SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°55

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Mai-Juin-Juillet-Août 2018

a

 

Illustration BD page 2

Patrick MERIC

ATELIERS ECRITURE  MUSEE ENFANTS

 

Mystères et Merveilles - La robe de l'hiver et de l'été  page  3

Tristan - Céleste - Livia

Le jardin des merveilles - Les saisons des robesles robes   page 3&4

Rachel - Philippine

HUMOUR-PATOIS

 

Pensées réflexions et méditations (2)   page 5

Hector MELON D'AUBIER *

Perles d’Ormesson     page6

Jean D'ORMESSON 

Dix fées ramantObjets Anciens  page 7    

HERTIA-MAY

Bières du Nord   page  8

Léonce BAJART

L’Estricité    page  8

Fernand BEAUVILLAIN

Dins l’camp à carottes  page 9

MONOPOL

Pensée  page 24

Hector MELON D'AUBIER *

ATELIERS ECRITURE  MUSEE ADULTES

 

Femme fleur   page  10

Thérèse LEROY

Être et paraître, les mille et une façons de Sylvie Facon    page 10

Marc Nieuwjaer

Sous votre robe  page  11

Jean François SAUTIERE

ADULTES

 

Pensée Poétiques page   7-10-18-21

Henri LACHEZE

Toi, Nature  page 11

BADAR

Bon 1° Mai   page  11

Maria-Carméla Duhin-Carnélos

Le Chemin de la vie  page 12

Jean Charles JACQUEMIN

Le Goût du vent  page 12

Geneviève BAILLY

Nostalgie  page 12

Christelle LESOURD

Découvrir Venise   page 13

Jeanne BARDÉ

Les fleurs de mon jardin   page 13 

Marcel LESAGE

Cœur nordiste  page 14

Akim BENAOUDA

Le Bonheur   page 14

Bernard SIMON

Ballade pour un clochard    page 14

André l’Ecrivain

Un Enfant  page 15

Thérèse LEROY

Pour la moisson  page 15

SAINT-HESBAYE

Ma chère Planète  page 15 

Arthur HENNIAUX

Epousailles   page   16

Maria-Carméla Duhin-Carnélos

Sur le lac  page 16

Gérard ROSSI

L’Epreuve   page 17

Roger DEVILLERS

La vie est une contradiction    Page 17

CLARISSE

Alger, mon passé   page 18

Patricia LOUGHANI

Les Maisons    page 18

Reine DELHAYE-BURLION

La deuxième Arche de Noé   page 19

HERTIA-MAY

ACVINE    page 23

SAINT-HESBAYE *

Une Chance   page 27

Julien BURY

NOUVELLES

 

HYPNOSE    page 20&21

SKYEN

Maille à l’envers    page 22&23

PASCAL

Une drôle de grande tante   page 24   

J.B. CURSANO

HANS   page 25-26-27

Charly LAMBRECHTS

Qui a volé l’orange de Noël ?     page 28

GRASJACQS

DIVERS

 

Sortie  page 31 

OMC

Infos et abonnement    

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AVIS DE CONCOURS

 

Editions littéraires

 

* Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire 

 

 

 

 

 

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Atelier écriture enfants – Musée de la dentelle – Exposition Sylvie FACON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

 

Mystères et Merveilles

 

Sa robe fleur de couleur à l'unisson

serait rouge comme la couleur

de mon coeur.

Sa douceur donne de l'expression.

 

Rubans, broderies, paillettes et dentelles,

que cachez-vous sous le mystère

de votre merveille ?

Foncés ou clairs, vos ouvrages sont des merveilles.

 

La force et leur personnalité me touchèrent

jusqu'au fond du coeur.

L'émotion dans tes robes de chaleur

forme un mystérieux tableau de couleur.

 

Tristan Marot SCALORA – 10 ans

 

La robe de l'hiver et de l'été

La robe de dentelles enchantée

m'emmène jusqu'au coeur de l'été.

 

Cette robe est bien jolie

avec ses perles jaunies,

comme un pays de merveilles,

où je retrouve ses roses de dentelles

qui ressemblent au rouge des coquelicots.

 

C'est la rose de mes rêves et de mes sanglots.

 

Les colliers de bijoux me donnent l'envie d'aimer

et de chanter ta beauté tous les jours de l'été

en me donnant l'envie de danser en hiver

et en été.

 

Céleste Mollière – 10 ans

 

Résultat de recherche d'images pour "jardin enchanté"Le jardin des merveilles

 

Un herbier rempli de fleurs de toutes les couleurs.

Robes de printemps, robes d'été, robes d'automne et robes d'hiver.

L'argent, l'or, les perles, les paillettes, les rubans,

toutes ces couleurs me rappellent un jardin rempli de fleurs.

Ces robes me font voyager au pays des merveilles.

La beauté de ces robes me touche au plus profond de mon cœur.

Je ferme les yeux et toutes ces robes me font voyager autour de la terre.

J'ai ces robes comme mon bonheur.

 

Livia Teramo – 10 ans

 

 

 

 

 

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Atelier écriture enfants – Musée de la dentelle – Exposition Sylvie FACON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Les saisons des robes

 

La robe d'été,

courte et belle, qui donne envie

de danser sous le soleil.

Résultat de recherche d'images pour "robe princesse"

La robe d'automne,

longue et belle,

avec des chanterelles.

 

La robe d'hiver,

longue et belle, qui donne envie

de faire un bal simplement.

 

La robe du printemps,

courte et belle, verte avec un peu de temps,

si on l'enfile on se cache dans le printemps.

 

Toutes ses robes représentent les saisons bénies,

la joie, la tristesse, la bonne humeur et l'envie.

 

Rachel Lefebvre 9 ans

 

Les Robes

je t'emmène pour les jolies fleurs d'amour.

Les robes de la dentelle sont très jolies.

Sylvie Facon fait trop bien des jolies robes,

colliers et tout plein de choses.

Le rouge et le noir vont très bien ensemble.

Le vert pour l'été est très bien.

Le rouge pour l'hiver.

Le noir pour l'automne.

Le joli rose pour l'été.

Les bijoux, les colliers.

Le sac de fleurs est très joli.

Les tableaux de fleurs.

Une jolie robe à mettre.

Philippine 7 ans

 

 

 

 

 

 

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Pensées, Méditations et Réflexions (2)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

Ché in Bretane qu’ché gros fumeu peuv’te passeu dé vacinches agréapes. Pace qu’in prénint euch l’omnibus à Lori-int, Brindérion, Lind’vint, Lindeul-Meudon pis Auray et Sainte-Anne, cha leu permeu d’apprécieu ché chi gares de là à Vannes.

C’est en Bretagne que les gros fumeurs peuvent passer des vacances agréables. Car en prenant l’omnibus à Lorient, Branderion, Landevant, Landaul-Meudon, Auray et Sainte Anne, ça leur permet d’apprécier les six gares de là à Vannes.

 

In sé d’mindeu pouquo eul Bosnie-Herzégovine ché euch pays à dù qu’y n’a eul moinse eud maladie vénéri-inne. Ché pace queu ché Yougoslaves l’habitent !

On s’est demandé pourquoi la Bosnie-herzégovine est le pays où il y a le moins de maladies vénériennes. C’est parce que les Yougoslaves l’habitent !

 

Mé à queu ju pouvote bin joueu Adam et Eve. Y d’vote joueu à ché cartes, pace qu’y z’ont fé l’Abel.

A quel jeu pouvaient jouer Adam et Eve. Ils devaient jouer aux cartes, puisqu’ils ont fait l’Abel !

 

In n’peut pon in vouloir à Eve d’avir croqueu ch’eul pam. In n’arot fé autint si in avot eu l’Adam.

On ne peut pas en vouloir à Eve d’avoir croquer la pomme. Nous aurions fait la même chose si on avait eu l’Adam.

 

Y é très dingereux d’prin-ne in bon d’solo pacequeu ché s’exposeu au pus grind dé z’astre.

Il est très dangereux de prendre un bain de soleil car c’est s’exposer au plus grand des astres

 

In arconnot in aristocrate à sin bio teint coloreu. Chette coloratian ché çou qu’in appeule eul bio teint mondain.

On reconnaît un aristocrate à son beau teint coloré. Cette coloration est ce qu’on appelle le beau teint mondain.

 

In dit qu’ché finme in tiot peu myopes, all z’ont bocop d’succeus prés d’ché z’homes. Mé all n’in ont incore puss quind all sont presbytes.

On dit que les femmes un peu myopes ont beaucoup de succès près des hommes. Mais elles en ont encore plus lorsqu’elles sont presbytes.

 

Quind in dit ché carottes sont cuites, ché qu’in é dins lé choux et qu’ché eul fin dé podrommes.

Quand on dit les carottes sont cuites, c’est qu’on est dans les choux et que c’est la fin des haricots.

 

Tot cheux qu’y z’ont imagineu pou l’prémian fos inn partie carreu, ch’étot probablemint dé gins camplèt’mint ronds.

Ceux qui ont imaginé pour la première fois une partie carrée, c’était probablement des gens complètement ronds.

 

In s’dimne pouquo ché gaulois portotes dé gints ? ché pace qu’y crégnote l’eur aux mans.

On se demande pourquoi les gaulois portaient des gants, c’est parce qu’ils craignaient l’air aux mains.

 

Em finme, pa momint all m’gin-ne pis à d’aute all râle. Mé jé d’eul chince qu’all so pon Anastasie, là j’aros eu ché déeux incanvéni-int in minme timps, pace qu’in dit Anastasie gin-ne et râle.

Ma femme par moments me gêne et à d’autres elle râle. Mais j’ai de la chance qu’elle ne soit pas Anastasie, là, j’aurais eu les deux inconvénients en même temps, puisqu’on dit Anastasie gêne et râle !

 

Ché très innuyeu qu’au bos d’Boulogne, y n’a pond’panneaux permettint d’eus repéreu dans ché allées et ni réverbères. Pace queu ch’eul nuit, cha fé perte ché pédales.

C’est très ennuyeux qu’au Bois de Boulogne, il n’y ait ni panneaux permettant de se repérer dans les allées et ni réverbères. Parce que la nuit, ça fait perdre les pédales.

HMA

 

 

 

 

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UNE PERLE DE JEAN D'ORMESSON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Que vous soyez fier comme un coq,

Fort comme un bœuf,  têtu comme un âne,

Malin comme un singe ou simplement un chaud lapin,

Vous êtes tous, un jour ou l'autre,

Devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.

Vous arrivez à votre premier rendez-vous

Fier comme un paon et frais comme un gardon

Et là... pas un chat ! Vous faites le pied de grue,

Vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin.

Il y a anguille sous roche

Et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard,

La tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon,

Vous l'a certifié : Cette poule a du chien, une vraie panthère !

C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour.

Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.

Vous êtes prêt à gueuler comme un putois

Quand finalement la fine mouche arrive.

Bon, vous vous dites que dix minutes de retard,

Il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.

Sauf que la fameuse souris,

Malgré son cou de cygne et sa crinière de lion,

Est en fait aussi plate qu'une limande, myope comme une taupe,

Elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine.

Une vraie peau de vache, quoi !  Et vous, vous êtes fait comme un rat.

Vous roulez des yeux de merlan frit,  vous êtes rouge comme une écrevisse,

Mais vous restez muet comme une carpe.

Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez

Mais vous sautez du coq à l'âne et finissez par noyer le poisson.

Vous avez le cafard, l'envie vous prend de pleurer comme un veau

(ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon).

Vous finissez par prendre le taureau par les cornes

Et vous inventer une fièvre de cheval

Qui vous permet de filer comme un lièvre.

C'est pas que vous êtes une poule mouillée,

Vous ne voulez pas être le dindon de la farce.

Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d'ours mal léché,

Faut pas vous prendre pour un pigeon

Car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie.

Et puis, ç'aurait servi à quoi de se regarder comme des chiens de faïence.

Après tout, revenons à nos moutons : vous avez maintenant une faim de loup,

L'envie de dormir comme un loir et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.

 

Billet d'humour de Jean D'ORMESSON 

 En  hommage à la langue française

 

 

 

 

 

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Dix fées ramant

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

  

 

Quelle prise de becs lors de la remise de la palme d'or au festival de canes !

On l'opéra d'un cancer de la rate pendant le concert des petits rats de l'opéra !

Le groupe de hard-rock « ASSEZ D'ESSAIS », très engagé dans le mouvement écologique,

prend la défense, en particulier, des « C'est assez » !

Le prof de maths avait cours avec les sales gosses dans la salle Gauss !

Les mégalithes de Brière ou les mégalitres de bière ?

Résultat de recherche d'images pour "fée"Nous avons mangé des frites Ostende de la Belgique.

Champ de basilic ou chant de basilique ?

Non comique ou mont conique ?

Le saigneur des agneaux ou le seigneur des anneaux ?

Des égouts et des couleurs.

Vénus de Milo ou vélo de minus ?

L'effet Joule ou les fous gèlent ?

Hulot le malin ou Alain le mulot ?

Les services du saucier ou les sévices du sorcier ?

La sentinelle donna la larme !

Chicorée du nord ou Corée du Nord chic ?

Il n'est que commis de l'état et non comique de l'état !

Hertia May

 

 

 

 

 

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Objets anciens et métiers désuets

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Emporte-pièce à conviction

Couteau à beurre sur les épinards

Fusil à tirer dans les petits coins

Amuse-gueule d'amour

Ligne de tire-laine

Videur de boîte à bac

Pense-bête de somme

Serpent à sonnette de vélo

Niveau à bulles de savon

Casse noisettes de beurre

Lance-pierre à fusil

Tireur des litres

Gonfleur de ballons d'Alsace

Avaleur de sabre au clair

Réparateur de matelas de billets de banque

Montreur d'ours mal léché

Casseur d'assiettes à charcuterie

Mangeur de pissenlits par la racine carrée.

Hertia May

 

 

 

 

 

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Une Vie

 

A contre-temps

 

 

  

 

 

 

 

 

 

Résultat de recherche d'images pour "nuage"Haut

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un instant une main

Un instant une bouche

 

Et la vie pour se souvenir.

H. LACHEZE

 

 

 

NUAGE

 

Petit nuage gris dans le ciel un peu rose,

A quoi bon te hâter dans le vent du matin :

Avant ce soir tu vas crever.

H. LACHEZE

 

 

Midi

Chaleur

Un lézard sur un mur

Paresse

 

Pourtant

En vain, (mais le sait-il ?)

S’agite

Un homme.

H. LACHEZE

 

TOILE

 

L’araignée, artiste, attend :

La mouche mettra

Du bleu sur sa toile.

H.  LACHEZE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Viv' el bière du Nord

Sur l'air de « Chevaliers de la table ronde Goûtons voir si le vin est bon... »

 

  

  

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Mes amis caintons à la ronde

L' bièr' du Nord c'est in vrai régal

Aveuc inn' brune o bé inn' blonde

C'est in bo plaisi sins égal

Un demi c'est fameux

Inn' boutelle incor' mieux )

L' bièr' du Nord comm' c'est délicieux ) bis

 

Ia longtimps vos povez m'in croire

Equ' dins l' Nord ia des cabarets

Pou aller bé rire et bé boire

Boir' d'el bière et cainter l' couplet

Du diminche au simm'di

L' bière al couleut toudis )

L' cabaret c'éteut l' paradis ) bis

 

Parmi tous les bons buveux d' bière

Gaimbrinus c'éteut li l' pu fort

I vidieut inne marmite intière

D'in seul co sins mett' sin nez hors

Résultat de recherche d'images pour "bière"Et pour li boir' par nuit

Savez-vous ce qu'il fit )

C'est al cav' qui metteut sin lit ) bis

 

Si dins l' Nord in a cair l'ouvroche

In sait prinne aussi d' l'amus'mint

Pour no-yer tous les arnicroches

I feut boire in co bé souvint

I feut prinn' du plaisi

Du plaisi tint qu'in vit )

C'est du bé qu'in s' fait quind in rit ) bis

 

El bière c'est utilitaire

Ça fait pisser ça donn' du lait

C'est l' boisson l' pu populaire

C'est bé fraich', ça mousse et ça plaît

Quind aveuc des amis

In va boire in bo d'mi )

El bièr' c'est l' plaisi des ch'timis. ) bis

Léonce Bajart

 

 

 

 

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L'estricité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

I. Avez-vous intindu parler

D'çou qu'iest quessian d'installer

Nan celle-cil al est trop raite

Larirette, larirette

In nos mont' l'estricité

Mi j'in sus tout épaté

Paraît qu'al s'ra bétot prête

Larirette et dé lon lon la (bis)

II. C'est cor des dreul's d'invintions

V'là qu'in met su nos pignons

Des grinds supports à crochettes

Larirette, larirette

Dins les rues qu'ia po d' masons

In plint' des ap's au savlon

Ia pou croir' qu' c'est bétot l' fête

Larirette et dé lon lon la (bis)

III. Et tout du long d' ces affaires

In va tinn' des fils ed fer

Qui pass'ront d'vint nos fernêtes

Larirette, larirette

In inverra d' el limmière

Paraît qui f'ra tell'mint clair

Qu' personn' n'ara pu d' linnettes

Larirette et dé lon lon la (bis)

IV. In ara dins les masons

L' forc' motrice sins trinsmissions

Po b' son d'ess creuser la tête

Larirette, larirette

Apoyer su in bouton

Et ça donn' d'el rotation

Çau vraimint ça n'est po bête

Larirette et dé lon lon la (bis)

V. V'là qu'aveuc l'estricité

Vos povez tout fair' marcher

Mi j' dis saperlipopette

Larirette, larirette

J'ai inn' idée qu'a m' boul'verse

Faites un peu marcher l' commerce

Et rappliquer les pépètes

Larirette et dé lon lon la (bis)

VI. Mais v'là l' pu méchint côté

J' sarai çou qu' ça va m' coûter

M' fimm' al dit : apprête ett' galette

Larirette, larirette

J' vas fair' mett' l'estricité

A min meulin au café

J' vas povoir fair' des rincettes

Larirette et dé lon lon la (bis)

Fernand Beauvillain (1907

 

 

 

  

 

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A ch' camp à carottes

 (Air du Macchabée)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

1er couplet

Malgré tous chés soins

E' d' béqueu d' médecins

Un jour bin malade

J'em' sintois morir

Malgré tout l' panade

Et tout l' limonade

Min sang din mes veines

Il arétoit d' queurir

Min père et pi m' mère

I' s' métoitent à braire

Mes frères et mes sœurs

Cousins et cousines

Et toutes mes voisines

Crioittent in débine

Va falloir qu'in l' porte

A ch' camp à carottes.

(Amen)

 

4e couplet

J'arrive à ch' l'église

L'messe y feut qu'in dise

Ch' bédeu prind un' prise

I' s'met din un fauteul

J'intind braire in somme

Chès femmes come chès hommes

Ch'curé cante des psaumes

Autour d'm'in cercueil

In s'ermet in route

In momint in' m'broutte

Aussi dur qu'inn' croûte

J' m'allonge din m'roideur

Au bout d'vingt minutes

Ej'sins qu'in culbute

Heureux qu'em' cahute

Al' est juste d'em' grindeur.

(Amen)

 

7e couplet

Et v'là mes amis

Ch'est mi qui vos l'dit

Quant'in est su' l'terre

I' n'feut jamais s'in faire

A chès nouvieux riches

 

2e couplet

Tout près d'inne capelle

Inn' voisine fidèle

Prépare in' quindelle

Et un bénitier

Un homme d'un grand geste

I tire sin capieu, s' veste

Il intortille mes restes

Din un drap intier

Un autre y prind mésure

Des pieds à m' figure

I met m' n'ossature

Din un grand cercueil

L'lindemain in' brouette

D'vant m'mason s'arrête

Tout l'monde y s'apprète

In vient poser ch'deuil.

(Amen)

 

5e couplet

J'arrive à ch' cimetière

Ch'curé dit s'prière

In' m'déchint din l'terre

Din un treu profond

I n'feut pont qu'in l'cache

Chacun y ia s'plache

Inne mason sins étache

Et même sins plafond

Ch'curé prind s'marmite

I jette ed'lieu bénite

V'là tout l'mond' qui m'quitte

Au r'voir mes z'amis

Ch'fossoyeux y débouche

In trois quatre'queux d'louche

El v'là qu'il r'bouche

Ech' treu où ech'qu'in ma mis.

(Amen)

 

Y feut qu'es' leu diche

Malgré leu tas d'billets

Et tout leu chiqué

I z'éront bieu faire

I poront même braire

Quant el' grande feuqueuse

3e couplet

A dix heures du matin

Chétoit l'interremint

J'vois tout l'monde qui s'presse

J'pinse qu'in va sortir

D'in ch'mitant d'min rêve

J'sins qu'in m'inliève

J'intind inn voix brève

Qu'al dit feut partir

Tous chès gins à l'porte

I z'attindintes qu'jè sorte

Ch'curé d'inn voix forte

I crioit comme un phoque

Tout' ein' parinture

A' l'marchoit en in' m'sure

Derrière el'roulotte

Pour ech'camp à carottes.

(Amen)

 

6e couplet

Quant'in est du reste

D'ins s' mason modeste

Personne i'n' proteste

Et n'vodroit partir

D'pus trois mois à peine

Qu'in m'a mis d'ins l'mienne

J'sins m'panche qu'al déclinne

J'em' sins dépérir

Mes yeux y rintent din m'tête

Ej's'rai vite s'quélette

Tous chè sortes d'bêtes

I viennent em'faire risette

Ch'qui m'diminue m'bile

Ch'est qu'chès riches familles

I portent aussi leurs cottes

A ch'camp à carottes.

(Amen)

 

A' l'vinra comm' in'gueuse

Taper à leu porte

I faura qui sortent

Pour qu'in les apporte

A ch' camp à carottes.

(Amen)

Paroles de Monopol

 

 

 

 

 

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Atelier écriture Adulte– Musée de la dentelle

Exposition Sylvie FACON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Femme fleur

Sur le secret du papier

courent des lignes épurées,

naissent des arabesques légères

venues d’un autre temps.

Muse s'amuse et se joue des tissus.

Subtile magicienne,

sous ses doigts s'éveille une fleur.

Et puis sur la dentelle,

afin que tu sois belle,

elle assemble, elle mélange

organza et broderies,

elle entrelace des rubans

de tulle et de soieries,

elle entremêle, minutieuse,

peinture et pierreries.

Femme lutin ou fée espiègle,

femme oiseau ou troubadour,

c'est un monde irréel

peuplé d'elfes et de fées.

