SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°33

 

31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 

Janvier-Février-Mars-Avril 2011

 

 

 

 

Illustration BD page 2

Patrick MERIC

JEUNES

Feuilles d’automne   page 3-4

Collège R.BARRAULT

La fête-l’An-2000- le Drame  page 5-6-7

2nde2 Lycée Jacquard  Caudry

La vie    page 6

Fanny CANONNE

Erreur  page 6

Emilie Laury MARIN

HUMOUR-PATOIS

 

Ché flammes postales   page 7

Georges RATEL

Un bon vieux porc   page 8-9

Muriel MARIN

A la ducasse d’Audencourt  page 10-11-12-13

Jacques GRASSART

SWETT  page 13 

Jean-François SAUTIERE

La gazette d'EMMA   page 14

M.A LABBE

Concours d’Ecriture 2010

 

page 15-16-17

Les LAUREATS

ADULTES

 

Sur le lac   page 18 

Gérard ROSSI

Frères jumeaux : pauvre ou riche  page 19

Charles Jean JACQUEMIN

Nos plaines page 20

Monique CIOLKOWSKI

NUIT    page 20

Jean-François SAUTIERE

L’enfant et l’oiseau  page 21

Gaston GRENEZ

La bonne étoile  page 21

Stéphanie BONNEVILLE

Ma fillepage 22

Marisse MARCAILLE

Le lit  page 22

Marie José WANESSE

Pour toi  page 23

Thérèse LEROY

La chute des feuilles  page 23

Georges RATEL

Voici l’hiver    page 24

SAINT-HESBAYE

La présence de tes amis   page 24

Anthony CANONNE

Margot la tortue  page 24

Jeanne FOURMAUX

Le silence   page 25

Francis LESAGE

Mylene FARMER   page 25

Julien BURY

Je revois l’école  page 26

Roger DEVILLERS

Pont d’Inchy  page 27

HERTIA-MAY

Le messie  page 28

Christelle LESOURD

La lune  page 28

CLARISSE

NOUVELLE

 

Estella  page 29-30

PASCAL

Rébus page 31

 

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*  Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire.

 

 

 

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Le comité de lecture de La Caudriole 
vous adresse ses 
meilleurs voeux pour l'année 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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FEUILLES D’AUTOMNE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Volcans à l’horizon,

Muternes en construction,

Les taupes s’affairent.

Couple de tourterelles

Sur un fil

Amour électrique.

 

Oh ! Des muternes !

Mesdames Taupes

Pas bien loin !

 

Grappes de baies violettes

Garde-manger

Pour petit Piou-Piou.

 

Deux tourterelles

Sur un fil électrique

Notes d’altitude.

 

 

Le vent, les couleurs rousses

La mousse sur les troncs

Les feuilles raides et sèches

            Cheval noir aux yeux rouges

Collège Renaud Barrault de Avesnelles

 

 

 

 

 

 

 

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FEUILLES D’AUTOMNE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Air frais, humidité

Arbres vieillissants

C’est l’automne

 

Des champignons

Ca sent la forêt

C’est la saison des taupes

                Feuille de thé

 

Le vent souffle

Les arbres vieillissent

Couleurs rouillées de l’automne

                Requin dévoreur

 

Mousse verte sur l’arbre

Les feuilles tombent

Le vent souffle

                Cœur de lion

 

Le vent fait tomber les feuilles

Les feuilles orange

Champignons d’automne

 

Je marche sur les feuilles

Rouges et jaunes

Elles craquent

                Petit lapin très gentil

Collège Renaud Barrault de Avesnelles

 

 

 

 

 

 

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LA FÊTE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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C'était une belle journée d'été. Tout le monde chantait, dansait : ce fut un jour de fête communale. Les invités du maire arrivèrent à la file comme des fourmis qui se suivent. La fête se déroulait très bien : les personnes rigolaient, discutaient, dansaient jusqu'à en mourir. Un homme de mauvais goût, habits délabrés, s'introduisit sous le chapiteau pour y participer sans y être invité.

-Bonjour tout le monde !

L'homme était à moitié endormi somnolant comme un zombie avec une bière à la main.

-Ca va les amis ! Wé les amis !

Le Maire se leva et alla lui parler :

-Monsieur, vous n'êtes point invité, je vous prie de sortir et de rentrer chez vous.

-Bonjour, Monsieur le Maire !

Sans aucune raison, l'homme frappa le maire encore et encore. Les invités étaient stupéfaits, consternés : des hommes, assez virils, écartèrent l'homme et le jetèrent dehors. L'homme prononça des menaces :

-Je vais déranger votre fête, vous allez voir !

L'homme ne tenta pas de revenir dans la soirée. Les invités se contentèrent d'oublier l'incident de l'après-midi. Du moins, c'est ce qu'ils croyaient. Lors d'une danse de country, le fusible commença à sauter, tout le monde se demanda : « Mais qu'est-ce qui se passe ? ». Le DJ alla regarder le compteur derrière le chapiteau quand il aperçut l'homme, il courut après lui mais sans le rattraper.

Deux heures plus tard, l'homme retenta une action mais cette fois, plus grandiose. Cette fois-ci, il envoya des morceaux de papier enflammés. Il était admiratif par les flammes. Heureusement, le chapiteau était équipé d'extincteurs. Des hommes le poursuivirent mais sans le rattraper.

Le Maire commença à en avoir marre. Il fit appel à la brigade de gendarmerie. Deux gendarmes arrivèrent devant le chapiteau, en tenue avec le taser à la main si nécessaire.

-Faites que tout se passe bien, je ne veux plus être dérangé.

-Oui, monsieur le Maire !

Les invités ne croiseront plus l'homme dans la soirée.

La femme du Maire repartit avant lui, elle était fatiguée, elle allait tomber dans les pommes. La fête se termina et le Maire repartit à pied chez lui. Les rues étaient sombres, sans lumière. Le Maire sentait une présence qui le suivait, il commença à marcher vite. D'un seul coup, il se retrouva nez à nez avec l'homme inconnu tenant un couteau à la main.

-Monsieur, ne faites pas ça, s'il vous plaît ! J'ai une famille moi !

-Ma famille m'a rejeté comme un détritus et vous aussi, vous m'avez rejeté.

L'homme, sans aucune hésitation, frappa le maire de vingt coups de couteaux consécutifs sans orgueil et il repartit chez lui sans laisser de trace.

 

Aurélien Baudoux

Seconde 2 – Lycée Jacquard

 

 

 

 

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L’AN 2000

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Paris, en regardant les gens s'amuser par la fenêtre pour fêter l'an 2000, le malade eut un sentiment de solitude.

Déjà deux ans qu'il était dans ce lit, dans la même pièce, depuis ce tragique accident qui l'avait paralysé entièrement.

L'homme était empli de haine, de tristesse, les gens qu'il connaissait l'avaient abandonné, seul face à lui-même, depuis ce fameux jour où tout a basculé.

Le 6 janvier 1998, il s'en rappelle encore, comme si c'était hier, il revoit le camion heurter le visage de sa mère.

C'est depuis ce jour que sa famille, ses amis ne lui parlent plus, depuis le jour où il a tué sa mère, et à vrai dire, il se déteste aussi, de ne pas avoir su éviter ce camion.

Il savait pertinemment qu'il resterait toujours dans ce lit, et que cette solitude l'accompagnerait jusqu'à ses derniers instants.

21 heures, l'infirmière aux yeux bleus ne devrait pas tarder à arriver, c'était la seule personne qu'il voyait, et elle était d'une gentillesse !

Un bruit de pas s'arrêta devant la porte, c'était elle :

- « Bonjour Thibault ».

- « Bonjour ».

- « As-tu vu les feux d'artifices ? »

- « Non ! »

- « Ça ne va pas ? Pourquoi as-tu l'air triste ? »

- « Pourquoi j'ai l'air triste ?! C'est un jour de fête et je me retrouve seul ! Je suis dans un lit à attendre la mort ! Et tu oses me demander pourquoi j'ai l'air triste ?! »

- « Thibault je t'interdis de dire ça ! Tu sais très bien qu'en ce moment tu fais d'énormes progrès, le docteur Grebert me l'a encore dit tout à l'heure, et tu n'es pas seul je suis là moi ! Et puis nous allons le fêter ensemble ce jour de l'An 2000. »

- « D'accord... »

- « La vie est courte Thibault, il faut se battre et garder la tête haute quoi qu'il arrive, fais-le pour ta mère, elle doit être fière de toi, crois-moi. »

Pendant un certain moment, l'homme eut l'impression de reprendre goût à la vie, cette femme avait trouvé les mots justes pour lui donner l'envie de continuer.

Mais ce moment ne dura qu'un instant, une douleur poignarda le cœur du malade, les convulsions commençaient à apparaître, l'infirmière appela un médecin en urgence, mais c'était trop tard, il avait fait une crise cardiaque.

