Bibliographie

SAINT HESBAYE

ÌÌÌÌÌÌ

  

Nom : Solau dit Saint-Hesbaye

Prénoms : Dominique, Jean-Michel

Dates et lieu de naissance : 7 mars 1945 à Maurois (Nord)

Etudes poursuivies : Ingénieur sylvicole simultanément avec

l’Ecole Normale Supérieure.

Doctorat en Philologie Romane

Professions antérieures :

Professeur de sylviculture

et d’entomologie

Cadre de l’Industrie métallurgique

 

 

image069

 

Titres des Œuvres

1967 EAUX D’ÎLES D’ORS, Premier Phylactère.

1968 EAUX D’ÎLES D’ORS, Second Phylactère.

1973 EAUX D’ÎLES D’ORS, Trois., Quatr., et Cinquième Phylactère.

1985 EAUX D’ÎLES D’ORS, Sixième et Septième Phylactère.

1987 ARBRECIEL.

1988 ARBRETERRE suivi de POЀME ÉPARS DE BRÛLERIES.

1990 AU CLAIR DE L’ONDE BÉGUINE BERCENT DOUCEMENT TES DIRES.

1998 DES AIRES DE GRANGE AUX ROSÉES D’AVOINE.

1999 DEMOISELLE DES ÉGLANTINES.

2001 EAUX D’ÎLES D’ORS avec sept illustrations de PATRICK MÉRIC.

2002 LE POLLEN DES ÉTOILES.

2003 LE NORD, C’EST MA CAMPAGNE.

2004 AÇVINE.

2004 DICTIONNAIRE SYMBOLIQUE DE LA FAUNE ET DE LA FLORE.

2006 UNE ROSÉE DE MIEL.

2007 EAUX D’ÎLES D’ORS, édition de luxe. Préface de J.L. DUBART.

2009 BERTRY DANS LE CAMBRÉSIS, première édition en A4.

2009 FLORILЀGE POUR FLORENCE.

2009 LE VERBE DE LA NATURE, 1130 pages, en A4.

2012 EAUX D’ÎLES D’ORS, édit. Limitée, en A4, enluminures de D. VAN HONA.

2012 BERTRY DANS LE CAMBRÉSIS, 650 pages, seconde édition en A4.

2015 EAUX D’ÎLES D’ORS, réédition, revue et augmentée.

2017 BERTRY DANS LE CAMBRÉSIS, 1216 pages, édition enrichie, en A4.

2019 SUR LES AILES D’UN PAPILLON, avec les dessins de FLORENCE SOLAU.

2020 LE VERBE DE LA NATURE, 730 pages en A4.

2023 LE POLLEN DES ÉTOILES  272 pages en A4. Œuvre poétique, 1960 – 2020.

2023 MEMOIRES DE BERTRY, 375 pages en A4.

Extrait à consulter ci-dessous, une étude sur l’origine étymologique de BERTRY

 

SAINT HESBAYE   105 Rue Jean JAURES   BERTRY   59980

 

2018 – Membre de la Société d’Émulation de Cambrai.

2018 – Parraine le Salon du Livre de Caudry.

2018 – Membre du Cercle royal d’Histoire et d’Archéologie de ATH  Et de sa région de Belgique.

 

Titres littéraire et artistiques :

1986 – La Société des poètes et artistes de France lui décerne

Le diplôme du Grand Prix de poésie libérée.

1987 –La ville du Touquet-Paris-Plage le récompense du Diplôme

D’Honneur du 20ème Prix des Trouvères.

2001 - Reçoit à Arras la Rose d’Honneur des Rosati d’Artois.

2017 – Le maire Frédéric Bricout honore le poète et l’historien de la médaille De la ville de Caudry.

 

 

Fonctions : Organisateur de Récitals poétiques.

Conseiller de revue littéraire.

Membre de Comité de lecture.

 

Services à l’étranger :

1985, « EAUX D’ÎLES D’ORS » fait parti des sélections de ‘’ Poésies du

Monde ‘’qui recommande sa lecture et son achat à l’étranger par

Canal des Ambassades et des Services Culturels.

 

Bibliographie :

2020, le livre « PRESENCE DE SAINT-HESBAYE », écrit par :

Jean-Luc DUBART et Muriel Verstichel,

En l’honneur du poéte, sort aux ÉDITIONS L’AUTRE PAGE, 414 pages.

 

a

MÉMOIRES DE BERTRY

 

 

 

 

À Quiévy existait à l’époque Paléolithique un chantier de taille de silex où un grand nombre de bifaces ont été recueillis parmi lesquels les Lagéniformes. Cela té- moigne des plus anciennes occupations humaines dans notre contrée.

 

À Clary, on peut observer la trace d’un menhir de l’âge de la pierre nouvelle (Néolithique). Cela confirme que nos terroirs étaient habités depuis des millénaires par des tribus qui se cantonnaient dans les refuges giboyeux des forêts, des marécages bru- meux ou sur des coteaux empourprés de bruyère.

 

Au Paléolithique moyen ou supérieur, soit environ entre 350 000 ans et 35 000 ans av. J.-C., les hommes de la période moustérienne moyenne,1, fabriquaient à Busigny un outillage lithique (travail de la pierre ou de silex). Cette découverte fut faite en 1877 par Jules Pilloy.

 

L’âge du Néolithique voit la naissance de l’agriculture et de l’élevage, l’apparition des premières bourgades, l’invention de la poterie, du tissage. L’âge des métaux remonte vers 2 800 ans J.-C., dont le cuivre, le bronze qui est un alliage de cuivre et d’étain.

Entre 1 700 et 750 av. J.-C., la civilisation des « champs d’urnes » va étendre l’in- fluence des Celtes jusqu’au sud de la future France et à l’Espagne.

L’immense et antique forêt d’Arrouaise protégeait une multitude de peuplades. Cette inextricable végétation enfermait la vallée de l’Escaut, propice aux conquérants, et étendait une de sa sylve en Cambrésis de Crèvecœur à Bertry.

Ces Celtes, venus de l’Asie Centrale, apparaissent en Europe Occidentale, pour occuper notre région, en chassant les premiers occupants. Des aborigènes insuffisamment nombreux et armés cédèrent leurs positions. Les tribus préceltiques ou celtiques ont amené sur notre continent le culte de Lug dont la trace nous est conservée par des noms de lieux. Lug figure un des plus grands dieux de lumière du Panthéon Celtique 2.

 

Homère, né près de Smyrne (Ionie) vers le IXe siècle av. J.- C, selon Hérodote, le plus ancien de ses biographes, décrit dans l’Odyssée, chant XI, 13-20, le pays des Celtes d’Occident « Le vaisseau arrivait au bout de la Terre, au cours profond de l’Océan. Là, sont le pays et la ville des Cimmériens, couverts de brumes et de nuées ; jamais le soleil, pendant qu’il brille, ne les visite de ses rayons, ni quand il s’avance dans le ciel constellé, ni quand il revient du ciel vers la Terre ; une nuit maudite est étendue sur ces misérables mortels… nous arrivons nous-mêmes au lieu que m’avait dit Circé… ».

Ensuite, le peuple des Cambriens, arrivés de l’Europe Orientale, s’imposent dans les contrées.

La tribu des Nerviens qui représentent nos ancêtres lointains, s’installent sur nos terres. D’après Jules César, 100 – 44 av. J.-C., (livre 1er, 4), « Les Nerviens descendaient d’une Tribu germaine, qui, ayant franchi le Rhin, quelques siècles plus tard, vint s’établir sur les rives de l’Escaut pour s’incorporer à la Gaule ». Il est difficile de savoir ce que germanique signifie à cette période, puisque les Celtes d’Outre-Rhin sont qualifiés de Germains.

La Nervie recouvrait une région dont le Cambrésis ne représente qu’une partie. Ces hommes pugnaces vivaient isolés de leurs voisins les Aduatiques, les Rèmes, les Vermandois, les Atrébates des vallées marécageuses de l’Escaut et de ses affluents qui les séparaient des Morins et des Ménapiens. Au long de la limite méridionale de leur territoire, se prolongeait de l’ouest à l’est, une chaîne de forêts formée de l’Arrouaise (Atrewasia silva), de la Thiérache (Teoracia silva), et de la Fagne (Fania silva).

 

Germaine Faider-Feytmans souligne « Dans les limites de la cité des Nerviens », 1952, « que cette suite de forêts constituait une zone frontière comme le prouvent plu- sieurs toponymes de l’endroit, telles les agglomérations de Moislains (Somme) et Molain (Aisne). Ces toponymes proviennent d’un terme pré-romain latinisé en Mediolanum qui signifie rendez-vous de frontières…

En ces lieux de rendez-vous de frontières situées au cœur d’un glacis neutre, se tenaient des assemblées ou des marchés ; or Moislains, comme Molain, sont situés de telles sortes qu’y pouvaient être ménagées des rencontres entre trois peuples : Moislains se trouve proche à la fois des Nerviens, des Atrébates et des Vermandois, et Molain des Nerviens, des Vermandois et des Rèmes ».

 

Roger Dion rapporte ces sites, 3 : « un Molain (Aisne), sur les confins des Ner- viens (Bavay-Cambrai) et, plus à l’Ouest, un Moislains (Somme), sur les confins des Atrebates (Arras) ».

 

Plutarque, biographe et moraliste grec, né vers 46/49 – mort vers 125, indique dans le « De bello Gallico » que « César fit campagne contre les plus sauvages et les plus belliqueux d’entre eux, les Nerviens, qui vivent retirés dans d’épaisses forêts ».

 

Strabon – Diodore de Sicile, liv., V, décrit « Les Nerviens avaient la taille haute et bien proportionnée, les membres nerveux, la peau blanche, les yeux bleus, le regard sévère, la démarche altière, les mouvements brusques, la voix forte et menaçante ». Ces valeureux guerriers s’équipaient d’un sayon

 

Jules César, 100-44 av. J.C. dans, « La guerre des Gaules » au livre VI, précise que « les bains étaient mixtes dans les rivières, et que les vêtements des femmes en usage sont des peaux ou de courts renoms (boléro) qui laissent à nu une grande partie du corps ».

 

Tacite, 8, indique que « Les Nerviennes étaient presque ravalées, dans leur inté- rieur, au rang d’esclaves, ne pouvant se dispenser d’obéir à toutes les volontés de leurs maris, qui avaient sur elles droit de vie et de mort comme sur leurs enfants ».

