SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N° 16

 

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Octobre – Novembre - Décembre  2005

 

Numéro spécial "Jeunes" et "Humour"

 

Illustration BD page 2

Patrick MERIC

Hommage à André Flament  page 3  

Paule LEFEBVRE

JEUNES

 

Le petit arbre page 4

Thomas WANESSE

Le poisson amoureux page 4

Emmanuelle BERTHIER

Le singe rigolo  page 5

Ophélie BRASSELET

Le chat triste   page 5

Loïc CHATELAIN

Le chien errant de la plage page 6

Gary GRASSART

Histoire d'amour  page 6

Océane

Une amitié en or   page 7

Sophie CANONNE

Mon au revoir  page 7

Préscillia TRIGO

J'ai trouvé  page 8

Ecole Ferdinand Buisson-Cambrai

Et si…  page 9

Luciolle

La vérité  page 9

Christelle LESOURD

Le monde est là  page 10

Collège R-Barrault d'Avesnelles

HUMOUR et PATOIS

 

Souris t'es flashé ! page 11

Jean-Pierre LEFEBVRE

El quinquet de m'grand'mère page 12 

Gisèle HOURIEZ

Charlotte  page 13

Jacques HUET

M'lapin i a fait ses jones  page 14 - 15

Michel DAMEZ

Amuseries page 16-17

Jean-François SAUTIERE *

Chinquantaine, belle affaire page 18-19

Jean-Claude LAMPIN

Charat’in ch'ti  page 20

Daniel CARLIER

Yvon core dire page 21

Hector Melon D'Aubier  *

Le chapeau de la cime  page 22 

GRASJACQS

La bouillie d'Auguste  page 23

HERTIA-MAY

Pauvre Président page 24-25

Charles-Jean JACQUEMIN

Les superlatifs  page 26 

Auteur inconnu

Miracles du vin  page 27 

Auteur inconnu

Aller à pieds ou in carette ? page 28 

Marcelle LEMAIRE-DOISE

Extrait comédie patoisante page29-30

 

Muriel DUFETEL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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P1

 

LES ADIEUX DES AMIS DE LA CAUDRIOLE

 

à

 

ANDRE FLAMENT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

J’ai manqué le rendez-vous posthume que j’ai trouvé sur mon répondeur.

 D’autres que moi ont eu le même regret, car notre historien local aux multiples facettes avait battu le rappel,  il était plein de projets auxquels il nous associait.

 

Il nous a quittés… en plein travail.

 

Pouvait-il en être autrement pour cet ami super actif ?

 

Nous retiendrons, de ce « vieux jeune homme », l’étonnant regard, pétillant et farceur, qui ponctuait si volontiers ses multiples facéties.

 

                                Paule LEFEBVRE

 

 

 

 

 

P2

 

Le petit arbre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Il était une fois un petit arbre allergique aux petites fleurs  qu'il portait sur son feuillage tout vert.

A cause de ces petites fleurs, il tomba malade.

Il faisait de la floroplasma.

Il resta couché pendant un an et demi et il mourut.

Deux ans plus tard, on l'a déplanté de ses racines.

 

                           Thomas Wanesse

       8 ans ½

 

 

 

 

 

 

P3

 

LE POISSON AMOUREUX 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Un jour un poisson  se promenait dans le lac et vit courir une étoile de mer.

 

Il en fut tout de suite amoureux. !

 

- "Petite étoile de mer !"       

- "Qui m’appelle ?"    

-  "C’est le petit poisson" 

- "Pourquoi m’appelles-tu ?"

- "Je voulais savoir  quel âge tu avais"

- "J’ai 10 ans, et toi ?"  

- "J’ai 10 ans, moi aussi. "   

- "Où vas-tu  à l’école ? Moi je vais à l’école des poissons"

- "Moi aussi ! "

Dix  jours plus tard  ils sortirent ensemble en secret car une étoile de mer et un poisson ne vont pas ensemble.

 

 - "Oh regarde une bague !"

- "Mais tu as raison je vais la prendre et te la mettre au doigt. "

 

…Quand il lui mit la bague des gens apparurent  tout à coup.

 

- "Nous sommes les personnes  du destin nous avons tout arrangé et vous pouvez vous marier."

- "marions-nous maintenant !"

 

Ils se marièrent et ils eurent beaucoup  d’enfants !  

Emmanuelle Berthier

 10 ans

 

 

 

 

 

P4

 

LE SINGE RIGOLO

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Il était une fois un singe rigolo qui s'appelait Alphonse. Il habitait à côté d'une fontaine et il aimait bien chanter.

Son micro était une baguette magique mais il ne le savait pas.

Il rigolait toujours, et il dit un jour :

-"abracadabra ! Abracadabra ! là ! là !"

Et il disparut…

 

Il est en montagne, au sommet du Mont Blanc (4000 m). Il trouve dans un arbre près de lui une belle colombe qui l'aide, elle lui donne un conseil :

- "coupe cet arbre, ça pourra te faire des skis".

 Il suit son conseil, descend la pente et arrive à la fontaine avec la colombe et toute sa famille était là !

Ophélie Brasselet

 

 


 

 

 

P5

 

LE CHAT TRISTE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

C'est l'histoire d'un chat triste qui se promène dans la rue Sourmais et tout à coup, un papier qui s'était envolé, se pose sur son visage.

 

Il le prend, et il découvre que c'est une carte au trésor !

 

Alors il se dépêche d'aller retrouver le trésor dans la forêt noire mais il fait tellement noir qu'on n'y voit rien.

 

Soudain, il aperçoit une lumière qui scintille :

il court vers elle et que voit-il ?

 

C'était le trésor qu'il cherchait !

Il est si content qu'il se met à rire…pour la première fois !

                                                Loïc Chatelain

 

 

 

 

P6

 

 

LE CHIEN ERRANT DE LA PLAGE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Le chien errant de la plage traînait sur la plage tous les matins pour dénicher les poubelles.

Un matin il reçut  une lettre qui lui dit que son oncle l’invite à un concours de chatouille, mais le chien n’aimait pas les chatouilles.

Alors son copain qui n’est pas chatouilleux l’entraîne tous les jours 24 h sur 24. Le grand jour approche.

Maintenant il n’est plus chatouilleux le grand jour est là.

Il les défit mais le dernier est assez difficile il va lâcher mais il tient les 5 minutes il a la médaille d’or !

Le lendemain, une famille vient l’adopter et il se sent heureux

Gary Grassart

- 9 ans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P7

 

HISTOIRE D'AMOUR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Pourquoi suis-je née ?

Pourquoi je vis ?

Le réveil a sonné

C'est encore aujourd'hui

Pourquoi j'en ai assez ?

Pourquoi j'en ai envie ?

Pourquoi tu m'as quittée ?

Pourquoi je t'ai menti ?

Quand je t'ai dit que je ne t'aimais plus.

Alors que je t'aime encore.

Et pour toujours !!!

 

Océane

 5ème Collège J.Monnet

 


 

 

P8

 

UNE AMITIE EN OR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Notre amitié durera, à jamais elle brillera

Pouvez-vous croire, la complicité que l'on peut avoir ?

