient bon train. En effet, elle ne prenait jamais parti pour Pétain ou De Gaulle… ça devait cacher « des choses ». Mais lesquelles ? A son âge, aussi isolée, sans d’autres visites que celles de certaines villageoises, comment la Mimette aurait-elle pu nuire à la France ?

D’ailleurs, elle ne faisait pas de politique et son gamin non plus, par trop  occupé à ferrer les chevaux à Lodève et à fabriquer des grilles et des balustrades en fer forgé ! dit l’une d’elles, tenancière de la « cafetou » où viennent battre bien des échos telles les vagues de la Méditerranée à Palavas-les-flots, elle qui connaît les tenants et les aboutissants de chaque famille, suit les petits drames –anciens et récents- dont certains foyers sont le théâtre, et les intrigues amoureuses qui se sont nouées et dénouées à Saint-Jean de Cuculles. Bien embarrassée de n’être pas capable de répondre aux interrogations relatives à la Mimette.

Alors, il lui fallut recourir à son imagination pour ne pas paraître perdre la face. C’est ainsi que naissent les rumeurs, tellement destructives, même une fois démolies.

Pauvre Mimette ! Tantôt on la croyait… chef d’un réseau de la résistance – eh oui !- logeant nuitamment des Gaullistes terroristes, voire des aviateurs espions alliés. D’autres fois, on pensait qu’elle hébergeait des déserteurs allemands craignant d’être envoyés sur le front de l’est… Ou encore vu qu’elle pratiquait le marché noir, stockant des marchandises rares et contingentées, beurre, viandes, tabac, cigarettes, transitant par sa cave ou d’autres cachettes. Et puis, ce qui était significatif pour eux, le curé –un homme sans âge, affublé d’une bonne et grosse figure de chanoine prébendaire… malgré les restrictions…- ne montait jamais pour lui rendre visite comme il avait coutume de le faire auprès de ses paroissiennes.

- Bof ! Ne vous faites pas d’soucis pour la Mimette ! lançait le garde champêtre. Un d’ces quat’matins, elle reviendra pour récupérer son âne, fraîche et dispo comme si rien ne s’était passé !

Malgré son outrance, les mois, les saisons ne mirent pas fin à ce mystère.

Et puis, un beau soir, alors que les allemands s’étaient rapidement repliés plus au nord, après le débarquement de Fréjus, un jeune sous-lieutenant des Forces Françaises Libres, armé d’un colt made in USA, arriva en trombe dans une … 15 CV Citroën peinte FFI, accompagné de quatre civils portant le brassard FFI bleu-blanc-rouge. Le sous-lieutenant ? Un héros aux yeux de braise, le vif incarnat aux lèvres, la grâce féline du geste lorsqu’il apparut sur le perron de la Mairie.

- Chères concitoyennes, chers concitoyens… Au nom de la France de toujours, au nom du général de Gaulle, je vous déclare libres !!! Vive la France éternelle, celle pour laquelle nos pères ont donné leurs jeunes vies pour la défendre ! Sus aux collaborateurs, aux suppôts de l’ennemi boche !...

Ensuite, après la minute de silence observée par tous les villageois, le jeune officiers reprit, des larmes dans la voix : - Je me présente : Sous-lieutenant Edmond Bertaut. Je… Je suis le fils de celle que vous appeliez la Mimette…

Un murmure parcourut la foule.

- … Pleurez-la, car elle s’est comportée en héroïne. Malgré les tortures que l’ennemi lui fit subir au fort de Montluc, à Lyon, elle n’a jamais parlé ni dénoncé personne du réseau dont elle faisait partie. Elle l’aurait fait, c’est tout le réseau de Causses qui serait tombé, comme ce fut le cas au Vercors et dans d’autres maquis. Ils l’ont déportée au camp de Ravensbrück, situé près de Berlin. Elle n’en reviendra jamais… ou alors, ce serait un véritable miracle ! Priez pour elle ! Priez pour maman… et pour mon père, lui aussi tombé sous les balles allemandes, trente ans plus tôt. Vive la France… Vive la France désormais libre !

On pleura, on applaudit, on embrassa les cinq libérateurs.

Un homme aux cheveux gris, tout souriant, se porta au-devant du sous-lieutenant, les mains tendues.