 

Augustin Thierry dépeint ces intrépides résidents dans « Histoire   des Gaules » : « Amoureux de l’indépendance sauvage des Germains, les Nerviens regar- daient en mépris les autres tribus de leur race adoucie par le commerce et les arts ; tout accès chez eux était interdit aux marchands étrangers ; ils rejetaient l’usage du vin et les autres délicatesses de la vie, comme des voluptés honteuses propres seulement à effémi- ner l’homme et à énerver son courage ».

 

Comme moyen défensif, cette peuplade nervienne pratiquait l’écimage des arbres où les ronces, se développant sous les branches, formaient le munimentum dont rapporte le conquérant romain. Cette protection fermait toute incursion à l’envahisseur. Lors d’une attaque, les hommes cachaient leurs femmes et enfants au plus profond des forêts pour occuper des îlots inaccessibles au milieu des marécages. Stabon, le géographe grec, décrit, avant le début de notre ère, dans son « Immense Géographie », la vie de ces peuples. Réf : Chapitre 3, 4, 5. De cette configuration terrestre, les Nerviens se protégeaient dans des enclos appelés « RAY 4 », et possédaient, peu ou pas, de cavalerie mais ils surprenaient l’ennemi grâce à une infanterie combattant en phalanges et connaissaient l’usage de la pique enflammée, imbibée de houille.

Ce groupe ethnique à forte identité martiale frappait des monnaies d’étain, de bronze et de potin dont les plus célèbres sont connues sous l’appellation de potin au ra- meau. Le peuple des Silvanectes a coulé une remarquable monnaie de bronze.

Les chefs de tribus, guerroyant contre les légions de César, communiquaient entre eux à l’aide d’un véritable langage des feuilles. Anatole France raconte dans « Clio », l’histoire du résistant Komm qui prépare un soulèvement des villages gaulois : « Or, tan- dis qu’il chevauchait avec ses fidèles le long des saules, un messager, vêtu de la saie rayée, lui remit une branche de frêne liée à une tige de bruyère pour lui faire entendre que les Romains avaient soupçon de ses desseins et pour l’engager à la prudence. Car telle était la signification de la bruyère unie au frêne. Mais, il poursuivit sa route et - nétra dans le territoire des Trévires… ».

 

À cette époque, la Gaule renfermait plus de TROIS CENTS PEUPLES DIVERS. Cette population s’adonnait au culte de l’Arbre, honoré de gui, et vénérait l’Ours comme le premier dieu de l’homme. Après des siècles « l’Atlas linguistique de la France », p. 15, dénombrait en 1918, un héritage encore supérieur de 600 patois.

Notre Gaule qui disposait de vastes massifs forestiers, délimitait ces peuples aux frontières tribales et abritait des sanctuaires aux vertus sacrées. La toponymie a légué également le souvenir des rivières conférant au cours d’eau une sanctification supplémen- taire pour son rôle de limite tribale afin d’échapper au monde des autres hommes. Sans oublier le principe des hamadryades qui représentaient les nymphes des arbres, bien con- nues dans toutes les traditions indo-européennes, y compris en Inde, en Grèce et à Rome, et particulièrement présentes chez les Celtes et les Gaulois. Ces nymphes conféraient à chaque arbre, notamment au chêne symbolisant une force invisible et au frêne cosmique5, Yggdrasil, une vie propre, ainsi qu’à l’ensemble forestier une existence supérieure éma nant du regroupement de toutes ces entités.

Ces immenses forêts, de la Germanie et de la Gaule dont celle de l’Arrouaise, émerveillèrent les Romains qui y pénétrèrent, mais elles firent naître chez eux une sorte d’inquiétude et même de terreur sacrée dont Pline l’Ancien dans son « Histoire Natu- relle » et Tacite se sont faits les échos.

 

Par ailleurs, le Colonel Braghine relate dans « L’énigme de l’Atlantide » éd. Payot, un témoignage de Pomponius dans Chorographia (III, 5) ‘’qui est le plus ancien traité de géographie qui ait été conservé’’, et confirmé par le même Pline, II, 67 : « En 62 av. J.C., un bateau portant des hommes à peau rouge d’origine inconnue fut poussé par la mer sur la côte de Germanie ». Ces hommes n’étaient point des Celtes !

 

Les deux premières époques de l’histoire de France se distinguent ainsi : des ori- gines à 51 av. J.-C., la Gaule indépendante, et de 57 av. J.-C., à 476, la Gaule romaine.

 

En 57 av. J.-C., ces intrépides Nerviens s’opposèrent à la VIIe légion romaine. Jules César commence par attaquer les Rèmes, par surprise, qui se soumirent. Une coali- tion se forma. Le conseil commun des Belges se réunit alors, et plaça au premier rang Galba, roi des Bellovacques, en accordant le commandement supérieur à Diviciacos, roi des Suessiones. Les Bellovacques alignèrent 60 000 hommes, les Suessiones 50 000, les

Nerviens 50 000 aussi, les Atrébates 15 000, les Morins 25 000, les Ambiens 10 000, les

Ménapiens 7 000, les Calètes 10 000, les Veromanduens 10 000, les Aduatuques 19 000 et les peuples comprenant les Éburons, Condruses, Céruses et Pemanes 40 000. Les Nerviens constituaient ainsi un contingent important. Aussi, Labienus et la Xe légion 6 sauvèrent la situation en apportant la victoire. Cette bataille de la Sabis mémorable et sanglante, dans notre contrée, anéantit 60 000 combattants et fut réduite à 500 humains va- lides selon Jules César. Ce vainqueur de « La Guerre des Gaules » soumet les Atrébates et les Morins sans jamais éliminer les Celtes en indiquant que certains Nerviens se sont ralliés aux Romains notamment le célèbre Vertico.

Suite à cette hécatombe humaine, il n’y avait plus d’hommes disponibles pour cultiver les champs. Ceux-ci subissant la conquête romaine firent une soumission com- plète à Rome. Quintus, un fidèle lieutenant de César, occupa le pays avec sa légion et réprima dans le sang les soulèvements des survivants Nerviens.

 

Dans le « notice historique sur Walincourt », J.-B. Blin, 1817-1892, évoque, à la première page, cette décimation et leurs conséquences où les terres en friches repartaient en taillis et devenaient des futaies : « Située dans le pays des Nervii que les romains avaient dépeuplé, cette localité fut, selon toute apparence, choisie par quelques colons, que Rome y envoya, pour cultiver et repeupler la contrée ». Référence, tome 31 de la Société d’Émulation de Cambrai, 1872, seconde partie, page 119. Ces aventuriers chargés de remettre en culture le pars, emportèrent avec leurs familles diverses semences de blé, d’orge et d’avoine pour les chevaux, plantes originaires de l’Asie ; pour se confectionner de la bouillie et un pain grossier.

Il en est de même du récit de Henri Montigny qui confirme dans son ouvrage :

« Notre histoire à travers celle de Clary en Cambrésis », page 13, Les Amis du Cambrésis, 1988 que « Rome fut obligé d’y établir des colons, qui y fondèrent un certain nombre de villae autour desquelles se groupèrent par la suite d’autres habitations destinées à leur serviteurs ou érigées par leurs voisins ».

Ces pionniers édifièrent sur différents territoires vallonnés des métairies où se re- groupèrent des cabanes de captifs assignés à les servir, quelques décennies avant Jésus- Christ. Ces Serfs sont désignés dans le code de l’époque « Servi cenfiti, adscriptitii, ad- dicti gleboe » signifiant attachés à la glèbe. Une donation ou une cession de terre s’effec- tuait avec l’intégrité des hommes et du bétail. Les esclaves portaient des anneaux de fer aux oreilles, aux doigts, bien souvent aux pieds. Ils ne pouvaient se marier sans le con- sentement du « maître », ni abandonner leur domicile, ni prendre aucun affranchissement sans leur bon plaisir. Leurs épouses, asservies à l’animalité, se sanglaient d’un collier de cuir. Certaines femmes ainsi que des hommes, insoumis à la vente gitaient avec d’autres vagabonds sans scrupule, dans des abris à part, couverts de lierre de branches de halliers et de gazon.

 

Les distinctes communautés agraires prirent inéluctablement le nom du Chef ro- main, en l’occurrence Berelgeijs pour se perpétuer et évoluer avec le langage jusqu’à notre Bertry actuel, et pour d’autres hameaux les Mérovingiens, arrivant cinq siècles plus tard, léguèrent à leur tour leurs empruntes étymologiques.

 

Les fouilles effectuées en 1862, à la rue de Fervacques, et à gauche du chemin de Montigny, témoignaient de fondations romaines. Ces vestiges de métairies aux habitations sédentaires remontent ainsi à plus de 2000 ans d’histoire de Bertry. L’histoire in- consciente a épaissi le halo de ces recherches nimbant la connaissance de nos cités.

 

En 27 av. J.-C., l’empereur Auguste donna aux territoires gaulois une organisation stable durant trois siècles. Il délimita une province de Belgique avec les pouvoirs d’un légat propréteur dont à l’intérieur les Nerviens reçurent le titre de Cité Libre qui furent exemptés de l’impôt, le stipendium.

 

Vers 40 après J.-C., le géographe romain Pomponius Mela rapporte que « Les druides enseignaient dans le secret et sur de longues périodes, vingt ans, soit dans une grotte, soit dans des bois retirés ». Ces hommes de pouvoir, (juges, diplomates, chirur- giens…), possédaient de vastes connaissances qu’ils confrontaient avec celles des savants étrangers de passages chez eux. Ainsi, le philosophe latin Jamblique, 250-325, écrit que le Grec Pythagore, lui-même, le père de la géométrie, s’est « instruit à leur contact ». Pour figer leur savoir, ils transposaient les phonèmes gaulois en lettres grecques. Les pre- miers druides ayant appris cette langue auprès des colons Grecs de Massalia, ‘‘future Marseille’’. En se servant de symboles mathématiques, ils interdisaient au peuple d’utili- ser l’écrit afin d’en garder l’usage exclusif.

Ainsi, de l’an 96 à 180, la Gaule connaît une prospérité sous les Antonins.

 

Dès 259, sous Gallien, les régions situées à l’extrême limite de l’empire romain subissent les vicissitudes des migrations venues de la Germanie. Ainsi, les Francs infil- trent les territoires moins peuplés et multiplient les incursions dans les régions de Bavay et du Cambrésis.

