SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°35

 

31 32 33 34 35 36 37 38 39 40

 

Septembre-Octobre-Novembre-Décembre 2011

 

  

Illustration BD   page 2

Patrick MERIC

 

JEUNES

 

 

Kidnapping  page 3 

Orlane TOUPART

 

Les z’animaux de Juliette et Zoé    page 3-4

Denise JARDY

 

Poésies  page 4-5

Collège R. BARRAULT

 

HUMOUR et PATOIS

 

Queuqu’ Momits d’actualiteu  page 6

Hector MELON D’AUBIER

 

Amuseries   page 7

Jean-François SAUTIERE

 

A mon d’em Grind-Mère - Le féerique vélo   page 8

Georges RATEL -  Daniel CARLIER

 

Le moissonneur   page9

Marcel LESAGE

 

Y’avait des corons  page 10

André NOIRET

 

Une histoire d’homme  page 11

Muriel MARIN

 

Eve  page 12

Jean–Charles JACQUEMIN

 

ADULTES

 

 

Pensées glacées   page 12

Marie GUILLAUMON

 

Dame la Marquise -  Désert    page 13 

Julien BURY - Jean-Luc EVENS

 

Les Ondes  page 13

Monique CIOLKOWSKI

 

Envie  page 14

Maryse MARECAILLE

 

Un peu de poésie   page 14

Gérard VERNE

 

La plus belle histoire   page 14

Anthony CANONNE

 

Ce jour là -  Promesse d’un jour    page 15

Charly WALL -  Albert JOCAILLE

 

Continuer à avancer   page 16

Stéphanie BONNEVILLE

 

Le pommierpage 16

Roger DEVILLERS

 

Rendez-vous   page 16

Geneviève BAILLY

 

Barque de rêve -  Soleil   page 17

SAINT-HESBAYE-  Gérard ROSSI

 

La  boite  page 18

Thérèse LEROY

 

Fleur des champs   page 18

Charles GONCALVES

 

Nos mineurs  page 19

Jeanne FOURMAUX

 

Douce dame la lune   page 20&21

Patricia LOUGHANI

 

Requiem pour une autre vie   page 21

HERTIA-MAY

 

Petit deviendra grand   page 22

Christelle LESOURD

 

Feux du coeur  page 22

Henri LACHEZE

 

La gazette d’EMMA  page 23

M.A LABBE

 

NOUVELLE

 

La Feuille pliée  page 24

PASCAL  

 

La petite sorcière  page 25-26-27

A.P. ROUSSEL

 

INFO  EDITION    Page 27

 

 

Elle  page 28-29

Marie José WANESSE

 

Overdose  page -29

Gabrielle ISORE

 

Une époque formidable Page 30-31

Auteur du net

 

DIVERS

 

 

INFORMATION ASSOCIATIVE  page32-33

 

 

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Editions littéraires

*  Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire.

 

 

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Page 3

 

Kidnapping

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Un jour, alors que je me promenais à la poste qui se situe à huit cents mètres de chez moi, une camionnette s’arrêta et un homme vêtu de noir avec une cagoule, en descendit. Je compris qu’il voulait me kidnapper. Je courus mais il me rattrapa et me jeta dans le fond de sa camionnette. Il démarra aussi vite que possible.

Ma mère qui ne m’avait pas vu revenir au bout d’une petite heure, fit le tour du village et prévint la police.

Pendant ce temps, j’étais toujours au fond de la camionnette et je me demandais ce qui allait se passer. L’homme qui m’avait enlevé n’était pas seul. Il parlait avec un autre personnage. Ils disaient qu’il faudrait une rançon pour me relâcher. J’avais très peur car je savais que mes parents ne pourraient payer cette rançon.

Quand soudain, la camionnette stoppa près d’une maison. Un des deux hommes me sortit de la voiture et m’attacha les mains avec une corde et me mit du scotch sur la bouche ; il me fit entrer à l’intérieur, puis il m’attacha le corps sur une chaise. L’homme repartit avec la camionnette, me laissant seule.

Moi j’avais très faim car cela faisait bien six heures que je n’avais rien mangé. La police devait me rechercher depuis cinq bonnes heures maintenant. La nuit était tombée. D’un coup la porte s’ouvrit, un homme m’apportait à manger et à boire. Je lui ai demandé s’il allait me relâcher, il ne répondit pas. Après ce rapide repas, il me remit du scotch sur la bouche et repartit.

J’étais endormie quand la porte s’ouvrit de nouveau. Les deux hommes maintenaient une autre fille qui se débattait et criait.

Quelqu’un avait dû l’entendre et prévenir la police qui arriva sur les lieux très rapidement. L’un des hommes sortit un pistolet de sa poche et le braqua sur moi ; quant à l’autre, il fit de même avec l’autre fille. Celui qui pointait son arme sur ma tempe se rapprocha de son complice et lui murmura quelques mots à l’oreille.

Pendant ce temps, un des policiers avait trouvé une autre entrée. Il passa par celle-ci avec deux collègues et ils désarmèrent les deux hommes.

Je fus transportée au commissariat où mes parents m’attendaient. Ils ont porté plainte contre les deux hommes pour enlèvement. Les parents de l’autre fille aussi.

Les deux hommes furent jugés et écopèrent de deux années de prison ferme.

 

Orlane Toupart

 

 

 

 

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Les Zanimots de Juliette et Zoé

Denise JARDY’LEDOUX

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

LA COCCINELLE

 

La coccinelle presse

Ses petites pattes

Pour aller au rendez-vous

De la chenille verte

Au coin d’une salade.

Toute étonnée,

Demoiselle coccinelle

N’y voit qu’un papillon

Bien effronté

De lui faire la cour.

 

LES POISSONS

 

Les poissons

Brassent l’eau

De leur promenade circulaire

Complices de tes nuits d ‘été

Ils avalent sérieusement

Les larves des moustiques

Qui attendaient

Que tu ouvres ta fenêtre

Pour se poser

Sur ta tendre peau.

 

L’ESCARGOT

 

Tes pieds troublent les feuilles

Et retournent les escargots

La brume tisse autour de toi

Un silence de fées

Où tu joues à te perdre.

 

L’OISEAU

 

Un oiseau sautille

Semant les étoiles

Sur la neige douce

Oubliant le froid

Il vient quémander

Les miettes que tu répands

Tous les matins

 

 

 

Page 4

POESIES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Un chien dort

Il joue

Je l’envie

 

 

Arbre marron

Feuilles vertes

C’est l’été

 

 

Le hibou crie

Il a vu un mulot

Et en fait son repas

 

Cœur de lion

 

 

 

Soleil brûlant

Vent désertique

Sécheresse d’été

 

 

Nuage blanchi

Arbre feuillu

Fleur d’arc-en-ciel

 

 

Jardin de mille couleurs

Les oiseaux chantent

Les fleurs y poussent

 

 

Les branches bougent

Le vent va se calmer

La nuit va tomber

 

Baleine tueuse

 

 

Des arbres doux

Sans feuilles

Il fait froid

 

Taureau des champs

 

 

Un buisson

C’est l’automne

Il pique toujours

 

Vent transparent

 

 

Des arbres

A la peau douce

Pleins de mousse

 

Rivière d’été

 

 

De vieux arbres

Leurs branches tordues

Elles se cassent

 

Lune voilée

 

 

Arbre sans feuille

Doux

Avec des branches rouges

 

Fleur de lotus

 

 

Pays imaginaire

Pays à moi

Pays à nous

 

 

L’arc-en-ciel brille

L’arc-en-ciel fait des ronds

L’arc-en-ciel de la vie

 

 

Zen comme l’arbre

Zen comme l’herbe

Zen comme l’arc-en-ciel

 

 

La montagne blanche

La montagne qui vit

La montagne qui souffre

 

Monstre de la nuit

 

 

Un lapin sort de son terrier

Il joue

C’est l’été

 

Petit lapin très gentil

 

 

Je nage dans les couleurs

Je vois les feuilles tomber

Je suis très heureux

 

Serpent glissant

 

 

Pie noire et blanche

Lumière sombre

Fleuve doux

 

Fleur de lotus

 

 

Cascade d’eau

Eau douce

Douce lumière

 

Petit lapin très gentil

 

 

Fleuve doux, tu coules

Le long des rochers

Multicolores

 

Requin dévoreur

 

 

Je nage dans le lac

Très doux

L’eau est lumineuse

 

Feuille de thé

 

 

Je vole au-dessus de l’eau

Je me pose sur mon bateau

L’eau est douce

 

Fleur de lion

 

Collège RENAUX-BARRAULT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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AMUSERIES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Serpent tapi : reptile passé sous un rouleau compresseur

 

Quand le chef de gare voit arriver une belle locomotive, la joie l'étreint

 

De tous les pharaons, il eût été le pire, Hamid.

 

Le lapin a mangé la salade mais je l'ai tu

 

Dites-nous, Charlotte Corday, qui a soulevé votre robe ? Est-ce Pierre ?