Des perles de rosée scintillent

et s'éparpillent,

s'égrènent doucement

en poussière de diamants.

Surpris dans son envol,

Papillon bat des ailes.

Alors se lèvent des voiles éthérés

pour t'habiller de rêve.

Sublimant ta beauté,

de tendres feuilles émergent,

de délicates fleurs de nacre

se diluent sur une robe de brume,

des fleurs sauvages conquérantes

partent à l'assaut de ton corsage,

boutons de rose éclosent

et s'enroulent sur ton épaule.

Femme diaphane,

femme liane,

femme fleur.

Thérèse Leroy (Maretz)

Prix du musée

 

 

 

 

 

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Atelier écriture Adulte– Musée de la dentelle

Exposition Sylvie FACON

 

 

 

  

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Être et paraître,

les mille et une façons

de Sylvie Facon…

 

Je connais à Caudry un jardin merveilleux,

Embaumé de senteurs de roses et de jasmin,

Aux allures d’Éden, un monde prodigieux,

Où tout est conjugué au mode féminin.

 

Tel Adam dans son temps, je parcours ses allées,

Tous les sens en éveil, les yeux écarquillés,

Subjugué que je suis par tant de minutie,

Pour magnifier ici La Femme et son génie.

 

Sa dentelle floquée en fait un royaume,

Où peut s'épanouir la Femme-fleur d'un soir.

Guipure et Chantilly forment un binôme,

Parées de leurs rubans aux vifs reflets de moire.

 

Préraphaélites, ses multiples couleurs

Déclinent les saisons, sur le tulle illusion

D'une robe ennoblie par un semis de fleurs,

Peint d'un vert printanier ou d'un rouge passion.

 

Mêlant les matités et les transparences,

Hymne à la Nature et son évanescence,

Sa tombée de métier vient habiller Eve,

De son fil de sisal, aux confins des rêves.

 

Orné de dentelle, décoré d'organza,

Savamment rehaussés de jolies broderies,

S'il est un paradis, il n'est que celui-là,

Où se laisser bercer, jusqu'à l'ataraxie.

 

Marc Nieuwjaer (Villers-en-Cauchy)

 Prix de la municipalité

 

 

 

 

 

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Atelier écriture Adulte– Musée de la dentelle

Exposition Sylvie FACON

 

 

 

  

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

 

Sous votre robe…

 

Sous votre robe de dentelle,

Qu'il doit y avoir de printemps !

Voici la saison toute belle

Aux adorables passe-temps.

 

Sous votre robe de sourire

Je risquerai des mots d'amour,

Des phrases sans point, même pire,

Avec du parfum tout autour.

 

Sous votre robe de princesse

Où votre royaume s'étend

Offrez donc autant de richesse

Et de beauté qu'on en attend.

 

Et sous la robe de votre âme

Montrez, s'il vous plaît, par pitié,

Ce doux jupon qui vous fait femme

 

A moins… Que vous ne l'ôtiez ?

Jean-François Sautière (Caudry)

Prix de l'OMC, La Caudriole

 

 

 

 

 

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TOI NATURE

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Ô quel beau réveil, ce chant d'oiseaux,

Douce symphonie miraculeuse,

Enchante mon âme, fais rire mon cœur !

Prodigieux concerto sans appeau,

Comme Dame nature est heureuse !

Je ne vis que des instants bonheurs.

 

Seuls les anges comprennent leur langue.

Ô perles de rosée matinale,

Éclats de diamant étincelants

Reflets magiques qui me narguent

Comme la pureté du cristal,

Quel fabuleux trésor, ce levant !

 

Fragrance unique des beaux sous-bois,

Extraordinaire parfum de vie.

Jolies petites fleurs de forêt :

Digne palette du grand Seurat.

Merveilleuse terre que je chéris,

Je l'adore et ne veux que l'aimer.

 

Je veux marcher comme la nature,

Jouir et profiter de la vie.

Que mon cœur regarde vers demain !

Puisse-t-il construire un beau futur,

Mariant les couleurs à l'infini

De l'homme, ce bon Samaritain !

 

La Badarine

 

Marchons, encore et encore !

Ensemble, main dans la main,

Oui, mélangeons nos cultures,

Vivons tous à l'unisson,

Cultivons notre demain,

Vivons un amour en démesure !

 

Dominique Schreinemacher

Alias BADAR

 

 

 

 

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Le chemin de la vie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 Sous les plis d'un rideau blanc

un petit ange de la terre

sous les traits d'un bel enfant

entre dans la vie passagère.

Sur son front l'eau sainte a coulé

et il sourit aux chérubins

qui protègent l'âme éclairée

d'un reflet de l'amour divin.

Et la cloche d'un son joyeux

fête l'événement heureux

pendant que dans le ciel, les saints innocents

prient pour ce frêle enfant, le terrestre passant.

 

L'enfant au beau visage d'ange

a franchi la pure innocence

où la joie est sans mélange

où le bonheur est insouciance.

Et maintenant devant l'autel

il a reçu le pain des forts

il a reçu le pain du ciel

de Dieu qui a vaincu la mort.

Et la cloche joyeusement,

fête ce bel événement

et dans le firmament son bon ange gardien

à travers sa jeunesse sera son bon soutien.

 

Puis l'enfant a grandi en âge

et c'est dans l'église de Dieu

qu'est célébré son mariage

avec l'élue d'un cœur heureux.

Et le prêtre les bénissant

dit « Ô Jésus, priez pour eux,

donnez-leur de charmants enfants

et faites qu'ils soient tous heureux. »

Et la cloche aux gracieux accents

envoie des échos caressants,

pendant que dans le ciel, l'ange des bons combats

prie pour qu'ils soient vainqueurs des écueils d'ici-bas.

 

Dans une humble chaumière

est mort un vieillard au cœur droit

son corps sera bientôt poussière

dans le silencieux tombeau froid.

Mais l'âme échappe à cet outrage

car vers le ciel elle est montée

pour recevoir en son partage

le séjour de félicité.

Et le glas, lugubrement

annonce cet événement

mais l’âme est arrivée dans un concert joyeux

dans le ciel infini où sont les bienheureux.

 

J.C. Jacquemin

 

 

 

 

 

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Le goût du vent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Ce gastronome de Cancale

entame un périple gourmand

d'île en îlot, artistement,

chercheur de plante à chaque escale.

 

Pour lui l'assiette est comme un ciel

où s'esquissent des paysages

au gré de ses herbes sauvages

fleurant les embruns et le miel.

 

De moissonner la salicorne,

la flore rare, et le pourpier,

trésors marins de fin limier,

c'est s'offrir un régal sans borne !

 

Il crée, il rêve en cuisinant ;

sa découverte l'émoustille

dès qu'une savante papille

y reconnaît… le goût du vent !

 

Geneviève Bailly

 

 

 

 

 

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Nostalgie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

C'est dans cette rue

Que je t'ai reconnu

Nul doute de mon amour

Mais qu'attendre en retour ?

Te voici volage

Et je demeure l'otage

Enchaînée à cette flamme

Qui dévore mon âme

Nul doute de mon amour

Mais que me reste-t-il en retour ?

Je regarde une dernière fois ton visage

Je me dis : quel dommage

D'avoir passé l'âge

De croire encore à ces mirages.

Je pensais la vie finie

Mais voilà qu'elle me sourit.

Rien ne t'effacera,

Personne ne te remplacera,

Rien ni personne ne nous réunira

Et jamais, tu ne m'aimeras.

Je garderai ces images

Comme celles d'un beau voyage.

 

Christelle Lesourd

 

 

 

 

 

 

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Découvrir Venise au printemps

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Quand midi nous attend sur la place Saint Marc

De flèches de soleil Apollon tend son arc.

 

Dans un gai clapotis accoste la gondole.

Un tapis rouge et chaud s'étire près du môle.

 

Le silence surprend… Des trésors fabuleux

Apparaissent partout, éblouissant nos yeux.

 

Étonnés et ravis, nous restons sous le charme.

La cloche retentit donnant pour tous l'alarme.

 

Les pigeons s'envolent en frôlant les passants.

Les temps du carnaval se disent très galants.

 

Une valse de Strauss, dans le vent qui la porte,

Berce l'air de douceurs en agréable escorte.

 

Canaux s'enchevêtrant près des étroits « calli »

Ruelles s'étalant pour former des « campi ».

 

On entend les cœurs battre à l'instar de l'horloge

Depuis la nuit des temps près de l'ombre du Doge.

 

Sur les bras de la mer les ponts prestigieux

Forment des bracelets de la couleur des cieux.

 

Un vieil arbre noueux, à l'abri du vent frais

Repose dans la cour non loin du vieux palais.

 

Regardant les maisons et leurs belles arcades

Admirons de nouveau les lueurs des façades.

 

Un étalage blanc de tulles et satins

Présente des coraux très pâles ou carmin.

 

Près des chevaux cabrés dont le métal scintille,

L'emblème du lion à la force tranquille.

 

Le ciel d'un bleu saphir, la tiédeur du printemps,

La légende des lieux, font oublier le temps.

 

Nos pas vont vers la nef de cette basilique

D'où s'élève le chant d'une voix angélique.

 

Les tracés byzantins d'une nativité

Nous parlent de Jésus dans sa Divinité.

 

Jaillissant du bougeoir, une légère flamme

Porte tous les espoirs des prières de l'âme.

 

Sur la « Palla d'oro » s'animent les émaux,

Résultat de recherche d'images pour "gondole"Les regards étoilés et les très fins joyaux.

 

Dans l'instant en repos nous découvrons Venise,

Délicieusement dans un rêve qui grise.

 

Jeanne Bardé

 

 

 

 

 

 

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Les fleurs de mon jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

Il y a des fleurs dans mon jardin

Qui m'attendent tous les matins.

Les perce-neige, le forsythia

Me disent que l'hiver s'en va.

Puis les narcisses et les jonquilles

Sans cesse étendent leur famille.

Les boutons d'or sans permission

Envahissent mon estragon.

Je vois s'élever côte à côte

Les tulipes et les échalotes.

En haut du mur, la giroflée

Embrasse le lilas d'à côté,

Au creux de leurs grandes collerettes.

Je sens l'odeur des violettes

Et du muguet qui n'est jamais

Au rendez-vous du 1er mai.

Viendront les roses, le seringa,

Le chèvrefeuille et les dahlias,

Et quand il y aura du soleil

Vont bourdonner dix-mille abeilles.

 

J'aime les fleurs de mon jardin.

Y a pas seulement ce qui nourrit,

Il faut aussi ce qui est joli.

Quand souvent je rétends mes reins,

Je me repose à les regarder.

Et quand le vent les fait bouger,

Elles me font un petit câlin,

Toutes les fleurs de mon jardin.

 

On a chacun dedans son cœur

Une réserve de bonheur.

On y met ses bons souvenirs,

Ses grandes joies, ses petits plaisirs.

C'est près d'eux qu'on se réfugie

Quand on éprouve de l'ennui,

On y retrouve son entrain ;

Ce sont les fleurs de son jardin.

 

Quand je remonte à la mairie

Tous les mardis et les jeudis

Pour la belote, s'il en manque un,

Ou pour le 8 américain,

Quand je revois comme aujourd'hui

Vos bons sourires, vos yeux amis,

Je dis tout bas, mais c'est certain,

Vous êtes les fleurs de mon jardin.