Au IIe siècle, Rome instaure la Pax Romana (la paix romaine), qui permit une période de sérénité pour tous les peuples. L’expression fut immortalisée par Pline le Jeune. Pendant cette durée, l’empereur, avec une main de fer, empêcha les tribus con- quises de se livrer à la guerre. Des voies de communication favorisèrent les échanges et le développement de l’économie. Dans les provinces, l’armée était constituée de péré- grins, c’est-à-dire de résidents de l’Empire, non-citoyens, des Barbares. Ce mot barbare a d’ailleurs un sens très particulier chez les Romains : on nomme ainsi les peuples qui ne parlent pas le latin et qui ont leurs propres croyances.

 

Le savant Claude Ptolémée, V. 90-v. 168, précise dans son « Guide géogra- phique » : « Les Atrébates occupent la zone maritime et s’étendent vers l’intérieur… Leur oppidum est Nemetacum. Après les Bellovaques et les Ambiens, se trouvent les Morins dont l’oppidum méridional est Tarvanna ; puis les Tongres et les Ménapiens, il faut men- tionner surtout ces populations, les Nerviens dont l’oppidum est Bagacum ».

 

Au IIIe siècle, l’insécurité revient et d’autres bandes barbares terrorisent les ré- gions, ruinent les villes et les campagnes se désertent. Ce furent les Francs formés par les Chamaves, les Chattuaires, les Bructères et les Saliens, auxquels s’ajouteront ensuite les Tubantes, les Tenctères, les Tongres, les Usipètes, et les Ampsivariens, avec les Frisons, les Chauques, les Saxons, les Angrivariens, les Lombards, les Chérusques, les Chattes ainsi que les Alamans.

 

Dès 242, les Francs occupent les territoires de l’Escaut. Sidoine Appolinaire, un poète de cette époque, les décrit de la manière suivante : « Une large chevelure rousse leur descend jusqu’au front tandis que leur nuque reste à découvert… Dans leurs yeux glauques luit une prunelle couleur d’eau ; à leur visage rasé de minces touffes de poils passe le peigne tiennent lieu de barbe… ».

 

En 300, les Francs Saliens s’installent en Zélande et en 350, ils s’établissent en Toxandrie.

Pendant l’année 313, l’empereur Constantin autorise la chrétienté. Rome devien- dra le siège de l’Église romaine catholique.

En 346, première trace d’un évêque à Cambrai.

En 395, partage définitif de l’empire romain en empire d’Orient gouverné par Ar- cadius, et empire d’Occident dirigé par son frère Honorius.

 

Au IVe siècle, sur les prescriptions des conciles, les diocèses épiscopaux adoptè- rent les réformes administratives sous l’impulsion de saint Rémy. Ces territoires sont dé- volus à la juridiction de chaque évêque en Belgique seconde. Ainsi, ces démarcations furent calquées sur les civitates du bas-empire. Le diocèse de Cambrai adopte les limitesde la civitas Cameracensis qui présentent cette singulière correspondance dans ses grandes voies aux limites des Nerviens. Le territoire du Pagus Camerensis s’affirme.

 

Les historiens et les poètes grecs et latins attestent, en divers endroits de leurs écrits, ainsi que les chroniqueurs, le souvenir d’un grand nombre d’hivers remarquables par leurs extrêmes endurances. Déjà, en l’an 396 av. J.-C., la neige persiste intensément dans Rome pendant quarante jours, jusqu’en Germanie.

 

Au début de ce cinquième siècle après J.-C., une période d’accalmie s’installe entre les Romains et les Francs, gâchée par l’arrivée des cohortes de Huns qui poussent les autres peuples barbares dont les Vandales, les Wisigoths et les Burgondes vers l’ouest. Le Rhône et la mer Noire sont entièrement pris par des hivers polaires. Dans la nuit du 31 décembre 406 au premier janvier 407, les Vandales, les Suèves et les Alains se ruent sur la Gaule avec leurs attelages. Par cette brèche affluent les Burgondes, Alamans, Saxons, Hérules, Cépides

 

Dans « l’Histoire de la Gaule Romaine », Bordier rapporte que « La Gaule-Belge ou Nervie fut inondée et tellement dévastée, que la ruine du pays eût été moins complète si l’océan eût débordé sur les campagnes ». Un chroniqueur contemporain décrit pareil- lement la dévastation nocturne du 31 décembre 406 : « Quand l’océan aurait inondé les Gaules, il n’y aurait point fait de si horribles dégâts », ‘’ Si totus Gallos sese effudisset in agros, Occcanus, vastis plus superesset aquis ‘’ (Carm. De Provid, Div.).

 

Ainsi, 400 000 hommes dont 100 000 guerriers franchissent le Rhin et le Danube absorbés par des glaces très épaisses. Pendant cet hiver d’une absolue rigueur, les Ger- mains en profitent pour franchir d’autres fleuves tandis que l’anomalie de « l’hiver 547 permet de traverser à pied sec tous les fleuves de France 7 ».

 

Isidore Lebeau raconte dans sa « Note historique sur l’ancienne capitale des Ner- viens » que « D’innombrables barbares, chargés de dépouilles et chassant devant eux des troupeaux d’hommes et de femmes, fondirent sur les terres des Nerviens et n’y laissèrent pas subsister une chaumière ».

 

La Gaule-Belgique dont la cité des Nerviens fut comme effacée de la surface du globe. Le Cambrésis subit cet anéantissement. Saint Augustin rapporte « Des nations - roces et innombrables ont occupé les Gaules ; tout ce qui se trouve entre les Alpes, les Pyrénées, l’Océan et le Rhin est dévasté par le Quade, le Vandale, le Sarmate, l’Alain, le Cépide, l’Érule, le Saxon, le Bourguignon, l’Allemand, etc. ». Ces dévastations dépouil- lent l’Europe.

Les années 270 à 481 témoignent de ces incursions et précèdent à l’arrivée sur le trône des Mérovingiens.

En 414, les Goths provenant du nord de la mer Noire s’emparent de Cambrai.

En 447 - 448 8, des hordes de Francs Saliens, déferlant des pays de l’est, sous la conduite de leur Chef Clodion, 428-448, « ravagèrent la forêt charbonnière et anéantis- sent ce qui avait échappé à l’œuvre de dévastation des autres conquérants,9, puis enva- hissent Bavay qu’ils mettent à feu et à sang, en exterminant la domination romaine du Cambrésis. Prévenu, Claude Constantin III, accourt de Bretagne, débarque à Boulogne à la tête d’une formidable armée, grossie de guerriers en chemins, afin de « les tailler en pièces », notamment le long de la chaussée romaine de Reumont,10. Il y eut « de part et d’autre 40 000 combattants tués11 ». Cette titanesque bataille ensanglanta la grande plaine sise entre Bertry, Le Cateau, Inchy, Reumont et Troisvilles qui n’étaient pas délimités par le cadastre. Il est vraisemblable que ce carnage au pied du ’’ Mont Maudit’’ a donné son nom à Reumont !

Son héritier Clodion le Chevelu « gagna par cette conquête le titre de roi de Cam- brai et fit dans cette ville un massacre général des Gallo-Romains,12 ». À la suite, il con- quit les territoires des Nerviens « qui étaient aussi ceux de Haynaut et du Tournesfis et de Païs d’Artois furent attribués à la seigneurie de Cambray sous le nom de Royaume ; et Clodion pour marquer de sa plus importante conquête (Cambrai) il y transféra le siège de son empire, prit le titre de Roy de Cambray, laquelle au rapport de Meyer, il confirma Chef de Haynaut, de Brabant, d’Artois, de Flandres et de Tournefis,13 ».

À cette possession territoriale des Francs Saliens, le général romain AETIUS les vainc à Vicus Helena (près d’Arras), et leur accorde un ’’ foedus’’ 14 permettant au peuple devenu des fédérés de s’installer sur ses terres avec ses propres lois, tout en assurant aux citoyens romains une survie des leurs. Cette disposition aida les Romains à sauver l’es- sentiel de leur civilisation. Plusieurs rois francs se succédèrent à Cambrai et à Tournai, dont Childéric 1er, général romain et gouverneur de la Belgique seconde et ce, jusqu’à l’avènement de Clovis en 481.

 

Entre 446 et 451, arrivée dans le Cambrésis des Francs Saliens qui sonnent le glas de l’autorité romaine. « Ne trouvant que des ruines et des friches », ces Francs installent leur capitale à Tournai.

Après un règne d’environ vingt ans, Clodion mourut vers l’an 448. Son successeur Mérovée fut mis sur le bouclier, et proclamé roi des Francs. « Il prétendait être fils de la femme de Clodion, et d’un monstre marin, qu’on regardait comme une divinité…15 ». En 458, Childéric Ier lui succède.

 

Grégoire de Tours, Clermont, vers 538 Tours, vers 594, rapporte dans son « His- toria Francorum », que « Clodion écrasa les Romains et s’empara de la cité de Cambrai il ne résida que peu de temps ».

 

Vers 450, la rivalité tribale celtique de Vortigern contre celle des Pictes se mani- feste par une sauvagerie criminelle.16 Pendant ces années les Francs occupent les terri- toires aux Pays-Bas, jusqu’à la Somme.

 En 476, lorsque le dernier empereur, Romulus Augustule, abdique devant le roi des Goths, l’Empire romain d’Occident n’existe plus. Ainsi le temps historique de la pa- cification romaine en Gaule se termine à près de 500 ans où la colonisation ne fut pas homogène.

En 510, confiscation par Clovis du royaume de Ragnacaire de Cambrai. Clovis était devenu roi des Francs à l’âge de 15 ans. À sa mort, survenue le 27 novembre 511, le Royaume connaît des luttes fratricides qui conduisent à la naissance des royaumes de Neustrie et d’Austrasie.

 

Vers l’an 600, le futur Cambrésis et le Pagus du Hainaut se trouvent inclus dans le duché de Dentelin, c’est-à-dire dans la Neustrie.

En 662, le Pagus Cameracensis fait partie du royaume de Soissons. Il est rattaché à la Basse Lorraine, suite au démembrement de l’Empire carolingien entre Charles le Chauve et Louis le Germanique.

 

En mars 709, un gigantesque raz de marée ensevelit la forêt primaire de Scissy avec ses nombreuses peuplades. Seuls émergent la merveille du Mont-Saint-Michel et le Rocher de Tombelaine. Ces vestiges émanent du soulèvement hercynien. L’océan mouvant glace les légions romaines de César et de Claude. Ce tsunami aura des répercussions jusqu’au Pas-de-Calais, en retardant l’invasion des Vikings qui amplifieront leurs incur sions.

De 751 à 987, arrive le règne de l’empire carolingien, puis de 814 à 987, la France féodale et de 987 à 1328, la formation du pouvoir royal avec les Capétiens, (France).

 

Au début de l’an 800, la Gaule compte huit millions d’habitants, au lieu de cinq millions trois mille ans plus tôt.