Quand la famille fut mise au courant le soir même, ils eurent un moment de haine, de la haine envers eux-mêmes, ils l'avaient laissé seul affronter la mort.

 

Margot Manet

Seconde 2 – Lycée Jacquard

 

 

 

 

 

 

 

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LE DRAME !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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C'était un matin de Juillet, les commerçants ouvraient leurs boutiques. Le soleil scintillait sur les rues de Paris, plus précisément, les rues du Faubourg Saint-Antoine.

On entendait les claquements matinaux d'assiettes dans les restaurants. D'un seul coup, on ne sait comment, le brouillard et la pluie tombèrent simultanément ; la si belle journée, qui venait de commencer, fut gâchée par l'arrivée de ceux-ci.

Puis tout à coup, le drame arriva, une voiture glissa sur le bord de la chaussée, heurta un mur pour finir sur le passage pour piéton, au milieu de la route. Elle atterrit sur un passant qui traversait la route sur le passage pour piéton. Il se passa un long moment de silence, où personne ne réalisa ce qui venait de se passer. Ensuite, ce fut la panique totale. Tous les passants paniquaient en hurlant : « appelez les secours ! ».

Après, tout se passa très vite, les pompiers arrivèrent, puis le Samu et l'hélicoptère de l'hôpital. Tous les passants s'étaient calmés à l'arrivée de tout ce monde. Nous n'entendions plus un seul bruit, même pas les oiseaux chanter, ni les claquements d'assiettes ; plus rien !

La victime était une jeune femme qui avait la trentaine, elle était mariée. Elle avait deux enfants. Celle-ci était bloquée sous le poids de la voiture ; elle vit ses meilleurs moments de sa vie défiler devant ses yeux : elle vit, tout d'abord, son mariage, ensuite, la naissance de ses deux enfants,... Une larme se mit à couler sur sa joue gauche puis sur la droite. Elle savait qu'elle ne survivrait pas à un tel accident.

Son mari arriva sur les lieux ; l'émotion entre ces deux personnages était intense.

-Qu'est-ce qui s'est passé, chérie ? Questionna le mari.

-Je ne sais pas vraiment, je revenais du marché quand une voiture est tombée sur moi ! Répondit la femme.

-Tout va bien se passer ! Je suis là, ne t'inquiète pas ! S'exprima le mari.

Il était midi, les cloches de l'église sonnèrent, la jeune femme fut transportée à l'hôpital.

Sur le trajet, elle fit un malaise, mais les pompiers ne s'aperçurent de rien. Tout le monde la croyait morte. Elle se réveilla un court instant puis mourut. Les médecins allèrent l'annoncer à ses proches, il était treize heures.

Quand tout à coup, une infirmière, qui était dans le bloc, courut en criant « Elle est vivante ! Elle est vivante ! »

Tout le monde alla voir ce miracle.

En effet, la jeune femme était vivante. C'est vrai qu'elle allait avoir du mal à s'en remettre mais elle était vivante!

 

Auteur ??

Seconde 2 – Lycée Jacquard

 

 

 

 

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LA VIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Notre vie était si belle

Que nous nous aimions

Et c’était pour elle

Que nous nous battions

 

Et, un jour sans prévenir

Tout s’est arrêté

Je ne pouvais plus aimer

Tu m’avais si vite oubliée

 

Avant de partir

Nos chemins se sont séparés

Malgré la distance

On s’est retrouvés

 

Je ne sais pas comment

Mais on a résisté

Grâce à toi

J’ai continué de vivre

 

Et pour toi

Je continue de poursuivre

Tous les efforts

Pour qu’un jour

 

On n’ait plus de remords

Et que notre amour

Soit encore plus fort.

 

Fanny Canonne

15 ans

 

 

 

 

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ERREUR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Elle cria avec rage, prit son sac, son blouson et claqua la porte de la maison où elle s’était une nouvelle fois disputée avec ses parents. Personne pour la retenir.

Cette jeune fille aux cheveux bruns, aux yeux marron où commençaient à monter des larmes, ne pouvait plus supporter toutes ces disputes.

Elle marcha sous la pluie le long de la rue, elle était trempée ; elle laissa enfin couler ses larmes si longuement retenues, et continua à marcher sans se soucier où elle allait.

Au bout d’un temps, elle s’arrêta, se frotta les yeux et tenta de trouver où elle était.

Après quoi, elle se rendit compte que ce lieu ne lui était pas commun. Elle s’inquiéta et tourna autour d’elle en espérant trouver un passant mais par ce temps il n’y avait pas un chat.

Elle court se mettre à l’abri car le froid commençait à se faire sentir, s’assied par terre devant une ancienne pharmacie. Il faisait noir et elle se reposa un instant. Quand elle ouvrit les yeux, elle vit une silhouette sombre s’approcher d’elle petit à petit, elle eut un soulagement. Elle s’approcha elle aussi pour lui demander son chemin mais une fois à quelques mètres de cette personne elle eut une légère angoisse, n’arrivant pas à apercevoir son visage : cet inconnu portait un pull noir avec une capuche. La fille s’était arrêtée pour l’observer mais lui continuait sa marche avec les poings serrés.

Elle s’inquiéta et elle commença à prendre la fuite, mais cet inconnu la poursuivit.

Elle se fit rattraper et elle trébucha, elle paniqua. Il lui tendit la main pour se relever. Elle la prit mais elle prit aussi discrètement la brique sur laquelle elle avait trébuché. Et d’un coup vif et rapide elle lui donna un coup de cette brique à l’arrière de la tête. Cet inconnu tomba à terre au bord de la route. Curieuse, elle retira la capuche et l’écharpe de cet homme et vit avec surprise qu’il s’agissait de son père qui venait la chercher. Prise de panique, elle alla chercher de l’aide en sonnant à une porte. Une femme sortit. La jeune fille lui demanda de l’aide pour son père.

Celle-ci se dirigea vers le corps et la rassura car son père n’était juste que légèrement assommé.

 

Emilie-Laury Marin

2nde 2

 

 

 

 

 

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CHE FLAMMES POSTALES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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--ooOoo—

 

I n’y o pos si longtin, ches timpes y étotent oblitérés aveuque eune flamme postale. Y avot ch’ cachet à date et, à côté, dins in rectingl’, qués rinseig’mints sus l’ville d’u qu’el’ lette al étot partie. Ch’ étot bié instructif. Mi, j’in faisos collection  In y  apprenot qu’à Arras, y a deux belles plages, qu’ Jean de La Fontaine y est né à Catiau-Thierry, qu’à Caudry, in faisot d’el dintell’, que Fénelon i a vécu à Cambrai, qu’à Somain, y o eune gare ed triage, qu’Boulogne y est ch’ premier port ed pèque ed France ….   .

 Acht’ heur, in n’sait même pu dé où qu’el lett’ el vié. Ché tout simplemint marqué, d’sus l’inv’lop’ qui t’arrive dé foé troés jours après avoir été j’té dins l’ boête aux lettes : « La Poste – Lettre prioritaire et pis l’date ». Tout juste pour qu’ té puisses vérifier ch’  dicton qui dit : « Kronembourg à la poste, Chronopost à la bourre »

 

Georges RATEL

27 novembre 2009

 

 

 

 

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UN BON VIEUX PORC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Une poule qui picore,

Une poule aux yeux d’or,

Qui picore dans le port.

Une poule qui picore,

Dans le lard du vieux porc,

S’en est allé,

Vers les allées,

Du palais doré.

Lassée,

 Du lard du vieux porc,

Chantant lala aux vieux cors.

S’en est allée,

Aux allées,

Vertes allées.

Saleté de vieux torts,

Sans remords,

Son vieux porc, S’en est allé,

Lui aussi,

Vers les tribords.

Sans pinards et sans or,

Il est reparti sans trésor.

Pauvre vieux port,

dit Isidore,

Le bon vieux porc,

Du bon vieux port,

Loin du palais doré.

La poule qui picore,

S’endort,

Vers le grand nord.

Bye, bye, mon trésor,

Mon vieux porc

Mon vieux port.