 

Il a obtenu son diplôme de huissier de justesse

 

Savez-vous comment part le boulanger? Le boulanger pain rassis

 

Quoiqu’ayant bu l'eau, cette huître n'est pas lourde

 

Alphonse Allais, oui, mais où ?

 

Ton parapluie a une baleine qui prend l’eau

 

Pour une meilleure reproduction, l'éleveur de chiens a choisi une femelle optimale

Comme l'a annoncé Jean-Sébastien, le dernier CD de Lully est dans les bacs

 

Le lion et la lionne sont félins pour l'autre

 

Passant entre les sépultures l'employé des pompes funèbres trébuche et tombe

 

Il faut bomber : bombons !

Il faut pomper : pompons !

Il faut cocher : cochons !

 

En jouant à la marelle, Cendrillon a cassé sa pantoufle de vair

L'atome de Savoie est un fromage crochu

Énée (Myth. Grecque) : fils d'Aphrodite et de Cochise

 

En cherchant des champignons, le musicien a trouvé des Couperin chevelus

 

Comme disent les grecs, « mieux vaut Plutarque que jamais »

 

De quoi les étoiles se Compostelle ?

 

Les premiers coquillages sont apparus à l'ère du Crustacé

 

Si j'avais sorti ma lunette hier soir, nous Orion vu la constellation

 

Jean-François Sautière

 

 

 

 

 

 

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A MON D’EM’ GRIND-MERE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

--ooOoo--

 

Quand j’étos p’tiot, ech restos à Beun’ville(1), près d’ Saint Po. Em’ grind-mère maternelle, Maman Lucie, al habitot à Pierremont, à ch’Croc, pas loin d’ech molin, à eune quinzanne ed’ kilomètes. Pindin chez vacances, in allo l’vir. In y allo à pied ben sûr. In couchot là-bo et in arv’not ed l’lendeman.

A Pierremont, tous les soirs, in mingeo d’el soupe. Tintôt, ch’étot d’el barzille, d’el soupe au lait  aveuque du pan rassis (din l’temps, y n’y avot pas d’gaspillache !) aveuque des oeufs cassés d’dins, tintôt ch’étot du guinze, d’el soupe faite avec du lait battu, du baburre, que Maman Lucie a récupérot quand al faisot ch’ burre. Cho, j’ n’avos pas trop querre(2), j’avos du mau à l’avaler : ch’étot sûr comme la rache(3).

Après avoir mingé, souvint, j’ fesos une partie ed’ domino aveuque em’ grind-mère, pendin qu’ min grind’père, Papa Paul, avec ses grandes moustaches, y fumot s’pipe in terre à côté d’ech’ fu.

Mi, j’dormos din ch’ fournil(4). J’vos cor’ ech’ lit aveuque es’ grosse paillasse rimplie d’paillettes d’avone(5) et sin gros édredon ed’ duvet d’oujons(6). J’ n’ dormos pas trop rassuré din ch’ lit lo. A côté, ahoquée(7) ach’ mur, y avo eune grinde trinchonnoire(8) avec ses longues dints. J’avos toudis peur que, pindint que j’dormos, al  dégringole sur mi et pis qu’em’ cope in deux.

 

Georges RATEL

Croisilles

1-      Beun’ville = Buneville

2-      Avoir querre = aimer

3-      Rache = rage

4-      Fournil = pièce où se trouvait le four à pain

5-      Paillettes d’avone = balle d’avoine

6-      Oujon = oie

7-      Ahoquer = accrocher

8-      Trinchonnoire = scie passe-partout

 

 

 

 

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Le féerique vélo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

J’aime conter l’exploit d’une chic bicyclette

Qu’un jour, encor jeunot, j’eus le droit d’enfourcher ;

Quelques taches de rouille avaient pu s’y loger,

Mais en rien n’altéraient sa noble silhouette.

 

Ce vieux vélo, pour sûr, longtemps à la retraite,

Retrouvait le bonheur de pouvoir voyager,

Semblait être ravi d’avoir un passager

Qui ne se lassait point d’ébranler sa sonnette.

 

…Et tout bascule hélas, quand un tronc d’arbre, un soir

Percuté durement, voit l’un et l’autre choir,

Puis saisir une main qui d’embarras les tire.

 

Le brave cycle alors, privé de ses pignons,

De parcours fut exclu. Je sus, par ouï-dire,

Qu’une petite reine… aplanit tous les gnons.

Daniel Carlier

 

 

 

 

 

 

 

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Le moissonneur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Quand le soleil, dessus la plaine,

Dorait l’avoine et le froment

De la moisson, venait la peine

Entre l’aurore et le couchant,

Parce qu’il avait les bras solides

Et le courage tout autant,

Parce qu’il était d’humeur timide

Il s’en allait seul dans son champ.

 

Avec la serpe et le fléau

Qu’il faisait voltiger bien haut,

Il moissonnait de ses mains seules

Pour ne laisser que les éteules,

Entre l’aurore et le couchant.

Parce qu’ainsi faisait son père

Et qu’il aimait trop ses parents,

 

Il a peiné dessus sa terre,

Si longtemps qu’ont duré ses ans.

Parce qu’il était de foi rigide

Et de courage tout autant,

Parce qu’il avait un cœur vaillant

Qui battait fort dans sa poitrine,

Il a dit : Non à la machine,

Il est resté seul dans son champ.

 

La moisson était sa prière,

Le travail, son contentement ;

Mais il repose au cimetière…

Et la machine est dans son champ…

Juste le temps d’un seul couchant.

 

 

 

Parce que l’arrière grand-père Gérard avait dit que

« Tant qu’il vivrait, la batteuse n’entrerait pas dans sa cour. »

 

Marcel Lesage

 

 

 

 

 

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Y’avait des Corons

 

D’après Les Corons de P Bachelet

André Noiret – Mars 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

. Refrain 1

 

Dans l’Nord y’a des Corons

Dans l’Nord y’avot du carbon

Vient vir’ du côté d’Caudry

In a d’la dentelle aussi

 

 

 

 

 

 

 

Refrain

 

Dans l’Nord c’était les Corons

Dans l’Nord c’était le carbon

Il nous reste des canchons

Et le meilleur du houblon

 

 

 

 

 

 

 

Refrain

 

Dans l’Nord in parle des Corons

Dans l’Nord in parle du carbon

Viens vir’ du côté d’Caudry

In parle des parfums aussi

 

 

 

 

 

 

Refrain

 

Dans l’Nord finis les Corons

Dans l’Nord fini le carbon

Viens vir’ du côté d’Caudry

In a des belles filles aussi

 

 

 

 

 

Refrain

 

Dans l’Nord y’avait des Corons

Dans l’Nord y’avait du carbon

Viens vir’ du côté d’Caudry

T’en’ peux plus partir d’ici

 

 

In a toudis quinté,

Dans les noces, les banquets

Et l’Nord avec tous ses labeurs

Et pour faire plus joli,

In quint’ tout en Ch’timi

En do ou bien en la mineur

Ces mineurs qui dans l’treu

S’néto po merveilleux

Mais y fallait bin travailler

Nous c’étot l’métier d’tulle

D’l’aurore au crépuscule

Mais i avait quière not’ métier

 

Quant té viens à Caudry

Ichi dans l’Cimbrésis

In’ feu surtout po négliger

Chou qu’un a d’plus bieu

Gardé par nos aïeux

Tous ses trésors très estimés

Si fiers nos deux géants

Quand ils vont défilant

Se nommant Batisse et Laïte

Et si t’es in déveine

Viens faire un’ tiot’ neuvaine

Dins not’ merveilleuse Basilique

 

Si té viens su’ l’grand place

Té verras toute la grâce

Ed’ ses nouveaux qu’mins piétonniers

Et en face d’el mairie

Aux balcons bien fleuris

Bientôt tout le long de l’année

Té vas dans l’salle des fêtes

Y’a toujours des vedettes

Où c’est bientôt miu qu’à Paris

Et pis t’as l’Millénium

L’cinéma qui cartonne

Ché comme cha dins min bieu pays

 

In a un grind musée

Avec tous ses métiers

Qui nous rappelle tout’ ell’ richesse

De nos bons travailleux

Qui ont fait de leur mieux

Depuis leur plus tindre jeunesse

Si l’pays est connu

Jusqu’à Honolulu

C’est bin grâc’ à notre dentelle

Et pis tout l’savoir faire

Dont in peut être fier

Caudry, Caudry, Caudry ma belle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 8

 

Une histoire d’homme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Une histoire d’homme,

Sans respiration, sans « hom »,

Mal logé et mal mis,

Ses habits, sans logis.

Peu d’ardoise sur son home,

Peu vaste pour les jeux d’A

Mérique, olympique,

Juste bon à tirer les piques.

 

Une histoire d’homme,

Rien à voir, une « pomme »

Voyage et carnaval,

Visage, bataille navale,

Pour une petite somme,

Partie de carte à trèfles,

A la recherche de quatre,

Lurons passionnés de nèfles.