En 813, au Concile de Tours, apparaît la première appellation de langue romane une forme évoluée de la langue gallo-romaine est reconnue. Ainsi, une nouvelle langue était née, qualifiée plus tard de langue ’’ d’Oïl’’ pour notre région.

En 843, traité de Verdun. Les petits fils de Charlemagne se partagent l’Empire Carolingien.

À partir des années 860 et particulièrement le 28 décembre 880 (le 5 des Calendes de janvier 881), le chroniqueur des Annales de Saint-Vaast d’Arras et l’auteur des

« Gesta » de Cambrai, 145 ans après les faits, relatent de façon très succincte le sac où Cambrai est mis à feu et à sang, par l’incursion des Barbares Normands qui, remontant les canaux, sévissent dans la région, apeurent la population par des razzias incessantes, violent avec atrocités les femmes qu’aucun animal ne possède dans ses gènes, et extermi- nent tout sur leur passage par l’incendie et le sang.

En 861, 862, 863, création du Comté du Cambrésis.

 

Les plus anciennes archives ecclésiastiques que l’on possède aujourd’hui remon- tent au IXe siècle, avec par exemple une bulle du pape Jean VIII en 878. Bibliothèque de Cambrai, (Archives départementales du Nord).

 En 888, le Pagus Cameracensis, le Pays du Cambrésis, repasse sous la souverai- neté germanique.

 

Au Xe siècle, présence des SOHIER dans le Comté de Vermandois, puis dans le Cambrésis. Ci-jointe, la généalogie.

En 925, le Cambrésis est rattaché au Saint Empire Germanique.

En 953, les Hongrois répandent la terreur dans le Cambrésis redevenu prospère en pillant et incendiant l’église Saint-Géry et les hameaux.

En 963, l’empereur Othon II crée les Douze Pairies du Cambrésis, attachées à certaines terres nobles et héréditaires afin de donner plus d’autorité à l’Évêque de Cam- brai. C’étaient les Seigneuries de Niergnies, Rumillies, Prémont, Audencourt, Marcoing, Cantaing, Blargnies, Cauroir, Esnes, Cuvillers, Monstrécourt, Bousies.

 


 

Malgré la transformation au IVe siècle de la langue puis celle du IXe siècle et de la naissance des zones d’habitation, le nom du Colon romain BERELGEIJS qui avait di- rigé la première communauté de notre cité au temps de Jules César, apparaît dans la charte qui renferme le testament de Sohier dit le Roux, 17,1025–1097, acté à Cambrai en 1080, chez le tabellion.

Ce baron de l’évêque de Cambrai commença ses volontés testamentaires par ses mots : « Moi Sohier, dit le Roux (Rufus) de Vermandois, Châtelain d’Espehy, pour tou- jours, tant l’avenir que le présent … ». Résident à la chastellerie d’Espehy, il décèda durant la Première Croisade, 1095 1099, sous le règne du roi Philippe 1er, 1060 à 1108, qui avait pour beau-frère cadet Hugues le Grand, comte de Vermandois, 1057 1102.

 

Grand Seigneur ‘’ Sohier dit le Roux ‘’ possédait des biens considérables dans le Cambrésis, l’Artois, le Vermandois, le Hainaut, Le Troncquoy, et Bertries, ainsi que dans d’innombrables autres Provinces de France. Ce Sohier légua à son second fils Hugues 1er dont « sa postérité prit le nom de Berelges,18 », le château de Berelgeijs, entouré de fron- daisons et des terres environnantes. En 1269, Hannotin Sohier s’installe dans cette de- meure. Ce seigneur de Berelgeijs et du Troncquoy, Capitaine et Gouverneur du Chasteau en Cambrésis en 1272, épouse une fille puîsnée du seigneur d’Esnes et pair de Cambray.

 

Finalement, les influences séculaires des langages et les mutations de l’ortho graphe, notamment avec l’apport des différentes invasions venues de Germanie et au- delà, tels les noms de Berto, Berther ou Berthier, apparaissent sans fondement sur l’origine de Bertry 19. Le patronyme du colon romain Berelgeijs, de l’époque de Jules César, 100-44 av. J.-C., transmis de bouches à oreilles et de générations en générations jusqu’au testament de Sohier le Roux en 1080, est assurément devenu depuis plus de deux millé- naires la genèse évolutive de notre Bertry actuel, ainsi en passant de la graphie de 1139 où le nom du village est cité à la succession d’Albéric de Roye, s’ensuit la transcription Bertherijs de 1176 sur un Titre de la Léproserie de Cambray.

Il est à remarquer que la terminaison de ijs de 1080 est identique à ijs de l’année 1176, 20. Par la suite, la syllabe finale s’est amuïe.

 

Au cours du temps, s’ensuivent les transcriptions telles que « Bertheries, Berte- ries, Bierteries, Berthreis, Bertries, Berrie, Bertri, Bertrix, Bertigny », ainsi que « Ber- tines » sur des cartes particulières et « Bettry » sur la carte du diocèse de Cambrai, par

F. Villaret, en 1779.

Son origine pourrait venir de l’anthroponyme germanique « Bertheri » ou vrai- semblablement du nom propre primordial romain « Bertharius ».

Ces différentes transcriptions traduisent aussi son implantation géographique ou patronymique signifiant une « plaine couverte de buissons », une « habitation de bruyères », une métairie des pâturages » ou « La villa de Berthar ».


Ces appellations apparaissent avant ou pendant l’occupation romaine qui laissa des vestiges de constructions au lieu-dit « Moulin de Fervacques », à proximité du che- min de Montigny. Eugène Bouly évoque ces ruines. 21

 

Édouard Du Chesne tente, dans « Histoire de Bertry », de 1971, le nom de « Ber- rie » qui s’explique par « campagne rase, sans altitude », ou aussi bien : « bruyère ».

À cette époque, s’étendait l’antique forêt d’Arrouaise, comme nous l’avons dé- crite, la région étant couverte de plantes de la famille des éricacées dont ces dites bruyères. L’auteur écrit : « À Clary, existait un lieu-dit ‘’ Les Bruyères’’ ; de tous temps, le bois de Gattigny, lieu-dit de Bertry, comportait des riets ou friches parsemées de bruyères ».

 

De la cité de Maretz, nom issu du francique « marisk », en 1096, marais, lieu ma- récageux, ou de l’ancien germanique « marka », marécage, des plantes de cette famille émigrèrent naturellement sur les friches proches de celles de Bertry où le sable fut ex- ploité près du moulin de la Louvière.

 

Le « Dictionnaire de l’ancien français,22 », de 1968, indique que « berrie » appa- raît en 1220, à Cuincy, d’origine obscure et signifiant « pays plat, grande plaine, et même désert ».

Ce nom proviendrait d’un mot ligure, langue antérieure au Gaulois ou du drochi, patois du Hainaut avant l’an mil.

 

Denise Poulet,23, dans son ouvrage à l’introduction à la toponymie, « Des Noms de lieux du Nord-Pas-de-Calais », éditions Bonneton, de 1997 ; décrit Bertry émanant d’un nom de personne germanique : « Bertry, domaine de Berto ».

 

Pendant huit siècles, dans le Cambrésis, terre nervienne, puis gallo-romaine, et enfin franque, au cours du Haut Moyen Âge, les habitants parlaient un dialecte très im- prégné du latin, sous la dépendance d’un empire d’une puissance politique de langage germanique.

 

En 1139, le nom du village est cité suite à une succession où Albéric de Roye,24, dit Pouvillon possède, à Bertry et à Briastre, des terres qu’il lègue, avec le consentement de sa femme Odile et de ses trois fils, à l’abbaye de Saint-Aubert pour l’avancement de sa construction.

 

En 1176, le titre de la Léproserie de Cambrai stipule « Bertherijs ». En effet, Théo- dericus de BERTHERIJS témoigne dans un acte de Gérard de Saint-Aubert,25, surnommé

« Maufilâtre », (mauvais fils) à cause de sa turbulence et de ses excès. Celui-ci confirme une donation faite par ses aïeux à la maison des lépreux de Cambrai. Réf. « Études Éty- mologiques, Historiques et comparatives sur les Noms de Villes, Bourgs et Villages du département du Nord 26 ». C’est le troisième Titre connu qui mentionne ‘’Bertry’’.

 

Le 23 décembre 1224, la Charte de privilèges, avec celle de Naves, indique « Ber- teries ». Pour développer une seigneurie, Reinier dit de Bocmont, (Régnier de Boomont), Seigneur de la famille de Saint-Aubert, avec l’assentiment de sa sœur Yolande, accorde à la cité les prérogatives de « haute, moyenne et basse justice », ainsi que l’installation du premier moulin dénommé « Banneret », avec l’attribution de plus de 200 fiefs.

Ce Seigneur édicte ainsi cette « loi de Berteries » : « Nos nostris hominïbus de Berteries omnes exactiones et tallias remisimus, mediantibus duodecim solidis camera- censis monetae, ex justâ assisiâ adfestum sancti Remigii solvendis ».

Puis, il s’exprime précisément dans la charte de Berteries : « Debenus villam cam- dem et homines ejusdem ville per dictum et judicium scabinorum ville ». Archives du Nord, Fonds de Saint-Aubert.

 

Une donation fait suite à un sérieux litige. B. Laurentie, Gui Doyen, Raoul de Cosdun et Jean de Laon, archidiacres de Soissons, statuant sur un débat entre l’Église de Saint-Aubert et Reinier dit de Bocmont avec Yolande, sa sœur, disent que lesdits Reinier et Yolande sont redevables envers l’abbaye de 120 livres, monnaie de Cambrai, que le domaine et la justice du lieu de Saint-Aubert appartiennent à ladite Église qui doit aussi jouir du terrage sur Berteries. Quant aux trois hommes que Gérard de Saint-Aubert aurait fait pendre injustement, il en sera statué après plus ample informé.

 

En 1080, le testament de Sohier de Vermandois dit le roux précise notamment des propriétés à Berelgeijs. Son fils Hugues 1er prit le nom de Berelges.

En 1224, Berteries reste en usage.

L’année 1269 est la date à laquelle la cité change d’orthographe « Bertries », au lieu de « Bierteries ». En cette même année, un descendant des Sohier du Vermandois, Hannotin Sohier, Capitaine et Gouverneur du Chasteau en Cambrésis, habite sur la terre de Bertries, tandis que Jean III Sohier sera le dernier. Celui-ci vend le 22 août 1495 tous ses biens détenus dans le Cambrésis, avec l’accord de son fils. Conseiller de l’Archiduc Philippe d’Autriche, il se retire avec ses enfants à Jersey.