 

Marcel Lesage

 

 

 

 

 

 

 

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Cœur nordiste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

J'écris pour toi, Cœur nordiste…

Toi, mineur au grand cœur,

Qui descend dans la pénombre,

Pour gagner le pain de ta famille.

Tu sais qu'elle t'attend, là-haut,

Dans la lumière de ton coron.

 

Le boulot terminé, le visage tuméfié,

La musette, sur le dos, chargée du dur labeur,

Avec le pain d'alouette, toi, le mineur de fond,

Toi, le Galibot si droit, tu remontais…

Marqué… à jamais, mais heureux…

Comme si ta fierté était ton étendard…

 

J'écris pour toi, Cœur nordiste…

Toi, mineur de terre noire et de suie,

Toi, dont la douleur était tout un symbole !

Toi, qui avais la valeur des tiens…

Les voir emplissait ton sourire d'amour

Malgré tes poumons remplis de charbon.

 

De jour, comme de nuit, tu vis dans l'obscurité,

Mais, dans tes yeux noircis, la lumière brille !

Toi, seul, vois ce bel éclat se tisser là-haut,

Pas celui des gaillettes caressées par les lueurs…

Tu sais que les silences ne sont pas creux,

Les anciens t'attendent, toi le cœur du Nord !

 

Akim Benaouda,

 le 29/08/2017,

en hommage à Fernand Lancelle

 

 

 

 

 

 

 

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Balade pour un clochard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Si l'on prenait un peu, sur notre temps,

Pour lui consacrer un tout petit moment

Devant lui, s'arrêter, le regarder, dialoguer,

Lui dire des choses pour le rassurer,

Seul, il est là, avec tout son désespoir,

Allongé, sur un carton, à même le trottoir

Posée, à même la terre,

Une boîte d'un vieux camembert

Sur lui, le regard des gens le fuit en vain

Dans une main, un bout de pain

Dans l'autre, une bouteille de vin

Dans son écuelle, quelques pièces d'euros

L'orgueil respectable, de jadis un héros

Il a dû perdre, la valeur d'un lingot

Il savoure simplement le temps

Pour nous il doit sembler différent

Si on lui tendait la main

Il aurait moins froid, moins faim

S'il avait de nous un peu plus de soutien

Sûr, beaucoup, mais besoin de rien

Notre regard sur lui a pris froid

Et lui, il est heureux comme un roi

Un jour en sa compagnie, et pour toujours

Nous marcherons sur le sentier du vrai amour

Plus besoin de temps, d'argent, de clefs

Nous qui le jugions sans intérêt,

Le regret trop tard de l'avoir aimé.

 

André Ecrivain

Histoire authentique d'après une rencontre avec un directeur lillois, devenu clochard à Cambrai

 

 

 

 

 

 

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Le bonheur

 

 

 

 

 

 

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Le bonheur chez l'enfant est pur.

Résultat de recherche d'images pour "bonheur"Quand il lui est donné, il est géant.

Il ne demande qu'amour et tendresse.

La pauvreté, la richesse, il s'en moque éperdument.

 

Le bonheur chez l'adolescent est fou et troublant.

Il est comme ce bouton de rose cherchant la volupté,

Impatient de s'épanouir, de découvrir et de brûler la vie.

 

Le bonheur chez l'adulte n'est qu'un méandre fait

De périodes heureuses entrecoupées de moments de peine.

 

Le bonheur chez l'homme âgé est peu donné.

Heureux qui le connaît et peut continuer à rêver.

 

Bernard Simon

 

 

 

 

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Résultat de recherche d'images pour "soleil"

Un enfant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Un enfant, c'est un morceau de soleil

qui vient réveiller tes jours gris

quand nostalgique tu sombrais.

 

Un enfant, c'est de grands yeux étonnés

de découvrir le monde,

à petits pas prudents.

 

Un enfant, c'est doux et chaud entre tes bras

quand, tout confiant, il s'abandonne

pour te livrer tous ses secrets.

 

Un enfant, c'est une partie de toi

qui déverse son innocence

et ravive tes souvenirs.

 

Un enfant, c'est un rire en plein cœur

qui reste en héritage

quand tu n'as plus que ta mémoire en partage.

 

Thérèse

 

 

 

 

Résultat de recherche d'images pour "planete ecologie"
 


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Ma chère planète

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

C’est de Caudry que je t’écris

pour te dire que je suis triste.

Avec toute cette pollution qui te couvre, je pense que ça doit être nul d’être couverte comme ça !

Avec tous ces gens qui jettent des papiers sans faire attention et en plus toutes ces voitures qui polluent. Et puis tous ces massacres,

cette nuit il y a encore eu un attentat en Angleterre…

C’est triste, je voudrais que tout ça s’arrête : la pollution, les attentats.

Si tu voyais les fonds marins, dedans il y a tous les vieux filets et tous ces coraux morts. Et les forêts, ils les rasent pour faire des immeubles,

des maisons ou des parkings.

Il y a plein de nouvelles choses, le président par exemple,

nous avons Emmanuel Macron, avant, c’était François Hollande et il y avait toujours de la pluie quand il sortait.

 

Arthur Henniaux (10 ans) 2017

 

 

 

 

 

 

 

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Pour la moisson

 

 

 

 

  

 

 

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As-tu déjà oublié

Que le vent dame chaque pierre des champs

 

Afin que la graine enfouie dans la croûte de la terre

Sera peut-être la prochaine semence

 

Pour que le sol s'en occupe seconde par seconde

Comme l'herbe d'étoiles disperse la toison d'air

 

Pour qu'elle s'apprivoise de la sécheresse du rayon

Solaire et de la fraîcheur des nuits

 

Pour que la dernière pluie sucrée rafraîchisse

Ses racines bronzées d'argile

 

Pour que la taupe boute sensiblement son germe

Sans lui babiller d'avances

 

Pour que la houe d'éclair la sarcle en lui léguant

L'identique bois de haies

 

Pour que le pas de l'homme ou le sabot de la cavale

Puisse l'écraser si elle est sans vertu

 

N'as-tu pas pensé que le fouet des moissonneurs

Vanne les épis dans l'aire de nos granges !

 

Tu ignores que la graine ne germera point

Parce qu'un grand oiseau a voilé le grand soleil.

 

Saint-Hesbaye

 

 

 

 

 

 

 

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Epousailles « La révolte »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Résultat de recherche d'images pour "rubans dentelle"Fillette au vent

Laisse voler

Ses blancs rubans

Pour parier

En ce printemps,

De se trouver

Un jeune amant.

 

La belle a tant couru

Que son front a perlé

Qu'est tombée dans un ru,

Sur la pierre a roulé

Les genoux s'est fendu :

Jouvencelle a pleuré.

 

Prince charmant

Vint à cheval

Voir son tourment

L'invite au bal

Des jeunes gens,

Résultat de recherche d'images pour "rubans dentelle"Au carnaval

Des chambellans.

 

Confuse et démunie

Refuse ses élans

Le chevalier conquis

Par ses attraits charmants

L'oblige et la supplie

Malgré ses vêtements.

 

Pour Carnaval

Cet apparat

Est un régal !

Les candidats

Au récital

Ont des tracas :

Point d'Idéal ! Guenilles de bergère

Furent tant admirées !

Le Prince, pauvre hère,

Épris de sa beauté

Jura d'un ton très fier,

De tôt la marier.

 

Ainsi fut fait

Il l'épousa

Dans un palais.

On y mangea

Délicieux mets

Philtre d'émoi,

Pour fins gourmets.

 

Voilà comment le vent

Bâtit des mariages.

Comment des rubans blancs

Ont séduit un beau page,

Qui fit du bel instant

Le plus vrai des adages…

 

Quand chevalier servant

Veut femme à marier,

Si web dénaturant

Offre union déjouée,

Loin, dans les verts arpents,

Pourra la rencontrer.

 

Maria-Carméla Duhin-Carnélos

Résultat de recherche d'images pour "rubans dentelle"

 

 

 

 

 

 

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Sur le lac

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L'été, quand l'aurore naissant

Se perd sur la surface de l'étang,

La frontière fragile, entre l'eau et le ciel,

Semble effacée. Le jour s'éveille !

 

Les rayons pâles du soleil

Essayent de percer à travers la brume matinale

Et donnent sur l'eau des reflets de miel :

Le calme des lieux en semble anormal,

 

La sérénité nous descend des cieux.

C'est l'heure que l'on apprécie le mieux.

Soudain, une cane pourfend l'eau,

Entraînant derrière elle, formation en V,

Digne de la Patrouille de France, toute une nichée.

Et tout semble beau !

Le héron, perché sur un tronc,

Ouvre un œil qui ne dit rien de bon.

 

Ainsi, passe le temps autour du lac.

Calmement, loin du stress que provoque le tic-tac

Des horloges de pointage

Même si on enrage 

 

Qui, au travail, comptabilisent

Nos moindres actes.

Le bonheur n'a pas de balises ?

Heureux sont ceux pris par l'esprit du lac.

 

Gérard Rossi

 

 

 

 

 

 

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Résultat de recherche d'images pour "yeux enfant"

L'épreuve

 

Elle allait dans la vie, joyeuse, insouciante,

Des boucles folles volaient au vent du soir

Je la voyais grandir, sans soucis dans la vie,

Pareille à l'oiselet volant de branche en branche

Elle était notre force, notre joie, notre espoir.

Nous faisions pour elle mille et mille rêves d'or

Elle venait vers nous, heureuse et ravie

Ses grands yeux disaient… Je vous aime encor'

Notre âme vers les cieux s'élevait joyeusement

Pour te louer, ô Dieu, toi qui nous l'as donnée

Nous disions : Seigneur, elle t'aimera toujours

Et sera ta servante, et fidèle et heureuse…

Mais Lui, dont les voies sont insondables de nous,

A changé le chemin, tout de fleurs semé,

L'a rempli d'ivraie, de ronces et de pierres

L'épreuve est dure et la coupe est amère

Tu veux, Seigneur, selon ta volonté,

Que nous la buvions chaque jour,

Que nous portions la croix, comme le fils, à genoux,

Que nous acceptions tout, Seigneur, de ta main,

Qu'avec toi, nous puissions dire « Tout est bien ».

 

A ma fille Christiane, 18 mois

Bertry, 3 septembre 1943 – Roger Devillers

 

 

 

 

 

 

 

 

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La vie est une contradiction

 

 

 

 

 

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Couplet 1

La vie est une contradiction

Hier encore tu te disais « Qu'est-ce que j'ai été con ! »

Et maintenant te v'là qui penses « Finalement j'ai peut-être eu raison »

Un soir tu t'es accroché à un garçon

Et aujourd'hui tu te rends compte que ce n'était pas le bon.

 

Couplet 2

La vie c'est qui dit oui, qui dit non

Un jour tu chantes, tu montes le son

Et puis le lendemain tu touches le fond

Tu restes pleurer à la maison

Et puis soudain te v'là partie avec ton baluchon

Rome, Paris, New-York, et pourquoi pas Lannion.

 

 

Refrain

C'est tout un oui, tout un non

Un jour, un lendemain un peu trop con

Y' a les filles, y' a les garçons

Sortons les jupes, les pantalons

Moi j'aime le rose, et puis toi le marron

La vie est franchement une belle contradiction.