Lorsque nous sommes tous, tout parait banal à nos yeux

Ce qu'on peut être stupide parfois, mais c'est ce qui fait notre joie

Du plaisir, on en a à profusion, pensant que tout ce qu'on fait

est si bon.

Mais on s'amuse réellement à fond Car on est reliées par

un puissant pont.

Les liens entre nous sont très forts, jamais ils ne seront morts

Toujours nous préserverons leurs pouvoirs

Même lorsque nous aurons de la difficulté à le voir.

Sophie Canonne

17 ans

 

 

 

 

P9

 

MON AU REVOIR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Tu m’as fait souffrir

Tu m’as fait partir

Et tu veux revenir

 

Pourtant ce n’est pas mon désir

J’ai trop eu mal

J’ai été déçue

 

Je sais ça fut brutal

Mais je ne t’aurais pas cru

 

Se plaindre sans fin

Ça ne sert à rien

On peut repenser

A notre passé.

      Préscillia TRIGO

 

 

 

 

P10

 

J'ai trouvé

Classe de Mme Boulin  - Ecole F.Buisson de Cambrai

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

J’ai trouvé

 

Dans ma grande maison

J’ai vu un p’tit ourson

 

Dans mon petit jardin

J’ai vu un lutin

 

A côté de l’hôpital

Il y a un grand cheval

 

Dans la salle de karaté

J’ai vu un homme très musclé

 

Sur l’aile de mon avion

J’ai trouvé un ballon

                        Mouna

 

J’ai trouvé

 

Dans mon mini salon

J’ai trouvé un ballon

 

Tout au fond de mon grenier

J’ai trouvé une araignée

 

En visitant le zoo

J’ai trouvé un domino

 

Dans mon porte monnaie

J’ai trouvé un jouet

 

Au fond du canapé

J’ai trouvé un balai

 

En soulevant la moquette

J’ai trouvé une sucette

                        Mégane

 

J’ai trouvé

 

Dans mon grand salon

Il y a des bonbons

 

Dans mon porte monnaie

J’ai vu un p’tit jouet

 

Sous mon canapé

J’ai trouvé un balai

 

Tout au fond de ma poche

Une petite cloche

 

Derrière le coussin

Dormait un gros requin

                        Amaëlys

J’ai trouvé

 

Dans ma caisse à jouets

J’ai trouvé un collier

 

Dans la voiture à mon papa

J’ai trouvé un p’tit soldat

 

Dans la tour du château

J’ai trouvé un p’tit couteau

 

Et au milieu du salon

J’ai trouvé des bouchons

                        Erwan

 

J’ai trouvé

 

Sous le lit de mon p’tit frère

J’ai trouvé un morceau de verre

 

Dans mon porte monnaie

Un petit cavalier

 

Au fond de mon tiroir

J’ai trouvé un pompon

 

Rangée dans mon cartable

J’ai retrouvé ma table

 

                        Anaïs

 

J’ai trouvé

 

J’ai trouvé sous la moquette

Une boîte d’allumettes

 

Dans ma chambre, sous mon ballon

J’ai trouvé un p’tit bouchon

 

Au milieu de la forêt

Il y a une araignée

                        Elodie

 

J’ai trouvé

 

Au milieu du salon

J’ai rencontré un lion

 

Tout au fond du grenier

Dormait une petite fée

 

Dans mon très, très grand coffre

J’ai trouvé une gaufre

                        Peter

 

J’ai trouvé

 

Dans mon pantalon

J’ai vu un ballon

 

Sous le lit de mon petit frère

J’ai vu une fermeture éclair

 

Puis, sur mon grand bureau

J’ai vu un domino

 

En dessous du carrelage

J’ai trouvé un passage

 

A côté de mon bonnet

Il y a une araignée

 

Tombé de mon armoire

C’était un grand miroir

 

                                                                        Pauline

 

J’ai trouvé

 

Dans la boîte à couture

J’ai trouvé une voiture

 

Dans la très grande armoire

J’ai trouvé un canard

 

Sous le très grand sapin

J’ai trouvé un gros pain

 

Au fond de la grande poubelle

J’ai trouvé un bout d’ ficelle

 

Dans la salle à manger

J’ai trouvé du papier

 

Sous le lit de mon frère

J’ai trouvé un grand verre

                        Léa

 

J’ai trouvé

 

Au milieu de la forêt

J’ai trouvé un p’tit jouet

 

En soulevant le coussin

J’ai trouvé un petit lapin

 

Au milieu de mon salon

A poussé un champ de melons

                        Fabien


 

 

P11

 

LA VERITE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

La nuit est si belle,

Les étoiles font du zèle

La lune m’a confié

Que les beaux jours arrivaient.

Une météorite à mes pieds

Où ton nom était gravé.

J’ai rencontré E. T.

Que le monde est petit !

Il m’a regardée

Et a eu l’air étonné

De savoir que de vue

On s’était perdus.

Mais, la vérité

Est qu’on s’est quittés

Car quand le soleil s’éveillait

Nos cœurs se consumaient.

Le jour s’est levé,

Je ne t’ai pas oublié

Mais, j’aurais préféré

Ne pas voir le rideau baissé.

              Christelle Lesourd

 18 ans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


P12

 

Le monde est là

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

                                Le monde est là

                                      Le merle et ses graines

                                      L’arbre et son nid

                                      Le chien et l’os

                                      Nous sommes

                                      Entourés d’animaux.

                                                               Emilie

 

Le monde est là

Ses animaux

Le vent et la pluie

La pie et ses cerises

La rivière avec ses truites

Le monde est là

Simplement.

                                Geoffrey

 

                Le monde est là avec les oiseaux

                                      Et les sapins

                                      Avec le vent, les animaux

                                      La terre mouillée

                                      Et l’eau qui avance

                                      Doucement

                                      Qui passe sous le pont

                                      Le monde est là

                                                Guillaume

 

Le monde est là

Le chêne et son gland

La haie

Et son rouge-gorge

Les feuilles mortes

Et leur changement de couleur

Le monde est là

Pour les arbres.

                                Jérôme

Collège Renaud Barrault

 d’Avesnelles

 

 

 

 

P13

 

Souris, t'es flashé !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Dins ces momints-ci, in discute bocop rapport aux radars automatiques. Alors quo qu’y n’ d’est ?

Te roules in auto su inne route du que l’ vitesse a n’ dreut pos dépasser 110 km /h.

Si te passes à 115 t’es photographié et deux treus jours après, t’arceus un procès qui t’ dit cobé d’ points in moins t’as su tin permis et quelle aminne te dreut païer.

Y’ est certain qu’y a tellemint d’ tués su les routes qui falleut faire queute quose. Mais intre cinquinte et soixinte kilomettes à l’heure, y feut vraimint ête fort pou s’in rinne compte à moins d’avoir toudis l’eul su l’ compteur et à c’ momint-là, c’est dingereux !

Au matin, j’ai carculé qu’ su un aller r’tour à Quimbrai, si y’ aveut eu des radars j’ n’aveus pus d’ permis, tout in n’ conduisint pos comme un sovache !