Ainsi, disparaît le domaine de Bertry, resté un demi-millénaire dans la famille des Sohier. Par la suite, ce « fief » a appartenu aux Seigneurs d’Esne, de Béthune, de Luxem- bourg, de Bourbon avec Henri IV qui le posséda avec son moulin jusqu’en 1595. Puis, en 1767, la terre parvient dans la famille de Bourchault où elle accède en 1789 à la maison Lemerchier de Gonnelieu.


 

 

 


1269, le Rollifère utilise « Bertries ».

Le chevalier-sire Jean de Le Héries signe encore ses actes du nom de « Bierteries

1286, le Cartulaire du Hainaut emploie « Berthreis ».

1349, le Pouillé, (registre ecclésiastique de dénombrement de biens) du diocèse de Cambrai, spécifie « Bertries ».

1471, le Cartulaire, (recueil de chartes et de titres de propriétés ecclésiastiques), des Guillemains de Walincourt reprend « Bertries ».

 

1498, le lieutenant, bailli de Malincourt, scelle ses actes d’un cachet mentionnant : Jehan de Bertryes.

Jusqu’au XVe siècle, l’orthographe de « Bertries » prévaut sur celle des autres. 1637, une carte de « L’archevêché de Cambray » précise l’écriture « Bertry ». 1664, Jean Le Carpentier,27 signale « Bertries » dans « Histoire Généalogique des

Païs-Bas ou Histoire de Cambray et du Cambrésis, contenant ce qui s’y est passé sous les

Empereurs, les Rois de France et d’Espagne », à Leide, deux volumes.

1730, une carte particulière énonce encore Bertines.

1779, Bettry est imprimé sur une autre carte du Diocèse de Cambray par V. Villaret.

 

En conséquence, la graphie de la cité, évoluant successivement de « Bertherijs » à « Berteries », en passant de « Bertries à Bertry, nous indique que ces appellatifs déri- vent, éventuellement, d’un nom propre, tel que Berelgeijs devenant Berelges. Il en est de même de Berto, Berther, Berthierou Bertheri de provenance des conquérants de Germa- nie ou d’un équivalent romain comme Bertharius, car la racine dénominative des villages de notre contrée émane de l’occupation romaine.

 

Le qualificatif « Bertry » supposé être d’origine celtique, germanique, romaine, mérovingienne et même provenant de l’ours qui avait une aura céleste ainsi que nous allons le discerner, nul ne saurait faire autre chose que des conjectures sur ce nom. Néan- moins, le patronyme romain Berelgeijs, de l’ère de Jules César, apparaît admissible comme nous l’avons vu précédemment.

 

Par ailleurs, la source portant sur une étude sémantique indique que chez les Ger- mains, l’ours porte le nom de son pelage en le nommant brun.

La racine correspondant à « bher (n) », se retrouve sous deux formes, et avec des sens différents, « brun » d’un côté, et « ours » de l’autre. Voir ci-après.

Nous retrouvons l’empreinte de l’animal, notamment dans le nom de très nom- breuses villes : Barcelone en Espagne, Bar-sur-Aube en France et d’autres cités comme celles de Barjac, Bar-le-Duc et les traces de la grande famille de Bar.

 

En outre, chez toute une population d’Europe du Nord, il existait une classe de guerriers appelés « BERSERKIR », de la racine « ber » : ours, et « serk » : peau. Ces sol- dats d’Odin, principale divinité du panthéon nordique, revêtus uniquement d’une peau d’ours pour laisser apparaître leur virilité, s’emparaient du courage, de la bravoure et de l’invincibilité typique de cet animal afin d’affronter l’ennemi au combat.

 

Les noms simples ou composés articulés, innombrables, présentent autour des ra- cines Ber, Bern, Bero, Bera, Born, Beorn, Per, Pern, Björn, etc., toutes formes qui renvoient au nom du plantigrade.

 En 742, saint Boniface, s’évertuant à convertir les tribus de la Germanie, notam- ment la région de la Saxe, écrit à son ami Daniel, évêque de Winchester, les us et cou- tumes des païens qu’il rencontre : « Ils se déguisent en ours et boivent du sang de l’animal avant de partir au combat ».

À la fin du VIIIe siècle, l’ours étant vénéré comme un véritable dieu, il fallait pour l’Église supprimer le rival, des Alpes à la Baltique, afin de pouvoir convertir, plus facile- ment, les peuples barbares à la religion du Christ.

 

Pendant les hivers 772-773 puis ceux de 782-785 et principalement les années 794 à 799, Charlemagne organisa en Germanie les campagnes de massacres d’ours par ses soldats après des victoires contre les Saxons. Ces prédateurs se livraient à des battues destructrices de l’animal dans les forêts sombres de Saxe et de Thuringe. L’extermination s’inscrivait dans une politique générale d’éradication des cultes païens.

 

Après des années de génocides et suite aux premières Croisades, la chrétienté substitua définitivement l’ours au profit du lion. C’est pour cette raison que de très nom- breuses armoiries arborent le fauve, notamment celles des Flandres et des villes comme celle de Cambrai.

Nous retrouvons l’empreinte de l’animal notamment dans le nom de plusieurs villes : Berlin en Allemagne, Bern en Suisse, les villes de Bergerac, Bergues, Bermerain, Bernay, etc.., tirent notamment leurs origines de la racine « ber ».

Il en est de même pour les prénoms et noms de personne tels que Béranger, Ber- nadette, Bernardeau, Bernardin, Bernard, Berthe, Bertille, Bertrand… Ainsi que des noms de familles telles que Bernadotte.

L’origine étymologique du nom de Bertry ne pourrait-il pas s’apparenter avec le premier dieu de l’homme ?

 

Le Roi Arthur porte un nom dérivé de celui de l’ours, « arth ». Ce nom celte de l’ours est identique à celui de l’étoile Arcturus qui se trouve dans la Constellation du Bouvier. Par une dérivation celtique et grecque de deux périodes différentes, l’ours est devenu les « Septentrion » pour désigner le nord. La forme la plus ancienne du nom de son épouse Guenièvre est Guen-l’ogre, « l’oie blanche ».

Les Gallois désignent le char d’Arthur « Cerbyd Arthur », les Constellations à symbolisme polaire des sept étoiles brillantes de la Grande Ourse ou « Ursa Major » ap- pelées « Sapta-riksha » dans la tradition hindoue.

 

On retrouve dans le conte gaulois de Kulhwch et Olwen, Arthur chassant la laie fantastique Twrch Trwyth et ses petits. Cette lutte qui dure neuf jours et neuf nuits, symbolise la querelle du Sacerdoce et de l’Empire, c’est-à-dire l’autorité spirituelle s’oppo- sant au pouvoir temporel.

Le mot sankrit « rksha » est le nom de l’ours.

« Dube » est son nom dans les langues sémitiques.

Le plantigrade s’appelle « Brun » dans le « Roman de Renart ».

 

Chez les Germains, l’ours porte le nom de son pelage en le nommant brun. La racine correspondant à « bher(n) », se retrouve sous deux formes, et avec des sens diffé- rents, « brun » d’un côté, et « ours » de l’autre. Cette racine germanique intervient dans la formation de nombreux prénoms et patronymes.

Bher ou berun en germanique commun, Bëro en moyen, haut allemand,

Bera en anglo-saxon, Bjôm en norrois et en islandais,

Bjôm en suédois, Bar en allemand,

Bear en anglais, Beer en néerlandais…

Dans les langues baltes et slaves, le nom de l’ours apparaît par un mot n’apparte- nant pas à la grande famille indo-européenne. Cette autre famille s’est forgée autour d’une racine rks, arks ou même orks qui résonne du grognement de l’animal mais aussi qui renvoie à l’idée de LUMIERE. Plus communément, l’origine remonte à la racine rktos.

Depuis l’Inde du nord jusqu’aux contrées de l’Atlantique, les termes qui désignent l’animal se déclinent à partir de cette racine.

Ours en français se traduit :

Arth en celte, Arth en moyen gallois, Artos en gaulois, Artz en basque, Art en vieil irlandais, Arktos en grec, Arzh en breton armoricain, Ars en ossète, Ardch en armé- nien, Arkouda en grec moderne, Rksah, Khers en persan.

Ursus en latin, Urso en portugais, Orso en italien, Oso en castillan, Os en catalan,

Urso en espéranto, Ourz en breton…

Chez les Slaves, les termes de « mangeur de miel » ou de « voleur de miel » sont plus imagés.

En Estonie, on nomme l’ours par diverses métaphores comme « la gloire de la forêt », « le mangeur de fourmis blanches », « le poilu », « le vieux ».

Par ailleurs, « le grand-père » chez les Indiens Cree est « l’oncle maternel » dans les cultures turques, mongoles et lapones.

Notons qu’en hébreu « do’b » correspond toujours au grec arktos puis au latin

ursus.

Cette racine grec arktos désigne aussi les constellations de la Grande et de la Petite

Ourse et, par extension, le pôle Nord. Le français a conservé dans arctique le sens de

« septentrional, boréal », et dans son opposé antarctique « méridional, austral ».

 

La mythologie se trouve mêlée dans différentes légendes, comme celle d’Areas dont le nom a gardé la trace de la racine grecque arktos. Areas était le fils de Zeus et de la nymphe Callisto. Il fut tué par le père de Callisto, Lycaon. Zeus le ressuscite et lui permet de régner sur une région de la Grèce appelée Arcadie « Terre des ours ».

 

Par la suite, Callisto ayant été métamorphosée en ourse, Zeus la transforma en une Constellation : la Grande Ourse. Ne désirant pas la séparer de son fils, le dieu changea aussi Areas en ours qui devint la Petite Ourse.

 

Pour les Celtes, cet animal prestigieux représente l’emblème de la « classe guer- rière » (flaith) qui s’oppose symétriquement au symbole de la « classe sacerdotale » (druid ou « très savant » qui a donné druide en français), c’est-à-dire le pouvoir temporel à l’autorité spirituelle.

Ce symbolisme celtique constitue le lien de la tradition atlante avec la tradition hyperboréenne, centre spirituel primordial.

Les Celtes vénéraient une déesse à l’ours nommé arthio. Cette arthio fut la parèdre de Dispater le dieu de la mort et des ténèbres. La similitude du nom de l’ours permet de considérer cet animal comme un attribut basque de Geburah-Mars personnifié par le Cy- clope Torto correspondant à Polyphème.

Dans les Ardennes, les habitants adoraient la déesse celtique Arduina, la déesse aux ours.