 

Muriel Marin

 

 

 

 

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A LA DUCASSE D’AUDENCOURT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Charmant petit hameau jouxtant la commune de Caudry surnommée « Cité de la Dentelle ». Tout au plus une poignée d’habitants venus s’établir en retrait des turpitudes de la vie citadine loin du bruit, de l’agitation, du stress au quotidien dans ce merveilleux havre de paix propice à se ressourcer. Les indigènes de cet îlot de verdure ne se lassent pas d’écouter le silence. Comme il est agréable d’entendre le chant des oiseaux plutôt que le ronflement disgracieux des automobiles ou le piaillement suraigu des pétoires trafiquées. Toutefois, à force de toujours être acteur du cinéma muet, trop c’est trop, on aime bien, une fois l’an, voir s’installer les forains dans le cadre de la traditionnelle ducasse. Ce n’est pas le gigantisme du Quinze Août à Cambrai, les connaisseurs apprécieront, mais les chevaux de bois et les autos tamponneuses évoluant sur des airs de musique contemporaine savamment distillée, rompent pour une durée de trois jours avec une sérénité parfois trop pesante et installent la magie dans l’esprit de petits et grands. Et si par malheur on a raté cet incontournable rendez-vous annuel, on pourra toujours se rattraper au « raccroc » prévu le dimanche suivant. Bémol sur la partition : à condition que les forains aient fait leurs affaires sinon ils vont s’installer ailleurs, il faut bien que ces gens-là mangent.

Ce que Grasjacqs va vous raconter, c’est la stricte vérité et non une mouture de l’imaginaire et du réel. Mardi 17 Août : huit heures du matin. Notre homme met le nez dehors pour la première promenade de son « westie ». A trois cents mètres de chez lui, sur le temps que Moustachu soulage son intestin dans un coin d’herbe, pas sur le trottoir des riverains, ça ne se fait pas quand on est bien élevé, il tombe en arrêt devant la superbe propriété de l’un de ses voisins, policier de son état. Et là, tous ses sens d’artiste peintre, amateur précisons-le, se mettent en émoi : « Pas mal quand même la bicoque du père Y. Depuis le temps que je lui promets de la peindre, ça pourrait se faire aujourd’hui ; enfin, peut-être pas complètement mais du moins, couvrir la toile entière pour avoir une première image. Si ce n’est pas terminé, je reviendrai demain ou un autre jour, dans des conditions identiques et basta, après, ça ne sera plus que du détail, quitte à finir en atelier, si le mauvais temps s’installe ». Grasjacqs avait bien retenu la leçon des impressionnistes et de Sisley tout particulièrement dont il admirait sans réserve l’acharnement qu’il manifesta, dans sa douloureuse carrière, à peindre sur le motif, dehors exclusivement, quelque soient les caprices de la météo. Des maîtres de cette trempe étaient durs au mal, motivés il faut voir comme, et ne s’arrêtaient pas pour trois gouttes d’eau ! A cette époque-là, on les croisait sur tous les chemins de campagne, par n’importe quel temps, couvre-chef rivé sur la tête, canotier ou feutre selon le temps, trimbalant le matériel dans une poussette de jardinier sans oublier un immense parapluie au cas où une averse risquerait de détruire l’œuvre.

Le nouveau Sisley, parent très éloigné seulement, après une courte hésitation, se motiva à la vitesse de l’éclair et réintégra son domicile en préparant mentalement sa petite liste de fournitures à emporter, pas dans la poussette, non, non, dans son 4x4, un Suzuki Grand Vitara, spécialement acheté pour des galères de cet acabit. Ultime vérification avant le grand plongeon dans la térébenthine : toile, brosses, chiffons, médium, palette à feuillets jetables, de nos jours on ne nettoie plus, « on prend et on jette », couleurs, chevalet, siège, table de camping. Pas question d’oublier une chose importante sinon retour à la case départ en se trouvant face à un choix cornélien : on laisse tout en plan et on vient rechercher l’objet de l’étourderie mais on s’expose à un vol possible, pis encore à un acte de vandalisme, ou alors on remballe ses gaules pour venir récupérer la boîte à malice mais il faudra déballer à nouveau le barda. Difficile apprentissage de la rigueur et de la méthode ; rien à voir avec le flou artistique que l’on peut se permettre si on travaille uniquement en atelier. Pas étonnant en outre, que Monet, pour citer le plus célèbre de cette immortelle époque, ait décroché du plein air à un moment donné de son parcours pictural. Il s’est laissé dire sous la plume de gens sérieux que le père des « Meules de foin » avait tenu brosses et pinceaux par des températures avoisinant les trente degrés… sous zéro ! A un moment donné, lorsque fortune est faite ou en très bonne voie, il était légitime qu’il se réfugiât dans le confort plutôt que d’affronter des intempéries génératrices de rhumatismes, problèmes pulmonaires et autres misères en tous genres. Pourquoi alors Sisley est-il resté fidèle à la peinture en extérieur ? Sans doute parce que la

 

fortune n’était pas au rendez-vous, sans doute aussi car il aimait ça par-dessus tout et qu’il avait besoin de ces sensations inimitables lorsqu’on peint dehors : utiliser une palette très limitée, se focaliser sur l’essentiel, évacuer le superflu, créer une atmosphère qu’on ne trouvera pas le lendemain voire même quelques heures plus tard, s’attaquer aux choses très difficiles… Ne perdons pas de vue que c’est le maître incontesté des paysages de neige peints en direct.

Chargement éclair de la grosse poussette motorisée. Sûr de ses convictions, Grasjacqs arrive sur les lieux aux alentours de 8h30mn. Déballage anxieux des munitions : « Pourvu que je n’aie pas oublié des trucs, j’aurais l’air fin vis-à-vis des gamins qui ont lâché les rollers pour venir assister au spectacle ; si jamais c’est le cas, je ne suis pas clair ; ils seraient capables ces déjantés de me peindre la baraque sur le temps que j’aille rechercher le matos oublié ». Ouf ! Le compte y est. Le dernier des impressionnistes, à grands coups de brosse, écarte de son champ visuel les gosses agglutinés autour du chevalet en répondant évasivement aux questions pertinentes posées par la classe improvisée :

-Super, monsieur, ce que vous allez faire ! Combien de temps mettez-vous pour peindre le tableau ?

-On ne peut rien dire tant que ça sera pas fini ; d’ailleurs, j’ai même pas encore commencé : le temps, j’en sais trop rien ; c’est pas là l’essentiel…

Heureusement, la retraite approchait pour Grasjacqs. Enseignant en fin de carrière, il ne se sentait plus l’âme d’animer la classe plein air au cœur des vacances surtout la deuxième quinzaine d’Août, à l’aube de sa dernière rentrée. Aussi coupa-t-il court habilement au chassé-croisé épuisant d’interventions plus ou moins pertinentes :

-Allez donc faire un tour et repassez disons toutes les demi-heures ; les réponses seront inscrites sur le tableau en cours.

-Au feutre ou à la peinture, monsieur ? On ne verra même plus la maison si vous les écrivez toutes et encore, on en avait d’autres à vous poser…

Décidément, les enfants ont de la répartie ou le maître devra réviser sa copie. Au lecteur le soin d’en juger. L’artiste retrouve enfin toute sa concentration et Dieu sait s’il en faut pour un exercice aussi prenant. Soudain, Eole, de mauvaise humeur, sans crier gare, envoie l’œuvre en devenir s’empaler sur une fine branche de sapin peu après le premier passage des hirondelles. La honte du jour, que dis-je, du siècle ! Heureusement que nos oiseaux migrateurs n’ont pas assisté au décollage de la maison car ils auraient colporté la fable bien au-delà des frontières de leur école de quartier, sûrement même jusqu’aux frontières de l’Afrique ! Rapide coup d’œil circulaire, personne à l’horizon. Grasjacqs secoue énergiquement le thuya responsable, « c’est pas moi le coupable monsieur, c’est le vent », s’entend-il reprocher par l’arbre innocent.

-C’est toi qui es en cause, lui susurre la voix cassée d’Alfred, tu avais oublié d’arrimer la toile avec de la ficelle ; c’est la première chose à faire quand on peint dehors : une rafale de vent est vite arrivée et tu es bon pour recommencer ou corriger le tableau. Tu t’en souviendras la prochaine fois.

-Il n’y aura pas de prochaine fois ; maintenant, c’est peinard à la maison, avec une carte postale ou une photo.

-On dit ça, on dit ça…

11Penaud, Grasjacqs remballe les outils du malheur vitesse grand V et dépité, rentre chez lui. 11h45mn. Il ne se sent pas l’âme de vider ipso facto le contenu du 4x4. De surcroît, si jamais les poulbots passaient devant son domicile et le voyaient rentrer le barda, ils seraient capables de lui demander à quel stade en est l’œuvre. Je vous laisse imaginer dans quel embarras il se trouverait. 14h. Madame est rentrée du boulot ; elle travaille en horaires décalés et en l’occurrence, elle sortait de son poste du matin. Selon son état de fatigue, elle s’accorde une sieste régénératrice ou alors, l’été, il lui arrive d’accompagner son mari lorsqu’il décide de coucher sur la toile, selon l’inspiration, un panorama, une place de village, un plan d’eau… Passe encore pour un débutant d’oublier la ficelle mais pour un disciple d’Alfred Sisley, rompu à ce genre d’exercice, c’était un peu gros. N’a-t-on pas coutume de dire que « ce sont les cordonniers les plus mal chaussés ». Le vent était tombé, une belle éclaircie se profilait, légèrement contrariée par quelques cumulus inoffensifs. Suzy avait envie d’un grand bol d’air pur. Il lui fallut convaincre son époux affalé dans un fauteuil confortable et plongé dans un livre d’art traitant de Vuillard, grand peintre spécialiste en son époque des scènes d’intérieur :

-C’est bizarre, par ce beau temps, ça m’étonne que tu ne cherches pas à « te faire une toile » cet après-midi ; l’autre jour, tu m’as parlé de la charrette fleurie à Naves et ça n’est pas revenu sur le tapis ; c’est peut-être l’occasion d’y aller ; il n’est pas trop tard et j’ai cru voir que le coffre du 4x4 est déjà chargé.