Coù qu’ j’espère, c’est qu’ les sous in grinne quintité qui vont ête ramassés y vont servir à faire des meilleures routes. Et les deux minisses flashés in allint inaugurer un radar, jouquu’y z’ont cor leu permis ? J’in parleus à Batisse.

Léocadie al s’in fout, al n’a pos d’auto. « Mi, qu’al sacque, j’ préféreus qui z’install’tent des radars pou contrôler les godailleux qui rintent, minme à pied, à leu mason.Ti, Batisse, ça t’ cout’reut cair parce qu’ t’as souvint un verre dins l’ nez in r’v’nint du bistrot ! » « Ti, qui répond Batisse, si y’ aveut des détecteurs d’indoulles, te s’reus souvint su l’ photo ! »

 

 

Pis après i'm'dit :

L’eute jour j’aveus b’son d’un groé pou préparer un coin dins min courtil pou arpiquer du poret. J’ sus allé imprinter c’ti d’ Batisse.

Comme y feuseut inne caleur d’ours in a bu inne bonne cheupe, assis pas d’z’ou sin cérisier à l’ombe et in a d’visé d’séquos et d’eutes.

« T’as vu qu’ j’y dis, les Américains et les Inglais y sont bé inmerdés de n’ pos trouver d’armes d’ destructian massive in Irak ».

« Mi, j’ vas t’ dire, qui répond Batisse, vu l’ nombe ed morts qu’in artrouve dins des charniers, l’ prinmière arme d’ destructian massive c’éteut Saddam liminme ». Y’ a queuque feus des bonnes idées, Batisse. Comme quo, minme in étint allé à l’école dins les courts-jours, in peut avoir du bon sinsse.

« T’as vu, qu’ j’arprinds, les gindarmes y vont sacqué d’dins quind des gins y s’ront pris à conduire trop vite o bé fin rosses. Aveuc suppressian du permis et confiscation d’ l’auto ».

Léocadie, toudis à l’affût, al sacque à Batisse : « ti, si t’éteus contrôlé à chaque feus qu’ t’arvié du bistrot, in t’ confisqu’reut tes solés et t’arvereus à pieds des caux pus souvint qu’à tin tour ! »

de Jean-Pierre LEFEBVRE

 

 

 

 

 

P14

 

EL QUINQUET DE M’ GRAND’MERE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Su’ sin pied in argint, i’ trônot d’ zeur l’omère,

L’ réservoir peint à l’ main, ch’étot d’el porcelaine,

Personne n’osot l’ toucher : in connaissot grand’mère,

Ch’étot in « objet d’art » hérité d’ tante Hélène.

 

Ch’est ainsi qu’ tous les jours, inter ses mains fanées,

All déquindot l’ quinquet pou’ l’ rimplir ed pétrole,

Avec mille précautions, all’ netchiot l’ verre galbé,

A l’aide d’in chiffon d’ toile qu’all’ trimpot dans d’ l’alcool.

 

Insuite, all’ réglot l’ mèche, just’ avant l’alleumer,

All’ rajustot bin l’ verre, et l’ quinquet étot prêt.

Au mitan d’el tape ronte qui sintot l’ bos chiré

All’ vénot l’ déposer pou’ l’admirer d’ pus près.

 

Et quand l’obscurité invahissot l’ mason,

D’in geste solennel, all’ craquot l’alleumette ;

Ch’est alors qu’el quinquet éclairot tout l’ plafond,

Et grand’mère souriot in plachant les assiettes.

 

Mi j’étos fascinée pa’ c’ grind rond lumineux

Qui s’ dessinot si bin au-d’zeur ed nos assiettes ;

J’ busios qu’au paradis, les anges étot’nt heureux

D’avoir el même halo plaché pa-d’rère leu’ tchiètes.

 

Pindant qué j’ révassos, grand’mère avot amm’né

Les patates bin roussies, cuites dins in étouffoir ;

A l’ lueur du quinquet, in c’ minchot à souper,

Mais déjà j’ ravetchos les coins d’meurés dins l’ noir.

 

In mingeant l’ fromache blanc su’ inn tartine burrée,

In écrasant m’ pint’chière pourtant appétissante,

J’ comminchos à printe peur, et j’avos m’ gorche serrée,

J’ véïos pa’ tous côtés des ompes hallucinantes.

 

J’ savos bin quel souper, cha n’étot qu’in répit,

Et qu’in momint après, j’ mont’ros dins l’escalier,

Qué j’ partiros tout seu’ avec inn tchiote bougie,

J’appréhindos l’ momint d’ m’ertrouver su’ l’ palier.

 

Et quand arrivot l’heur’ et m’in aller couquer

Ej sintos m’ main tronner, et l’ bougie vacillot,

J’ véïos des biètes affreusses, j’avos peur d’avincher,

J’avos tell’mint la troulle qué min souper r’montot.

 

J’avos bin essayé dé d’minder à grand’mère

Qu’all mé prête el quinquet pou’ n’ pus avoir si peur,

Mais j’ l’avos jamais vu pousser parelle colère

Personne n’ dévot toucher in objet d’ telle valeur.

 

J’ m’étos donc résignée à garder m’ tiote bougie

Quand par in bieau matin, grand’mère toute agitée,

M’annonça, triomphante, qu’après bin des soucis,

L’ courant, dins not’ mason, s’rot bintôt installé

 

C’ qui n’ l’a pas impêché, incor longtemps après,

Tous les jours d’astiquer sin quinquet d’ porcelaine,

Avec mille précautions, all’ a continué

A netchier l’ verre galbé in souv’nir d’ tante Hélène.

 

Malheureus’mint in jour, inter ses mains usées,

El quinquet a gliché, ch’est comm’ cha qu’i’ a fini.

In ravetchant l’omère, grand’mère a souvin bré,

Mais mi, j’ peux vous l’ jurer, j’ n’ai pas r’gretté l’ bougie.

 

 

bré : pleuré

 

d’zeur : au-dessus

 

j’ busios : je pensais

 

omère : armoire

 

ompes : ombres

 

 

Gisèle HOURIEZ-MACAREZ

de  Vertain

 

1er prix de la Sté d’Emulation – Cambrai

Avril 2000

 

 

 

 

 

 

P15

 

CHARLOTTE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Quand qu’in a eu presque fini d’artaper1 cheul tiote since abandonnée qu’in avot acatée in THIERACHE, in s’a d’mindé chu qu’in allot faire d’ cheul pâture qui l’intourot. Artraités, comme in avot du temps d’vant nous, in s’a décidé à intreprindre d’ l’él’vache. In a donc acaté des poulets, canards, oies, lapins et ein couple d’ moutons.

                                        

Ches deux là, i z’étotent aucor tiots et amiteux comme d’ z’infants. I z’ont vite compris qu’in suivant l’ patronne, i n’y perdotent point. Ch’est ainsi, qu’ tous les matins, quand qu’al arvenot d’avoir donné du grain à l’ volaille, Charlot et Charlotte l’ suivotent jusque … dins l’ mason. (In étot cor in travaux et cha arsonnot2 ein tiot cop à « l’ boutique à BOULOUTE »3).

