SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°38

 

31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 

 

Septembre-Octobre-Novembre-Décembre 2012

  

Illustration BD page 2

Patrick MERIC

JEUNES

 

Poésies     page 3&4

Collège R. BARRAULT

Mon Ange - Juliette   page 5

Collège Jean MONNET

Histoire de Survie - Roméo   page 6

Collège Jean MONNET

Funeste Destin – Mon Amour   page 7

Collège Jean MONNET

Complainte   page 8

Collège Jean MONNET

HUMOUR et PATOIS

Le Kakemphaton   page 8

Gérard ROSSI

Euch Corbac et l’Arnard  page 9

Hector MELON d’AUBIER

Ech sauret   page 9

Georges RATEL

Mots en Français   page 10&11

Auteur inconnu

ADULTES

 

Enfant Nomade   page12

Patricia LOUGHANI

Les Jolies Dames de Cambrai   page 12

Marcel LESAGE

À ma Femme   page 13

Jeanne FOURMAUX

2006   page 14  

Véronique FLABAT-PIOT

Splendeurs  page 14

Monique DELCROIX

Le Corbeau   page 15&16

Jacques LEBLANC

Plus rien   page 16

Christelle LESOURD

Enfant, te souviens –tu ?  page 17

Marcel LESAGE

Grand-père   page 17

Alicia DAGNEAUX

Vieux, il est !   page 18

Bernard SIMON

Les quatre saisons du vent   page 18

Jacques MACHU

Cher Papa   page 19   

Renée Van ISEGHEM –LAMBERT

Un Amour au Cirque   page 20

Julien BURY 

Eloge de l’Amitié   page 20

Geneviève BAILLY

Pourquoi ?  page 21 

Albert JOCAILLE

Pierre de Lune et Feux Follets    page 21

Hertia MAY

La Vie c’est toujours de mon âge page 22

Henri LACHEZE

Pour une amie   page 22

Maryse MARECAILLE

Voyage    page 23

Jean François SAUTIERE

Chenille    page 23

SAINT-HESBAYE

Pensées    page 23

Thérèse LEROY

Aéroport de l’hypnose   page 24

M.A LABBE

La Gazette d’Emma    page 25

M.A LABBE

L’Enfance en ce temps-là    page 26&27

Jean  Charles JACQUEMIN

La lune   page 30

CLARISSE

Le Temps est mort  page 32

Muriel MARIN

NOUVELLES

Modestine   page 28-29-30

A. P. ROUSSEL

Dernière Rose  page 31&32

Pascal DUPONT

DIVERS

 

Information MDA   page 33

 

Infos et abonnement    

AVIS DE CONCOURS

Editions littéraires

*  Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire.

 

 

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POÉSIES

Collège Renaud Barrault

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Vastes champs

Une colonie d’oiseaux

Ils s’envolent

 

Fleur de lotus

 

 

Quand l’été arrive

Un taureau s’amuse

Dans les champs, ça brûle

 

 

Un chat

Dans la rue

Joue avec une bulle

 

Taureau des champs

 

 

Un chien

Au poil doux

Je l’ai caressé

 

 

J’ai vu des grues

Dans la rue

Petites et élégantes

 

 

Le brouillard mange les feuilles

Les nuits sont plus longues

Et me rendent craintive.

 

Manuella

Petite fille des prairies

 

 

Les vaches meuglent

Une tempête se prépare

Vite, aux abris !

 

Gros minet des champs

 

 

Les feuilles tombent

Les arbres pleurent, ils ont perdu leurs feuilles

Les bûcherons arrivent

 

Enfant de la rivière

 

 

 

Cet été avec mes parents

Culture de pommes de terre

Récolte de carottes, de salades et haricots.

 

Jérémy Boudin

Petit marchand de fruits

 

 

Il fait chaud, hop ! à la piscine

Glissades, plongeons, éclaboussures, rafraîchissements,

Comme c’est agréable.

 

Laurent Elodie

Petite fille du soleil

 

 

Il fait vite noir

Les lumières s’allument

Le feu me réchauffe

 

Le maître de l’air

 

 

A l’école par grand froid

Brouillard du soir

Je reviens dans le noir

 

Elodie

Petite fille du soleil

 

 

Les nuits noires tombent

Les forêts s’assombrissent

Le calme m’envahit

 

Nicolas Lefèvre, raie de la mer

 

 

Quand l’automne est là

Je me sens mieux

Car la fraîcheur revient

 

Jérémy, petit marchand de fruits

 

 

L’automne est là

Il fait frais et humide

Mais le feu nous réchauffe et nous sèche

 

Laëtitia, petite fille de la pluie

 

 

Les feuilles rouges tombent

Les arbres s’endorment doucement

Le silence s’installe

 

Dragon de feu

 

 

Une silhouette

Dans la nuit

Regarde l’étang

 

Rivière d’été

 

 

Le ciel reflète

Ses oiseaux

Dans l’eau

 

Lune voilée

 

 

Un jeune homme

Lève son pantalon

Traverse la rivière

 

Boule de feu

 

 

 

La mer

Les baigneurs, les bateaux

Ma sœur et moi.

 

Laëtitia Grattepanche

La petite fille de la pluie

 

 

 

 

 

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Collège Jean MONNET Caudry

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Mon Ange…

 

Le temps passe, tu n’es plus avec moi,

Dans mes larmes, je me noie,

Ton visage me hante, j’ai peine à penser,

À l’idée que nous soyons séparés.

 

Apporte-moi ta force,

Pour que ce départ précoce

M’aide à surmonter la douleur

Qui me fait verser ces pleurs !

 

J’aimerais avoir la force naturelle,

De me rappeler tous ces souvenirs.

Je les cherche, mais ils me font souffrir

Dans mon sommeil, ma voix t’appelle.

 

Je voudrais tant revoir dans ton regard,

L’amour que tu avais pour moi.

À tes côtés je me noie

Dans un bain de larmes.

 

Mais maintenant, tu n’es plus là,

Ma vie n’est plus la même sans toi,

C’est si dur, de ne plus être dans tes bras…

Je t’en supplie, reviens-moi !

 

Prescillia Silliau

 

Juliette

 

 

Depuis que tu es partie

Je me sens tout petit

Je suis plein de désespoir

Car je ne peux plus te voir.

 

Je pense souvent à toi

Car je suis tout en émoi

Je suis plein de tristesse

À chaque fois que je pense à ma Princesse.

 

 

 

 

 

 

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Collège Jean MONNET Caudry

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Histoire de survie

 

 

C’était en mer, à bord du bateau,

Un peu sur les nerfs, mais pas encore en lambeaux.

Proche de l’hiver, donc forcément moins chaud,

On prenait de bonnes bouffées d’air, c’était si beau.

 

Peu de temps après, sur notre navire,

Le drame est arrivé, avec le bateau qui chavire.

Les passagers criaient, pleuraient mais on entendait toujours leurs prières,

Même le capitaine peiné, croyait que c’était un vrai calvaire.

 

Notre embarcation était gravement amochée,

Mais si nous avions su, nous n’aurions pas amarré.

Toutes nos notions de survie s’en étaient allées.

 

Le moral, le bateau, tout était foutu !

L’envie de vivre était perdue !

Mais une lueur d’espoir est apparue…

 

Hégo Steven

 

Roméo

 

 

Roméo ton nom résonne encore,

Dans mon cœur et pire encore.

Mon cœur fut brisé,

Quand je vis ton âme s’en aller.

 

Le désespoir m’a envahi,

Quand j’ai vu que ta vie était finie.

Loin de toi, le destin m’a emmenée,

Mais la flamme de mon cœur pour toi brillera à tout jamais.

 

Désormais je n’ai qu’une envie,

Apprendre à refaire ma vie.

En oubliant à tout jamais notre histoire

Qui restera gravée dans ma mémoire.

 

Richard Anne-Charlotte

 

 

 

 

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Collège Jean MONNET Caudry

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Funeste destin

 

 

Oh mon amour ! Ton âme s’en est allée

Et si loin de toi, mon cœur s’est brisé.

J’ai vu ton âme quitter ton corps peu à peu,

Ma vie sombrer en quelques secondes.

Et mon cœur cessa de battre peu à peu,

Car la flamme de ton cœur disparut de ce monde.

 

Depuis que ta vie tomba,

Le souvenir de ta mort me hanta.

Et pourtant je dois reconstruire,

Ma vie qui n’aura aucun avenir.

Alors je survis et j’avance,

En espérant que mon cœur ait moins de souffrance.

 

Mais même si je vis une nouvelle vie

Je n’ai qu’une envie,

C’est de te rejoindre au paradis

Pour que nous vivions notre amour jusqu’à l’infini.

 

Ramette Jessika

 

 

Mon Amour

 

 

Cher Roméo, pourquoi m’as-tu quittée ?