 

Une histoire d’homme,

En voyage vers Lomme,

Sans dames, sans cheval,

Toujours parti en cavale,

Laissant le nouveau tome,

Pour l’imbécile à bêtises,

En revue, en top femme,

Qui se meurent en strip-tease

 

Une histoire d’homme,

A faire pleurer nos gommes,

A effacer les pleurs en mi,

Sans théâtre et sans magie,

Sa frayeur qu’il la nomme,

Loin des continents d’A

Sie et du bon fric,

Juste bon à viser l’Afrique.

 

Muriel Marin

04/02/2011

 

 

 

 

Page 9

 

Eve

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

En ce temps-là, Dieu, dans sa colère, créa la femme.

Depuis, les honnêtes femmes demeurent inconsolables des fautes qu’elles n’ont pas commises.

Pourtant, la femme la plus compliquée est plus près de la nature que l’homme le plus simple.

Pour beaucoup de femmes, le plus court chemin vers la perfection, c’est la tendresse. Car pour elles, la vie sans humour, sans farces, serait un long voyage sans auberges, sans amour.

Quand je la regarde, je vois la beauté dans ses yeux.

Quand elle m’embrasse, elle ferme les yeux pour mieux voir l’homme dont elle aimerait être embrassée.

Parfois elle se jette à mon cou comme si elle se balancerait à la tête d’un cheval pour me faire croire qu’elle est emballée.

Sans le mensonge des femmes, la vérité périrait d’ennui.

L’âge de ma femme ! Impossible de vous le dire, il change tout le temps.

Il y a deux sortes de femmes : celles qui commandent et celles qui n’obéissent pas.

C’est quand on serre une femme de trop près qu’elle trouve qu’on va trop loin, mais plus près d’elle pour aller plus loin.

Quand je tombe amoureux, je tombe : on se fait mal.

Mais l’amour avec elle, c’est le roman du cœur, c’est le plaisir qui est notre histoire.

Encore et encore, corps à corps en accord.

Le rayonnement des épouses en dentelles.

Dans l’écriture, ma main parle avec humour,

Dans la lecture les yeux entendent les paroles.

 

Ch. Jacquemin

 

 

 

 

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Pensées glacées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Il fait froid dans mon corps et dans mon cœur.

L’incertitude de ma vie me glace.

Mes sentiments sont aussi impénétrables que le monde frigorifique qui m’entoure.

Mes rêves fondent comme neige au soleil.

Mon cœur, tel un iceberg, laisse apparaître sa dureté en surface, mais se fissure sous l’eau.

Au milieu de cette étendue lisse sans fin et sans fond, il semble flotter, mais s’enfonce un peu plus chaque jour.

Il coule comme coulent les larmes d’un monde en deuil.

Sur le seuil d’avoir perdu le vrai sens du Bonheur.

C’est aussi de bonne heure que le soleil pointe le bout de ses rayons et réchauffe les couches glacées dans l’espoir de les voir disparaître.

Mais rien n’y fait.

Il fait froid dans mon corps et dans mon cœur.

Seule la chaleur de ton cœur contre mon corps réchaufferait mon cœur qui gèle à mesure que ton corps fond et se meure.

Marie GUILLAUMON

 

 

 

 

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Dame La Marquise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Grande perruque blanche

Grande robe qui tranche

Petit cou

Rempli de bijoux

Du saphir, de l’argent

Des améthystes et des diamants

Vous pavaner vous savez faire

Et nous narguer de vos grands airs

Etaler tout votre argent

Pour rendre jaloux les paysans

Mais il est vrai

Qu’elle est grande votre beauté

Mais celle de l’intérieur

Ecrasée, broyée dans votre torpeur

Toutes vos Dames De Compagnie

Traitées au même rang que les souris

Mais attention Dame La Marquise

Redressez bien le col de votre chemise

Car si arrive le vent des Turcs

Vous pourriez bien perdre votre perruque

Pour vous le sens du mot jabot

Perdra son sens dans les flots

Que l’on vous retrouve dans les champs

A traire les vaches évidemment

Attention Majesté

Un jour votre royauté, vous la perdrez.

 

Julien Bury

 

 

 

 

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Les Ondes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

J’avais cru que dans la vie

Tout le monde était joli !

Hélas je me suis trompée ?

J’ai rencontré des jeunes, des beaux,

Des moins beaux, des instruits et des sots…

Mon cœur ne voyait tout cela ?

Il était amoureux d’une fleur

Qui volait déjà, depuis longtemps…

Dans ce jardin fleuri.

Il croyait être seul à l’aimer, la chérir,

Epris, il rêvait, voyageait au-dessus

Du ciel bleu… La pluie se mit à tomber

Il a ouvert son parapluie,

Faillit tomber, ses pieds étaient mouillés

Et son pardessus troué, les larmes

Noyaient son beau visage et

Le cœur gros, comprit

Que dans la vie

C’est au plus hardi

Que le soleil, la vie, sourient.

Redressant son pardessus

Il sut qu’il fallait nager

Et aussi danser, chanter,

Ne pas écouter les sots et

Prendre dans ses bras une fleur joyeuse,

Lorsque le temps est là et

Chanter à pleine voix

Et comme l’oiseau, voler, léger

Sur les ondes capricieuses amoureuses…

 

Monique Ciolkowski

Cambrai, le 23.12.2009

 

 

 

 

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DESERT

A Colette

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Dans ce désert,tu es partie,

Ce désert que tu aimais tant,

Tu es partie pour d’autres temps,

Très loin de ce jardin fleuri

Qui était né de tes mains

Et qui fleurait bon la douceur,

La joie de vivre, le bonheur …

Tu nous as laissés en chemin.

Ce désert étoilé de sens,

Tu te recueillais dans ta foi

Et tu nous as laissés sans voix

Dans le désert de ton absence.

Jean-Luc EVENS

 

 

 

 

 

Page 14

 

En Vie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

J’ai découvert l’association envie

Grâce à une bonne amie

J’ai été accueillie avec le sourire

Moi qui croyais le pire

 

J’avais peur d’être déçue

Mais j’ai été très émue

Dès que je suis rentrée

J’ai vu que l’on pouvait m’aider

 

Quand la maladie survient

L’association te soutient

On reçoit l’aide humaine

Sans avoir de haine

 

Si l’association n’était pas là

Je tomberais très bas

J’ai trouvé le réconfort

Pour me battre encore

 

Je participe à des ateliers

Pour me changer les idées

Et reprendre goût à la vie

Avec l’association envie.

 

Maryse Marécaille

 

 

 

 

Page 15

 

Tulliste

(Un peu de poésie)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Un morceau de dentelle et un poème. Voilà ce qu’est venu nous apporter hier un ancien patron dentellier, visiblement heureux que la robe de Kate Middleton ait été faite en dentelles de Caudry et que cet événement ait trouvé un tel écho dans les médias. Nous gardons la dentelle qui, peut-être, nous sera utile pour séduire notre prince charmant. Mais nous vous livrons un extrait du poème, écrit par Gérard Verne, tulliste :

 

« Ô femme, c’est pour toi, pour toi seule, ô beauté

Que nous cherchons sans cesse avec avidité

Ce nouveau qui sera ton caprice éphémère

Nous peinons sans compter pour que tu puisses plaire

Et nous ne recevons, pas même ton merci

Mais nous sommes heureux lorsque tu l’es aussi. »

 

Gérard Verne

 

 

 

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La plus belle histoire du monde

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Aujourd’hui, il avait un rendez-vous très important. Il regarda sa montre, il n’avait plus que dix minutes pour traverser le parc, et être ponctuel. Il avançait précipitamment. Quand il arriva à la fin du parc, ses yeux s’immobilisèrent, et il resta sans bouger.

Sur un banc, devant lui, une jeune fille pleurait. Elle n’était pas particulièrement belle, mais pour lui, elle avait ce charme que toutes les autres femmes ne possédaient pas. Il oublia son rendez-vous et s’approcha d’elle. Il était ému par la tristesse de cet ange.

Il lui tendit donc un mouchoir et caressa l’espoir qu’elle accepte cette triste consolation. Quand la jeune fille distingua le mouchoir, elle leva ses yeux noyés de larmes vers lui et lui offrit le plus beau des sourires. A cet instant, le monde parut changer, le reste s’effacer, ils étaient seuls…

Elle répondait au doux prénom de Soledad. Cette histoire, je l’arrête ici.

Vous pouvez la continuer si cela vous chante, cependant ce ne sera pas mon cas, car ce n’est pas la plus belle histoire du monde. Quand l’on y réfléchit, on se rend compte que les plus belles histoires d’amour ne sont pas celles que l’on raconte ou que l’on lit, mais plutôt celles que l’on vit. Et c’est la raison pour laquelle il n’y a rien à rajouter…

 

Antony Canonne

 

 

 

 

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Ce jour-là

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Quand j’ai appris ton mariage, ce jour-là, j’ai marché tout le long de la plage.

Je pensais à toi, je rêvais de toi, de toi et moi, de nous deux.