-Je suis un peu « paf », la digestion sans doute, et ça risque de faire tard ; le coffre est chargé mais c’était pour l’Abbaye de Vaucelles demain matin ; là, j’aurai beaucoup plus le temps : la matinée entière mais bon, si t’es prête dans cinq minutes, on y va…

Sisley avait prédit que Grasjacqs remettrait le couvert. Celui-ci, bien entendu, s’était bien gardé de raconter l’épisode matinal à son épouse et son serment de renonciation à la peinture « alla prima ». Voyez-vous qu’elle vienne à lui reprocher de la priver de sorties bucoliques et que pour compenser elle veuille l’emmener dans d’interminables « shoppings ». Mieux valait rester discret et ne pas s’étaler outre mesure sur le sujet. Départ 14h30mn, arrivée 15h. Installation ultra rapide, pensez donc, deux fois dans la même journée, c’est de nature à créer des automatismes. Tel Van Gogh au mieux de sa palette, le forcené debout devant son chevalet, brosses entre les dents et couteaux à la main, attaque le lin à grandes arabesques, sans esquisse préalable. Bien que survolté par ce nouveau défi, il a retenu la leçon du maître et solidement attaché la toile au trépied avec de la chaînette en métal. Il le sent venir le chef d’œuvre à la facilité déconcertante dont les couleurs complémentaires se font écho, se superposent, se juxtaposent, pour le plus grand plaisir de l’œil, du cœur et de l’esprit. Tête baissée, il décore la charrette comme Robespierre au concours des maisons fleuries, brocardant les curieux qui se hasardent « sur les chemins du comment, du pourquoi, du parce que ». Et qu’ils se tiennent à distance respectable, le tranchant de la spatule pourrait ne rien avoir à envier au couperet de la guillotine ! L’art se suffit à lui-même, inutile d’en rajouter. Le tableau parlera tout seul dans une heure ou deux, si les cumulo-nimbus traîtreusement apparus depuis quelques minutes consentent à lui accorder la parole. Il y a belle lurette que le ciel est apparu sur la toile et que Grasqacqs ne s’en préoccupe plus ; il devrait porter son regard aux nues cependant ; son épouse moins concentrée avait senti l’orage arriver mais elle préférait garder le silence de crainte de s’attirer les foudres de l’enfer. Et soudain, c’est le drame : le ciel se déchire et déverse des trombes d’eau qui transforment l’huile de facture figurative en aquarelle abstraite d’un goût plus que douteux. Pas de parapluie géant sous la main ; reste la solution du repli stratégique dans le 4x4 en quatrième vitesse. A peine les instruments de torture sont-ils rangés qu’un soleil radieux illumine la rue principale où la charrette royaliste semble provoquer l’instituteur laïc. La rage au ventre, l’artiste maudit, souffrant d’un vif sentiment de frustration regagne ses pénates par le chemin des écoliers.

16h. Au ralenti, le Grand Vitara traverse le hameau d’Audencourt. Les Grasjacqs descendent de voiture pour se dégourdir les jambes et profiter un peu de la fête. Soudain, dans le champ de vision de Maurice Utrillo apparaît le décor de la toile du jour : le bistrot « Al Coïette », la baraque à frites, l’église, le manège enfantin, les autos tamponneuses, les banderoles multicolores et un début de marée humaine… Le refoulé de Montmartre ou plutôt de Naves, consulte furtivement sa montre à l’insu de son épouse hypnotisée par les chevaux de bois : 16h30mn. « Si par hasard Touvenin met au galop ses bourrins tout de suite, c’est jouable ; le mauvais temps est parti ailleurs ; je peins la ducasse avant ce soir, il ne sera pas dit que je repartirai bredouille ». Plutôt flatté, le patron du ranch accepte la proposition en posant toutefois quelques réserves :

-En principe, c’est la dernière journée et j’ai bien « marché » dans l’ensemble, alors je n’ouvre pas avant 18h, mais vu l’événement, je veux bien faire un effort, disons 17h, dernier carat. Encore une chose, si le tableau est réussi, je te l’achète mais prix d’ami, donnant donnant.

-Pour moi, c’est bon, j’en parle à ma femme, tu ouvres boutique et que la fête commence !

-T’as besoin du consentement de ta bourgeoise maintenant pour peinturlurer mes bidets, encore une comme ça, je me roule par terre…

Suzy fatiguée par les aléas de la barbouille préfère que son mari la raccompagne mais accepte qu’il revienne immortaliser étalons et juments. Compromis accueilli avec un rire sarcastique par le propriétaire du haras. Cinq coups d’horloge nettement détachés annoncent le début de la grande parade. Casquette à l’envers, l’œil inquisiteur, Grasjacqs introduit sur la toile les grandes masses de la ducasse sans l’ombre d’une hésitation, effaçant d’un chiffon généreux les idées reçues :

12-Tu n’as pas tracé d’esquisse au crayon, si jamais tu te trompes, le tableau est fichu alors ? On ne voit pas les détails du manège, c’est pas très ressemblant ; on dirait de l’abstrait.

-Moi, je dessine au pinceau, ma gomme, c’est le bout de loque imbibé d’essence de térébenthine. Peindre ne consiste pas à tout mettre sur le support mais choisir ce qu’on va y placer pour créer une harmonie. « En peinture, a dit Platon, deux grands principes : de l’unité dans la variété et de la variété dans l’unité ». Réfléchissez-y !

Un titi de Montmartre barbouillant la ducasse, passe encore, mais les grecs invitant les badauds à gamberger le jour de la fête, non, mille fois non. Sceptiques, les curieux laissent le peintre à ses pensées ésotériques pour se rapprocher d’une chose concrète, plus en adéquation avec notre culture : la baraque à frites. Pendant ce temps, s’enchevêtrent à une vitesse hallucinante, têtes de poulains, carrosseries de voitures anciennes, ailes d’avions, débris de fusées pis que si un cataclysme avait anéanti la place d’Audencourt ! Touvenin, flairant l’arnaque, descend de sa monture et s’approche du lieu de l’accident où il se fend d’une impression perfide :

-Faut vraiment prendre du recul pour reconnaître mon manège ; mais, bon, c’est peut-être normal car on a toujours dit qu’un tableau se regardait de loin. Si vraiment tu coinces sur ce coup-là, j’ai une vieille photo en noir et blanc dans mon camion. T’auras plus qu’à y ajouter les couleurs ; et puis, pas de soucis, si t’arrives pas à finir ce soir, finis tranquille à la maison ; tu sais où j’habite, prends tout ton temps : moi, j’aime bien les peintures qui ressemblent à une photo.

Grasjacqs se retint pour ne pas citer Suzanne Valadon qui disait à l’endroit de son fils Maurice Utrillo : « Mon fils a peint des chefs d’œuvre à partir de cartes postales mais certains, en voulant faire des chefs d’œuvre, ont peint des choses qui avaient l’âme d’une carte postale ». Animé d’une foi à soulever le manège d’une seule main, il poursuit de l’autre cette toile d’une rare spontanéité, d’une merveilleuse fraîcheur, haute en couleurs et débordant d’authenticité. Si fraîche que Touvenin, sortant du troquet deux heures plus tard, lui achètera l’œuvre « cash, en espèces, prix défiant toute concurrence ».

J. GRASSARD

 

 

 

 

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SWEET

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Tes poires me sont, belle Hélène,

Je l’avoue, un dessert de choix

Lorsque sur elle court l’ébène

D’un chocolat fondant d’émois.

 

Piquant la russe cigarette

Au milieu de tant de désir

Comment se peut-il que s’arrête

En si bon chemin, le plaisir ?

 

Dès lors, comment rester de glace

Devant le bonheur vanillé

Dont chaque cuillerée efface

Le délice hélas ! grappillé.

Et sur ma coupe à présent vide

Où je pose un regard déçu

Je me dit : « Je fus trop rapide

A consommer ! Si j’avais su …

 

Que l’emporte ma gourmandise,

Je reprendrai bien de tes fruits

Et de tout le reste à ta guise, Hélène,

 

     Avec ou sans biscuits !