 

Ch’est comme cha qu’in a su qu’ des moutons cha pouvot s’ régaler aveuc eun’ tartine. Vous s’ doutez bin qu’in rin d’ temps, i z’ont fait partie de l’ famile ! D’ailleurs, ch’est nous tiots infants qui l’ z’ont baptisés ainsi et, croyez me, Charlot et Charlotte arconnaichotent leu nom quand qu’in l’ z’app’lot. Faut dire aussi qu’ pindant les vacances, in étot bétôt obligés d’arfuser du monde : aussi bin ches tiots d’ LILLE qu’ cheux d’ MERICOURT, i voulotent tertous venir faire ein stage à l’ MAISON CASSEE (comme l’avot app’lée nou tiot dernier quand qu’i a découvert cheul ruine qu’in avot acatée !) Ch’est à ch’ti qui juot aveuc ches deux grosses boules d’ laine et fallot vir comme al étot heureuse Charlotte quand qu’AMANDINE, nou tiote fille, l’ prenot dins ses bras ! Faut arconnaître que, comme chez les humains, ch’est l’ femelle qui étot l’ pus douche.

 

Eun’ affaire qu’in avot point busié, ch’est que, comme chez les humains aussi, ches moutons veulent perpétuer cheul race. Cha n’est qu’ quand qu’in a vu Charlotte dev’nir pus grosse qu’ sin comarate, qu’in s’a rindu compte qu’in allot avoir de l’ famile. Est i besoin d’ vous préciser qu’al a été bradée cheul tiote brebis ? In pus ed’ l’hierbe qu’al avot à s’ portée, in li a acaté des rachennes d’ chicons et faut croire qu’al aimot cha pasqu’al n’in laichot pos eun’ miette.

 

Conseillé par ein él’veur du coin, y a fallu veiller au grain4 dins ches derniers momints et même dins l’ nuit d’sus la fin. Mais, ch’est justemint l’ jour qu’ j’étot absent que m’ fimme s’a artreuvé sage-fimme à 5 heures du matin. Pasque, si cheul biête al arrive à s’ débrouiller toute seule, i faut raviser si cheul pieau, qui inv’loppe ch’ placenta, n’arbouche point l’ musieau de ch’ l’agneau, chu qui pourrot l’asphyxier. Eh bin ! M’ fimme al se n’a bin tirée, surtout qu’al a du n’inl’ver deux d’ pieaux ! Eh ouais ! Charlotte al nous avot fait des jumeaux ! Brave Charlotte !

Après ein cop parel, al a dev’nue l’ tiote bradée de l’ famile. Nous tros autres moutons étotent partis d’ pus belle lurette qu’al étot toudis pinsionnaire de l’ maison cassée !

 

Et quand que l’ momint d’ nous séparer i est arrivé, i n’étot point question qu’al alle, comme l’ z’autes et comme ches volailles, garnir ch’ congélateur. In l’a donc vindue à ein comarate-boucher qui étot aussi traiteur. Mais quand, peu d’ temps après l’ vente, i a organisé eun’ soirée couscous, in n’y a point été. I arot été capable d’ faire : « béé, béé, béé » pindant ch’ repas, in passant à côté d’ nous. Et, telle que j’ connos m’ fimme, al se s’rot mise à braire… in busiant à Charlotte !

Jacques HUET

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P16

 

M’ LAPIN I A FAIT SES JONES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Bouboule et Momo totent deux  comarates d’usine. L’un tot puteut minguerlot et l’eute rond comme un tonniau. Un jour qué Bouboule tot bin inch’pé pou faire un ouvrache ia d’mandé à Momo d’ li donner un coeup d’ main. Pou larmercier i li donna un jone ed lapin. Momo tot fin héreux, li qui vnot dperte sin cat, i dallot povoir lamicloter comme un infant. Au fil des jours el lapin inflot à vue d’oeul, ch’est vrai qu’ Momo tot toudis à l’intour, is totent comme cul et qu’misse, minme quand i f’sot sin tiot niquet après l’ déner, l’ lapin dormot dins s’ n’écour.

 

Un jour Bouboule dit à Momo : « In vot qu’em lapin ié bin norri, té v’ros li faire faire des jones.

- Quoè tin lapin, ch’ n’est pus à ti, té mé l’ l’as donné et pis point question d’li faire faire des jones, quo qu’ej fros avec cha. »

Et à chaque fos qu’ Bouboule v’not vir s’ comarate ch’tot toudis l’ minme ringaine.

Un jour qué Momo tot parti à l’ pèque pou l’ journée, Bouboule s’am’na avec un mâle et l’affaire fut faite in moins d’ deusse.

 

Bin des jours pus tard, j’ rinconte Momo à l’étang d’ pèque à Artes et ène milette à l’ fos in pale dé s’ lapin.

-J’ comprind mie, m’ lapin d’pus un momint d’ichi i saque ses poils.

-Ch’est pace qu’i va faire ses jones.

-Cha s’ peut mie, j’ l’ai point mis à mâle.

-Bin atombé, comme vous êtes à côté d’enne pâture, ia un lapin d’ garenne qu’ié v’nu li rinte ène tiote visite.

-Ninr, cha s’ peut mie, m’ lapin ié dins ène baraque dins m’ n armisse.

 

Un bon mos pus tard j’ rinconte Bouboule.

 

-D’us qué t’ t’in va comme cha, qu’i m’ dit.

-J’ m’in va vir Momo, cha fait un tiot momint qu’ej l’ai mie vu.

-Si té veux j’ m’in vas avec ti, t’as del plache dins t’ tiote carette.

Miyard dé zo, un pod parel, pinsez donc j’ croios qué m’ voture allot faire el cubériau su l’ côté. Mi qui volot avoir ène situation elvée, ichi j’ d’avos ène.

 

Arrivé à d’ mon d’ no comarate, Bouboule n’ savot pus déquinte. Ia follu qu’ej d’alliche querre Momo. Mi dins l’ voture l’ poussant dins l’ doeus et Momo l’ saquant pa ses gampes.

-Ej sins qu’i vient, qui dit Momo.

-Eh andoulle té in train d’inl’ver m’ maronne.

Avec bin d’ l’about, Bouboule ia fini pa déhutter.

 

Ch’est in discutant insanne qué j’ai compris pourquoè Bouboule tot v’nu avec mi. I savot quoè l’ vacabond. Ch’tot pou vir el tiète à Momo. In dé fut fait i-avot d’ quoè.

 

-Man mer j’os’ros pus l’ toucher, i veut m’ morte et pis i arot bin un rat qu’ia fait s’ nid dins l’ baraque, ia eune grosse touffe ed poils dins l’ fond et pis quand j’ mets à minger d’ l’hierpe pis un quignon d’ pain, i resse pus rin, j’ai tindu eune attrape et les rats is s’ font mie printe.

-I n’ d’a mie tant qu’ cha in va daller vir, répond Bouboule.

Arrivé d’vant l’ baraque, i ravisse el lapin, pis i zieute dins l’ fond tout in disant : « T’ lapin ia fait ses jones. »

-Ah ninr, ninr, cha s’ peut mie, j’ l’ai point mis à mâle, mi j’ té dis qu’ia un rat qu’ia fait s’ nid là d’dins.