Depuis ce jour-là mon cœur s’est brisé,

Tous les jours j’attends ton retour

Allongée dans mes draps de velours.

 

Je pense toujours à toi

Ma vie n’est plus rien sans toi,

Personne ne peut te remplacer

Car au fond de moi toujours je t’aimerai.

 

Sans cesse ton souvenir me hante

Et notre vie à deux me manque,

Pour toi je vivrai de notre amour éternel

Mais sans toi plus rien ne sera pareil.

 

Estelle Poulet

 

 

 

 

 

 

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Collège Jean MONNET Caudry

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Complainte

 

 

Oh mon dieu, quel monde cruel

Pourquoi m’as-tu repris ma Juliette ?

Moi qui ne pensais qu’à elle

Tu as réduit tous nos sentiments en miettes.

 

Que vais-je devenir maintenant ?

Je ne pourrai plus jamais trouver le bonheur

Je ne pourrai jamais plus vivre dans le présent

Après avoir vécu autant de malheurs.

 

Après toute cette vie passée à te choyer

Je ne peux plus te prendre dans mes bras

Et encore moins te combler

Mais je continue toujours à penser à toi.

 

Mais maintenant je ne peux plus survivre,

Dans ce monde qui n’est plus le mien,

De tristesse je suis ivre

Je ne peux donc que me donner la fin.

 

C’est pour cela que je vais te rejoindre dans l’au-delà

En me touchant avec ce coutelas

Mais cela m’en coûtera

Car je ne pourrai aller auprès de toi.

 

Kehl Jean-Baptiste

 

 

 

 

 

 

 

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ECH’ SAURET

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 (Traduction du poéme de Charles Cros (1842-1888)

--ooOoo-

Y avot in grind mur blanc - nu, nu, nu,

Contre ech mur, eune équelle - haute, haute, haute,

Et, par terre, in sauret - sec, sec, sec.

Y s’amèn’, ténant dins ses mans - sales, sales, sales,

In martieau lourd, in grand clo - pointu, pointu, pointu,

Eune boule ed’ fichelle - grosse, grosse, grosse.

Alors y monte à ch’ l'équelle - haute, haute, haute,

Et plinte ech’ clo pointu - toc, toc, toc,

Tout in haut d’ech’ grand mur blanc - nu, nu, nu.

Y laich’ querre ech’ martieau - qui queut, qui queut, qui queut,

Loye à ch’ clo el’ fichelle - longue, longue, longue,

Et, au bout, ech’ sauret - sec, sec, sec.

Y redeschind d’ech’ l'équelle - haute, haute, haute,

L'import’ aveuqu’ ech’ martieau - lourd, lourd, lourd,

Et puis, y s'en vo ailleurs - loin, loin, loin.

Et, d’pis, ech’ sauret - sec, sec, sec,

Au bout d’el’ fichelle - longue, longue, longue,

Tu duchemint y s’ berloque – toudis, toudis, toudis.

J'ai bafouillé ech’t’ histoère - simple, simple, simple,

Pou mette in rache chés gins - graves, graves, graves,

Et faire rigoler chés éfints - tiots, tiots, tiots.

Georges RATEL Croisilles

 

 

 

 

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MOTS EN FRANÇAIS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Ramadan : Ce que disait Eve pour faire avancer le bateau

Yes, we can : Phrase prononcée par Obama le vendredi soir

Expatriées : Anciennes petites amies mal rangées

Pompier : Personne qui brûle tous les feux pour aller éteindre un incendie

Pistachier : Chemin particulièrement odorant

Mon amiral : Mon copain rouspète

Gaspacho : Flatulence froide

Libyen : Bon en lecture

Théologie : Mais café au travail

La camisole : La drogue me rend solitaire

Immatriculé : il m'a sodomisé 3 fois

Le gospel : L'enfant a un coup de soleil

Constipation : Quand la matière fait cale

Péniche : Zizi portugaiche

Châtaigne : Félin méchant

Aventurier : Et maintenant tu ne ris plus

Le Petit Poucet : Car il était constipé

Un poussin : Égale 2

Les poubelles : Les moutons aussi

Un parrain : Chacun son tour

Cédille : Invention stupide créée par un certain Monsieur Duçon

Un enfoiré : Une année de perdue

Allégorie : Fait d'encourager un gros singe

La Bosnie : C'est quand ta patronne ne veut pas avouer ses torts

Ferrailleur : Agir dans un autre endroit

Le mascara : Déguisement pour rongeurs

Chandail : Jardin plein de gousses

Bonduelle : Combat intéressant

Syntaxe : Fête des impôts

N'importe quoi : Personne de petite taille dont on ne sait pas ce qu'il a dans les mains

Fêtard : Il faut rentrer se coucher

Un ingrat : Un petit gros

Incontournable : Personne conne pouvant pivoter

Consentant : Moule pas fraîche

Coûts totaux : Arme blanche pour bégayeur

Tequila : Interpellation d'un inconnu chez soi

Mercato : Maman pratiquante

Salsa : Chose pas très propre

Sismique : Salaire élevé car correspondant à six fois le salaire

minimum en France

Cramponner : Douleurs nasales

Elastique : Pour que ce soit propre

Gévaudan : Ce que l'on dit à mamie quand on a enfin retrouvé son dentier

La moustache : Le ketchup aussi

Jennifer : Ni table à repasser

Patois Nîmois : Mais c'est qui alors ?

Sandra : La couverture pique

L'humeur : Pas de panique, les autres voyelles sont toujours en vie

Ted et Bill : Deux frères pas très futés

Le romarin : Inverse du pet terrestre

James Dean : Le soir, comme tout le monde

Groupe sanguin : Les loosers du Loto

Nathalie Baye : Parce qu'elle est fatiguée

Simba : C'est qu'il est plus fort que moi

Patricia Kaas : Mais elle ne répare jamais

Pomme dauphine : Pomme de terre arrivée deuxième à Miss Patate

Jodie Foster : Personne avec qui il ne faut pas parler le Jeudi

Un skieur alpin : Le boulanger aussi

Philippe Manoeuvre : Mais il n'a toujours pas réussi à se garer

Considéré : Tellement il est con, il n'en revient pas lui-même

Entrer dans l'arène : Action permettant d'assurer la descendance du royaume

Terre des hommes : Parce qu'il est impossible de faire taire des femmes

Il faut s'y faire : Expression utilisée pour les chevaux à six pattes

Théorie : Pays le plus agréable à vivre car en Théorie, tout va bien

Se faire à l'idée : Faire l'amour avec Johnny ou David

Chapitre : Matou rigolo

Chauffeur de corbillard : Pilote décès

Chinchilla : Emplacement réservé aux chiens pour faire leurs besoins

Le Massif Central : Le gros au milieu

Portail : Cochon Thaïlandais

Fractions de bonheur : Déposer sa moitié dans un car et

prendre un demi en compagnie d'un tiers

Serviette : Cerf vietnamien

La maîtresse d'école : L'institutrice prend l'avion

Amsterdam : La femme du hamster

Les ciseaux à bois : Les chiens aussi

Calcutta : Quelle chance tu as

Les tôles ondulées : Les vaches aussi

Népalais : Beau bébé

1 de perdu, 10 de retrouvés : Ça ne marche qu'avec les kilos

Pékinois : Flatulence mortelle

Les petits poissons rouges : Non, ils sont verts

Perruche : Flatulence choviétique

Je suis encore enceinte : L'imparfait du préservatif

Gabon : Mec vraiment trop sympa

Ingrid Betancourt : Femme qui ne comprenait rien à l'école

Liban : Canapé clic-clac

 

Perroquet : Accord du paternel

 

 

 

 

 

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LE KAKEMPHATON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

J’en sortirai du camp, mais quelque soit mon sort

J’aurai montré au moins, comme un vieillard en sort

Ce vieil hareng saur, est pour moi,

Une vraie source de joie

 

 

Je suis romaine, hélas ! puisque mon époux l’est

Ce n’est pas mal non plus : c’est un poulet

Qui devait bailler aux corneilles.

Mais tout cela n’est-il pas une merveille

Pour se garder toujours l’esprit en éveil.

 

Gérard ROSSI

 

 

 

 

 

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Enfant nomade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Pauvre enfant de misère,

Balloté dans les rues,

Oublié des hommes,

Vivant comme un chien

Au milieu des loups !

 

Pauvre enfant apeuré,

Vivant où ses pas le guident,

Méprisé comme un mendiant,

Survivant sur son carton,

Au milieu des géants fous !

 

Pauvre enfant de galère,

Affamé dans la nuit froide,

Jeté dans l'obscurité du monde,

Rêvant d'amour et d'argent

Au milieu des vagabonds !