De temps en temps je prenais une poignée de sable fin, la serrais entre mes mains, mais ce sable si chaud glissait, filait entre mes doigts, il était comme notre amour, il s’échappait, pourtant si beau, si pur et si chaud.

 

J’ai regardé la mer avec des larmes plein les yeux, elle me semblait toute brouillée, floue, plus mouillée que jamais. Je m’avançais près d’elle, m’agenouillais au milieu de ses flots bleus, de l’eau jusqu’au cou.

 

De petites vagues, pas méchantes du tout, venaient lécher mon visage, je les caressais tout le long de leur dos, je les regardais danser sur la mer, elles étaient belles pourtant, elles avaient bien pleuré, elles aussi, leurs larmes de chagrin avaient le même goût que les miennes.

 

Mon cœur soudain se mit à battre comme un fou, une joie enivrante secoua tout mon être. Je devenais amoureux, oui amoureux de la mer ; je la tapotais doucement, puis la battais, la fouettais, la giflais, l’embrassais de toutes mes forces, j’avais retrouvé une amie, une compagne, une fiancée, une autre femme, je connaissais déjà son prénom, elle s’appelait MER, nous avions le même goût et elle voulait de moi j’en étais sûr, elle m’attirait, me plaisait.

 

Avant de partir avec elle, j’ai pensé à toi, à notre amour brisé, je me suis retourné vers la plage, fouillant de mes yeux ces dunes qui pouvaient cacher, masquer ton visage, j’espérais au miracle, au mirage de te voir là sur la plage en robe de mariée, le bouquet à la main me faisant signe de revenir, mais tu n’étais pas là ce jour-là…

 

Je me suis mis à nager, à embrasser ma MER et je suis parti avec elle loin de toi, loin du monde et du bruit pour ne plus revenir.

 

Charly Wal

 

 

 

 

 

 

 

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PROMESSE D’UN JOUR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Bientôt le jour va poindre,

Et la vie reprendra fabuleusement,

Sur tous ces chemins de la terre,

Ce nouveau jour qui ira rejoindre

Tous ceux qui seront allés avec le temps

Par dessus bien des frontières.

 

Jour de promesses et de ferveur

Pour ceux qui s’aiment,

Loin des sources de l’horreur,

Et parfois du chagrin que l’on sème.

Quand l’homme n’est plus que fureur,

En ses instincts et ses heures blêmes

 

Albert JOCAILLE

25 mai1985

 

 

 

 

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Continuer à avancer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Quand notre vie se retrouve par terre,

On ne sait plus ce que l’on doit faire,

Continuer à avancer

Ou tout simplement s’arrêter.

 

Quand on fonce dans un mur,

Arrêtons-nous avant les blessures,

Le temps n’est pas aussi compliqué,

Il suffit juste de bien le gérer.

 

Les trous noirs sont si profonds,

Il faut pouvoir en revenir,

La force dans nos horizons

Nous offrira un plus bel avenir.

 

Ensemble nous saurons éviter les pièges,

Solidaires contre tous les problèmes,

Nous pourrons faire changer le monde,

En sacrifiant quelques secondes.

 

Stéphanie Bonneville

Juin 2005

 

 

 

 

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Le Pommier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Miracle ! Il avait neigé ce matin

Pourtant, nous sommes au mois de mai

Le blanc, le rose… recouvraient

La terre humide du jardin

 

Devant ce merveilleux spectacle

Je ne savais plus que songer

J’allais presque crier… Miracle !..

Quand on me dit « C’est le pommier.. »

 

C’était en effet le pommier

Qui secouait sa brune branche

Cela faisait une avalanche

Sur le gazon, sous le pommier.

 

Roger Devillers

05 Mai 1960

 

 

 

 

 

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Rendez-vous

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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C’est l’heure où le soleil semble oublier la plage ;

Un écureuil s’enfuit, éclair tout en émoi ;

Mais une onde éperdue échappant au nuage

Me chatouille le cœur, vous voici près de moi !

 

Dans la senteur des pins s’efface votre absence ;

Ce rêve lumineux fait triompher l’azur.

Nous contemplons le ciel, amoureux d’un silence

Qui revient nous unir au présent, au futur.

 

Comme une mélodie enfin je vous retrouve ;

Au secret des yeux clos se revit chaque instant,

Celui d’une rencontre et miracle j’éprouve

Indicible et muet, ce bonheur éclatant.

 

Et l’océan houleux chasse un soupçon de peine

Sous le ciel parfumé, dans le vent troubadour.

Que nous grise à jamais dès lors quoi qu’il advienne

Ce chant émerveillé, qui ressemble à l’amour !

 

Geneviève Bailly

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Barque de rêve

 

 

 

 

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Sur ma nef, j’ai rêvé que nous étions tous deux

Loin des gens, loin de tous, loin de ces envieux

Qui voudraient avec moi partager cette ivresse

D’être seul avec toi, adorable liesse.

 

Saint-Hesbaye

 

 

 

 

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SOLEIL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 (sans soleil, meurent les fleurs)

 

 

Dieu Sol, qu’adorait les Incas.

Emblème de la magnificence d’un grand Roi.

« Soleil d’Austerlitz » présage heureux,

Pour un Empereur qui sera victorieux.

 

« Soleil, soleil ! » chanté par Nicoletta.

Soleil levant des conquérants.

Soleil couchant des amants.

Tu es toujours là !

 

« Tu es là, au cœur de nos vies »

Fascinante œuvre du créateur.

Symbole de grandeur :

Ta chaleur nous envahit.

 

Notre monde, parfois si froid

Tourne autour de toi,

Car tes  rayons sont pour lui

Source de vie !

 

Roi des astres

Tu nous sors du désastre

De la nuit

De nos ennuis.

 

Si la lune brille sur la nuit,

Toi soleil tu es le jour :

La lumière qui luit,

Et nous réchauffe toujours.

 

Cercle Poetique

«  la Lyre Fréventine »

2° prix 2’ avril 2005

Gérard ROSSI

 

 

 

 

 

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Fleurs des champs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le matin se levait sur la plaine sonore

Déjà l’ardent soleil émoustillait la flore

Et sous le vaste ciel, d’une tendre couleur

Tout n’était qu’innocence, espoir, calme, bonheur.

 

Dans l’agreste sentier couvert de hautes herbes

Paisible, elle flânait le long des blés superbes.

La terre fleurait bon. Parmi les bouvillons,

Avides butinaient d’allègres papillons.

 

Toute jeunette encor la fille, de passage,

Dont les grands yeux rieurs égayaient le visage,

Scandait un air joyeux, repris par les échos

Et, ci et là, cueillait les fins coquelicots.

Non loin du monastère où prient les carmélites

Elle alla moissonner les fraîches marguerites

Et non contente mit, entre ses bras fluets,

Pour parfaire le tout, quelques jolis bluets.

 

Vêtue de blanc et d’un diadème coiffée,

Un instant j’ai cru voir une mignonne fée.

Et comme les oiseaux, muets dans chaque nid,

Je savourais son chant par les Muses béni.

 

Portant, tel un trésor, sa récolte fragile,

Je vis venir à moi la nymphe juvénile.

Ses cheveux d’où sortaient des effluves touchants

Mêlaient leurs boucles d’or aux humbles fleurs des champs

Et sur son cœur brillaient, oh ! douce souvenance,

Les trois couleurs unies… comme un drapeau de France.

Charles Goncalves

Décembre 1996

 

 

 

 

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Boîte aux lettres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je ne suis qu’une boîte

Une boîte vide

Boîte impersonnelle.

Ça n’a pas d’état d’âme une boîte !

Boîte qu’on remplit au gré des humeurs, des besoins.

Je peux être boîte à bijoux, suivant ce qu’on m’envoie

Boîte à mails, boîte à messages

Lettres d’amour ou d’amitié.

Muette je dois rester car ces messages-là ne me sont pas destinés.

Boîte à secrets.

Je sais être boîte à malice pour les sourires qui y sont enfermés.

Pourtant quelques pensées sournoises s’y infiltrent parfois.

Insidieuses elles bouillonnent à l’intérieur, bien malgré moi,

Et puis, triomphantes, soulèvent le couvercle mal fermé,

S’échappent du trop-plein de la boîte devenue par trop émotive,

Se perdent en longues phrases ridicules, enrubannées de larmes.

 

Thérèse Leroy

23/12/2007

 

 

 

 

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Nos mineurs, nos gueules noires

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dans notre région minière

Aux environs des cités ouvrières,

Parmi les puits de mines

Et les hauts chevalets métalliques,

Il y avait de formidables terrils

Ressemblant à des pyramides.

 

Parfois de jour, parfois de nuit,

Emportant leur lampe, leur pic,

Sans penser aux dangers

Qui, sans cesse, les menaçaient,

Ils partaient pour le fond

Extraire des tonnes de charbon.

 

La musette au côté

Contenant leur briquet, leur café,

Du galibot de treize ans

Au vieux de soixante ans,

Ils étaient de tout âge

Nos mineurs, nos gueules noires.