-Combin paries-tu ?

-Eune boutèle.

-Attintion i va t’ morte.

-Vas-t’in macaveule, j’ mi connos miux qu’ ti in lapins.

Bouboule avanche es’ bras dins l’ fond dé l’ baraque et i rassaque un tiot jone ed lapin.

-Et cha quo qu’ ch’est, un rat ?

Momo iavot s’ sang tout artourné. I n’ savot pus quoè.

-Man mer, ch’est point possipe, c’mint qu’ia fait ? J’ m’artroufe chi avec eune nitée d’ lapins, combin i n’ d’a ?

Bouboule l’ z’a compté… 10 qu’i avot.

-Té veux qu’ j’in fous tros quat’ dins l’ basse campe ?

-Ah ninr, rin d’ tout cha et si is z’armontent quand j’irai dévaller m’ maronne, ninr laiche zés d’dins.

 

Vos povez m’ croire, l’ fumelle alle z’a nourri tertousse. Quand is z’ont té bin dégotés, dins l’ baraque cha c’minchot à ète à l’étrot. Comme Momo n’avot pus d’ glaines dins s’ pouiller, i s’a dit j’ vas faire des baraques, mais i n’avot point d’otieus pou c’ ginre d’ouvrache et ia d’mandé à Bouboule un cop d’ main.

 

C’ jor là if’sot fin caud et ia mis l’ fumelle avec ses jones dins un ravache dins s’ gardin. Pindant c’ temps eusses is f’sottent les baraques. Ouvrer sans boire un cop, ch’tot mie leu n’affaire. Is s’ sont mis à chucher l’ groeus rouche et à l’ breune is tottent quervés, pir’ qué d’avoir fait ène neuvaine. Bouboule n’ sé sintant mie in état d’ s’in raller, ia là couqué. Et les lapins dins tout cha… i z’ont couqué à l’ cour.

 

L’ lind’main in s’ réviant Momo vot s’ comarate à côté d’ li. In l’ mambournant i li dit : « Hé quoesse té fais là dins m’ lit ? »

-Chu qué j’ fais chi. Hier j’ sus bin v’nu t’ donner un cop d’ main pou tes baraques à lapins et in a bin vécu.

-Mes lapins… Man mer is sont restés déhors.

Habile, Momo met s’ maronne et file à s’ gardin. L’ ravache tot cor là, mais les lapins avottent fait un tro et déhuttés.

 

Momo n’ z’a jamais arvu. Les pus contints ch’tot les cacheus du villache, car el jor d’ l’ouverture i n’ d’a pus d’un qu’i avot un lapin dins s’ carnasse et ch’tot mie un garenne.

                                                                           Michel Damez

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


P17

 

AMUSERIES    

 de Jean-François Sautière

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

J    Quand mozarella Vivaldi s’en coupe une tranche.

 

J    Pour le pêcheur espagnol, l’appât est là.

 

J    Depuis qu’il persévère, il ne va plus à la pêche.

 

J    « C’est ici que le haut guérit…

Oui, mais c’est là que le bâts blesse. » (mémoires d’un âne)

 

J    Pas besoin de couteau aztèque pour se couper une tranche de bœuf mexicain.

 

J    Pris d’une colique en plein vent, le taon pète.

 

J    Pour calmer le rut à Bagua, le médecin lui a prescrit un sirop de navet.

 

J    Quand tu enlèves tes chaussures, je trouve sabot.

 

J    Ce n’est pas parce que le pot tache que l’élève est sale.

 

J    Quand l’amour est triste, les amants peinent.

 

J    Comme il aime les animaux, le pacha n’est pas chien.

 

J    Sur le pollen de la fleur le bourdon pisse-t-il ?

 

J    Pour le buveur de bière imberbe, la mousse tache.

 

J    Le médecin s’en balance de ton escarre, Paulette.

 

J    Qui parle, ment ! (parole de député)

 

J    Comme elle en voulait toujours plus, on l’appela recrue des sens.

 

J    Le silence des espaces infinis m’est frais (aveu d’esquimau)

 

J    Dans un car, serrés, les voyageurs sont prisonniers.

 

J    Le roi du Tonkin est monté sur un âne à mites.

 

J    Lâchant l’hotte à riz, notre hôte a ri quand l’otarie tomba à l’eau tarie.

 

J    Si de la cornemuse l’accord ne m’use, cependant hélas ! La corne m’use !

 

J    Le sarrasin a trouvé dans sa poche un taon plié.

 

J    Le fromager reste sans voix devant ce bris de mots.

 

J    Le petit serf prend son élan pour aller voir sa reine.

 

J    Pour le juge impuissant l’affaire domine ici.

 

J    Ce petit facteur sans uniforme est un nain posteur.

 

J    Il m’en chaut que le pingouin choit.

 

J    La grenouille arrive à son rendez-vous dans les temps.

 

J    A l’Australie ? Ici Sydney !

 

J    A l’eau croupie ? Ici terme !

 

J    Dans l’écurie le soir on peut voir des poneys de nuit.

 

J    Ce mercenaire mexicain est un sombre héro.

 

J    Oh ! Ma douce créole

            Donne-moi ton blanc seing.

 

J    Le train est arrivé sans crier gare.

 

J    Le peintre s’est fait payer en pièces de Monnet.

 

J    Poète et rêveur, le chasseur a perdu son fusil : il est mal armé !

 

J    Quand je me couche tard, je me lève pataud.

 

J    Plongé dans la canicule, le merle en frit !

 

J    Le mari de Marie, marri, n’a ri, Harry.

 

J    Mais d’où vient ce croco ? D’île !

 

J    Quand elle lui écrit, le peintre apprécie ces mots d’elle.

 

J    Comme elle n’est pas vicieuse on ne verra pas la décente aux enfers.

 

J    Et Lola l’a franchi, le pas de vice (constatation d’un serrurier cocu).

 

J    Après un régime, les cuisses s’affaissent.

 

J    Mon coiffeur a le coup pour faire de belles nuques.

 

J    Après avoir déchiré sa toile le peintre s’est écrié : « L’art est nié ! ».

 

J    Quand je vois ta lune j’en ai plein les cieux.

 

J    Le boulanger cuit la nuit. Mais il l’a laissée trop brûler : elle est noire.

 

J    Il ne faut pas confondre :

 

J    Le roi qu’on introduit et le prince consort.

 

J    L’empereur prolixe et le sire concis.

 

J    Une mouche pressée et un taon d’arrêt.

 

J    Pas de porte à céder et fenêtre à acquérir.

 

J    Apostasie et crise de foie.

 

J    Ravaler une façade et se manger un mur.

 

J    Conte à minet et histoire pour chat malade.

 

J    Les éléphants et les zélés faons.

 

J    Piton rocheux et serpent de montagne

                                                                                                                                    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

P18

 

CHINQUANT’NAIRE, BELLE AFFAIRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

A tous mes comarates

Pour chés années d’amitié passées insanne

A rire et à fou rire

 

Cha fait jusse chinquante ans, ch’ t’année, qu’ j’ sus v’nu au monte.