L’institution sacerdotale des druidesses adopta l’ourse, emblème des chevaliers plutôt que l’ours.

Les noms propres d’origine germanique : Adalbéron, de adal « noble » et ber

« ours », nom de l’archevêque de Reims du Xe siècle.

*

Comment la lettre « Y » est-elle restée au nom de Bertry ? Sur de nombreuses Chartes datées de 1646 et de 1648, le « Y » apparaît étant donné qu’il est usité par la coutume dans « ycy » (ici) et parmi d’autres mots. La carte de « L’Archevêché de Cam- bray » de 1637 précise la lettre « Y » à Bertry. À quel moment de l’histoire, la voyelle

« Y » pour le nom de Cambray a-t-elle été substituée au profit du « I » ?

 

Il est à noter que sur le plan étymologique, il existe une communauté entre les noms Humphrey et Humbold. Ces deux noms possèdent la même racine Scandinave

« hunn », signifiant : ours. Humphrey émane du vieux norrois « hunn » et « frid » voulant dire : paix, et Humbold également du vieux norrois « hunn » et « bald » voulant dire : audacieux.

 

 

 

1  - Michel Casiez rapporte dans son remarquable « Histoire et Patrimoine de Bu- signy depuis l’Origine » Tome 1, 2021, page 121, les références de cette découverte :

« Bulletin de la Société Préhistorique Française, tome 71, Études et travaux, fas- cicule1 », document très technique réalisé avec le concours du Centre National de la Re- cherche Scientifique (CNRS),

Cet historien pour justifier ses recherches s’appuie sur un second document,

« dont le niveau d’expertise est tout aussi incontestable. Il a été réalisé par Ch. Croix et a fait l’objet d’une publication portant pour titre : ‘’La station moustérienne du Rond- Point de Busigny’’.

L’auteur ajoute encore dans le tome 1, Page 122 que « Cette station moustérienne du Rond-Point de Busigny fait référence à la découverte d’outils ou d’armes similaires retrouvés sur le site éponyme du Moustier en Dordogne ».

2   - Rien qu’en France, sans tenir compte des préfixes déformés au cours des siècles comme dans Luxeuil, cher à Saint Colomban, nous trouvons :

Lyon Lugdunum, le fort de Lug ; Laon, ancien Lugdunum elevatum ; Comminges, autrefois Lugdunum convenarum. En Saône et-Loire deux Lugny, deux autres dans le Cher et un dans l’Aisne. Dans la Gironde, nous découvrons Lugnon, Lugos, Lugaignac et Lugasson. Dans les Landes, Lugaut et Luglon. Deux Lugan dans l’Aveyron et dans le Tarn, ainsi que Lugagnac dans le lot et Lugagnan dans les Hautes-Pyrénées. Le Pas-de- Calais possède un Lugy, le Cantal un Lugarde et la Haute-Savoie un Lugrin.

Mais les Celtes continuent leur route et nous trouvons en Corse un Lugo-di-Nazza, en Italie, près de Ferrare un autre Lugo, puis encore un autre en Galice, ainsi qu’un Lu- gosch en Hongrie et un Lugenfeld en Alsace célèbre par la défaite de Louis de Débon- naire. En Grande-Bretagne l’ancien nom de Carliste était Luguvallis, tandis qu’aux Pays- Bas, Leyde se nommait Lugdunum Batavarum et que Liège se dit encore Luick en fla- mand.

3  - « Les frontières de la France » de Roger Dion, 1979. Page 23.

4   - « Henri Bonne, 18 mars 1871 Cambrai – 24 juillet 1946, Cambrai, évoque dans une étude sur La Formation Éthnique du Cambrésis, imprimerie H. Mallez et Cie, Cambrai, 1929, page 4, la vie des Nerviens dans nos contrées primitives : « Des tribus dispersées s’adonnaient alors, dans toute l’Europe septentrionale, à l’élevage du bétail, leur unique richesse, campant avec lui dans ses pacages successifs, le plus souvent dans les prairies naturelles des bords des rivières, parfois dans la plaine environnante utilisée par intermittence comme territoire de parcours.

L’hiver – et aussi en cas de danger de razzia – chacune s’enfermait avec ses animaux et ses approvisionnements dans un « RAY », grand parc entouré de palissades et de clayonnages, établi pour plus de sûreté dans un endroit d’accès difficile (rocher abrupt ou île), noyau embryonnaire autour duquel se cristalliseront des éléments de plus en plus stables et qui deviendra la « ville » lorsque la tribu sera sédentaire, de nomade qu’elle était ».

5  - Parmi d’autres végétaux, le frêne a laissé son empreinte dans la mémoire pri- maire des peuplades. C’est le Troisième arbre de l’alphabet druidique qui correspond à la lettre Nion. Consacré à Mars, le dieu de la guerre à cause de sa dureté, et à Poséidon parce qu’il est l’arbre du pouvoir sur les eaux, (eau, hydra en grec et yggr chez les Germains d’où le nom du frêne mythique Yggdrasil qui sert de support à l’univers.

Des vestiges de son nom demeure dans l’appellation de villages et de villes comme Villeneuve d’Ascq, dans le Nord, d’Achiet-le-Petit, dans le Pas-de-Calais, Aschbach dans le Bas-Rhin, Fresnoy-en-Gohelle, en Ariège, et dans d’autres cités, lieux dits :

Fraisnes (Meurthe), Franois (Jura, Doubs, etc.), Frasnay (Nièvre), Franoy (Nièvre), Fragny (Nièvre), Fraisse (Loire, Tarn, etc.), Fraissines (Aveyron), Fraissinel (Lozère), Fraissinet (Aveyron), Les Fraissinets (Aveyron), Fraissinous (Aveyron), La Fraissinie (Basses-Alpes), Fresnes (Yonne), La Fresnaye (Sarthe), Fresnay (Loiret, Marne, etc. ), La Fresnais (Ille-et-Vilaine), Fresney (Eure), Fresnoy (Aube), Fresnières (Oise), Frenai (Orne), Frenay (Indre), Le Freneau (Seine-Inférieure), Frenel (Seine-et- Oise), Frenois (Ardennes), Frenoy (Meuse), Le Freney (Isère), Freneuse (Seine-et-Oise), Fernex (Ain)…

6  - Une légion romaine se composait de vélites, de hastaires, de princes, de triaires et de cavaliers. Les vélites étaient des tirailleurs jeunes et ardents ; ils engageaient la ba- taille sous l’œil de soldats déjà formés, et voltigeaient sur les flancs, courant partout où ils étaient nécessaires.

Les hastaires formaient la première légion de bataille. C’étaient des hommes dans la force de l’âge, propres à supporter le choc de l’ennemi. En seconde ligne venaient les princes (principes), jadis en première ligne, plus aguerris et plus habitués à relever un combat, à réparer un échec. Enfin, les triaires, sorte de réserve, attendaient le dernier mo- ment pour montrer à ceux qui avaient combattu avant eux qu’avec du courage aucune situation n’est jamais désespérée. La cavalerie se tenait avec les vélites sur les flancs.

La légion comprenait 600 triaires, 1 200 princes, 1 200 hastaires et de 1 000 à 1 200 vélites. L’unité de force des soldats de rang était le manipule, fort de 120 combattants, pour les hastaires et les princes, de 60 pour les triaires, et divisé en deux compagnies ou centuries. Chaque manipule possédait son signe particulier de ralliement, son drapeau ; chaque légion avait son aigle.

La cavalerie de chaque légion comprenait 300 cavaliers divisés en dixturmes. Chaque turne était partagée en trois décuries, dont la première portait le vexillum ou l’étendard.

Une armée consulaire se composait de quatre légions.

7   - Pour ces climats exceptionnels, le « Grand dictionnaire Universel du XIXe siècle » de Pierre Larousse, 1ère édition, 1858. Si l’année 547 étant exceptionnellement chaud et sec, « On signale ceux des années 584 – 587 – 588, qui produisaient des roses au mois de décembre et où les arbres s’enflammaient spontanément ».

Par ailleurs, en l’an 358 « Au nord de la Gaule, il neige dans la nuit du 4 au 5

août ».

8  - Les années 447-448 de cette bataille s’inscrivent dans les dates du calendrier de Coligny. Ce calendrier est un document officiel, constitué d’inscriptions que l’on peut traduire et daté de la fin du Ier siècle ou du début du IIe de notre ère. Il s’agit d’une plaque de bronze gravée de noms et couvrant cinq années différentes. La succession des mois est toujours la suivante :

Samonios, premier mois, fête de Samos, traduit en Samain. Dumannios, deuxième mois. Riurros, troisième mois – temps de fête et mois gras. Anagantios, quatrième mois. Ogronios, cinquième mois. Cutios, sixième mois mois des invocations. Il prend place à l’opposé de l’été, au moment du solstice d’hiver. Ciallos, mois intercalaire entre Cutios et Giamonios, dans la troisième année du calendrier de Coligny. Giamonios, septième mois. Giamos signifie hiver et renvoie à janvier. Simivisonnos, huitième mois. L’intitulé peut être traduit au mot à mot par demi-printemps. La Chandeleur annoncera février ulté- rieurement. Éqos, neuvième mois, en relation avec la déesse Épona. Elembivios, dixième mois. L’expression signifie mois du cerf ou des nombreux vivants. Aedrinios, onzième mois. Cantlos, douzième mois ou mois du chant. Mai et le printemps évoquent l’aubépine en fleur. Mid, mois intercalaire avant Samonios (ou jours épagomènes). Il s’agit de la fin de l’année. Est-ce à ce moment que se situait la fête des morts ? Mid ouvrirait la voie à Midir.

L’issue de ce massacre, resté oublié, s’est achevée à l’aube du cinquième mois, c’est-à-dire à Ogronios.

En outre, Lokamanya Bâl Gangâdhar Tilak dans « Origine polaire de la tradition védique », page 170 - 171, Arché, Milano, 1979, décrit clairement la durée de dix mois du Sattra annuel, en attestant son authenticité et son ancienneté par comparaison avec le calendrier romain : « Autrefois les ancêtres des Aryens védiques accomplissaient leurs sacrifices annuels en dix mois. Cette durée commune à tous les Sattras, a être portée à douze mois lorsque le peuple védique est venu habiter des régions où de telles sessions annuelles étaient inconcevables…

Le Taittirîya Sambitâ n’est pas seul à donner la raison de ce vestige de l’ancien calendrier. En Europe, le dixième mois de l’année solaire s’appelle décembre, ce qui si- gnifie dixième mois (latin : decem, sanscrit : dashan, dix ; et bre du sanscrit : vâra, temps ou époque), et comme chacun sait, Numa ajouta deux mois à l’ancien calendrier romain pour former une année de douze mois… ».