 

Leur barète sur la tête,

Fumant une dernière cigarette,

Chaussés d’espadrilles

Ou de lourdes bottines,

Ils attendaient que remonte la cage

Tenue par un simple câble.

 

Le corps ruisselant de sueur,

Effectuant leur dur labeur

Sur les genoux, tête baissée,

Dans l’eau, dans l’obscurité,

Ils respiraient les poussières

Et les odeurs malsaines.

 

Rongés par la silicose,

Vivant dans les corons sans confort,

Du galibot de treize ans

Au vieux de soixante ans,

Ils étaient admirables,

Nos mineurs, nos gueules noires.

 

Jeanne Fourmaux

Honnechy

 

 

 

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Douce, Dame, la lune

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dame la lune était ronde,

Dame la blonde était féconde.

Dans son croissant, tout blanc,

Criait un merveilleux enfant.

 

Dame la lune était heureuse

En chantant une berceuse,

Eclairée par les étoiles,

A son ange, au dessus du voile.

 

Dame la lune prit son bébé, si beau,

L’enveloppa, dans son manteau

Et l’emmena, dans cette maternité,

Pour l’y déposer, en toute tranquillité.

 

Petit brun, aux yeux marron,

Remplaça, un bébé sans nom,

Perdu, dans les ténèbres,

Pour combler une mère.

 

Petit être, joli cadeau du ciel,

Avait envie de briller telle une étincelle,

Dans ce monde plein de merveilles,

Pour y donner de l’amour, sans pareil.

 

Mais l’enfant lune était trop beau.

Il n’avait aucun défaut :

Le sourire plein de tendresse

Et les yeux pleins de délicatesse...

 

Son papa ne l’aimait pas du tout,

Ce n’était pas son petit bout.

Ce n’était qu’un bâton du diable

Un malpropre, un minable…

 

Pauvre petit garçon lune,

Seul, avec son infortune,

A pleurer et à se demander

Pourquoi on le rejetait ?

 

Pauvre petit garçon lune,

Perdu dans les ombres brunes,

Qui espérait, que son frère

Soit, de lui, toujours si fier !

 

Pauvre petit gars,

Qui grandit comme ça,

Sous les yeux de dame la lune,

Si triste, sous la lueur diurne.

 

 

Petit être, joli cadeau du ciel,

Avait envie de briller telle une étincelle,

Dans ce monde plein de merveilles,

Pour y donner de l’amour, sans pareil.

 

Mais l’enfant lune était trop beau.

Il n’avait aucun défaut :

Le sourire plein de tendresse

Et les yeux pleins de délicatesse...

 

Son papa ne l’aimait pas du tout,

Ce n’était pas son petit bout.

Ce n’était qu’un bâton du diable

Un malpropre, un minable…

 

Enfant, trop malmené,

Enfant, trop peiné,

De la perte de son frère

Qui l’avait mis à terre...

 

Dame la lune s’est cachée,

Dans la nuit douce, effacée,

Pour attraper l’étoile sauveuse

Et rêver, une vie plus heureuse !

 

Dame la lune, dans ses yeux,

Voudrait le voir heureux.

Mais petit enfant, devenu grand,

Ne sait plus vraiment comment...

 

Dame la lune, dans son coeur,

Ne compte plus les heures

Où la nuit est, sa façon à lui,

D’exister, seul et sans bruit...

 

Dame la lune, souvent, s'éclipse

Pour faire de l'ombre à son fils

Qui cherche des colombines déguisées

En refusant la plus douce des fées.

 

Dame la lune, à force, s’est penchée

Recroquevillée, désespérée,

De voir son ange, avec les ailes brisées,

S’éparpiller et se consumer.

 

Dame la lune n'est plus qu'un creux,

Là-haut, dans l’obscurité des cieux,

Un berceau, vide et lumineux,

Qui balance un espoir silencieux

 

Et, si un soir, vous la voyez, ainsi !

C'est parce qu'elle lui sourit !

Et si, un soir, vous la voyez, ainsi !

C’est parce qu’elle l'aime, son petit !

Patricia

 

Patricia Loughani, copyright, le 30/10/2010

Extrait de son recueil "Evanescence, Plaisir des sens"

 

 

 

 

 

 

 

 

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Requiem pour une autre vie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je ne vous parle pas de mes souvenirs

Je vous cause d’une autre vie

Chatoyante, miroitante, scarabée au soleil

Des mots-clefs des champs tarabustant le lecteur aux aguets.

Je ne veux pas les canuler pourtant.

Je place ma camelote au premier cambiste venu.

Ce sont des mots, du vent qu’on vend à la criée…

Je hais les matins crispés

En du crystal de nuit.

J’encourage les lutins

Dans leur besogne lénifiante,

Redécouvrant à rebrousse-temps

Une vie passée et pourtant nouvelle,

Bâtissant à l’emporte-pièce à conviction

Le monde du TEMPS-BLEU

J’attends les matins parés de délicatesse,

La douceur des midis orangés,

La lune des ténèbres, enrubannée de souvenirs…..

 

Hertia-May

Avril 1977

 

 

 

 

 

Page 25

 

Petit deviendra grand

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Petit deviendra grand

A toi, j’ai offert le Néant

Demain encore, j’y penserai

Toute ma vie, je m’en voudrai

Ceci n’était pas un jeu d’enfant

On m’a confié ta vie

Et je t’ai détruit

Je n’ai pas perdu de temps

J’ai écouté cette voix de la Raison

Alors que mon cœur disait « non »

Ma tête me disait « oui »

J’ai voulu faire le meilleur choix

Mais ce n’est pas le cas

Puisqu’il me broie

Puisque aujourd’hui, je suis vide

Tant physiquement que mentalement

Je te demande pardon

J’ai commis le pire des crimes

Une mère ne tue pas son sang

Une maman sauve son enfant.

 

Christelle Lesourd

 

 

 

 

 

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Feux du cœur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Voici pour toi une brassée de poèmes

Pour les longs soirs d’hiver ou les nuits d’insomnie

Qu’ils réchauffent ton cœur

Et que la voix lointaine

Te devienne proche si proche

Qu’elle emplira ta solitude

 

Tu étendras les doigts pour la toucher

Prends garde à ne pas la briser

Les voix se brisent

Comme les vases

Comme les cœurs

Comme les vagues

Comme les vies

 

Henri Lachèze   

 

 

 

 

 

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La feuille pliée 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Bonjour mon Amour.

Ce matin, j’ai cueilli une feuille blanche dans mon grand cahier des soupirs... J’ai cherché la plus légère, la plus aérienne, pour y poser tous mes « je t’aime ». J’ai affûté ma plume, la plus douce, la plus éthérée, la plus ailée, la plus déliée pour allonger sur ce papier fragile toutes mes pensées les plus allègres, les plus enchantées, les plus intimes, les plus subordonnées de mes sens épris. J’ai à ma disposition l’encrier des désirs. Il est toujours plein, celui-là... Il déborde même. Les phrases attentives flottent dans son bleu turquoise et les mots s’accrochent aux rebords pour prétendre à leurs effets et leurs tournures. Parfois ma plume envolée récolte quelques points, quelques virgules ou quelques accents et ils viennent délicatement se poser, comme des jeunes hirondelles craintives en devoir de partance vers d’autres contrées, sur le fil de mon écriture passionnée. Son flot est intarissable...

Tel un apprenti sorcier,  je vais et je viens, du papier à l’encrier, pour charmer tes sourires vénusiens. Parfois encore, ma plume affolée se repose un peu sur la margelle de ce réservoir émotionnel. Elle lisse ses expressions, elle repense ses formules, elle se penche et se relit en perspectives cavalières assidues. Elle s’apprivoise mais elle court encore sur mon billet doux en cherchant les meilleures épithètes pour les blottir dans le creux de ton cou.

Mais le trop-plein m’appelle ! Les voyelles ont des ailes ! Les consonnes claironnent ! Les syllabes sibyllines s’installent, sereines, au sein de mes impressions sensuelles ! Tu vois ? C’est facile. Je n’ai qu’à te penser pour inviter à danser les mots sonnants sur la gamme énamourée de cette correspondance enflammée. Mais je suis déjà au bas de la page ! Les mots contrits ne comprennent pas cette cage ! Dans la marge, les phrases s’écrasent et le point final, en suspension brutale, s’ennuie déjà sur cet étal. J’ai ouvert la fenêtre...

Ma plume alanguie regarde les petits oiseaux peureux, piaillant dans les platanes. Le vent parfume les pluriels de mes « je t’aime » dans de singulières fragrances envoûtantes. Enivré, je ne sais plus si les mots exposés, tout au long de tes futurs sourires espérés, sont la source de mon bonheur ou si la liberté exubérante du dehors a immensément agrandi les ardeurs de mon cœur. J’ai plié ma feuille !