Sur min berche, les bonnes fées ont sûr’mint dû s’ pencher,

L’ meilleur’ preuf’, ch’est qu’ j’ sus queu, ichi, dins l’ Pas de Calais,

Alors qu’ j’auros pu querre dins chint lieux à la ronte.

 

Si j’avos eu l’ talent d’Alexandre Desrousseaux

Ch’est c’ qu’aurot pu écrire, sur mi, ech’ père Simons

L’ jour de m’ n’anniversaire, mais j’ n’ai point l’ prétintion

D’aller rivalizer aveuc un tel platieau !

 

Adon, in chinquante deux, peu d’ temps après la guerre,

Dins l’ décours ed’ Janvier, mes parints m’ont vu naît’.

Cmindé neuf mos pus tôt, sans tambour, ni trompette,

J’ sus vénu in brayant au pus fort ed’ l’hiver.

 

J’étos putôt langreux, j’ diros mêm’ maiguerlot,

Sans un caveux su m’ tiête, ni dins m’ bouque eun’ seule dint,

J’ n’étos vraimint point gros et je n’ pésos sûr’mint

Tout nut’, sans mes pichous, à pein’ pus qu’ tros kilo.

 

Pour rimpleumer sin fiu, m’ mère m’a nourri à l’ tette.

Si j’ai bin profité in beuvant à l’ tototte

Cha n’ m’a point impêché d’ querre malate comm’ es’ autes

All’ a dépinsé pus in chirop, qu’in chuchettes.

 

Eun’ fos prope à chinq ans, à l’école j’ sus rintré.

D’abord à l’ pus pétite pour mi m’habituer.

J’y ai apprins à lire, à écrire et compter

Et pis qu’ ch’ n’étot point bieau d’ mette ses dogts dins sin nez !

 

Mes maîtes disotent ed’ mi que j’étos eun’ bonne tiête

Qu’in f’rot quette cosse ed’ mi, seul’mint i avot un mais

Eun’ buque, eun’ tiote bêtisse, tros fos rien faut l’avouer

Mais in n’ vous l’ dijant point, ej’ séros malhonnête.

 

Figurez-vous, mes gins, que ch’ti qui parl’ pour l’heure

Avot, dès s’ pus jonne âche, dins s’ tiête qu’eun’ seule pinsée

In ravisant les filles sous l’ porte des cabinets

A chinq ans bin sonnés, j’ rêvos dev’nir docteur.

 

J’auros sûr’mint pu faire tous les métiers d’ el’ terre

Drècheux d’ puches, brasseux d’ vint, couvreux ou bernatier,

Raccomodeux d’ vaisselle, fossoyeux, carpintier,

Ou bin carrieux d’ carbon et p’tête mêm’ fonctionnaire.

 

Mi ej’ séros met’cin, j’ l’avos toudis voulu

Et rien et pis personne n’arottent pu m’ faire canger

Faut dire qu’ pus têtu qu’ mi, i aurot cor que l’ mulet,

Quand j’ai m’ n’ idée dins m’ tiête, je n’ l’ai point à min cul !

 

A l’âche où les garchons cminchent à coerir jupon

Qu’ su leu minton quat’ poils timid’mint moutrent leu nez

Et que dins leus maronnes i sintent in eusses monter

L’invie d’aller définte leu pays, leus taïons,

 

Me v’là régimenté pour chinquante deux semaines

Histoire ed’ faire mes classes et pis d’apprinte à boire

Et à défaut d’ médalle, n’ cachant point la gloire

Em’ seule, unique, victoire cha s’rat m’ première ferdaine.

 

Eun’ jonne fille qui cantot dins l’ corale de s’ paroisse

Dins s’ rope à fleurs, rachmèie d’un grand capiau à ch’ riches,

Je l’avos arpérée, muché dins l’ fond d’ l’égliche,

A s’ voix d’ reule mal graissée, alle manquot point d’audace.

 

C’ qu’in a pu faire insanne derrière ech’ monumint

J’ n’ai point l’ drot d’in parler, ch’est terrain défindu.

Vous d’vin’rez aisémint qu’in n’ juot point qu’au pindu

Des mauvaisses lanques ont dit qu’in y r’tournot souvint !

 

Aux dires de m’ n’ intourache, d’elle, j’in avos plein m’ bouque,

Du jour où je l’ai vue, je n’ai eu d’yux qu’ pour elle,

Alle avot su d’un cop mette min tchoeur in foufielle

Eun’ seule fléque a suffi, Cupidon a fait mouque.

 

Contint d’avoir treuver un soler à m’ pointure

L’ temps étot v’nu pour mi ed’ pinser au mariache.

J’ai d’mindé à sin père es’ main comme ch’est l’usache

In priant el’ bon Diu qu’in n’ me bate point frodure.

 

El’ temps d’ête inbanqhés, d’inviter les parints,

D’ cujir em’ rabilhure, elle es’ rope ed’ mariée

In n’ s’est point fait prier pour écanger nos ouais

Tout l’ villache étot là, i n’ manquot point un tchien !

 

Pour es’ mette in ménache, ch’est cor vrai aujord’hui

Faut treuver un log’mint et cacher du traval.

J’ai pris c’ qui s’ présintot, au hasard dins l’ journal

Et ringé mes invies dins ch’ panier à oubli.

 

Mais pour l’heure, i est temps d’arwettier in arrière

Arrivé à nos âches, d’ faire comm’ nos dirigeants

A la fin d’ leu mandat, ed’ drécher sin bilan

Et vire chu qu’in a fait et c’ qu’in aurot pu faire !

 

La vie nous laiche rar’mint de l’ plache pour nous cujir.

Les idées qui trottotent, tout gamin, dins nos tiêtes

Les plans qu’in a tertous tirés sur el’ comète

Ont souvint eu grand ma pour un jour aboutir.

 

Lors si j’ devos donner à vous, futurs parints,

Les consels d’un jonne fiu, fort d’ ses chinquant’ printemps

En’ contrariez jamais les rêfes ed’ vos éfants

In n’ manqu’rot, à cop sûr, ni d’ docteurs, ni d’ met’cins !!

Jean-Claude Lampin

Mars 2002

 

 

 

 

P19

 

CHARAT’IN CH’TI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

1

 

Min prémier n’ plait pont à min pied

Min deuzième roule su les tapis

Min trozième, ch’est inne voïelle

Min quatrième, i peut ête coulant

 

Et min tout i jue dins les bals

 

2

 

Min prémier i-a l’ niméro sept pou l’ cinéma

Min deuzième tue des mouques occationnell’mint

Min trozième ch’est un pronom personnel picard

Min quatrième veut dire « les » dins note parlache

 

Et min tout i peut s’ dire : arfaire

 

3

 

Min prémier trône su les pistes

Min deuzième i-est souvint particuïer

Min trozième i s’ dit aussi : mélinger

 

Et min tout i fait frissonner

Par daniel CARLIER

 

Réponses :

1 – CORDEONNEUX (COR-DE-O-NŒUD)

2 – ARQUEUMINCHER (ART-QUEUE-MIN-CHES)

3 – DECATOUÏER (DE-CAS-TOUILLER)

 

 

 

 

 


P20

 

LE CHAPEAU DE LA CIME…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Le chapeau de la cime

 

Est tombé dans l’abîme

 

Fallait vraiment que l’on trime

 

Pour les besoins de la rime.