L’Encyclopaedia Britannica (à la rubrique calendrier) rapporte que la plus an- cienne année romaine, celle de Romulus, comportait dix mois et 304 jours, et l’article ajoute : « On ne sait pas comment s’agençaient les autres jours ».

9  - « Notice et statistique sur Prémont » de G. Asselin, imprimerie de Jules Mou- reau de Saint-Quentin, 1866.

10  - « Monographie de la commune de Reumont » de Jean-Baptiste Herbecq. 17 Juin 1865, page 6 – 7. L’auteur rapporte que « Les Barbares y essuyèrent une défaite sanglante et abandonnèrent en désordre le champ de bataille couvert de leurs morts. La longue file des tombeaux rangés le long de la voie romaine indique le théâtre de cette scène de carnage ».

 

Monsieur Herbecq précise également à la page 6, de sa monographie, la découverte en 1848-1849 « Dans un champ situé à peu de distance de la voie romaine et appartenant à l’hospice civil de Cambrai, une quantité assez considérable de squelettes humains dont la plupart, par des dimensions des os des cuisses et des bras, attestent une stature colossale. Parmi ces ossements se trouvaient de larges boutons d’émail percés vers le milieu, des pièces de monnaie ou des médailles dont les inscriptions étaient effa- cées, des vases en terre cuite, de petites lames de laiton provenant vraisemblablement de débris d’armures et d’un glaive. La plupart de ces objets ont été conservés ».

En 1865, à Prémont, des moissonneurs ont trouvé, au lieu-dit le Petit Chemin de Saint-Quentin, dix-neuf pièces de monnaie à l’effigie de Posthume », page 10 de la « No- tice et statistique sur Prémont », voire la référence précédente de G. Asselin.

À ce sujet, le médecin Émile Henry de Beaumont, 1795 1865, membre distingué de la Société d’Émulation de Cambrai, a laissé, sur les tombeaux de Reumont, une inté- ressante notice dans un des premiers volumes, des mémoires de cette Société crée en 1804.

Une autre monographie de la commune de Reumont écrite par Joseph Leblanc en 1899, précise à la page 14.8 que « Lorsque Jules César pénétra dans la Gaule en l’an 50 avant J.-C., et qu’il s’avança vers le Nord où il éprouva une désastreuse défaite à Reu- mont, qu’il qualifia de « lieu maudit », à cause de la perte de milliers de Romains ».

L’abbé Méresse dans son ouvrage « Le Cateau-Cambrésis », édition 1904, cite à la page 35 « Des fouilles pratiquées en 1803, près du village de Reumont, qui a de tout temps fait partie de la châtellenie du Cateau, sur la chaussée romaine de Vermand à Ba- vay, ont amené la découverte de sépultures gallo-romaines. À un mètre environ de pro- fondeur, apparurent une cinquantaine de squelettes orientés de l’est à l’ouest. Chaque corps était placé entre des pierres calcaires ; aux pieds se trouvait une urne de terre noire dont la capacité était variable ; il y avait aussi différents objets : tantôt un style à écrire en cuivre, un fer de lance ou de hache, des scramasaxes ou grands couteaux, des débris d’ar- mures etc… ».

Cet ecclésiastique ajoute une description d’Ad. Bruyelle « En 1842, des cultiva- teurs qui bêchaient la terre au centre du village découvrirent 16 nouveaux squelettes hu- mains. Parmi les ossements se trouvaient quelques lames oxydées en forme de glaive ; de petites urnes en terre cuite et un ornement en cuivre de la forme d’un bouton qui portait sur l’une de ses faces deux têtes de serpents telles qu’elles sont figurées dans les cadu- cées ».

Parmi cette bataille insensée, il s’est adjoint des Celtes qui, s’apercevant de la défaillance de l’armée romaine, ont renforcé l’armée des Francs Saliens pour la chasser de notre contrée. Ainsi, un grand dignitaire celtique s’est fait massacrer et enterrer à proxi- mité de cette confrontation, à Montay.

Il a été découvert à ce cimetière entourant autrefois l’église, une dalle de sculpture antique, datée entre le Xe et le XIIe siècle, qui correspondrait à cette tuerie de l’an 447

448. D’autres archéologues avancent une date plus ancienne, évoquant l’art celtique ir- landais, les moines évangélisateurs vivant dans la contrée de Bavay.

Depuis la restauration entreprise après la Grande Guerre, le recouvrement avait été scellé dans le pavage du parvis de l’église. Cette dalle mesure 2,05 mètres de longueur sur 0,95 mètre en haut et 0,63 mètre à la base car elle est asymétrique. Elle est en pierre


bleue schisteuse dite « de Tournai », extraite de la région de Bavay, rapportent les spé- cialistes, dont Xavier Machu.

Ce couvercle de sarcophage représente un Arbre de Vie, symbole de nombreuses civilisations, ainsi que lien entre le monde terrestre et l’au-delà. Le motif, dont l’inspira- tion semble nettement celtique, a été repris par le christianisme. Les Trois degrés à la base évoquent la résurrection et l’ascension du Christ (le Golgotha de la crucifixion), des demi- cercles formant l’Arbre, au nombre de Trois également, symbolisent le soleil, et enfin la partie supérieure, retrace le règne végétal (peut-être du gui ?).

L’art celtique, proche de l’art abstrait, a nié l’expression figurative, avec notam- ment des motifs circulaires incarnant le cycle végétal qu’il n’est pas aisé d’interpréter. Cette sépulture a appartenu à un personnage important. Par-delà les siècles, l’Arbre de Vie communique son message de fécondité et de vie recommencée.

Cette pierre classée en 1981, inscrite comme objet mobilier, pèse environ 730 kg.

11   - « Histoire de Bertry » de Édouard Joseph Georges Du Chesne, né le 10 no- vembre 1902 à Bertry, décédé le 15 octobre 1998 à Colombes (92). Référence de son livre page 3.

12  - « Notice historique et statistique sur Prémont », page 11.

13   - Michel Casiez cite dans « Histoire et Patrimoine de Busigny depuis l’Ori- gine » Tome 1, 2021, un passage de Nicolas Bergier de « l’Histoire de Reims », page 12, le Titre de Roi de Cambrai.

14   - « Dans les dialectes du Hainaut Francais : leur origine et leur histoire », pu- blication n°494, 2015. Éloi Lesur évoque ce foedus : Les Romains, exaspérés par les pil- lages répétés des envahisseurs eurent l’intelligence de leur proposer des terres, qu’ils pou- vaient gérer eux-mêmes, et de s’en faire progressivement ainsi des alliées. Ces envahis- seurs qui devinrent un peuple fédéré, s’engagèrent à ne plus agresser Rome et à lui fournir des hommes d’armes avec, en contrepartie l’assurance d’être défendus par les troupes romaines en cas d’attaque. C’est cette sorte de contrat qui s’appelait « foedus ».

15  - Joseph Barre, 1692 1764, Chanoine Régulier de Sainte Geneviève et Chan- celier de l’Université de Paris, a écrit 10 volumes sur « l’Histoire générale d’Allemagne ». Cette référence concerne le tome 1, page 512 – 513, date d’édition 1748, depuis l’an de Rome 648, jusqu’à l’an 516 de J.– C., M. DCC. XLVIII.

Cet auteur poursuit dans cette rubrique : « Les Francs, presque tous payens, fai- saient grand cas d’une origine céleste : c’est peut-être par cette raison, qu’ils ont donné le nom de Mérovingiens aux Rois de France de la première race ».

16   - Jacques Duchaussoy rapporte dans « À la recherche de la parole perdue », page 61, une tuerie mémorable de chefs celtiques :

« Vers 450, un chef nommé Vortigern, en guerre contre la terrible tribu également celte des Pictes qui vivait en Écosse, demande l’aide d’une petite armée dite saxonne vivant dans le sud et dont le chef celte était Hengest. Celui-ci accepte et invite à un grand banquet le chef celte avec cent de ses meilleurs vassaux et guerriers. À table, on place un guerrier saxon entre chaque celte et le repas est très cordial. Au dessert, sur un signe d’Hengest chaque Saxon sort un poignard caché et tranche la gorge de son voisin. Toute


l’élite de l’aristocratie celte de la région se trouve ainsi liquidée et les Sachsi n’ont qu’à s’emparer de leurs biens. Évidemment ce fut le signal d’une guerre terrible entre les Celtes survivants et les Sachsi, guerre qui est à l’origine des épopées du roi Arthur, de son con- seiller Merlin, de la Table Ronde, etc… Mais il semble que le coup du banquet ne dépa- rerait pas un récit biblique ».

17   - Les volontés de Sohier le Roux, sont extraites de « La Véritable origine de la très ancienne et très illustre maison de Sohier », Édition A. Leyden, chez François Hacke, M D C LX I.

À consulter la généalogie générale de ces Seigneurs dans l’ouvrage « Bertry dans le Cambrésis », 2017, page 1010.

18  - Étude faite en 1934, par Georges Deviolaine sur « les origines de la Famille Sohier ». Voir « Bertry dans le Cambrésis » 2017, page 1012. Ci-après l’Arbre généalo- gique des Sohier du Cambrésis et du Vermandois.

19  - Nous trouvons le substantif ber qui précise :

a - Le support d’un navire en construction ou en réparation.

b - Les ridelles d’une charrette, voire le râtelier d’une bergerie.

c - D’un latin vulgaire bertium attesté par son dérivatif berciolum au VIIIe siècle, signifiant petit berceau, dérivé de l’ancien français bers, relevé en 1150, probablement d’origine gauloise, comme semble indiquer son extension géographique dans différents domaines notamment gallo-romain où il a évincé le latin cunae.

« Le Trésor de la langue française, du XIXe et du XXe siècle », édition 1975, in- dique à la lettre berceau : « Il est moins vraisemblable de considérer les substantifs ro- mains comme des déverbaux, en prenant comme base un b. latin bertaim, issu d’un radical celte, berta à rattacher à l’irlandais bertaim ‘’je secoue’’. Berceau a éliminé bers dès le XVIIe siècle, de même que l’ancien français bercuel.

Il en est de même de ce mot ber de l’indo-européen occidental. Ce mot gallois signifiant broche n’a rien à voir avec Ber-try comme certains ont pu le penser.

Réf : « Dictionnaire étymologique de la langue latine » de Alfred Ernout et An- toine Meillet. Édition Klincksieck, 4ème édition, Paris, 2001.