 

Pauvre enfant du monde,

Exilé dans son propre pays,

Condamné à errer dans l'ombre,

Espérant sentir une main chaude

Au milieu du vide et du néant !

 Patricia Loughani,

copyright, le 27/08/2011

 

 

 

 

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Les jolies dames de Cambrai

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Elles sont : Rayons de soleil,

Dans notre chambre, dès le réveil ;

Soleil des mots affectueux,

Clarté du sourire et des yeux.

Elles sont de blanc, de vert, de rose,

Tendres couleurs qui nous reposent.

Le geste doux et énergique

Elles sont tendres et dynamiques !

Le bras si fort, la main si sûre,

Elles réchauffent, elles rassurent.

Un peu bourreaux, un peu sorcières

Elles sont anges de lumière.

Elles ne manquent pas d’attraits,

Mes jolies dames de Cambrai.

 

Hospitalisé à l’hôpital de Cambrai en 1993 pour une prothèse du genou,

 j’ai particulièrement apprécié les soins du personnel féminin.

Marcel Lesage

 

 

 

 

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À ma Femme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

C’est avec une grande émotion, qu’en ce jour, je t’écris ces quelques lignes, témoignage de mon immense amour, que j’ai pour toi.

 

Aujourd’hui il y a 50 années que nous nous sommes mariés.

 

Je m’en souviens comme si c’était hier, je venais d’avoir 20 ans, je t’aimais avec toute la force et la fougue de ma jeunesse.

 

Je suis un vieux bonhomme désormais, pourtant je n’ai pas cessé de t’aimer.

 

D’une autre façon, mieux sans doute, avec plus de profondeur et de tendresse.

 

Malgré parfois mes airs ronchons, mes maladresses, je ressens toujours les mêmes sentiments, la même émotion lorsque je te serre tendrement dans mes bras.

 

Tu es toute ma vie, je suis heureux et si fier de t’avoir près de moi.

 

Aujourd’hui nous avons des cheveux blancs, et malgré sur ton visage quelques petites rides, tu es toujours pour moi la plus jolie.

 

Je reconnais que tu es la seule femme, amante, mère de mes enfants que j’aurais aimé avoir et si c’était à refaire c’est toi que je choisirais.

 

Au fil des jours, des années, nous avons partagé nos joies, nos peines.

 

Pour qu’ensemble, nous continuions à vivre des jours pleins d’enthousiasme et d’amour, essayons de garder longtemps notre jeunesse.

 

Armons-nous contre la vieillesse, fleurissons nos vieux jours de plein de tendresse et de milliers de bonheurs.

 

Jeanne Fourmaux

Honnechy

Bernard SIMON

 

 

 

 

Page 11

 

2006

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Nuages dans le ciel, au vent froid de décembre,

Ourlant de leur guipure un monde de pardon…

Ebène de la nuit, qu’une virgule d’ambre

Lacère de son or et de son blanc feston !

 

Neige, manteau laineux des bois et de la lande,

Organdi blanc du givre, aux carreaux des maisons…

Etang gélifié, d’où les bambins –en bande !-

Laissent vibrer un rire, à tous les horizons…

 

Noël, au fond des cours et dans notre chaumière,

Osmose de pénombre épousant la clarté

En offrant à l’humain la divine lumière

Liant le cœur de l’homme à son éternité !

 

Véronique Flabat-Piot

Décembre 2005

 

Puisse la quiétude de Noël envahir vos cœurs tout au long de l’année 2006,

que nous vous souhaitons de santé, de joies multiples et de bonheurs partagés.

 

ASBL « La Plume Vagabonde »

Véronique Flabat-Piot

Présidente Fondatrice,

Les Administrateurs et les Membres

 

 

 

 

 

 

Page 12

 

Splendeurs

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Septembre l’orpailleur revient de son pinceau

Peindre, étaler les feux brûlants de sa coupelle…

Les arbres sublimés, portent déjà son sceau,

Etendards dans le ciel leur dorure interpelle,

Nul n’échappe à l’orfèvre, ostensibles doigts d’or…

Divin lorsqu’il dépose, entasse dans sa pelle

Envole sa batée… Etincelant en sort

Un grand flot de couleurs, une à une l’acclame

Rougit soudain la feuille, en vrille elle se tord,

Sous le vent qui là-bas, l’emporte et la réclame…

 

Monique Delcroix

 

 

 

 

Page 13

 

LE CORBEAU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Il y a longtemps, mais longtemps

Personne ne se souvient de ce temps.

Dieu du haut de son empyrée, regardait

Le monde et pensait, abrité sous son dais

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Si je faisais la vie sur cette triste boule

Où rien ne bouge si ce n’est la houle.

Je vais commencer par les dinosaures

Il se rendit vite compte qu’il avait tort

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Tous les animaux vivaient en liberté

Avec plus ou moins de fierté.

En ces temps reculés les dinosaures

Etaient de loin les plus gros les plus forts

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Seule la tortue dans l’eau ou sur terre

Allait tranquillement sans s’en faire.

Quand l’heure de l’élection du roi vint

Le dinosaure naturellement le devint

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Hélas en peu de temps, la bagarre

Arriva très vite sans crier gare.

N’en pouvant plus de ce tintamarre

Dieu se dit j’en ai marre

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

Aussitôt dit aussitôt fait

Des dinosaures il se défait

Sauf la tortue avec sa carapace

Toute paisible mais coriace

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Hésitant mais n’ayant pas peur

Il se dit : pas de deuxième erreur

Réfléchissons, pour ce bestiaire

Je vais revoir tout leur vestiaire

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Il créa trois types d’animaux

Volant dans le ciel les oiseaux

Des poissons nageant dans la mer

Et d’autres, courant sur la terre

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Dans le ciel, de tous les oiseaux

Le corbeau était le plus beau

Multicolore était son plumage

Sans parler de son ramage

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Il n’avait de cesse que de chanter

Dans tous les lieux qu’il hantait

C’est moi le corbeau, je suis le plus beau

Je suis le plus beau, moi le corbeau

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

« Le plus beau, je suis le plus beau »

Fatigués étaient les autres oiseaux

D’entendre toute la journée, ce refrain 

Que le corbeau distillait sans frein

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Tous les oiseaux se sont coalisés

Une leçon, ils devaient réaliser

Pour qu’à ce maudit corbeau

Il ne soit plus le plus beau

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Un tas de charbon fut repéré

Et le corbeau y fut précipité

Il eut si peur que sa voix se cassa

Sa mélopée changea et là, il coassa

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

La Fontaine nous dit que son plumage

Devint l’égal de son ramage

Des couleurs il n’eut point

En effet, noir charbon il devint

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Rien ne sert d’être le plus fort

La tortue nous le dit très fort

Pour exister et perdurer

Tranquillement et dans la durée

 

Bel oiseau était le corbeau

Pourquoi n’es tu encore beau ?

 

Pour le corbeau c’est autre chose

Sa vanité en est la cause

C’est inutile de répéter et re-répéter

Car aux gens les plombs vont péter.

 

Tiré de textes d’Andrée Chedid et Conrad Detrez

                      Jacques leblanc

 

 

 

 

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Plus rien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Je ne veux plus rien

Même plus de ta main

Ce monde n’est pas le mien

Je n’y peux rien

Ne me retiens pas

Je suis trop lasse

Mon âme m’échappe

Ton cœur m’attrape

Ne me demande pas

De suivre tes pas

Ne me demande pas

De t’aimer et me désarmer

Je ne suis déjà plus là.

Mes yeux ne cessent de te pleurer

L’as-tu mérité ?

Chaque nuit, je te cherche

Les champs, je traverse

Pour espérer en voir filer…

Mais mon vœu ne s’est pas exaucé

Tout me condamne

Et moi, je te réclame

N’entends pas mes mots

N’aie pas connaissance de ses maux

Toi que j’aime depuis peu en silence

Ne copie pas ma décadence

L’hiver se rapproche

En même temps que ma nostalgie

Celle qu’on me reproche

Mais comment oublier cette magie ?

L’horloge du Temps m’a rattrapée

Et je rêverais de voir une dernière fois

Une toute dernière fois, ton visage

Même s’il ne me sourit pas

Même s’il peut paraître froid.

Mais ce n’est qu’un mirage

Car mes deux derniers souhaits

Ne sont qu’une dernière cigarette

Et que ta vie soit belle

Même si je suis mise aux oubliettes

Adieu mon Amour.

 

Christelle Lesourd

 

 

 

 

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Enfant, te souviens-tu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Enfant, te souviens-tu, comme elle était jolie,

Cette jeune maman penchée dessus ton lit !

Qu’ils étaient doux ses bras et douce sa poitrine,

Quand pour te consoler, elle se faisait câline !

Rappelle-toi les heures, rappelle-toi les nuits

Prises sur son sommeil, que tu lui as ravies.