 

 

Couplet 3

Un jour t'as rêvé d'être Céline Dion

Le lendemain je te découvrais menuisier et puis maçon

Hier tu étais passionné de violon

Et aujourd'hui te v'là à jouer de l'accordéon

Tu veux que je te dise, mon p'tit Lusson ?

La vie est franchement une sacrée contradiction.

Clarisse

 

 

 

 

 

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Alger, mon Passé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ô Ciel, toi, le Regard de mon Passé...

De ce temps où défendre son pays

Était une hérésie...

Une folie, un Honneur !

 

Ô Souvenirs, dans mon coeur lourd...

A jamais rempli de ces Larmes asséchées !

Raison ou Déraison, baignées dans l'Amertume !

 

Choisir sa patrie...Évidence à jamais bannie...

Choisir de vivre ou de mourir... Comme si...

Choix des survivants, Semeurs de l'Histoire ....

Faits d'armes sans Vérité aux yeux des Oubliés !

 

Mon camp a des valeurs sans mémoire...

Le Désert m'en est témoin…

Je ne suis qu'un homme qui rêve !

Un homme, démuni, qui veut Hurler !

 

Ô Ciel, toi le Regard de mon Passé...

De ce temps où défendre son pays

Était une hérésie…

Une Folie, un Honneur !

 

Ô Souvenirs, dans mon coeur lourd...

A jamais rempli de ces Larmes asséchées !

Raison ou Déraison, baignées dans l'Amertume !

 

Pour la Libération, Soldat, je le suis devenu !

Pour mes Valeurs, Patriote, je l'ai montré !

Expatrié, exilé des Miens, j'en ai payé le prix !

Aujourd'hui, je ne sais plus qui je suis !

 

Ma vie, un amas de Batailles pour une guerre...

Pour une cause qui m'a condamné à survivre,

A faire de ma Famille, mon Univers, ma Dignité,

Contre vents et marais, moi, l'Homme si Fier !

 

 Patricia Loughani Lancelle,

 décembre 2017 pour Yacoub Benaouda

 

 

 

 

 

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Les Maisons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

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Sur terre, il y a toutes sortes de maisons,

Sur l’eau, elles sont montées sur pilotis.

Les igloos sont faits avec de très gros glaçons,

Ce sont les Inuits qui les ont construits.

 

En Afrique, on vit dans des cases ou des huttes,

Qui sont faites de feuilles, de paille et de bois.

Ces constructions sont bâties dans un seul but,

Se protéger de la chaleur et aussi du froid.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Erreur ! Signet non défini.

Les yourtes sont fabriquées par des nomades,

Ce sont des tentes en toile, de formes rondes,

Pour les monter, ce n’est pas de la rigolade !

On en voit de plus en plus dans le monde.

 

Les indiens font des tipis en peau de bisons,

Cela leur suffit pour vivre heureux.

Ils sont vraiment très fiers de leurs habitations,

Pour eux, c’est ce qu’il y a de mieux !

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chez nous, ce sont d’autres constructions,

Vous les connaissez bien puisque vous y vivez !

Elles sont en briques, en bois ou en béton.

Beaucoup plus solides, elles durent une éternité.

 

 

Reine DELHAYE-BURLIONErreur ! Signet non défini.

 

 

 

 

 

 

 

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LA DEUXIEME ARCHE DE NOÉ

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Julie, Jérémy et les Autres…

 

Rêvait-elle ? Des rayons lumineux pénétraient la chambre à travers les interstices des volets et sculptaient l’espace de sa chambre de formes blanches ou sombres ! Un théâtre d’ombres chinoises ? La lumière découpait des personnages ou des arbres sur les murs et le plafond. S’agissait-il d’une hallucination ? D’un orage lointain ? Julie devrait percevoir les roulements sourds du tonnerre !

Elle se redressa sur le lit et se dirigea, toute tremblante vers la fenêtre et ouvrit les volets. Une lumière éblouissante l’agressa, un mouvement d’air agita la chambre. Un bruissement lui parvint derrière le magnolia du petit jardin en contrebas de la chambre. Une forme circulaire se dessina à travers le feuillage de l’arbre : voilà d’où venait le bruit ! Elle se pencha vers le bas et frémit en voyant deux personnages de petite taille au pied de l’arbre qui la regardaient. Elle se fit violence pour dévisager ces êtres ! Leurs yeux étaient ovales, voire allongés. Leur visage disparaissait derrière une capuche sombre associée à une sorte de combinaison noirâtre. Elle vit alors un tube de lumière sortir de l’engin circulaire et se diriger vers elle. Elle se sentit alors aspirée par lui à travers la fenêtre. Elle vola à trois mètres du sol et intégra l’engin.

 

Quand il se leva, Jérémy se dit qu’il était à la « bourre », une fois de plus, alors que ses coéquipiers du club de foot comptaient sur lui ! Il but un bol de chocolat, tout en croquant quelques bouchées de pain grillé. Il bondit vers l’extérieur, avec son sac, dans la ruelle qui traversait les prés avant de rejoindre une petite vallée, puis finalement débouchait sur la route où l’attendait le bus. Enfin, il l’espérait ! Sa course l’approchait de cette dépression creusée par la route de campagne : lieu où les enfants jouaient aux cow-boys et aux indiens ! Il vit un trait ou une forme blanche traverser le ciel entre les deux talus ! Arrivé dans la dépression, un chuchotement lui fit dresser l’oreille vers la droite  où deux petits êtres dévalaient le talus dans sa direction. Il resta comme pétrifié. Ils lui arrivaient au thorax. Ils lui saisirent le bras et il lui sembla qu’ils lui enfonçaient une aiguille !

Il se dit que ses amis devraient se passer de lui pour ce match aussi important et perdit connaissance.

 

Autre continent : une équipe s’aventure sur la canopée, prélevant échantillons dans des boites répertoriées avec soin. Les chercheurs européens suivaient la cime des arbres, se déplaçant sur une sorte de canot, glissant à l’aide de cordes tendues entre les troncs. Insectes, petits mammifères, plantes faisaient l’objet d’un répertoire minutieux, rigoureux.

O.I. ne vit pas tout de suite l’engin gris argent se glisser à travers la canopée, derrière lui. Un tube de lumière blanche parvint jusqu’à lui et l’aspira. Les chercheurs virent le journaliste s’évaporer dans l’espace !

 

K.N.C. et D.O. se penchaient sur un crop circle taillé dans un champ de maïs du Cambrésis : le propriétaire du terrain les guidait et répondait aux questions incessantes des ufologues. Quelle heure ? Quel était l’état du ciel ? Y avait-il du bruit ? Et les lumières ? Le cultivateur avait alarmé H.M.d’A, poète patoisant et voisin. Une boule blanche fit son apparition vers le fond. « Tiens, il y en a une qui revient ! » s’exclama le paysan. L’agriculteur, qui s’était attardé sur un détail du terrain et s’était ainsi  éloigné du groupe, aperçut une forme de lumière s’extirper de la boule (plus tard, il la compara à un tuyau) et tourner en trombe autour des trois autres personnages, avant de les avaler ! Le poète aurait dit : « Cocké k’cha ? ».

 

F.N. réglait son télescope sur le plateau du Périgord Noir où il avait jeté son dévolu pour installer son observatoire. Le ciel limpide de cette soirée promettait ! Il mit son œil au niveau du cercle oculaire pour un dernier test avant de rentrer derrière son ordi. Une étoile remplit le champ de l’appareil : cela occupa sa réflexion avant de s’endormir !

A suivre : Hertia May

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Hypnose

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

  

21 septembre

Un bruit sourd se fait entendre, faisant trembler les murs, se répercutant dans les couloirs et les salles de classe. Je regarde autour de moi, des élèves s'affolent, s'interrogent. Puis la confusion cède sa place à la panique. La rumeur qu'il y a un mort se répand comme une traînée de poudre. Tout le monde veut sortir. Ils se précipitent tous dans l'entrée du bâtiment principal. Imaginez un peu, plus de six cents élèves réunis dans un même couloir, criant, jouant des coudes pour se frayer un chemin jusqu'aux doubles portes. Au début, je fais comme eux, je suis bêtement le troupeau. Mais il commence à y avoir des émeutes et je me rends compte que m'engouffrer dans la cohue n'est pas la meilleure des idées. Alors je fais demi-tour, courant jusqu'aux toilettes. Le cœur battant la chamade, je m'enferme dans la troisième cabine, la plus éloignée de la porte. Je me recroqueville dans le fond de cette dernière, serrant mon sac de cours contre moi comme s'il s'agissait du trésor le plus précieux qui puisse être. De mon refuge tout semble calme, très silencieux. Mais bientôt, cette tranquillité est rompue par l'arrivée d'un individu. J'entends ses pas lourds sur le carrelage, son souffle irrégulier, effrayé. Les portes de chacune des cabines s'ouvrent, allant claquer contre les parois en aggloméré. Je me redresse, tous les sens à l'affût et prie pour qu'il ne force pas la porte de la cabine dans laquelle je me trouve. Je voudrais tellement avoir le courage de me mettre debout pour m'agenouiller sur les toilettes de sorte que l'on ne voit plus mes pieds de sous la porte. Mais je suis paralysée par la peur. La porte est enfoncée. Un deuxième bruit sourd se fait entendre. Il n'y a plus le moindre doute à avoir, il s'agit de coups de feu. Le jeune homme s'écroule sous mes yeux, une large tache de sang imprégnant peu à peu le dos de son pull gris, dessinant une auréole marron foncé sur celui-ci. Je ne peux m'empêcher de hurler, cherchant à m'enfoncer le plus loin possible dans la minuscule pièce. Je reconnais les traits doux de Gabriel, mon voisin de table en sciences appliquées. Mes cris redoublent d'intensité et je vois le sang grignoter chaque petit carreau de carrelage, glissant dans les interstices. Ma voix s'éraille tandis que je réalise que la vie ne tient qu'à un fil. Soudain, je me tais. Le tireur, le tueur, va m'entendre si je continue. Il va me faire taire si je ne le fais pas moi-même. Je me mets une main sur la bouche, m’empêchant ainsi de crier quoiqu'il arrive. Désespérée, je me frotte les yeux, me pince, mais il n'y a rien à faire. Gabriel gît toujours là, à mes pieds. Ce n'est pas un rêve. Mais j'aimerais tellement que ça en soit un. Je serre mon sac tout contre moi puis, prenant mon courage à deux mains, j'enjambe le corps sans vie de mon camarade et cours telle une dératée à travers tout le lycée. Il n'y a plus personne, je suis désormais libre de sortir. Alors que je passe devant les casiers, je réalise que j'ai perdu de vue ma meilleure amie lors du premier coup de feu : Karen. Où est-elle ? Nous nous tenions là, devant mon casier, et nous discutions. Elle me racontait sa soirée de la veille.