Je suis le constructeur d’un avion en papier ! Je veux te livrer sans délai ! Me poser sur ton seuil ! Tel est mon orgueil… Mes transports sont au cerveau ce que ma poste est aérienne… Tu sais ? Je suis le passager de ce long courrier mais je pilote les mots courbés vers ta destination charmée. J’ai lancé ma feuille du balcon. C’est ma piste de décollage... Vole petite missive lascive ! Prends les courants ascendants. Petite altière, suis les montgolfières ! Je t’imagine tellement…

Bien sûr, tu prendras ton essor vertigineux au milieu d’une troupe aéroportée de grands migrateurs : des bernaches. Sœurs de haute altitude, elles reconnaîtront aisément ta plume fuselée, ton bec aiguisé et l’allant pressé de ton voyage impérieux. Puis, tu demanderas ta route aux pigeons voyageurs. Ils savent tout des continents et des forêts tropicales, des raccourcis et des vols importants, sans escale. Méfie-toi des avions de ligne ! Ils t’embarqueraient de force. Ils t’enfermeraient dans un sac, au fond de la soute à bagages, en dernière classe. Les avions, ils s’écrasent en flammes et consument les lettres d’amour. Ils tuent des espérances, tu n’aurais aucune chance…

Attention aux rapaces !  Dans le ciel, ils suivent ta trace pour annuler ton expédition, ces voraces. Aux messages ils font des carnages, aux suppliques ils décortiquent, aux bulletins ils font des festins. N’attarde pas ton fragile duvet dans l’espace de leur curée ! Fuis à tire-d’aile, rapproche-toi d’elle…

Quelques cerfs-volants, colorés d’irisations crépusculaires, te signalisent la présence de cette femme solitaire. Je t’en prie, frôle quelques champs de fleurs sauvages pour t’imprégner de belles effluves. Je sais que tu approches de ses rivages. Je m’y suis tant de fois brûlé les ailes… Mais on peut planer sans danger, aux souffles incontrôlés de ses aspirations, sans jamais retomber, sans jamais s’écraser…

Quelques moineaux curieux t’accompagnent. Ils crient sur ton passage, ils t’encouragent de retrouver cette compagne cachée dans la campagne… Attention à l’étang ! Tes ailes mouillées raconteraient une histoire souillée mais je n’ai pas écrit un seul mot compliqué pour ne pas alourdir ta texture appliquée...

Tu as fière allure, papillonnant entre les branches des grands arbres. La feuille pliée s’applique. Elle flotte, subtile insaisissable, dans la tiédeur farouche de son atterrissage proche. Je vois bien moi, qu’elle hésite à se poser. Elle espère tant arriver au bon moment... Tous les passagers, alignés à l’intérieur, s’occupent des liaisons lyriques et des terminaisons poétiques. Ils époussettent le costume pompeux des majuscules ; graves, ils recoiffent leurs accents ; ils s’accordent tous à l’harmonie parfaite de leur proche lecture. La feuille pliée effectue quelques circonvolutions de baptême de l’air. Les « je t’aime » se recomptent pour faire le plus grand nombre et les rimes se dressent sur leurs jambes. Tout est prêt… 

Pensive, sous un hêtre, tu contemples cet oiseau apprivoisé. Docile, il s’est posé sur tes genoux… Curieuse, tu l’as déplié :

Bonjour mon Amour.

Ce matin, j’ai cueilli une feuille blanche dans mon grand cahier des soupirs…

 

Pascal Dupont

12/10/2010

 

 

 

 

 

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La petite sorcière de Saint Etienne des Sorts

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

C’est par une matinée de dimanche toute vibrante du son des cloches…

Dehors, dans le parc que les intempéries de l’automne avaient détrempé et couvert d’un manteau de feuilles agonisantes, ce sont toujours les mêmes magnolias aux feuilles vernissées, les haies d’hortensias aux têtes déflorées et au-delà, le Rhône emmitouflé frileusement dans une brume cotonneuse qui, silencieusement, vit ses dernières heures de fleuve avant de se donner à la Méditerranée. Des nuages plombés épaississent un ciel de céruse.

Dans sa chambre, l’odeur de moisissure du fleuve, de l’humidité des feuilles en cours de décomposition, de vase, imprègne tout, les choses autant que les âmes.

Le visage de Bérangère se reflète dans la glace vénitienne fixée depuis des siècles au-dessus d’un grand bahut quelque peu cussonné. (cussoné = piqué par les vers) Il paraît se défaire dans une expression d’amertume. Un visage un peu flétri par l’âge où dort une étincelle indéfinissable.

Sur la cheminée trône une pendulette de style Louis XV : le cœur du temps qui règne en maître en cette demeure bourgeoise de Saint-Etienne-des-Sorts, dans le Gard.

Pourquoi le temps ne meurt-il jamais ? s’interroge-t-elle, les yeux fixés sur un couple de pies juché au faîte d’un if solitaire.

En fait, que sait-on de ce temps qui bat la mesure de nos vies ? Bérangère tente d’imaginer ce qui se passerait pour elle et son proche entourage si son propre temps venait à s’arrêter et pas celui des autres ; elle, le lieu géométrique de tous les événements actuels de la famille… Mais une telle réflexion la mine, l’anéantit.

Ses yeux cillent brusquement. Elle s’approche de l’une des portes-croisées. Lentement, comme attirée par une force inconnue, elle se laisse guider par cette main dont elle subit l’emprise. Ses gestes sont instinctifs. Egalement charmants, ceux des jeunes femmes qui ne sont pas conscientes d’être observées. Elle secoue la tête pour écarter une idée qu’elle juge importune comme le serait une guêpe agressive les jours d’orage. Ah ! Combien cette journée grise, atone, insipide, lui jette à la face le relent mélancolique de son passé, tant il est vrai que les choses ne reviennent jamais en arrière.

Autant de sensations qui assombrissent son cœur, une espèce de volupté masochiste qui lui fait mal, en laquelle elle se complaît.

Bérangère s’arrête, pose ses lunettes cerclées d’écaille sur un guéridon. Comment la définir ? L’exemple même d’une femme qui n’a pas vraiment vécu, -en tout cas pas selon ses désirs-, et qui a l’extraordinaire audace, voire l’outrecuidance, de donner des conseils à tout un chacun, ces conseils dont personne ne tient compte pour modifier quoi que ce soit de son comportement, de sa ligne de vie.

Aussi, lorsqu’il lui arrivait, -rarement-, d’être entendue, elle ne savait pas triompher avec noblesse.

Une femme spirituelle, d’une cinquantaine d’années. Non pas retranchée sur elle-même, mais alerte hors de chez elle. A sa démarche légère, on sent qu’elle est libérée de sa chape de plomb. Des pieds à la tête, haute et dégagée, elle rayonne d’un air de privilège, d’indépendance, d’affranchissement à la servitude quotidienne. Lorsqu’elle passe dans la Grande Rue de la petite bourgade, autour de la Place des Mariniers où règne la paix des platanes, rue Frédéric Mistral, on la salue avec respect quand on la croise, belle, affable… et toujours en deuil. De qui porte-t-elle ce deuil permanent ? De quel être cher ? Peut-être d’un lointain amour demeuré en bouton et que les circonstances n’ont pas permis de s’épanouir ? De cet amour dont les femmes ont un besoin vital, de ces mots d’amour qui les rendent légères, éternellement jeunes ; victimes en leur absence, des hommes. Si souvent laconiques, méprisants envers elles. L’amour ? Lorsqu’on le possède c’est, comme bien des choses, fort agréable. Comme d’ailleurs la fortune : ne la possédant pas, il arrive que, cependant, on vive très bien sans elle. Mais, ce qui est terrible, c’est de devenir pauvre lorsqu’on a goûté à la richesse.

Bérangère a-t-elle renoncé à un tel amour, celui qui la ferait renaître tels ces mois de mai, ceux des lilas, des marronniers en fleur, des haies d’aubépines odorantes, le retour de jours lumineux, l’époque des prairies dont le vent ride l’herbe haute comme autant de lacs d’émeraude.

Un amour vieux de trois décennies, mais sans âge dans son cœur. Cet amour, elle l’a perdu, lapidé par son penchant à refuser l’intérêt, l’affection, l’amitié, l’amour qu’on lui témoignait et dont, pourtant, elle avait besoin plus que personne. Quelle idée bizarre que de croire que, lorsqu’on se désintéresse d’elle, le monde la délaisse ; que les gens se détachent d’elle à chaque fois qu’il lui arrive de commettre une maladresse ou qu’elle se laisse emporter par son tempérament naturellement agressif, une attitude qu’elle regrette profondément.

Or l’amour l’envahit alors au point qu’elle n’est plus capable de maîtriser ses pensées, ses sentiments. L’amour qui lui donne l’impression de se sentir petite auprès des gens et des choses… et ça l’irrite, la pousse à combattre en le dominant, ce qui la désole. Il en est de même en compagnie de personnes qu’elle juge supérieures à elle. Elle se complaît auprès d’elles, tentant d’en tirer un peu de substance à leur insu. En fait, une voleuse de personnalité. Elle donne l’impression d’être capable de tout, exerce avec brio le rôle d’une femme n’allant jamais droit au but, tournant inlassablement autour, laissant à son interlocuteur le soin de chercher ce qu’elle veut vraiment. Elle adore se moquer des gens… Par contre, elle déteste qu’on se gausse d’elle ! Etant loyale, elle n’accepte la règle du jeu que lorsqu’elle lui est favorable.