Et toutes les frayeurs et toutes les souffrances,

Qu’elle a prises à son compte, même avant ta naissance.

Et quand tu accourais, quêtant dans son regard

Un ultime recours et l’ultime rempart

Du creux de son jupon. Bien mieux qu’une compresse

La pression de ses lèvres guérissait un genou

Ou arrêtait les larmes roulant sur tes deux joues.

Jeune homme, as-tu compris cette immense tendresse

Donnée sans conditions, comme elle a poursuivi

Le creuset de son ventre, te laissant son empreinte,

Et quand tu es parti, cherchant d’autres étreintes,

Elle a su s’effacer à l’appel de ta vie.

Comme jadis, les pains se sont multipliés,

Son cœur s’est partagé sans jamais s’épuiser.

Homme ! Il faut aujourd’hui, dans tes deux bras, la prendre,

Beaucoup la câliner, et si tu peux lui rendre

Seulement le centième de ce qu’elle t’a aimé,

Alors elle connaîtra une belle journée.

Marcel Lesage

 

 

 

 

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GRAND-PÈRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis là dans cette chambre

On m’a laissé entrer seule pour te parler

Voilà je veux te dire à quel point je t’aime

À quel point tu me manques

Où es-tu en ce moment

Grand-père, me regardes-tu ?

On m’a laissée entrer dans cette chambre

Pour pleurer sur ton corps froid,

C'est bizarre je te vois mais n'arrive pas à pleurer

Je ne réalise peut-être pas ?!

Où es-tu ?

Mort !

Non je ne pense pas,

Je sais que tu me vois !

Je suis triste mais,

Quelque chose à l'intérieur de mon âme

Mon corps

Me réchauffe,

C'est toi, qui es dans mon coeur et mes pensées,

Au fur et à mesure que j'ai grandi tu t’es inscrit

Comme une encre indélébile,

Je te vois tu es là, tu me tiens par l'épaule,

MERCI

 (hommage à mon Grand-pére Émile Bontemps, qui était un homme et un Grand-pére formidable, qui m’a laissé un héritage immense : sa passion et son don pour le dessin. MERCI)

Alicia DAGNEAUX

 

 

 

 

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Vieux il est !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Péniblement, clopin-clopant

Il va du lit à la fenêtre,

Regarde fixement jouer des enfants.

Le doute est entré dans son être.

Vit-il un dernier rêve,

Vit-il l’instant présent ?

Est-ce l’ultime illusion, peut-être,

De retrouver sa vitalité d’antan

Ou le souvenir lointain

De ses propres jeux d’adolescent ?

Il se retourne enfin,

Hochant la tête,

Le dos courbé, les bras ballants,

Repart se reposer, de ce pas trébuchant.

Les yeux autrefois si pétillants, si bleus,

Sont devenus sans vie, d’un gris laiteux.

Sa voix si forte auparavant

Est presque inaudible maintenant.

Lui qui, en entrant dans la vieillesse,

Voulait et semblait ignorer ses soixante ans.

Son avenir était encore plein de promesses.

L’on sentait qu’il voulait vivre cent ans !

Plus de vingt années sont passées.

Sa femme, ses amis l’ont quitté.

Seul dans la vie, il est désormais.

A présent, il ne triche plus, vieux il est.

 

Bernard Simon

 

 

 

 

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LES QUATRE SAISONS DU VENT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Le vent a raconté,

Au creux de mon oreille,

Comme un calendrier

A nul autre pareil.

 

Il m’a parlé d’été,

Quand d’un souffle léger

Il joue à onduler

Des océans de blé.

 

Il racontait l’automne

Lorsque les feuilles folles

En robe rouge et jaune

Dès son lever… s’envolent.

 

Il évoquait l’hiver

Où, par la cheminée,

Il fait un feu d’enfer

Juste pour me chauffer.

 

Il chantait le printemps,

Quand il s’amuse, farceur,

A mêler dans les champs

Les parfums de mil fleurs.

 

Il me disait surtout

Que Beauté et Amour

Se trouvent un peu partout

Tout au long de nos jours.

 

Mais pour les débusquer

Il faut prendre le temps,

Et savoir écouter

Ce qu’apporte le vent.

 

                                                               Jacques MACHU

                                                               Le 28 Février 2012

 

 

 

 

 

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Cher papa

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Lettre à mon père

28/11/95 20h

 

En ce moment je pense à toi. Toute petite, je ne te connaissais pas très bien. Peut-être même, pas du tout.

Ton seul geste de tendresse : me passer plusieurs fois ta main dans mes cheveux en disant : « Comment vas-tu, p’tite tête ? ».

Cela me faisait toujours beaucoup rire.

 

Je me suis mariée…

J’ai commencé à me rapprocher de toi, lorsque tu as voulu entrer en maison de retraite… Juste avant de rentrer en maison de retraite, tu as été amputé d’une jambe !

Quelques années après, le jour de tes 67 ans le 18 septembre 1979, tu as été amputé de la seconde jambe !

J’étais énormément triste pour toi, j’avais énormément de peine.

Tu es arrivé à surmonter tout cela.

 

De plus en plus, nous nous sommes rapprochés l’un de l’autre. À ce moment-là, je me suis rendu compte que tu étais le plus gentil des papas : je pouvais te parler de n’importe quoi.

Toujours tu étais à mon écoute, comme moi je l’étais pour toi.

Je me souviens, parfois je luttais pour ne pas m’endormir, lorsque je venais te voir, après mon travail (très pratique : je travaillais à l’hôpital près de la maison de retraite). Parfois je m’endormais sans m’en rendre compte. Tu ne disais plus rien et vingt minutes après, lorsque je me réveillais, tu me disais toujours : « Alors, ça va mieux, tu t’es bien reposée ? ».

 

Chaque jour j’allais te rendre visite pendant deux heures. Qu’importait l’heure, lorsque j’arrivais, tu étais toujours d’égale humeur…

Tu avais aussi beaucoup d’humour. Lorsque je partais, tu me disais toujours : « A demain et à deux pieds ! ». La première fois, cela m’a beaucoup surprise !

Toi qui n’avais plus de jambes, parfois, lorsque j’arrivais, tu étais en train de consoler une petite grand-mère qui pleurait : tu lui remontais le moral. Quand je te voyais faire ça, j’étais en admiration.

 

Tu es parti, voilà bientôt onze ans. Tu me manques toujours autant. Après ton départ, pendant plusieurs mois, chaque jour vers 15, 16h, je me disais : « Bon, je vais aller dire bonjour à Papa ! ». Encore maintenant, il m’arrive de parler avec toi, comme si tu étais encore là. J’espère que cela durera encore très très longtemps.

 

Pour le plus gentil des papas

Je t’aimerai toujours, Pa ;

 

Renée Van Iseghem née Lambert

 

 

 

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Un amour au cirque

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Bonnet à ponpon bleu

Perdu ton air malicieux

De grandes chaussures noires

Aussi longues que ton désespoir

Tout ton humour a déchu

Même ton sourire tu l'as perdu

Petit clown triste

Amoureux de l'équilibriste

On dit qu'un clown c'est très gai

Mais pas dans le même sens que tu l'espérais

Tu n'oses pas lui en parler

De peur de te faire rejeter

Un amour gay au cirque

La peur que ça devienne pathétique

Mais tu as le droit d'aimer

Ce jeune homme tant convoité

Il est coursé par les plus belles filles

Mais tu rêves d'une vie tranquille

Avec un beau jardin

Et une maison construite de parpaings

Mais quand vas-tu lui dire

Que toi tu l'aimes à en mourir

Demande conseil au dompteur

Qui t'a ris au nez, qui t'a fait peur

Si tu aimes l'équilibriste

Continue et persiste

Approche-toi de lui

Qui te regarde, qui te sourie

Avoue-lui tes sentiments

Avec tes mots si tendrement

Il vient de tout t'avouer

Ton sourire tu viens de le retrouver

Il t'a dit qu'il t'aimait

Et qu'il te voulait pour lui à tout jamais

C'est l'amour d'un clown et de l'équilibriste

Qui s'embrassent passionnément sur la piste

Le public entra dans le chapiteau

Ils les applaudirent et même très haut

Ils comprirent que ce n'était pas un numéro

Mais ils assument et c'est tellement beau

 

Julien BURY

 

 

 

 

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Eloge de l’amitié

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Quittons ami sincère,

Une contrée austère !

Par le doux vent serein

Dans le trèfle et le thym

Allons avec bonheur

Chercher les mots du cœur.

 

Sur un autre versant

L’amitié, cette fleur,

A de tendres couleurs.

 

Quand brûleront nos doigts

Nous reprendrons la plume ;

D’une muse complice

S’en reviendra l’humour ;

Au plus fort d’un silence

Renaîtra l’éloquence !