- J'étais frigorifiée, tu vois, et il m'a donné son blouson puis m'a embrassée en me disant qu'il m'aimait comme un fou. Il était tellement mignon ! Tu imagines, Agathe, lui…

 

Coup de feu. Dans la panique, j'avais laissé Karen aux casiers, seule, livrée à elle-même. Je l'avais lâchement abandonnée. Karen, mon amie, ses longs cheveux vénitiens lui tombant dans le dos, ses yeux verts d'eau et sa bouche fine de couleur rosée. Qu'est-elle devenue ? Je suis inquiète. Les larmes coulent à flots le long de mes joues. Je tremble comme une feuille, j'ai la sensation d'avoir été vidée de mes forces. La tête me tourne et je me laisse aller contre les casiers, fermant les yeux, tentant de faire le vide, me convainquant qu'elle s'en est sortie, qu'elle a rejoint sa famille dehors. A mon réveil, un policier est à mes côtés avec ma mère et un ambulancier. D'emblée, je cherche mon sac à dos. Je ne sais pas exactement pourquoi mais je sais que c'est important, qu'il me le faut à côté de moi. Un médecin teste mes signes vitaux, établissant que je n'ai rien. Du moins, physiquement parlant. Je tourne la tête dans tous les sens, encore sous le choc. Je cherche des personnes que je connais. Parmi elles, j'espère voir Karen. Mais elle n'est nulle part.

- Mademoiselle, est-ce que vous allez bien ? m'interroge l'ambulancier, remarquant ma nervosité.

Il jette un œil à ma mère, visiblement inquiet devant mon agitation.

- Oui, je vais bien, déclarai-je froidement.

C'est vrai, mais uniquement sur le moment. Ensuite, un flot de souvenirs m'assaillent, perturbants. Je saute sur mes pieds en voyant la BMW des Deveaux se garer sur le trottoir face au lycée. Je dois aller les voir, leur demander s'ils ont eu des nouvelles de mon amie. Mais les médecins me forcent à me rasseoir. Je m'exécute, comprenant que les contrer ne fera qu'aggraver la situation.

 

- Combien de doigts voyez-vous, mademoiselle Wagner ?

Je regarde furtivement ce qu'il me montre. Le chiffre sept. Mais je suis bien plus préoccupée par la radio du policier qui grésille et dont une voix féminine sort, apparemment bouleversée, qui fait une annonce terrible.

- Bruno, nous avons… Nous avons deux morts. Je répète, deux morts.

L'homme, les cheveux grisonnants, se montre impassible. Son visage est un masque d'indifférence.

Platement, il répond à sa coéquipière.

- Je t'envoie Thomas et Julien.

Deux morts. Il y a Gabriel, je l'ai vu mourir… Mais qui est le deuxième ? Pourvu que ce ne soit pas Karen. Mon Dieu, pourvu que ce ne soit pas elle. Je ne m'en remettrai pas. Maman me serre la main, en pleurs. Je l'embrasse sur la joue en tentant de la rassurer. Curieusement, les rôles sont inversés. Le dénommé Bruno se tourne vers moi, un bloc-note en main.

- De quoi vous souvenez-vous, mademoiselle Wagner ?

De quoi je me souviens ? De tout un tas de choses. Mais les souvenirs se mélangent et quelques éléments m'échappent. Je ne veux ni les voir, ni les comprendre, ce qu'ils me racontent me paraît impossible, complètement dingue. Je dévisage ma mère, scrutant sa bouche et ses yeux avec insistance, espérant secrètement qu'elle me souffle quoi dire. Bien sûr, elle ne le fait pas. Elle n'était pas là-bas. C'est une chance qu'elle n'a pas eu à voir ce que j'ai vu.

 

- C'est très confus, monsieur… Je ne sais plus très bien.

Je mens. En vérité, je sais très bien, je suis juste terrorisée. Là maintenant, tout ce que je souhaiterais c'est savoir l'état de Karen et où elle se trouve. Regardant ma mère, le médecin qui a tout écouté explique que ma mémoire a bloqué les souvenirs, comme une barrière pour m'empêcher de dire quoi que ce soit, pour me protéger de l'horreur de la situation. D'après lui, c'est un phénomène courant lors d'événements graves. Il envisage de me faire consulter une psychologue pour que je me souvienne. Mais je ne veux pas. Je ne veux pas me souvenir. Pourtant, étant la dernière à être sortie, les policiers comme les médecins pensent que je sais qui est le tueur. Mais déjà je ne prête plus attention à ce qu'ils racontent. Au loin, je vois sortir un brancard recouvert d'une housse en espèce de caoutchouc noir. Puis un deuxième. Je panique. Qui est-ce ? Gabriel, je le sais. Mais l'autre ? Je me lève précipitamment de la chaise pliante où l'on m'a installée en urgence et cours derrière les policiers qui emmènent les corps.

- Qui est-ce !? m'exclamai-je, au bord de la crise de nerf.

 

Je n'en peux plus de cette incertitude. Un policier costaud me repousse et me darde d'un regard noir sans rien me répondre si ce n'est que je devrais retourner auprès de mes parents. Mais je ne lâche rien. Je le bouscule et fais face au brancard. Durant un instant j'hésite puis je me jette à l'eau, découvrant le corps de la victime. Les cheveux blonds vénitiens de la jeune fille entourent son magnifique visage fin, figé à jamais dans l'année de ses seize ans. Sa bouche rosée est entrouverte et du sang séché forme des croûtes aux coins de celle-ci. Ses paupières closes sont pâles, trop pour qu'elle soit encore en vie. Mais je ne veux pas le croire. Ça ne peut pas être Karen. Je refuse que ce soit elle. Je me sens happée en arrière, on me sermonne mais je n'écoute rien, fixant l'autre côté de la route. Les parents de mon amie accourent et je vois Isabelle qui s'effondre à la vue du cadavre de son enfant, son bébé. Je recule, m’éloigne. A la maison, j'appelle les Deveaux, souhaitant parler à Karen. Ils me soutiennent qu'elle n'est plus là. Mais c'est faux. Pas vrai ? Elle est là, quelque part. Seule. Je l'appelle sur son téléphone portable, lui envoie des textos. Mais ils restent sans réponse.

A suivre…

Skyen

 

 

 

 

 

 

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Maille à l’envers

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Pour préparer ta naissance, avec tout son enthousiasme de grand-mère, m’man t’avait tricoté un véritable assortiment de brassières ! Pastel et saumon, blanc et azur, parme et lilas, tu en avais de toutes les couleurs ! Du bonnet de laine aux petits pantalons, avec les bretelles harmonieuses, du manteau avec les boutons nacrés, aux robes à liserés, du chandail mimi aux jupes à volants, tu avais ton trousseau en belle layette !...

 

M’man et la laine, cela a toujours été une grande histoire d’amour ; coincée entre les murs de notre maison si étanche, c’était plutôt son échappatoire, sa seule façon de s’évader. Une maille à l’envers, une maille à l’endroit, inlassablement, son ouvrage passait d’une aiguille à une autre, pendant ses interminables travaux de tricot. Comme le fil conducteur de sa vie, peut-être qu’elle voulait connaître le bout du bout de ses pelotes de laine ; avec une autre heure, et une autre, et une autre, entièrement dévolue à son ouvrage, elle ne pensait plus à sa pénible condition ; m’man tricotait le temps…

 

Quand elle ouvrait son placard, les parfums capiteux de naphtaline me sautaient au visage ! Moi, je liais cette odeur envoûtante aux parfums du passé. Dans cet antre secret, les étagères étaient remplies de ses pelotes de laine ; elles étaient placées en hauteur pour que je ne les attrape jamais. M’man cachait ce qu’elle trouvait précieux et quand elle n’arrivait plus à remettre la main dessus, elle me demandait où c’était…

 

M’man, quand elle recevait son colis de pelotes de laine, c’était comme si le père Noël était passé ! Au déballage, devant chaque pelote, elle était émerveillée ; vérifiant la texture, l’onctuosité, la légèreté, la solidité, elle se voyait déjà crocheter ce fil aux desseins de ses travaux les plus émérites. Comme si elle tenait un petit animal entre les mains, elle me laissait caresser les plus douces ! Elle les approchait de mon visage et me frottait délicatement la joue ! Rentrant le cou, j’en avais des frissons tout neufs d’une volupté aussi intense qu’innocente ! Quand la maison était silencieuse, maille à l’envers, maille à l’endroit, on entendait le cliquetis incessant de ses aiguilles au duel d’un nouveau pull-over…

 

Parfois, quand je rentrais en courant dans sa petite pièce pour lui parler, d’un geste sévère et péremptoire, elle m’ordonnait de me taire ! Elle recomptait ses mailles… Alors, je repartais sur la pointe des pieds comme si l’avenir de mon pull en dépendait…

M’man tricotait pour toute la famille, même pour les poupées et poupons de mes soeurs ! Grosses côtes, petites côtes, grandes aiguilles, petites aiguilles, small ou XXL, rien ne l’arrêtait ! Je dirais même qu’elle adorait les difficultés rencontrées sur ses livres de tricot ; elle réussissait toujours ! Quand, une fois de plus, elle vainquait les torsades, les diminutions, les ourlets, au milieu de toute sa laine et de tous ses challenges de comptage abscons, avec un petit sourire entendu et des crampes dans les doigts, elle disait sobrement : « C’était coton »…

 

Pendant ses travaux, m’man prenait tout le temps des mesures avec son mètre ; elle avait peur qu’on grandisse plus vite que son ouvrage ; c’est pour cela qu’elle n’arrêtait jamais de tricoter. Quand elle l’oubliait sur une table ou sur une chaise, j’en profitais pour mesurer la maison. Au moment des essayages, elle me courait après pour juxtaposer un pan de son tricot contre mon torse ou mon dos ; elle me faisait plier le coude pour vérifier la longueur de sa manche ; elle tirait doucement sur sa réalisation pour ne pas avoir à recommander d’autres pelotes. Maille à l’envers, maille à l’endroit, m’man faisait la course avec les aiguilles de l’horloge de la cuisine…

 

Parce qu’elle était pointilleuse, perfectionniste, passionnée, assidue, quand elle n’était pas satisfaite de son travail, résolue mais jamais abattue, elle défaisait toute sa création en tirant nerveusement sur le fil de laine ; moi aussi, j’avais parfois le droit de tirer sur ce fil. Comme un tour de magie extraordinaire, c’était amusant de voir l’ouvrage diminuer à vue d’œil. Mais, comme toujours, c’était pour récupérer la laine dans le but de confectionner bientôt un autre vêtement d’hiver : bonnets, capuches, chaussettes, gilets, passe-montagnes, écharpes, m’man relevait tous les défis.

 

Après avoir lavé sa laine, quand elle m’attrapait au vol, occupé à mes jeux de gamin, je devais mettre les bras parallèles devant moi et elle tissait, de l’un à l’autre, des guirlandes bleues, rouges ou vertes, comme des colliers de polynésiens. Ensuite, avec un coup de poignet adroit, elle fabriquait ses belles pelotes, toutes rondes, et prêtes à resservir. C’est pour cela qu’il n’y a jamais eu de chat chez nous, c’était pour qu’ils ne viennent pas perturber le travail de ma mère…

 

Couvertures en patchwork, châles, plaids, ou gilets de Starsky, maille à l’envers, maille à l’endroit, m’man suivait la mode ! Elle avait même gagné un concours de tricot en envoyant, dans un livre spécialisé, des photos du pull de Jean Marais, quand il jouait dans « L’Eternel Retour » ; elle avait reconstruit le patron à la perfection. M’man élevait ses efforts de tricotage jusqu’à l’œuvre d’Art…

Maille à l’envers, pendant l’élaboration d’un poncho, elle visitait le Mexique, m’man, elle traversait la Cordillère des Andes ; elle survolait le volcan Popocatépetl et ses frasques d’éruption. Le tricotage d’un pull irlandais ? Maille à l’endroit, c’était les paysages du Connemara, le Comté de Galway et ses moutons, le musée des Ecrivains à Dublin. Quand je portais un de ses pulls, forcément, j’étais un peu irlandais…

 

Moi, je jouais avec les bouts de laine, les restes de pelote ; en mélangeant les tissages, c’était idéal pour mes planques de soldats, dans cette forêt inextricable. Je me souviens de ses livres d’échantillons de laine qui débordaient des pages ; je caressais les couleurs pour savoir si l’une était plus chaude que l’autre ; je tâtais les épaisseurs pour apprécier le moelleux ; certains avaient des filaments d’or et d’argent dans leurs torsades, d’autres avaient des effets vaporeux qui les rendaient encore plus rembourrés et plus soyeux.