 

Les « si » n’aimaient pas les rais,

 

Même si on écrivait un beau texte d’un seul trait.

 

Mais ou est donc or ni car ?

 

Peut-être, au retour de l’école, avait-il pris l’autocar…

 

Sympas les moyens mnémotechniques :

 

Toujours prêts à faire la nique

 

Aux pièges de la langue française !

 

Grâce à eux, les écoliers semblaient à l’aise.

 

« L’arbre va tomber,

 

L’homme veut mesurer sa force,

 

L’arbre va tomber

 

La lame est déjà sur l’écorce ».

 

Le bon vieux Bled

 

N’apporte plus aucune aide :

 

Les scies aiment les raies

 

Et rendent l’accent circonflexe

 

A la cime

 

De peur qu’elle ne se vexe !

 

Grasjacqs

 

 

 

 

P21

 

LA BOUILLIE D’AUGUSTE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Auguste habitait « MOUTNIE » et musicien de longue date, jouait du basson. Chaque année, il participait ainsi à de nombreuses sorties : concerts, défilés, etc… sans compter les inévitables banquets et tournées des bistrots.

Il était courant aussi que certains instrumentistes appartenaient à différentes harmonies… Bref, les musiciens n’ont pas le temps de s’ennuyer !

 

Etait-ce le 14 juillet, le 1er mai ou la Sainte Cécile ?

L’histoire ne nous l’apprend pas. Ce fut une dure et longue journée !

 

Auguste rentra donc au petit jour chez lui où toute la maisonnée s’était retirée dans ses rêves !

 

Son estomac gargouillait et une faim de loup le prit comme d’habitude après ces sorties.

 

Son regard se porta sur un saladier en évidence sur la table ronde de la cuisine. Son contenu blanc se révéla être une bouillie. (M’ fim’me m’aro préparé in’ne jat’ d’ libouli)

 

Il goûta et trouva la nourriture fade, il rajouta du sucre en poudre et avala le saladier en trois ou quatre coups de cuillères à pot.

 

Le lendemain matin.

L’ fim’me d’Auguste le réveilla toute « épantée » :

« T’aro pas vu m’ combinaison ? Gust ? J’ l’avo mis à trimper dins ‘ l’ cuvette ! »

 

Auguste avait tout simplement mangé la combinaison en polyamide de sa femme. Celle-ci, détrempée dans la lessive, s’était décomposée en une espèce de crème !

Hertia-May

 

 

 

 

P22

 

PAUVRE PRESIDENT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

S’il commence à l’heure

C’est un tyran

 

S’il attend les derniers

Il est trop tolérant

 

S’il demande de l’assiduité

C’est un despote

 

S’il ne dit rien

Il s’en fout

 

S’il prend la parole

Il devient assommant

 

S’il la donne

Il se débarrasse

 

S’il réclame le silence

C’est de l’abus de pouvoir

 

S’il laisse la pagaille

Il manque d’autorité

 

S’il est ferme

Il se prend au sérieux

 

S’il est débonnaire

Il n’est pas à la hauteur

 

S’il expose ses idées

On est forcément contre

 

S’il demande des choix

C’est un indécis

 

S’il est dynamique

C’est un excité

 

S’il est prudent

C’est un incapable

 

 


S’il fait tout, tout seul

C’est un prétentieux

 

S’il délègue

C’est un paresseux

 

S’il est prévenant avec les dames

C’est un obséquieux

 

S’il ne l’est pas

C’est un orgueilleux.

 

 

 

Il lui faudrait :

 

La patience de l’âne

 

La souplesse du chat

 

La fierté du lion

 

La ruse du renard

 

Le calme du sphinx

 

La force de l’éléphant

 

La noblesse du cheval

 

La fidélité du chien

 

La carapace du crocodile

 

Et la foi du charbonnier

 

S’il en existe un…

 

QUEL HOMME !!!

 

 

Charles Jean Jacquemin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

P23

 

LES SUPERLATIFS DE LA VIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Le plus grand handicap…

 

Le plus beau jour

 

La chose la plus facile

 

La plus grande erreur

 

Le plus grand défaut

 

La plus grande distraction

 

La pire banqueroute

 

Les meilleurs professeurs

 

Le plus grand besoin…

 

Le plus bas sentiment

 

Le plus beau présent

 

La plus grande connaissance

 

La plus belle chose au monde

La peur

 

Aujourd’hui

 

Se tromper

 

Abandonner

 

L’égoïsme

 

Le travail

 

Le découragement

 

Les enfants

 

Le bon sens

 

La jalousie

 

Le pardon

 

Dieu

 

L’amour

 

AUTEUR INCONNU

Les Granges  Béthencourt

 

 

 

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P24

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

MIRACLES DU VIN….

 

Depuis qu’il y a des hommes et qu’ils boivent, ils n’ont pas cessé d’avoir soif.                                             Egypte

 

C’est dans la joie et non dans la peine que l’homme a trouvé son esprit. La conquête du superflu donne une excitation plus grande à la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir et non pas une création du besoin.               Bachelard

 

Miracle du vin qui refait de l’homme ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : l’ami de l’homme.

Il y a dans chaque bouteille un merveilleux mystère que les poètes de la bouche ont appelé : le bouquet.

Le vin est la profondeur du goût et il est le libérateur de l’esprit ainsi que l’illumination de l’intelligence.      P. Claudel

 

Profondes joies du vin, qui ne vous a connues ? Quiconque a eu un remords à apaiser, un souvenir à évoquer, une douleur à noyer… Tous enfin vous ont invoqué, Dieu mystérieux caché dans les fibres de la vigne                                            C. Baudelaire

 

De Reims à la Moselle, commencent la vraie vigne et le vin ; tout esprit en Champagne, bon et chaud en Bourgogne, il se charge, s’alourdit en Languedoc, pour se réveiller à Bordeaux.                                                                                Michelet

 

Le vin doit porter un jour des bons mots à la jeunesse, des erreurs à la sagesse, des feux même à la vieillesse et des désirs à l’amour.                                                                 Bertin

 

Le bon vin appelle le bon plat, et les sauces ont de vieilles sympathies avec les crus.

« Achetez le petit cru dans les grandes années et le grand cru dans les petites années ».

Ce n’est pas le vin qui enivre l’homme, c’est celui-ci qui s’enivre.                                                                  Chinois

 

Noir comme le diable, chaud comme l’enfer, pur comme un ange, doux comme l’amour ?                              Talleyrand

 

Si la table crée des amitiés, c’est au moment des alcools que ces amitiés subissent leur première épreuve.                   A.Dumas

 

Soyez modéré pour goûter avec plénitude aux joies de la vie.                                                                       Epicure

Bois du vin, puisque tu ignores d’où tu es venu.

Vis joyeux, puisque tu ignores où tu iras.          O. Khayyâm

 


                                      AUTEUR INCONNU

            Les Granges -  Béthencourt

 

 

 

 

 

P25

 

ALLER A PIEDS, OU IN CARETTE ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 (Ballade)

               Quoqu’ché qui font chés gins, toudis dins leu carette ?