 

Jean-François Sautière

2° Prix    des    ROSATI 2010

PRIX DE LA POÉSIE ANACRÉONTIQUE

Poésie légère. Thème imposé :  la gourmandise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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LA GAZETTE D’EMMA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Retrouvez Emma sur le forum : http://maisonarts.forumgratuit.fr

La Petite Maison dans les Arts, art et convivialité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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LES LAUREATS

CONCOURS D’ECRITURE

DE LA CAUDRIOLE 2010

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1° PRIX :      Les mariniers de l’Escaut

 

Née au sein d’une fratrie pauvre du siècle dernier, je dus très vite renoncer à la scolarité pour aider mon père aux travaux de jardinage : plantation de pommes de terre dès le printemps et surtout empotage de jacinthes que nous vendions au marché. Notre seul bien consistait en un vaste terrain situé dans le valenciennois le long de l’Escaut. Levée dès l’aube, contente ou non de ces réveils trop matinaux, j’accompagnais mon père dans la brume floue de l’aurore, vêtue d’un short délavé et d’un inusable chandail rouge en laine peignée. En longeant l’Escaut, sur le chemin de halage que nous empruntions, nous parvenait le tam-tam des lourdes péniches automotrices utilisées pour le commerce fluvial qui, à l’époque, sillonnaient constamment le canal : éternelle navigation de ces braves mariniers voués à la solitude sur leurs machines bruyantes pour acheminer lentement leurs cargaisons de céréales. Je m’avançais le plus près possible de la berge en agitant la main pour les saluer et tous me répondaient en souriant… Quand nous atteignions le jardin, clôturé par un énorme cadenas, un parfum suave de jacinthes s’en exhalait sous les rayons du soleil levant. Nous empotions très vite toutes ces fleurs odorantes mais ô combien fragiles. Vers midi, suffoquée par la chaleur et la fatigue, je rejoignais mon père à l’ombre d’un vieux saule pour déguster une limonade pétillante bien méritée. Je roulais des yeux de caméléon en sirotant ma boisson ! Mon père m’accordait alors quelques instants de repos ; exténuée, je m’allongeais et sombrais dans un sommeil profond : un rêve merveilleux m’emportait alors sur un long fleuve aux reflets éburnéens où je voguais vers un eldorado lointain, offrant au passage toutes mes jacinthes à ces valeureux mariniers de l’Escaut…

 

Gisèle Houriez  de VERTAIN

 

 

2° PRIX : Le coffret aux souvenirs

 

Dans la solitude d’une chambre de la maison de retraite, Grand-père tire de son armoire un coffret en bois blanc. Il en ouvre le petit cadenas et pose sur la table les objets contenus. A la vue des trésors étalés, les souvenirs reviennent. Un retour en arrière s’avère alors possible. Il les prend un à un dans ses mains tremblotantes et des images précises défilent dans sa tête. Il pense suffoquer en retrouvant ainsi quelques bijoux portés jadis par son épouse adorée, aujourd’hui décédée : un petit tam-tam en argent, un camée en forme de caméléon… Il caresse le manche éburnéen du couteau qui lui servait autrefois à éplucher les pommes de terre du repas dominical et à tailler les fushias plantés près de la bordure des jacinthes odorantes du jardin familial. D’un œil content et attendri, il contemple une petite boussole dont l’aiguille tremblotante indique le Nord de façon plus précise que le plus perfectionné des appareils de navigation modernes. Un coquillage ramassé lors de vacances passées sur la côte d’Opale lui permet d’écouter encore le vent peigner les souples oyats et les argousiers épineux. Puis, de ses doigts tremblants, il feuillette longuement un vieux carnet de notes, souvenir éternel de la scolarité studieuse de l’aîné des enfants…

Alors, d’un mouvement lent, il referme la boîte, la range dans l’armoire et pendant de longues heures encore, dans le flou du soir qui tombe, la larme à l’œil, il ressasse avec nostalgie les moments heureux et malheureux d’une vie qui s’achève.

 

Georges Ratel de

 

 

3° PRIX :     Le parchemin de la souvenance

 

Au cours des mornes jeudis pluvieux de mon enfance, lorsque, claquemuré par le pesant cadenas de la solitude, je suffoquais d’ennui, il m’importait peu, alors, que dame Nature distillât de suaves effluves de jacinthes ou d’âcres senteurs d’humus détrempé. Bravant les oukases de ma scolarité, je délaissais bien vite tous les problèmes de robinets qui fuyaient ainsi que les calculs de rendement à l’hectare au niveau des pommes de terre, ce qui constituait l’éternel refrain au tableau noir du quotidien !

Et tandis que le vent, ce maestro à la crinière d’écume, nous jouait sa fugue océane au clavecin de la futaie voisine, je grimpais au grenier, tout content d’entendre les bourrasques peigner l’échine moussue de notre chaumière fourbue qui s’arcboutait afin de résister aux assauts de ce Léviathan.

En ces lieux capitonnés d’exquise sérénité, juché sur une malle qui me servait de dunette, je voguais alors sous toutes les latitudes possibles et, sous les alizés de mon imagination-caméléon, je devenais tantôt gabier dans le mât de hune, tantôt flibustier.

Et à l’issue de ces navigations téméraires, le tam-tam du bonheur retentissait alors dans la jungle de mes coronaires. L’éburnéen parchemin de la souvenance, quelque peu racorni et bien flou, continue néanmoins de hanter les coursives du passé englouti, faisant tanguer d’émoi les carènes de mon cœur aux abois que les rémoles du temps ont drossées sur d’infâmes brisants.

Alain Podevin de 

 

 

1° PRIX JEUNE :   Coup de foudre

 

Je me promène dans la forêt amazonienne. J’aperçois un caméléon qui se dore au soleil. Plus loin des africains contents jouent du tam-tam.

Soudain, la solitude m’envahit. Je me rends à l’embarquement de navigation et demande au capitaine s’il est possible de me déposer à mon hôtel. Je prends une douche et enfile une robe floue.

Je me rends dans la salle du restaurant pour déguster des pommes de terre avec un homard frais. Un homme entre dans la salle. Je suis suffoquée par sa beauté, il m’invite à danser, c’est le coup de foudre. J’espère que ce sera un amour éternel.

Orlane Toupart 12 ans de LIGNY en CIs

 

 

PRIX SPECIAL JURY :  16Mamadou

 

Le fleuve nommé Nil, peuplé d’embarcations,

Se prêtait sans contrainte à la navigation

Et semblait convenir aux pirogues voilées

Qu’une brise indolente entraînait en contrées.

 

Mamadou regardait dans le fond du voilier

L’approvisionnement pour l’ethnie acheté ;

Manioc, pommes de terre, caméléon, jacinthes,

Cadenas se mêlaient à quelques coloquintes.

 

Fait d’os éburnéen, déjà prêt à peigner,

Un joli démêloir décorait le panier.

Content de revenir, las de sa solitude,

L’adolescent voguait en toute quiétude.

 

Il réveillait le temps de sa scolarité,

Eternels souvenirs d’un doucereux passé ;

Dans le flou revoyait la brousse où suffoquait

Au pied d’un baobab une lionne aux aguets.

 

…Et les sons d’un tam-tam de plus en plus résonnent ;

Il reconnaît les voix qui près de lui fredonnent ;

Il sort de sa torpeur, la famille l’étreint !

« Aventure possible » Un frère ira demain.

 

Daniel Carlier  de DOUAI

 

 

 

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SUR LE LAC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L’été, quand l’aurore naissant

Se perd sur la surface de l’étang :

La frontière fragile, entre l’eau et le ciel

Semble effacée. Le jour s’éveille !

 

Les rayons pâles du soleil

Essayent de percer à travers la brume matinale

Et donnent sur l’eau des reflets de miel :

Le calme des lieux en semble anormal,

 

La sérénité nous descend des cieux.

C’est l’heure que l’on apprécie le mieux.

Soudain, une cane pourfend l’eau,

Entraînant derrière elle : formation en vé,

 

Digne de la patrouille de France : toute une nichée.

Et tout semble beau !

Le héron, perché sur un tronc,

Ouvre un œil qui ne dit rien de bon

 

Ainsi, passe le temps autour du lac :

Calmement, loin du stress que provoque le tic-tac

Des horloges de pointage :

Même si on enrage !

 

Qui, au travail comptabilisent

Nos moindres actes

Le bonheur n’a pas de balises ?

Heureux sont ceux pris par l’esprit du lac.

 

 

28 septembre 2008

Calonne – Ricouard

Diplôme de poésie : néoclassique

Prix d’Excellence

Gérard Rossi

 

 

 

 

 

 

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FRÈRES JUMEAUX

PAUVRE OU RICHE…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je prends connaissance d’un pli recommandé m’avisant que j’allais être honoré de la LEGION d’HONNEUR.