 

Ce jour-ci, en cet automne, -celui de l’année 1968 et celui de sa vie-, certes elle a réussi à tempérer tous ses vilains défauts. Mais elle a cependant conservé un certain goût du drame. Certes son œil est encore chargé d’étincelles ; mais l’âge aidant, elle souhaite donner l’impression d’être devenue une femme forte sachant manier l’ironie. Ses déclarations, et même ses silences, ont toujours l’air d’être des déguisements, une sorte de pièce comique qu’elle joue à ceux qui l’approchent.

Or, en ce jour-ci, au plein de l’automne, elle décide de déjeuner à « La Pergola », le seul restaurant de la bourgade. Une douce musique parvient à ses oreilles, l’entraîne dans un ailleurs rêvé, du côté de la Moldau, cette rivière de la Bohême si bien décrite dan le « Poème symphonique » de Smetana. Puis la lente palinodie de la musique est brisée par un tonitruant :

-Bérangère ! Est-ce bien vous, la petite sorcière qui m’abandonna il y a… quelques années ? Mais de quelle femme pourrait-on dire qu’elle n’est pas une sorcière ?

-Il ne faut jamais désespérer ! Le hasard est notre maître ! Hector, vous voici, enfin !... Je vous croyais parti en Argentine…

Comme poussée par un ressort elle se dresse, le regard redevenu vif. Les grâces des pastels du dix huitième siècle paraissent avoir ciselé son visage de jolie laide. Une larme roule sur sa joue dont elle arrête la course du revers de sa main fine et gantée de dentelle noire.

-Pleurez mon enfant, mais pleurez donc ! lui dit-il en la serrant entre ses bras. Les larmes ne sont pas faiblesse quand elles sont comme les vôtres, porteuses d’amour ! Ce sont des larmes fécondantes d’où naîtront des jours heureux : ceux que nous partagerons, à n’en pas douter ! « Posuisti lacrymas meas in conspectu tuo »… m’a-t-on enseigné au lycée, à Nîmes !

Pour Hector, tout est simple : il est venu, il a vu, il a certainement vaincu : ce n’est pas plus compliqué que cela ! Il éclate d’un rire à faire s’envoler les tourterelles qui batifolent autour d’eux. Depuis quelle ère ne s’est-il pas entendu rire de la sorte !

-Enfin nous nous rencontrons, vous et moi ! murmure-t-elle joyeusement. N’est-ce pas à présent l’essentiel ? Une rencontre qui débutera notre vraie vie… Sans vous, j’ai cru mourir…

-Mourir ! Mourir ! Mot vertigineux et inacceptable qui, à la fois, irrite, dérange et satisfait ce sens supplémentaire que chacun de nous porte mystérieusement au plus profond de son être. Comment la considérez-vous ? Attirance, répulsion, fin pour certains et commencement pour d’autres ? De toute façon vertige, toujours ; choc nerveux, étourdissement irrésistible ; opium dont l’esprit ne se relève pas ; cantharide du cœur et de l’âme…

-Ah ! Mon cher Hector ! Vous êtes toujours doué pour les grands discours philosophiques ! Je vous promets de les écouter dorénavant avec toute l’attention requise… Quel bonheur allons-nous vivre à deux maintenant que nous nous sommes libérés de cette gangue qui nous a séparés ! s’exclame-t-elle en le tenant à bout de bras.

-Quel bonheur en effet… même si, petite sorcière, l’ »Ecclésiaste » frappe à ma porte et me souffle à l’oreille : « …et j’ai trouvé plus amère que la mort, la femme dont le cœur est un piège et un filet et dont les mains sont des liens » ! Prenez-moi donc dans vos rets et usez de moi à votre gré ! Mais, je vous en prie… laissez-moi toutefois jouir de quelques miettes de liberté !

C’est en voiture que Hector et Bérangère arrivent au domaine. Elle, fière non pas de ramener une proie ou un trophée, mais comme la preuve de ce que, à tout jamais, l’Amour triomphera en sa demeure. Lui, satisfait d’avoir enfin trouvé le port en lequel il mouillera, l’oasis où il trouvera toujours l’amour.

Bien exposé au midi et enclos de haies et de murs de pierres encastrées les unes dans les autres, le domaine de Bérangère semble une petite Provence coiffant le haut du vallon, surplombant le Rhône puissant. Un domaine qu’ils atteignent par un chemin qui serpente entre des talus de terre rouilleuse.

A présent, lorsque Bérangère descend en ville, qui l’eut reconnue ? Plus question de vêtements de deuil, mais de printemps. Elle apparaît en pull-over jaune, bleu, vert au gré de son humeur, les épaules étroites, les seins mis en valeur, bien dessinés. En elle, elle chante les vers d’Alphonse de Lamartine :

« O temps, suspends ton vol ! Et vous, heures propices,

Suspendez votre cours !

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours ! »

 

André-Pierre Roussel

 

 

 

 

 

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Elle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Elle, c’est ma mère : quelqu’un de bizarre, qui pleure, qui rit, qui se met rarement en colère, qui nous raisonne et rayonne tout à la fois.

 

-                 « C’est quoi, Maman, la vie ? »

-                 « C’est toi. »

-                 « Ah, moi ? Je suis la vie ? »

-                 « Oui, parce que tu bouges sans arrêt, que tu aimes prendre les autres dans tes bras et que tu poses beaucoup de questions ! »

-                 « Et c’est mal ? »

-                 « Oh non, mon bijou, au contraire, avec toi, on ne s’ennuie pas ».

 

J’ai douze ans, je comprends plein de choses, mais Maman, elle est toujours dans ses bouquins (elle aime pas que je dise « bouquin », pourtant tout le monde dit ça, sauf elle !)

 

Elle parle « LIVRE », d’après elle, il est possible d’apprendre pratiquement seul, si on le veut : on voit qu’elle n’a pas fait de grandes études. Moi, plus tard, je serai un grand ingénieur, ou bien un grand médecin, je ne sais pas encore : il paraît que j’ai le temps !

 

D’ailleurs, si l’école, les instits et les profs existent, c’est bien pour quelque chose, non ?

 

Les livres, c’est difficile à ouvrir parce que, ou c’est passionnant, ou terriblement ennuyeux. Ca, je peux le confirmer : on nous oblige à lire, il paraît que c’est dans le programme d’études de l’année et celles à venir. Quel avenir !

 

Boff… Je préfère quand maman raconte les histoires de ses livres à elle ou qu’elle invente des poèmes, et mieux encore, quand nous écoutons ses souvenirs de petite fille. Alors, j’ai l’impression que j’apprends mieux.

 

Moi, ses histoires, je voudrais bien les lire, mais à l’école, on ne m’a pas donné l’envie. Maman dit qu’à son âge, maintenant, elle aime Victor Hugo, mais qu’en quatrième, ça la barbait sérieusement !

 

Quant à Marcel Proust, elle raconte qu’arrivée à la deuxième page, elle relisait depuis le début pour comprendre, tant les phrases étaient longues ! Elle n’aime pas non plus Françoise Sagan, parce que le commencement du roman est déjà le reflet de gens qui s’ennuient et ne cherchent même pas à vivre, ni même à survivre, alors la suite…

 

C’est son goût, à elle qui nous apprend, et moi qui l’écoute, il n’y a pas de danger : j’ai bien retenu les noms des auteurs !.

 

Je me demande si un jour, on va m’obliger à m’en imprégner pour un quelconque examen !!!.

 

Elle aime les émissions de télé, où on pose des questions dans tous les domaines, et souvent elle a « bon ». Comment tu sais tout ça, Maman ?

 

Je suis encore jeune (pas un ado, enfin presque…), mais je crois avoir compris que justement, c’est parce qu’elle aime lire et qu’elle a une bonne mémoire (pas comme moi : les leçons à apprendre sont un vrai calvaire ! Qant à en faire un devoir en classe, basta !!).

 

Mamounette a horreur d’INTERNET : cette modernité ne lui convient pas parce que pour elle, c’est par la patience, l’amour, le vécu que doit se transmettre le savoir, qu’il faut avoir des contacts, des paroles, des exemples autrement que par ordinateur, en bref : échanger – pour de vrai -.

 

Et puis, il faut faire travailler son « imaginaire »……

 

Maman, elle dit que pour bien retenir, il faut vivre les choses, alors elle nous fait des démonstrations avec des dessins, des images qu’elle nous fait coller sur des cahiers. Pour la nature, elle sème, elle arrose, elle explique les feuilles, les fruits, le printemps, l’automne, l’hiver.

 

J’ai parfois l’impression que son quotidien n’est pas celui qu’elle attendait et que les aventures de ses romans sont pour elle, non seulement une consolation, mais une façon de rêver, à travers les paysages et les odeurs décrits, les personnages, les sentiments exprimés.