- Bravo petiot ! Excusez-moi… mon Lieutenant… mon cher Edmond. Tu as bien la pétulance verbale et l’ampleur de gestes et de cœur de ton cher père ! Je me suis battu à ses côtés pour reprendre aux Boches la Montagne de Reims. Je t’ai cherché durant bien des années. Enfin je te retrouve… Quel symbole, juste le jour de la libération de ton village ! Nous allons tous ensemble, remettre sur pieds notre beau pays…

Regarde comme il est beau !... lavé de la honte et du déshonneur, vidé de ses fils félons qui ont aidé l’ennemi à  mieux le juguler, qui ont arrêté ta maman pour la remettre aux tortionnaires boches. J’en viens à penser que, à tout prendre, les bêtes, ça vaut mieux que les hommes… sauf les patriotes, les vrais… pas ceux de la dernière heure qui ont attendu que le vent tourne !

À ce moment, un braiment bruyant et vindicatif couvrit tous les bruits de la liesse populaire. Il provenait d’une écurie… Pour l’âne Marius, sa façon de clamer la liberté et de pleurer la mort, quasiment certaine, de sa chère et douce maîtresse : la Mimette.

Afficher l'image d'origineAndré-Pierre ROUSSEL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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PHILOSOPHIE DE LA PENSÉE :

L’AMOUR N’EST PLUS !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un jour cette force m’a quitté, je ne m’y attendais pas… pourquoi ? Cette question incessante qui reste toujours la même dans nos esprits, si seulement on pouvait y poser une réponse plausible…

 

 

Moi qui croyais tenir un sentiment fort et bien présent, moi qui pensais que la fidélité existait, moi qui pensais que l’amour réciproque m’était pour une fois réservé…, l’amour parfait, je pensais le vivre, on rêve toujours que l’homme qui est à nos côtés, est bien souvent, celui de nos rêves, celui qu’on attendait depuis toujours, celui qui nous aime, qui nous respecte, qui accepte tous nos défauts, et met en avant nos qualités, mais au fond…

 

Rien n’existe vraiment, rien n’est si parfait qu’on pourrait le penser, tout est si fragile, l’amour se brise quand tout va bien, quand on s’accroche, quand on aime sans compter, on donne sans jamais recevoir, mais a-t-on raison ? Peut-on avoir tort ? On ne se pose aucune question avec l’amour, elles arrivent quand tout s’en va, quand plus rien ne se contrôle, quand on devient seul, et que l’amour nous fuit.

 

Avoir raison au couple, je doute, vouloir croire en l’amour, pas possible, aimer sans recevoir, ne pas le faire, donner sans rien demander, est peut-être le seul défaut qui continuera de me coller à la peau. Je suis gentille, sûrement trop parfois, mais je suis comme ça… Je pourrais parfois regretter ma personnalité, mais je ne saurais rattraper ceux qui ne savent pas apprécier mes qualités.

 

Ne jamais donner sans recevoir, je pensais ne jamais avoir des pensées pareilles, pourtant en amour, les gens me poussent à ne pas penser que ça ! souffrir d’avoir trop aimer, souffrir d’être délaissé, souffrir d’avoir un cœur brisé, l‘amour n’est plus un acquis qu’on croirait conquis, l’amour peut passer du rêve au cauchemar sans qu’on ait le temps de sentir notre cœur s’arrêter de battre, l’amour est souvent imprévu, se mettre à nu, pour quelqu’un qui vous abîme et vous tue, je n’en peux plus, je n’en veux plus, l’amour est bien plus froid et noir que la couleur rose qu’on voudrait  accrocher.

 

L’amour tombe à terre quand on le pensait si près des nuages, arrêtons de penser que le prince charmant existe, arrêtons de penser que l’amour est beau, l’amour est grand, l’amour est tout… L’amour est parfois comme une lame qu’on nous glisse sous la gorge, aussi petit qu’on ne pourrait l’imaginer, un sentiment qui nous glace quand notre cœur brûlait pour un homme sans doute trop aveugle pour se rendre compte que l’amour est rare et trop cher pour s’en servir aussi souvent qu’il en aurait envie.

 

Clarisse

 

 

 

 

 

 

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