Décoré ? Moi le chef d’Entreprise, bénéficiant de subventions importantes de l’Etat.

Ceci avec mes promesses d’embauches ! A ce jour ?

C’est le désert sur le parking…

Avec mon matériel ultramoderne, l’Etre humain remplacé

 par la robotisation.

Le Personnel, les Ouvriers disparus…

Comme la 7ème compagnie, plus besoin de chefs !

Tiens ! La visite de Jean, mon jumeau.

Je me souviens, mon frère qui réapparait.

Lui et moi inséparables, nous étions dans la même situation avant

qu’il ne soit embarqué pour aller faire la guerre en Algérie, guerre qu’il ne voulait pas.

C’était lui… ou moi, la chance de mon côté !

Dès son retour, lui la chance de revenir avec sa blessure, cette maudite guerre ! Depuis il a tout perdu, sa jeunesse sacrifiée, il ne reconnait plus le pays de son enfance, il n’est plus le même, ses nuits cauchemardesques, hantées.

Aujourd’hui il se retrouve assisté : le R. M. A.

Quelle injustice ! Lui un ancien de la « LEGION ETRANGERE ».

Etrangement moi ! Cité à l’Ordre de la « LEGION D’HONNEUR ».

La LEGION d’HONNEUR aujourd’hui à n’importe qui ? Pour des faits bien souvent sans valeurs.

Souvenons-nous de nos derniers poilus centenaires, tombés dans l’Oubli, ou trop tard honorés.

Aujourd’hui c’est légion, l’honneur va à ceux qui gagnent des fortunes par la sueur des ouvriers, ou pour un exploit sportif éphémère !

ABRACADABRATESQUE.

Pendant cette situation, ces évènements, je suis resté là ! Tranquille dans mes pantoufles, sans danger, à vivre dans l’abondance.

Jean vient me rendre visite, il arrive sur la pointe des pieds, il s’excuse de me déranger, il est là devant moi. Va-t-il me reprocher d’avoir pris sa place !

Pourtant Jean est de ceux-là ! Fin de droits, faim de vivre !

Comment cette situation peut-elle me concerner, moi le P. D. G. Je sais que le système consiste à s’enrichir sur le dos des pauvres.

Aujourd’hui je suis à l’automne de ma vie.

Alors, j’implore Dieu ! Puisse t-il m’entendre !

Qu’il m’accorde encore beaucoup de printemps.

Avec toi Jean, ma mission ne sera pas terminée.

Je sais que ta blessure ne sera jamais refermée.

Je sursaute, le réveil sonne !

Une voix m’interpelle, celle de mon frère Jean ! Allons debout ! Il est cinq heures « Paris s’éveille », c’est l’heure d’aller au boulot.

C’est incroyable la chance que j’ai.

Ma génération qui n’a pas connu le chômage.

Avant de partir à pas feutrés, j’entends un ronflement, celui de mon fils qui dort, mon fils de retour de la guerre, avec ses nuits cauchemardesques !

Aujourd’hui à 23 ans demandeur d’emploi, ancien de la « LEGION FRANCAISE » et son frère Charles de la « LEGION D’HONNEUR ».

CHUT ! CHUT ! Regarde son sourire attristé ! Je suis sûr qu’il rêve de sa fiancée, qu’il ne peut épouser aujourd’hui !

Vivre d’amour et d’eau fraîche c’était hier.

Charles-Jean Jacquemin

 

 

 

 

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NOS PLAINES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dans ces plaines encore vertes, joyeuses

Je me promenais, insouciant presque heureux.

Le long des montées et descentes

Me prélassant sur vos courbes voluptueuses.

Mes mains douces caressaient ce corps superbe

Par delà les monts et vallées et au-delà les montagnes,

Y rencontrer la fin, l’horizon.

Dans ce ciel azur ; votre chevelure

Dense et sombre par une nuit sombre

Essuyait mes pleurs ;

Les yeux fermés je parcourais impatient,

Ne pas perdre une parcelle

Me perdre dans un dernier soupir

Comme ces vagues majestueuses

Dans le bleu de l’Océan

Et pouvoir découvrir encore

Et toujours cet oasis

Qui rafraîchît, qui anéantit,

Qui enivre les sens.

Pouvoir offrir tous les présents

Toutes fleurs et sentir votre corps

Frémir de plaisir, fermer les yeux,

Parcourir par delà les monts, les plaines

Et comme un enfant garder cette splendeur

M’endormir joyeux dans vos bras.

 

Monique Ciolkowski

Cambrai - 2006

 

 

 

 

 

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NUIT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un chien .Et puis, c'est l'ombre creuse de la lune

Qui aboie au lapis-lazuli de la nuit.

La terre qui s'éteint aux mystiques étoiles

Goûte la diaule d'or du grand vent messager.

 

La ville a ses rumeurs sourdement vagabondes.

Je l'écoute à mi-voix s'en en apercevoir

Les va- et- vient changeants des hommes qui l'habitent

Et que je sais lointains et proches à la fois.

Au terme du secret l'insondable s'égrène

Ainsi qu'à chaque doigt les grains du chapelet

Et pour l'unique instant sobre qui se prépare

S'érige en cœur à cœur un bonheur de silence.

 

J'ai murmuré Ton Nom au quatre coins du temps,

Dressé une arche forte au temple de l'espace

Puis, j'ai tremblé de bien plus d'amour que d'effroi

En mesurant, petit, tous les dons de Ta Grâce !

 

Jean-François Sautière

    2° Prix    des    ROSATI 2010

PRIX HENRI  CAUDRON

 poésie libérée

 

 

 

 

 

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L’ENFANT ET L’OISEAU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Bien souvent, lorsque nous sommes petits

Nous nous demandons ce que fait un oiseau dans son nid

Il est là au sommet de l’arbre en fleur

Nous n’osons pas le regarder… Nous avons peur

Et, pourtant de son côté, il voudrait bien

Que tu montes le voir, que tu lui apportes un peu de grain

Car il est comme toi, il a peur de voler.

 

Toi aussi tu as eu peur de marcher

Votre langage n’est pas le même je sais

Mais dans le fond tu peux l’aider

Dans ta petite main, mets un peu de grain

Tu vas voir, il va descendre tout serein

Tu es petit, il n’a pas peur

Lui aussi a besoin de chaleur

Car un oiseau, c’est comme un enfant

D’un petit morceau, il devient grand

Laisse-le voler, ne le taquine pas

Toi aussi tu as fait tes premiers pas

Et, quand il sera grand comme toi tout joyeux

Tu pourras dire : c’est moi qui l’ai fait partir dans les cieux

Alors je te le dis… Quand il aura faim

Donne-lui un morceau de pain

 

Et lorsqu’il sillonnera le ciel de France

C’est grâce à toi qu’il aura cette espérance.

Gaston Greuez

 

 

 

 

 

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LA BONNE ÉTOILE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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A des années lumière,

Je sais que tu me fais avancer sur le bon chemin,

Que tu restes avec moi dans les ombres passagères,

Que tu me prépares le plus beau destin.

 

A chaque malheur tu te rapproches,

Peu à peu tu me réchauffes,

Je reprends ma vie comme elle revient,

Les souvenirs restent mais j’ai oublié ce qu’était le chagrin.

 

Tu brilles plus fort que des yeux étincelants,

Tu es plus belle à chaque instant,

Tu affrontes les trous noirs

Dans cet immense espace dont on ne peut pas tout voir.

 

De près ou de loin je te regarderai,

Le ciel et la terre ne feront qu’un,

Même si une grande distance nous sépare,

C’est une des plus belles histoires.

Stéphanie Bonneville

Septembre 2005

 

 

 

 

 

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MA FILLE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ton frère avait neuf mois

Quand tu étais en moi

J’étais heureuse ce soir-là

Je me disais une grossesse qui ira

 

Je souhaitais avoir une fille

Pour former une famille

Je te voulais tant

Que tu voulais venir avant

 

J’ai tellement souffert

Au moment de ton frère

Que je passais mes journées

A me détendre et me reposer

 

Quand tu es arrivée

J’ai été bouleversée

Car je ne m’y attendais pas

Je n’ai pu te prendre dans mes bras

 

La sage femme t’a emmenée

Elles t’ont lavée et essuyée

Puis tu es partie en couveuse

Et là je suis devenue anxieuse

 

Je suis allée te voir avec plaisir

Car cela était mon désir

J’ai eu plus de peine pour toi

Car on t’a retirée de moi

 

Je n’y étais pas préparée

Je pensais te garder à mes côtés

Mais le destin a fait son chemin

Et j’ai essayé de te faire des câlins…

 

Maryse Marécaille

 

 

 

 

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LE LIT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Doux coucher de l’enfant qui vient de naître,

Tu es plaisir, quand il s’agit de se repaître

De ton refuge de chaleur, de bien-être.