Le « Dictionnaire Historique de la Langue Française », sous la direction de Alain Rey, 1992, Paris, évoque le mot ber ou bers comme « une spécialisation de l’ancien fran- çais bers (berz, v. 1150) qui a donné berceau, peut-être d’origine gauloise ». Il est issu

« d’un latin populaire bertium, indirectement attesté par son diminutif berciolum (VIIIe siècle) qui a donné l’ancien français berçuel (v. 1165). Bertium serait d’origine gauloise, comme semble l’indiquer son extension géographique dans les domaines gallo-romain, catalan et portugais, où il a évincé le représentant du latin cunæ, n. f. pl.

Il est moins satisfaisant de considérer les substantifs romans comme des déver- baux, en prenant comme base, avec Bloch et Wartburg, un verbe latin populaire bertiare, formé sur un radical celtique berta, à rattacher à l’irlandais bertaim ‘’ je secoue, je bran- dis’’, et qui permet d’ailleurs lui aussi d’évoquer le gaulois ».


Enfin, nous connaissons le mot bersault qui s’explique par un jeu du Moyen Âge il représentait une cible modélisée par une tranche d’un tronc d’arbre, situé sur la place de nombreux villages. Il est considéré comme l’ancêtre du jeu de quilles.

20   - En 1176, «Théodericus de Bertherijs est témoin dans un acte de Gérard de Saint-Aubert, confirmant une donation faite par ses aïeux à la maison des lépreux de Cambrai ».

Cette citation est indiquée dans « Études Étymologiques, Historiques et Compa- ratives sur les noms des Villes, Bourgs et Villages du département du Nord » par Eugène Mannier. Auguste Aubry, Libraire, Éditeur, Rue Dauphine, Paris – 1861.

L’auteur ajoute « clairement que cet appellatif dérive d’un nom propre ».

21   - Dans son « Dictionnaire topographique de l’arrondissement de Cambrai » - 1862, page 11, Eugène Bouly évoque ces fondements : « Partout dans le Cambrésis, on retrouve des ruines, des traces d’habitations, sur les bords des chemins, au milieu des bois » en poursuivant « Malheureusement pour les souvenirs archéologiques, tous les ma- tériaux qui formaient ces fondations ont été enlevés aussitôt après notre examen, pour être employés à la construction de la chaussée de Bohain ».

Ces fouilles effectuées en 1862, à la rue de Fervacques, à gauche du chemin de Montigny, témoignaient des vestiges de constructions romaines. Certains ont émis un doute sur l’origine Gallo-romaine ou Mérovingienne de ces fondations. Il ne fait aucun doute que ces traces émanent des Gallo-romains arrivés cinq siècles avant Clodion le Chevelu et Mérovée. Il en est de même pour Clary, domaine de Clarius, qui aurait fait défricher le terroir par ses serfs ? Page 17, s’interroge Henri Montigny, dans « Notre His- toire à travers celle de Clary », les Amis du Cambrésis, 1988. L’auteur souligne une ré- férence :

« Le rédacteur de la notice historique des Annuaires Ravet-Anceau, Cambrai 1908, l’affirme, s’appuyant sur la dénomination latine « Clariacus » des anciennes chartes. C’est aussi l’avis de Gysseling, qui donne ’’gallo-romain Clariacum = apparte- nant à Clarius (latin) ».

L’auteur de ce livre précise que « de telles découvertes ont été faites par le passé dans de nombreuses communes voisines : les mêmes notices Ravet-Anceau (établies en grande partie en exploitant les enquêtes lancées par le Cardinal Giraud en 1838 et 1842) en signalent à Bertry, Ligny, Caullery, Montigny, Maretz, Busigny, Beauvois, Fontaine- au-Pire, etc… ».

E. Bouly poursuit ses explications en citant « Les autres lieux l’on signale prin- cipalement des vestiges de constructions antiques sont Abancourt, Blécourt, le terroir de Cagnoncles, Béthencourt, Bertry, la ferme de Famars ».

22    - Algirdas Julien Greimas, en 1917 à Toula, en Russie et mort en 1992 à Paris, est linguiste et sémioticien d’origine lituanienne et d’expression française.

23  - Denise Poulet, 1920 2017, née Vallois, professeur émérite de dialectologie picarde à l’université Charles de Gaulle Lille 3.

24    - Albéric de Roye, décédé après 1166, fils de Rigor de Roye. Seigneur de Béquigny, Sénéchal de Raoul comte de Vermandois.


25   - Gérard de Saint-Aubert, vers 1070 – 1137, fils de Godefroy et Agnès de Ribemont, marié avec Ermengarde d’Oisy. Chevalier, seigneur de Busigny, Saint-Aubert et Bohain, sénéchal du Hainaut.

26  - Eugène Mannier, 1811 1895, Paris, 1861. Historien spécialiste de l’histoire de la Flandre.

27  - Jean Baptiste Le Carpentier, à Abscon vers 1606, mort vers 1670. Auteur souvent controversé pour ses travaux généalogiques, est encore une référence pour l’His- toire de Cambrai.

*

 

Origine et devise des Sohier du Vermandois et du Cambrésis

 

Les ancêtres des Sohier remontent vers l’an 450 après Jésus-Christ, par le Préfet des Gaules du nom de Ferréol, en passant par Charlemagne à la huitième génération.

La présence de cette famille à Bertry dura plus de 226 ans.

Au Xe siècle, ces puissants Seigneurs du Nord de la France se dressèrent contre le Roi de France. D’ailleurs, Herbert II de Vermandois captura par ruse en 929, Charles III dit Charles le Simple, roi depuis 893, et le garda prisonnier au château de Péronne où il décéda le 7 octobre 929. Ce Charles III, destitué dès 922, est incarcéré par les Robertiens. Il appartenait à la dynastie des Carolingiens. Son successeur Robert 1er s’effaça devant son beau-frère Raoul, duc de Bourgogne.

Puis Hugues le Grand, 1er Comte de Vermandois, 1057 – 1102, frère du Roi Phi- lippe 1er, 1052 1108, marié à Adélaïde, fille de Héribert IV, sœur d’Eudes l’Insensé qui aura neuf enfants.

Les Parents de ce Philippe 1er étaient le Roi Henry 1er, 1008 – 1060, marié le 19 mai 1051 à Reims, jour de la Pentecôte, en secondes noces, avec Anna Jaroslava, (Iaro- slav) un des onze enfants du redouté Grand Prince de Kiev, Vladimir le Grand, qui régnait d’une main de fer sur l’immense territoire de la Ruthénie, la « Terre Rouss ».

Ce Roi Henry 1er institue en l’an 1022, « l’Ordre de l’Estoile », un des premiers ordres de Chevalerie. Hugues le Grand, dit le Roux, le reçoit des mains de Philippe 1er, en 1070. Cette distinction de gloire consistait en une chaîne d’or à laquelle pendait une petite Étoile. C’est alors qu’il prit pour armes de gueules à une étoile d’argent à cinq branches avec pour devise Stella duce ou Stella XPI Duce, signifiant ’’ Je demanderai à l’Étoile du Christ de me guider ’’. Ainsi le constate la charte de l’an 1080 qui renferme son testament.

En 1269, un membre de la lignée des Sohier, qui signifie « Le Victorieux », issu des Comtes du Vermandois, s’installe à Bertry : Hannotin Sohier.

Son fils Jehan au surnom de Le Héries, Seigneur de Bertries, du Troncquoy fut Capitaine, puis Gouverneur de Chasteau en Cambrésis (Le Cateau). Il épousa une fille puîsnée de Robert d’Enne (Esnes), Pair de Cambray. Ce Johan possédait les mêmes armes que celles de ses ancêtres avec la devise modifiée « Stelle duce qyis cœurs ».


À partir de 1560, nous retrouvons toujours ces armoiries qui se sont transmises jusqu’à ce jour.

 

*

 

Concernant le mot GAULE, Pierre Larousse, 23 octobre à Toucy dans l’Yonne – 3 janvier 1875, écrit dans son « Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle », Paris, édition 1872 :

« On ne sait pas exactement d’où vient le nom des Gaules. Quelques-uns le rap- portent au latin Vallus, pieu. Diez préfère le gothique Valus, en frison Walu, bâton, qui a peut-être la même origine que le latin. On peut aussi songer au celtique gaélique Gwial, Gwiail, Gwialen, Gaule, verge, baguette, houssine. On trouve Gwaylen avec la même signification dans le dictionnaire cornouaillais du XIIe siècle, publié par les soins du sa- vant Mr Zeuss. Mais si la forme est satisfaisante, quelle est la transition des sens ? ».

 

 



Hellin SOHIER U 1235

Sire d'Hellin, de Wavrin et d'Euvilers et de le Héries Sénéchal de France

participe à une Croisade

épouse Gillette CRETON d'Estourmel, Dame d'Euvilers

 

Mathieu SOHIER

 

meurt en croisade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

épouse Adèle de Mauvoisin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hugues 1er SOHIER de Berelges U après 1153

 

Amalric SOHIER dit le Roux

 

Thiébold SOHIER

Chevalier Baron de l'évêque de Cambrai Manassès

 

 

 

Doyen de Cambray

épouse Adélie / Adelcie/ Adeluire de Torote

 

vivant en 1065 et 1133

 

 

 

il eut 6 fils et une fille

 

épouse Ade d'Oisy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Watier SOHIER dit de la Héries

 

Adam 1er Sohier

 

Baudoin dit Almaric de

Sire de le Héries et Serain

 

Sire de Walincourt et

 

Marcoing

1062 U vers 1135

 

Fontaine-lès-Gobert

 

mort sans postérité

participe à la Croisade avec Godefroy de Bouillon

 

1054 U 1117

 

 

épouse Ade - Adélaïde de Cambray

 

épouse Philiberte Wautier

 

 

et

 

 

 

Adam II dit le

Renaud SOHIER

 

Pierre SOHIER

 

diable de Walincourt

Sire de Le Héries et de Seraing

 

 

 

1066 - 1184

épouse Alix ou Ade de la Fosse vers l'an 1153

 

épouse N. Colet

 

xépouse Joye d'Ailly

 

 

 

 

 

Zone de Texte: Hugues II SOHIER
seigneur de Le Héries et de Seraing Décès en 1203 à Jérusalem
épouse : N. Rosel, fille du grand Prévôt de Cambray


 

 

LA VOIX DU NORD du 30 Décembre 2013

stesbaye

 

 

 

 

 Extrait de l’étymologie de BERTRY :

 

 

RETOUR SOMMAIRE