Les aiguilles à tricoter ? C’était mes flèches pendant mes épiques combats de cow-boys et d’indiens et, la jeannette, c’était la diligence !...

Comme un trésor inestimable, m’man avait ses réserves de pelotes de laine ; sans trop nous faire gronder, on pouvait faire un accroc, filer une maille, arracher une poche, grandir, elle avait toujours de quoi réparer l’outrage. Quand mes parents ont déménagé à Saint-Bardoux, ma mère avait doté la moitié des têtes du village avec des bonnettes, toutes plus belles les unes que les autres !...

 

De maman, j’ai encore mon pull-over de pêche et un grand gilet complètement hors de mode mais dont je subodore l’immense travail accompli dessus ; tu comprends bien pourquoi je ne peux pas m’en séparer.

Oui, ma fille, pour préparer ta naissance, ta grand-mère t’avait tricoté tout un assortiment de brassières. Tu en avais de toutes les couleurs. Maille à l’envers, maille à l’endroit, c’est elle qui t’a donné tes envies de grands voyages…

 

Pascal.

 

 

  

 

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AÇVINE

 

 

 

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AÇVINE   20/24

AÇVINE   21/24

Qui se jettent à présent

Sur les cortèges de neige

Et sa dépouille d’argile

 

Je t’envahis de globules à moustiques

Et d’ombres chlorophylles

Piétinées d’odeurs magiques

 

Chacun s’achemine au défi

Des jours futurs

A l’heure des rendez-vous

 

Va, mon amour sous l’auvent des hêtres

Où copulent tes larmes

Dans les limbes du conteur

Saint HESBAYE

Sembles-tu jouir encore, plus encore

Et crier et hurler

Quand la réalité m’effraye

 

Préfères-tu le spasme des sens

Au travers des phantasmes

Plantés de labyrinthes

 

Esquisses-tu mon sourire sur une peau

Amputée en secret

De rémiges à chouettes

 

Maintenant l’heure bourgeonne

Au clocher du soupir

De midi à minuit

Saint HESBAYE

 

 

 

 

 

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Une drôle de grande tante

 

 

 

 

 

 

 

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Jules Mesnard, manutentionnaire dans un hypermarché, vit une vie dépourvue de fantaisie.

Il vit dans un petit immeuble, dans une grande tour de banlieue où tout est gris et sale. Mais Jules rêve à une vie meilleure. Si seulement il avait plus d'argent, il pourrait faire des tas de choses. Il voyagerait, aurait des tas d'amis, enfin il s'amuserait car pour le moment ses modestes moyens ne lui permettaient pas de vivre comme il le voulait.

 

Un soir en rentrant de son travail, il trouva dans sa boîte aux lettres un courrier lui annonçant l'héritage d'une grande tante et pour lui cet héritage allait lui permettre de vivre comme il voulait. Sans même connaître le montant de son héritage, il décida de changer de vie. Il déménagea, acheta des meubles, il habita désormais dans un grand appartement, dans une super résidence. Il eut, du jour au lendemain, des tas d'amis, il fréquenta les beaux restaurants, les boîtes de nuit à la mode. Un seul problème, il acheta tout à crédit, mais il ne s'inquiéta pas, l'héritage couvrirait toutes ses dettes.

 

Au bout de trois mois enfin, le rendez-vous qui allait changer sa vie arriva. Il était fou de joie et c'est très excité qu'il se rendit chez le notaire.

Durant la lecture de l'acte, il écouta à peine, il attendit le moment où il allait connaître le montant de la somme que lui avait légué sa grande tante et là, tout s'écroula : le notaire lui annonça qu'il avait hérité du secrétaire.

Pour lui, la descente aux enfers commença, il fut expulsé de son appartement et se retrouva avec ses vieux meubles dans une toute petite chambre dans un quartier mal fréquenté, tous ses amis lui tournèrent le dos, sans travail il ne put payer ses dettes et il se retrouva dans une vie qu'il détesta. Fou de rage il se leva et se mit à donner des coups de pieds dans ce secrétaire. Il ne s'arrêta que quand ce meuble fut réduit en un petit amas de bois. Soulagé, il regarda ce tas de bois et son regard fut attiré par un petit sac en velours noir. Il se baissa et il trouva à l'intérieur un gros diamant.

Il ne sut que penser, fût-ce un vrai ? La vie allait-elle lui sourire ? Il se rendit chez un joaillier et fit estimer ce bijou.

 

Sa grande tante ne s'était pas moquée de lui, il était d'une grande valeur. Mais ses multiples déboires lui avaient servi de leçon. Il paya toutes ses dettes, habita une jolie maison, mais il vécut de façon modeste. Son héritage l'aiderait à aider des gens dans le besoin, il savait trop que quand on n'a plus rien, tout le monde vous tourne le dos. Enfin, il trouva un sens à sa vie.

 

Jean-Baptiste Cursano

 

 

 

 

 

 

 
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PENSÉE

 

   

 

 

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Dans la vie, il existe deux types de voleurs :

 1-Le voleur ordinaire : c’est celui qui vous vole votre argent, votre porte-feuille, votre montre, votre téléphone, etc.

  2-Le voleur politique : c’est celui qui vous vole votre avenir, vos rêves, votre savoir, votre salaire, votre éducation, votre santé, votre force, votre sourire, etc.

Une grande différence entre ces deux types de voleurs, c'est que le voleur ordinaire vous choisit pour vous voler votre bien, tandis que le voleur politique, c’est vous qui le choisissez pour qu’il vous vole.

Et l’autre grande différence, qui n’est pas des moindres, c'est que le voleur ordinaire est traqué par la police, tandis que le voleur politique est le plus souvent protégé par un convoi de police !

HMA

 

 

 

 

 

 

 

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Hans

 

Cette musique céleste qui n'en finissait pas de jouer à l'infini de nos étonnements, avec ces lumières orange, ces lumières bleues, ces lumières blanches les plus assourdissantes d’entre-elles. Et puis les rouges, cette lumière rouge partout et toujours. Le rouge des arbres qui se consumaient, le rouge des toits qui s'écroulaient, le rouge que vomissaient les canons, le rouge du sang de mes compagnons qui s'éteignaient dans des hurlements apocalyptiques.

C'est cette nuit-là, que je me décidai enfin. Cela était trop pour moi. Mon ami Otto, mon frère depuis deux ans qui ne me quittait pas, que je ne quittais jamais. On ne voyait jamais l'un sans l'autre. Nous nous sommes saoulés au même schnaps, nous avons bouffé à la même gamelle, pleuré les mêmes femmes, lu les mêmes lettres de nos pères, obéi aux mêmes ordres stupides, étreint les mêmes putains. Mon ami Otto venait de maculer ma vareuse du meilleur de lui. Son sang bouillant a jailli de sa tête en un feu d'artifice humain, brûlant mes joues, mes yeux, ma bouche, sa cervelle glissait mollement le long de l'étoffe de mon manteau perclus de boues raides et froides. Je ne pouvais en supporter plus. J'ai calmement déposé mon fusil contre la paroi de la tranchée de terre infecte.

J'ai réuni les restes d’Otto qui collaient encore sur ma capote et les ai délicatement mis dans la poche intérieure du manteau.

 

J'ai alors très lentement enlevé mon casque à pointe et je l'ai jeté au loin vers les lignes françaises. Les tirs des mitrailleuses ont un peu repris. Qu'est-ce que cela pouvait me faire finalement ? J'ai enjambé la rambarde censée nous protéger des balles ennemies, et rampé je ne sais combien de temps entre les lignes adverses.

J’avançais crâne nu, en silence, au rythme des mitrailleuses qui se répondaient méchamment de part et d'autre du chemin.

Enfin tout s'est tu, et l'aube est venue. J'étais au milieu de nulle part, exténué, suant et tremblant, puant la merde refroidie dans mon pantalon de serge déchiré. Otto était toujours contre mon cœur. Je me suis relevé. Un merle m'a salué, je lui ai souri au travers de mes larmes. J'ai regardé mes mains. Mes dix doigts étaient là, bien à leur place et bien mobiles. Alors je suis tombé à genoux et j'ai pris mon visage entre mes doigts précieux. Et j'ai pleuré encore et encore et crié, hurlé, vociféré toutes mes peurs, toutes mes rages, toute ma haine. Et crié encore: non je ne retournerai plus sauver la patrie. C'est fini. Je suis mort. Je n’existe plus. Je ne suis plus Hans Frédéric Von Muller.

Oublié le lieutenant du quatrième peloton du dix- septième régiment d'infanterie. La guerre est finie. Adieu le chemin des dames.

 

- Hé là toi! Viens ici!

 - Oui, j'arrive monsieur.

- T'es qui toi? Je ne t'ai jamais vu par ici.

- Non, monsieur. Je suis soldat. Tout le régiment a été détruit. Mes camarades sont morts. Depuis dix jours je marche dans la campagne. Je suis seul et perdu.

- T'as un drôle d'accent mon garçon. Tu ne serais pas allemand?

- Non, je suis de Riquewihr en Alsace.

- Et les vêtements que tu portes? Ce n'est pas très militaire. Où est ta tunique? Approche un peu que je te regarde de plus près. Ce n'est pas du bleu, pas du rouge tout ça.

- Mon uniforme était en loque. Hier une dame bien gentille m'a donné cette chemise et ce pantalon.

 - T'es pas un peu déserteur, mon gars?

- Non, je vous le jure. Mon régiment a été détruit et je suis alsacien.

- Tu l'as déjà dit. T'es de Colmar.

- Non de Riquewihr.

- Bon, viens là. On va régler ça avec la femme. On va voir ce qu'on va faire de toi.

C'est comme ça que je me suis retrouvé prisonnier français au bout d'une fourche d'un fermier atrabilaire et colérique. Je ne me plains pas. Les obus, la mitraille ne me concernent plus. Mes mains sur la tête, la fourche menaçante au creux des reins, je précède, soulagé, mon tortionnaire. Nous sommes entrés dans la ferme. Il m'a poussé sans ménagement dans la cuisine. Une formidable chaleur irradie la pièce chaulée. Sur une table de chêne carrée, deux bols et deux assiettes attendent les convives. Mon tourmenteur m'invite à m'asseoir.

- Henriette, j'ai quelque chose pour toi.

- Quelque chose pour moi? Tu as bu, Hector ?

- Non, viens voir par ici. C'est du solide!

- Mazette, c'est quoi cette chose. D'où c'est qui vient celui-ci?

- Y traînait à l'entrée du bois, l'avait pas l'air ben courageux le garçon.

- Qu'est-ce qu'on va en faire?