 

Ne vois-tu pas qu’il y a en toi

Plus qu’il ne semble : la paresse ?

 

Lutter contre cette demeure accueillante,

Quand le moral est au plus bas,

C’est déjà aller plus loin que soi.

 

Ne sais-tu pas qu’il y a en toi

Comme en une mère : la tendresse ?

 

L’amour partagé mènera vers toi,

Peu à peu, au fil de nos jours,

Faits de joie, tu deviendras

De nos sommeils, de nos rêves : roi.

 

Finies, nos angoisses et nos peurs :

Tu les prendras dans tes bras,

Tu nous rendras confiance pour toujours

Afin que nos yeux se ferment avec toi.

 

Marie Josée Wanesse

2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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POUR TOI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Par les chemins de terre

à travers les frontières

j’irai au bout du ciel

 

Pour toi j’irai chercher l’inaccessible étoile

pour venir la poser dans le creux de ta main

 

Je choisirai la plus douce, la plus belle

celle qui saura te comprendre le mieux

et pourra te faire oublier ta tristesse

 

Pour adoucir tes pas

je me ferai poussière

ou sable chaud comme il te plaît

 

Et si un jour Elle vient me chercher avant toi

je braverai les interdits, je franchirai les rives

 

 

Je me ferai brise légère

pour me glisser à travers les barrières

 

J'affronterai les gardiens du temps

pour te retrouver encore

 

Pour toi j’irai cueillir la fleur d’éternité

qui viendra t’apporter paix et sérénité.

 

Thérèse Leroy

11 mai 2009

 

 

 

 

 

 

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LA CHUTE DES FEUILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

---ooOoo---

 

C’est l’automne,

C’est la chute des feuilles

C’est ainsi, on n’y peut rien.

Celle-là,

J’aurais voulu pourtant

Qu’elle reste là-bas,

Au loin.

Mais ce matin,

Elle était là.

Je l’ai prise

Dans mes mains tremblantes.

Je l’ai déposée sur la table.

Je l’ai étalée

Du dos de la main.

Mais mon coeur soudain s’est serré,

Mes yeux se sont écarquillés,

Ce n’est pas vrai !

C’est encore augmenté !!

Mais, c’est l’automne

On n’y peut rien

Ma feuille d’impôt,

Inexorablement,

Est tombée.

 

Georges RATEL

Croisilles (62128)

 

 

 

 

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VOICI L’HIVER …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Voici l'hiver dans nos maisons

La nature avide s'efface

En neige candide qui passe

Parmi la plus morne saison.

 

Partout où circule un frisson

Une bise insensée vous glace

Voici l'hiver dans nos maisons

La nature avide s'efface.

 

Se proposant aux aquilons

Comme hermine de souillure

La neige vierge de froidure

Obnubile les floraisons

Voici l'hiver dans nos maisons.

 

Saint-Hesbaye

 

 

 

 

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LA PRÉSENCE DE TES AMIS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Toi qui as un coeur énorme

Une gentillesse hors normes

Tu mérites le meilleur.

Ici ou ailleurs,

Celui que tu attends

A peut-être peur

D'approcher un être

Au grand coeur

Et aussi intéressant

Que tu peux l'être.

Les gens qui te connaissent

Te disent SOUVENT

Que tu es leur "princesse".

Rarement, tu les entends.

Tes ami(e)s les plus sincères,

De te connaître, sont plus que fiers

Et mettre un genou à terre

Jamais ils ne te laisseront le faire...

 

Antony C

 

 

 

 

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MARGOT LA TORTUE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Depuis l'hiver dernier

Margot s'est enterrée

Au fond du jardin

Parmi les sapins

Et s'est endormie

Pour une longue nuit.

 

Mais ce matin devinez

Qui vient de s'annoncer

En grande beauté

Faisant son entrée

Monsieur printemps messager

D'un hiver achevé.

 

Un chaud rayon de soleil

Pénétrant dans sa nichette

Réveille notre dormeuse

Qui depuis de longs mois jeûne.

Elle passe la tête

Et repart pour de beaux rêves.

 

Minet s'est approché

Et lui chatouille le nez.

Réveille-toi Margot

Regarde comme il fait beau

Le printemps est arrivé

Viens vite le contempler.

 

Vilain ! Vilain ! Minet

Pourquoi me réveiller

Laisse-moi dormir

Je suis si bien dans mon lit.

Et la voilà se rendormant

Pour quelques temps.

 

Oh là Margot, s'écrie le chien.

Il te faut venir ce matin

L'hiver est fini

A nouveau tu dois revivre

Sors de ton nid

Et dis bonjour à tes amis.

 

Voilà, voilà, j'accours me voici

Pourquoi tant de bruit

Y a t'il de la salade

Que je m'en régale

Car je n'ai rien mangé

Moi, depuis l'Automne dernier.

 

Jeanne Fourmaux Honnechy

 

 

 

 

 

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LE SILENCE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Sa compagne inhumée,

Irrémédiablement

Seul sans la chère aimée,

Il pleura un moment.

 

Le silence fut terrible

En son âme meurtrie.

Cela devint horrible

Il entendait ses cris.

 

Il revivait les scènes

Où d'un geste rageur

Elle repoussait, vilaine,

Son amour et ses pleurs.

 

L'écrasante souffrance,

Ses éclats, son martyre,

Ses plaintes, son inconscience,

Qui ne pouvaient guérir.

 

Elle partit sans égard,

Hélas, sans un adieu

Ni même un doux regard

Sur lui qui fut son Dieu.

 

Et petit à petit

S'éloigne la tempête.

Son corps anéanti

Confirme sa défaite.

 

En son assoupissement

Je rêve du passé.

Du temps de leurs vingt ans

Où ils allaient danser.

 

Ils parcouraient la ville

Tendrement enlacés.

Soudain, s'arrêtant pîle :

Envie de s'embrasser.

 

Le ciné ou le bal,

Qu'importait le lieu,

Ça leur était égal,

Pourvu qu'ils soient à deux.

 

Ô sublimes amours !

Il lui contait fleurette,

Se juraient pour toujours,

S'étreignaient en cachette.

 

Et, s'éleva le jour...

Il redressa sa tête

Sans pouvoir dire : bonjour

Mais : adieu à Monette.

 

 

 

Francis Lesage

Juillet 2004

 

 

 

 

 

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MYLENE FARMER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Une voix si douce

Une chevelure flamboyante rousse

Des textes émouvants

Tu parles d'amour et de sang

Ton timbre de voix nous transporte

Des millions de fans sont à ta porte

Tu détiens le record de vente

Pour te voir, les fans plantent leurs tentes

Tous les jours je pense à toi

Tu me donnes tant de joie

Je rêve de te rencontrer une deuxième fois

Que ton regard se plonge à nouveau en moi

Que je me remette à pleurer

Pendant que tes quelques larmes seront versées

 

Julien Bury,

 

 

 

 

 

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JE REVOIS L’ÉCOLE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je revois l'école où m'attendait le maître

Qui, par son grand savoir, un jour me fit connaître

Les richesses du monde, l'amour, la bonté.

Le Maître n'est plus, son savoir est resté.

Et comme un trésor qu'un avare veut garder

Son image chérie, en mon cœur est restée.

 

Je vous aime sous-bois où j'allais buissonner

Et sur le vert tapis, les rouges fraises cueillir

Je revois sous la pierre la couleuvre s'enfuir

Et moi vers la maison, courir tout apeuré

Laissant sur le gazon les fraises et le panier

Mais mon cœur a gardé le charmant souvenir.

 

Je vois le vieux clocher et puis la vieille tour

Dominant ajourée les bois sombres d'alentour.

Aussi les gais repas, sous la close tonnelle

Le panier déballé, le cidre dans les verres

 

Quelques fruits des bois complétaient le menu

Autant je me souvienne de ces instants joyeux

Nous revenions bien las, fatigués et repus

Des fleurs dans les bras, du soleil dans les yeux.

 

Je revois le vallon que le soleil dorait

La sente fleurie où ma mère chantait

Où ma main dans sa main, je l'écoutais joyeux

L'amour dans le cœur, des larmes dans les yeux.

 

Souvenir des promenades

 à Maromme avec mes chers parents

de 1914 à 1919

 

Roger Devillers

Septembre 1960

 

 

 

 

 

 

 

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LE PONT D’INCHY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dans le verger à cidre

Le riot de LA LOUVIERE se la coule douce !

Baignant les saules têtards

Embaumés de lamiers

La sente court à travers prés

Jusqu'à l'arbre des cousins :

Vénérable ancêtre

Agrippant le vent et le temps

De ses serres feuillues.