 

Nos barques bord à bord

Glisseront sans nuages

Loin des crues de l’amour…

 

Nous verrons refleurir

Bien plus loin que l’automne,

Dans notre âme éclairée

Cette fleur que personne

Ne pourra nous ravir.

 

Geneviève Bailly

 

 

 

 

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Pourquoi ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Pourquoi faut-il que chaque amour

Soit aussi près des larmes ?

Et qu’en nous certains jours,

Le cœur vibrant ainsi nous désarme !

 

Pourquoi faut-il encore se souvenir

Malgré le temps fuyant sans cesse ?

Parfois du meilleur ou du pire,

Avec ses joies ou la détresse !

 

Pourquoi, oui ! faut-il donc

Faire pleurer le cœur des mères !

Sans réflexion ou sans raison

Pour que leurs vies ne soient plus que

prières !

 

Pourquoi donc croire aussi

Que la douleur soit éternelle ?

Alors qu’en nous chaque vie

Peut un jour se rire d’elle.

 

Pourquoi faut-il enfin

Depuis que ce monde a commencé

Que l’homme ait toujours tant besoin

De la guerre et ses calamités ?

Pour devoir croire en son destin

Et ne faire que tombeaux en cette humanité !

 

Albert Jocaille

28 novembre 1984

 

 

 

 

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Pierres de lune et feux follets

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

 

 

 

 

Les pierres de lune tombèrent un midi

Par un beau dimanche près de la sacristie

Dans un tonnerre vibrant de vitres cassées

 

Les feux follets s’embrasèrent un soir honni

Au vieux cimetière devant quatre copains

De retour d’une séance de l’harmonie

 

Pierres de lune et feux follets

 

Les pierres de lune furent analysées

Rangées par taille dans des boîtes de pin

Auscultées, comparées chez l’épicier puis pesées

 

Les feux follets furent photographiés de loin

De près par des savants arrivés de Marseille

Leur spectre étudié, commenté avec soin

 

Pierres de lune et feux follets

 

Image d’un monde de fées et de lutins

Contacts avec l’au-delà, paradis enfer

Angoisse d’aujourd’hui, avenir incertain

 

Fantasme de Terriens perdus près du Soleil

Dans le bras d’Orion, de la voie lactée si fière

Rencontre du troisième type en espoir

 

Pierres de lune et feux follets

 

Fut retrouvé hélas, près des feux un briquet

Du papier noirci et des restes de pétards

La blague de potaches fut vite oubliée.

 

L’histoire des pierres de lune était liée

A une démonstration de chimie manquée

Que reste-t-il du rêve ? Mais un simple regard !

 

Pierres de lune et feux follets,

Feux follets et pierres de lune

 

Hertia May

 

 

 

 

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La vie c’est toujours de mon âge

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Je suis toujours l’enfant de mes photos jaunies

Celui venu de loin arrivé jusqu’à toi

J’ai pris un masque d’homme on ne m’aurait pas cru

Quelques rides au front pour qu’on me croit plus sage

Pardonne à mes cheveux j’en avais plus alors

Et qui étaient plus fous eux aussi m’ont trahi

 

Je te viens façonné de douleurs et de joies

Je te viens buriné de deuils et voyages

J’ai des amours pleurés et des amours chantés

J’ai des amours cachés dans ma boîte à secrets

Je suis toujours l’enfant de mes photos jaunies

Celui venu de loin arrivé jusqu’à toi

 

Je joue à je serais un monsieur important

Je joue à on aurait un bureau et des sous

Je joue à on dirait des choses essentielles

Mais au fond je sais bien que tout ça n’est pas vrai

Je suis toujours l’enfant de mes photos jaunies

Celui venu de loin arrivé jusqu’à toi

 

Quand on me dit monsieur je crois que c’est un autre

Le temps n’a pas passé je le précède encore

Et quand je vois la mer c’est la première fois

Comme le vent la neige et le printemps et toi

J’ose chanter l’amour le chanter à la lune

Ah pour ne plus aimer ce qu’il faut de vieillesse

 

Celui venu de loin jusqu’à toi pour t’aimer

C’est toujours cet enfant qui dévorait la vie

De ses grands yeux gourmands sur les photos anciennes.

 

Henri Lachèze

 

 

 

 

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POUR UNE AMIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

J’ai fait connaissance avec toi

Un jour où je n’avais plus de voix

Je t’ai demandé si tu étais mariée

Et tu m’as répondu oui avec gaieté

 

Ton mari est fabuleux

Et très chaleureux

Vus avez deux beaux enfants

Qui sont bien vivants !

 

À ton travail tu es toujours avec le crayon

Pour remplir des papiers pour le patron.

Quand tu tapes à l’ordinateur

Tu ne fais aucune erreur.

Tu as beaucoup de courage

Quand tu fais ton ouvrage !

Ton sourire que tu mets en valeur

Quand tu n’as plus aucunes peurs !

 

Tes enfants sont si beaux

Sur l’ordinateur

Tu ne passes pas un jour

Sans donner de ton amour

 

Maryse Marécaille

 

 

 

 

 

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Pensées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Je me nourris de ma tristesse.

Je m'abreuve de mes pensées et m'enivre de ma solitude.

Je nourris ma vie de mes rêves et mon cerveau de mes pensées.

Je me réchauffe au soleil de mes souvenirs

et me rafraîchis sur les rives sinueuses de mon incertitude.

Je rêve d'inventer quelque chose de beau en même temps qu'étrange

que chacun puisse comprendre.

Je rêve d'entreprendre un rêve encore plus grand,

un univers très beau, où mes pensées seraient réalité

et où chacun puisse lire quelques parcelles de sa vie. 

 

Thérèse Leroy – 29/04/1975

 

 

 

 

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Voyage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

J’ai fumé l’armoise,

Simple rituel,

Comme une framboise

Mûrit sous le ciel.

 

Quel astral voyage

Où mou je me meus,

Entrouvrant ma cage,

Béant des ronds bleus !

 

Je rêve bluettes

Et conte, content,

Sonnets et sonnettes,

Délectable instant.

 

Il n’en manquait qu’une

A mettre au tableau :

La voici, la lune,

Le nez au carreau

 

Qui me fait des signes

Au lac de la nuit

Lus entre les lignes,

 

Sans bruit.

 

Jean-François Sautière

Le 4 novembre 2009

 

 

 

 

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Chenille

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

La chenille tout tout au long

D’une longue

Brindille

S’éclipse sous un long-long

Fil à fournil

 

À ce voyage bleu du mieux

Camaïeu

Les 30 cieux

De mon âme d’amie

Emiettent le silence dense

De l’hallali

 

Saint-Hesbaye

 

 

 

 

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Aéroport de l’hypnose

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Vésicule, mauvais sont tes calculs

Leur compte est bon

Vésicule, mauvais sont tes calculs

Rapidement, sauvagement

Le chariot blanc descend

Happé dans un grand tourment

L’air blanc est devenu froid

Comme chargé d’effroi

Plus rien n’a d’odeur

Mais verte est la couleur

Les hommes sont verts

Les pieds sont verts

Les visages sont verts

Et aucun n’est ouvert

Mais tout redevient blanc

L’air chargé d’effroi

Le drap sur le bras

Et le tube dans les dents

Est-ce que ça s’arrêtera ?

Est-ce que ça finira ?

Cette vie décollée de son esprit

Cet esprit décollé de la vie

Et cette vie qu’on recolle à la vie

 

La suite est réalité mais n’ajoute rien à l’histoire…

 

Spationautes du bistouri

Astronautes de notre vie

Dans votre tour de chrome et d’acier

Vos instruments, faites fonctionner

Et une pression sur la jambe du 3

Résultat zéro

Et une pression sur sa tête de bois

Voilà ce qu’il faut

« T’es mouillé

C’est normal, t’as pissé

T’es gelé

C’est normal, t’es opéré »

La pieuvre de verre et d’acier

S’est calmée

Les yeux se sont fermés

Et tous s’en sont allés

Gelés

 

Mais l’aéroport de l’hypnose continue de fonctionner.

 

Marie-Antoinette Labbe

 

 

 

 

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L’enfance en ce temps-là

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Le jeune Jean, ses frères et sa sœur n’ont pas eu de chance,

leur maman est morte des suites de la guerre avec souffrance.

Leur papa, un petit fabricant dans l’industrie du textile,

fait feu de son travail avec amour pour leur être utile.

La fille, sa science de la couture apprise de son père par cœur ;

les trois frères vont au pensionnat chez les curés et sœurs.

 

Ils vivent la maudite guerre avec toutes ses pertes cruelles.

Mais ils connaissent toutes les fêtes et le Père Noël,

la cheminée, les souliers avec les jouets et les cadeaux,

chacun déclare que c’est le sien de jouet le plus beau.