- C'est des bras. Il remplacera Léon.

- Mais qu'est qu'y vont dire à Fontaine ?

- Pas obligé de le montrer sur la place. Parait qu'il est alsacien.

- Un schleu, c'est humain ça ?

- Henriette, c'est des bras. Et je crois qu'il n'a pas envie d'y retourner, à la guerre, le garçon. Trésor de guerre, y va trimer pour deux.

- Oui, mais si le maire l'apprend ou le curé ou le notaire ou monsieur l'instituteur. Qu'est-ce que l'on va leur dire?

- On ne leur dit rien à Fontaine au Pire. Y va retourner les champs du marais et s'occuper des vaches et de la basse-cour. Là personne jamais ne vient. Laisse-moi faire Henriette.

- T'as quel âge bonhomme?

- Vingt-quatre ans madame.

- L'âge de notre Léon.

 

Voilà comment je suis devenu garçon de ferme. Moi le fils unique du comte Gustaf Von Muller. J'ai appris à manier la faux, le sarcloir, la bêche, à tirer les bœufs qui enfoncent le soc dans la terre tendre. Mes belles mains se sont usées, se sont calées sous les manches, les cognées, sous les fagots de blé que je portais de plus en plus lourd, de plus en plus haut, de plus en plus vite, mes mains qui s'adoucissent aux petits matins sous les pis généreux des vaches aux regards tendres, qui se sont cassées les ongles à distribuer tant de grains, qui ont recueilli tant d’œufs, qui ont nettoyé si souvent la cour, qui ont récolté tant de fientes de ces maudits gallinacés. Mes mains, je ne leur demande plus si elles joueront encore, ni pourquoi elles sont faites.

Cela fait bientôt deux ans que je suis le prisonnier personnel d'Hector et d'Henriette, à Fontaine-au- Pire. Personne ne s'inquiète plus de ma présence stupéfiante. Chacun vaque à ses occupations. Aucun ne m'ignore, mais aucun ne fraternise non plus. Je suis l'homme le plus jeune du village. Cela éveille quelques convoitises, quelques jalousies aussi. Alors je me tiens à distance, terne et taciturne. Seule Élisabeth, la veuve du boulanger connaît mon secret, moi je connais les siens. 

À la nuit tombée dans ses bras, j'oublie un peu les rires d'Otto, les colères d'Hector, les leçons de français de piano de maman. Le château de Coblence. Moi, le futur concertiste le plus prometteur d’Allemagne. Moi, promis à une brillante carrière de pianiste, je suis le garçon de ferme de Fontaine-au-Pire. J'ai pris la place du fils, voilà tout.

 

Et puis il y a eu ce jour de septembre. Le vingt-huit septembre mille neuf cent dix-huit. C'était un lundi. Une lettre est arrivée. Elles sont rares les visites du facteur. On a peur de cet homme.

Ce n'est pas de sa faute. C'est la fonction. Il faut bien quelqu'un pour apporter les nouvelles, bonnes ou mauvaises.

- Bonjour facteur.

- Bonjour Henriette.

- Quel vent t’amène? Un café? Une prune?

- C’n’est pas de refus Henriette. Hector n’est pas ici?

- Suis là, le Firmin. T'es pas vraiment le bienvenu pendant les heures. Tu le sais bien.

- Je le sais bien l'Hector. Ce n’est pas moi qui décide des noms sur les enveloppes l'Hector.

- C'est bien vrai. Mais viens au fait, puisque t'es là.

- C'est une lettre d'Allemagne.

- D'Allemagne ? Le kaiser veut récupérer l'alsacien ?

- Peut être bien ! Mais elle ne vient pas de Berlin, la lettre.

- Ah ! D'où qu’elle vient alors ?

- Coblence.

- Connais personne à Coblence et toi Henriette ?

- Bon Hector, tu la prends cette lettre ou je dois le faire moi-même.

- Oh tout doux l'Henriette. Je vais te l'ouvrir, cette lettre.

- Oui, ouvrez-là ! C'est peut-être des bonnes nouvelles. Les vraies mauvaises ne viennent jamais comme ça.

- Si tu le dis, facteur.

 

« Mes chers parents,

C'est moi Léon, je vais très bien. J'ai été fait prisonnier sur le chemin des dames en seize. Je suis en Allemagne depuis, d'abord dans une usine à Munich où on faisait des douilles pour les obus de cent quinze. Mais depuis le mois de janvier dix-sept, je suis à Coblence chez des gens très gentils. Je dois entretenir le jardin du château et je fais l'intendance. J'ai une chambre pour moi tout seul. Madame la comtesse m'apprend l'allemand et le piano. Je ne manque de rien. La guerre est loin d'ici. D'après monsieur le comte c'est très calme, chez vous aussi ? L'autre jour, il m'a dit que les allemands sont en train de perdre la guerre. Que bientôt ce sera fini, tout ça. Que le kaiser va démissionner. Enfin je n'en sais rien de tout ça. Je vous donne une photo que monsieur le comte a fait devant le château. Je suis au milieu entre eux deux.

Je vous embrasse très fort

Léon. »

 

- Mon Léon, mon Léon, comme il est beau! Il est vivant! Mon Léon est vivant chez les allemands!

Moi, j'étais là dans l'encadrement de la porte, pâle et transparent. Je n'avais pas besoin de voir la photo. Des comtes à Coblence, il n'y en a qu'un. Je ne pouvais rien dire. Je suis parti ramasser les fientes de ces maudits gallinacés. Puis, je suis descendu traire les vaches alors que ce n'était pas l'heure. Je voulais être seul. Et j'ai regardé mes mains, mes mains toutes calleuses. Et j'y ai déposé mon visage et j'ai pleuré. Je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer. J'ai crié toutes mes peurs, toutes mes rages, toute ma haine. Les six vaches m'ont entouré de leurs souffles protecteurs et j'ai cessé de pleurer. Je me suis endormi, lourdement, dans leur chaleur.

Je ne pouvais rien dire. Juste me taire. Me taire jusqu'au soir. Soir où dans les bras d’Élisabeth, je dirai mes chagrins, mes peurs, la lettre incroyable. Elle m'écoutera, me consolera, m'apaisera par son écoute, par son amour.

 

Charly Lambrechts.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
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Une CHANCE     

   

 

 

 

 

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Dans un regard inconnu

On peut y mettre son âme à nu

Trouver des pansements invisibles

Pour se sentir fort, même invincible

On peut toujours s'en sortir

Résultat de recherche d'images pour "regard"Il faut garder ce long soupir

Il suffit d'un peu de courage

Cela peut créer des ravages

Donner l'image d'une personne

Ecouter son cœur qui résonne

C'est important

Laisser aller ses sentiments

Je n'y arrive pas

Il est interdit de se dire ç a

Foncez tête relevée

Montrez votre bon côté

Cachez votre peur

Ouvrez votre cœur, sans ardeur

Tout dans la douceur

Un jour viendra, où l'on sonnera votre heure

Julien BURY

 

 

 

 

 

 
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Qui a volé l’orange de Noël ?

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Noël approche à grands pas. Au-dessus du Larzac, balayé par une bise atrocement piquante, une myriade de constellations scintillent chaque soir dans le ciel rougeoyant. Sur le seuil entrouvert de sa pitoyable chaumière, Alphonse se plaît à les contempler avant la veillée. Il tire de sa vieille bouffarde cabossée de généreuses et enchanteresses volutes qui s’élèvent vers l’étoile du Berger. Hélas, mille fois hélas, leur embarquement pour Vénus converge immanquablement vers la cheminée d’où s’échappent en larges circonvolutions les fumées de l’âtre en incandescence.

 

- « Ce n’est pas demain la veille que mon brûlot ira fêter Noël avec le Bon Dieu », se lamente-t-il. L’œil larmoyant, son bouc Gaspard, l’enfant de la maison, acquiesce d’un furtif mouvement de sa barbichette mal soignée. Veuf depuis une dizaine d’années de sa Victorine bien aimée, Alphonse n’a pu se résoudre à descendre du plateau pour finir ses jours en maison de retraite.

 

- « Qu’est-ce que j’irai m’enfermer dans cette prison dorée à taper la belote avec des vieux croulants ? Autant profiter ici du grand air avec mes chèvres et mon bouc »… Une attitude de pur et dur que n’approuve pas son fils Théodore ! Et si jamais il mourait là-haut sans personne à ses côtés pour l’aider à faire le grand saut ! Combien de fois a-t-il entendu à ses oreilles ces futiles remontrances…

 

- « Si je casse ma pipe, Gaspard connaît le chemin… Il ira prévenir le fossoyeur ! »… Seul, son petit-fils Guillaume approuve son obstination à vivre comme un vieux loup. Qui ne mange pas les chèvres ! Le jeune homme lui rend souvent de furtives mais appréciées visites.

- Tu fais mieux que tes parents… Ils m’appellent car ils n’ont jamais le temps. Mais quelque chose me dit qu’ils retrouveront le chemin du Larzac sans GPS quand j’irai embrasser les souliers de Saint Pierre….

 

- Au fait, qu’est-ce que tu as demandé au Père Noël, grand papy ?

- Moi tu sais, je n’ai pas des goûts de luxe. J’aurais simplement voulu que par miracle ma Vénus bien aimée se transforme en sorcière pour faire pousser un oranger sur le sol aride de mon Larzac…

 

- Oh là, grand papy, tu es sûr que tu n’as pas croisé dans tes rêves l’âme du docteur Alzheimer au moment de tes souhaits… C’est vraiment trop peu, ce que tu demandes, au siècle où nous vivons…

_ Mais non, mon petit Guillaume ! De mon temps l’orange de Noël c’était sacré. On avait intérêt à être sage dans cette époque de privations sinon on avait un vulgaire morceau de charbon dans notre bas de laine… Et toi au fait, qu’est-ce que le Père Noël pourrait t’apporter ?

 

- D’abord je n’y crois plus depuis belle lurette mais bon, il est question que mes parents m’offrent une voiture. Après je verrais bien aussi un caméscope, un appareil photo GRAND FORMAT, avec les enveloppes que la famille va me donner !

 

_ Diantre ! Voilà en fait des cadeaux. Où les gens ont-ils l’argent pour financer tout ça. Surtout en période de crise… Et une voiture quand même… On ne trouve pas l’argent sous le sabot d’une chèvre !

 

- Je ne voudrais pas te faire de peine mais mes parents ont leur petite idée. Ils se sont dits qu’à ton âge tu ne devrais pas tarder à fumer ta pipe sur l’étoile du berger. Tu en rêves tous les jours…  Du coup ils ont fait un crédit REVOLVING… Le temps qu’ils remboursent tout ça, ce n’est pas demain la veille… Et puis avec ton héritage, la petite maison, le troupeau, comme papa est fils unique, ça devrait s’arranger !

 

- Tu leur diras que le vieux a encore bon pied bon œil… Il pourrait bien avoir comme Michel Serraut des GASPARD 1, 2, 3, 4 ! S’ils avaient fait un bas de laine comme moi, on n’en serait pas là… Pour ça ils auraient dû aller au charbon au lieu de se la couler douce… À ce train-là, c’est moi qui vais leur porter des oranges derrière les barreaux pour les prochains Noël !

 

L’humoriste Grasjacqs

Texte interprété sur scène aux ateliers culturels

 

 

 

 

 

 

 

 
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