 

Epilobes et silènes

Mûres et pissenlits

 

Nos chants nous mènent au bord du monde

Audencourt lévite à l'horizon

Troisvilles serpente dans sa vallée de verdure

Passons le pont :

Au-delà des trémois verts ou des épis flavescents,

S'étale notre village :

Au clocher tronqué, au tam-tam d'étain de la galva :

Bertry.

 

Epilobes et silènes

Mûres et pissenlits.

 

Aujourd'hui

Le pont d'Inchy, détruit

Par les autorités de papier

Laisse le chemin suspendu au-dessus du vide,

Coupure dans l'espace-temps...

 

Epilogue et silence

Murets démolis

 

Il suffisait pourtant de passer le pont....

 

Hertia-May

 

 

 

 

 

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LE MESSIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Depuis toujours, nous attendons un messie

Mais, même si je vous avais averti

Vous semblez accablé devant son impertinence

Pourtant vous faites preuve d'insouciance

En plongeant dans ses rêves

Faites donc une trêve

Prenez-en votre parti

La nuit n'est pas encore finie

N'attendez plus le jour

Il n'est qu'un simple détour

Toutes ses allusions

N'étaient qu'une illusion

Même si joli muscle nommé cœur

Espère la fin de cette errance

Condamne la Souffrance

Lui seul perpétue cette maladie

Aussi incurable soit-elle

Parfois, il nous pousse des ailes

Tel la Terre,

Nos yeux endurent des turbulences

Parfois, la pluie les aveugle

Ou le soleil les assèche

Je ne veux plus de cette ère

Où tout rime avec décadence

Dans ce vent glacial, je beugle

Ma tête se penche

Même si l'astre solaire se levait

Jamais nous ne serions indemnes

Nous, les condamnés à perpétuité

Pour ses paroles dites de blasphèmes.

Pour seule arme, notre plume

Déjà, le bûcher, ils allument...

 

Christelle Lesourd

 

 

 

 

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LA LUNE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1183662900

Couplet 1 :

Un enfant la regardait

Toute blanche elle illuminait

Le ciel de Paris à Broadway

Des milliers de rêves s’y accrochaient

 

Couplet 2 :

Des mains la levaient de l’horizon

Le monde lui laissait ses confessions

A genoux lui demandait pardon

Et l’aimait même les petits garçons

 

Refrain :

Ce matin,

Maculé de sang d’humains

La lune s’est éteinte

Recouvert d’un drap de satin

La lumière prenait fin

 

Couplet 3 :

Sauveuse de leurs nuits noires

Elle était leur rêve et leurs raisons d’y croire

Le dernier reflet de leur miroir

Il faut toujours garder espoir

Son cœur bat encore quelque part

 Clarisse

Le : 31/08/2007

 

 

 

 

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ESTELLA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dring, dring,… Dring, dring…

« Allo ?! »

 « Bonjour, je m’appelle Estella, je suis une des collaboratrices de la société nouvelle des appareils ménagers réussis... Je suis chargée des relations commerciales auprès de notre chère clientèle et je suis vraiment fière de vous annoncer que vous avez été sélectionné au tirage de notre grande loterie annuelle. Vous avez, d’ores et déjà, gagné un magnifique fer à repasser inoxydable, à géométrie variable, détecteur des plis froissés sur n’importe quelle table, inaltérable, et que vous pourrez retirer à notre grand magasin situé… »

Elle me débitait tout son laïus appris par cœur avec un accent asiatique prononcé… J’étais dépaysé comme si c’était moi l’étranger pendant son discours racoleur... Je regardais les trous de l’écouteur pour être certain des mots tamisés que j’entendais…

« Vous êtes bien madame Dupong? »

Putain, il est treize heures et quelque, j’étais en pleine sieste ! Ils ne dorment donc jamais dans ces pays ? Ils font de l’abattage clandestin officiel à déranger les gens dans leur sommeil. Le bottin, c’est leur turbin… Ils sont payés au coup de téléphone sonnant et faisant trébucher...

« Hé ben non, ce n’est pas madame Dupong, c’est monsieur Dupont… »

 « Et madame Dupong rentre à quelle heure, cher monsieur ? »

C’était un peu fort, quelle curiosité effrontée...

« Madame Dupong ne rentre plus ! Elle est partie chercher du paing et elle n’est jamais revenue… Elle n’a pas retrouvé le cheming ou elle a bouffé la baguette avant de remonter !... »

« Mais…mais… » 

« Vous m’avez réveillé de ma sieste, alors je vais vous raconter la fin de mon cauchemar !... Elle était au bout du fil comme une carpe chinoise attrapée avec son hameçon harponneur et elle ne savait plus comment se défaire de moi, tout en restant polie…

 « Vous appelez d’où ? Du Vietnam ? De Thaïlande ? Du Cambodge ? De la banlieue ? Au prix de la communication, vous devez avoir un temps imparti, aussi je serai bref !... Vous m’écoutez Estella ?... »

J’entendais respirer dans le combiné…

 « Oui, belle indigène du fin fond de l’horizon, elle s’est barrée, madame Dupong, peut-être avec monsieur Ping et ils jouent à la baballe de l’autre côté du monde, au pays du soleil levant… Elle en avait peut-être marre de repasser du linge avec un vieux fer… Vous auriez dû appeler plus tôt, Estella ! Elle s’est décochée de l’emploi du temps de la maison, cela fait quelques années déjà et pas de nouvelles ! Rien ! Au début, j’ai cru qu’on l’avait enlevée et les ravisseurs n’avaient pas encore décidé de son prix et vu le temps qu’ils la gardaient, elle n’avait plus beaucoup de valeur, à force... Les flics ont fait une enquête en souriant. On n’a pas retrouvé sa petite valise et ses fanfreluches dans la penderie, ni même ses chaussures à talons, sauf les chaussons... C’était un signe, un truisme… Elle est peut-être partie avec le facteur ou celui qui vient pour le gaz ou encore, un vendeur de calendriers. Elle a toujours aimé les uniformes ! Malheureusement, le défilé du quatorze juillet passait sous mes fenêtres… Ha, les femmes et le prestige de l’uniforme bien repassé, c’est quelque chose ! J’ai pensé à mon arrêt maladie de trop longue durée. Elle en avait assez de jouer les gardes-malades bénévoles à mon chevet. Son boulot, plus les gosses, plus la maison, plus l’infirme encombrant, c’était trop. Des fois, je la comprends… J’étais le fruit pourri du panier… Vous m’écoutez ?... »

« Mais… Mais… »

 Elle ne savait plus comment raccrocher et j’en profitais. Ce n’est pas tous les jours qu’on expose ses lourdes misères, à l’inconnu coincé, juste pour dégonfler des rancoeurs rongeuses… J’avais quelqu’un à l’écoute… 

« Vous voyez, mignonne étrangère, elle est partie dans l’ombre protectrice d’un autre, avec un courant d’air porteur entre la cuisine et la porte d’entrée, aux pas cadencés et rassurants du quarante cinquième régiment d’infanterie de Marine, à la lueur apaisante de l’aube, à la première étoile brillante du crépuscule et que sais-je encore… Vous comprenez tout ça, Térésa ? »

« Estella, c’est Estella, monsieur Dupong… » Elle suivait de près…

« Mais… monsieur Dupong !... »

 

« Comprenez, chère demoiselle exotique, j’étais devenu un artefact dans le déroulement de sa vie, une crotte de mouche sur la vitre polie de ses contemplations, un parasite gênant contrariant ses idées futuristes d’avenir de voyages lointains. Elle est peut-être au pôle nord ou bien dans l’antarctique, elle adore les glaces... Elle doit jouer, nez à nez, avec un esquimau… »

« Mais calmez-vous monsieur Dupong… »

« Dites, belle autochtone lointaine, si vous tombez dessus, au hasard de vos coups de téléphone, dites-lui bien que je suis guéri d’elle ! Même ma maladie m’a lâché ! Elles allaient de paire, vous comprenez ? L’une entretenait l’autre et vice versa ! Depuis, je vis ! J’ai arrêté de boire, je n’ai plus besoin des paradis immatériels et des comas artificiels. Elle me gâchait la vue des panoramas grandioses du Monde. Chaque jour est une reviviscence et j’apprends à gambader dans la Vérité ! J’ai des frissons de bonheur sans le besoin de les cacher, des émotions fulgurantes qui m’enivrent autrement plus intensément que les mauvais alcools, des sensations émouvantes qui fleurissent ma peau, des écorchures vives mais bienveillantes… Estella, t’es là ?... »

La chimérique asiate avait raccroché en douce mais j’étais certain qu’elle ne viendrait plus jamais réveiller ma sieste…

 

Pascal

83 Hyères

 

 

 

 

 

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RÉBUS

Tirés du recueil CONTRE LE CANCER du Lycée Jacquard de caudry

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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INFO LOCALES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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