Ils promettent d’être bien gentils et très sages,

avoir le goût de l’effort, du travail, pour être le premier page.

 

Une instruction stricte du français, ils deviennent des élites ;

grâce aux études de l’histoire de France et de la bible,

même les histoires particulières mais historiques de la France,

de notre région, le Hainaut-Cambrésis, l’Artois, la Flandre.

Ils ont souvenance de quelques histoires apprises par cœur,

histoires du temps révolu de nos ancêtres qui, parfois, font peur.

 

D’autres encore merveilleuses de la petite enfance,

de belles histoires qui racontent leur pays, la France.

Celle du petit chaperon rouge et du méchant loup,

celle plus douce, des trois petits cochons qui ne sont pas fous.

A sept ans, il est dit que c’est l’âge de raison,

lire et apprendre le catéchisme pour entrer dans leur religion.

 

Toujours des histoires, plus sérieuses avec la bible lue,

vie chargée de sens, cela permet de trouver le silence absolu ;

comme celle d’Adam et Eve, ou le déluge avec l’arche de Noé,

ce sont les premiers hommes, et l’humanité qui est à son orée.

Avec ces connaissances religieuses, ils font leurs communions,

les études approfondies leur procurent une bonne situation.

 

Le temps leur mange la vie et les vacances,

et les voici déjà arrivés à l’adolescence.

Ils aiment partir sans les parents, dans le bois et son château,

la belle saison, le jeudi, le château historique est très beau.

Ils profitent du soleil et causent avec le vent et les nuages ;

au château voyant la chapelle, ils pensent aux beaux pèlerinages.

 

Ils rencontrent les filles des écoles et cérémonies religieuses,

avec leurs parents, des filles qui semblent très pieuses.

La belle rousse, aux cheveux bouclés tombant sur son encolure,

ange ou sirène aux yeux de velours, qui n’a pas le regard obscur ;

avec sa jolie robe fleurie, elle ressemble à la fée des bois,

et autres beautés, cela provoque aux garçons leur premier émoi.

 

Ô beauté aux longs cheveux noirs et yeux bleus, tendre ingénue,

au corps formé sous une robe colorée, bohémienne tombée des nues.

Toutes ces amies d’enfance aux gentillesses chaleureuses,

donnent à ces jeunes hommes vigoureux, des journées heureuses.

Ce bois, ce château resteront toujours pour eux un paradis,

et leurs souvenirs dormants seront toujours dans leurs écrits.

 

Après le catéchisme, les communions, ils sont mis à contributions,

le travail manuel est de rigueur dans toutes les corporations.

La paysannerie avec l’agriculture est majoritaire dans le pays,

suivie du charbonnage, de l’industrie textile et la métallurgie.

Entre les études, ils travaillent chez les parents et aux fermes,

les adolescents, les études arrêtées, entrent dans la vie active.

 

Certains, de leur connaissance, partent travailler dans les mines ;

de temps à autre ils réapparaissent, ils gardent la bonne mine.

A peine quatorze ans, ils sont devenus hercheurs ou galibots,

cela consiste à tirer des petits traîneaux genre tombereaux.

Précieux sont les enfants pour se faufiler des passages exigus,

l’un hale le traîneau avec un harnais, l’autre le pousse à vue.

 

C’était l’époque demande de main-d’œuvre, il n’y a pas chômeur,

certificat en poche, ils quittent l’école, ils n’ont pas peur.

Ils sont fiers et contents de travailler toute la semaine,

encore plus heureux quand, aux parents, ils apportent la quinzaine.

Les étudiants, le jeudi, dimanche et vacances, travaillent aussi

à la maison, l’atelier, les jardins et les fermes, ils sont servis.

 

De l’hiver, ils se souviennent de ces matins où ils acceptent

d’ajuster aux bottillons des crampons et de vieilles chaussettes ;

tout cela parce que neige et verglas s’étaient invités

la nuit sans prévenir, aussi ils ne peuvent l’éviter.

Ils vont à la ferme donner un coup de main aux ouvriers,

 nettoyer les écuries, les étables, donner au bétail le manger.

 

Ils ont souvenance de ces soirs de la Saint-Sylvestre,

où les fous rires accompagnaient les nombreuses chutes.

A l’arrivée du grand gel, les conduites d’eau extérieures

étaient gelées et privaient les maisons d’eau courante ;

ils vont alors remplir seaux et brocs à la pompe de la ruelle,

heureusement située pas très loin, au pied d’une maisonnette.

 

Ils se souviennent aussi que la corvée de charbon

revenait souvent, il fallait le ramener de la cave de la maison.

Le printemps revenu, ce sont les jardins et les plantations,

les parents et le fermier expliquent ; il faut faire attention.

Le printemps est le bonheur et le soutien des espoirs enfantins,

la joie de leur âme est dans le travail en ces clairs matins.

 

L’été ce sont les moissons, tôt le matin, tard le soir,

chacun faisait sa part, avec la poussière ils deviennent noirs.

A l’automne c’est l’arrachement, parfois même sous le tonnerre ;

au jardin, à la ferme, les betteraves, les pommes de terre.

Avec la fatigue, ils maugréent en mettant leurs galoches,

le sourire revient, ce soir ils auront des sous dans la poche.

 

La clarté du jour s’allonge, pour cette jeunesse merveilleuse

le temps libre grandit, elle est toujours aussi travailleuse.

Les études, le travail, les randonnées, ils se bougent,

dans l’effort lorsqu’ils se blessent, ils ont tous le sang rouge.

Ils aiment leur prochain, aussi leurs amies princesses charmantes ;

rêvant au sacrement du mariage, avec cette reine, épouse aimante.

 

Jean-Charles Jacquemin alias Jean-Charles de Beaumont

 

 

 

 

 

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Modestine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

C’était un jour d’automne. Les raisins avaient été vendangés et les châtaigniers aux lourdes feuilles d’or se délaissaient de leurs fruits vernissés qui commençaient à tomber lourdement. Le soleil brillait sur les champs ouverts par le soc des charrues, n’était déjà plus chaud, fatigué d’avoir tant besogné tout l’été.

La famille était alors rassemblée devant la maison de campagne dont une main diligente avait fermé les fenêtres et la porte. Pauvre maison qu’on abandonna, il y a une quarantaine d’années, aux rigueurs de l’hiver particulièrement rude sur le Plateau de Millevaches ! Une maison rassasiée d’années qui était, pour le petit Henri d’alors, une véritable arche de Noé. Ah ! Ce Plateau aux mille vaches embaumé des premières fleurs des bruyères, du parfum des eaux neuves qui sourçaient en ces lieux pour essaimer dans toutes les directions, de cette odeur inoubliable de la terre éventrée, de feuilles macérées par l’automne !

Rassemblée devant l’âtre où grillaient des châtaignes, où cuisait cette soupe tellement merveilleuse qu’un agonisant en aurait redemandé, autour de l’aïeule, Emma, qui était le moyeu vers lequel convergeaient les rayons de la roue que formaient les membres de la famille, une petite vieille au visage patiné qui parlait plus le patois limousin que le français.

Protectrices, les bêtes, veillant dans les étables contiguës, entouraient la maison et ses habitants de leur chaleur, de leur odeur. De leur innocence. Tout comme la nature qui, pour plaire aux hommes, fait pousser, fleurir gratuitement, pour rien, pour la beauté d’exister.

Quelle tâche ardue que celle de convoquer les souvenirs ! Les bons et les moins bons.

La maison, Henri l’avait rénovée, réhabilitée pour y passer les vacances d’été. Il y retrouve son amie d’enfance, Béatrice. Assis l’un contre l’autre sur le banc de pierre, contre la maison, ils respirent ces vastes étendues mauves, de toutes leurs forces, écoutent la musique des abeilles qui butinent les bruyères ; ils regardent les nuages là-haut, qui passent au-dessus d’eux, indifférents à la terre qu’ils survolent alors qu’ils choisissent leur destin. Eux, les solitaires, isolés dans leur thébaïde des Millevaches, tandis que leurs doigts unis jouent leur symphonie d’amitié née dans leur plus tendre enfance.

Cette maison au toit de chaume, Henri la gardera bien au chaud dans son cœur, lui demeurera fidèle. Plus tard, il s’y installera, lui redonnera vie, à elle et aux terres maigres qui l’entourent dont chaque parcelle est sertie dans son âme. Une vie nouvelle. Celle d’un homme qui appartient à ce coin de terre. C’est de là qu’il prit son essor, qu’il rayonna de par le monde. Dans ses souvenirs, la maison lui paraît déguisée comme une fée parmi les féeries dispensées par le Plateau, ses fenêtres faisant penser à des bijoux perdus, tout particulièrement à la tombée du jour lorsque ses habitants allumaient la lampe à pétrole. Il y avait un extraordinaire contraste entre ce qu’elle était et la pauvreté de ce qu’elle portait.