               In n’ peut pu vif’ comm’ cha ! S’ teu vie, an’ n’est pus chouett’

                Inn’ sav’tent pus marcher ? Tertouss’ des invalit’s ?

                Comm’ mi, qué j’ sus pauff’ viell’ ? O bin, est-ce qui z’habit’ !

                Jours et nuits in carette ; dès tros heur’ du matin,

               Chés camions à l’ finquière, i m’ révell’t, et pis j’ touss’.

                I drott’ rester dormir ! M’ faut dell’ tisaine ed’ thym !

                Pou quermir un tiot peu ? Qu’i m’ fout’ la paix, tertouss’ !

 

Même ché tiots infints, in n’ les fait pus marcher !

In les mène à l’écol’, tout l’ tin dins ché bagnol’s :

Si qu’i n’ont pus les forces, filez leu’ in cop d’ gnôle !...

Pou’ leu’ mèr’, ch’est parel’, ann’ font pus leu’ marché

Qu’in carett’ ! Ch’est normal, ann’ n’ saff’t pus s’in passer !

Si qu’in fait cor comm’ cha, in va tous trépasser !

A force dé n’ pus dormir, et pis d’ette infinqués !

In n’in vot mêm’ pus clair, im’ faudrot in quinquet !

 

                Tout’s ché bagnoles, cha pue, et cha fait bocop d’ bruits

                Cha klacs’onn’ dins ché rues, et mêm’ pindin ché nuits

                Cha devient infernal ! Non, cha n’est pus vivap’ !

                In va i pert’ la boul’, in va dév’nir tapp’, tapp’ !

                Chés hôpitaux sont pleins ed’ maboul’ ed’ ché routes.

                Chi cha n’ s’arrête pon là, cha va ét’ él’ dérout’

                In n’ porra résister, tous ché gins vont périr :

                Cha fil’ des maladies, qu’in n’in peut pus guérir !

 

Envoi

 

Arrêtez me tout cha, tout’s chés automobiles !

Ed’ j’ nin peut vraîmint pus car cha m’ fait fair’ trop d’ bile !

Qu’o qui foutt’ chés agints ? Y sont tous indormis ?

O bin, comm’ mi, alors , i z’ont des insomnies ?

                                                                                                                        Marcelle Lemaire-Doise

 

 

 

 

 

 

P26

 

LA COMEDIE PATOISANTE

EXTRAIT                      de Muriel DUFETEL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

La scène se passe dans un bistrot. Julienne, la patronne est avec ses amies.

Entre une dame jolie et élégante.

 

LA DAME – Bonjour mesdames. Madame Caracole je suppose ?.

JULIENNE – Vo supposeu ban, cé mi. Qu’oss qui a pou vot’ serviss’ ?

LA DAME – Votre mari, monsieur Caracole est-il là ?

JULIENNE – I éto ci i a pon chon minut’. Qu’oc vo zi voleu a m’ Auguss’ ?

LA DAME – Oh trois fois rien.

JULIENNE – Tro for an, cé ocor’ ed truw. Dess’ ecq vo êtes, vou ? Pi qu’oc vo voleu ?

LA DAME – Qu’est-ce qu’elle baraguine ? Je ne comprends pas très bien. Je me présente : Madame Allafu,                 Inspectrice !!!

 

Julienne l’inspecte en tournant autour.

                  - Inspectrice ? Et vo inspecteu quo ?

LA DAME – Votre mari travaille au noir, n’est-ce pas ? Je viens en chercher la preuve.

JULIENNE – Qu’oc vo dit’ ? ém’ m’ himwn’ ? Du noir ? Bé pou mi ça n’ va pu ! I n’ouef déjà pond din l’ semonn’     cé pon pou li ouvreu el diminch’ !

LA DAME – Pardon ?

OBELINE – Il ne travaille déjà pas en semaine, ce n’est pas pour lui travailler le dimanche.

LA DAME – Ecoutez, quelqu’un l’a dénoncé.

JULIENNE – Li ouvreu au noir ! Laisseu-men rir’, mon qu’in in fé, mon qu’i veu in faire ! Mammèr’ qu’ lé gen son ti méchin.     Cé dé l’ jalustri tou ça !

LA DAME – Mais que dit-elle ?

OBELINE – Lui, travailler au noir, laissez-moi rire, moins qu’il en fait, moins qu’il veut en faire.

LA DAME – Je trouve quand même suspect qu’il ne soit pas chez lui un dimanche matin.

JULIENNE – Pouquo ? Vo y ett’ vou a vo baraqu’ ? Pïs, jouck cé la mott’ pou un’n’ fin’m’ d’ouvroeu un diminch’ matan.    A par el ti qu’al tien un cabaret ban sûr.

 

La dame jette un regard suppliant à Obeline qui lui répète.

OBELINE – Pourquoi ? Vous y êtes vous à votre maison ? Et puis est-ce que c’est la mode pour une femme de travailler un dimanche matin ? A part celle qui tient un cabaret.

LA DAME – La question n’est pas là, où est votre mari ?

JULIENNE – I é parti cacheu a pissouli, là, vo ett’ contint’ ?

LA DAME – A pissenlits, tiens donc.

JULIENNE – Vo m’ créyeu, o ban vo né m’ créyeu pon, mé ej di la vériteu. I é parti à pissouli, du mon, ej cro.

LA DAME – Oh, vraiment je ne comprends pas. C’est agaçant, ne pourriez-vous pas parler français ?

JULIENNE – Bé ça ban-sur, ej va si m’aparleu, bé, lé gen qu’oss qui von dir’.

OBELINE – Il est parti chercher à pissenlits, là. Ah mais, c’est vous qui nous agacez avec vos questions !

LA DAME – Ah, il cherche à pissenlits. Ces pissenlits, c’est pour les vendre sans doute ? Un commerce illicite et …

JULIENNE – Pinseu-vou, c’est pou lé lapan, pi pou nou mingeu au viapp’, avec des truch’. Y fo pon nous accuseu ed tou les viss’ !

LA DAME – Et où donc cherche t-il des pissenlits ?

JULIENNE – Bin din un’ n’ pâtur’ ban-sûr !

LA DAME – Expliquez-moi où se trouve la pâture en question, je vais aller me rendre compte par moi-même.

JULIENNE – C’é ça, din l’ pâtrur’, avec émm Auguss’, ai, faudro pon émm prénn’ pou un’ n’ nioniot’.

LA DAME – Mais madame, c’est mon travail, il me faut des preuves.

JULIENNE – Ouai, alleu dir’ ça au gvoeuw ed buw, vo n’auroeu pon ed cou d’ patt’.

LA DAME – Vous refusez de me dire où il est ? Vous voulez que je fasse un mauvais rapport ?

JULIENNE – Mé, ej n’oeu janman ran di ed tel, ej va vo i imm’nan a l’ patur’, vo verroeu qu’Auguss’ y é ban in tron ed cacheu à pissouli, din lé mott’ ed fouin, pou n’ d’avoir dé blain parc’ qui son miyeu célall. Ca pou ett’ à laffu, madam’, vo i ett’ ban à l’affu.