 

C’est pourquoi, (et c’est bien pour lui faire plaisir !), que je vais m’y mettre : à lire.

 

Mais, avec ses conseils……..

 

Marie-José Wanesse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Overdose

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ses filles arrivèrent, vêtues de noir, l’atmosphère était macabre.

La famille, effondrée, était présente à l’enterrement ainsi que les amis. Mais, lors de l’oraison funèbre, Helena l’une des filles, remarqua un homme. Il était sublime, grand et musclé avec des yeux d’une beauté céleste, des cheveux blonds soyeux et une fine bouche. Elle demanda à sa sœur, Estelle, si elle le connaissait mais ce n’était pas le cas.

Elle ne pouvait s’empêcher de le regarder, elle était tout de suite tombée sous le charme, c’était l’homme dont elle avait toujours rêvé.

Aucune larme ne coula de sa part, pour sa mère. En même temps, c’était normal car elle avait plus d’affinité avec sa sœur. La morosité d’Estelle était tellement importante qu’elle ne put rester plus longtemps aux funérailles. Les sœurs s’en allèrent.

Helena n’avait pu lancer un dernier regard au bel étranger.

Toute l’après-midi, Estelle s’enferma dans sa chambre et Helena, rêveuse, resta près de la cheminée ne pouvant s’empêcher de penser à lui et se sentant devenir folle amoureuse.

La pendule sonna dix neuf heures, Helena prépara le dîner mais sa sœur ne voulant pas descendre, elle lui apporta le repas dans sa chambre, retourna devant la cheminée et prit le reste de ses somnifères puisqu’elle a toujours eu des problèmes de sommeil.

Le lendemain, Helena se réveilla tard. Sa sœur n’étant toujours pas descendue, elle décida d’aller la réconforter.

Elle était allongée et elle ne respirait plus.

Elle appela le docteur qui lui déclara bien son décès et il lui précisa qu’il donnerait la cause d’ici quelques jours. La pauvre n’avait pas dû supporter la mort de sa mère.

Helena était indifférente et impatiente, elle arrivait vêtue de noir. L’atmosphère était macabre. La famille et les amis, de nouveau anéantis, étaient encore une fois présents à l’enterrement ainsi que le bel étranger.

Pratiquement certaine qu’il serait présent, elle était joyeuse et radieuse. Elle décida de se lancer, elle apprit qu’il était le fils d’une amie de sa mère qu’il admirait beaucoup. Il lui avait révélé aussi qu’il venait souvent chez eux quand il était jeune cependant elle n’avait aucun souvenir de lui. Elle décida donc de l’inviter à dîner quelques jours plus tard, ce qu’il accepta avec joie.

Au cours de ce rendez-vous, elle ne se préoccupait plus de la mort de sa sœur, elle était en pleine admiration devant cette beauté fatale. Elle était amoureuse mais surtout honteuse. Sa mère et sa sœur étaient mortes et elle devenait follement éprise d’un inconnu.

Ils avaient passé une superbe soirée quand tout à coup, le téléphone sonna, c’était le docteur qui lui révélait la cause du décès de sa sœur. Elle avait fait une overdose de somnifères, elle qui pourtant avait le sommeil si facile contrairement à Helena…

 

Gabrielle Isore, 2nde 4

 

 

 

 

 

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UNE EPOQUE VRAIMENT FORMIDABLE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Du lait, du beurre et des œufs


1969 :

Tu vas chercher du lait chez le crémier, qui te dit bonjour, avec son bidon en alu, et tu prends du beurre, fait avec du lait de vache, coupé à la motte.  Puis tu demandes une douzaine d'œufs qu'il sort d'un grand compotier en verre.  Tu payes avec le sourire de la crémière, et tu sors sous un grand soleil.

 Le tout a demandé 10 minutes.

 

2009 :

Tu prends le caddie de merde dont une roue est coincée et qui le fait aller dans tous les sens, sauf celui que tu veux,  tu passes par la porte qui devrait tourner mais qui est arrêtée par ce que un benêt l'a poussée,  puis tu cherches le rayon crémerie où tu te les gèles, pour choisir parmi 12 marques le beurre qui devrait être fait à base de lait de la communauté. Et tu cherches la date limite.... Pour le lait :  tu dois choisir avec des vitamines, bio, allégé, très allégé, nourrissons, enfants, malades, ou mieux en promo  avec la date dessus et la composition.... Pour les œufs: tu cherches la date de la ponte, le nom de la société et surtout tu vérifies qu'aucun œuf n'est fêlé ou cassé,  et paff !!! Tu te mets plein de jaune sur le pantalon!!! Tu fais la queue à la caisse puis la grosse dame devant toi a pris un article en promo qui n'a pas de code barre... alors tu attends, et tu attends....,  puis toujours avec ce foutu caddie de merde , tu sors pour chercher ton véhicule sous la pluie, tu ne le retrouves pas car tu as oublié le N° de l'allée....  Enfin après avoir chargé la voiture, il faut reporter l'engin pourri où là, tu vas t'apercevoir qu'il est impossible de récupérer ton jeton...,  tu reviens à ta voiture sous la pluie qui a redoublé...

 Cela fait plus d'une heure que tu es parti.

 

Faire un voyage en avion.

 
 1969 :

Tu voyages dans un avion d'Air France, on te donne à manger et t'invite à boire ce que tu veux, le tout servi par de belles hôtesses de l'air, et ton siège est tellement large qu'on peut s'asseoir à deux 


 2009 :

Tu entres dans l'avion en continuant d'attacher ton ceinturon qu'on t'a fait retirer à la douane, pour passer le contrôle. Tu t'assois sur ton siège, et si tu respires un peu trop fort  tu mets un coup de coude à ton voisin, si tu as soif  le steward t'apporte la carte et les prix sont ahurissants.

 

Michel doit aller dans la forêt après la classe. Il montre son couteau à Jean avec lequel il pense se fabriquer un  lance-pierre.


1969 :

 Le directeur voit son couteau et lui demande où il l'a acheté pour aller s'en acheter un pareil.

 

2009 :

L'école ferme, on appelle la gendarmerie, on emmène Michel en préventive.  TF1 présente le cas aux informations en direct depuis la porte de l'école.

 

Discipline scolaire. 


1969 :

Tu fais une bêtise en classe.  Le prof t'en colle deux.  En arrivant chez toi ?ton père t'en recolle deux autres.

 

 2009 :

Tu fais une bêtise. Le prof te demande pardon. Ton père t'achète une moto et va casser la gueule au prof.!!!

Franck et Marc se disputent. Ils se flanquent quelques coups de poing après la classe.

 

1969 :

Les autres les encouragent,  Marc gagne.  Ils se serrent la main et ils sont copains pour toute la vie.

 

2009 :

 L'école ferme.  TF1 proclame la violence scolaire,  France Soir en fait sa première page et écrit 5 colonnes sur l'affaire.

 

 Eric casse le pare brise d'une voiture du quartier. Son père sort le ceinturon et lui fait comprendre la vie.

 

1969 :

Eric fera plus attention la prochaine fois,  grandit normalement, fait des études, va à la fac et devient un excellent homme d'affaires.

 

2009 :

La police arrête le père d'Eric pour maltraitance sur un mineur.  Eric rejoint une bande de délinquants.  Le psy arrive à  convaincre sa sœur que son père abusait d'elle et le fait mettre en prison.

 

Jean tombe pendant une course à pied. Il se blesse au genou et pleure. Sa prof Jocelyne le rejoint, le prend dans ses bras pour le réconforter


1969 :

En deux minutes Jean va beaucoup mieux  et continue la course.

 

2009 :

Jocelyne est accusée de perversion sur mineur  et se retrouve au chômage,  elle écopera de 3 ans de prison avec sursis.  Jean va de thérapie en thérapie pendant 5 ans.  Ses parents demandent des dommages et intérêts à l'école pour négligence  et à la prof pour traumatisme émotionnel.  Ils gagnent les deux procès.

 La prof, au chômage est endettée, se suicide en se jetant d'en haut d'un immeuble. Plus tard, Jean succombera à une overdose au fond d'un squat!!! 

 

Arrive le 25 octobre.


1969 :

Il ne se passe rien.

 

2009 :

C'est le jour du changement d'horaire : les gens souffrent d'insomnie et de dépression.


La fin des vacances.


1969 :

 Après avoir passé 15 jours de vacances en famille, en Bretagne, dans la caravane tractée par une 403 Peugeot, les vacances se terminent. Le lendemain tu repars au boulot, frais et dispos.


2009 :

 Après 2 semaines aux Seychelles,  obtenues à peu de frais grâce aux « bons vacances » du Comité d'entreprise, tu rentres fatigué et excédé par 4 heures d'attente à l'aéroport, suivies de 12 heures de vol. Au boulot  il te faut 1 semaine pour te remettre du décalage horaire.

 

Comme dit l'autre : On vit une époque vraiment formidable !

 

 

 

 

 

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La GAZETTE D’EMMA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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INFO VOYAGE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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