À l’intérieur, tout y était bonheur : ses grands-parents – le grand-père réparant un manche de pioche ; la grand-mère ravaudant, ourlant un torchon neuf qui, déployé, exhalait une odeur de toile fraîche, ou lisant les faits divers dans « Le Populaire du Centre » - ; la comtoise égrenant les heures, les meubles en noyer aux chauds reflets, les bottes de maïs et d’aulx qui séchaient pendues aux poutres de la grande salle, le chat qui ronronnait, paisiblement lové devant l’âtre ou la cuisinière à bois. A l’extérieur, la pauvreté d’un toit de chaume, la pierre grise et rose du granit, terne, d’une teinte de deuil anonyme des générations qui la bâtirent et la firent vivre, éloignée du hameau de la Rigaudie, larmoyant la fatigue des siècles, des hivers interminables, des tempêtes du Plateau qui la frappaient cruellement avant de s’en aller fustiger les Monts Dore. Une îlette fichée dans une mer de bruyères blanches, mauves et violettes, de fougères d’un vert tendre, de genêts groupés en oasis jaunes, plantée de chênes maigrichons et de bouleaux rabougris. A l’entour, quelques huttes de gardiens de moutons, rien d’autre. Rien que des sentiers caillouteux balisés par des ronciers et des haies d’aubépines et d’églantiers.

L’âme de la maison, se souvient Henri, c’était aussi, pour une grande partie, Modestine, une facétieuse ânesse au nom inspiré par une lecture du grand-père : « Voyage avec un âne dans les Cévennes » de Robert-Louis Stevenson. A elle seule, elle était un roman ! Une bête sérieuse, consciente de ses responsabilités, indulgente envers l’enfant qu’il était… et de son amie Béatrice. Brave, comme on se plaît à dire en Limousin en parlant d’une personne droite et sans histoires.

Modestine, Béatrice en conserve un souvenir vivant. Lorsque l’ânesse arriva au sein de la famille, elle en faisait également partie, ayant échappé à une rafle des soldats allemands qui emmenèrent ses parents. Ses parents qui ne revinrent jamais au pays.

- C’est une histoire banale, raconte-t-elle. Qui a cependant changé ma vie de fillette. Rappelle-toi : j’avais alors douze ans et ton grand-père Arsène – il avait dans les soixante dix ans – m’avait emmenée dans les environs, du côté de Cisterne… N’est-ce pas un joli nom ? Nous partions avec un petit charretou à bras, emportant des sacs de jute et des grandes perches pour gauler les noix. Ton grand-père possédait une dizaine de noyers…

- …ce qui lui permettait de fabriquer de l’huile pour toute l’année, et même d’en vendre lorsqu’il descendait en ville, à Meymac !

- C’est exact, ta mémoire est excellente ! Or ce jour-là, nous étions en plein travail, lui gaulant et moi ramassant les noix – j’avais mis des vieux gants, car il faut du temps pour faire disparaître les taches de brou de noix ! – lorsqu’arriva, derrière nous, un mignon petit ânon, tout surpris de nous rencontrer à cet endroit… en fait, c’était une fille âne ! Elle s’arrêta, les quatre pattes écartées, sembla réfléchir. Elle resta ainsi pendant un long moment. Elle ne paraissait pas avoir été maltraitée et elle accepta mes caresses.

- Laisse-la donc tranquille, Béa ! me lança ton grand-père. Elle n’est sûrement pas seule et elle va bien finir par s’en retourner chez elle.

Moi, je la trouvais bien trop jeune pour être capable de s’en retourner toute seule dans sa maison. Néanmoins, je poursuivis mon travail, ramassant les noix et remplissant les sacs de pommes de terre. Lorsque nous nous sommes mis à manger de grosses tranches de lard maigre et de fromage de chèvre, elle vint mendier sa part. Eh bien, pour un animal herbivore, elle refusa la viande… mais accepta le fromage ! Ensuite elle se coucha à côté du charretou et elle attendit là, sans bouger, jusqu’au soir. Je me demandais ce qu’elle allait faire lorsqu’elle nous verrait nous éloigner. Sais-tu ce qu’elle fit ?

- Je sais : elle vous a suivis.

- C’est vrai ! Le plus étonnant, c’est qu’une fois parvenus à la Rigaudie, elle nous dépassa, s’est mise à braire et alla nous attendre devant la porte du grand-père ! Comment fallait-il interpréter ce comportement ?

- Je suppose qu’elle avait reconnu votre odeur.

- Je n’avais pas pensé à cette possibilité ! Alors que faire ? Tes grands-parents disposaient de place et de quoi la nourrir. Le grand-père alla prévenir les gendarmes pour ne pas être accusé de vol et aussi pour qu’ils demandent à leurs collègues du secteur si la perte d’un âne leur avait été signalée. Les mois passèrent et l’ânon devint une superbe ânesse, docile, gentille… raison de plus pour, d’un commun accord, la baptiser « Modestine » parce que ses braiments n’agressaient pas nos tympans et qu’elle s’exprimait modestement, quasiment confidentiellement.

- Le dimanche, elle avait même une prérogative : celle de venir dans la grande salle pour recevoir une friandise, poursuit Henri. Coquine, tu te l’étais appropriée et j’en étais un peu jaloux ! Tu la chevauchais pour de longues promenades tandis que moi j’étais de corvée d’épluchage de haricots verts pour les conserves en bocaux !

- Pauvre Modestine ! Elle revenait épuisée ! Je n’étais vraiment pas raisonnable ! Les mois et les années ont passé. Un jour, il a bien fallu que nous nous séparions. Ètant ton aînée, j’avais atteint l’âge d’aller en internat, à Limoges, pour y faire mes études secondaires.

- J’en fus fort attristé, car tu m’étais devenue indispensable… bien plus qu’une sœur…

- Je ne l’ignore pas, mon fidèle chevalier servant ! Quatre mois après mon départ, ma brave, mon adorable sœur aux longues oreilles mourut. Elle s’était laissée dépérir, brayant à fendre l’âme, donnant mauvaise conscience à son entourage… surtout à moi ! Tu vois, il y a… disons beaucoup d’années de cela. Eh bien, je ne peux évoquer, encore aujourd’hui, l’amour de cette ânesse pour la jeune fille que j’étais, un amour exclusif qui l’a menée à la mort, sans pleurer. Nous avions vécu quatre années ensemble, parmi tous les membres de la famille… Elle m’avait choisie, de son plein gré. Et je l’ai abandonnée. Comment une ânesse aurait-elle pu comprendre qu’il me fallait partir loin d’elle ? Je ne l’ai jamais oubliée. J’aurais aimé qu’on lui fasse une jolie tombe : mais c’est interdit, pour des raisons sanitaires. Quoi qu’il en soit, Modestine est la sœur que je n’ai jamais eue. Et l’amitié, la fidélité qui nous unissaient, étaient uniques et éternelles.

Oui Modestine, où tu te trouves là-haut, dans le paradis des ânes, tu sais bien que je n’ai pas cessé de t’aimer. Si Dieu le veut, nous nous retrouverons… et nous ferons encore de grandes promenades, toi et moi ! Je promets que je ne te fatiguerai plus comme je le faisais, comme une mauvaise égoïste que j’étais, ne pensant qu’à mon plaisir.

 -En effet, pauvre Modestine ! J’ai toujours eu un faible pour les ânes. Peut-être parce que j’ai pitié d’eux lorsqu’on se moque de leurs longues oreilles et de leur mauvais caractère ? Tu m’as ainsi démontré qu’un animal qui se sait aimé est capable d’oublier les défauts et les vices que la nature lui a méchamment donné, par atavisme. Pauvre Modestine ! D’où pouvait-elle bien venir ?

- Le mystère n’a jamais été élucidé. Quelqu’un se serait manifesté pour la récupérer, je n’aurais jamais pu la restituer à son propriétaire… Je crois que, dans ce cas, Modestine aurait retrouvé le chemin pour venir me rejoindre ici, à la Rigaudie. Le bon Dieu a sans doute décidé que son bonheur était auprès de nous tous… enfin, de moi.

A cette époque de l’année, la nuit tombe vite. Béatrice et Henri demeurent silencieux, pelotonnés l’un contre l’autre, le regard perdu dans le firmament. Le fond de l’air est encore chaud. Un hibou ulule tristement, semble crier l’amour comme une détresse. Une étoile paraît palpiter plus vite et plus intensément que ses consœurs… sans aucun doute, c’est à leur intention…

- Regarde, murmure Béatrice. C’est Modestine qui nous adresse un clin d’œil !

- C’est bien possible ! Elle et nous, nous devons demeurer à la place où l’on nous a placés…

- Ah Henri ! mon éternel dresseur de barrières contre l’amour…

- …seulement contre l’amour impossible ! Rentrons à présent, il commence à faire frais.

 

André-Pierre Roussel

 

 

 

 

 

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La Lune

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Couplet 1 :

Un enfant la regardait

Toute blanche elle illuminait

Le ciel de Paris à Broadway

Des milliers de rêves s’y accrochaient

 

Couplet 2 :

Des mains la levaient de l’horizon

Le monde lui laissait ses confessions

A genoux lui demandait pardon

Et l’aimait même les petits garçons

 

Refrain :

Ce matin,

Maculée de sang d’humains

La lune s’est éteinte

Recouverte d’un drap de satin

La lumière prenait fin

 

Couplet 3 :

Sauveuse de leurs nuits noires

Elle était leur rêve et leurs raisons d’y croire

Le dernier reflet de leur miroir

Il faut toujours garder espoir

Son cœur bat encore quelque part

 Clarisse

Le : 31/08/2007

 

 

 

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LA GZETTE D’EMMA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dernière Rose

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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J’ai cueilli la dernière Rose de l’automne. J’étais gêné d’inaugurer cette délicate soustraction à la Nature décomposée. Longtemps, j’ai cherché quelques subterfuges, bien inutiles, pour retarder ce geste fatal. Fébrile, je tournais mal autour du rosier grimpant et j’étais malade d’entreprendre cette escalade difficile, si peu inaugurale.

À chacune de mes circonvolutions je sentais, au bout de mes doigts, une grande désespérance trémulante. Je pensais que la Rose soumise me suivait et qu’elle anticipait mes mouvements pénibles. Je crois qu’elle souffrait de sa future décapitation et c’est moi qui avais mal à l’âme. J’étais son bourreau supplié au milieu du jardin soupirant.

Les petites feuilles de l’acacia voulaient détourner mon attention en se lançant au ciel avec des feux d’artifice d’automne rougissant de mauve, d’ocre, d’or et de jaune cramoisi. Mais je crois qu’il pleurait de tout son être parce qu’il n’y avait pas de vent dans ses branches.

 

La Rose épanouie, empourprée de ses derniers atours, se penchait doucement comme pour offrir son cou à ma caresse tranchante. C’était sa révolte sublime, le don de ses parfums encore cachés entre ses pétales détachés de son cœur et palpitant une gloire passée. Je me souviens encore de son bouton, à peine éclos, se détachant de sa gangue de verdure pour affronter la douceur frileuse du printemps. C’était un papillon s’extirpant de sa dernière fragile chrysalide et je l’observais chaque jour comme un voyeur enchanté.

 

Tous les matins, penché, je partais respirer ses effluves nouveaux et je caressais ses pétales veloutés avec les deux mains comme pour porter ce ciboire à mes narines gourmandes. C’était mon rituel journalier et j’enviais la rosée délicate aux pouvoirs tellement insolents. Je respirais l’extrait de tous ses parfums avec un envoûtement sans fin. Je fermais les yeux pour laisser pénétrer, au fond de mon cœur épris, cette fraîcheur de jouvence. C’était des moments extraordinaires dans ce jardin d’un autre temps. Les hirondelles conversaient dans le ciel en criant le bonheur d’appartenir au tableau. Mais toi, tu étais encore plus belle que les autres. Ta parure satinée et la perfection des ciselures, si précises, si précieuses, de ta robe de princesse laissaient l’impression d’un bal en devenir. L’aiguail pouvait mystifier l’empreinte charnelle de ta chaussure de verre.

 

Un jour, une toile d’araignée est venue se tendre si près de ton cou offert. Et c’était un collier féerique ajusté pour ta seule beauté grandissante. C’était bien toi la Reine du jardin et j’étais ton plus fidèle troubadour. Je restais des heures à t’attendre puis tu écartais timidement tes pétales pour exhaler tes parfums subtils.

J’ai vu des vils insectes froisser ta corolle, bousculer tes faveurs et ils te goûtaient, ils te butinaient sans vergogne et j’étais jaloux de leur audace. Alourdis de ton pollen, ils repartaient un peu saouls, chavirés, dans l’ivresse de tes charmes piétinés.

 

J’aimais te regarder de loin pour te laisser vivre, sans ma présence, mais je revenais inépuisable curieux, subjugué par l’attirance de ton élégance innocente. J’admirais en toi tout ce que je recherchais ailleurs et tu étais devenue ma Quête ultime. J’avais l’impression que tu me regardais avec tes simulacres de vent séducteur sur ta tige menue. Tu venais frotter ton bourgeon décolleté et têtu sur ma joue pour m’apprivoiser, pour que j’apprenne à t’aimer en douceur. Tu improvisais, sur la gamme sans fin de tes charmes.

C’était nos rencontres fiévreuses timides et les jeunes feuilles de l’acacia bruissaient d’allégresse quand nous scellions nos retrouvailles caressantes au sein du jardin. Tu étais belle dans chaque horizon, du ciel jusqu’à la terre retournée à ton pied. Je ne pouvais pas trouver un angle défaillant, une arête coupante ou une simple anomalie au milieu de toutes tes fragrances permises. J’arrosais tes pourtours et tout le rosier frémissait jusqu’aux feuilles les plus menues quand tes racines s’abreuvaient à mon fervent arrosoir.

Tu t’empourprais comme un soleil farouche après l’orage mais encore décidé à darder sa beauté jusqu’au crépuscule.

 

Tu as vécu ce que vivent les roses et tu tremblais dans ma main. J’aurais aimé que tu me piques avec tes épines aiguisées pour me faire mal. J’aurais aimé voir, de mon sang, ta couleur encore vivace dans cet automne finissant. J’aurais aimé être ailleurs pour ne pas commettre l’irréparable. J’aurais aimé revivre ce printemps pour faire perdurer la même Passion avec d’autres nouvelles exhibitions dans ta panoplie charmeuse, au milieu de ce jardin magnifique. Si tu connaissais tout le malheur enfermé dans mes doigts ! Je sentais les battements frénétiques de ta sève courant sur ta tige éperdue et c’était ma peine capitale. Captive consentante, tu as pleuré sur ma main tremblante. Tu as laissé tomber quelques pétales chancelants. Ils glissaient sur ma peau comme nos dernières caresses échangées. Ils ne pouvaient pas tomber à terre tant ils planaient au bout de mes yeux défaits. Mes doigts hagards ont rencontré une épine acérée mais tu ne voulais pas me piquer. Pourtant, je voulais m’empaler sur toi et endurer, par la souffrance, l’outrage suprême que je te faisais subir. Puis, tu t’es détachée en sacrifiant tes dernières forces en parfumant ce terrible geste. Je t’avais portée à mon visage pour que tu me pardonnes cette exécution sauvage. C’est comme si je t’embrassais à ma hauteur, pour la première fois, et tes pétales se sont dispersés pour décorer mon habit de jardinier.

Pardonne-moi. Je t’aimais Belle Rose Décapitée et je chancelle encore dans ce jardin maintenant, sans nul attrait.

Pascal.

 

 

 

 

 

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LE TEMPS EST MORT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Fermer la porte à l'autre et puis lui ouvrir,

Rien ressentir du texte quand on se lit.

Ça se débat, on transpire encore pour souffrir,

Rendre l'âme, les clés perdues quand on se lie.

Boulets, chaînes et lianes invisibles,

Subtiles résistances presque nuisibles.

 

Pour cette jeune âme, trop d'ignorance,

Trop d'ignominie et un peu trop d'errance.

Pensons avenir avec violence, sans démordre,

Laissons les fiels raclures prêtes à mordre,

Des êtres tourmentés pour leur grande fertilité,

Parfois envahis par une très haute débilité.

 

Grossesses, enfantements, mamelles des pardonnés,

Orgueilleuses d'avoir autant de lait à donner,

Perdues les malheureuses au ventre d'haltères,

De souffrir un tel martyr pour une sale terre.

Soit disant si fertile d'un vrai et beau joyau,

Qui à peine nées, doit se remplir le fin boyau.

 

Laissons les vieilles rancunes se dissoudre,

Et remettons-les, une nouvelle fois, à moudre,

Avec espoir d'un renouveau porteur de douceur,

Pas de joyau, ni de boyau désormais à espérer.

Le temps est mort pour entendre un « glousseur »,

Prés à donner la tétée, un lait de mère à respirer.

 

Fermer la porte à l'autre et puis lui ouvrir,

Rien ressentir du texte quand on se lit.

Ça se débat, on transpire encore pour souffrir,

Rendre l'âme, les clés perdues quand on se lie.

Boulets, chaînes et lianes invisibles,

Subtiles résistances presque nuisibles.

 

Muriel MARIN

le 14/02/2012

 

 

 

 

 

 

 

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LE LIVRE :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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